SORTIE INTEMPESTIVE DE RACINE TALLA, DES PROFESSIONNELS DES MÉDIAS RUENT DANS LES BRANCARDS
Les professionnels des médias sont montés au créneau hier pour condamner avec la dernière énergie le comportement du directeur général de la RTS, dimanche dernier lors de la soirée électorale sur la télévision nationale.

Les professionnels des médias sont montés au créneau hier pour condamner avec la dernière énergie le comportement du directeur général de la Rts, Racine Talla, dimanche dernier lors de la soirée électorale sur la télévision nationale. Le spécialiste des médias, Ibrahima Sow, ainsi que le journaliste Ibrahima Lissa Faye (président d’Appel) remettent en cause la nomination et le management des médias publics au Sénégal.
L’irruption du directeur général de la Rts, Racine Talla, sur le plateau de la télévision nationale lors de la soirée électorale de dimanche dernier une émission pour réorienter le point d’échange des journalistes et universitaires continuer encore de faire couler beaucoup d’encre et de salive dans les médias.
Selon le spécialiste des médias, Ibrahima Sow, qui s’est penché sur la question, cet acte constitue « le énième incident qui s’est passé avec le Dg de la Rts et les journalistes». Considérant cette situation comme une conséquence, il propose de s’attaquer à la cause. «Il ne faut pas qu’on se trompe d’angle sur le management des médias publics au Sénégal. Il faut s’attaquer aux causes. J’ai honte… La diversité et le pluralisme sont consacrés par la loi. Ce n’est pas possible qu’en 2022 le pluralisme soit zéro à laRts», déplore le membre du comité scientifique de rédaction du code de la presse.
Poursuivant, il estime que le problème est également d’ordre structurel. «C’est pourquoi, le Cored a posé un acte très louable. D’autant que vers la fin du texte du Conseil, il y a un chapitre très important sur lequel il faut faire très attention pour régler la cause du problème. C’est la nomination des dirigeants du service public de l’information. Il faut qu’on fasse la mue. Il faut que le saut qualitatif soit fait », souligne Ibrahima Sow. Ce saut est la nomination d’un directeur général de la Rts sur la base d’un appel d’offres, à la suite de laquelle il serait soumis au chef d’État trois noms parmi lesquels il fera le choix final. «Tant qu’on ne règle pas le mode de nomination des directeurs généraux de l’Aps, du Soleil et de la Rts, le problème restera entier. Il ne faut pas qu’on ait une fausse solution aux vrais problèmes», dit-il.
Enfonçant le clou, le président de l’Association des Professionnels de la Presse en Ligne (Appel), Ibrahima Lissa Faye, trouve que c’est plus un problème de système que de personne. Raison pour laquelle, il préconise la soumission d’un contrat de performance aux directeurs généraux, pour que même s’ils font la promotion de la politique gouvernementale, ils laissent également la place aux autres partis de l’opposition afin d’assurer la pluralité. «On ne peut pas comprendre dans une maison comme la RTS que le Dg fasse une incursion intempestive pour rabattre le caquet aux invités et aux journalistes. C’est inacceptable ! C’est parce qu’il sait qu’il n’y aura aucune conséquence qu’il a eu à faire cet acte. Malheureusement depuis 2012, ce sont des hommes colorés politiquement qui sont nommés à la tête de ces structures et qui pensent qu’ils sont au service du parti-État. Tant qu’ils ont en tête cela, les autres sensibilités politiques ne pourront pas espérer de temps d’antenne», clame le président de l’Appel, Ibrahima Lissa Faye.