Le départ se précise. Selon des informations de AS, confirmées par Fabrizio Romano, Sadio Mané a dit au revoir à ses coéquipiers, après la finale de Ligue des champions samedi soir. Le Sénégalais aurait décidé de quitter Liverpool et tenter une nouvelle aventure. Le Bayern Munich est en pole pour accueillir le champion d’Afrique, dans la course pour remporter le prochain ballon d’or.
Et si Sadio Mané a joué son dernier match avec Liverpool samedi soir au Stade de France ? Selon les informations du média madrilène AS, confirmées par le journaliste Fabrizio Romano, cela y ressemble fort. A un an de la fin de son contrat avec Liverpool, un départ semblait l’issue la plus probable. L’information d’un intérêt du Bayern Munich pour le Sénégalais s’était ébruitée dans les colonnes de BILD. Le club bavarois aurait formulé une offre de 30 millions pour le champion d’Afrique, jugée insuffisante par Liverpool. Dimanche, AS a confirmé sur son site que la finale de la Ligue des champions a été le dernier match du Sénégalais chez les Reds. Ce dernier, dont le contrat court jusqu’en 2023, aurait adressé ses adieux au vestiaire à l’issue de la rencontre : “Je voudrais remercier tout le monde. Je souhaite à cette équipe tout le meilleur du monde”.
Après six ans sur les bords de la Mersey (avec une Premier League et une Ligue des champions à la clé), Sadio Mané (30 ans) a donc choisi de changer d’air, alors que la concurrence de Luis Diaz s’intensifie. Le Sénégalais, pisté par le Bayern, pourrait trouver un environnement plaisant en Bavière, dans le jeu déséquilibrant de Julian Nagelsmann.
Par Parastou Donyai
VARIOLE DU SINGE, LE POINT SUR LES VACCINS ET TRAITEMENTS ANTIVIRAUX
Si impressionnante qu’elle soit, avec sa fièvre et ses éruptions cutanées, la variole du singe (monkeypox) ne nécessite habituellement pas de traitement spécifique.
Si impressionnante qu’elle soit, avec sa fièvre et ses éruptions cutanées, la variole du singe (monkeypox) ne nécessite habituellement pas de traitement spécifique. Longue à guérir (plusieurs semaines), la maladie est toutefois généralement bénigne et la plupart des personnes infectées se rétablissent spontanément – hors complications (déshydratation, surinfections bactériennes…). Il existe toutefois des vaccins qui peuvent être utilisés pour contrôler les épidémies de monkeypox, et certains pays les utilisent déjà. Il existe également des traitements pour les personnes qui tombent gravement malades à cause du virus.
La variole du singe appartient au genre de virus Orthopoxvirus, tout comme celui de la variole (petite vérole, smallpox en anglais). Redoutable (300 millions de morts au XXe siècle, ndlr), la variole a été déclarée éradiquée en 1980 suite à une campagne de vaccination mondiale menée par l’OMS. S’il n’y a pas de vaccin spécifique contre le virus du monkeypox, grâce à ce que l’on appelle la protection croisée, les vaccins contre la variole fonctionnent aussi contre la variole du singe (comme avoir été malade du Covid suite à l’infection par un variant offre une protection, réelle mais dégradée, contre un autre variant, ndlr).
L’INTÉRÊT DES VACCINS CONTRE LA VARIOLE
Aujourd’hui, 42 ans après la libération du monde de la variole, de nombreux pays conservent des stocks de vaccins antivarioliques en cas d’urgence (dont la France, qui dispose de vaccins des trois générations, ndlr). Ils sont notamment utilisés pour protéger les travailleurs de laboratoires de recherche qui entrent accidentellement en contact avec des poxvirus (comme celui de la variole du singe ou de la vaccine – un poxvirus similaire à la variole mais moins dangereux). Ils sont également conservés en cas d’attaques terroristes qui pourraient utiliser la variole comme arme biologique.
Le vaccin antivariolique peut être efficace jusqu’à 85 % au maximum pour stopper l’infection par le virus de la variole du singe, s’il est administré avant exposition au virus. l existe deux types de vaccin antivariolique déjà utilisables, tous deux basés sur le virus de la vaccine : Le premier est un type de vaccin antivariolique ancien, qui contient le virus de la vaccine « vivant » cultivé en laboratoire (vaccin de seconde génération). Le principal vaccin de ce groupe est le ACAM2000, qui est autorisé aux Etats-Unis.
