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15 juin 2025
FRAPP ANNONCE UNE MARCHE POUR JEUDI
Guy Marius Sagna et ses pairs désignent le président Macky Sall comme le premier responsable de la situation des hôpitaux publics. Le mouvement Frapp l’invite à aller au-delà du limogeage du ministre de la Santé
Guy Marius Sagna et Cie désignent le Président Macky Sall comme le premier responsable de la situation des hôpitaux publics. Le mouvement Frapp l’invite à aller au-delà du limogeage du ministre de la Santé.
Le mouvement Frapp pointe la responsabilité de l’Etat dans l’incendie à l’hôpital de Tivaouane, où 11 bébés ont été brûlés vifs mercredi dernier. Dans un communiqué, Guy Marius Sagna, Daouda Guèye et Cie annoncent avoir déposé hier, sur la table du Préfet, une lettre l’informant de la marche suivie d’un rassemblement devant le ministère de la Santé, qui aura lieu le jeudi 2 juin, de 15h à 19h. «Plus qu’un changement de ministre de la Santé et de l’action sociale, le Peuple aspire à un changement de cap dans tous les domaines, particulièrement celui de la santé», estime le Frapp.
Pour le Secrétariat exécutif national (Sen) de cette organisation, un «autre hôpital est possible» et «nécessaire». Il ajoute : «…L’hôpital public est négligé comme l’école publique, négligé comme la route nationale, car ce sont l’hôpital, l’école et la route du Peuple, que n’utilisent ni n’empruntent ceux qui sont chargés de les gérer. Ils ne se soignent pas dans l’hôpital public, n’envoient pas leurs enfants à l’école publique et roulent sur l’autoroute à péage.»
Guy Marius Sagna et Cie considèrent que «cette énième tragédie doit pousser celles et ceux qui n’ont d’autre choix que de se soigner à l’hôpital public -l’écrasante majorité de la population- à se mobiliser pour un système de santé national, démocratique et populaire».
Ils s’interrogent : «Comment ne pas faire le lien entre les détournements de Mamour Diallo et Moustapha Diop, qui sont tous les deux de la région de Louga, et la tragédie de Astou Sokhna, décédée à l’hôpital de Louga ? Comment ne pas faire de lien entre les Diagne Sy Mbengue, les Diop Sy, qui baignent dans des scandales engageant les ressources des populations, et la mort des 11 anges de Tivaouane ? Comment ne pas faire le lien entre les détournements par le Président Macky Sall, ses ministres et directeurs, des richesses du Sénégal et le désert médical dans plusieurs domaines que connaît le Sénégal ? Comment ne pas faire le lien entre les accords léonins au détriment du Sénégal que signe le Président Macky Sall, qui brade nos ressources, et le manque de moyens pour notre système de santé ?»
A la lumière de ces informations, Frapp déduit que «le premier responsable de la situation de pauvreté structurelle de nos hôpitaux, de nos centres et postes de santé qui sont pauvres en personnel, en matériel médical, en gestion transparente… est le Président Macky Sall». Malgré tout, ce mouvement se joint à tous les Sénégalais pour exprimer «sa solidarité aux familles des 11 bébés morts à l’hôpital de Tivaouane et présente ses condoléances aux familles, au khalife, Serigne Babacar Sy Mansour, aux populations de Tivaouane et à tout le Sénégal, face à cette tragédie».
Exit Abdoulaye Diouf Sarr ! La pression populaire renforcée par des faits de gestion calamiteuse des hôpitaux, a fini emporté le ministre. L'épilogue d'une année décidément cauchemardesque pour l'ancien maire de Yoff
Exit Abdoulaye Diouf Sarr ! La pression populaire, renforcé par des faits de gestion calamiteuse des hôpitaux, a fini emporté le ministre et ancien maire de Yoff. Alors qu’il traversait une mauvaise passe en raison des drames qui se succédaient dans les structures sanitaires au Sénégal, il a été démis de ses fonctions de ministre de la Santé et de l’Action sociale et remplacé par la Directrice générale de la Santé publique, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye. Le décret du Chef de l’Etat est tombé avant-hier, jeudi 26 mai 2022, au lendemain du décès de 11 bébés à l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy «Dabakh» de Tivaouane.
