SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
14 juin 2025
Par Adama Ndiaye
ÉTAT D’ABANDON
Soudain le drame ! Une douleur sans nom. Une souffrance. Une hérésie. Une aberration. Une faute. Une irresponsabilité. Une colère froide. Une rage au coeur. Puis un silence.
Soudain le drame ! Une douleur sans nom. Une souffrance. Une hérésie. Une aberration. Une faute. Une irresponsabilité. Une colère froide. Une rage au coeur. Puis un silence.
La tragédie de Tivaouane ne s’explique pas. Elle s’explique d’autant moins que l’hôpital qui porte le doux nom de Dabakh a failli sur divers protocoles sanitaires qui l’engagent. Visiblement, un grand écart se creuse au regard de l’irrespect du code strict de déontologie.
Au juste, le serment d’Hippocrate plane-t-il encore sur les hôpitaux ? D’autres démons gâtent aujourd’hui le sommeil des patients qui perdent confiance et patience.
La raison du sinistre, puis du drame et enfin de l’hécatombe ne résiste pas à la réalité. La consternation envahit tous les esprits hantés par les carences dans de nombreux services santé.
Un court-circuit ! Rien pour couper court à cette éventualité d’une autre époque. Un court-circuit, encore une nébuleuse.
Les spécialistes de l’électricité sont-ils associés en amont à l’édification des bâtiments hospitaliers ? Qui détient le monopole des constructions ? Pourquoi ne pas démocratiser l’accès aux marchés en éliminant le gré à gré ravageur ? Transparence jusqu’au bout du bistouri.
Si c’est "ça", que valent alors les installations dans nos infrastructures de santé ? Pas grand’chose.
Puisqu’avant Tivaouane, il y eut Linguère, Louga, Kaolack. Les mêmes causes de négligence ont été relevées mais pas l’once d’une réprobation de ces facéties qui nous angoissent tant.
Partout l’horreur qui, à force de se répéter, s’inscrit désormais dans une affligeante banalité. Faute de mieux on entre à l’hôpital avec le doute chevillé au corps, on en sort avec la certitude d’un moral brisé, d’un mental écorné et la crainte bien réelle de contracter une maladie nosocomiale.
Le discours évacue souvent la main de l’homme pour ne retenir que la volonté divine.
Vous y ajoutez les "petits présents" et le gros convoi de gens vautrés dans la paresse venus pour soulager les familles endeuillées.
Le tour du cirque est complet. En attendant un soporifique rapport qui disculpe en fonction des affinités ou des rapports de force prévalant.
La vie ne tient à rien au Sénégal où l’indifférence se substitue à l’émoi pour étouffer des sanglots auxquels plus personne n’est sensible.
Nous ne nous indignons plus. Nous nous complaisons. Grave.
Cette renversante version de notre vie nous précipite dans un versant-toboggan mortifère.
Le pays erre. La société divague. L’autorité se dilue. Le présent fuit. Le passé gouverne des êtres désincarnés qui ne croient plus au futur, donc à l’avenir.
Ces nouveaux-nés calcinés, nous infligent une sanction sans rémission.
ALIOU CISSÉ NE FERA PAS DE CONFÉRENCE DE PRESSE
Conférence de presse annulée. En raison du deuil national qui frappe le Sénégal après la tragédie de Tivaouane, le sélectionneur des Lions du Sénégal, Aliou Cissé, ne fera plus face à la presse, ce vendredi 27 mai.
Conférence de presse annulée. En raison du deuil national qui frappe le Sénégal après la tragédie de Tivaouane, le sélectionneur des Lions du Sénégal, Aliou Cissé, ne fera plus face à la presse, ce vendredi 27 mai.
Dans un communiqué, la Fédération sénégalaise de football (FSF) informe l’opinion publique qu’en raison du deuil national décrété par Monsieur le Président de la République, suite à la douloureuse perte de onze(11) nouveaux nés à l’hôpital Mame Abdoul Aziz Dabakh de de Tivaouane, la conférence de presse du sélectionneur national M. Aliou CISSE qui était prévue, ce vendredi 27 mai à 10h00, au restaurant Good Rade est annulée.
En lieu et place de cette conférence, la publication de la liste des joueurs retenus en perspective des matchs Sénégal vs Bénin le 04 juin 2022 et Rwanda vs Sénégal le 07 juin 2022 se fera via le site officiel de la Fédération Sénégalaise de Football (www.fsfoot.sn) le même jour à 11h00, précise le document.
Me Augustin Senghor, les membres du comité exécutif et toute la famille fédérale présentent leurs condoléances les plus attristées aux familles éplorées.
LA MORT DES 11 BÉBÉS AU MENU DE LA REVUE DE L’ACTUALITÉ DE L'APS DE CE VENDREDI
‘’L’horreur’’, ‘’le drame de trop’’, etc. : les quotidiens reçus vendredi à l’APS sont à fond sur la mort des onze bébés dans un incendie à l’hôpital Mame-Abdoul-Aziz-Sy de Tivaouane.
Dakar, 27 mai (APS) – ‘’L’horreur’’, ‘’le drame de trop’’, etc. : les quotidiens reçus vendredi à l’APS sont à fond sur la mort des onze bébés dans un incendie à l’hôpital Mame-Abdoul-Aziz-Sy de Tivaouane.
Onze bébés ont trouvé la mort dans un incendie survenu mercredi à l’hôpital Mame-Abdoul-Aziz-Sy de Tivaouane (ouest).
Dans la foulée, le chef de l’Etat a décrété un deuil national de trois jours, à compter de ce jeudi, et nommé Marie Khémesse Ngom Ndiaye, directrice générale de la santé publique, ministre de la Santé et de l’Action sociale, en remplacement d’Abdoulaye Diouf Sarr.
Le chef de l’Etat, Macky Sall, est attendu ce vendredi dans la soirée à Tivaouane.
’’11 petits anges, tous partis’’, affiche à la Une Libération, notant que les bébés internés au service de néonatologie ’’sont décédés dans des conditions atroces après un incendie’’.
C’est ‘’l’horreur’’, selon L’Info, soulignant qu’’’un nouveau drame a frappé nos hôpitaux’’. ‘’L’horreur à Tivaouane’’, titre également L’As.
