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19 juin 2025
ALPHA CONDE DESORMAIS LIBRE
Alpha condé est, à présent libre. Il peut vaquer à ses occupations et recevoir chez lui, a indiqué le comité national de rassemblement pour le Développement (Cnrd)
iGFM - Alpha condé est, à présent libre. Il peut vaquer à ses occupations et recevoir chez lui, a indiqué le comité national de rassemblement pour le Développement (Cnrd)
«Le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et son Président, SE le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, Président de la Transition et Chef Suprême des Armées, informent l'opinion nationale et internationale, que l'ancien Président de la République, le Professeur Alpha CONDE est libre», lit-on dans un communiqué de presse publié par la présidence guinéenne.
Toutefois, précise le Cnrd, le président déchu demeurera à l'actuelle résidence de son épouse jusqu'à l'achèvement des travaux de reconstruction de son domicile privé. «Tout en continuant de bénéficier d'une protection adéquate, il pourra recevoir à sa demande les membres de sa famille biologique, politique, des amis ou proches», indique la junte.
AHMED AIDARA, CANDIDAT AUX LEGISLATIVES PROCHAINES
Élu député lors des dernières élections locales, Ahmed Aïdara veut, à présent, devenir député. Il en a fait l’annonce hier vendredi.
iGFM - (Dakar) Élu député lors des dernières élections locales, Ahmed Aïdara veut, à présent, devenir député. Il en a fait l’annonce hier vendredi.
«Dans le cadre des élections législatives prochaines, je viens en ma qualité de président du Mouvement Guédiawaye La Bokk, membre à part entière de la coalition Yewwi Askan Wi, déposer ma candidature à la candidature départementale», a indiqué l’ex agent du Groupe D-Média sur sa page Facebook. Il est donc, officiellement, candidat à la candidature.
BRASSAGE FONSIS-USTDA POUR DEVELOPPER DES PROJETS D’INFRASTRUCTURES
Le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) et l’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA) ont signé, vendredi, un protocole d’accord visant à apporter des solutions au développement de projets d’infrastructures
Dakar, 22 avr (APS) – Le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) et l’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA) ont signé, vendredi, un protocole d’accord visant à apporter des solutions au développement de projets d’infrastructures au Sénégal, a appris l’APS.
Un communiqué rapporte que les deux structures ont ’’convenu de collaborer dans le cadre de la préparation de projets à fort impact, en s’appuyant sur l’expérience du FONSIS en matière de développement de projets au Sénégal et de la volonté du pays de mener des réformes visant à la transformation structurelle de l’économie, conformément au Plan Sénégal émergent (PSE)’’.
Le protocole d’accord ’’s’inscrit dans le cadre du partenariat Build Back Better World de l’administration Biden-Harris en Afrique, ainsi que l’initiative Prosper Africa du gouvernement américain visant à accroître considérablement le commerce et les investissements bilatéraux entre les États-Unis et l’Afrique’’.’’USTDA et le FONSIS vont continuer à renforcer une base solide de collaboration et de
partenariat’’, a affirmé Enoh T. Ebong, Directeur de USTDA cité dans le communiqué.
Selon lui, ’’les trois décennies d’expertise de USTDA en matière de préparation de projets en Afrique présentent une parfaite complémentarité avec l’activité du FONSIS en matière de mobilisation d’investissements pour des projets stratégiques conformes au plan de développement économique et social à moyen et long terme du gouvernement du Sénégal’’.
Pour Jonathan Fischer, Chargé d’affaires des États-Unis au Sénégal, ’’ce protocole d’accord avec le FONSIS soutiendra une plus grande collaboration dans plusieurs secteurs stratégiques, à savoir l’énergie propre, les transports, les technologies de l’information et de la communication, l’agro-industrie et les soins de santé’’.
’’Il matérialise également l’ampleur et la profondeur de notre partenariat économique avec le Sénégal’’, a-t-il ajouté.
Le communiqué rapporte que Papa Demba Diallo, Directeur général du FONSIS, a réaffirmé sa volonté de poursuivre la collaboration avec USTDA.
’’La signature de ce protocole vient renforcer notre relation avec USTDA avec qui, nous sommes déjà en partenariat dans le cadre du développement d’un projet phare pour la feuille de route énergétique du Sénégal’’, a-t-il déclaré.
Selon lui, ’’le rôle stratégique du FONSIS pour le développement économique et social du Sénégal permettra d’explorer de multiples axes de collaboration entre nos organisations. Nous sommes convaincus que la solide expérience de USTDA dans la préparation de projets en Afrique subsaharienne contribuera à un déploiement plus efficace de nos projets’’.
LE CINÉMA EST UN JEU SÉRIEUX
Entretien avec Mamadou Socrate Diop, scénariste/réalisateur
«Baby Blues», son deuxième court-métrage après «Wuutu» en 2018, a obtenu la mention du Jury au dernier Festival du film africain de Louxor, en Egypte. Mamadou Socrate Diop est avant tout un passionné de cinéma, de littérature et de philosophie. «Baby Blues», qui est inscrit sur les catalogues d’une quinzaine de festivals à travers le monde, porte l’empreinte d’un homme qui cherche à comprendre le monde dans lequel il vit. Mamadou Socrate Diop est aussi l’auteur d’un ouvrage : «Les Etoiles de la destinée», un recueil de textes dans lequel il se livre à un dialogue avec lui-même.
Comment vous présenteriez-vous ?
