Le conseil de ville de Dakar s’est réuni hier pour la première fois, depuis les dernières locales. Même si toutes les propositions du maire Barthélémy Dias ont été validées, mais les débats ont été houleux parfois avec un Ibrahima Fall, porte-parole des conseillers de BBY. Il a joué son rôle d’opposant perturbant de temps à autre les débats.
Comme prévu, le conseil municipal de ville de Dakar s’est réuni hier pour la première fois, depuis les dernières locales. La rencontre s’est relativement bien tenue en dehors de quelques grabuges occasionnés par la nouvelle tête de file de Benno Bokk Yaakar (Bby) à la ville de Dakar, l’ancien chef de cabinet de Abdoulaye Diouf Sarr, Ibrahima Fall, désigné par le groupe de la majorité comme étant leur porte étendard. Dès le début du conseil, il a tenté de bloquer les travaux en déclarant que compte tenu de l’arrêté de la Cour d’appel, cette réunion était non fondée.
En effet, saisie par le Réseau de veille et d’alerte pour le respect effectif de la parité (Rnva) et le Conseil sénégalais des femmes (Cosef), la Cour d’appel de Dakar a prononcé, le 19 avril dernier, l’annulation de l’équipe constituée autour du maire Barthélémy Dias. Ainsi, quelques semaines après la formation de son bureau municipal, l’actuel maire de la ville de Dakar est appelé à en reconstituer un autre.
En effet, il est reproché à Barthélémy Dias de violer la loi sur la parité dans la désignation des adjoints au maire. Cependant, malgré les nombreuses protestations de Ibrahima Fall, le préfet a ordonné la poursuite des travaux, précisant qu’elle n’a pas encore reçu de notification relative à la décision de la Cour d’appel de Dakar. Mais Ibrahima Fall est revenu à la charge au moment d’aborder la question de la désignation de Khalifa Sall comme maire honoraire de la Ville de Dakar.
L’ancien chef de cabinet de Diouf Sarr a fait savoir que Khalifa Sall a été condamné par la justice et déchu de tous ses postes. Une déclaration qui lui a valu une salve de huées venant des conseils municipaux issus des rangs de Yewwi Askan Wi. Mais cela n’a tempéré ses ardeurs. Il a tenu son rang d’opposant de bout en bout, lors de cette rencontre qui a vu la présence de Diouf Sarr, entre autres, qualifiés à l’époque dans l’ancienne équipe comme absentéistes. Mais étant donné que la majorité est du côté de Barthélémy Dias, tout a été validé.
BARTHÉLÉMY DIAS FREINÉ PAR LA LOI
La décision prise par Barthélémy Dias de recruter à la mairie de Dakar l’ex-capitaine Touré et Guy Marius Sagna comme conseillers techniques relèverait du populisme. La loi ne prévoit pas ces deux postes dans l’organigramme des collectivités territoriales
La décision prise par Barthélémy Dias de recruter de manière ostentatoire à la ville de Dakar l’ex-capitaine Seydina Oumar Touré et Guy Marius Sagna comme «conseiller technique en charge de la sécurité urbaine» et «conseiller technique chargé des affaires sociales et de la réinsertion» relèverait du populisme. Selon plusieurs sources, la loi ne prévoit pas ces deux postes dans l’organigramme des collectivités territoriales. Par conséquent, leurs contrats ne seront jamais validés par l’Inspection du travail.
Le maire de Dakar a décidé de nommer au poste de « conseiller technique en charge de la sécurité urbaine » l’ancien capitaine Seydina Oumar Touré. Il en a fait de même avec un fort renfort médiatique pour l’ ancien activiste Guy Marius Sagna qui devient « conseiller technique chargé des affaires sociales et de la réinsertion». Ce dont L’As est sûre, c’est que ces deux contrats ne seront pas validés par l’Inspection de travail. « Barth peut leur octroyer un bureau et payer leur salaire, mais il ne pourra jamais les faire payer par l’Etat. Il semble ignorer que les collectivités territoriales sont un démembrement de l’Etat donc soumises aux lois en vigueur», a confié une source digne de foi.
D’après elle, le recrutement de l’ex-capitaine Touré et de Guy Marius Sagna à la ville de Dakar n’est que de la poudre aux yeux, un spectacle. Car, ajoute notre interlocuteur, le décret n° 2020-30 du 08 janvier 2020 fixant les organigrammes-types des collectivités territoriales ne prévoit pas ces postes dans l’organigramme du cabinet du maire de la Ville. Une chose que n’ignore sans doute pas Barthélémy Dias, puisque le 18 février dernier, Oumar Guèye avait adressé une lettre circulaire aux Collectivités territoriales pour les inviter à appliquer ce décret. Ledit décret, en son article 9, précise que « le Cabinet du Maire de la ville ou de la commune chef-lieu de région comprend : un Directeur de Cabinet, une Inspection des services municipaux, un Assistant du maire, un Chargé de Communication et des Relations publiques ».