Bien qu’ACAM2000 ne puisse pas provoquer la variole, le virus qu’il contient peut se répliquer après l’administration du vaccin et se transmettre de la personne vaccinée à une personne non vaccinée qui entre en contact avec le site d’injection ou tout liquide qui s’en écoule, et ce jusqu’à 21 jours après. De par sa nature même, l’ACAM2000 peut également provoquer de nombreux effets secondaires. Il ne doit donc pas être administré aux groupes à risque, tels que les femmes enceintes ou allaitantes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli (par exemple atteintes du VIH) – qui peuvent être très malades suite à l’injection.
Un autre vaccin est basé sur le virus de la vaccine « vivant » : l’Aventis Pasteur Smallpox Vaccine (APSV). Il n’est pas officiellement approuvé, mais peut être mis à disposition si les autres stocks sont épuisés (aux États-Unis). Le virus de la variole du singe appartient au même groupe que celui de la variole : les poxvirus. Ce qui permet une protection croisée en cas de vaccination contre la variole. Phanie/ Alamy Stock Photo Un nouveau type de vaccin antivariolique, de troisième génération, appelé Imvanex (ou Imvamune), contient lui aussi une forme vivante mais modifiée pour atténuer sa dangerosité du virus de la vaccine, appelée vaccinia Ankara.
L’Imvanex, fabriqué par la société de biotechnologie danoise Bavarian Nordic, a été autorisé dans l’Union européenne pour la prévention de la variole. Aux États-Unis, le vaccin porte le nom de marque Jynneos et est autorisé pour la prévention de la variole et de la variole du singe chez les adultes exposés. Jynneos a été utilisé au Royaume-Uni dans des cas antérieurs de monkeypox. Parce que les vaccins de Bavarian Nordic utilisent une forme modifiée du virus de la vaccine, ils sont considérés comme sûrs pour les personnes appartenant à des groupes à risque. Il faut généralement entre cinq et 21 jours pour qu’une personne en contact étroit avec une autre qui a été infectée par le virus présente des symptômes (et plus probablement sept à 14 jours) ; il est donc difficile de dire si l’administration du vaccin après exposition fournira une protection totale. Cependant, la recommandation des États-Unis et du Royaume-Uni est que, après évaluation du risque, les personnes exposées reçoivent une dose dès que possible, idéalement dans les quatre jours, mais jusqu’à 14 jours après. (En France, la surveillance est renforcée. La Haute autorité de santé « recommande la mise en œuvre d’une stratégie vaccinale réactive en post-exposition avec le vaccin de 3e génération uniquement […], administré idéalement dans les quatre jours après le contact à risque et au maximum 14 jours plus tard, ndlr)
QUAND UTILISER LES ANTIVIRAUX
Outre les vaccins, plusieurs médicaments pourraient être utilisés pour traiter la variole du singe ou limiter son impact. L’un d’eux est le tecovirimat (TPOXX), qui arrête la propagation de l’infection en interférant avec une protéine présente à la surface des Orthopoxvirus. Le Tecovirimat est approuvé aux ÉtatsUnis pour le traitement de la variole uniquement. Il a été testé sur des humains en bonne santé et s’est avéré capable de stopper le virus en laboratoire. Cependant, il n’a pas été testé sur des personnes atteintes de la variole ou d’autres Orthopoxvirus.
Néanmoins, en Europe, le tecovirimat a été autorisé pour traiter la variole, la variole du singe et la variole de la vache dans des circonstances exceptionnelles. Un autre antiviral potentiellement utilisable est le cidofovir, un médicament injectable autorisé au Royaume-Uni contre une grave infection virale de l’œil chez les individus atteints du Sida. Dans l’organisme, le cidofovir est transformé en un composé aux propriétés antivirales, le cidofovir diphosphate. Le cidofovir ayant stoppé la variole en laboratoire, il pourrait être autorisé en cas d’urgence lors d’épidémies de variole ou de variole du singe. Cependant, le cidofovir est un médicament assez puissant qui peut endommager les reins. Une meilleure alternative pourrait être le brincidofovir, un médicament très proche, qui a été approuvé aux États-Unis pour le traitement de la variole. Le brincidofovir (nom commercial Tembexa) est administré par voie orale et peut être prescrit à des personnes de tout âge. Sa conception permet de faire pénétrer la bonne quantité de médicament dans les cellules pour libérer le cidofovir, ce qui le rend moins dommageable pour les reins.
