Le recul de la couverture vaccinale dans le monde ne s’arrête pas. En 2021, 25 millions de nourrissons n’ont pas reçu des vaccins vitaux.
Si la pandémie a perturbé tous les secteurs vitaux, elle a empêché aussi les enfants de bénéficier de vaccins ces deux dernières années. Selon des données officielles publiées par l’Oms et l’Unicef, il s’agit de la plus forte baisse ininterrompue des vaccinations infantiles enregistrée depuis une trentaine d’années. «Le pourcentage d’enfants ayant reçu trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (Dtc3) -un marqueur de la couverture vaccinale à l’intérieur des pays et entre ceux-ci- a chuté de 5 points entre 2019 et 2021 pour se stabiliser à 81%», notent les deux institutions onusiennes.
Pour elles, 25 millions d’enfants n’ont pas reçu une ou plusieurs doses de Dtc dans le cadre des services de vaccination systématique en 2021 ; soit 2 millions de plus qu’en 2020 et 6 millions de plus qu’en 2019. Evidemment, ces chiffres font «ressortir l’augmentation du nombre d’enfants exposés à des maladies dévastatrices, et pourtant évitables».
Pourquoi cette situation ? «De nombreux facteurs expliquent cette baisse, notamment l’augmentation du nombre d’enfants vivant dans des environnements fragiles ou en proie à des conflits où l’accès à la vaccination est souvent difficile, la progression des fausses informations et les problèmes liés au Covid-19, à l’instar des perturbations des services et de la chaîne d’approvisionnement, le réacheminement des ressources à l’appui de la riposte et les mesures de confinement qui ont limité l’accès aux services de vaccination et leur disponibilité», rappellent l’Oms et l’Unicef. «Il s’agit d’une alerte rouge pour la santé des enfants. Nous assistons à la plus forte baisse ininterrompue de la vaccination des enfants en une génération dont les conséquences se compteront en vies humaines», enchaîne Catherine Russell, la Directrice générale de l’Unicef. «Alors que l’on s’attendait à ce que la pandémie laisse des séquelles l’an dernier en raison des perturbations et des confinements liés au Covid-19, nous constatons aujourd’hui que la baisse ne fléchit pas.
Le Covid-19 n’est pas une excuse. Il nous faut rattraper le temps perdu pour les millions de personnes qui n’ont pas été vaccinées, faute de quoi nous assisterons immanquablement à une recrudescence des flambées épidémiques, nous verrons davantage d’enfants malades et des systèmes de santé déjà mis à rude épreuve subiront des pressions encore plus fortes», poursuit-elle.
Sur ces 25 millions d’enfants, 18 millions n’ont pas reçu une seule dose de Dtc au cours de l’année. Ils vivent dans leur immense majorité dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, les chiffres les plus élevés étant ceux de l’Inde, du Nigeria, de l’Indonésie, de l’Ethiopie et des Philippines.
Par Yoro DIA
LE CHAINON MANQUANT
La fameuse cohabitation, aussi usitée dans le vocabulaire politique que le mot alternance à la fin des années 90, fait partie des règles du jeu démocratique. Elle finira par arriver et notre système démocratique est suffisamment solide pour l’apprivoiser
Il y a un proverbe peul que j’aime bien et qui dit «l’habitude est comme les cheveux, tu as beau raser, ça revient».
Dans notre democratie, la tension politique artificielle pré-électorale et la guerre des chiffres et la contestation post-électorale sont des traditions très solides. C’est pourquoi, malgré les performances de notre Administration, capable d’organiser des élections transparentes et sans contestation depuis 2000 et dont deux sans aucune faute en l’espace de 6 mois, la tradition de tension politique artificielle préélectorale et de contestation postélectorale demeure. Il est évident qu’il ne fallait pas s’attendre à une révolution électorale entre les Locales et les Législatives car, depuis les fameux travaux de Paul Lazarsfeld (People Choice en 1944), on sait que les choix et comportements électoraux sont déterminés par des causes profondes et sont peu susceptibles d’être changés par une campagne électorale ou sur une durée de six mois.
Donc en l’espace de 6 mois entre les deux élections, il est normal que les résultats confirment les tendances lourdes des Locales, d’autant plus qu’entre les deux élections, il n’y a rien de nouveau sous le soleil politique à part la tension politique préélectorale artificielle qui a fait qu’on n’a pas vraiment fermé la page des Locales. Aujourd’hui sur le plan électoral, le Sénégal a réussi le plus difficile en Afrique (avoir un système électoral neutre et performant) qui a tellement fait ses preuves que l’alternance est devenue la respiration naturelle du système démocratique et a réussi de convaincre les Sénégalais qu’il est impossible de truquer des élections. C’est pourquoi personne n’a pris au sérieux les politiciens qui parlent de falsification de résultats.
C’est une injure à Wade et ses 26 ans de croisade contre la fraude électorale. Notre code électoral est le résumé des 26 ans de lutte contre la fraude, qui part des élections de 1983 quand on a voté sans carte d’identité et sans obligation de passer par l’isoloir, à 2000 quand l’Administration a été réduite à un simple travail de logistique le jour des élections.
Aujourd’hui, avec les Etats-Unis, le Sénégal a le code électoral le plus compliqué. Aux Etats-Unis, la complication s’explique par le conservatisme qui résulte de la bonne idée des Américains de sacraliser des pratiques qui remontent à 1776, alors qu’au Sénégal, cela s’explique par le manque de confiance permanent entre les acteurs et le discours élastique selon la station du moment.
Un des grands principes du Droit administratif se fonde sur le principe que l’Administration est de bonne foi. En matière électorale, elle fait preuve de bonne foi devant des politiciens dont la mauvaise foi fait partie des règles du jeu. La fameuse cohabitation, qui est devenue aussi usitée dans le vocabulaire politique que le mot alternance à la fin des années 90, fait aussi partie des règles du jeu démocratique. Comme l’alternance, elle finira par arriver et notre système démocratique et surtout notre Etat sont suffisamment solides pour l’apprivoiser et la dompter, comme ce fut le cas avec les alternances présidentielles, surtout la première quand le Sénégal en 10 jours est passé d’une ère socialiste de 40 ans à une ère libérale, sans couac grâce à notre Administration. Une performance mondiale que nous avons rééditée en 2012 en 7 jours. Le seul chainon manquant à notre democratie est un débat à la hauteur de notre vieille et grande démocratie.
Le débat est le chainon manquant car le Sénégal a cette quiétude intérieure qui voit les rapports de droits se substituer aux rapports de forces et qui est le dénominateur commun de tous les pays qui ont émergé. Cette quiétude qu’on note chez les électeurs le jour du vote et qui contraste avec la tension politique artificielle pré et postélectorale.