Décidément, l’année 2022 aura été sombre pour Abdoulaye Diouf Sarr. Battu à la mairie de Yoff et à la ville de Dakar aux dernières élections locales, il est désormais ex-ministre de la Santé et de l’Action sociale, poste qu’il occupait depuis 2017. Le président de la République, Macky Sall, a mis fin à ses fonctions avant-hier, jeudi 26 mai 2022 et sa remplaçante n’est autre que la Directrice générale de la Santé publique, Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye nommé par décret n°2022- 1171 du 26 mai 2022. «Le Président de la République, par décret n°2022-1171 du 26 mai 2022, a nommé Docteur Marie Khemesse Ngom Ndiaye, Ministre de la Santé et de l’Action sociale, en remplacement de Monsieur Abdoulaye Diouf Sarr. Docteur Marie Khemesse Ngom Ndiaye était précédemment Directeur général de la Santé publique », lisait-on dans le décret. Son limogeage est intervenu au lendemain de la mort de onze (11) bébés dans un incendie survenu au service de néonatalogie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy «Dabakh» de Tivaouane. Ce sinistre l’a trouvé à Genève (Suisse) où il prenait part à la 75e assemblée annuelle de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ayant écourté son voyage, Abdoulaye Diouf Sarr qui était rentré avant-hier, s’était directement rendu à Tivaouane. Quelques heures avant son limogeage.
RECURRENCE DE SCANDALES ET DYSFONCTIONNEMENTS
Les nuages s’amoncelaient au-dessus d’Abdoulaye Diouf Sarr depuis quelques semaines voire des mois, après la succession des drames dans les hôpitaux notamment l’affaire des bébés morts l’année dernière dans l’incendie de la maternité de l’hôpital de Maguatte Lô de Linguère, mais aussi celle du décès de la parturiente Astou Sokhna à l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga.
Ce dernier évènement a relancé la polémique sur l’organisation et le fonctionnement des structures sanitaires. Et des populations et des agents de santé sont montés au créneau pour réclamer sa démission. Ces derniers disaient ne plus accepter d’être «l’agneau du sacrifice», en pointant du doigt le «manque d’équipement et de personnel dans les hôpitaux». « Dans des circonstances comme celle-ci, on voit souvent des personnes, des syndicalistes réclamer la tête de l’autorité suprême. Il faut simplement répondre en filigrane et dire que les lignes ont énormément bougé. Quand on est responsable et qu’on sait ce qui nous attend, on n’écoute pas les individualités qui sortent des lots et réclament des têtes. On agit en toute légalité et c’est la démarche que nous avons adoptée dans cette affaire de la dame Sokhna», avait répondu Diouf Sarr, le 27 avril dernier, lors de la rencontre «Le Gouvernement face à la presse».
Abdoulaye Diouf Sarr s’était fait remarquer dans la gestion de la crise sanitaire au tout début de l’apparition des premiers cas de Covid-19. Mais il traversa une mauvaise passe avec les problèmes liés aux résurgences de a maladie, à la pénurie d’oxygène dans les CTE, à sa stratégie de communication. Les trois épisodes dramatiques précités laissaient entrevoir un système sanitaire à problèmes.
La gestion des structures sanitaires inquiétait plus qu’elle ne rassurait. A tout moment, on vit des scandales liées tantôt à des décès qu’on aurait bien pu éviter, tantôt à la non célérité de la prise en charge des patients, même quand il s’agissait des cas d’urgence, tantôt à une négligence des agents de santé. Etait-ce le résultat d’un manque d’agents, d’équipements ou de volonté chez le personnel ? Existait-il un système de sécurité fiable et fonctionnel permettant une bonne prise en charge des urgences sanitaires ? Le budget de la santé était-il utilisé avec efficience dans le but de l’amélioration du système sanitaire ?
Quoi qu’on puisse dire, les problèmes qui minent le secteur de la santé sont patents : déficit de personnel qualifié, d’équipements, vétusté des infrastructures, ruptures de consommables, absence d’eau etc. Et la dernière sortie de la Commission médicale de l’hôpital Aristide le Dantec de Dakar en disait long sur ces manquements. «Il y a une mauvaise gestion hospitalière avec la rupture fréquente des intrants et l’arrêt régulier de la prise en charge, l’absence d’un réseau de communication électronique et informatique entre les services, le paiement non permanent au comptant pour le diagnostic et le traitement pour les urgences et la réanimation, le dossier médical non informatisé et non partagé en temps réel», déploraient les travailleurs.
