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9 septembre 2025
LE GOUVERNEMENT A FINALEMENT CAPITULÉ SUR LA HAUSSE DES PRIX
Face à la défiance de l’Unacois, la principale organisation de commerçants, les soldats des prix bas se sont finalement enlisés dans la guerre des prix où ils ont montré leurs limites
Courant mars 2022, le président de la République Macky Sall avait décidé, lors d’un Conseil des ministres, de baisser les prix des denrées de première nécessité comme l’huile, le sucre et le riz. Pour faire appliquer immédiatement cette mesure socialement populaire, le ministère du Commerce avait déployé sur le terrain ses bataillons de contrôleurs des prix pour traquer les boutiquiers et autres commerçants véreux. Face à la défiance de l’Unacois, la principale organisation de commerçants, les soldats des prix bas se sont finalement enlisés dans la guerre des prix où ils ont montré leurs limites. Au finish, le gouvernement de Macky Sall a capitulé laissant ainsi pourrir la situation de la hausse généralisée des prix des denrées de première nécessité.
Dans les tous les domaines d’activité, les prix des produits a atteint un niveau record au Sénégal. Mais le secteur de l’agroalimentaire est le plus impacté avec des hausses sans précédent sur les prix de l’huile, du sucre, du riz, du lait etc. Sans oublier les produits de conserve tels que les lentilles, moutarde, les haricots en pots ou en bocaux, le concentré de tomate, les olives et autres pâtes alimentaires dont les prix sont passé du simple au double. Ne nous parlez surtout pas de la guerre ukrainienne ! Car, bien avant cette guerre Russie-Ukraine, qui est venue aggraver la spéculation et la hausse des prix, les commerçants et boutiquiers sénégalais avaient déjà fait flamber les prix des denrées de première nécessité (riz, huile, lait, sucre, farine etc.). D’ailleurs, cette flambée des prix avait poussé le président de la République Macky Sall à prendre des mesures visant à faire baisser les prix de l’huile, du riz et du sucre. Ou, à tout le moins, à les stabiliser à leur niveau antérieur. C’était lors d’un Conseil des ministres.
A l’entame de sa communication ce jour-là, le chef de l’Etat avait rappelé au gouvernement son souci permanent de soulager durablement les ménages sénégalais face à la hausse des prix des denrées de première nécessité. De bonnes mesures que les citoyens « gorgorlous » avaient beaucoup appréciées bien que les baisses annoncées étaient légères. Mais c’était toujours bon à prendre en ces temps de crise ! Et même si la mesure présidentielle était qualifiée de bluff tarifaire, elle demeurait salutaire. Pour preuve, le kilo de sucre en poudre, qui coûtait 625 cfa, passait sur décision de Macky Sall à 600 cfa soit une baisse de 25 cfa/kg. Quant au litre d’huile, son prix passait de 1200 CFA à 1100 cfa soit une baisse de 100 cfa. De même, le riz brisé non parfumé, qui coûtait 15.000 cfa le sac de 50 kg devait se vendre à partir du mois de mars à 13.750 cfa soit une baisse de 25 cfa/kg. Et pour montrer que la paix sociale n’avait pas de prix, le président Macky Sall avait décidé d’allouer une subvention de 32 cfa sur le kilogramme de riz paddy. Ce qui portait le prix au producteur à 162 cfa, le but visé étant d’encourager et de soutenir la production locale de riz. Hélas, malgré l’arrêté ministériel fixant les prix et le folklore médiatique autour du concept « bon prix/juste prix », la réalité du terrain demeurait très têtue. Car, les boutiquiers et commerçants, par souci du gain, refusaient d’appliquer les nouveaux tarifs.
Pour prouver leur refus, leur témérité et leur inflexibilité face à l’application des nouveaux tarifs, ils avaient fait flamber de plus belle les prix du sucre, de l’huile et du riz. Par exemple en ce mois de juillet 2022, le litre d’huile (bouteille) passe de 1.200 cfa à… 1.800 cfa ! Le kilo de sucre, qui se vendait à 650 cfa coûte désormais 850 cfa, le lait en poudre (sachet 400 g) varie entre 1.500 et 1.800 cfa alors qu’il ne coûtait que 1.150 cfa. Le riz, denrée de base pour l’alimentation des Sénégalais, n’en parlons pas ! Car le prix du kilo de toutes les variétés a connu une hausse exagérée. Pour soutenir les commerçants grossistes et autres boutiquiers détaillants dans le non-respect de la baisse des prix, l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois/Jappo) avait organisé une conférence pour inciter ses troupes à la désobéissance. « Appliquer l’arrêté du ministre du Commerce, c’est vendre à perte ! Car il est impossible d’acheter la tonne de riz auprès de l’importateur à 262 000 cfa et la revendre à 264 500 cfa sans prendre en compte les frais de transport de 8000 cfa. Donc c’est inapplicable en l’état actuel ! » fulminait le directeur exécutif de l’Unacois-Jappo, Ousmane Sy Ndiaye, au lendemain de la notification de l’arrêté ministériel plafonnant les nouveaux tarifs de certaines denrées alimentaires.
La déroute !
Malgré la défiance des commerçants de l’Unacois, le ministre du Commerce, Mme Aminata Assome Diatta, avait fait déployer sur le terrain tous ses bataillons de contrôleurs des prix et unités de réserve « tarifaire » pour traquer les boutiquiers et autres commerçants véreux. En tout cas, les agents de la direction du Commerce intérieur multipliaient les opérations de répression dans les quartiers et marchés dans l’optique de veiller au respect des prix plafonnés. Les contrôleurs avaient exigé aux boutiquiers l’affichage des nouveaux tarifs. Malheureusement, cette anarchie des prix s’éternisait au grand malheur des consommateurs. Une anarchie soigneusement orchestrée par des commerçants et boutiquiers spéculateurs ayant pour unique prétexte « la guerre entre la Russie et l’Ukraine ». Aujourd’hui, ces « policiers » des prix en déroute ont finalement déserté le terrain après s’y être enlisés face à la détermination des commerçants véreux. En effet, chaque vendeur pratique des prix à sa propre guise sans être inquiété. Comme quoi, les mesures de baisse prises par le président Macky Sall ont été lamentablement « abrogées » par la vérité des prix. Ou alors la réalité du terrain telle qu’imposée par les commerçants spéculateurs qui dictent leur loi aux pauvres consommateurs laissés à eux-mêmes. D’où la posture d’impuissance des contrôleurs qui ont laissé libre-cours à la flambée des prix.