’’Nuit d’horreur à l’hôpital Dabakh’’, selon Le Quotidien avec cette description : ‘’ce sont des images d’apocalypse. Des murs calcinés, une douzaine d’extincteurs épuisés, tout le matériel du service de néonatologie brûlé, des corps compléments cramés…C’est le chaos’’.
’’Emoi et consternation suite au drame, deuxième du genre après celui de la maternité de Linguère ayant emporté 4 nouveau-nés (…)’’, écrit Sud Quotidien, rappelant que le Khalife général des tidianes ‘’’a alerté à maintes reprises l’Etat du Sénégal sur la situation peu reluisante de l’hôpital’’.
Pour Enquête, c’est ‘’le drame de trop’’. ‘’ (….) au-delà de la consternation, un maelstrom de sentiments étreint les cœurs, mêlant incompréhension, sidération, colère et effroi’’, écrit la publication.
Bës Bi Le Jour rappelle qu’avant Tivaouane, ‘’il y eut Linguère, Louga, Kaolack’’.
’’Les mêmes causes de négligence ont été relevées mais pas l’once d’une réprobation de ces facéties qui nous angoissent tant. Partout l’horreur qui, à force de se répéter, s’inscrit désormais dans une affligeante banalité. Faute de mieux, on entre à l’hôpital avec le doute chevillé au corps, on en sort avec la certitude d’un moral brisé, d’un mental écorné et la crainte bien réelle de contracter une maladie nosocomiale’’, déplore le journal.
Kritik annonce la nomination de Marie de Khémesse Ngom Ndiaye au ministère de la Santé en remplacement d’Abdoulaye Diouf Sarr après ce drame.
Selon Le Témoin, ‘’il était temps que le président de la République sort enfin son sabre pour faire tomber, ne serait-ce qu’une tête, histoire de sonner la fin de la longue récréation dans laquelle se trouve le pays depuis bientôt un an’’.
Pour le journal Source A, Macky Sall ‘’sacrifie’’ Abdoulaye Diouf Sarr ‘’pour faire face à la clameur populaire née du drame de Tivaouane, à quelques encablures des législatives du 31 juillet’’.
Le quotidien estime que M. Sarr ‘’peut partir la tête haute, après avoir marqué son ancien département de ses empreintes. La gestion de la Covid, les accords signés avec les syndicats…Tout y passe’’.
’’Légèretés et négligences en série, Diouf Sarr paie pour tous les coupables’’, écrit Walfquotidien.
’’Cela n’absout nullement la responsabilité pleine et entière de la tutelle. Depuis hier, sur les réseaux sociaux, des indignés réclament la démission de Diouf Sarr. Certes, en tant que ministre de la Santé, il est, au premier chef, responsable de tout dysfonctionnement dans le secteur qui lui est confié’’, souligne Walf.
Le journal ajoute : ’’une responsabilité pour laquelle il est grassement traité : nourri, logé, blanchi, transporté au frais du contribuable. Mais, est-il le seul responsable ? Non ! Nous sommes tous coupables, chacun dans le cercle de responsabilité qui est le sien’’.
LA COALITION BUNT-BI VEUT LA CRÉATION D’UNE COUR CONSTITUTIONNELLE
Jugeant caduc le Conseil Constitutionnel - Dans une déclaration parvenue hier à «L’As», les membres de la coalition Bunt-Bi estiment qu’il faut remplacer le Conseil constitutionnel par une Cour constitutionnelle
Dans une déclaration parvenue hier à «L’As», les membres de la coalition Bunt-Bi estiment qu’il faut remplacer le Conseil constitutionnel par une Cour constitutionnelle. Ils demandent également aux hommes politiques de garder leur calme.
Les membres de la coalition Bunt-bi estiment qu’il faut remplacer le Conseil constitutionnel par une Cour constitutionnelle. «La Coalition Bunt-Bi fustige le gouvernement qui, souvent, prépare mal ses projets de loi et dans l’urgence. Il est soutenu, en cela, par nombre de députés partisans, mal instruits, qui les votent sans débats riches, ni réflexions profondes et assurément sans réelle maîtrise des textes soumis à leur appréciation.
Et, c’est le lieu de demander la mise en place d’une Cour constitutionnelle comme l’a préconisé la charte de gouvernance démocratique des Assises Nationales», expliquent-ils dans une déclaration parvenue hier «L’As». Ces derniers, qui appellent les hommes politiques au calme, pensent que le code électoral doit être révisé. «La coalition Bunt-Bi appelle au calme les acteurs politiques et tient à rendre un hommage mérité à tous les agents de notre administration publique qui exercent dans des conditions difficiles. Ces fonctionnaires qui ne font qu’appliquer les textes que nous avons votés.
Lesquels textes, mal conçus, insuffisants et pleins de paradoxes, difficiles à appliquer, méritent d’être révisés notamment le Code électoral, édition 2021», indiquent Dr El Hadji Ibrahima Mbow et ses camarades. Pour eux, la classe politique ne doit pas prendre en otage les citoyens et les agents du service public. «Les acteurs politiques doivent assumer leur légèreté, leur manque de rigueur et leur précipitation dans la confection de leurs dossiers.
Enfin, la coalition Bunt-Bi estime que l’Assemblée nationale doit être plurielle et représentative. Tous les segments doivent y être représentés. La démocratie, c’est l’élection ! On ne peut nous enfermer dans des pièges et des carcans, sources de tous les dangers, qui obstruent la démocratie et le choix massif des citoyens», informent les membres de la coalition Bunt-Bi.
LES ÉLUS, DIRECTEURS ET MINISTRES INVITÉS À NE VOYAGER QU’AVEC AIR SÉNÉGAL
Les élus locaux, directeurs et ministres du Sénégal sont avertis.
Les élus locaux, directeurs et ministres du Sénégal sont avertis. En effet, à travers une directive, le chef de l’Etat invite les maires et les présidents de conseil départemental à voyager exclusivement via Air Sénégal. La même directive appelle les membres du gouvernement et les dirigeants des institutions publiques à prendre aussi, pour leurs missions, la Compagnie nationale.