Et d’ajouter : «Dans ce contexte, la prise en charge des patients est devenue un exercice hasardeux voire périlleux et la santé des Sénégalais d’aujourd’hui et de demain est plus que jamais mise en danger». A ces dysfonctionnements du secteur de la santé, s’ajoutait la fronde sociale, même si un accord avait été trouvé avec les syndicalistes. Il faut noter qu’avant d’être ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr a été, en 2014, ministre du Tourisme et des Transports aériens du Sénégal.
AFRIQUE : PRÈS DE 15 MILLIARDS DE DOLLARS DE PERTES PAR AN À CAUSE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
L'Afrique souffre de manière disproportionnée des impacts négatifs du changement climatique, notamment la fréquence et l’intensité accrues des sécheresses, des cyclones et des inondations, aggravées par la désertification
L’Afrique est le continent qui émet le moins de gaz à effet de serre, puisqu'elle ne représente que 4 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Pourtant, elle souffre de manière disproportionnée des impacts négatifs du changement climatique, notamment la fréquence et l’intensité accrues des sécheresses, des cyclones et des inondations, aggravées par la désertification.
Une situation largement causée par les géants industriels aux conséquences désastreuses pour les petites économies, notamment africaines puisque ces émissions de gaz à effet de serre n’ont pas de frontières. Et pendant ce temps, aucune stratégie africaine coordonnée et mise en œuvre pour contrecarrer ou atténuer ces dégâts climatiques. Ce qui fera dire au président du Groupe de la Banque Africaine de développement (BAD), Akinwumi A. Adesina que le changement climatique « spolie les économies africaines ».
Il s’est ainsi exprimé le 24 mai dernier, à Accra (Ghana), à l’ouverture des Assemblées annuelles de la BAD qui prennent fin ce vendredi 27 mai courant. Le patron de la BAD fait savoir que les émissions de gaz à effet de serre font subir à l’Afrique des pertes de « 7 à 15 milliards de dollars par an ». Toujours, selon lui, les estimations atteindront « 40 milliards de dollars par an d'ici 2030 ». Sur ce, dira-t-il : « L’Afrique n’a d’autre choix que de s’adapter au changement climatique ».
Pour aider le continent sur ce chemin, rassure-t-il : « La Banque africaine de développement a doublé son financement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d'ici 2025 ». La Banque africaine de développement est, sans aucun doute, le leader de l’adaptation au climat en Afrique, et dans le monde.
Pour s’en convaincre, il dira : « La part de notre financement climatique consacrée à l’adaptation est de 67 %, la plus élevée parmi toutes les banques multilatérales de développement ». Convaincue de l’urgence d’y faire face, la BAD et le Centre mondial pour l’adaptation mettent en œuvre le Programme d’accélération de l'adaptation en Afrique (AAAP), avec pour objectif de mobiliser 25 milliards de dollars de financement destiné à l'adaptation aux changements climatiques en Afrique. Qui plus est, la Banque aide également les pays à se prémunir contre les phénomènes météorologiques extrêmes grâce à son mécanisme d'assurance contre les risques de catastrophe en Afrique. Présentement, cette facilité aide neuf pays à couvrir leurs primes d’assurance pour se protéger des effets du changement climatique.
Et Le président Adesina de souligner les actions de la BAD à Madagascar pour convaincre: « Notre appui à hauteur de 4 millions de dollars pour financer une assurance complète a permis au pays d'obtenir des indemnisations d’un montant de 12 millions de dollars en faveur de plus de 600 000 agriculteurs, lorsque le cyclone Batsirai a frappé le pays ». Ce qui l’amena à dire qu’il faut davantage de financements pour fournir une assurance à de nombreux autres pays à faible revenu.
Par LUCY DURÁN
RUDY GOMIS, UN COLLABORATEUR MAGISTRAL QUI A PRÉSERVÉ LA MUSIQUE SÉNÉGALAISE DANS SA DIVERSITÉ
Le monde a perdu l'un des grands pionniers du mouvement postindépendance de la musique populaire moderne au Sénégal.
Le monde a perdu l'un des grands pionniers du mouvement postindépendance de la musique populaire moderne au Sénégal.