Une source autorisée de la Direction du Commerce intérieur jointe par « Le Témoin » tient d’abord à féliciter et à motiver les agents du Contrôle économique qui ont réalisé de belles opérations de saisies dans le sens de faire appliquer les nouveaux tarifs décidés par le gouvernement en mars dernier. « Malheureusement, la vérité des prix — ou, plutôt, la loi des commerçants — a fini par déjouer le plan social du gouvernement dans sa volonté de soulager les ménagères » se désole un des cadres de la Direction du commerce intérieur avant de rappeler l’effort exceptionnel consenti par le gouvernement en renonçant à des droits de douane et de tva de 97 milliards cfa pour atténuer le coût de la vie pour les Sénégalais. Le gouvernement qui s’est aussi saigné à blanc pour maintenir les prix de l’électricité et des autres hydrocarbures en les subventionnant à hauteur de 500 milliards de francs. Cela venant s’ajouter, bien sûr, aux 157 milliards F Cfa de soutien aux prix des denrées de premières nécessité (blé, sucre, huile, riz.). Sans compter les transferts monétaires de 43 milliards de frs au profit de 557.000 ménages qui ont reçu 80.000 frs pour chaque ménage. « Malgré toutes ces subventions et autres renonciations aux droits et taxes par l’Etat, la hausse des prix reste conséquente. Car tous les pays de la sous-région ont appliqué la vérité des prix sur tous les produits à savoir le ciment, l’essence, les denrées alimentaires etc. Une situation aggravée par la guerre en Ukraine après le Covid 19. Sans oublier une conjoncture économique défavorable. Donc la seule solution pour éviter ce genre de flambée à l’avenir, c’est de travailler à la disponibilité des produits de base et changer de modes de production et de consommation. C’est-à-dire produire plus et mieux, consommer local tout en boostant les productions de riz surtout avec la subvention de 162 cfa/kilo sur le paddy etc. » indique cette source autorisée du ministère du Commerce. Au-delà de la hausse des prix de denrées de première nécessité, il est fortement probable qu’il y ait d’autres augmentations spectaculaires sur l’électricité et l’eau comme l’avait alerté le Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (Sutelec).
Sur le gas-oil aussi sans doute, toutes ces mesures devant intervenir après les élections législatives de la fin de ce mois et la formation d’un nouveau gouvernement. « Vous venez de constater une augmentation sur le prix du super. Et cela va certainement impacter sur le prix du kilowatt parce que nous, nous avons une production fossile à 80 %. Notre production du prix du kilowatt dépend en grande partie des importations en carburant. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, les Sénégalais doivent s’attendre désormais à une éventuelle hausse sur le prix de l’électricité » avait prédit M. Habib Aidara, secrétaire général du Sutelec. Souhaitons que l’histoire ne lui donnera pas raison après les élections législatives du 31 juillet prochain. Mais, comme nous n’en sommes pas encore arrivés là, force est de constater en attendant que le gouvernement a capitulé face à l’artillerie de la hausse exagérée des prix déployée par les boutiquiers et commerçants. Une artillerie plus puissante encore que celle de l’armée russe !
«NOUS SERRER LES COUDES POUR QUE LA VIOLENCE SOIT BANNIE DANS NOTRE ESPACE»
L’université Cheikh Anta Diop de Dakar veut éradiquer la violence constatée en son sein
L’université Cheikh Anta Diop de Dakar veut éradiquer la violence constatée en son sein. Pour son Recteur, Pr Ahmadou Aly Mbaye, les autorités, en collaboration avec les étudiants, vont se serrer les coudes pour que la violence soit bannie à l’UCAD.
Toutes les composantes de l’Université Cheikh Anta Diop se sont rétrouves lors d’une rencontre organisée par la Direction de l’Animation Culturelle et Scientifique (DACS), en collaboration avec la Direction de la Vie Universitaire et des Services à la Communauté (DVUSC), la Direction de la Communication (DIRCOM) et la Direction de la Gestion du Domaine Universitaire (DGDU). Au cours de cette rencontre, les participants ont discuté de la violence récurrente constatée au sein de ce temple du savoir.
Selon le Recteur Pr Ahmadou Aly Mbaye, le rectorat a voulu poursuivre le dialogue initié avec les étudiants et qui a donné de bons résultats. « Nous avons réuni les différentes composantes de l’UCAD, notamment les syndicats, les étudiants et les PATS, pour échanger sur la question de la violence et du rôle de l’étudiant dans l’espace universitaire. On a connu des violences ces derniers mois, mais les amicales globalement ont collaboré avec le Rectorat pour enrayer le problème au campus », a soutenu le Recteur Mbaye.
A l’en croire, ce qui s’est passé tout dernièrement au sein de l’espace universitaire est une intrusion politique. Il a fait part, lors de cette rencontre à laquelle ont participé les étudiants, de sa joie de voir les amicales, de concert avec le Rectorat, dénoncer ces actes de violence survenus à l’UCAD. « Nous allons nous serrer les coudes pour que la violence quelle que soit sa forme et de quel que bord qu’elle vienne soit bannie de notre espace, car elle n’a pas sa place ici. Notre politique de tolérance zéro est plus que jamais actuelle et nous sommes conscients que les risques sont là », a déclaré l’ancien doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG). Il a annoncé que les autorités universitaires et les étudiants sont déterminés à dire non à ceux qui veulent faire de la violence et faire de cet espace un lieu de turbulences, de règlements de comptes physiques et de contradictions.
Pour les solutions, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a prévu de mettre en place des moyens usuels pour contrecarrer les faiseurs de troubles, car, selon Pr Amadou Aly Mbaye, l’université est un grand espace. S’agissant toujours des récentes actes de violences, le Recteur a assuré que les auteurs, s’ils sont identifiés grâce aux images reçues, seront sanctionnés. « Tous unis et solidaires, nous allons dire non à cette infime minorité d’étudiants et parfois de non étudiants qui viennent violer notre espace », a lancé Ahmadou Aly Mbaye.
Sur les sanctions, le Recteur a soutenu que nous sommes dans un pays de Droit et les gens sont souvent impatients de voir l’UCAD prononcer des sanctions disciplinaires. Ce qui n’a souvent pas de sens, selon lui. « Nous sommes une institution publique et les décisions que nous prenons sont susceptibles de recours au niveau des tribunaux. Ce qui suppose que nous respections toutes les procédures, nous consacrons tous nos efforts à cela, notamment des moyens humains et logistiques pour que les fauteurs de troubles puissent être identifiés et que les sanctions appropriées soient prononcées », a fait savoir le Pr Mbaye.
LES REMÈDES D’ENSEIGNANTS CONTRE LE SACCAGE DES BIENS SCOLAIRES
Des voix s’élèvent et donnent des pistes de solutions.
Le phénomène des saccages dans les établissements scolaires par des apprenants appelle à un changement des programmes scolaires, mais surtout à repenser l’école sénégalaise dans sa globalité avec une administration forte pour des sanctions lourdes à la hauteur des actes de vandalisme commis par des élèves dans des temples censés leur donner du savoir pour une bonne conduite. Des voix s’élèvent et donnent des pistes de solutions.
«Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux, l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et toute jeunesse le début de la tyrannie», a écrit Platon dans La République. Un dicton bien classique mais plus qu’actuel au Sénégal où la table des valeurs est très inversée avec le phénomène de destructions de biens publics dans l’espace scolaire. Un phénomène qui devient de plus en plus contagieux au niveau national. Le mal est profond voire irréversible. Aujourd’hui, et de plus en plus, les élèves nourrissent une aversion virulente à l’endroit de l’Ecole en tant qu’institution. A la fin de l’année dernière, déjà, tout le monde avait été choqué de voir des apprenants saccager leurs classes pour fêter le début des vacances scolaires. Cette année, le même phénomène s’est reproduit avec les élèves du lycée Ousmane Sembène de Yoff. En 2021, c’est le CEM (collège d’enseignement moyen) de Hann qui s’était tristement illustré lorsque les élèves avaient déchiré leurs cahiers en plein cours, vandalisé leurs classes et piétiné leurs blouses après les compositions. Pour sanctionner ces comportements inacceptables, le conseil de discipline du collège avait statué et proposé l’exclusion définitive d’une quinzaine d’élèves vandales. Malheureusement, le ministère de l’Education nationale avait opposé son véto. Accordant des «circonstances atténuantes» à ces élèves, la tutelle avait préconisé l’organisation d’une rencontre de sensibilisation avec les élèves fautifs, leurs parents et l’administration de l’école. Une chose est sûre : ces élèves du Cem de Hann avaient fait des émules au lycée de Ourossogui où des élèves avaient aussi jeté leurs cahiers et leurs blouses dans une mare d’eau pour, disaient-ils, célébrer les vacances. Sans compter les élèves en classe de terminale de l’école de Jamweli, une commune du département de Vélingara, qui auraient défoncé les portes de leurs salles de classe pour une soirée dansante, avant de brûler les tables-bancs et incendier les logements des enseignants.
Signes de rejet de l’institution scolaire
Autant d’infractions perpétrées par des enfants qui, selon l’universitaire Lat Soukabé Mbow, sont des signes de «rejet de l’institution scolaire. Et pour le cas spécifique de Yoff où les vidéos sont devenues virales sur les réseaux sociaux, «leurs auteurs ne méritent plus d’y poursuivre leurs études», estime-t-il. Mais de l’avis du professeur en éducation civique, Babacar Tall, il faut plutôt un projet d’action éducative. «En ma qualité d’éducateur civique, je vois le chantier qui attend les collègues. Ces enfants doivent être pris par la main et être éduqués dans des projets d’action éducative conduits concomitamment par les enseignants et la communauté éducative», a-t-il plaidé. Il dit la même chose qu’Ibra Ndiaye, inspecteur de l’éducation à la retraite, selon qui l’unique solution, c’est d’éduquer au vivreensemble et à la protection du patrimoine commun. Il donne surtout l’exemple de l’école japonaise où, dit-il, de la maternelle à la terminale, ce sont les élèves qui assurent la propreté de leurs écoles, le nettoyage et l’entretien du mobilier. Ce qui est impensable au Sénégal. Or c’est bien là qu’il faut commencer, soutient notre inspecteur. Il pense que mieux vaut ne pas créer des «monstres» pour éviter d’en punir. L’éducateur Mansour Ciss, lui, rappelle cette recommandation de l’écrivain français Victor Hugo. «Dans cette déperdition, on pense plutôt trouver solution avec des maisons d’arrêt que dans ces recommandations de Victor Hugo : «Ouvrez les écoles, vous fermerez les prisons»!
Une assertion qui demande donc plus d’éducation et de correction à l’école pour éviter la prison aux élèves ». Ces élèves des autres lycées et collèges du Sénégal qui ne sont pas comme leurs camarades de l’école Mariama Bâ, du Prytanée militaire et du lycée d’excellence de Diourbel, comme dit Cheikh Tidiane Diouf de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Sans prendre de gants, il estime qu’»un tel mal-être ne sera jamais observable au Prytanée militaire de Saint Louis, au lycée Mariama Bâ de Gorée, au lycée d’excellence de Diourbel où on n’enseigne pas seulement. Au Prytanée, à Mariama Bâ et à Diourbel, on façonne des Hommes», dit-il. C’est pourquoi Cheikh Tidiane Diouf pense qu’il est urgent de repenser l’école sénégalaise, et le plus tôt possible. «Plus nous allons attendre, plus le mal sera profond et plus les coûts de réparation seront insupportables pour l’Etat et la société «, a soutenu l’enseignant à la Faseg.
Repenser l’école sénégalaise
Birane Tine, un autre inspecteur de l’éducation, trouve que «l’absence d’autorité, la dégradation de nos valeurs ou de nos bonnes mœurs n’épargnent pas l’école qui, du coup, perd son attractivité. Les seules sanctions ne suffiront pas pour venir à bout du phénomène et d’autres problématiques qui se posent dans notre société. Cette nécessaire réinvention souvent annoncée mais sans cesse différée conduit à des monstruosités. Mais qui pour siffler la fin de la récréation ? Y a-t-il un pilote dans l’avion», s’est-il interrogé tout en plaidant pour un changement des programmes scolaires. «De manière générale, dit-il, il faut dégraisser le mammouth, comme avait dit Claude Allègre parlant des nécessaires réformes structurelles du ministère de l’Education nationale français. Nous pourrions reprendre la formule à notre compte», a-t-il recommandé. Le professeur de français Pr Issa Laye Diaw lui emboîte le pas. «Je crois qu’il est grand temps de repenser l’école, de la réinventer de telle sorte que toutes les parties prenantes y trouvent leur compte. L’enfant n’invente pas. Il imite. Si l’Etat a érigé un ministère, c’est à celui-ci d’opérer à une restructuration en impliquant les acteurs de l’éducation vraiment soucieux de l’avenir des enfants. Cette implication commence par les enseignants expérimentés à qui doivent être confiées des responsabilités qui veillent davantage aux travaux fournis par ceux qui débutent dans le métier craie en zone.
Par ailleurs, ce n’est pas seulement en reconsidérant la masse salariale allouée aux enseignants qu’on résout le problème, même si j’avoue que c’est une source de motivation supplémentaire. S’attaquer au mal par la racine commence par changer le programme. Si vous voulez un «pilote», le voilà métaphoriquement parlant. Les contenus pédagogiques sont obsolètes, les pédagogies non innovantes encore plus. Tant que nous ne nous approprions pas l’environnement immédiat des apprenants, notre métier est voué à l’échec. S’inspirer des techniques occidentales d’apprentissage est une bonne option ; néanmoins, ne sous-estimons pas pour autant notre propre méthode. L’Afrique est naturellement didactique puisque très oraliste. Cette oralité peut aussi s’avérer payante «.