A 96 ANS, WADE MAITRE DU JEU
Comme en 2017, l'ancien président a participé aux élections législatives du 31 juillet comme tête de liste de la coalition Wallu Sénégal. Un acte qui montre que le «Vieux» est encore incontournable dans le jeu politique sénégalais
Comme en 2017, Me Abdoulaye Wade a participé aux élections législatives du 31 juillet comme tête de liste de la coalition Wallu Sénégal. Un acte qui montre que le «Vieux» est encore incontournable dans le jeu politique sénégalais.
Me Abdoulaye Wade est toujours incontestablement le maître du jeu politique au Sénégal malgré son âge et son statut d’ancien chef d’Etat. A 96 ans, le secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) a été investi tête de liste nationale de la coalition Wallu Sénégal. Dans les départements, sa coalition a noué une alliance avec Yewwi askan wi d’Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Déthié Fall. Me Abdoulaye Wade n’a pas battu campagne certes mais son influence a sans doute joué un rôle dans la grande perchée de Yewwi-Wallu.
Son nom vend toujours auprès des électeurs, surtout chez les «éternels wadistes » de l’électorat. Son retour au dernier jour de campagne, «bien calculé», a sûrement guidé le choix de nombreux fidèles de Me Abdoulaye Wade. Jusqu’à présent, à l’énoncé du nom de Wade, de nombreux Sénégalais sont surexcités et prêts à lui apporter leur soutien. Derrière ce score de «83 sièges» revendiqué par l’inter coalition lors du point de presse de lundi, il y a sans doute la main du «pape du sopi» qui conserve un électoral fidèle. Sinon comment comprendre l’investiture d’une personne qui comme lors des dernières législatives de 2017, ne siégera pas à l’Assemblée nationale ?
LA MISSION D’OBSERVATION ÉLECTORALE DE LA CEDEAO MET EN GARDE LES ACTEURS POLITIQUES
Les acteurs politiques sénégalais ne se fient plus aux organes étatiques chargés de proclamer les résultats. Tout au moins, ils ne respectent plus les règles établies par le code électoral préférant jouer la bataille de la communication.
La mission d’Observation électorale de la Cedeao a livré hier ses premières impressions sur le processus électoral au Sénégal. Ainsi, elle a salué le caractère paisible et transparent du vote avant de rappeler à l’ordre les acteurs politiques en ce qui concerne les proclamations prématurées des résultats des élections législatives du 31 juillet dernier.
Les acteurs politiques sénégalais ne se fient plus aux organes étatiques chargés de proclamer les résultats. Tout au moins, ils ne respectent plus les règles établies par le code électoral préférant jouer la bataille de la communication.
A l’issue du vote dimanche dernier, voyant que les tendances ne lui étaient pas favorables, la tête de liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby), Aminata Touré a très vite organisé un point de presse tard dans la soirée pour réclamer la victoire de son camp. Et l’opposition regroupée autour de l’inter-coalition Yewwi Askan Wi (Yaw)-Wallu n’a pas tardé à lui répliquer dans les heures qui ont suivi pour, à son tour, proclamer sa victoire. Des comportements que le chef de la mission d’Observation électorale de la Cedeao, Kadré Désiré Ouédraogo, a relevés pour le regretter hier en conférence de presse.
Ainsi, il a exhorté toutes les parties prenantes du processus électoral à respecter les canaux règlementaires d’annonce des résultats et à s’abstenir de toutes proclamations des résultats qui pourraient affecter le climat apaisé observé jusque-là. Dans la foulé en Monsieur Ouédaraogo appelle les partis politiques à recourir aux voies de recours règlementaires en cas de contentieux. Il demande également aux leaders de promouvoir la paix, la stabilité et la consolidation de la culture démocratique, de former leurs membres à la citoyenneté, et de sensibiliser leurs partisans à la culture démocratique.
Le chef de la mission d’observation électorale encourage en définitive les citoyens sénégalais à retirer leurs cartes d’électeurs auprès de la direction de l’automatisation des fichiers pour prendre part aux processus électoraux à venir.
A la suite de cela, la mission s’est engagée à continuera de suivre les développements post-électoraux et qu’elle ne manquera pas de produire un rapport exhaustif sur le processus électoral. La mission a également invite les autorités compétentes du Sénégal à se concerter avec les organisations de la société civile et à continuer à appuyer toutes initiatives de nature à promouvoir la participation aux élections et de prendre toutes les dispositions visant à faciliter l’accès aux bureaux de vote des personnes à mobilité réduite.
La mission, qui a couvert 2937 bureaux de votes, se réjouit des bonnes conditions de l’organisation du scrutin sur tout l’étendue du territoire et à l’extérieur. Elle a noté un taux de participation relativement faible dans la matinée et qui s’est sensiblement amélioré avant la fin du scrutin. La mission a note en outre le caractère paisible et transparent du scrutin et la bonne maitrise des procédures de vote. Il faut préciser que cette mission d’observation électorale dirigée par Kadré Désiré Ouédraogo est composée de 49 membres dont des experts en questions électorales et en sécurité, des juristes, des journalistes, des experts en prévention des conflits, des ambassadeurs des Etats membres accrédités auprès de la commission de la CEDEAO, des représentants du parlement de la CEDEAO, de la cour de justice de la CEDEAO et une équipe de soutien de la commission de la CEDEAO.
REGION DE ZIGUINCHOR, LES 5 NOUVEAUX DÉPUTÉS AUX PROFILS DIFFÉRENTS
Ils sont au total cinq (5) députés aux profils différents, dont l’activiste Guy Marius Sagna et le Dr Gnima Goudiaby, ex-responsable de l’Alliance pour la République (Apr), qui avait ouvertement affiché son soutien à Ousmane Sonko lors de mars 2021
Avec la victoire de l’inter-coalition Yewwi Askan Wi (Yaw)-Wallu à Ziguinchor, de nouvelles têtes vont représenter la région à l’Assemblée nationale. Ils sont au total cinq (5) députés aux profils différents, dont l’activiste Guy Marius Sagna et le Dr Gnima Goudiaby, ex-responsable de l’Alliance pour la République (Apr), qui avait ouvertement affiché son soutien à Ousmane Sonko lors des évènements de mars 2021.