Le brincidofovir a été testé chez l’humain pour d’autres affections virales. Son autorisation d’utilisation dans le traitement de la variole aux États-Unis provient d’études de laboratoire montrant qu’il est efficace contre les Orthopoxvirus. Pour cette raison, il figure également sur la liste des médicaments potentiels pour le traitement de la variole du singe. Ce qui nous manque encore, donc, ce sont des données sur l’efficacité de ces trois antiviraux (cidofovir, brincidofovir et tecovitimat) dans le traitement des infections par le virus de la variole du singe chez l’être humain. Un article récent, publié dans The_Lancet_Infectious Diseases a étudié l’efficacité du brincidofovir (trois patients) et du tecovirimat (un patient) dans les cas de variole du singe entre 2018 et 2021 au Royaume-Uni. Les chercheurs ont rapporté une faible efficacité du brincidofovir et ont appelé à davantage d’études sur le tecovirimat dans l’infection humaine par le monkeypox. (D’où le lancement de cohortes d’évaluations internationales pour leur meilleure évaluation, ndir).
Professor of Social and Cognitive Pharmacy, University of Reading
ETAT ET SYNDICATS JOUENT LA PROLONGATION
Les nuées noires qui pèsent sur l’organisation des examens dans l’école sénégalaise, dont les premières épreuves débutent le 21 juin prochain avec le Cfee et l’entrée en sixième, sont en passe d’hypothéquer sérieusement l’année scolaire 2021-2022
Les nuées noires qui pèsent sur l’organisation des examens dans l’école sénégalaise, dont les premières épreuves débutent le 21 juin prochain avec le Cfee et l’entrée en sixième, sont en passe d’hypothéquer sérieusement l’année scolaire 2021-2022. Quoiqu’une sorte de négociation de la «dernière chance» soit programmée ce jour, lundi 30 mai, entre les syndicats qui menacent de boycotter les évaluations de fin d’année et un gouvernement accusé de ne pas respecter les protocoles signés d’accord partie, le 26 février 2022. Comme en témoigneraient les problématiques augmentations de salaires entrées en vigueur en cette fin mai mais décriées par les enseignants au point de les pousser à recourir encore à la grève.
L es syndicats d’enseignants et le gouvernement se retrouvent encore, ce lundi, pour parler des accords. Le ministère de la Fonction publique les a conviés en effet à une séance de « monitoring », ou selon de partage, ce 30 mai, au siège du ministère des Finances et du Budget. Cette rencontre intervient dans un contexte de nouvelle crise dans l’école.
En effet, avec la fin de ce mois de mai, l’Etat n’aurait pas respecté les engagements pris auprès des enseignants à travers l’accord du 26 février 2022. Les augmentations constatées auraient été largement inférieures à ce qui avait été indiqué dans le tableau récapitulatif. Face à la déception et la colère, les syndicats d’enseignants ont tout de suite déclenché la grève et lancé de nouveaux plans d’action. Après ainsi deux mois d’accalmie, le secteur de l’éducation renouait avec les perturbations. Après le Saemss et le Cusems, ce fut au tour des autres syndicats du G7 (Uden, Sels, Siens, Snelas/Fc, Sels/A) de décréter sept jours de grève totale à compter du vendredi 27 mai.
Dans une déclaration rendue publique, les cinq syndicats ont dit « tenir compte de la situation inqualifiable générée par les actes posés par le gouvernement qui, contrairement à ses engagements, a outrepassé le périmètre imposable et a empiété sur les montants nets annoncés; du désarroi provoqué par l’attitude irresponsable de gouvernement; de la forte attente de leurs mandants qui aspirent à une forte mobilisation dans une dynamique unitaire; de la nécessité de faire face à la forfaiture du gouvernement qui crée délibérément les conditions d’une déflagration préjudiciable du système d’éducation et de formation et au droit à l’éducation».
Dans la même dynamique, les syndicats d’enseignants du G20 ont aussi appelé à une mobilisation pour «faire respecter à la lettre les accords ». La Plénière de ses secrétaires généraux et plénipotentiaires décrétait trois jours de grève totale à compter du mercredi dernier 25 mai et un débrayage ce jour, lundi 30 mai.