Je ne vous ferai pas le cliché du jeune homme qui a toujours rêvé de faire du cinéma. Le cinéma est venu à moi dans une période où je commençais à faire de la littérature. En 2012, j’ai rencontré par hasard Abdel Aziz Boye, le fondateur de Ciné-Banlieue. Je partais au stade pour voir le match du Sénégal. J’ai vu, en passant devant une maison, un écriteau sur lequel il était griffonné «Silence ça tourne». Je me suis rapproché p r u d e m m e n t . Quand il a senti que quelqu’un regardait la cour par l’entrebâillement de la porte, il est venu, m’a invité à rentrer. Il m’a «forcé» à assister à son cours. Depuis, je n’ai jamais quitté le cinéma et le cinéma ne m’a jamais quitté. Evidemment, j’ai appris là-bas les bases de l’écriture du scénario et de la réalisation, l’histoire et les métiers du cinéma. Mais, c’est en 2017 que les choses ont changé. J’ai rencontré Amath Ndiaye, réalisateur et formateur. Pour faire simple, j’avais un scénario sur lequel je bossais depuis 2 ans. Il l’a lu et m’a dit que c’était trop littéraire (d’ailleurs, on en rigole toujours). Mais il m’a pris sous son aile, m’a intégré dans son studio, Obelus film & animations studio. En 2017, alors que ma plus grande expérience de plateau c’était en tant que décoaccessoiriste, il m’a fait assistant-réalisateur pour son film Maty (que je considère jusque-là comme le meilleur film de notre cinéma). Tout est parti de là. En 2018, il a encadré et assisté le tournage de mon 1er film, Wuutu. La même année, j’ai quitté le Sénégal pour m’installer en France. J’ai traversé une longue période durant laquelle j’ai eu un blues artistique énorme. Je me suis éloigné un peu du cinéma et des plateaux. La cause ? L’éloignement, le changement… ? Toujours est-il que le cinéma ne m’avait jamais paru si loin. J’ai raccroché. Je suis retourné à la littérature. Ce n’est qu’en fin 2021 que j’ai renoué avec le cinéma, en réalisant Baby Blues.
De quoi parle votre film, Baby Blues ?
L’histoire du film pourrait être présentée de la sorte : un couple apprend au bout de 26 semaines de grossesse que le cœur de leur bébé s’est arrêté de battre. Le film est une immersion dans l’intimité de ce couple, dans un huis-clos total, pour saisir les clivages, divergences, conflits au sein de la maison. Le contexte ayant prévalu au film est complexe. En 2020, ma bellesœur avec qui j’étais très proche, est décédée après son a c c o u c h e m e n t. C’est ce malheureux évènement qui m’a ramené au cinéma. Car après son décès, j’ai traversé une période assez compliquée. Une sorte de blanc total dans ma vie. C’est comme si le jour de son décès, je me suis endormi, en me disant naïvement «demain, tu te réveilleras, rien ne se sera passé». Souvent, la critique voit le film comme une histoire de déni (de la femme) et de lâcheté (du mari) ou d’espoir perdu (cet enfant destiné probablement à mourir). Peut-être, ont-ils raison parce que toutes ces émotions m’ont habité après son décès. C’est pourquoi, pendant l’écriture du scénario, cloitré à la maison, coupé de l’extérieur, je me suis battu pour amener le film à l’usure, qu’au bout de l’histoire, la personne appelée à mourir ou pas, ne soit pas ma belle-sœur. Je ne voulais pas la voir mourir une deuxième fois… Le film est donc écrit à l’envers. Dans l’histoire, c’est l’espoir de faire un enfant qui s’éteint. Techniquement, il fallait amener quelque chose de nouveau, travailler sur l’esthétique, les ambiances visuelles et sonores pour arriver à contourner des écueils classiques comme «je fais un film pour… ». Un scénario prêt, un découpage solide, des intentions artistiques claires, c’est tout ce qu’il faut. Le reste appartient à la ruse de l’artiste et ça c’est du secret de laboratoire ! Voyezvous, un film s’écrit tout seul. Il se nourrit des influences de ceux qui le portent. J’ai eu la chance, pendant la gestation du film, de rencontrer les personnes qu’il fallait. A l’issu de chaque projection, on me parle du jeu d’acteurs, de la musique, du cadrage, de la chef-operie. Si un tel genre existe, le film pourrait être classé comme une œuvre de «compagnonnage». Pendant un an, on a tissé des liens, des amitiés, avec les acteurs et les techniciens. Cette proximité a grandement servi le film. J’en profite pour rendre hommage à mes deux magnifiques interprètes, Marième N’diaye et Lassana Lestin, ainsi que tous mes techniciens, au premier rang Massène Yacine Sène (chef-op, assistant-réa, monteur, producteur du film par ailleurs) et Mouhamadou Sarr (qui a fait la prise de son, le mixage, le sound design), Adam Boukalea (le classique de la bande, cadreur). Je n’oublie pas Stéfanie Sylla pour la belle musique originale qu’elle a composée pour le film et tous les amis qui ont apporté de leurs services et leurs forces. Personne n’a demandé un rond pour participer à l’aventure. Nous y étions tous avec le cœur et les tripes.
Qu’est-ce qui vous inspire au cinéma ?