Un mal jugé profond
Dans tous les cas, le mal est très profond avec cette tendance des élèves à démystifier l’école. Pour Mamour Ciss, les paramètres qui encadrent notre société se sont déréglés faisant que l’école aussi a cessé d’être ce temple de correction pour une bonne conduite. «Désormais, les enseignants ont les mains liées. L’enfant a maintenant plus de pouvoirs, plus de droits que celui qui est censé l’éduquer. A la maison, il retrouve aussi des parents complètement démissionnaires. On assiste à une transformation impuissante de notre société devenue vicieuse et sans valeurs cardinales», s’est-il indigné. De l’avis de Babacar Bâ, «l’école est un segment de la société qui, aujourd’hui, traduit le malaise vécu par l’homo senegalensis. Nos enfants copient nos moindres faits et gestes. Il urge d’abord de revenir sur les fondamentaux de nos valeurs d’antan. C’est après seulement qu’on pourra recréer une école axée sur les valeurs citoyennes», at-il proposé. Il dit surtout «ne pas dédouaner ces élèves qui doivent être sanctionnés à la hauteur de la faute commise. Sinon, ils vont remettre ça». Surtout que «»l’inconduite non redressée mène à l’impunité chez l’adulte», dixit l’inspecteur à la retraite Ibra Ndiaye qui affirme que ce phénomène n’est qu’une «culpabilité sociale bien partagée avec une responsabilité des élites énorme. Ces élites qui donnent aussi de mauvais exemples».
Le professeur d’histoire et géographie à la retraire Harouna Ly trouve quant à lui que «la banalisation des faits de société et des discours politiciens ajoute beaucoup à cette gangrène qui se répand. Ce qui fait que nos propres enfants, en général, et nos élèves, en particulier, se sentent tout permis. La dynamique des groupes aidant, quand les enfants se retrouvent dans leur élément, ils cèdent au laisser-aller et au laisser-faire».
Les leaders de la coalition Yewwi Askan wi à Bignona
Comme promis lors de leur dernière conférence de presse, les leaders de la coalition Yewwi Askan wi (Yaw) sont attendus aujourd’hui à Bignona. Le coordonnateur départemental de Yaw de Bignona informe les militants qu’Ousmane Sonko et tous les leaders nationaux de la coalition Yewwi Askan Wi seront à Bignona vers 12h30 pour présenter leurs condoléances à la famille d’Abdallah Diatta décédé lors de la manifestation de Yewwi Askan wi. Toutefois, précise-t-on, la visite des leaders se fera dans la plus grande sobriété. Seuls les responsables sont invités à y prendre part.
Le coordonnateur de Aar Sénégal interpellé à Kolda
Le coordonnateur de la coalition Aar Sénégal, Dr Abdourahmane Diouf, est en train de vivre une tournée mouvementée à l’intérieur du pays. Après son interpellation à Tambacounda par les policiers afin qu’il arrête ses visites et la distribution de flyers, le voilà arrêté à nouveau hier à Kolda. Alors qu’il distribuait des flyers avec des responsables de sa coalition au marché central de Kolda, Dr Abdourahmane Diouf a été interpellé par les limiers de Kolda et conduit au commissariat de police. Après des séances d’explications, il a recouvré la liberté avant de retourner à l'hôtel.
Sokhna Aïda Diallo reçoit des centaines de moutons des talibés
Le domicile de Sokhna Aïda Diallo a été transformé hier en foirail. La veuve du fondateur des «thiantacounes» a reçu des moutons des talibés qui lui ont fait allégeance pour la tabaski. Son domicile, d'une superficie d'un hectare, a été trop exigu pour contenir les moutons qui lui ont été offerts. Pour le porte-parole de la dame, Saliou Samb, ce hadiya est le symbole de l'amour qui lie les talibés à leur marabout. Ces centaines de moutons de race, à perte de vue, vont être remis aux plus démunis.
Plaintes de Amadou Sow et Mohamed Thiam contre le Meer
Les sections de Frapp et de Pastef de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) dénoncent les agressions et menaces de mort à l'endroit des étudiants Amadou Sow et Mohamed Thiam. Dans un communiqué conjoint, ces deux organisations informent que Amadou Sow, étudiant inscrit au second cycle à la Faseg et vice-président de la commission sociale de l'amicale, et Mohamed Thiam ont été attaqués, agressés et menacés de mort lors du concert de casseroles au sein du campus par un groupe de malfaiteurs. Selon la même source, l'étudiant Amadou Sow a été sauvagement agressé, jusqu'à ce qu'il perde connaissance, par un groupe affilié au mouvement des élèves et étudiants républicains (Meer) avec des armes blanches, le 21 juin, la veille du concert de casseroles au campus de l'Ucad. Résultats des analyses : il a eu une hémorragie qui s’est propagée dans le cerveau, une plaie linéaire verticale d’environ 7 cm sur le dos et une plaie frontale verticale d’environ 9 cm. Ils ont vandalisé sa chambre. Et Amadou Sow a saisi le Directeur du Coud, Maguette Sène qui lui a répondu qu’il n’y peut rien, souligne-ton dans le communiqué. Pour le cas de l'étudiant Mohamed Thiam, il a été agressé par arme blanche dans sa chambre par des membres du Mouvement des Elèves et Etudiants Républicains (Meer). Amadou Sow et Mohamed Thiam ont porté plainte au commissariat du Point E et au bureau du procureur de la République contre leurs agresseurs. Ainsi, les sections de Frapp et de Pastef alertent que le campus social de l'Ucad est dans une insécurité indescriptible. Elles tiendront pour responsable de toute situation chaotique le Directeur du Coud.
Cri du cœur des Soninkés
L’association des Soninkés du Sénégal pour l’égalité et le progrès (Assep/Ganbanaxxu) crie son désarroi sur l’esclavage que subit sa communauté au Mali, en Mauritanie et en Gambie. Elle interpelle d’ailleurs le Président Macky Sall en tant que président de l’Union Africaine (Ua) pour arrêter le phénomène, en vue d’éviter des conflits. Les Soninkés qui saluent la levée de l’embargo contre le Mali demandent également aux autorités sénégalaises de ne plus tomber dans le piège des sanctions contre le Mali, vu les relations fraternelles entre les deux peuples.
Soulagement des syndicalistes des gros-porteurs
Les acteurs du transport routier applaudissent la levée de l’embargo contre le Mali. Ils estiment que les sanctions de la Cedeao n’avaient pas leur raison d’être et elles ont impacté négativement sur le tissu économique et social en envoyant au chômage technique des milliers de travailleurs, notamment les transporteurs. Pour Abdou Karim Seck du Syndicat National des Transports Routiers du Sénégal, le gouvernement du Sénégal et la Cedeao sont allés vite en besoin en sanctionnant le Mali sans pour autant en mesurer les conséquences.
Hausse des prix des denrées dans les grandes surfaces
A quelques jours de la fête de la Tabaski, les prix flambent dans les grandes surfaces. C’est le cas à Auchan où les prix des cartons de Jus Préssea ont subi une hausse de 40 francs. Pire, le jus de mangue Préssea vendu à 1000 francs chez les boutiquiers détaillants est échangé actuellement à 1075 francs. Il en est de même pour d’autres denrées au moment où les ménages ne savent plus où donner la tête en cette veille de Tabaski, avec une conjoncture économique difficile.