Le plus connu des cinq représentants de la région de Ziguinchor à l’hémicycle est sans aucun doute l’activiste Guy Marius Sagna, membre actif du mouvement Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp-France-dégage). Assistant social de profession, il a servi dans plusieurs structures sanitaires du pays, dont les hôpitaux de Tambacounda et Sédhiou. La tête de liste départementale de Ziguinchor de la coalition Yaw-Wallu fut membre de Yoonu Askan Wi qui s’est fondu dans le Pastef. Il a été directeur de campagne de la coalition Ndawi Askan Wi dirigée par Ousmane Sonko, lors des élections législatives de 2017. Guy Marius Sagna s’est fait remarquer à travers ses combats aux côtés des différentes couches sociales et professionnelles du pays et les innombrables interpellations dont il a fait l’objet. La dernière en date a eu lieu le 18 juin dernier à Ziguinchor, au lendemain de la manifestation pour la réhabilitation de la liste nationale des titulaires de Yewwi Askan Wi. Mais ces arrestations suivies parfois de séjours carcéraux n’ont jamais réussi à freiner sa détermination.
A l’Assemblée nationale où il va poursuivre son combat, Guy Marius Sagna sera accompagné par Oulimatou Sidibé, enseignante de profession. Cette militante de la première heure du parti Pastef, déjà élue adjointe au maire de Ziguinchor, se voit récompenser pour sa fidélité et son investissement pour la massification du parti dirigé par Ousmane Sonko.
A Oussouye, celui qui a mis fin à la toute-puissance du député de l’Alliance pour la République Aimé Assine, était presque un inconnu de la sphère politique du Kassa avant son investiture sur la liste départementale de Yewwi Askan Wi. Mais Alphonse Mané Sambou est une tête bien pleine. Il est titulaire d’un doctorat en économie et est enseignant à l’Université Assane Seck de Ziguinchor. Malgré la surprise de son choix dans les rangs du Pastef, il a bénéficié du soutien sans faille de toutes les coordinations communales du parti et de celui du maire d'Oussouye, Ousmane Landry Diallo, qui dirige le Mouvement Djiito. L’élan de sympathie grandissante d’Ousmane Sonko dans le Kassa et le choix porté sur Aimé Assine par le Président Macky Sall et contesté par bon nombre de responsables de Benno Bokk Yaakaar, qui n’ont pas mouillé le maillot, ont plaidé en la faveur d’Alphonse Mané Sambou. Il aura la lourde tâche de porter les revendications des populations d’Oussouye à l’hémicycle.
Dans le département de Bignona, Dr Ndèye Gnima Goudiaby se voit récompenser pour sa prise de position en faveur d’Ousmane Sonko lors des évènements tragiques de mars 2021, suite à la plainte d’Adji Sarr contre le leader du Pastef pour viol et menaces de mort. L’ancienne responsable de l’Alliance pour la République avait claqué la porte de la mouvance présidentielle et démissionné de son poste de vice-présidente du Conseil Départemental de Bignona. Convaincue qu’Ousmane Sonko était victime d’un complot dont les instigateurs, disait-elle, étaient ses anciens camarades de l’APR. La pharmacienne représentera, avec Bacary Diédhiou, le département de Bignona à l’Assemblée nationale. Ce dernier est un inspecteur de l’éducation et de la formation, originaire du village de Mandégane dans le Blouf (entité du département de Bignona qui polarise les villages de l’arrondissement de Tendouk.
Yewwi Askan Wi surclasse BBY dans Dakar
Les résultats provisoires du département de Dakar sont tombés. Et la coalition Yewwi Askan wi a surclassé celle de Benno Bokk Yakaar dirigée par le maire de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye. Le candidat de Yewwi Askan wi, Barthélemy Dias a doublé le score de la mouvance présidentielle. Selon la commission départementale de recensement des votes, sur 311 778 suffrages valablement exprimés dimanche, la coalition Yewwi Askan-wi a obtenu 190 131 voix, contre 93 493 voix pour Benno Bokk Yakaar (BBY). La coalition Wallu-Sénégal arrive en troisième position avec 11 166 voix. Elle est suivie par Les Serviteurs/MPR de Pape Djibril Fall avec 8 273 voix, l’Alternative pour une assemblée de rupture (AAR Sénégal) obtient 4 433 voix, la coalition Bokk Gis Gis Liggéey se retrouve avec 2 355 voix, Naataangué Askan wi a 1 306 voix et Buntu-Bi 621 voix. A rappeler que le département de Dakar compte 686 043 électeurs.
Thiès : BBY et le centre de vote du quartier Route de Dakar 2
L'honneur de Benno Bokk Yakaar (Bby) a été sauvé à Thiès par le centre de vote du quartier Route de Dakar 2, qui a échappé à la razzia de l’inter-coalition Yewwi-Wallu. Sidy Moctar Coly, président des ressortissants casamançais de Thiès, a tenu un point de presse, pour revendiquer la paternité de cette victoire qui s'inscrit, selon lui, dans sa mission de porter haut et de promouvoir la politique du Président Macky Sall. Il a félicité les militants et amis qui lui ont permis de tout rafler. Pour Sidy Moctar Coly, lors de sa rencontre avec Idrissa Seck, il lui avait clairement indiqué la nécessité que tout responsable fasse en sorte de gagner son centre de vote ; et c’est ce qu'il a réussi. Pour l'heure à Thiès, après la débâcle du 31 juillet, les langues commencent à se délier du côté de la grande coalition présidentielle et les accusations et contre-accusations fusent de partout.
Keur Massar : Yaw dame le pion à Bby
La commission départementale de recensement des votes de Keur Massar a publié les résultats provisoires du scrutin de dimanche. Malgré la grande campagne de communication, les moyens financiers colossaux mobilisés et les débauchages de responsables de l'opposition par Benno Bokk Yakaar (Bby), le département de Keur Massar reste Yewwi Askan wi comme aux élections locales. Selon la commission départementale de recensement des votes, l’intercoalition Yewwi-Wallu a obtenu 55.275 voix contre 35.637 pour Benno Bokk Yakaar soit un écart de plus de 19 000 voix.
Louga : Benno Bokk Yaakaar sort vainqueur
Les résultats provisoires publiés par la commission départementale de recensement des votes de Louga ont donné la coalition Benno Bokk Yaakaar victorieuse avec 42.513 voix contre 41.302 pour celle de Yewwi Askan Wi. Ce qui donne un écart de 1 310 voix. Pourtant les premières tendances vulgarisées donnaient une avance considérable à la coalition Yewwi Askan Wi. A la préfecture de Louga, les résultats provisoires du département qui étaient affichés vers 22h donnaient bel et bien Yewwi vainqueur avec 46,23% contre 45,20% pour Benno Bokk Yaakaar. Seulement la tendance s’est inversée avec l’apport des autres communes comme Ganda, Syer et Guet-Ardo. Ainsi les candidats de Bby, Thioro Ndiaye Diongue et Demba Ka vont siéger à l’hémicycle. Mais hier, les responsables de la coalition Yaw sont montés au créneau pour réclamer leur victoire. Pour eux, il y a eu « bourrage des urnes » dans la commune de Syer située à 52 kilomètres de Louga. Si le contrôleur et le superviseur de la CEDA ont avancé avoir perdu leurs documents, le bureau de la CEDA a pourtant pu, par l’entremise de Papa Pikaly Lo membre n°2 de la CEDA, récupérer des résultats qu’il a remis à la secrétaire pour saisie, affirment nos confrères de Pressafrik. L’opposition parle d’incohérences et entend aller jusqu’au bout.