Les maires et présidents de Conseil départemental sont avertis. Désormais dans le cadre de leurs missions au Sénégal et à l'étranger, ils devront voyager exclusivement à bord de Air Sénégal. En effet, à travers une circulaire, l’administration territoriale a informé les élus de la directive présidentielle. Conformément à la décision présidentielle invitant à voyager exclusivement avec la compagnie aérienne nationale, les gouverneurs vont veiller au respect strict de cette directive du chef de l'Etat pour rehausser financièrement Air Sénégal. Dans le même sillage, le Président Macky Sall a invité les membres de son gouvernement, les directeurs des institutions publiques et autres de voyager exclusivement avec Air Sénégal.
En effet, prônant du made in Sénégal dans ce secteur, le président de la République a voulu manifestement donner l'exemple en commençant par les hautes autorités du pays. «Air Sénégal est la compagnie aérienne nationale. Elle est en forte expansion et doit, à ce titre, bénéficier de l'accompagnement des structures publiques et parapubliques», a soutenu le chef de l'Etat qui invite en outre, dans le cadre des missions, les Présidents des institutions, les membres du gouvernement et les agents de l'Etat à prendre toutes les dispositions appropriées. Enfin, il ordonne de voyager exclusivement vers les destinations nationales et internationales avec Air Sénégal.
La Cour suprême freine le maire de Thiès
Dr Babacar Diop avait récemment qualifié le projet du Mickey Land, installé au cœur de la Promenade des Thiessois, de «scandale écologique et financier». C’est ainsi qu’il avait mis à exécution sa menace de résilier le contrat de 02 ans renouvelable, liant le promoteur à la ville de Thiès. Non content de cette décision, le promoteur a saisi le greffe central de la Cour suprême d’une requête en annulation des décisions prises par le maire Babacar Diop. En définitive, la Cour suprême a ordonné la suspension de l’arrêté du maire portant interdiction jusqu’à nouvel ordre de toute activité dans l’espace Mickey Land et sa décision portant résiliation du contrat de bail n°171 du 7 juillet 2019 entre la ville de Thiès et Tartoch Mickey Land. Le Mickey Land est un complexe comprenant un palais d’attraction, un restaurant, une place pour abriter des spectacles de tous genres. «On a confisqué l’espace public dans cette ville. Tous ces espaces appartiennent aux Thiessois, à la ville de Thiès et en tant que maire, je ne veux pas d’une place dédiée aux violences, aux ordures au cœur de la cité. C’est dans ce cadre que ces espaces seront restitués aux Thiessois et ils seront rendus démocratiques, accessibles à tout le monde », avait expliqué Dr Babacar Diop en enclenchant sa procédure.
YAW sur les décès de 11 nouveau-nés
Les leaders de la coalition Yewwi Askan wi (Yaw) expriment leur compassion à la suite des décès, dans les conditions les plus douloureuses et effroyables qui soient, de 11 nouveau-nés à l'hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. C'est avec les cœurs lourds, soutiennent Khalifa Sall et compagnie, qu’ils manifestent leur solidarité́ à toutes les familles éprouvées ainsi qu’à toute la nation sénégalaise. En attendant que la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame, la coalition Yewwi Askan Wi décide de suspendre toute activité́ politique sur l'ensemble du territoire national et dans la diaspora pendant 72h. Cette frange de l’opposition espère que toutes les mesures nécessaires seront enfin prises pour que ce genre de drame ne survienne plus dans notre pays.
Le SEN de l’Apr réclame une enquête
Restons à l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy de Tivaouane où l’incendie a emporté 11 nouveau-nés pour dire qu’il y a eu une pluie de communiqués depuis l’annonce du drame. Pratiquement tous les partis et coalitions ont fait des communiqués pour compatir à la douleur des familles des victimes. Et le secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République n’est pas en reste. L’instance du parti présidentiel présente ses condoléances émues aux familles éplorées ainsi qu’à toute la population de la ville et du département de Tivaouane. Le parti de Macky Sall demande l’ouverture d’une enquête pour en tirer toutes les conséquences.
La LSDH dit stop à ces terribles drames
La Ligue Sénégalaise des Droits humains (LSDH) dit halte à la récurrence des terribles drames dans les centres de santé. Apprenant avec consternation le décès à l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane de 11 nouveau-nés suite à un incendie, le président de la LSDH, Alassane Seck, estime qu’il n’y a rien de nouveau sous nos cieux. En effet, dit-il, les mêmes causes produisent nécessairement les mêmes effets, les mêmes commentaires. Pour M. Seck, il est extrêmement urgent que des mesures idoines soient prises pour éradiquer de telles catastrophes qui commencent à être trop fréquentes dans nos hôpitaux. A l’en croire, ces terribles drames dont la récurrence a fini d’installer le désarroi chez les populations interpellent particulièrement nos autorités administratives et judiciaires. Ainsi la LSDH invite les autorités à ouvrir une enquête indépendante afin de déceler toutes les fautes ou négligences constatées dans les activités des centres hospitaliers et sanctionner les coupables.
Le parti Awalé prend la défense des enseignants
La délégation nationale à l’éducation nationale du parti Awalé de Dr Abdourahmane Diouf est préoccupée par la reprise des grèves dans le secteur de l’éducation. Pourtant, indiquent-ils dans un communiqué, la signature des accords entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants laissait présager de réels espoirs pour une stabilité du calendrier scolaire. Finalement, les implications financières attendues pour la fin du mois de mai ont accouché d’une souris avec le non-respect des engagements pris. Selon le parti Awalé, le gouvernement avait pris un engagement ferme de procéder à la revalorisation salariale du corps enseignant, avec une augmentation en fonction des hiérarchies et grades. Que nenni ! Car les enseignants ont constaté une ineffectivité des engagements pris, renseigne le communiqué. Ainsi, la délégation nationale à l’éducation du parti Awalé condamne fermement cette forfaiture du gouvernement qui risque de plonger le système éducatif dans des lendemains perturbés et sombres. Le parti manifeste son soutien aux enseignants et alerte l’opinion : le gouvernement sera le seul responsable de tout ce qui adviendra.