Cri de détresse des boutiquiers
Restons sur la flambée des prix des denrées pour dire que les boutiquiers crient leur amertume face au diktat des grossistes avec des prix hors normes. Pour le président de l’Union nationale des boutiquiers détaillants Oumar Diallo, le ministre du Commerce doit effectuer des visites inopinées chez les grossistes pour s’enquérir de la spéculation chez leurs fournisseurs et qui risquent d’impacter négativement sur leur gagne-pain.
Hausse du prix du transport au garage Bignona
Ne quittons pas les préparatifs de la fête de Tabaski sans signaler la hausse du prix du transport vers les régions, notamment la Casamance. Cette année, les transporteurs n’ont pas dérogé à ce qui est devenu maintenant la règle au Sénégal. Au garage Bignona de GrandYoff, le billet passe du simple au double, c’est-à-dire de 6.500 Fcfa à 13.000 Fcfa. Les transporteurs justifient cette augmentation par le fait que les bus, une fois en Casamance, retournent presque vides à Dakar. Les passagers qui dénoncent la hausse des prix du transport sont obligés de se plier au diktat des transporteurs. Ils estiment que le gouvernement à une part de responsabilité dans cette situation. A les en croire, les autorités ont failli à leurs missions, notamment d’exiger le respect des prix.
Levée de l'interdiction du transport de l'anacarde par voie terrestre
Les acteurs de la filière anacarde et les opérateurs et transporteurs de la noix d’anacarde ont eu raison sur le ministre du Commerce et des PME, Aminata Assome Diatta. Elle a été obligée d’accéder à la requête des acteurs de la filière anacarde de Ziguinchor qui se sont battus pour la levée de l'interdiction du transport de la noix par voie terrestre. Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Aminata Assome Diatta indique que l'évaluation, à mi-parcours, de la campagne de commercialisation de l'anacarde 2022 a fait ressortir une absence de visibilité sur la disponibilité en navires porte-conteneurs au port de Ziguinchor. Cette situation, dit-elle, associée à la forte pluviométrie de la région sud, risque de porter un préjudice à la qualité et aux activités d'exportation de la noix de cajou. Ainsi, en conformité aux recommandations des acteurs, elle décide, pour cette présente campagne 2022, la levée de la mesure d'interdiction du transport par voie terrestre de l'anacarde. Toutefois, précise le ministre du Commerce, cette mesure temporaire est assujettie, par les transporteurs de la noix en vrac ou en conteneur, aux respects de quelques dispositions et formalités. Il s’agit de la détention d'une lettre de voiture internationale (LVI) accompagnée par une déclaration en douane ; le visa par l'administration des Douanes aux postes de sortie (Sénoba) et d'entrée (Keur Ayib) de la lettre de voiture internationale ; le suivi d'une voie légale définie par les services compétents et le respect d'un délai de route de 72 heures entre le point de départ et le point d'arrivée.
Une adolescente meurt dans un violent orage à Keur Saloum Diané
Une fille âgée de 13 ans a été tuée dans la chute d’une branche d’arbre, lors d’un violent orage survenu lundi après-midi à Keur Andala Wilane, un village de la commune de Keur Saloum Diané, a-t-on appris de plusieurs témoins. «La victime était partie aux champs, ce matin. C’est au retour vers 13 heures qu’un violent orage s’est déclenché, avec des rafales de vent, entraînant la chute d’une partie d’un arbre sous lequel elle s’était réfugiée», a expliqué à l’APS Mouhamadou Pane, un habitant de Keur Andala Wilane, témoin du drame. Ce témoignage a été confirmé par le maire de Keur Saloum Diané, Sidy Kanté, selon qui la branche de l’arbre sous lequel elle s’était réfugiée s’est affaissée sur elle, sous l’effet de la pluie et des rafales de vent. «Malheureusement, elle est décédée sur le champ», a ajouté M. Kanté. Le médecin-chef du district sanitaire de Sokone, Doudou Diallo, a confirmé à l’APS le décès de l’adolescente.
Le ministre Abdoulaye Diop salue la mémoire d’Eugénie Rokhaya Aw
Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, a salué la mémoire de la journaliste Eugénie Rokhaya Aw, décédée dimanche, en louant son engagement en faveur d’une presse indépendante et professionnelle au Sénégal. «La presse vient de perdre un monument. Depuis les années 1970, Eugénie Rokhaya Aw était engagée dans le combat pour une presse indépendante, professionnelle et respectueuse des règles d’éthique et de déontologie», a écrit M. Diop dans une note reçue à l’APS. Selon le ministre de la Culture et de la Communication, Eugénie Rokhaya Aw est restée debout et attachée aux valeurs journalistiques, jusqu’à son dernier souffle. «Son décès survient une semaine, jour pour jour, après qu’elle a brillamment présidé une activité portant sur la révision de la Charte des journalistes du Sénégal, ainsi que les statuts et le règlement intérieur du CORED», a-t-il souligné. Eugénie Rokhaya Aw, décédée dimanche à l’âge de 70 ans, était la présidente du tribunal des pairs du CORED, le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias au Sénégal. «Eugénie était également une fervente militante de la reconnaissance du mérite des femmes (…) dans les médias», a ajouté Abdoulaye Diop. Il présente ses condoléances, celles du président de la République et des autres membres du gouvernement à la famille de la défunte et à ses confrères.
Par Ousmane BADIANE
LE PARRAINAGE EN QUESTION, COMMENT SORTIR DE L’IMPASSE ?
Comme tout le monde le constate aujourd’hui, le processus électoral sénégalais traverse de sérieuses difficultés à cause du parrainage
Comme tout le monde le constate aujourd’hui, le processus électoral sénégalais traverse de sérieuses difficultés à cause du parrainage. Certains acteurs politiques sont allés jusqu’à proposer sa suppression pure et simple. Mais, faisons attention et gardons-nous de jeter le bébé avec l’eau de bain !
Le problème qui se pose avec le parrainage, c’est moins son principe que son application. En revisitant l’histoire du parrainage au Sénégal, on s’aperçoit qu’il a revêtu plusieurs formes. Au début de notre indépendance en 1960, il fallait recueillir la signature de dix (10) parrains qui étaient des élus, pour pouvoir participer à l’élection présidentielle. C’était à l’époque du parti unique ou unifié. Les élections présidentielles de 1963 à 1973 ont été remportées par Senghor, avec des scores qui frôlaient les 100%.
L’autre forme de parrainage que notre pays a connu plus tard avec l’avènement du Code électoral consensuel de 1992, admettait la participation des candidatures indépendantes à certaines élections seulement - présidentielles et législatives.