Résultats provisoires attendus au plus tard vendredi
Après le scrutin de dimanche dernier, le processus électoral suit son cours normal. A la suite de la publication des résultats provisoires par les commissions départementales de recensement des votes, le président de la commission nationale de recensement des votes, assisté de ses membres, a réuni hier les mandataires des différentes coalitions pour démarrer les travaux de compilation des procès-verbaux. D’après Dakaractu, la commission nationale de recensement des votes donnera au plus tard vendredi les résultats provisoires avant de filer le dossier au Conseil constitutionnel pour les résultats définitifs. Le mandataire national de la coalition Benno Bokk Yaakaar, Me Ousmane Sèye, de la coalition Yewwi Askan wi, Déthié Fall, Maguette Sy de Wallu Sénégal etc. ont pris part à la rencontre.
Kaolack : Yewwi annonce un recours
La coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) ne détient pas les mêmes chiffres que la commission départementale de recensement des votes de Kaolack. Face à la presse hier, le porte-parole du jour, Baye Mbaye Niass soutient que Yaw ne reconnaît pas les chiffres véhiculés dans le département de Kaolack. À l’en croire, Yewwi Askan Wi récuse les résultats provisoires et appelle à la vigilance en attendant la publication des résultats définitifs. Il annonce le dépôt d’un recours pour faire échec à la fraude.
Marche des travailleurs de Sen’eau samedi prochain
Le mouvement d’humeur de l’intersyndicale des travailleurs de Sen’eau ne faiblit. Après une série de grèves, les travailleurs annoncent une marche pacifique pour le samedi 06 août 2022 àpartir de 10h, qui prend départ devant le siège de la Direction Générale de Sen’Eau. D’après un communiqué de l’intersyndicale reçu à «L’As», la Direction Générale de Sen’eau, très affectée par l’impact de la grève des travailleurs sur le fonctionnement de l’entreprise, a tenté des manœuvres maladroites visant à pousser l’intersyndicale à suspendre son mot d’ordre de grève contre une éventuelle reprise des négociations, mais sans succès. A ce propos, l’intersyndicale précise qu’elle n’est pas demandeuse d’une rencontre de négociation. En outre, regrettent les travailleurs, au lieu de satisfaire leurs revendications, la Direction générale verse dans des menaces et intimidations pour démobiliser les travailleurs. Mais ce qu’elle ignore, d’après l’intersyndicale, c’est que ces méthodes révolues n’arriveront jamais à bout de la détermination des travailleurs. Aussi les syndicalistes invitent-ils les travailleurs à ne pas répondre favorablement aux réquisitions abusives qui ne respectent pas le code du travail.
A. MBaye se fait avorter avec l’aide de son petit-ami
Si c’était à refaire, les étudiants A. Mbaye et A. Diagne, ainsi que leur complice B. Faye ne commettraient pas l’acte qui leur a valu des démêlés judiciaires. Les deux premiers nommés avaient une relation amoureuse au cours de laquelle ils ne se privaient de rien. Les tourtereaux entretenaient des relations sexuelles sans se protéger. C’est ainsi que la demoiselle A. Mbaye, 19 ans, est tombée enceinte. Ne voulant pas assumer cette grossesse, les jeunes amants ont décidé de recourir à l’avortement. Pour ce faire, A. Mbaye a acheté 4 comprimés “Artotec” moyennant la somme 30 000 Fcfa auprès de la dame B. Faye pour interrompre sa grossesse. Dès qu’elle a ingurgité le médicament, elle a commencé à se plaindre de douleurs au bas-ventre. C’est ainsi qu’elle a été acheminée à l’hôpital où l’homme de l’art qui l’a consultée a diagnostiqué une interruption volontaire de grossesse avant d’alerter la police. C’est ainsi que les hommes en tenue sont entrés en action en interpellant les trois mis en cause. Attraite devant le parloir du tribunal de Dakar pour vente illicite de médicaments et complicité d’interruption volontaire de grossesse, B. Faye reconnaît avoir vendu le produit qui est un anti-inflammatoire cytotique destiné, à la base, à tuer les cellules dans le cadre du traitement de certaines maladies, mais dont la déviance peut causer un avortement. A Diagne (petit-ami de A. Mbaye) avoue qu’il a aidé sa copine à interrompre sa grossesse de deux mois. La fille est également passée aux aveux. Le délibéré sera rendu le 8 août prochain.
Macky Sall lance l’agropole Ouest jeudi
Le Président Macky Sall est attendu jeudi prochain à Malicounda pour lancer le projet agropole ouest. L’annonce est du coordonnateur national du projet agropole, El Hadj Djily Mbaye Lo. Grâce à l’intercommunalité Malicounda-Nguéniène-Sandiara, une superficie de 1 160 hectares est réservée au projet dont les principales filières sont laitière, avicole, horticole et viande avec l’élevage de moutons «Ladoum». Selon M. Lo, plus de 17 milliards de FCFA sont attendus en termes de retombées financières en plus de la création de 3 000 emplois directs et 8 000 emplois indirects. A l’en croire, cet agropole Ouest permettra au Sénégal d’atteindre une production laitière de 10 millions de litres par an avec les 3 000 vaches laitières qui devraient être importées dans le cadre du projet.
22 nouvelles contaminations au covid-19
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait état, mardi, de 22 nouveaux cas de coronavirus sur 675 tests réalisés au cours des dernières 24 heures. Sur 675 tests réalisés, 22 cas sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 3,25%. Ces 22 cas sont tous issus de la transmission communautaire dans la région de Dakar (16) et dans les autres régions (06). D’après le bilan du jour, 48 patients suivis ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Le ministère ne déplore aucun décès lié à la pandémie. Aucun cas grave n’est actuellement pris en charge dans les services de réanimation. A ce jour, 87 445 cas ont été déclarés positifs, dont 85 237 guéris, 1 968 décès, 239 encore sous traitement. Le ministère indique que 1 502 148 personnes ont été vaccinées, depuis le lancement officiel de la campagne de vaccination en février 2021.