Le maire de Mbour rencontre les transporteurs
Le transport est un secteur stratégique pour le développement de la ville de Mbour. Rien que les taxis clandos font entrer au moins 12 millions Fcfa par mois dans les caisses de la mairie. A cet effet, le maire de Mbour, Cheikh Issa Sall, a rencontré les acteurs du transport pour mettre en place ensemble un comité de suivi des engagements. Ce comité, composé d’agents de la mairie et des transporteurs, sera chargé d'évaluer les engagements des deux parties. M. Sall pense que ce cadre de dialogue permanent permettra de résoudre le problème de la voirie urbaine et par conséquent du transport. Désormais, précise le maire de Mbour, chaque trois mois, les deux parties tiendront une réunion pour évaluer les engagements et les réalisations. Outre la mise en place du comité de suivi, le problème de l'occupation anarchique de la voie publique était inscrit à l’ordre du jour. L'édile de la ville de Mbour rassure que des mesures idoines seront prises contre ces épaves qui occupent la voie publique, mais aussi les marchands qui commencent à mettre sur place des marchés nocturnes au bord de la route pour mettre en danger la vie des populations. A cela, s'ajoute la réglementation des lieux de lavage de véhicules qui sont installés d'une manière anarchique dans la ville.
Campagne de distribution des semences
Alors que les premières gouttes d’eau sont tombées en Casamance, le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural rassure que la campagne de distribution des semences suit son cours. Selon le Pr Moussa Baldé, depuis le mois d'avril, un planning de distribution a été donné aux opérateurs. D’ailleurs, ils doivent terminer la distribution de semences aux agricultures au plus tard mardi prochain (31 mai). Le ministre menace de reprendre les semences à tout producteur qui ne distribuerait pas son stock dans la zone qui lui est dédiée. Selon Pr Baldé, la campagne a commencé par le Sud où il pleut d'habitude très tôt, avant de remonter vers le nord. Pour ce qui est de l’engrais, il faut signaler que lors d’une rencontre, des experts de la Cedeao avaient relevé un déficit d'un million et demi de tonnes. Aussitôt, le chef de l’Etat avait instruit le ministre de l’Agriculture de retrousser les manches pour combler le gap. C’est ainsi que M. Baldé a rencontré la direction des Ics qui promettent de produire 60 000 tonnes pour l'hivernage 2022. Ainsi, l’entreprise a mis à la disposition des opérateurs 40 000 tonnes. Selon Pr Moussa Baldé, on peut dire que le Sénégal n'a pas de problème de fourniture d'engrais, mais il faudrait relever que les prix ont connu une hausse. L'année dernière, la tonne d’urée coûtait 330 000 F, alors qu’actuellement elle est à 750 000 francs CFA. Toutefois, le ministère de l’Agriculture a rassuré les paysans que le gouvernement va doubler sa subvention pour atténuer le prix. A ce propos, 10 milliards sont destinés à la subvention de l'engrais. Au total, le gouvernement a dégagé 70 milliards pour la présente campagne agricole.
Les raisons du commandant des pompiers Mame Diène Ndiaye
On en sait un peu plus sur les raisons du limogeage du Commandant du Groupement d'Incendie et de Secours n°2, de Thiès, Commandant Mame Diène Ndiaye. D’après nos sources, le ministre de l’Intérieur reproche à l’officier des sapeurs-pompiers d’avoir tenu une communication inappropriée au cours d'un panel organisé par le Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité (Cheds) sur la gestion de la sûreté et de la sécurité des grands évènements sportifs, relative au décès d'un haut-gradé étranger. C’est la raison pour laquelle, le Commandant Mame Diène Ndiaye a été relevé de ses fonctions de Commandant du Groupement d'Incendie et de Secours n°2, au mois d’avril. Le limogeage du commandant Ndiaye au relent d’un règlement de comptes suscite beaucoup d’interrogations. Car, son péché c’est juste d’avoir dénoncer un système sanitaire malade. Est-ce un crime ? Et qui a vendu la mèche au ministre de l’Intérieur ? Aussi, faudrait-il souligner que les panélistes ont une certaine liberté d’expression d’autant que l’assistance est constituée en grande partie par des gens assermentés. A relever, en outre, que le commandant Ndiaye a été remplacé par un frère du Général Cissé, directeur du Cheds. Un hasard ?
Sit-in à Pikine pour réclamer la sécurité
Les populations de Pikine ont organisé un sit-in mercredi dernier pour dénoncer l’insécurité galopante qui sévit dans le pays. Elles ont profité de ce rassemblement encadré par la police pour réclamer l’érection d’un commissariat central à Pikine et le renforcement en moyens matériels et humains de la police. Algora Sène qui a porté la voix des manifestants souhaite aussi la restauration de la peine de mort pour mettre fin aux meurtres.
Litige foncier à Diamaguène Sicap Mbao
Les problèmes fonciers persistent à Pikine malgré les injonctions du chef de l’Etat sur cette question. A la Cité Cabé de Diamaguène Sicap Mbao, les populations se sont dressées contre la spoliation de leur unique espace de jeux qui accueille aussi les évènements religieux et autres cérémonies familiales et cours d’éducation physique et sportive. Les jeunes sont sortis en masse mercredi pour alerter les autorités sur les risques de confrontations.
Grogne à Keur Massar
Les commerçants, marchands ambulants et les populations résidant près de l’autopont de Keur Massar en construction sont en colère contre les autorités qui font la sourde oreille par rapport à leurs problèmes. Cette partie de Keur Massar est enclavée depuis le début des travaux de l’autopont. Ils ont occasionné l’insécurité et des risques d’inondations. En plus, on réclame le paiement des indemnités aux impactés et le recasement des 450 marchands ambulants. Ils invitent les autorités à décanter la situation avant qu’il ne soit trop tard.
Une semaine de grève du G5
A l’instar du Saemss-Cusems, le groupe de cinq syndicats d’enseignants qui regroupe l’Uden, le Sels, le Sels/A, le Siens et le Snelas/Fc décrète une semaine de grève totale. Le mouvement d’humeur va débuter ce vendredi 27 mai jusqu’au vendredi prochain. Pour le secrétaire général de l’Uden, Abdourahmane Guèye, cette grève d’une semaine se justifie par le non-respect des accords signés par l’Etat avec les syndicats d’enseignants.
Chute mortelle d’une épouse de douanier
Employée de la banque « Société générale sénégalaise » (Ex-Sgbs), Rokhaya Ndiaye Coulibaly, âgée de 43 ans, a fait hier une chute mortelle. Pour le moment, les causes exactes de ce drame restent inconnues, même si d’aucuns évoquent la thèse d’un suicide. Car, dit-on, la victime était dans un état dépressif. Nos sources signalent que la police a ouvert une enquête pour élucider les circonstances de la mort de Mme Coulibaly en attendant les résultats de l’autopsie. Il nous revient qu’elle est mariée à un cadre de la douane sénégalaise.