Quelques années plus tard, en 1986, cette forme parrainage a été élargie à tous les types d’élections (présidentielles, législatives et locales). Ce parrainage pour les candidatures représentant des personnalités indépendantes, est dit citoyen, pour être différencié des candidatures provenant des partis politiques légalement constitués qui ont un statut juridique spécifique, avec la loi n° 81- 17 du 6 mai 1981, qui fixe les règles relatives à la création et au fonctionnement des partis politiques. C’est la raison pour laquelle, il leur était demandé, d’avoir un certain nombre de signatures d’électeurs représentant au moins dix mille (10 000) inscrits domiciliés dans six régions à raison de cinq cents (500) au moins par région, pour justifier leur représentativité, pour pouvoir candidater aux élections.
Mais, pour contourner cette disposition, certains candidats indépendants ont imaginé une stratégie consistant à se soustraire de la tâche de collecte des signatures en s’abritant derrière le récépissé de « petits partis », moyennant diverses transactions (financières ou autres) pour candidater aux élections. Finalement, on a assisté à une homogénéisation entre toutes les candidatures.
C’est cette réalité qui a poussé les acteurs politiques à s’accorder sur la nécessité de généraliser finalement la pratique du parrainage citoyen à « toute candidature à une élection, présentée par un parti politique légalement constitués, par une coalition de partis politiques légalement constitués ou une entité regroupant des personnalités indépendantes » (Art L. 57 du Code électoral).
Si on tient compte de la définition très élastique du candidat indépendant dans le Code électoral, « celui qui n’a jamais milité dans un parti ou qui a quitté son parti pendant un (01) an au moins » (art L. 57), on peut considérer que tous les Sénégalais sont potentiellement des candidats indépendants car l’immense majorité de la population ne milite dans aucun parti.
L’extrême engouement que nous constatons aujourd’hui dans la course effrénée sur la route des candidatures aux élections mérite réflexion. Si des mesures de rationalisation ne sont pas prises pour réguler le jeu électoral, il arrivera un moment où il sera absolument impossible d’organiser matériellement des élections au Sénégal.
Notre pays compte aujourd’hui plus de 300 partis légalement constitués. Les listes aux différentes élections ne cessent d’augmenter de façon exponentielle. Pour les quatre dernières locales par exemple, le tableau est le suivant : 1150 listes en 2002, 1600 listes en 2009, 2709 listes en 2014 et 3300 listes en 2022. Pour les législatives du 31 juillet 2017, il y avait 47 listes en compétition et lors de la dernière élection présidentielle du 25 février 2019, il y avait 139 candidats à la candidature. Finalement 05 (cinq) seulement ont été validées par le Conseil constitutionnel à cause du filtre du parrainage. (Le Quotidien du 18 décembre 2018).
On constate que même les personnes qui ont déjà des responsabilités enviables et enviées veulent encore en avoir, au moment où beaucoup de citoyens, singulièrement les jeunes de moins de vingt-cinq ans, qui représentent plus de 65% de la population, peinent à trouver un emploi.
Le parrainage citoyen apparaît aujourd’hui, comme un impératif majeur si nous voulons que les élections dignes de ce nom soient organisées. Il est devenu incontournable dans notre pays, pour deux raisons majeures : d’une part, les conditions matérielles de management des élections et, d’autre part, leur coût exorbitant pour les contribuables sénégalais.
Les leçons de la simulation faite par l’ONG 3D le 19 juin 2017 gardent encore leur actualité. Il a été établi qu’avec 47 listes aux législatives du 30 juillet 2017, à raison de 4 minutes seulement par électeur, dans un bureau de vote de 300 électeurs, le vote n’allait matériellement pas pouvoir se dérouler, conformément à la loi électorale qui dispose que « le vote dure un seul jour et il a lieu un dimanche » (art L. 63). Cela signifie que n’eût été la décision du Conseil constitutionnel, de permettre à chaque électeur de choisir 5 bulletins de son choix sur les 47 pour voter, tous les citoyens sénégalais n’auraient pu s’acquitter de leurs devoirs civiques.
Pour ce qui concerne le coût des élections, on a pensé que la caution pouvait servir de moyen pour limiter les candidatures fantaisistes. C’est ainsi que de trois (3) millions de FCFA de 1960 à 1988 (présidentielles et les législatives couplées), elle est passée à six (6) millions en 2000, puis à vingt-cinq (25) millions en 2007 et à soixante-cinq (65) millions en 2012, pour tomber à 30 (trente) millions à la présidentielle de 2019.
Et lorsque le représentant du PDS a été interpellé sur la somme de 100 millions qu’il avait proposée lors de la concertation sur le montant de la caution pour la présidentielle du 26 février 2012, à l’hôtel Ngor Diarama le 29 août 2011, la réponse servie était que les élections étaient devenues très couteuses sur le budget de l’Etat. Dans la synthèse des travaux de la concertation, le ministre en charge des Elections et les techniciens avaient effectivement confirmé que le coût des élections est devenu de plus en plus élevé. Selon eux, la présidentielle de 2000, par exemple, « avait coûté à l’Etat entre 250 et 300 millions par candidat » (voir Le Soleil du 30 août 2011).
Pour ces deux raisons seulement, le parrainage citoyen se justifie amplement. Dans son principe, il ne saurait être question de le « brûler » purement et simplement. Tous les acteurs du jeu politique doivent se mettre autour de la table, pour discuter des modalités d’application du parrainage.
Malheureusement, le rythme rapproché entre la présidentielle 2012, les territoriales de 2014, le référendum constitutionnel du 20 mars 2016, les législatives du 31 juillet 2017, l’élection présidentielle du 25 février 2019, les territoriales du 23 janvier 2022 et les législatives du 31 juillet 2022, n’a pas permis à la « classe politique », de mener des échanges approfondis sur les règles du parrainage et les modalités sa mise en œuvre.
Cependant, il faut rappeler que dans le cadre des travaux du « Cadre de Concertation sur le Processus Électoral » (CCPE), qui se sont tenus du 12 décembre 2017 au 02 février 2018, sous la présidence de l’Ambassadeur Saïdou Nourou Bâ, des débats passionnants et passionnés ont opposé les différents acteurs électoraux sur la question du parrainage, mais des divergences nettes et profondes étaient apparues et le débat, qui n’a pu aller jusqu’à son terme, a été suspendu et la séance levée. Le Rapport général des travaux du CCPE a mentionné ce fait : « Le premier point relatif au « parrainage » a engendré une suspension des travaux, en raison des profondes divergences de positions exprimées » (p. 10).
C’est donc ensemble que nous devons rechercher les solutions pour apaiser la tension politique. La question qui se pose maintenant est :
QUE FAIRE ?
Puisque nous sommes dans la dernière ligne droite qui conduit au démarrage de la campagne électorale dans quelques semaines, toute idée de renvoyer ou même de reculer la date des élections, doit être absolument écartée. Aucune logique n’admet d’avoir préparé des élections pendant deux à trois ans, et les renvoyer à trois semaines de leur tenue. Les élections doivent donc se tenir à terme constitutionnel échu, et l’évaluation du scrutin sera faite conformément à la tradition républicaine de notre pays. Les acteurs du jeu politique devront se mettre autour de la table de concertation pour discuter de façon sincère et franche, pour corriger et rectifier tout ce qui peut et doit l’être avant la présidentielle 2024.