De leur côté, le Saemss et le Cusems ont observé les vendredi 27 et samedi 28 mai une grève totale alors qu’un débrayage est envisagé pour aujourd’hui, lundi, et demain, mardi 31 mai 2022 suivi d’une Assemblée Générale. Il faut dire que la colère noire des enseignants grondait depuis l’annonce d’une fiscalisation des revalorisations par le ministère des Finances et du Budget. Selon les enseignants, les sommes annoncées par l’Etat dans le protocole d’accord du 26 février étaient des nettes à percevoir après impôts.
Lors d’une conférence de presse organisée dans la foulée du mot d’ordre quasi général de grève des enseignants, le gouvernement a tenu pour sa part à exprimer sa surprise, face à la réaction des syndicats, affirmant avoir « scrupuleusement » respecté ses engagements. Mais les ministres Abdoulaye Daouda Diallo des Finances, Samba Sy du Travail et autre Mamadou Talla de l’Education nationale ont été vite recadrés par les facilitateurs ou garants des négociations et parmi ceux-ci, on notait l’Unapees d’Abdoulaye Fané et la Cosydep dirigée par Cheikh Mbow.
Reste maintenant à savoir si les échanges d’aujourd’hui entre l’Etat, via le ministère de la Fonction publique, et les syndicats vont permettre d’arrondir les angles et de sauver les examens scolaires déjà décalés et/ou reportés par le gouvernement, après les mots d’ordre récurrents de grève des enseignants dans le premier semestre de l’année scolaire 2021-2022.
Retour sur la première visite officielle du président américain en Asie marquée par des menaces à peine voilées entre les États-Unis et la Chine, avec les analystes politiques René Lake et Jean-François Seznec dans Washington Forum
Retour sur la première visite officielle du président américain en Asie marquée par des menaces à peine voilées entre les États-Unis et son éternel rival chinois, avec les analystes politiques René Lake et Jean-François Seznec dans l'émission Washington Forum de VOA.
par Moussa Tine
POUR RENDRE JUSTICE AUX ONZE INNOCENTS BÉBÉS, UNE MOTION DE CENSURE S’IMPOSE
Dans l’État de droit, la responsabilité suit le pouvoir et ses tenants. Les vocables de drame, d’amertume et de compassion ne sauraient suffire à combler nos vœux
S’il le faut, il faudra fermer les yeux pour imaginer ces bébés dans l’incendie. Comme pour essayer de se mettre à la place de leurs pauvres parents, le drame des mères qui les ont portés et les pères qui les ont cordialement convoités laissent pantois plus d’un. Les vocables de drame, d’amertume et de compassion ne sauraient suffire à combler nos vœux et vendange de justice sociale. Dans l’État de droit, la responsabilité suit le pouvoir et ses tenants.
Celui qui définit la politique de la nation au Sénégal, c’est le président de la République. C’est lui seul qui a la haute main sur les ressources budgétaires du pays et qui nomme les ministres et met fin à leurs fonctions. Étonnement, ce dernier a préféré, dans tous les cas similaires, protéger ses ministres. Et pourtant, ses partisans nous reprochent de faire de la récupération politique pour avoir mis le curseur sur les dysfonctionnements du système de santé.
Pour défaut de culture politique ou faute de conscience citoyenne, ces béni-oui-oui perdent de vue que le système démocratique repose sur cette logique simple : un gouvernement gouverne en face d’une opposition qui s’oppose. L’opposition, en dénonçant la politique de l’APR où plutôt son absence de politique de santé efficace et cohérente, est dans son rôle naturel et vital pour la République en marche.
D’ailleurs, force est de reconnaitre que les opposants n’en font que peu. Une motion de censure serait beaucoup plus indiquée. Ces 11 beaux bébés perdus dans des flammes et fumées devraient pousser à activer les mécanismes les plus solennels et graves que la Constitution met à disposition. C’est cela, à la mesure, qui puisse amener le gouvernement à rendre compte convenablement et à répondre de ses manquements intolérables. L’opposition parlementaire devrait en user sans hésitation. Elle le doit au peuple Sénégalais.
Faute de quoi, elle serait autant responsable que Macky Sall qui a hésité, après plusieurs drames, à situer les responsabilités dans des uns et des autres. L’idée que la motion de censure appelle devant l’Assemblée nationale tout le gouvernement dirigé par un Premier ministre ne tient pas la route. Il ne revient pas à l’opposition de s’en soucier. En limogeant son ministre de la Santé en le remplaçant par le directeur de la Santé, le président de la République nous rappelle à quel point il pouvait lui être ordinaire de prendre un décret pour nommer un ministre ou un Premier ministre.