«LE FUTUR DU CINEMA AFRICAIN ET CELUI DU FESPACO EST MON COMBAT»
Alex Moussa Sawadogo, délégué général du Fespaco, évoque la place du continent dans le cinéma
Le Délégué général du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou a pris part à un panel sur les industries culturelles, organisé par l’Unesco. Dans cet entretien, il évoque la place du continent dans le cinéma.
L’un comme l’autre, vous assumez le rôle de «Délégué général» d’un festival international de cinéma. Serait-ce déplacé de vous présenter comme le Thierry Frémaux (homme-orchestre du Festival de Cannes) africain?
Respectons donc les échelles (rire)… Lui est le directeur artistique d’une manifestation se voulant d’envergure planétaire, le Festival de Cannes. Pour ma part, j’ai plus modestement, disons, en charge depuis 2020, le Festival panafricain du cinéma et de l’audiovisuel (Fespaco) de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Cela dit, je m’emploie de mon mieux à ajouter une pierre à l’édifice que j’ai reçu en héritage de mes prédécesseurs et de ses fondateurs, s’agissant d’un des plus importants festivals de cinéma africain : il a vu le jour en 1969 et prépare désormais sa 28e édition (prévue en 2023). C’est dire que j’ai une pleine conscience de l’importante responsabilité m’incombant. Il s’agit pour le Fespaco, de contribuer à favoriser le développement du cinéma africain des générations à venir. C’est ce qui sous-tend les différentes innovations déployées lors de la précédente édition en 2021, ma première : un «Fespaco pro» pour l’accompagnement des films en post-production, des ateliers Yennenga destinés à l’immersion des aspirants aux métiers du cinéma, une «Yennenga académie» pour les jeunes, y compris ceux non formés par une école de cinéma, et aussi des Masterclass. Mais encore, un «Fespaco perspectives» dédié aux premiers et seconds films, ainsi qu’un «Fespaco classics» avec des films africains historiques fraîchement restaurés. Car le passé est garant du futur. Il n’y a pas d’ailes sans racines, on le sait tous.
De Ousmane Sembène (1923-2007) ou encore Idrissa Ouédraogo (1954-2018) à Mati Diop, première femme africaine Grand prix du jury de Cannes en 2019, comment résumeriez-vous l’évolution du cinéma d’auteur africain ?
La génération Sembène, que j’ai côtoyée, a été portée par un grand enthousiasme pour ce qu’elle offrait d’innovant et de puissant en son temps. Puis, cet enthousiasme s’est, disons, émoussé. Idrissa Ouédraogo dont j’ai été proche, vainqueur ici à Cannes du Grand prix du jury en 1990 pour Tilaï, a été un phare et reste, selon moi, un modèle à suivre. S’il nous a, hélas, quittés à l’âge de 64 ans en 2018, ce qu’il a réussi à poser en fait d’écriture cinématographique demeure dans les esprits et les cœurs. Cela constitue, selon moi, un legs qui doit être transmis aux générations futures. C’est tout le sens que prend la multiplication des résidences pour cinéastes et des laboratoires ou ateliers d’écriture, tel le Ouaga film lab, s’implantant ici et là en Afrique (ndlr, même si selon ses propos, Idrissa Ouédraogo se défiait des script doctors…). Ce réseau permet d’améliorer la qualité et la force des scripts, et donc des films. Mati Diop, en personne, en est une illustration vivante, à travers son superbe film Atlantique, présenté ici à Cannes juste avant la pandémie en Europe. A l’instar de nombreux autres auteurs africains, je tiens à le signaler, elle a investi énormément d’énergie, de temps et d’argent à peaufiner l’écriture de cette œuvre en amont de la production. C’est le genre de démarche qui me procure un bel optimisme pour le futur du cinéma africain. La nouvelle génération, celle de Mati si vous préférez, a pleinement conscience de sa responsabilité. Elle sait qu’elle doit obtenir et/ou se donner les moyens d’écrire de belles histoires qui nous ressemblent à nous Africains tout en étant, j’insiste, universelles. Car, certes oui, l’Afrique est en soi universelle. Mais encore faut-il pouvoir et savoir conter des histoires qui peuvent aussi toucher et émouvoir, dans le meilleur sens du terme, ceux qui n’ont pas le bonheur de respirer sur notre continent.
Comment percevez-vous l’absence, en 2022, de toute création purement africaine, en termes de production et ou réalisation dans la sélection officielle du présent Festival de Cannes ?
Revendiquer à toute force la présence d’un film africain, ou sub-saharien, dans chaque festival international comme à Cannes, me paraît infondé. D’abord, par nature, la créativité fluctue. Se suivent des années fastes, fertiles et d’autres, plus creuses. Ensuite, ici à Cannes, la compétition pour la Palme d’or comprend 21 films, alors que l’on compte 250 pays et plus dans le monde. Et, nous n’avons pas été conviés, ni vous ni moi, au visionnage des milliers de films qu’ils ont reçus, venant de tous les horizons. Je l’assume moi-même, en tant que directeur artistique d’un festival comme le Fespaco : je pense qu’on ne verra jamais à Ouagadougou 54 films issus de chacun des 54 pays de notre continent. Un festival de cinéma n’est pas un concours de la chanson où chaque Etat aurait droit à son candidat. Son intérêt repose sur des choix qu’il s’agit d’assumer. Selon moi, plutôt que de prétendre à une participation à tout prix à tous les festivals, nous devrions raisonner autrement. Et agir surtout en renforçant les dispositifs de toutes natures, publics comme privés, passant par diverses formes de soutien des centres nationaux du cinéma et autres directions culturelles, les coproductions sud-sud, etc., qui sont de nature à offrir toujours plus d’opportunités à nos créateurs. A ce prix, des créations authentiquement africaines, à dimension universelle, encore une fois, figureront sans débats dans la sélection la plus élevée des festivals internationaux de la planète. Sinon, on peut quand même s’estimer contents que nos productions soient régulièrement à l’honneur dans des sélections dites parallèles, telles la Semaine de la critique ou Un certain regard.