Projet de carte numérique des sols d’Afrique subsaharienne
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) planche sur un projet de cartographie numérique des nutriments des sols en Afrique subsaharienne et en Amérique centrale. Le communiqué diffusé sur le site Internet des Nations unies informe que le gouvernement des États-Unis va contribuer pour 20 millions USD. « Cette contribution arrive à point nommé et permettra d’intensifier l’utilisation de la cartographie des sols dans les régions où elle est le plus nécessaire et où nous constatons un déclin de l’utilisation des engrais en raison de la hausse des prix», a déclaré le directeur général de la FAO, Dongyu. Le financement servira principalement à mettre sur pied une cartographie ciblée des nutriments du sol dans certains pays d’Afrique subsaharienne où la FAO a une expérience dans la numérisation des cartes des sols. Contrairement à la cartographie traditionnelle ou manuelle, la cartographie numérique va impliquer la création d'informations spatiales sur les sols par l'utilisation de méthodes d'observation sur le terrain et en laboratoire, couplées à des systèmes d'inférence spatiale et non spatiale des sols.
par Nkolo Foé
POURQUOI LE PROJET POLITIQUE ET CULTUREL MACRON-MBEMBE EST INACCEPTABLE POUR L'AFRIQUE
Nous voulons replacer l'Afrique au cœur de l'histoire universelle, mais au sein du grand bloc civilisationnel afro-asiatique, selon le vœu de Cheikh Anta Diop et conformément aux principes cardinaux de Bandoung
Quelle est la philosophie d'Achille Mbembe que je conteste depuis toujours ?
Cette doctrine est une délégitimation
1. des philosophies de l'émancipation,
2. du nationalisme et des luttes de libération nationales,
3. du panafricanisme.
Sur le plan doctrinal, ses cibles préférées sont :
1. Samir Amin,
2. Cheick Anta Diop,
3. Kwame Nkrumah,
4. Marcien Towa, etc.
Quid de Frantz Fanon ?
Très habilement, Achille Mbembe a réussi à dévitaliser Fanon, avec les mêmes techniques qui ont permis aux marxistes culturels et autres poststructuralistes par exemple de dévitaliser Karl Marx.
Une fois le nationalisme et le panafricanisme repudiés, que propose-t-il à la place ?
Adepte de la mondialisation libérale, Mbembe propose à l'Afrique la sortie du ghetto et la dilution du continent dans le vaste monde. D'où le concept d'Afropolitanisme comme alternative au nationalisme et au panafricanisme.
Ce vaste monde est un peu à l'image de l'Empire métisse US, où les peuples, tantôt s'amalgament et se fusionnent (c'est la théorie de l'hybridité, du métissage et du cosmopolitisme), tantôt s'opposent et se barricadent dans des communautés naines, closes, mais unies par le seul lien du consumérisme.
La dilution de l'Afrique dans l'Empire multiculturel explique la place de choix occupée dans cette doctrine par le postnational, le diasporique, le post étatique, le postidentitaire, le nomadisme, l'hybridité, etc., l'afropolitanisme en étant le couronnement.
La philosophie de Mbembe et de ses amis reflète en fait la vision du monde des diasporas africaines, en exil dans les métropoles postmodernes : New York, Londres, Bruxelles, Paris, Francfort, Toronto, etc.
Le chantage que ces penseurs exercent sur les sociétés occidentales en mobilisant contre elles les questions raciales, ethniques (cf. l'utilisation abusive du mot N/è/g/r/e) ou de genre et de religion vise à obliger les dirigeants de ces sociétés à leur faire de la place, non en tant que citoyens, mais en tant que n//è//g//r//e//s, arabes, asiatiques. Ceci explique la critique de l'universalisme des Lumières et de l'idéal républicain, présentés comme une imposture.
L'alternative ici se trouve donc dans le choix entre la diversité et l'égalité.
Quelle ma perspective, à la suite de mes maîtres vénérés Nkrumah, Cheikh Anta Diop, Samir Amin, Marcien Towa?
Nous prônons la déconnexion, selon une formule de Samir Amin.
Se déconnecter du vaste monde n'implique guère l'ignorance du monde ou encore le repli sur soi. Il s'agit plutôt de se concentrer sur ses propres besoins afin de bâtir un pôle de puissance et de civilisation autonome et souverain.
C'est à partir de cette place éminente que l'Afrique peut revenir vers le monde et dialoguer avec les autres peuples de la terre en acteur majeur et en partenaire égal.
Cela n'a donc rien à voir avec le cosmopolitisme post-moderne de Mbembe ni avec ce que Senghor appelait en son temps l'Empire ou encore la Civilisation de l'universel métisse.
Le monde n'a pas à se métisser ou à se créoliser. Ce qu'il faut aux peuples (à ceux d'Afrique en particulier), c'est la reprise de l'initiative historique dont parlait Aimé Césaire.
Se référant au Brésil et à sa politique de métissage, Cheikh Anta Diop disait que le métissage constituant un processus biologique normal, l'on ne saurait l'ériger en principe politique pour la gestion d'une nation, d'un Etat ou encore du monde.
Bâtir un pôle de puissance et de civilisation autonome implique le démantèlement des zones d'influence et le droit de l'Afrique de commercer librement avec tous les autres peuples du monde, sans intermédiaire.
Dans ce commerce-là, toutes les puissances invitées et amicales seront les bienvenues, y compris, bien sûr la France. Le coeur des Africains est vaste et généreux : il y a de la place pour tout le monde, pour chaque nation de la terre. L'Afrique prône l'amitié avec tous les peuples de la terre, sans exclusive. Elle ne veut pas s'ingérer dans les affaires des autres et l'Afrique n'entend pas que ces derniers s'insèrent dans les siennes.
La fin des sphères d'influence en Afrique est un impératif catégorique et un principe non négociable. Le respect de la dignité de l'Afrique et de ses dirigeants est un autre principe non négociable.
Décrire l'Afrique en termes stercoraires est inacceptable, tout comme traiter les dirigeants africains de "dictateurs" ou de "satrapes" est impardonnable, alors même que nous savons où se trouvent les États fondés sur le génocide et sur les inégalités et la violence de race et de classe. Et ce n'est pas en Afrique. Nous savons aussi qui menace la sécurité et la paix internationales. Ce ne sont pas les États africains. De la même manière, nous savons qui sont responsables du saccage des nations, des massacres de populations, etc. Ce ne sont pas les dirigeants africains.
Achille Mbembe doit le savoir : s'il va rencontrer Macron pour lui demander de sceller un nouveau pacte de servitude avec l'élite comprador ou pour venir organiser la transition à la tête de nos États, alors, il trouvera les indigènes d'Afrique sur son chemin.
La diaspora post-moderne ou comprador n'a aucune légitimité pour parler au nom de l'Afrique et imposer aux Africains une oriention politique et une vision diasporique du monde.
Il existe une différence nette entre les diasporas compradors actuelles et les diasporas du 19e et du début du 20e siècle.