D’ici la période qui nous sépare du scrutin du 31 juillet, nous devons :
Eviter la victimisation et le radicalisme politique et veiller au respect des lois et règlements qui encadrent les droits et libertés des citoyens.
Ecarter toute idée d‘aller à l’assaut du Palais pour déloger le Président de république démocratiquement élu.
Après la proclamation des résultats officiels :
Revoir le calendrier républicain et procéder à une nouvelle revue du Code électoral. Mettre un accent particulier sur les modalités de mise en œuvre du parrainage.
Respecter les décisions du Conseil constitutionnel. Eviter de plonger le pays dans un cycle sempiternel d’invectives, et éviter de jouer avec le feu de la violence destructrice, pour permettre à notre peuple de s’engager résolument dans le chemin d’un Sénégal paisible, uni et prospère.
RSF APPELLE LES AUTORITÉS SÉNÉGALAISES À METTRE FIN AUX « MENACES » VISANT LES JOURNALISTES
Reporters sans frontières (RSF) déplore l’”inquiétante escalade des menaces verbales et physiques contre les journalistes” au Sénégal et exhorte les autorités du pays à “assurer la sécurité” des professionnels des médias.
Reporters sans frontières (RSF) déplore l’”inquiétante escalade des menaces verbales et physiques contre les journalistes” au Sénégal et exhorte les autorités du pays à “assurer la sécurité” des professionnels des médias. “L’ouverture d’enquêtes appropriées en cas d’attaques contre des journalistes est le meilleur moyen d’éviter une escalade vers des agressions plus graves”, conseille RSF aux pouvoirs publics locaux.
A quelques jours du démarrage de la campagne en vue des élections législatives du 31 juillet, prévu dimanche 10 juillet, “les journalistes connaissent une recrudescence des attaques les visant au Sénégal depuis fin mai, dans un contexte de pré-campagne [électorale] déjà tendu”, affirme un communiqué du bureau Afrique de l’Ouest de Reporters sans frontières. “Des reporters bousculés en conférence de presse, empêchés de couvrir des manifestations politiques, menacés de mort sur les réseaux sociaux. Depuis mai, on assiste à une inquiétante escalade des menaces verbales et physiques contre les journalistes couvrant et commentant le processus électoral au Sénégal”, déclare Sadibou Marong, le directeur du bureau Afrique de l’Ouest de RSF. “La position centrale qu’occupent les journalistes dans la couverture des activités politiques ne doit pas faire d’eux des cibles. Les autorités doivent particulièrement protéger les journalistes pendant la campagne électorale et ouvrir des enquêtes sur toutes les attaques commises contre eux durant la pré-campagne”, rapporte le communiqué, citant Marong.
Dans une vidéo du 22 juin devenue virale sur les réseaux sociaux, un militant de la Convergence des jeunesses républicaines, une structure du parti au pouvoir, a appelé, à Touba (centre), à “brûler et à organiser un attentat” contre Walf TV, la chaîne de télévision de Wal Fadjri, l’une des plus importantes entreprises privées de presse du pays. Contacté par RSF, Moustapha Diop, le directeur de l’information de ce groupe de presse, a confirmé qu’une “sommation interpellative” a été envoyée à l’auteur de cette menace, afin qu’il confirme ou infirme ses propos. “Cette menace contre la télévision Wal Fadjri est loin d’être un incident isolé dans un pays où certains acteurs politiques ont pris pour habitude de s’en prendre directement aux journalistes (...) La période de pré-campagne a été particulièrement difficile pour les journalistes et les médias”, a déclaré l’organisation de défense de la liberté de la presse. Elle signale qu’”au moins deux autres incidents concernant des journalistes, qui couvraient des manifestations politiques, ont été relevés entre fin mai et fin juin”. Le 8 juin, à Dakar, des reporters de la Télévision Futurs Médias (privée), ont été empêchés de couvrir les préparatifs d’un rassemblement de l’opposition par certains de ses militants, affirme RSF.
“ASSURER LA SÉCURITÉ DES JOURNALISTES”
Fin mai, une journaliste du site d’information Dakar Buzz, a été “bousculée pour avoir simplement posé une question au cours d’une réunion [d’une] coalition de partis au pouvoir”. Lors de ces deux incidents, les principaux responsables politiques concernés ont présenté leurs excuses aux médias et au Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal, ajoute le bureau Afrique de l’Ouest de Reporters sans frontières. L’organisation de défense de la liberté de la presse exhorte surtout les autorités sénégalaises à “assurer la sécurité des journalistes, surtout pendant cette période électorale particulièrement sensible, qui peut donner lieu à des dérapages et des tensions”. Elle déclare avoir constaté qu’”au Sénégal, une augmentation des attaques verbales et physiques contre les journalistes est notable depuis février et mars 2021”. “La révélation d’une plainte contre l’opposant Ousmane Sonko pour le viol présumé d’une employée d’un salon de massage avait alors été suivie de plusieurs attaques contre des locaux de radios et de télévision”, rappelle Reporters sans frontières. “En début d’année, poursuit-elle, le journaliste Pape Ndiaye, chroniqueur judiciaire de Wal Fadjri, a reçu de nombreuses menaces de mort, que ce soit par des messages audio sur WhatsApp, des messages vidéo, ou des coups de téléphone. Il est aussi arrivé que des journalistes, dans l’exercice de leurs fonctions, soient pris à partie par des forces de sécurité”, au Sénégal, rappelle-t-elle. RSF rappelle aux médias et aux journalistes travaillant au Sénégal que leur sécurité est importante pour l’exercice de leurs fonctions.
“SANCTIONNER LES AUTEURS DES VIOLENCES”
Elle recommande aux médias de demander à chaque parti politique et aux candidats aux élections législatives du 31 juillet prochain “une déclaration de respect et de promotion de la sécurité physique et numérique des journalistes en début de période électorale”. “En cas d’attaque, quelle que soit sa nature ou sa forme, les journalistes doivent le signaler à leur rédaction, aux autorités et aux syndicats”, conseille l’organisation. De même leur recommande-t-elle d’”exiger que des mesures immédiates soient prises pour assurer leur protection et sanctionner les auteurs des violences”. “Les journalistes doivent être conscients que les réseaux sociaux peuvent être utilisés contre eux comme outil de harcèlement et de désinformation. Ils doivent se rappeler qu’ils ont le droit de refuser des reportages comportant des risques pour leur sécurité”, écrit Reporters sans frontières. Elle suggère aux professionnels des médias de “porter un gilet siglé ’presse’ lorsque cela permet de renforcer leur protection sans augmenter leur vulnérabilité”. RSF parle d’une “difficile situation politique du Sénégal”, en faisant allusion aux vives tensions entre la majorité présidentielle et la principale coalition de l’opposition. Cette dernière multiplie, depuis début juin, les appels à des manifestations publiques contre l’invalidation de l’une de ses listes de candidatures au scrutin législatif. Ces manifestations sont souvent interdites par les autorités administratives.