Justement, cette présente édition de Cannes a vu la projection, en ouverture d’Un certain regard, de Tirailleurs, une coproduction franco-sénégalaise, réalisée par le Français Vadepied, impliquant Omar Sy comme star et producteur. Né en France, à Trappes, Omar Sy revient pour la seconde fois, après Yao (2017), vers ses racines peules. Sa démarche est motivante pour le jeune cinéma africain ?
Je ne le formulerais pas exactement comme cela. J’ai vu Tirailleurs et je salue avec respect Omar Sy. Je considère ce qu’il fait comme un geste positif dans ce qu’il est un appel à toute la diaspora africaine à se mettre au travail pour contribuer au développement de notre industrie du cinéma. Nombreux sont ces Afro-Européens, ou membres de la diaspora en général dans le monde, qui disposent de la capacité à nous aider comme le fait Omar Sy. Puissent-ils se dire, à son instar, qu’il est temps d’utiliser leur notoriété et/ou leurs moyens dans ce but. Personnellement, j’ai franchi le pas en répondant à l’appel de mon pays, le Burkina, et de l’Afrique, quand il s’est agi de prendre part au fonctionnement du Fespaco à Ouagadougou, en 2020. J’ai ainsi quitté l’Allemagne où je collaborais, entre autres, à la Berlinale ou encore au Festival international de Hambourg, ainsi qu’au Festival du film africain de Berlin (Afrikamera). Ce qui ne m’a pas empêché de m’impliquer dans la création du laboratoire Ouaga film (Ouaga film lab), consacré au développement des co-productions africaines. J’estime aujourd’hui qu’il y va de notre mission première de prendre part au développement du cinéma depuis notre continent même. Voilà pourquoi je suis revenu en Afrique et souhaite la bienvenue à ceux qui souhaiteraient nous rejoindre.
A travers un partenariat avec la plateforme vidéo Tiktok, le Festival de Cannes 2022 a mis en avant Khaby Lame (1), un jeune Sénégalais de 22 ans qui réside et vit à Milan, en Italie. Ce «Charlie Chaplin» du XXIe siècle, comme le présentent les médias occidentaux, serait passé de la condition de chômeur au statut de star. Il serait suivi par 130 millions d’humains sur cette «Toile» contemporaine qu’est internet. Serait-il représentatif de ressources insoupçonnées du talent africain ?
Il n’est pas question pour moi de nier que ce jeune Khaby est un phénomène. Peut-être se peut-il que des dons comme le sien aient le pouvoir de faire bouger les lignes, sinon de changer le monde. Cependant, je le crois absolument, ces talents bruts existent partout, y compris aussi chez nous, sur le continent africain. La différence, d’après moi, est qu’un Khaby, pour ne citer que lui, a eu la chance de se procurer en Europe, un téléphone et/ou un Pc de qualité, ainsi qu’une connexion internet de haut débit lui permettant de dérouler son imagination. De combien de talents, de pépites du genre, recèlent notre continent ? Elles existent, en masse, je le crois profondément. Pour moi, en réalité, le talent en soi n’est pas une question. La seule question qui vaille, ce sont les moyens d’offrir les opportunités adéquates à tous les jeunes africains. C’est, je le répète, le combat du Fespaco et mon combat personnel aussi. L’Afrique, continent le plus jeune de cette planète, dont la moyenne d’âge est inférieure à celle d’un Khaby, représente le futur du monde. A nous de le mettre en action dans ce domaine du cinéma et de la culture qui nous est cher.
(1) Pour des raisons alléguées d’encombrement des «slots» ou créneaux d’interview disponibles, la plateforme Tiktok a fermement décliné la demande d’interview de Khaby Lame faite au nom de notre journal. Concrètement, la nouvelle star d’internet était accaparée par des activités liées à la promotion d’une marque de vêtements de luxe allemande.
PERFORMANCE «SUPREME» POUR DORCY RUGAMBA
Une des attractions de cette Biennale 2022, reste la proposition de l’auteur et dramaturge rwandais, Dorcy Rugamba.
Une des attractions de cette Biennale 2022, reste la proposition de l’auteur et dramaturge rwandais, Dorcy Rugamba. Le film «Les restes suprêmes», à mi-chemin entre la performance, l’exposition et la pièce de théâtre, fait foule à chacune de ses représentations.
La scène se passe dans une salle dans ce qui représente un coin de l’Africa Museum, nouveau nom du Musée royal d’Afrique centrale à Tervuren, en Belgique. Dans cet espace, pendent une multitude de bâtons de bambou où sont accrochés des masques. Tous ne sont pas inanimés. Parmi les visages figés, celui de Nathalie Vairac. Immobile d’abord, la comédienne observe et s’anime petit à petit.
D’une voix sculpturale, elle sort du silence pour s’adresser au visiteur venu renouer des liens avec ses ancêtres. Elle se présente comme la gardienne des restes éparpillés et sa voix servira de boussole aussi bien au visiteur qu’aux spectateurs. «Le passé, la vérité de tes ancêtres, leur histoire ne se trouve pas entre les murs de ce musée devenu aujourd’hui un Musée d’art africain qui raconte que l’Africain n’a pas d’histoire», dit-elle. Le ton est donné.
Ce film (Les restes suprêmes) de Dorcy Rugamba est à la fois une pièce de théâtre et une installation. Mais son auteur en parle comme d’une oœuvre plastique et performative, mais aussi déambulatoire. Le public est invité à se joindre à la représentation et passe d’une galerie à une autre. Malang Sonko, qui interprète le rôle du visiteur, découvre aux côtés du masque, les lieux où celui-ci a séjourné, entraînant le spectateur dans une suite de galeries qui dévoilent encore plus la face sombre de cette entreprise de colonisation. Par ces différentes stations, il renouvelle le regard sur cette histoire.
Dans l’antre du savant fou, le personnage est exalté. Son discours est celui de cette Europe du 19e siècle, engoncée dans ses certitudes de supériorité sur les autres races mais pas que. Le savant fou énonce également des théories «grotesques» qui avaient court comme l’idée selon laquelle les femmes de petite vertu auraient des caractéristiques physiques spécifiques. Et c’est pour asseoir ces vérités que des recherches et études ont été effectuées sur des milliers de corps humains venant des pays colonisés et convoyés à bord de bateaux vers la métropole. Ils seront mesurés, pesés et disséqués comme le fut la Venus Hottentote.