Le cinéma est un jeu, mais un jeu qui en vaut la chandelle. C’est un outil puissant qui peut bousculer certaines de nos certitudes et/ou de nos incertitudes. Soit. C’est un jeu qui n’admet pas l’amateurisme. C’est un jeu sérieux ! Ma grand-mère, Maty Fatim, était une grande conteuse. Le soir, avec tous les jeunes du quartier, on se regroupait sous le manguier, l’écouter nous conter des histoires de chez nous. Je suis encore nostalgique de cette époque où dans sa voix, un vaudeville ne valait pas moins qu’une grande histoire politique. Je pense être de cette souche. Tout le monde a envie de filmer les grands mouvements de la vie humaine. Et souvent, on oublie que de tels mouvements, quelle que soit leur portée, prennent forme dans nos petits quartiers. Le cinéma me permet de revêtir le costume du conteur pour redonner une voix, une âme, à ces petites histoires.
Vous semblez avoir un lien privilégié avec Djibril Diop Mambety…
Djibril et moi avons des liens très profonds. Parfois, je me surprends à me redécouvrir à travers ses yeux, sa voix, son écriture. Je vais raconter quelque chose de surprenant : à l’âge de 15 ans, j’ai rêvé que j’étais à Saraba, assis chez ma grand-mère, Maam Maty, buvant du thé au romarin au bord d’une falaise. Une grande silhouette, tout de noir vêtue, vient à moi. Elle m’a pris par la main et m’a entraîné à la pointe du rocher. Il m’a invité à basculer dans le grand vide avec lui. Il ne m’a pas laissé réfléchir et m’a entraîné avec lui dans sa chute. Quand, plus tard, après avoir regardé Touki Bouki avec ma grand-mère à Thiès, et qu’on ait affiché la photo du réalisateur, elle me dit que celui qui a fait le film est un cousin de la famille. J’avais en face de moi le visage de l’homme de la falaise. J’ai compris que, il y a 1000 ans, tout ceci avait eu lieu. J’étais déjà de l’autre côté de la falaise. Le cinéma, c’était l’œil de l’autre Diop. J’étais le grand-père avant d’être le petit-fils et vice-versa. Le lien, il a été mystique avant d’être artistique, 1000 ans plutôt.
Des projets dans le futur ?
Regarder des films, boire du café (rires !) Plus sérieusement, le troisième film est sur le banc d’écriture. Il est en développement avancé. C’est un courtmétrage. Il y a encore, sur le plan technique et artistique, beaucoup de choses à asseoir. Peut-être, à cette seule condition, je passerais au long. Mais en attendant, on continue avec l’équipe, la distribution du film. Depuis fin 2021, le film est présent sur une quinzaine de catalogues de festivals à travers le monde. Il a récemment eu la mention du Jury au Festival de Louxor, en Egypte. C’est gratifiant. Ça fait partie du jeu. Le plus important, c’est la passion et, un passionné, j’en suis un. J’ai regardé des films avant d’apprendre comment on en fait. Donc, tout ce qui compte c’est de continuer de regarder des films et d’en faire bien entendu, si possible… Ainsi à la fin du jeu, nous pourrons nous asseoir pour ensemble dire : «Vive le Cinéma.»
Par Serigne Ousmane BEYE
ET SI LES «AUTRES» REFUSAIENT LE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE ?
Dans tous les domaines, l’on peut se rendre compte que ces «autres» mettent des bâtons dans les roues du développement de l’Afrique.
Depuis plusieurs décennies, on épilogue sur le développement de l’Afrique. Certains penseurs sont allés jusqu’à dire que ce sont les Africains qui refusent le développement, l’on peut citer Axelle Kabou. Cette dernière est une sociologue camerounaise, auteure d’un livre intitulé : «Et si l’Afrique refusait le développement ?». C’est dire que même des intellectuels africains ont été formatés pour croire à cette théorie. Mais, il est bon de se poser la question autrement : «Et si ce sont les autres qui refusent le développement du continent ?». Enlevons nos «œillères» et posons la problématique ainsi : oui, l’on peut croire sans contredit, que certains milieux capitalistes veulent maintenir les Etats africains dans la servitude. Cela a toujours été leur doctrine, dans le sens où ils vont sauvegarder leurs intérêts. Dans tous les domaines, l’on peut se rendre compte que ces «autres» mettent des bâtons dans les roues du développement de l’Afrique.
La souveraineté monétaire
La problématique de la souveraineté monétaire est plus perceptible dans la zone franc, en Afrique francophone. De 1960, année des indépendances, à nos jours, la question monétaire n’est toujours pas réglée. Le cordon ombilical qui lie le franc Cfa à l’euro, via le trésor français, demeure le nœud du problème. Il est question, aujourd’hui, de sortir les réserves constituées par les banques centrales de la zone franc au niveau du trésor français, pour les déménager ailleurs. Ceci, sûrement pour faire croire à une certaine opinion, que le cordon ombilical dont on parle est définitivement coupé. Que nenni ! Il suffit de suivre le projet de mise en place de l’eco, la monnaie communautaire de la Cedeao, qui doit remplacer le franc Cfa, pour se rendre compte que les milieux capitalistes français comptent toujours avoir la mainmise sur les monnaies de leurs anciennes colonies. Comment peut-on comprendre que c’est le Président Macron, en compagnie du Président Ouattara, qui doit nous donner des orientations, nous indiquer la voie à prendre, jusqu’à vouloir nous imposer un chronogramme ? Certaines prises de position ne sont pas innocentes, elles ont tout leur sens, en d’autres termes la France tient toujours à contrôler notre monnaie. Mais, les milieux capitalistes français doivent savoir que les temps ont changé. L’opinion publique africaine a grandi et mûri, la jeunesse du continent joue le rôle de vigie. Les activistes portent le combat de la souveraineté monétaire, mieux, des hommes politiques prennent position, courageusement, et allant dans le sens de moins de dépendance, sans compter les acteurs des milieux universitaires. Par ailleurs, l’eco n’est pas seulement l’affaire des Etats membres de l’Umoa. L’eco, c’est au-delà de l’Umoa, il y a les Etats de la Zmoa (Zone monétaire ouest-africaine) ! Constituée par les autres Etats hors Umoa, que sont : Nigeria, Ghana, Liberia, Sierra-Léone, Guinée (Conakry), Gambie et Cap-Vert.