69 CANDIDATS ADMIS D'OFFICE AU BACCALAUREAT EN SERIE STEG
Soixante-neuf candidats ont été déclarés admis d’office, à l’examen du Baccalauréat dans la série Science et technologie de l’économie et de la gestion (STEG), au centre du Lycée technique El Hadji Abdoulaye Niass de Kaolack
Soixante-neuf candidats ont été déclarés admis d’office, à l’examen du Baccalauréat dans la série Science et technologie de l’économie et de la gestion (STEG), au centre du Lycée technique El Hadji Abdoulaye Niass de Kaolack, soit un taux de réussite de 67,97%.
Sur un total de 241 candidats ayant effectivement composé, 82 autres candidats sont autorisés à subir les épreuves du second groupe.
"Nous avons cette année un taux de réussite de 67,97% au premier contrairement à l’année passée où l’école avait enregistré un taux de 85,09%", a indiqué Alassane Djigo, proviseur du lycée technique El Hadji Abdoulaye Niass de Kaolack.
Selon lui, "concernant la série G (gestion) aucun candidat n’a été déclaré admis d’office sur un total de 7 élèves ayant composé", contre trois admissibles aux épreuves du second groupe.
Pour M. Djigo, "les résultats du lycée technique et commercial d’El Hadji Abdoulaye Niass qui se veut une école d’excellence ont connu une baisse".
"Cela peut être expliqué par les nombreux mouvements d’humeur des syndicats d’enseignants", a-t-il justifié.
UNE FONDATION MAMADOU DIA POUR L’ÉCONOMIE HUMAINE VOIT LE JOUR
Pour perpétuer l’œuvre de l’ancien président du conseil gouvernemental sénégalais
Des universitaires, proches et anciens collaborateurs du Président Mamadou Dia ont procédé samedi dernier au lancement d’une Fondation portant le nom de l’ancien président du Conseil du gouvernement sénégalais Mamadou Dia.
L’universitaire et socio-anthropologue français Roland Colin, ancien directeur de cabinet de Mamadou Dia, a été portée à sa présidence. Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale du Sénégal et également ancien collaborateur de Mamadou Dia, en assure la vice-présidence.
Selon Moustapha Niasse, la mise sur pied de la Fondation Mamadou Dia pour l’économie humaine constitue un acte de nature humaine pour perpétuer le legs d’une personnalité multidimensionnelle. «Au-delà de l’homme d’Etat qu’il fut, il faut toujours voir le soufi derrière», a-t-il indiqué.
Fatou Samb, petite fille de Mamadou Dia, s’est félicitée de cette initiative, au nom de la famille de l’ancien président du Conseil du gouvernement sénégalais. « La Fondation Mamadou Dia pour l’économie humaine est appelée à contribuer à mieux faire connaitre l’ancien président du Conseil mais aussi sa vision économique », a-t-elle soutenu.
Instituteur de formation, Mamadou Dia a été secrétaire général du Bloc démocratique sénégalais (BDS), ancêtre de l’actuel Parti socialiste pendant 13 ans. De 1949 à 1955, Dia a été sénateur français, avant de siéger au Palais Bourbon (Paris) en tant que député du Sénégal de 1955 à 1956. Il a également occupé les fonctions de maire de la commune de Diourbel, avant de devenir vice-président, puis président du Conseil du gouvernement.
En décembre 1962, en raison de profondes divergences l’opposant au président Léopold Sédar Senghor, qui l’accusait de fomenter un coup d’Etat, il est arrêté et condamné à la perpétuité en 1963. Gracié en mars 1974 puis libéré, il est amnistié en avril 1976, un mois avant le rétablissement du multipartisme au Sénégal.
Mamadou Dia est décédé le 25 janvier 2009. Il est resté, pour la postérité, comme le chantre d’une ’’vision socialiste du développement’’ inspiré en priorité par les réalités locales. Pour beaucoup d’intellectuels sénégalais, la brouille entre Dia et Senghor a plombé l’envol du Sénégal vers l’émergence.
LES LEADERS DE YAW «PILONNENT» MACKY ET L’ACCUSENT
Déployés dans la région sud, les leaders de la coalition YAW se sont rendus chez les familles des deux jeunes manifestants tués lors des évènements du 17 juin dernier.
Venus présenter leurs condoléances aux familles des deux jeunes Idrissa Goudiaby (à Ziguinchor) et Abdoulaye Diedhiou (à Bignona) morts lors des manifestations du 17 juin dernier, les leaders de de la coalition Yewwi Askan Wi ont fait le procès de ces deux morts. Ils accusent Macky Sall « de véhiculer un discours haineux … »
Déployés dans la région sud, les leaders de la coalition YAW se sont rendus chez les familles des deux jeunes manifestants tués lors des évènements du 17 juin dernier. Khalifa Sall, Dethié Fall, Habib Sy, Cheikh Tidiane Dièye, Aida Mbodji, Guy Marius Sagna, Ousmane Sonko … ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes, les jeunes Idrissa Goudiaby à Ziguinchor et Abdoulaye Diatta à Bignona morts lors de la manifestation interdite de l’opposition le 17 juin dernier.
L’occasion a été saisie par les « opposants » pour déclencher des « missiles » vers Macky Sall qu’ils accusent d’être à l’origine de ces morts. « Nous n’accepterons plus qu’on nous brime et qu’on tue des jeunes sans défense. Il faut que ces assassinats cessent et la meilleure manière d’y arriver est de sanctionner ces crimes et de faire payer aux auteurs leurs actes », lâche Khalifa Sall face à la presse dans l’après-midi. « Ce sont des familles meurtries, et complètement abattues que nous avons rencontrées», déclare-t-il avant de brandir la loi du talion « Nous répondrons coup sur coup … ».
Et l’ancien maire de Dakar de poursuivre: « Il faut qu’on sache qui a fait quoi avant de rendre les corps ». Khalifa Sall estime tout comme Ousmane Sonko que c’est la meilleure façon de rendre hommage aux victimes. Le leader du Pastef Ousmane Sonko, on ne peut plus amer, dira pour sa part : «Macky Sall n’aime pas la Casamance et les Casamançais …depuis qu’il y a un homme politique casamançais du nom d’Ousmane Sonko qui le dérange…».
Avant d’exhorter les Casamançais à ne pas se laisser embarquer par «le discours haineux de Macky Sall car personne n’est plus sénégalais que le Casamançais. La Casamance est la région la plus cosmopolite du Sénégal où toutes les ethnies, toutes les religions cohabitent en toute harmonie », lancera-t-il lors de la conférence de presse tenue par ces leaders de YAW à Ziguinchor.