Ces dernières voyaient dans l'Afrique un grand foyer de civilisation autonome à promouvoir et à revitaliser.
Au contraire, les nouvelles diasporas africaines exigent la dissolution de l'Afrique comme pôle de puissance et foyer de civilisation autonome. Pour eux, l'Afrique n'est qu'un simple appendice de l'Empire.
Cette position subalterne, nous la rejetons fermement. Nous voulons replacer l'Afrique au cœur de l'histoire universelle, mais au sein du grand bloc civilisationnel afro-asiatique, selon le vœu de Cheikh Anta Diop et conformément aux principes cardinaux de Bandoung.
Abimté.
UN CONSEIL DES MINISTRES DE TOUS LES DANGERS POUR CERTAINS
L’avenir sombre de certains membres du gouvernement demeure la première conséquence des résultats catastrophiques des élections législatives du dimanche 31 juillet 2022
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 03/08/2022
« L’avenir sombre de certains ministres de la République demeure la première conséquence des résultats catastrophiques des élections législatives du dimanche 31 juillet 2022». Cette préoccupation, beaucoup de nos interlocuteurs l’ont exprimée.
« Il est clair que ce mercredi 03 août va constituer la dernière participation de certains membres du gouvernement à la réunion du Conseil des ministres », ajoutent-ils. En effet, estiment-ils, « même si ces ministres avaient pu bénéficier d’un sursis au sortir des élections territoriales du 23 janvier dernier il est clair que cette fois-ci ils ont perdu définitivement leur place dans le gouvernement du président Macky Sall ».
Et d’en déduire que non seulement « le chef de l’État maintenant est à l’aise pour les avoir avertis auparavant » mais encore qu’« il a les coudées franches pour mettre en place un gouvernement sans pression ». Lequel gouvernement, croit savoir Pape Cissé, un observateur de la scène politique à Thiès, « s’inscrivant maintenant dans les perspectives, ne pourra avoir que deux missions, deux tâches fondamentales ». C’est-à-dire « accompagner le président de la République à préparer sa retraite politique, donc l’aider à préparer son départ puisque c’est nécessaire de baisser les armes après deux défaites consécutives, aux locales du 23 janvier et aux législatives de ce dimanche », ou bien, souligne notre interlocuteur, « ce sera un gouvernement de combat, une équipe choc avec de fortes têtes qui vont devoir faire face à l’opposition, lui tenir tête, afin de freiner son élan et relever le défi qu’elle lance au président ».
Dans ce dernier cas, redoute ce cadre d’une société de la place, « on va devoir assister à un mortal kombat entre un régime chancelant et une opposition qui contrôle de puissantes municipalités et, probablement, un Parlement avec un gros budget ». Mactar B. Ndiaye, jeune guide religieux, lui, indique que « maintenant conscients que c’est leur dernier face-à-face avec le président de la République, en Conseil des ministres, certains ministres ont déjà emprunté les sillons des chantiers qui mènent vers les grands marabouts de l’intérieur du pays ». Il pense que « le meilleur enseignement que ces ministres responsables politiques auraient dû tirer de ces élections législatives c’est que, maintenant, ces joutes, c’est une question de proximité avec les populations ».
Édouard Latouffe, responsable APR à Thiès, cadre à la Lonase, lui, de souligner qu’en tout état de cause « c’est un secret de polichinelle que tous les projecteurs ont été braqués sur Thiès, cette ville de Diéry Dior Ndella, réputée rebelle et frondeuse qui a marqué d’une empreinte indélébile l’histoire politique et syndicale du Sénégal ». Il poursuit que « l’absence totale de consensus au sein de l’élite de la majorité n’a pas permis à l’électorat de faire la différence entre la bonne graine et l’ivraie. Mon intime conviction est que les Thiessois ont manqué de lisibilité et de visibilité dans l’appréciation objective du contexte des retrouvailles Macky Sall et Idrissa Seck ». Selon lui, « l’implication personnelle du président Idrissa Seck à ces législatives est assez révélatrice qu’il n’était question en définitive, le 31 juillet, que de décider du destin de Thiès ».
A en croire toujours Édouard Latouffe, « les ambitions du président Idrissa Seck de faire de Thiès l’une des villes les plus prospères du Sénégal sont toujours actuelles. Il en administre chaque jour une éloquente preuve. Son destin étant intimement lié à celui de Thiès. Cette ville a certes énormément fait pour lui. Mais nous devons tous à la vérité de reconnaître qu’il a énormément fait pour sa ville natale. Combien de sacrifices n’a-t-il pas consentis, combien de pénibles épreuves n’a-t-il pas traversées au nom d’un amour filial pour Thiès ? Sa présence dans l’espace du pouvoir a permis à notre ville de sortir la tête de l’eau et se repositionner ». Mais bon, on s’éloigne un peu du dernier Conseil des ministres pour certains de l’équipe sortante…
LES SÉNÉGALAIS VEULENT DES DÉPUTÉS AU SERVICE DU PEUPLE
Le Sénégal a organisé dimanche dernier des élections législatives. Un scrutin au cours duquel 165 députés ont été choisis pour aller porter la voix du peuple à l’Assemblée nationale
Les tendances lourdes des législatives de dimanche dernier montrent une forte percée de l’opposition, notamment de l’inter coalition Yewwi-Wallu au niveau national comme dans la diaspora. Les Sénégalais semblent ainsi souhaiter une véritable séparation des pouvoirs exécutif et législatif. A l’issue du scrutin, après la proclamation officielle des résultats et l’installation des nouveaux élus Place Soweto, nos compatriotes demandent surtout de «sécuriser» les députés pour une 14e législature favorable à la population sénégalaise — et non pas assujettie au pouvoir exécutif — et pour un Sénégal émergent.
Le Sénégal a organisé dimanche dernier des élections législatives. Un scrutin au cours duquel 165 députés ont été choisis pour aller porter la voix du peuple à l’Assemblée nationale. Un peuple qui a accompli son devoir citoyen avec une grande maturité et dans le calme avant de retourner vaquer à ses occupations quotidiennes dès le lendemain du scrutin.
Toutefois, les protagonistes jouent les prolongations puisque les résultats définitifs de ces législatives ne seront connus que vendredi prochain. Des prolongations qui se disputent surtout entre la coalition au pouvoir (Benno Bokk Yaakar) et l’intercoalition de l’opposition (Yewwi-Wallu). Chacun revendique la victoire finale, c’est-à-dire avoir gagné la majorité des départements, comme le soutient la tête de BBY, Mme Aminata Touré, dite «Mimi Touré». Encore que gagner une majorité de « petits » départements n’envoyant à l’Assemblée nationale qu’un ou deux députés ne signifie pas grand-chose si, en face, on aligne des départements « pesant » cinq ou six députés Place Soweto.