Dans la galerie suivante, le spectateur est invité à prendre place dans le cabinet d’un général, amateur de chasse et qui raconte avec le même enthousiasme, ses parties de chasse à l’éléphant et ses razzias dans des villages pour couper des têtes. A la fin de sa quête, Malang arrive dans un 4e espace représentant la terre des ancêtres. Ici, le décor est constitué de cases dont certaines sont brûlées.
Le devenir des masques en question
Cette représentation a servi d’introduction à un panel autour de la question de la restitution des œuvres d’art au continent. Qu’est-ce qui doit être restitué ? Une fois restituées, a qui appartiendront ces œuvres ? Et ou seront-elles conservées ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles les panelistes ont tenté de répondre. Pour le Pr Felwine Sarr, il faut surtout voir la pluralité des dispositifs qui existent déjà sur le continent et à qui on doit donner une égale dignité. «Tant que la question reste celle du musée, on restera encore enfermé», dit-il en donnant l’exemple du Cameroun où les chefferies traditionnelles disposent de leurs propres infrastructures muséales.
Et pour la co-auteure du Rapport sur la restitution des œuvres d’art, Benedicte Savoy, il est faux de dire qu’il n’existe pas de musées en Afrique puisque les explorateurs européens en font mention au 19e siècle. D’ailleurs, le rapport en recense près de 500. Plusieurs questions se posent au moment de ces restitutions, estime le critique d’art, Sylvain Sankalé. «Tous ces masques sont-ils des objets d’art ?», s’interroge-t-il avant de souligner que différentes catégories d’objets sont concernées entre les objets rituels, les objets de prestige et les objets utilitaires.
En outre, il faudrait, selon lui, concilier ces œuvres d’art et le rôle à leur donner, surtout avec l’approche des religions révélées qui prônent leur destruction.
Par Amadou Fall
FINI LE MORTAL KOMBAT
Le manipulateur est un dealer ; il vous livre ses doses, vous rend dépendant, vous laisse loque humaine et s’enrichit en vous méprisant.
Le manipulateur est un dealer ; il vous livre ses doses, vous rend dépendant, vous laisse loque humaine et s’enrichit en vous méprisant.
Le Conseil constitutionnel a tranché et à ce qu’il me semble, il aura rendu à chaque coalition politique intéressée par les futures législatives, ce qui lui revient de droit. Les unes comme les autres acceptent le verdict tant bien que mal. Alors lu yaggul, rawul i gêt.
Ce qui est par contre désolant, c’est la peinture désobligeante que certains politiciens-manipulateurs et autres soi-disant experts (de la Constitution ou du Code électoral) font de ces magistrats émérites et des hauts fonctionnaires de l’Administration du pays. Ils dépeignent magistrats et fonctionnaires de l’Etat comme affidés à l’Apr et des serpents charmés par le Président Macky Sall, le chef de la coalition Benno. Lamentable comme posture politicienne peut-on dire.
Mais de quelle expertise se prévalent-ils à longueur de journées ? Celle qui décrit sans voir ? Celle que l’on présente de manière dupe et intéressée pour manipuler la jeunesse, pour exploiter sa fougue et sa colère, pour enfin l’asservir en douceur et la jeter comme torche incendiaire dans les rues lors des manifestations ?
Déthié Fall admet aujourd’hui que son recours était simple diversion. L’avait-il signifié aux jeunes de mon pays ? Que cherchait-il avec cette patate chaude placée entre les mains du Conseil constitutionnel, hormis le fait de jeter à la vindicte populaire les sept sages ?
Sonko appelle, quant à lui, deux cent mille jeunes dans les rues pour aller déloger le président et en assumant pleinement cet appel à l’insurrection. Depuis quand l’Etat de mon beau pays est-il devenu si faible ?
On oublie nos morts du Mortal Kombat de mars 2021 ; on les efface de facto de notre mémoire collective ; seuls les intérêts politiciens du moment comptent aux yeux de ces baroudeurs. Pourtant, nous refusons tous par simple hypocrisie de dire à ces pyromanes professionnels que parmi les 14 jeunes martyres de mars 2021, il n’y avait pas un seul petit Sonko, pas un seul petit Diaz, pas un seul petit Fall, pas un seul petit Sagna ou encre le moindre petit Sall.
Dis Ousmane Sonko, tes enfants n’ont-ils pas la force de jeter un pavé sur les Forces de l’ordre ? Dis-moi, Barth, ton fils aîné, n’aurait-il pas le bras assez solide pour tenir une torche incendiaire afin de carboniser un Auchan ou une station Total ? Dis-moi Déthié, ta descendance n’a-t-elle le courage de tomber sur le «champ d’honneur», l’honneur de donner sa vie pour le redressement et l’aura démocratique ce pays ? Et toi Khalifa, ta descendance n’a-t-elle pas le courage de laver «l’affront» de ton inéligibilité et de tes quelques mois passés à Rebeuss ? Si, Khalifa, avoir fait la prison pour un crime, ne t’empêche pas de commencer un autre crime encore plus odieux ! Seulement, tu tires (toi et ta clique de pyromanes insensés) avec un fusil déchargé. Plus de munition, vieux frère ! Les jeunes ont compris votre jeu cynique et dévastateur. De la simple chair à canon, ils vous disent non et non…Ils aspirent à mieux. Désormais il n’y a plus de kamikazes dans ce pays vous rétorquent-ils. Allez Chercher ailleurs vos moutons de sacrifice.
Ceux qui se disent experts dans ce pays (surtout le professeur Ngounda) doivent apprendre à se taire car la vocation première d’un chercheur est de créer l’information nouvelle -c’elle qui éclaire parce que novatrice- et non de manipuler d’une manière de plus en plus élaborée, l’information déjà disponible. Pourquoi pousse-t-on nos jeunes au sacrifice suprême pour les simples intérêts d’opposants-pouvoiristes encagoulés ?
On consolide la construction d’un pays par les idées et non par le sang. Le sang appelle le sang. Et tous ceux qui sont arrivés au pouvoir en voguant sur un fleuve de sang, l’ont quitté par une autoroute ensanglantée et avec un onéreux et lourd péage. Qu’on se le tienne pour dit ! Oui, la valeur d’une vie, c’est un mort qui te la donne. Car le proverbe nous chinois dit : «Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait.»