Pire encore, le chef de l’Etat a, cette fois-ci, raté une belle occasion de respecter les termes de la Constitution en corrigeant une flagrante forfaiture. En effet, l’absence de Premier ministre, poste restaurée par la dernière réforme votée en procédure d’urgence sous son instigation, ne l’honore pas du tout. Dès lors, la motion de censure s’impose à tout point de vue ; c’est le minimum que requiert le sens des responsabilités du pouvoir législatif.
Moussa Tine est président Alliance Démocratique Pencoo, membre de Yewwi Askan Wi.
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DE QUOI LA RÉSURGENCE DE LA VIOLENCE EST-ELLE LE NOM
Le sociologue Mamadou Mao Wane revient sur la situation d'insécurité qui prévaut ces dernières années au Sénégal, dans Objection, l'émission dominicale de Sud FM
Le sociologue Mamadou Mao Wane, également éditorialiste à SenePlus revient sur la situation d'insécurité qui prévaut ces dernières années au Sénégal, dans Objection, l'émission dominicale de Sud FM présentée par Baye Omar Gueye.
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
JEAN-MARC ELA, THÉOLOGIEN INSOUMIS ET DÉFENSEUR DES PAUVRES
EXCLUSIF SENEPLUS - Pour lui, la religion est “une force sociale dans laquelle l’homme peut puiser des possibilités contestatrices de l’ordre établi”. Le natif d’Ebolowa ne pouvait qu’irriter le Vatican à travers ses prises de position
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 29/05/2022
La dernière fois, où j’échangeai avec lui, c’était chez Karthala, notre éditeur commun, dans le 13e arrondissement de Paris. Nous étions en 2003. Notre première rencontre avait eu lieu 20 ans plus tôt au noviciat jésuite situé à l’époque à Nkoabang, près de Yaoundé (Cameroun). Ce jour-là, Jean-Marc Ela nous avait longuement parlé de Tokombéré où il avait débarqué en 1971. Simon Mpeke alias Baba Simon y vivait déja depuis une dizaine d’années. Ela admirait à la fois l’esprit missionnaire et le dépouillement de ce prêtre bassa de l’archidiocèse de Douala. Il voulait “partager l'expérience de cet homme qui l'avait fasciné quand il était étudiant”. Tokombéré était appelé “le lieu du combat” parce que la vie y était difficile et parce qu’il fallait se battre sans cesse pour y survivre. Ainsi, Ela lui-même était obligé de lire et d’écrire à la lueur de la lampe tempête, de dormir dans une petite case. Partager la vie difficile des paysans kirdis lui donna l’occasion de voir les conséquences des plans d’ajustement structurel imposés par le Fonds monétaire international aux pays africains dans les années 1980 ainsi que les ravages du néo-libéralisme car ces paysans étaient “contraints d’arracher les tiges de mil qui commencent à pousser pour semer le coton”. Cela lui permit aussi de constater que le “monde d’en-bas”, loin d’être passif, invente des pratiques sociales novatrices adaptatives pour ne pas crever de faim et disparaître” (cf. ‘Quand l’État pénètre en brousse. Les ripostes paysannes à la crise’, Paris, Karthala, 1990).
De tous les ouvrages écrits par Ela pendant son séjour à Tokombéré, ‘Le cri de l’homme africain’ (1980) est, de mon point de vue, celui qui décrit le mieux les souffrances du monde paysan. Pour Ela, l’Église en Afrique, en plus de gérer des écoles et dispensaires, de catéchiser, de baptiser, de marier et de confesser, devrait prendre la défense des petits et des faibles, dénoncer et combattre le système néolibéral qui appauvrit et clochardise des millions de personnes dans un continent qui possède pourtant toutes sortes de richesses. Pour lui, la religion, loin de se réduire à une relation avec le surnaturel, est “une force sociale [dans laquelle] l’homme peut puiser des possibilités contestatrices de l’ordre établi”.
Il était contre le cléricalisme qui réserve au prêtre le pouvoir de dire la messe, de confesser, etc. Pourquoi ? Parce que, dans les premiers siècles, des laïcs étaient responsables de communautés ou présidaient l’Eucharistie. Ela souhaite que cette possibilité soit offerte en Afrique à des laïcs estimés et ayant fait la preuve d’un long engagement dans l’Église.