Après une longue maladie, Rudolphe « Rudy » Clément Gomis, membre fondateur du célèbre Orchestra Baobab, chef d'orchestre, compositeur, chanteur et percussionniste, est décédé le 27 avril 2022 à l’âge de 75 ans dans sa ville natale, Ziguinchor, capitale de la Casamance, au sud du Sénégal. Il n'avait pas été en mesure de se produire avec le groupe depuis un certain temps, mais ses ballades hypnotiques telles que « Coumba » et « Utrus Horas » – aux paroles puissantes, aux mélodies somptueuses et au rythme entraînant – figurent parmi les chansons les plus emblématiques de Baobab, toujours aussi envoûtantes après quasiment un demi-siècle.
En tant que chanteur et auteur-compositeur, le talent de Gomis résidait dans « la fusion de l'humour et de la mélancolie », comme me l'a dit le chanteur vétéran, Amadou Sarr, dans une note rédigée pour les funérailles de son vieil ami. Son génie ne transparaissait pas seulement dans ses textes philosophiques et métaphoriques, mais aussi dans ses mélodies pleines de soul.
Sur des chansons comme Coumba, sa voix légèrement rauque et expressive oscille magnifiquement entre pathos et optimisme. Il a joué un rôle clé dans la création du style si particulier d'Orchestra Baobab, un groupe composé de musiciens exceptionnels originaires de différentes régions du Sénégal, ainsi que du Mali et du Togo. Leur succès est en grande partie dû à ses qualités de leader et à son esprit d’équipe. Cinquante ans plus tard, Orchestra Baobab continue de maintenir vivante et diversifiée la musique sénégalaise et de parcourir le monde avec elle, principalement grâce à Gomis.
LES PREMIÈRES ANNÉES D'ORCHESTRA BAOBAB
Gomis était le dernier survivant des fondateurs du groupe. Il a créé Orchestra Baobab en 1970 à Dakar avec deux autres musiciens exceptionnels, le chanteur Balla Sidibé également originaire de Casamance, et Barthélémy Attisso, le guitariste togolais. Ils avaient déjà travaillé ensemble au sein d’un petit groupe appelé Standard, à la conception d’un style collectif, cosmopolite et varié.
Au Sénégal, dans les années 1970, bon nombre de groupes locaux reprenaient surtout des versions de tubes cubains des années 1950, en chantant dans un espagnol approximatif. Mais avec Baobab, les références à la musique cubaine étaient subtilement repensées dans d'autres langages musicaux pour en faire de nouvelles compositions, et ce délicieux mélange faisait leur charme. De tous les groupes qui ont animé la vie nocturne dakaroise dans les années 1970, Orchestra Baobab était le plus professionnel, tant sur scène qu'en studio, toujours parfaitement au diapason avec des arrangements maîtrisés, sophistiqués et bien ancrés dans le groove. Le Sénégal a obtenu son indépendance en 1960.
En jouant pour l’establishment politique dans la discothèque chic « Baobab », au centre de Dakar, le groupe a connu un grand succès tout au long des années 1970, avec des albums emblématiques comme « On verra ça » (We’ll See). «Oui, nous étions très populaires, mais cela ne nous assurait pas une vie aisée», avait commenté Gomisa commenté Gomis lors d'une longue interview que j'ai réalisée en 2001 et qui est conservée à la British Library Sound Archive. À cette époque, nous avions un président catholique, (Léopold Sédar) Senghor, qui a dit que l'on pouvait jouer des morceaux de styles français et cubains…
Ensuite, après le début des années 1980, les Sénégalais se sont désintéressés des sonorités de Baobab; ils voulaient simplement écouter de la musique wolof. Les Wolofs sont le groupe ethnique majoritaire et le wolof la langue la plus parlée à Dakar et dans le nord du Sénégal. En 1980, le nouveau président Abdou Diouf, un musulman wolof, a introduit une dynamique sociale et culturelle différente. Bien qu'ils aientdans leur réépertoire beaucoup de superbes chansons en wolof, comme Mohamadou Bamba, chantée par Thione Seck, le chanteur wolof, Orchestra Baobab n'était pas à l'aise à l'idée de se lancer à fond dans le mbalax, un style musical d'origine wolof rendu célèbre plus tard par Youssou Ndour. Le groupe s’est finalement séparé en 1985 avant de se reformer en 2001 et de s'imposer sur la scène internationale.