Alors, la France n’a rien à faire dans ce projet de mise en place de l’eco, le colonialisme est derrière nous, d’autant plus que les Etats de la Zmoa ne se laisseront pas faire. La perspective d’une souveraineté monétaire est irréversible dans les anciennes colonies françaises d’Afrique subsaharienne. Aucun pays ne peut se développer avec une monnaie qu’il ne maitrise pas et, qui plus est, représente quasiment un résidu monétaire d’une devise étrangère.
L’industrialisation de l’Afrique
La part de l’Afrique dans la valeur ajoutée manufacturière mondiale ne dépasse pas 2%. C’est un véritable paradoxe, si l’on sait tout le potentiel dont regorge le continent en ressources du sol, du sous-sol et de la mer. Ce niveau de sous-développement persistant, structurel, est dû principalement au déficit en infrastructures. Il est vrai qu’il y a des raisons objectives qui représentent des facteurs bloquants, telles que la taille des marchés ou la faiblesse du pouvoir d’achat des populations africaines. Cependant, il ne faut pas se mouvoir dans le fatalisme. Ces facteurs bloquants en question ne sont pas insurmontables. Mais, la véritable raison du déficit industriel de l’Afrique se trouve ailleurs. Les investisseurs qui viennent en Afrique misent principalement dans le sous-secteur extractif. Ils exploitent des ressources qu’ils expédient aussitôt et en l’état, dans leurs pays d’origine pour leur transformation en produits finis. Ces derniers sont ensuite mis sur le marché un peu partout à travers le monde, mais pas beaucoup en Afrique du fait de la faiblesse du pouvoir d’achat.
Cela a été dénoncé depuis longtemps par le Président Senghor quand il parlait souvent de la détérioration des termes de l’échange. Des économistes, comme Mactar Diouf et Samir Amin, l’ont aussi dénoncé en parlant d’échange inégal.
Comme nous le voyons, l’Afrique a besoin de capitaux orientés vers l’industrie manufacturière, l’industrie de transformation. La transformation de nos ressources sur place, avec la création de Pme/Pmi, doit-être la seule option. C’est cette option qui permet la création de richesses et d’emplois, parce qu’exploitant toutes les chaînes de valeur.
Récemment, le Président de la junte guinéenne, le Colonel Doumbouya, a convoqué certains représentants de compagnies minières basées en Guinée. L’objet de la rencontre était de leur signifier que dorénavant, ils devront construire des raffineries d’alumine. Cette volonté du Colonel Doumbouya va dans le sens de la transformation de tout ou une partie des ressources tirées du sol ou du sous-sol guinéen. Cette démarche participe dans la création de valeur ajoutée et d’emplois, principalement dans le secteur bauxitique. Le Président Ali Bongo, du Gabon, avait pris des mesures allant dans le même sens, il y a quelques années, dans l’exploitation du bois. Il avait demandé que le bois soit transformé sur place, au Gabon, pour créer de la valeur et des emplois.
Pour revenir au déficit d’infrastructures, nous écrivions au lendemain de l’alternance en l’an 2000, dans le journal Canal info, un article intitulé : «Pour un investissement massif dans les infrastructures». Cet article était principalement destiné au nouvel élu, en l’occurrence le Président Abdoulaye Wade. Les infrastructures constituent le fondement d’une économie. Malheureusement, le problème en Afrique c’est le manque d’infrastructures dans tous les secteurs. Il y a déficit d’infrastructures dans les secteurs des transports, des télécommunications, énergétique et dans bien d’autres. Cependant, il faut saluer les efforts fournis pour résorber le gap du déficit en infrastructures, comme c’est le cas au Sénégal, dans le cadre du Plan Sénégal émergent (Pse). Pendant plus de 60 ans, nous recevions l’aide au développement, qu’elle soit bilatérale ou multilatérale, sans compter l’accompagnement des institutions de Bretton Woods. Cela n’a pas fait bouger les lignes comme il se devrait. On dirait qu’il y a une main invisible qui retient l’Afrique, pour l’empêcher de bouger. Au demeurant, il faut changer les mentalités d’une bonne frange de la population, par l’éducation, la formation, l’information et la communication. Beaucoup de nos concitoyens se plaisent dans l’économie de pauvreté. Ils ne veulent pas aller de l’avant, tu leur amènes le Ter, le Brt, des autoroutes, des hôpitaux, ils n’en veulent pas. Leur préférence est dans le conservatisme, ils vont continuer à emprunter les cars rapides et autres Ndiaga Ndiaye, à utiliser les sentiers et aller voir le guérisseur.