Certains se cachent derrière la tradition pour refuser tout changement dans la doctrine et le fonctionnement de l’Église, comme si la tradition était quelque chose d’immuable et d’intouchable. La “théologie sous l’arbre” d’Ela, qui est “un va-et-vient entre la réflexion et la pastorale des mains sales”, soutient au contraire que la vraie tradition est vivante et non figée, qu’elle n’a rien à voir avec l’enfermement dans les clôtures dogmatiques. En d’autres termes, Jean-Marc Ela remet en cause les concepts, institutions, structures, modèles et traditions des Églises d’Occident. Pour lui, il est nécessaire et urgent de “sortir d’une religion toujours plus ou moins modelée par une civilisation de conquête, qui domine les autres, qui se croit unique, de libérer le christianisme de cet encombrement qui risque d’empêcher son incarnation dans la culture et l’humanité de l’homme africain” (https://www.cath.ch/newsf/apic-interview-28/).
Le natif d’Ebolowa ne pouvait qu’irriter le Vatican en faisant valoir que les Églises africaines pouvaient être autre chose qu’un décalque du modèle romain. En effet, il ne sera pas convié au premier synode sur l’Afrique à Rome (avril-mai 1994). Le Vatican le percevait, avec Engelbert Mveng, Pierre Meinrad Hebga et Fabien Eboussi, comme un “théologien à problèmes”, non parce qu’il enseignait et défendait des hérésies mais parce qu’il “militait pour l’inculturation et l’organisation d'un Concile africain”. Au grand dam des autorités vaticanes, Ela, Hebga et Mveng participeront néanmoins à un synode parallèle grâce au SEDOS (Service of documentation and study on global mission). Au cours de ce contre-synode, les 3 théologiens défendent unanimement l'option selon laquelle “la démocratisation et l'instauration de l'État de droit en Afrique sont la nouvelle route de l'Église”. Ela pense que le théologien africain doit parler de Dieu à partir du lieu où la parole de Dieu le trouve. Et il ajoute : « L'Afrique est un véritable pôle de la révélation, un lieu où Dieu parle à l'Église et au monde. J'ai pris conscience de l'insignifiance du christianisme occidental pour l'homme africain. Ce christianisme est intégré à un système de domination dans lequel Dieu risque d'être capturé par les forces qui nous oppriment. Or il faut que Dieu soit Dieu et, pour qu'il en soit ainsi, il faut que Dieu soit libéré de cette captivité. Autrement dit, ma théologie prend pour point de départ le fait que l'Évangile ne peut réellement être une force de libération que si on le dégage du christianisme occidental fondamentalement associé à un système de domination depuis la conversion de l'Empereur Constantin. »
Il y a ainsi, chez Jean-Marc Ela, la préoccupation d’une double libération : libération des structures qui affament et oppriment l’Africain en interne et libération de la dépendance occidentale. Parce qu’Ela parle de libération, certains en ont hâtivement conclu qu’il avait été influencé par la théologie de la libération dont les grandes figures en Amérique latine sont le Péruvien Gustavo Guttierrez, les Brésiliens Hugo Assmann, Leonardo Boff et Clodovis Boff, les Nicaraguayens Ernesto et Fernando Cardenal, l’Uruguayen Juan-Luis Segundo et les Salvadoriens Ignacio Ellacuria et John Sobrino. À ceux qui accusent les théologiens africains d’avoir copié le continent latino-américain, il répondra ceci : “Ce qu'il faut savoir, c'est que la théologie de la libération est d’origine africaine. Nous avons été parmi les premiers à poser les bases d’une théologie de la libération en essayant de retrouver les rapports entre Dieu et les peuples opprimés. Dès les années 1960, pendant que nous préparions le Concile, j'étais préoccupé par les problèmes de la libération.”