UN PARCOURS RICHE
Les origines de Gomis constituent un facteur déterminant du style musical unique de l'Orchestra Baobab et de son charme. Il défendait des sonorités multiéthniques, une réponse naturelle à l'environnement dans lequel il a grandi. Le Sénégal est divisé en deux régions par le fleuve Gambie. Au sud, la luxuriante Casamance, dont Gomis était originaire, englobe une multitude de langues, de religions et de traditions musicales que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans le pays et qui sont sous-représentées au niveau national. Gomis a expliqué que son héritage bissau-guinéen saute aux yeux dès que l’on prononce son nom de famille.
Son grand-père, d'ethnie Manjak, est né en GuinéeBissau (apppelée à l'époque Guinée portugaise). Les Manjak ont été largement christianisés et ont reçu des noms de famille portugais, comme Gomes, devenu Gomis par créolisation. Leurs traditions musicales font partie d'une culture beaucoup plus vaste, partagée par l’ensemble de l'Atlantique noir, et leur langue principale est le kriolu, un mélange de langues locales et de portugais. C'est la langue que Gomis parlait à la maison, et bon nombre de ses chansons sont en kriolu, comme « Utrus Horas » et « Cabral ».
Son premier contact avec la musique a été l'asiko : À Noël, au Nouvel An et aux mariages, ma famille jouait des tambours asiko et tout le voisinage chantait autour de nous. Également connu sous le nom de gumbé, l'asiko est un type de tambour festif qui a été introduit sur les côtes de l'Afrique de l’Ouest en provenance de la Jamaïque, dans les années 1800, par les Marrons réinstallés. Rudy ne connaissait pas les origines de cet instrument, mais c'était une passerelle vers d'autres styles caribéens comme le reggae et le son cubain, et vers diverses musiques africaines. « L'asiko, dira-t-il plus tard, me relie à toute la côte africaine, jusqu'à l'Angola».
Le père de Rudy Gomis était un capitaine de navire strict. Rudy travaillait dur à l'école mais sa passion était la musique : J'allais dans les boîtes de nuit de Ziguinchor pour voir différents groupes et je me disais que je pouvais faire mieux que ce chanteur ; pourquoi est-ce que je paye pour l'écouter? Alors, j'ai demandé à mon père, ‘Si j'ai de bonnes notes, tu me donneras tout ce que je te demandes?’ Ce que je voulais, c’était une guitare. Il a accepté. Il s'est entraîné quotidiennement, en écoutant divers enregistrements. Ses préférés étaient la musique de l'orchestre cubain Orquesta Aragón, les styles traditionnels de Casamance et de Guinée-Bissau, et la voix du chanteur griot gambien Laba Sosseh, populaire à l'époque. On retrouve des traces de toutes ces sonorités et influences dans la musique de Baobab. Ce qui rend en partie leur musique si particulière c'est que tout le monde y trouve son compte. À l'époque, au Sénégal, les personnes qui n'étaient pas des descendants de lignées d'artisans - appelés griots - n'étaient pas censés faire de la musique: « Mon père m'a dit : ‘Non, tu n'es pas un griot… Tu laisses tomber la guitare et tu continues tes études, ou alors tu pars’. J'ai choisi de partir. Cependant, avant même que je puisse le faire, mon père avait jeté ma valise hors de la maison.
LE RETOUR DE BAOBAB
Après la séparation d'Orchestra Baobab, Gomis, professeur de langues de formation, a fondé sa propre école de langues (dénommée Centre Baobab) à Dakar, où il a enseigné les nombreuses langues parlées dans le sud du Sénégal et en Guinée-Bissau. Les membres du groupe sont restés en contact et ont occasionnellement joué ensemble. Le légendaire producteur Nick Gold, Youssou N'Dour et d'autres ont exhorté Orchestra Baobab à se reformer. Nick Gold avait réédité leur album de 1982 Pirates’ Choice sous le label World Circuit Records, qui a touché un public international, et leurs enregistrements ont commencé à devenir cultes.
Orchestra Baobab s'est reformé en 2001, lançant ainsi sa nouvelle carrière internationale. Sous la direction de Gomis, ils ont renoué avec leur ancien esprit d’équipe, enregistrant cette fois dans de meilleures conditions et avec des featuring d'arttistes formidables. Une série de nouveaux albums à succès sont sortis composés d'anciennes et de nouvelles chansons à l'intention de leur public éparpillé dans le monde.