Toujours est-il que Mimi Touré a annoncé au cours d’un point de presse que «sa» coalition a gagné 30 départements sur les 46 que compte le pays. La tête de liste nationale de la coalition de la majorité présidentielle devance ainsi la Cena, les Cours d’appel et le Conseil constitutionnel, seuls habilités à proclamer les résultats, surtout le résultat final. L’opposition a d’ailleurs apporté une réplique tout en dénonçant ce qu’elle appelle une «mascarade» de Benno.
Une confrontation à distance dénoncée par les Sénégalais
Une confrontation à distance qui ne semble guère plaire aux Sénégalais. Qui demandent de respecter la vérité des urnes. Et surtout de sécuriser les nouveaux élus, comme le soutient Jules Fall. Surtout «pas de deal», a-t-il averti. C’est presque un résumé en filigrane de l’avis de Ousmane Top. Lui, il croit que les Sénégalais ont décidé d’une séparation des pouvoirs législatif et exécutif. Il se dit convaincu que «l’Assemblée nationale ne sera plus une chambre d’enregistrement et d’applaudissements, mais une Assemblée qui votera des lois pour le seul bénéfice du peuple et contrôlera les politiques publiques et l’action gouvernementale». Le sieur Top soutient que le peuple sénégalais, en sanctionnant la législature sortante et le régime en place, met un terme à «la transhumance, à l’égoïsme et à l’égocentrisme».
En outre, il souligne que les députés issus de l’inter coalition Yewwi Wallu seront «surveillés, évalués, personne ne cautionnera ce qui s’était passé aux locales où des maires élus sous la bannière de l’opposition ont déposé leurs baluchons dans le Macky ». «Aucun député de quelque bord qu’il se situe n’a le droit de s’approcher de ce pouvoir finissant. Après les résultats définitifs, une charte doit être signée par tous les députés de l’inter-coalition Yewwi-Wallu dans laquelle ils s’engagent de ne pas rompre ce pacte avec le peuple sénégalais qui fonde énormément d’espoir sur cette nouvelle législature. Faire la politique autrement, sauvegarder les intérêts du Sénégal, n’avoir comme unique cible que le peuple, restaurer sa dignité et se tourner résolument vers le vrai développement où l’avoir, le savoir, le pouvoir... seront entre les mains des Sénégalais exclusivement». Telles sont ses préoccupations.
Pour Ousmane Top toujours, cette nouvelle législature qui se profile «va rompre avec les scandales à l’infini, ces injustices, ces impunités, ces complots, ces détournements et ces assassinats non élucidés. Cette nouvelle Assemblée accueillera des députés du peuple qui n’auront en commun que le Sénégal». Car dit-il, en sanctionnant le pouvoir, les électeurs sénégalais envoient un message fort. Le processus de rectification, de changement et de rupture véritable enclenché depuis les Locales prend forme et sera parachevé en 2024 avec l’enterrement de première classe de ce régime qui a déstructuré et dénaturé ce beau pays».
Pour sa part, Alioune Fall, secrétaire national chargé des jeunes de l’Union pour le fédéralisme et la démocratie (Ufd), dit espérer que tous les nouveaux élus, du pouvoir comme de l’opposition, vont incarner cette représentation uniquement au service du peuple qui seul doit en tirer les bénéfices. Que les députés poseront les véritables débats et pourront faire les réformes tant attendues par les populations. «Nous voulons des députés au comportement exemplaire pour redonner la sacralité à l’institution qu’ils représentent. Nous espérons avoir des députés du peuple et non d’une personne», a-t-il souhaité. Sur ce, Bakary Sadio, lui, trouve que «la transhumance doit être combattue et les députés doivent connaitre leurs rôles, le pourquoi ils sont élus».
LA COMMUNE DE MBOUR DANS L’OPPOSITION, LES PARAMÈTRES DE LA DÉFAITE DE BBY
Selon la compilation des procès-verbaux des 705 bureaux de vote du département faite par l’état-major de Benno Bokk Yaakaar, la mouvance présidentielle aurait obtenu 69.424 voix, soit 48,19 % et Yewwi 65.657 voix, soit 42,8 %, une différence de 3.767 voix
Etienne NDIAYE (correspondant permanent à Mbour) |
Publication 03/08/2022
Les tendances les plus lourdes du scrutin législatif de dimanche dernier dessinent une victoire de la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) dans le département de Mbour. La liste de la mouvance présidentielle serait victorieuse dans dix (10) des seize (16) communes. Me El – Omar Youm et compagnie auraient raflé la mise devant Yewwi Askan Wi à Fissel, Joal-Fadiouth, Malicounda, Ndiaganiao, Ngaparou, Nguéniène, Poponguine – Ndayane, Sandiara, Sessène, Thiadiaye. Les partisans de Dr Mamadou Lamine Diaïté, eux, se sont imposés à Diass, Mbour, Saly, Sindia, Somone, Nguékokh. Ces défaites de la majorité présidentielle dans ces dernières communes sont si surprenantes que les observateurs pointent du doigt des rivalités internes pour les expliquer. Ce même si quelques problèmes de gouvernance apparaissent comme la source de conflits avec les administrés, qui ont décidé de sanctionner des décisions qu’ils ont jugées impopulaires.
Selon la compilation des procès-verbaux des 705 bureaux de vote du département faite par l’état-major de Benno Bokk Yaakaar, la mouvance présidentielle aurait obtenu 69.424 voix, soit 48,19 % et Yewwi 65.657 voix, soit 42,8 %, une différence de 3.767 voix. Le président du comité électoral, Saliou Samb, entouré de ses lieutenants, a tenu un point de presse tard dans la nuit (23 H 45 mn) le dimanche pour annoncer à la presse la « victoire » de la majorité présidentielle. « C’est avec un très grand plaisir et un réconfort que je vous annonce que le département de Mbour reste dans le giron et l’escarcelle de BBY. En effet, nous nous trouvons présentement au quartier général du comité électoral départemental de BBY. Nous avons reçu tous les PV des 16 communes du département et après exploitation de ces PV, nous avons obtenu, nous BBY, ce qui donne une victoire à la coalition BBY dans les 10 communes sur les 16. Nous avons perdu les communes de Mbour, Saly, Nguékokh, Somone, Diass et Sindia » a déclaré le président du Conseil départemental. A l’arrivée, la victoire de la liste beige - marron est beaucoup plus nette. La commission départementale de recensement des votes qui vient de publier à l’instant où nous écrivons ces lignes les résultats provisoires, attribue à Benno Bokk Yaakaar 68.413 voix contre 63.796 à Yewwi Askan, soit un écart de 4.617 voix. BBY engrange donc 850 voix de plus que précédemment annoncé.