La transition écologique
L’objectif premier de la Cop26, qui s’est récemment tenue à Glasgow en Ecosse, est de définir des moyens, pour chaque pays, de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Tout le monde est d’accord, pour trouver des solutions afin de ralentir le rythme effréné du changement climatique, qui a un impact négatif sur l’environnement. Cependant, certaines décisions de la Cop26 n’agréent pas tout le monde. C’est le cas du Président Macky Sall, qui s’est fermement opposé à l’arrêt du financement de l’extraction des énergies fossiles. L’Inde et la Chine ont refusé de s’engager sur une sortie du charbon lors du Pacte de Glasgow.
Le Président Macky Sall a parfaitement raison d’adopter une position aussi courageuse. Les pollueurs, on les connait, et ils se reconnaissent. Pendant des siècles, les pays industrialisés ont utilisé les énergies fossiles, particulièrement le charbon, pour développer leurs industries. Ce sont ces pays qui ont émis le plus de gaz à effet de serre, ce qui du reste a détruit progressivement la couche d’ozone et a dérèglé, par la même occasion, le climat. Alors, ils se sont développés, mais ils ne veulent pas que les autres se développent. Pour rappel, la part de l’Afrique dans la valeur ajoutée manufacturière mondiale ne dépasse pas 2%. Corrélativement, la part de l’Afrique dans l’émission de gaz à effet de serre doit être minime.
Pour ce qui concerne le Sénégal, c’est justement au moment où nous avons découvert du gaz et du pétrole, qui sont des énergies fossiles, que ces décisions ont été adoptées par la Cop26. Les pays industrialisés doivent s’engager à arrêter d’utiliser les énergies fossiles, d’autant plus qu’ils maîtrisent parfaitement les technologies liées aux énergies propres et renouvelables, telles que l’énergie solaire, l’éolienne, l’hydraulique et le nucléaire. Ils peuvent s’y engager, d’autant plus qu’ils promeuvent une politique de décroissance économique, dans le cadre de l’économie verte. Pour trouver un consensus, on peut fixer un moratoire aux pays en développement, en les laissant utiliser les énergies fossiles sur une période de 30 ans pour, à terme, arrêter définitivement leur utilisation. Cela permettra à ces pays d’assurer leur développement, tout en se préparant à l’arrêt définitif de l’utilisation des énergies fossiles au terme du moratoire.
La nécessité d’un Etat fédéral en Afrique
Les Etats nains ne peuvent prospérer, disait le professeur Cheikh Anta Diop. En panafricaniste convaincu, mais en véritable scientifique, le professeur avait très tôt compris que le salut de l’Afrique repose sur le fédéralisme et non sur la balkanisation.
Avec l’intégration, quelle que soit la forme, l’Afrique aurait beaucoup à gagner, par exemple un marché aussi grand que le marché européen, américain ou autre. Par ailleurs, ce sont surtout les perspectives de mutualisation et de rationalisation des ressources humaines, financières, matérielles et autres, dans le cadre des politiques publiques, que l’Afrique pourrait s’en sortir. C’est l’union qui fait la force, et cela devrait faciliter par exemple à l’Afrique d’avoir un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies en tant que membre permanent. Les avantages d’un Etat fédéral se ressentiront beaucoup plus sur le plan économique. L’Afrique se fera alors beaucoup plus respecter et quiconque n’osera se mettre devant elle pour freiner son développement.
L’Afrique n’est pas mal partie, l’Afrique ne refuse pas le développement. Au contraire, ce sont les «Autres» qui refusent le développement de l’Afrique. Malgré tous les obstacles, toutes les contraintes, les filles et fils d’Afrique les surmonteront, pour prendre résolument le chemin du développement. L’avenir du monde est en Afrique.
Serigne Ousmane BEYE
Professeur d’économie
Secrétaire national aux études et à la prospective Du Parti Socialiste du Sénégal beyeouse@live.
PLUS DE 100 TONNES DE LÉGUMES ET DE CÉRÉALES RECOLTEES AU DAC DE LOUGA
Au total, 100 tonnes de légumes et de céréales ont été récoltées dans le Domaine agricole communautaire (DAC) de Keur Momar Sarr (Louga, nord), depuis le lancement de ses activités en juillet dernier
Keur Momar Sarr (Louga), 22 avr (APS) - Au total, 100 tonnes de légumes et de céréales ont été récoltées dans le Domaine agricole communautaire (DAC) de Keur Momar Sarr (Louga, nord), depuis le lancement de ses activités en juillet dernier, a annoncé, vendredi, le ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall.
S’exprimant lors d’une visite, Mme Tall a ajouté que 800 tonnes d’oignons sont également attendues.
"La production s’est accélérée au niveau du DAC depuis son démarrage en juillet. Depuis, nous avons pu récolter 100 tonnes de légumes et céréales. Et les perspectives sont bonnes", a-t-elle dit, deux semaines après le démarrage des activités de récoltes.
Elle s’est dite satisfaite du niveau d’avancement des activités et des résultats enregistrés. ’’Ce qui veut dire que les investissements faits ici sont en train de donner leur fruit’’, selon elle.
"L’oignon a été produit sur une superficie de 25 ha. Le rendement à l’hectare va tourner entre 20 et 45 tonnes. Nous avons différentes variétés d’oignon. Des variétés hybrides très performantes capables de produire des rendements records’’, a expliqué le chargé de l’irrigation et des cultures au DAC, Pape Adama Diouf.
Le DAC de Keur Momar Sarr a été inauguré en juillet dernier par le président de la République, Macky Sall. Il est érigé sur une superficie de 5000 ha et financé par l’Etat du Sénégal à hauteur de 6,2 milliards de francs CFA.
Actuellement, ce sont près de 100 personnes qui travaillent dans les différents services du DAC.