En 2020, Gomis a pu fêter les 50 ans de la création de Baobab. En 2001, dans l'excitation de leurs retrouvailles, il m'avait confié : J’ai des chansons inédites en poche. Je suis un compositeur. C'est mon travail dans ce groupe… Nous voulons faire de la bonne musique qui perdurera. Orchestra Baobab réalisera ces souhaits, sans aucun doute.
LUCY DURÁN
PROFESSOR OF MUSIC, SOAS, UNIVERSITY OF LONDON
THECONVERSATION.COM
SANS BAMBA, NI BOUNA MAIS AVEC 3 NOVICES
Qualifs Can 2023 : Aliou Cissé publie une liste de 26 joueurs
Pour affronter le Bénin le 4 juin prochain au stade Me Abdoulaye Wade et le Rwanda à Kigali le 7 juin pour le compte de la première et deuxième journées des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations Cote d’Ivoire 2023, Aliou Cissé a fait appel à 26 joueurs. Une liste où ne figurent ni le latéral droit des Lions, Bouna Sarr, encore moins l’attaquant Bamba Dieng (blessures). Toutefois, on notera la présence de trois nouveaux joueurs notamment Ilimane Ndiaye, Demba SECK et Alpha Diounkou.
Le Sélecteur national, Aliou Cissé, a publié hier, vendredi 27 mai, une liste de 26 joueurs marquée par les arrivées de Iliman Ndiaye (Sheffield, Angleterre), Alpha Diounkou (Barcelone Fc, Espagne ) et Demba Seck (Torino, Italie), en perspective des rencontres Sénégal-Benin et Rwanda-Sénégal, comptant pour les 1ères et 2èmes journées des éliminatoires de la CAN 2023, a annoncé la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Le regroupement de l’équipe démarre ce lundi, annonce l’instance dirigeante du football sénégalais sur son site officiel. Le Sénégal jouera contre le Bénin, le 4 juin au Stade Maître Abdoulaye Wade de Diamniadio, et le Rwanda, le 7 juin à Kigali.
La conférence de presse du sélectionneur national qui était prévue ce vendredi a été finalement reportée en raison du deuil national de trois jours décrété par le chef de l’Etat, suite au drame survenu à l’hôpital Abdelaziz Sy Dabakh de Tivaouane où 11 nouveau-nés ont trouvé la mort mercredi dans un incendie, selon la Fédération. "En lieu et place de cette conférence, la publication de la liste des joueurs retenus en perspective des matchs Sénégal vs Bénin le 04 juin 2022 et Rwanda vs Sénégal le 07 juin 2022 se fera via le site officiel de la Fédération Sénégalaise de Football (www.fsfoot.sn) le même jour à 11h00", a-t-elle précisé dans un communiqué.
VOICI LA LISTE DES 26 LIONS
Gardiens : Edouard Mendy, Seny Dieng, Alfred Gomis
LA LD DEBOUT PLAIDE POUR UN MEILLEUR SERVICE DE SANTÉ
La part du budget du Sénégal affectée à la santé peine toujours à dépasser les 5%, positionnant notre pays dans les bas-fonds du classement des pays africains en matière de financement de la santé - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la Ligue démocratique Debout, daté du 26 mai, en réaction à l’incendie meurtrier intervenu à l’Hôpital de Tivaouane le même jour.
« Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de LD Debout a appris avec tristesse et consternation le drame de l’incendie de l’Hôpital de Tivaouane qui a occasionné, selon le bilan communiqué par la presse, le décès dans des conditions atroces de 11 bébés. Au nom de tous les militants et sympathisants du parti, la LD Debout présente ses sincères condoléances aux familles éplorées.
Depuis de nombreuses années, la LD Debout constate la récurrence d’accidents et de drames dans les structures de santé au Sénégal occasionnant des décès qui pouvaient être évités. Et pourtant, le parti n’a eu de cesse de rappeler la nécessité pour le gouvernement du Sénégal d’inscrire la santé comme une priorité en y affectant des ressources budgétaires conséquentes. Ces appels sont sans nul doute tombés dans l’oreille d’un sourd car, malgré quelques hôpitaux construits qu’on éxhibe comme trophées, la part du budget du Sénégal affectée à la santé peine toujours à dépasser les 5%, positionnant notre pays dans les bas-fonds du classement des pays africains en matière de financement de la santé. En sus de la faiblesse du plateau médical et des ressources humaines induite par ce manque de volonté politique, le secteur de la santé est caractérisé par une mal gouvernance notoire à tous les échelons conduisant à une totale insécurité pour les patients et les personnels de santé.