Déroute des partisans de Cheikh Issa Sall
Cette victoire annoncée de Benno Bokk Yaakaar cache mal la déroute des partisans de Cheikh Issa Sall dans la commune de Mbour. La capitale de la Petite côte dirigée par le président du mouvement AM/DEM (Agir avec Macky pour le Développement de Mbour) est tombée dans l’escarcelle de l’opposition sans aucune autre forme de procès. La liste beige-marron y est devancée par celle de Yewwi Askan Wi de 3831 voix, soit 18. 816 voix contre 22.647 à leurs concurrents. C’est la première fois en effet dans l’histoire politique de la commune qu’une liste d’un parti au pouvoir est défaite lors d’un scrutin législatif. « Pas important », diront les concernés car l’essentiel c’est la victoire à l’échelle départementale. Mais, cette défaite dans la commune est très symbolique. Elle l’est surtout pour le maire Cheikh Issa Sall qui aspire au leadership dans sa formation politique et partant au sein de la mouvance présidentielle dans le département.
Des frustrations internes pointées du doigt
Mais qu’est ce qui donc aurait perdu les partisans du président Macky Sall dans la commune lors de ces élections ? Pour la plupart des Mbourois que nous avons interrogés, il faut d’abord pointer des querelles internes au sein de la coalition où l’investiture de la députée sortante Yacine Ndao sur la liste départementale a fait grincer les dents à bon nombre de ses camarades du Parti Socialiste qui n’ont pas apprécié sa trahison lors des dernières locales. Investie alors sur la liste majoritaire du Parti Socialiste dirigée par le maire sortant El –Hadj Fallou Sylla, la concernée avait fait faux bond à sa famille socialiste pour rejoindre la liste concurrente de Cheikh Issa Sall de l’Apr bénie par le Président Macky Sall. Une frange des jeunesses socialistes de la commune ne s’est même pas privée d’initier une campagne de dénigrement contre leur « maman ».
Le slogan « tout sauf Macky ». Cette même raison qui a poussé les jeunes socialistes à se rebeller a été valable chez bon nombre militants du mouvement AM/DEM de Cheikh Issa Sall qui n’ont pas digéré du tout l’investiture du leader du parti Lou Jot Yomb à la deuxième place de la liste départementale alors qu’Omar Sy était un des adversaires du maire lors des dernières locales. Frustrés, ils n’ont pratiquement pas battu campagne. Il faut ajouter à cette raison évidente, la question foncière qui continue encore d’alimenter beaucoup de polémique. Le programme de régularisation foncière initié au quartier Falokh a été un moment source d’une vive tension. Certains occupants des lieux sont très remontés contre la décision prise par l’autorité municipale de suspendre la délivrance des actes administratifs le temps d’y voir plus clair dans ce lotissement initié par l’équipe sortante. Ils sont allés jusqu’à suspecter l’équipe du maire de faire de la spéculation sur le site au profit des militants de Cheikh Issa Sall.
Coté infrastructures, la souffrance des chauffeurs de taxis empruntant l’axe croisement hôpital Thierno Mansour –Barro, intersection de la Route nationale 1 à hauteur du stade Caroline Faye, n’ont cessé de crier leur détresse face à l’état chaotique de ce tronçon routier long de 1, 6 km qui a tardé à être réhabilité dans le cadre de Promovilles. Ce n’est que jeudi dernier, à quelques jours du scrutin, que le maire a procédé au lancement des travaux.
Dans certains quartiers comme Zone Sonatel, les populations ont toujours le sentiment de n’être pas des citoyens à part entière de la commune car il n’y passe aucun camion de ramassage des ordures. Pire, elles ne disposent pas d’eau potable faute de branchements sur le réseau de la SEN’EAU.
Élu maire avec un score de 38 % seulement devant 9 autres adversaires, Cheikh Issa Sall, qui pensait pouvoir résister face à l’opposition grâce à son propre mouvement AM/DEM implanté dans les 42 quartiers de la ville, n’a pas su résister face à la déferlante de Yewwi Askan Wi qui s’est emparée de treize (13) des dix – neuf (19) centres de vote de la commune.
Diass, Mbour, Nguékokh, Saly, Sindia, Somone : des défaites, plusieurs causes
Toutefois, il n’y a pas que Cheikh Issa Sall qui a perdu chez lui au niveau des responsables de la mouvance présidentielle. L’histoire retiendra aussi que c’est la première fois que le maire de Saly est défait.
Perçu comme un baobab à Saly Portudal où il est maire depuis 2009, l’ancien président du défunt conseil rural de Malicounda a toujours gagné dans son fief. Cette fois-ci, Idrissa Mbengue et les siens, après le revers subi aux locales de janvier dernier, ont réussi à infliger à Ousmane Guèye une défaite mémorable, une manière de lui signifier que la capitale du tourisme balnéaire en Afrique de l’Ouest n’est pas une cité imprenable. Même scénarios aussi à Nguékokh, Sindia, la Somone et Diass. Si à Nguékokh, Ahmed Diallo, principal challenger du maire Pape Songo Diouf lors des dernières locales sous la bannière de Geum Sa Bopp est venu renforcer la coalition Yewwi Askan Wi, à Sindia les déboires judiciaires de Thierno Diagne, empêtré dans des scandales sur le foncier, peuvent expliquer largement la décision des électeurs de sanctionner un maire « pas très clean ».
A la Somone, le « vétéran » socialiste Salif Diouf, qui avait surpris l’apériste Bocar Sadji aux dernières locales, n’a pas eu le temps de remobiliser les troupes de Benno Bokk Yaakaar qui ont dû s’effriter avec l’arrivée d’un leader jusqu’ici presque en retrait de la scène politique bien que très en vue dans le domaine du développement local.
A Diass, par contre, Mamadou Ndione, lui aussi fraichement élu maire, s’est heurté à l’hostilité d’une bonne partie de la frange jeune de ses administrés qui n’a pas cautionné elle aussi le gel des opérations production d’actes administratifs sur leurs domaines champêtres, les empêchant ainsi d’entamer des projets de construction. A l’issue de ce scrutin, six maires de la coalition Benno Bokk Yaakaar n’ont pas su mener à bien leurs troupes dans leurs différentes communes. La défaite essuyée face à la déferlante de Yewwi Askan Wi, pour qui connaît leur leader, le président Macky Sall, ne pourrait pas ne pas être sanctionnée au plan politique.
Premier test d’après échec, l’accueil ce jeudi 4 août à Malicounda du chef de l’Etat qui vient procéder à la pose de la première pierre de l’agropole de l’ouest mis en œuvre par l’intercommunale MalicoundaNguéniène –Sandiara pour un investissement attendu de 54 milliards de FCFA.