La ministre de la Jeunesse a rappelé que toute la production agricole trouve directement un acquéreur dans les différents marchés ciblés.
’’Les produits sont conservés pour une longue durée. Tout ce qui est produit est vendu sur le marché conformément à la panification des DAC’’, a-t-elle dit.
La ministre de la Jeunesse a ainsi annoncé l’extension de la production à travers une convention signée avec la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (DER) et le Fonds de financement de la formation professionnelle et technique (3FTP) pour former et financer les groupements agricoles et des entrepreneurs.
Concernant les activités animalières du DAC, Néné Fatoumata Tall a affirmé que "la situation de l’élevage n’est pas pareille à celle de l’agriculture au niveau du DAC’’. Elle a rassuré que des pistes sont en train d’être étudiées pour son amélioration.
La ministre s’est également entretenue avec les ouvriers agricoles. Ces derniers ont réclamé une augmentation de la main-d’œuvre, l’assouplissement des conditions de travail et l’amélioration des rapports de travail avec leurs superviseurs.
"Nous avons écouté les jeunes et les femmes qui travaillent ici. Nous avions déjà pensé à leurs doléances. Nous en sommes à notre première expérience et nous allons multiplier les efforts pour répondre à leurs doléances et aussi fructifier les investissements faits dans ce DAC’’, a-t-elle promis.
7H SANS ORDONNANCES
C’est un vendredi pas comme les autres. Le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal (Spps) a observé une grève générale de 8h à 15h, en baissant leurs rideaux, en guise de soutien à Aïcha Goundiam Mbodji
La grève lancée hier par le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal (Spps) pour soutenir Dr Aïcha Goundiam Mbodji, propriétaire de la Grande pharmacie dakaroise, a exaspéré plusieurs malades. De 8h à 15h, ils ont valsé entre de nombreuses officines, frappés par les urgences mais privés de médicaments.
C’est un vendredi pas comme les autres. Le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal (Spps) a observé une grève générale de 8h à 15h, en baissant leurs rideaux, en guise de soutien à Aïcha Goundiam Mbodji, propriétaire de la Grande pharmacie dakaroise depuis 40 ans, poussée à la démission. A la pharmacie Front de terre, vers 12h, un groupe d’élèves occupent les marches. La quiétude inhabituelle des lieux est frappante. «Il y a certains qui ne sont pas au courant de la grève. C’est sur place qu’ils ont été informés de la situation par le vigile qui est à côté», explique l’un d’eux. A la pharmacie Thierno Tyléré de GrandYoff, le mot d’ordre est aussi respecté comme le montre l’avis du Spps affiché sur le mur, entre les deux portes, au niveau de la petite fenêtre : «Grève des pharmaciens ce vendredi 22 avril 2022 de 8h à 15h pour le rétablissement des droits de Dr Mbodji, pharmacienne titulaire de la Grande pharmacie dakaroise depuis 40 ans.»
De Castors en passant par Dieupeul, Derklé et jusqu’à Liberté 5, Liberté 6, le mot d’ordre de grève du Spps a été suivi par les pharmaciens. Leurs portes étaient fermées. On ne pouvait trouver que les vigiles sur les lieux. A la pharmacie «La Miséricorde» de Derklé, la grève est également observée. Une dame d’une trentaine d’années, qui préfère taire son nom, vient expressément d’une clinique pour acheter son ordonnance. Mais, elle s’est retrouvée en face d’une porte fermée. Elle soutient qu’elle n’avait pas eu écho de ce mot d’ordre de grève. «Je viens de l’autre pharmacie mais elle n’a pas ouvert. Ils sont en grève, tous les pharmaciens. C’est dangereux. Si les gens sont malades, comment ils vont faire ?», a-t-elle demandé. Elle a ajouté qu’il fallait au moins laisser une pharmacie de garde dans chaque quartier. «Mais fermer toutes les pharmacies et dire qu’on est en grève, c’est de l’irresponsabilité. Un taximan peut aller en grève, pas de problème les gens vont se débrouiller mais les pharmaciens, c’est une catastrophe», a-t-elle déploré. Les pharmacies «El Hadji Ibrahima Niass», «Bagdad Khar Yalla», «Diaraaf Mbor Ndoye» et «Madiba» avaient baissé leurs rideaux de fer.
A 500m de la pharmacie «La Miséricorde», se trouvent d’autres officines. Parmi elles, il y a la pharmacie Diaraaf Mbor Ndoye, qui a baissé aussi ses rideaux. C’est le calme plat. Vêtu d’une tenue bleue, casquette sur la tête, un vigile informe les clients : «Qu’est-ce que vous voulez ? On est en grève.» «Depuis ce matin, des gens viennent ic,i mais on leur dit de repasser vers 15h», précise-t-il.
Choqué par ce mouvement, un homme ne cache pas sa colère : «Au nom de Dieu, tous les scenarios sont possibles. Tout le monde peut aller en grève sauf le secteur de la santé. 2h de temps même c’est trop, alors je ne parle même pas de 8h. On doit revoir le système et les raisons qui les ont poussés à aller en grève, afin que pareille situation ne puisse plus se reproduire dans ce pays.»
Un homme renchérit : «Personne ne peut tolérer, dans une capitale comme Dakar, avec combien de millions d’habitants, que toutes les pharmacies soient fermées.» Selon Dr Assane Diop, président du Syndicat des pharmaciens, la grève a été respectée à 90% dans les 14 régions du Sénégal.