Aussi, la LD Debout appelle les Sénégalais à exiger un meilleur financement et des réformes profondes du système de santé, seuls gages d’une bonne gestion de ce qu’ils ont de plus cher : leur santé.
Le Secrétariat Exécutif National invite également les syndicats du secteur de la santé à poursuivre leur combat pour de meilleures conditions de travail qui sécurisent les patients et les personnels de santé, et renforcent la qualité des soins.
Un meilleur système de santé est possible au Sénégal ; mobilisons-nous pour le rendre possible. »
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
MAIS QUE FAIT LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Les infrastructures sont délabrées, les équipements obsolètes, les conditions de vie des policiers exécrables alors qu'une série fréquente de meurtres et d'agressions s'exerce sur d’honnêtes citoyens
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 27/05/2022
Le lundi 25 avril 2022, dans un bâtiment inachevé à Bargny, une fillette du nom d’Anta Ndiaye âgée de 8 ans a été tuée sauvagement par un couple de jeunes ados qui prenaient une partie de plaisir. Et voilà le 20 mai que la gérante d'un multiservices à Pikine Rue 10, Kiné Gaye mourait après avoir reçu sauvagement 37 coups de couteau. L’auteur d’un tel crime sordide n’est que Khassim Ba, son superviseur, qui n’a pas hésité à ôter la vie d’une jeune dame pour célébrer un autre, celle de son bébé. Le sadisme et le cynisme ont atteint leur paroxysme quand un dandy épicurien écharpe cruellement une jeune dame pour assouvir les desiderata d’une mère et d’une épouse enivrées par les plaisirs mondains. 24 heures après la mort de Kiné, c’est au tour du jeune Papi Niang à Ouakam de perdre la vie après avoir reçu un coup de couteau dans l’abdomen. Le dimanche 22 mai 2022, à Diamaguène Sicap-Mbao, un jeune du nom de Khabane Dieng âgé de 24 ans est poignardé mortellement au niveau du cou lors d’une altercation avec le frère jumeau du lutteur Mama Lamine. Cela a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour que les populations indignées et traumatisées par cette série de crimes s’interrogent sur l’utilité des forces de sécurité que sont la police et gendarmerie. Qu’est-ce qui explique en si peu de temps ce débridement de la violence mortifère à laquelle assistent impuissamment les populations apeurées ?
L’insuffisance des forces de l’ordre et le manque d’équipements adéquats et adaptés à la criminalité sont à mettre dans cette exacerbation de la violence. Pourtant le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, vante à hue et à dia sur tous les tréteaux et plateaux l’acquisition de matériels et d’équipements performants pour notre police nationale. Mais cet équipement commandé après les évènements de mars 2021 est destiné à d’éventuels émeutiers. Selon une information reprise de l’Obs, un mois après ces évènements malheureux, le ministre de l’Intérieur, sur instruction du président de la République, « a passé une commande, en toute urgence, d’un lot de plusieurs dizaines de véhicules blindés légers (APC) de type BATT (Ballistic Armored Tcatical Transport), auprès du fournisseur américano-émirati The Armored Group (TAG) ». Selon la fiche technique du véhicule visitée par Dakaractu et repris par l’Obs « le BATT est destiné aux forces de l’ordre et aux équipes tactiques pour effectuer des missions en milieu rural et urbain. Il permet, pour les équipes, une protection contre les balles de calibre 50 B7/NIJ IV+ ou niveaux de blindage B6/NIJ III. Il dispose d’un plancher de protection contre les explosions, d’un pare-feu interne blindé, d’une protection du toit adaptée aux fusils d’un clip de capot entièrement blindé, des ports pour armes à feu prêts pour l’optique et a une capacité tout-terrain à quatre roues motrices ».