Ce pays ne vit pas de politique politicienne : il cherche à être bien présent au rendez-vous de la *Raison* du monde et de *l’intelligence* de l’humanité ; raison et intelligence faites d’émergence économique, de paix sociale et de concorde entre les hommes. L’entraver de ce chemin par un verbe léonin voire incendiaire et par un geste burlesque et attentatoire, constitue un crime. Et la place d’un criminel est connue de tous…
Par Colonel El hadji Alioune SECK
MACKY SALL À MOSCOU ET A KIEV
La visite du président à Moscou et Kiev d’abord, puis à Bamako, Conakry, N’Djamena, Ouagadougou et Khartoum serait un parcours parfait
Colonel El hadji Alioune SECK |
Publication 27/05/2022
La visite du Président Macky Sall à Moscou et Kiev d’abord, puis à Bamako, Conakry, N’Djamena, Ouagadougou et Khartoum serait un parcours parfait.
Le 23 mai 2022, le Président Macky Sall a décidé de se rendre à Moscou et à Kiev pour une demande d’ouverture de négociations entre les belligérants russes et ukrainiens.
C’est une bonne décision ; après le vote historique de neutralité du Sénégal, le 2 mars 2022, à l’Assemblée générale de l’Onu sur l’opération de la Russie en Ukraine, déclenchée le 24 février 2022.
Décidément, la diplomatie sénégalaise «reprend du poil de la bête». Tant mieux. La diplomatie sénégalaise, sous la conduite du Président Macky Sall, sera encore plus respectée. Car elle emprunte ainsi les traces de la dynamique et bien inspirée diplomatie des années 1970, du premier Président sénégalais chrétien, quand le Sénégal obtenait la présidence du comité des Nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du Peuple musulman palestinien. Moscou, Kiev, Bamako, Conakry, Ouaga, Ndjamena et Khartoum méritent bien une prière du vendredi saint.
La visite officielle du Président Macky Sall a pour but essentiel de demander une ouverture de négociations devant aboutir à un cessez-le-feu d’abord, et une paix ensuite, entre Russes et Ukrainiens. Ce faisant, le Président Macky Sall, à la faveur de son magistère de président de l’union africaine, souhaite œuvrer pour une sécurité mondiale collective renforcée, faire élaborer une sécurisation des sources vitales d’approvisionnement d’énergies et de céréales ; et enfin éviter aux africains une insécurité alimentaire certaine si le conflit venait à se prolonger. Mais par-dessus tout, il convient de constater que la Russie a beaucoup d’intérêts en Afrique ; sans doute le Président Poutine écoutera le président de l’Ua.
Il faut prier ; et Moscou, Kiev, Bamako, Conakry, Ouaga, Ndjamena et Khartoum méritent bien une prière du vendredi saint.
Bravo Monsieur le Président pour cette vision perspicace.
Etre président de l’Ua, pour la durée trop courte d’un an, suppose une vision claire et profonde des enjeux stratégiques ; mais il postule également un réalisme de la part du leader des Africains face aux si forts dirigeants des grandes puissances qui ont des intérêts nationaux divers et variés.
Dès sa désignation par ses pairs à Addis, nous sommes de ceux qui ont tout de suite pensé que le Président Macky Sall devait se fixer les deux à trois objectifs ci-après.
Proposer l’intégration de l’Ua comme membre du G20 pour mieux faire entendre les préoccupations africaines dans le processus de prise de décisions économiques et politiques qui impactent la vie quotidienne des Africains qui ne siègent pas dans ces hautes et importantes organisations.
Donner une porte de sortie aux cinq juntes africaines
Proposer que l’Ua obtienne un siège de membre permanent du Conseil de sécurité avec droit de veto (les juristes nous diront que les membres de l’Onu sont des Etats ; ce qui est, du reste vrai ; mais comme il est impératif d’élaborer une refonte des textes de l’Onu, alors il faut étudier les voies et moyens d’entendre et écouter les 54 Etats africains ayant accédé à la souveraineté internationale 15 années après la mise sur pied de l’Onu, le droit international est-il une science immuable ? ).
Entamer une initiative politique et économique au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, au Tchad et au Soudan en dépit des sanctions décidées par la Cedeao.
A ces 3 objectifs ou vœux est venu s’ajouter la situation brusque et inattendue de la paix nécessaire en Ukraine.
A son retour de Kiev, le Président Macky Sall devrait se rendre obligatoirement dans les quatre pays africains de l’Ouest et au Soudan où des juntes militaires sont au pouvoir. Le constat est que la Cedeao a bel et bien pris, à juste raison, des sanctions pour décourager les coups d’Etat militaires en Afrique.
La Cedeao a joué, continue de jouer un rôle important sans prétendre être une communauté parfaite. En effet, dans les années 1990, il y a eu le Senreglib (senegalese régiment in Liberia) au sein de l’Ecomog (ecowas monitoring group), qui était la première force au nom de la Cedeao, sous l’impulsion du Nigeria comme «lead-nation».
Ce fut un succès éclatant. Cette dernière notion de nation-leader, ou de nation-pivot fait cruellement défaut aujourd’hui. Et pourtant le Sénégal a joué ce rôle en République de Guinée-Bissau, avec un résultat mitigé, et en Gambie mettant fin à une dictature militaire de 23 ans. Là aussi la réussite de la Cedeao fut totale.
De ce point de vue le moins que l’on puisse dire est que la Cedeao a le mérite d’exister. Et en Afrique des pays comme le Soudan n’ont pas la chance d’appartenir à des organisations communautaires régionales capables de prôner la «tolérance zéro» pour les putschs militaires. Ainsi les populations soudanaises sont victimes des exactions brutales et criminelles d’une junte militaire dans l’indifférence générale de tout le continent africain. Ainsi donc, en sa qualité président de l’Ua, le Président Macky Sall devrait rayonner au-delà de la Cedeao.
Cette initiative offrirait une chance, une porte de sortie, aux militaires africains au Mali, en Guinée, au Tchad, au Burkina Faso et au Soudan. Sinon ces derniers seraient tentés par une radicalisation qui serait nuisible au développement économique, politique et social du continent.
Colonel El hadji Alioune SECK
Grand officier de l’ordre national du mérite
Senior consultant AC Consultants
USA naval Postgraduate School graduate
Monterey Californie
Usa