BAISSE DES EFFECTIFS DES SÉRIES SCIENTIFIQUES A KAOLACK
La part des effectifs des séries scientifiques a connu une baisse à Kaolack (centre) passant de 22,57% en 2020 à 20% en 2021, soit un écart de trois points, a déploré, vendredi, l’Inspecteur d’académie, Siaka Goudiaby.
Kaolack, 22 avr (APS) - La part des effectifs des séries scientifiques a connu une baisse à Kaolack (centre) passant de 22,57% en 2020 à 20% en 2021, soit un écart de trois points, a déploré, vendredi, l’Inspecteur d’académie, Siaka Goudiaby.
"Dans la région de Kaolack, pour ce qui est des filières mathématiques et scientifiques, nous avons noté la faiblesse des effectifs. En 2021, la part des effectifs inscrits dans les séries scientifiques du secondaire général a connu une légère baisse passant de 22,7% à 20%, soit un écart de trois points", a déclaré M. Goudiaby lors de la revue régionale décentralisée dans le secteur de l’éducation.
Cette rencontre présidée par le gouverneur Alioune Badara Mbengue a enregistré la présence, entre autres, des parents d’élèves, des autorités administratives et des élus locaux.
"Seuls 23 élèves ont été,en 2021, candidats au baccalauréat S1 sur un total de plus de 12.000 candidats", a rappelé Goudiaby.
A Kaolack, ’’il y a une réticence des élèves à embrasser les séries scientifiques", a t-il expliqué.
Aussi, a t-il ajouté, ’’c’est parce nous avons à Kaolack peu de professeurs de mathématiques qualifiés’’.
"Les professeurs qui sont qualifiés pour enseigner ces matières scientifiques ne sont pas très nombreux dans la région de Kaolack. Ce qui fait que ça pose un problème d’encadrement et de suivi des élèves" a dit l’IA de kaolack.
Selon lui, "le manque de professeurs pose un problème dans le déploiement en termes de création, d’ouverture des filières scientifiques et mathématiques’’.
Siaka Goudiaby a rassuré que des initiatives pour pallier ces difficultés seront prises pour, dit-il, booster les séries scientifiques à Kaolack.
’’Nous allons mettre en place avec des partenaires un projet qui va consister à détecter d’une façon précoce les talents scientifiques ou mathématiques", a promis l’IA de kaolack.
Siaka Goudiaby a également fait observer que les effectifs sont faibles dans l’enseignement technique et la formation professionnelle
"Dans l’enseignement technique et la formation professionnelle, il y a également une faiblesse des effectifs car c’est souvent en seconde intention que les élèves ou les parents optent pour cette filière", a fait savoir M. Goudiaby.
Cela, a t-il ajouté, "peut aussi s’expliquer par le fait qu’il ya la faiblesse du réseau des structures d’enseignement technique et de formation professionnelle".
’’Dans toute la région de Kaolack, nous n’avons que cinq centres de formation professionnelle", a encore déploré Siaka Goudiaby.
Il a promis une sensibilisation pour montrer la pertinence et les enjeux qui sont attachés à un bon système de formation professionnelle et technique.
"Nous allons davantage informer les populations sur l’utilité de cette filière", a t-il dit.
’’Nous avons des indicateurs qui ont positivement évolué en comparaison à la référence 2020", a salué l’IA de kaolack.
Il a annoncé que ’’le taux brut de scolarisation a positivement évolué à Kaolack (8% en 2020 et 10% en 2021) même si à ce niveau nous sommes encore en retard au niveau de la préscolarisation".
Selon lui, "si Kaolack est aujourd’hui l’une des régions la plus faiblement préscolarisée c’est parce que l’enseignement religieux y est fortement développé".
"Il y a aussi une certaine réticence des parents à envoyer leurs enfants dans le préscolaire", a encore expliqué Goudiaby.
Il a souligné que les taux de redoublement sont en train de baisser de façon "drastique".
Le gouverneur Alioune Badara Mbengue a salué "les efforts consentis’’ par l’Inspection d’académie qui, selon lui, a obtenu des ’’résultats satisfaisants’’ en 2021.
Par Mohamed GUEYE
ENTENTE CRIMINELLE CONTRE LA SANTÉ
Aucun décompte, aucun bilan humain de ces dernières journées de grève hospitalière ne sera fait. Au-delà de l’émotion, il serait temps d'accorder à notre système de santé la même attention que celle dédiée, par exemple, aux questions de mobilité
Aucun décompte, aucun bilan humain de ces journées ne sera fait. Ou même si, dans l’improbable, il était fait, personne ne voudrait le rendre public.
Trois jours durant, toutes les formations hospitalières publiques sont restées fermées. Et même là où on était censés assurer le service public, on entrevoyait à peine une blouse blanche, bien pressée de faire remarquer que «tout le monde est en grève».
Cette situation de paralysie de l’hôpital public est née de l’inculpation de quatre sages-femmes de l’hôpital de Louga, à la suite du décès, dans des souffrances, de Mme Astou Sokhna. Leurs collègues, à travers tout le pays, se sont solidarisées et ont décrété un mot d’ordre de grève, porté par tout le corps médical. Car hier, les pharmaciens se sont engouffrés dans la brèche.
Le mot d’ordre des sages-femmes du Sénégal était terrible de cynisme : «Journée sans accouchement.» Comme un avertissement à toutes ces femmes dont les grossesses sont arrivées à terme et qui n’auraient d’autre recours que les services publics de santé.