Aujourd’hui, la priorité de Diome, c’est de préserver en toute quiétude le règne de Macky Sall. Quand il s’agit de sécuriser le régime auquel il appartient, le magistrat-politicien ne lésine pas sur les moyens. Mais il est indéniable que la police sénégalaise souffre d’une disette de matériels performants de dernière génération pour lutter contre le grand banditisme et la criminalité ambiante. Lors de son installation à la tête de la police le 29 avril 2021, l'inspecteur général de Police Seydou Bocar Yague avait déclaré par-devers son ministre de tutelle qu’il allait « réarticuler le dispositif sécuritaire, moderniser des infrastructures abritant les unités de Police, acquérir des équipements spécialisés, améliorer les conditions de vie des policiers, renforcer du système de renseignement et d'action ». Mais rien de tout cela ! Les infrastructures sont délabrées, les équipements obsolètes, les conditions de vie des policiers exécrables. Il suffit de se rendre dans plusieurs commissariats pour se rendre compte que les bâtiments qui les abritent, n’étant que des maisons transformées, ne répondent pas architecturalement aux normes d’une infrastructure devant abriter des unités de police.
L’informatisation et la numérisation de la police ne sont pas encore au rendez-vous du 3e millénaire. Une police comme celle des Parcelles Assainies, deuxième grand commissariat de Dakar, manque quasiment de tout. Personnel insuffisant, ordinateurs de dernière génération inexistant, véhicules d’intervention déficients. Comment imaginer que même pour enregistrer des plaintes, le service d’accueil comme d’autres du même commissariat utilise de gros registres. Pourtant nonobstant ces moyens limités, les policiers des Parcelles Assainies, avec à la tête un commissaire chevronné et épris des sens de responsabilité, abattent quotidiennement un travail titanesque à tous les niveaux : sécurisation des personnes et des biens, fluidification et la régulation de la circulation routière surtout avec la construction des voies du BRT, lutte contre la drogue. L’espace polarisé par le commissariat des Parcelles Assainies, en dépit de la déficience des moyens de sécurisation, est l’une des zones de Dakar où les agressions et le grand banditisme n’existent presque plus.
Les conditions des policiers du Sénégal ne sont pas des meilleures. Quand d’autres secteurs de la fonction publique revendiquent à juste raison avec tout un tintamarre des augmentations de salaire ou des indemnités quelconques, les limiers, entravés par une réglementation qui leur interdit d’étaler publiquement leur souffrance, se résignent avec les maigres salaires qui ne peuvent même pas leur assurer un demi-mois de subsistance correcte. Une telle situation ne manque pas d’exposer malheureusement certains d’entre eux, à leur corps défendant, à des pratiques corruptogènes.
En 2018, la gendarmerie sénégalaise avait fait une commande de véhicules blindés et de véhicules anti-émeutes pour parer à toute émeute lors de l’élection présidentielle de 2019. Il s’agissait de véhicules blindés Ejder Yalcin 4×4 et de véhicules anti-émeutes Ejder Toma. In fine, ces véhicules n’ont pas servi à grand-chose pendant les émeutes de mars 2021 où la déferlante populaire a submergé les forces de défense et de sécurité.
En 2011, à deux mois de l'élection présidentielle de 2012, le ministre des Forces armées d’alors avait commandé du matériel anti-émeute composé de 400 lance-grenades, de 9 000 grenades lacrymogènes à fusil et de 600 tenues anti-émeutes complètes pour un montant de 500 millions de francs CFA. Cela n’a pas empêché, Macky Sall opposant de décider, avec ceux qui partageaient son projet politique, d’aller déloger le président en exercice, Abdoulaye Wade, en cas de confiscation de la volonté populaire.
C’est donc dire que plutôt que d’acheter des équipements destinés à mater des populations éprises de démocratie, les ministres des Forces armées et de l’Intérieur doivent orienter plus leur politique sécuritaire sur cette série fréquente de meurtres et d'agressions avec violence exercés sur d’honnêtes citoyens. Aujourd’hui, le ministre de l’Intérieur semble être un ministre chargé simplement des élections. Aucune politique sécuritaire mise en place depuis sa nomination le 1er novembre 2020. Rien que des discours et des déclarations d’intention. Toute son énergie, tous ses moyens, tous ses discours et toutes menaces sont dirigés contre ceux qui ne partagent les mêmes schèmes de pensée politique avec son mentor Macky Sall.
Pour incompétence et échecs répétitifs, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a été desservi de ses fonctions. Pourtant son collègue de la place Washington ne fait pas mieux pour la sécurité des citoyens. Mais tant qu’il assurera au Prince des victoires électorales ou tant qu’il lâchera sa flicaille sur les opposants radicaux, il bénéficiera toujours d’une assurance-vie à la tête de son ministère.