Après 14 ans passés à Tokombéré, Ela s’installe dans la capitale politique du Cameroun pour enseigner la sociologie à l’université de Yaoundé I. Il dispensait ses cours en semaine. Le weekend, il célébrait la messe à la paroisse de Ndzong-Melen fondée par l’abbé Pie-Claude Ngoumou qui introduisit le balafon dans le chant liturgique. Cette paroisse devint rapidement célèbre non seulement parce que les catholiques camerounais pouvaient y louer le Seigneur avec des instruments du terroir mais aussi parce que la messe y était dite en plein air. Beaucoup de personnes parmi lesquelles des étudiants venaient dans cette paroisse, pour écouter les homélies d’Ela qui ne caressaient pas le régime de Paul Biya dans le sens du poil. Si on admirait son audace et son courage, on repartait surtout, de là, réconfortés après avoir écouté sa parole qui était tranchante comme l’épée. Mais les prédications d’Ela ne plaisaient pas à tout le monde. Elles dérangeaient ceux qui étaient devenus les bourreaux de leurs propres frères alors qu’on s’imaginait que le départ du colonisateur serait synonyme d’une ère de liberté, de sécurité et de prospérité pour tous.
Le 24 avril 1995, Engelbert Mveng, historien, artiste et théologien, est assassiné à son domicile. La mort du premier jésuite camerounais provoque un choc dans le pays et au-delà. Léopold Sédar Senghor, qui le connaissait et l’estimait, est atterré. Ela était en Belgique quand le drame se produisit. Il rentrera au Cameroun en juin. Interrogé sur la mort de son ami Mveng, il ne mâche pas ses mots. Il rappelle notamment que l’État camerounais a le devoir de protéger les personnes et leurs biens, de rendre la justice. Il se demande ce qui risque d’arriver à la société camerounaise si les dirigeants du pays ne respectent plus rien. Il n’omet pas de faire un parallèle entre la vie des Camerounais au cours des dix dernières années et l’homme attaqué et dépouillé par des brigands entre Jérusalem et Jéricho dans la parabole du bon Samaritain, fait remarquer que “le sang du Père Mveng et des autres victimes des assassinats qui ont eu lieu au Cameroun depuis dix ans crie, faute de justice”. Ces prises de position vaudront des menaces de mort à Ela. Au début, il essaie de les minimiser mais des parents et amis proches du régime l’informent qu’il pourrait être la prochaine victime et lui conseillent donc de se mettre à l’abri. Devant la multiplication des menaces, Ela est obligé de quitter le Cameroun en août 1995 pour le Canada où il rendra l’âme en 2008.
Partisan d’une théologie qui, “à partir de la solidarité avec les pauvres et les opprimés, libère la force provocatrice et libératrice de l’Évangile”, Jean-Marc Ela fait indiscutablement partie des “intellectuels authentiques”, c’est-à-dire de ces Africains qui “ont résisté aux séductions de l’intégration, ont refusé de se renier, de se truquer, sont restés sur la brèche, entre le passé et l’avenir, entre deux mondes… sont demeurés des êtres réels, des humains” (cf. Fabien Eboussi, ‘Lignes de résistance’, Yaoundé, Clé, 1999, p. 42).
HADJI 2022, LA DATE LIMITE POUR LE VERSEMENT DU PRIME DE PACKAGE REPORTEE ULTERIEUREMENT
Les pèlerins qui étaient invités à faire le déplacement pour le versement du montant du package hadji 2022 devront prendre leur mal en patience. La date du lundi 30 mai 2022, qui était retenue, a été reportée sine die.
Les pèlerins qui étaient invités à faire le déplacement pour le versement du montant du package hadji 2022 devront prendre leur mal en patience. La date du lundi 30 mai 2022, qui était retenue, a été reportée sine die.
La date du versement du montant du package hadji, qui était retenue pour ce lundi 30 mai 2022, pour les pèlerins qui doivent être convoyés par la délégation générale au pèlerinage, a été reportée. Les pèlerins vont ainsi devoir leur mal en patience. Une nouvelle date leur sera communiquée ultérieurement.
Pour l’édition 2022 du Hadj, le Sénégal a eu droit à un quota de 5 822 pèlerins, soit 6 000 pèlerins de moins que lors du dernier pèlerinage. Dans ce lot, la délégation générale au pèlerinage a droit à 2 000 pèlerins et le reste est confié à des voyagistes privés.
Le prix du Hadj est passé de 2 600 000 FCFA en 2018 à 4 200 000 FCFA en 2022. Cette cherté est la conséquence de la crise internationale qui a impacté le transport. La compagnie nationale Air Sénégal assurera le convoyage des pèlerins au lieu saint.
Les premiers vols pour le Hadj 2022 sont programmés pour le début du mois de juillet.