Sous le prétexte de se sentir menacés pour avoir fait leur travail, les personnels de la santé, sous l’égide de leurs syndicats, ont voulu ainsi frapper un grand coup en attirant l’attention de l’opinion. On pourrait ajouter, quitte pour cela, à faire d’autres victimes comme Astou Sokhna, telles que l’on en a recensées à certains endroits du pays. Car ceux qui pâtissent des carences des services de santé dans ce pays, ce n’est pas le petit nombre de personnes ayant les moyens de se diriger dans les cabinets médicaux privés et les cliniques privées appartenant, pour une bonne partie, à des médecins et professeurs d’université, payés par l’Etat.
La peine et les souffrances des nombreux malades ordinaires ne suscitent, chez ces gens et leurs semblables, qu’haussement d’épaules. La preuve en est donnée par l’indifférence qu’a rencontrée le mouvement de grève dans les hôpitaux. Le chef de l’Etat n’a pas jugé nécessaire, avant de s’embarquer pour Djeddah, de décréter la réquisition de certains fonctionnaires. Il n’a d’ailleurs eu aucun mot là-dessus. Son ministre de la Santé en a à peine fait mention au cours d’une émission à la télévision. Et c’était pour rappeler, comme son chef, les efforts déjà fournis par l’Etat en termes de construction et d’équipements des hôpitaux.
Aussi bien les pouvoirs publics que les médecins, les sages-femmes et pharmaciens auraient pu être poursuivis pour association de malfaiteurs ou entente pour commettre d’un crime. Comme nous le disions à l’entame de cette réflexion, aucun décompte ne sera fait des malades qui seraient morts ou dont les cas se seraient aggravés faute d’avoir été secourus du fait de cette grève. C’est vrai que dans certains postes de santé, des femmes ont été «secourues par humanité» et que des malades ont pu être pris en charge dans les centres militaires de santé, dans des camps militaires. Pour ceux-là, combien n’ont pas eu cette opportunité ? Le plus choquant est que tout le monde va faire, à la fin, comme si de rien n’était.
Après la grève, la vie va reprendre son cours normal. Jusqu’au prochain incident, aux prochaines tragédies et à l’émotion qu’elles vont susciter. Et ainsi de suite. Il est plus que temps d’en finir. On ne peut pas toujours cacher les problèmes sous le tapis, en espérant les laisser à nos successeurs. Si on peut remercier et féliciter le Président Macky Sall d’avoir pu construire plus d’hôpitaux que chacun de ses prédécesseurs, on a également le droit de ne pas accepter le sort qui est réservé à Le Dantec, où les médecins qui y servent ont dernièrement attiré l’attention de manière dramatique. C’est dire qu’au-delà de l’émotion, il serait temps que l’on accorde à notre système de santé la même attention que celle qui est dédiée, par exemple, aux questions de mobilité.
LE PDS ANTICIPE LE SYNDROME DE 2017
Chat échaudé craint l’eau froide. Ce dicton semble motiver la décision du Parti démocratique sénégalais (Pds) de mettre en place son directoire de campagne en perspective des élections législatives du 31 juillet.
Chat échaudé craint l’eau froide. Ce dicton semble motiver la décision du Parti démocratique sénégalais (Pds) de mettre en place son directoire de campagne en perspective des élections législatives du 31 juillet.
La décision administrative 099/Sgn/Pds/2022, portant installation et composition du directoire de campagne du Pds, du Secrétaire général, Me Abdoulaye Wade, prise hier, apparait comme une préparation à toutes les éventualités quant à la participation de la formation libérale à ce scrutin.
Pas nés de la dernière pluie, les Libéraux vont certainement se souvenir qu’en 2017, l’idée d’une alliance pour une liste unique de l’opposition avait volé en éclats à la dernière minute entre Pds, Rewmi, Bokk gis gis, Taxawu Senegaal, Grand parti, Bess du niak, Fsd-Bj, Tekki, Aj-Pads et Ldr-Yeesal. La dispersion va accoucher de trois coalitions : Manko Wattu Senegaal (Pds, Bokk gis gis, Tekki, Aj-Pads), Manko Taxawu Senegaal (Taxawu Senegaal, Rewmi, Grand parti, Fsd-Bj) et Ldr-Yeesal de Modou Diagne avait créé Manko yeesal.
A l’époque, Me Abdoulaye Wade était obligé de revenir de Versailles pour conduire la liste de Manko Wattu Senegaal. Au même moment, Idrissa Seck, Malick Gakou et Cheikh Bamba Dièye misaient sur Khalifa Sall, tête de liste depuis la prison de Rebeuss à cause de son emprisonnement dû à sa gestion de la caisse d’avance de la Ville de Dakar. A moins de deux semaines du dépôt des listes de candidature prévu du 3 au 8 mai, une liste unique de l’opposition semble impossible.
En effet, à l’heure actuelle, toutes les entités de l’opposition sont en train de s’affairer pour la collecte de parrainages. Si Boubacar Camara, de la coalition Tabax jotna, et la coalition Gox yu bess plaident pour une liste unique, sa réalisation semble relever de l’utopie.
Au Pds comme au sein de Yewwi askan wi (Yaw), des responsables joints hier dans la soirée, reconnaissent des contacts mais ne croient pas à la possibilité d’une liste unique. Au-delà, les batailles d’ego et les conditions de la formation de Yaw demeurent des obstacles. Même si en politique, le mot «jamais» est banni du vocabulaire.