Le texte indique également qu’« outre le Cabinet du Maire, l’administration de la ville et de la commune chef-lieu de région comprend le Secrétariat général et les directions suivantes : la Direction des Finances et de la Comptabilité, la Direction des Ressources humaines, la Direction des Services techniques, la Direction de la Planification et des Compétences transférées ». Autrement dit, les postes de « conseiller technique en charge de la sécurité urbaine » et de « conseiller technique chargé des affaires sociales et de la réinsertion », selon la loi, n’existent pas dans l’organigramme de la Ville de Dakar.
Par conséquent, Barthélémy Dias peut octroyer des bureaux et des salaires à l’ex-capitaine de la gendarmerie et à l’activiste, mais ces derniers n’auront jamais de contrats en bonne et due forme signés avec la Ville de Dakar et validé par l’Inspection du Travail.
Nos sources renseignent aussi que l’inspection du travail ne va jamais valider leurs contrats, car aucun inspecteur du travail ne va accepter d’apposer sa signature sur les documents.
En définitive, déclare notre source avec certitude, « aucun payeur n’acceptera de payer leurs salaires parce que leurs contrats ne sont pas valables aux yeux de la loi, car n’étant pas visés par l’inspection du travail ».
POLICE NATIONALE, ANTOINE DIOME OPÈRE UN VASTE MOUVEMENT
Une valse au sein de la Police. Le ministre de l’Intérieur a effectué un vaste chamboulement au sein des cadres supérieurs.
Une valse au sein de la Police. Le ministre de l’Intérieur a effectué un vaste chamboulement au sein des cadres supérieurs.
Parmi les services touchés, la Division des investigations criminelles qui se retrouve avec un nouveau chef. Il s’agit du Commissaire de Police Adramé Sarr. Jusque-là, il était le Chef du Service régional de Sécurité publique de Ziguinchor. Il remplace à ce poste le commissaire de Police Aliou Ba. Ce dernier, à la tête de la Dic depuis 2019, va désormais prendre les commandes du Commissariat Central de Kaolack en tant que Chef du Service régional de Sécurité publique locale.
L’autre grande mesure de ce chamboulement concerne le commissariat spécial de Touba. En effet, le premier flic du pays a nommé le Commissaire de Police Diégane Sène à la tête du commissariat de la ville sainte. Jusque-là Chef du service régional de Kolda, il remplace à ce poste le Commissaire divisionnaire Bassirou Sarr.
Par ailleurs, c’est le Commissaire Malick Dieng, précédemment à la tête du Commissariat Urbain de Richard Toll, qui succède à Diégane Sène au niveau du Service régional de sécurité publique de Kolda.
D’après la note du ministère de l’Intérieur, le Commissaire de Police Ibrahima Diallo, auparavant au commissariat Urbain de Mbacké, vient d’être nommé Commissaire Central, Chef du Service régional de Sécurité publique de Ziguinchor. Il sera remplacé à Mbacké par le Commissaire de Police Salif Camara précédemment Commissaire d’Arrondissement de Thiaroye. Il est remplacé au poste de cette localité par le Commissaire de Police Khadim Ndiaye, précédemment Adjoint au Commissaire Central de Guédiawaye. Ce dernier est succédé à ce poste par le Commissaire de Police Alpha Oumar Ba qui officiait jusque-là comme Adjoint au Commissaire d’Arrondissement de Pikine. Sur le même registre, Antoine Diome a nommé le Commissaire de police Ibrahima Diouf à la tête du Commissariat Urbain de Kébémer. Il était jusque-là commissaire Urbain de Koungheul.
Dans la même veine, le Commissaire de Police Cheikhou Oumar Sow vient d’être nommé Commissaire Central, Chef du Service régional de Sécurité publique de Fatick, précédemment Chef du Service régional de Sécurité publique de Kédougou. Il est remplacé à la tête de ce service par le Commissaire de Police Balla Fall qui officiait précédemment comme Commissaire Urbain de Kébémer. A Richard Toll, c’estle Commissaire de Police Demba Ngagne Tine qui trône à la tête du Commissariat Urbain.
RÉGION DE DAKAR VASTEMENT CHAMBOULÉE !
Selon la note du ministère de l’Intérieur, le Commissaire d’Arrondissement des Parcelles Assainies de Dakar, Thierno Diop vient d’être nommé à la tête du Commissariat d’Arrondissement de Ndorong dans la région de Kaolack. Thierno Diop est remplacé à ce poste par le Commissaire de Police Balla Kébé. Il était jusque-là le Commissaire d’Arrondissement de Ndorong.
A Jaxaay, le Commissaire de Police en poste, Youssou Ndong vient d’être promu Chef du Service régional de Sécurité publique de Sédhiou. C’est le Commissaire de Police Daouda Mbodji, précédemment Chef de la Division de la Police des Étrangers (DPETV) qui le succède à la tête du Commissariat d’Arrondissement de Jaxaay. Et le Commissaire de Police Cheikh Sidy Anta Touré est affecté à la Direction de la Police des Étrangers et des Titres de Voyage (DPETV).
Le Commissariat de Dieuppeul vient d’avoir un nouveau patron avec la nomination du Commissaire de Police El hadji Ali Sow. Il était précédemment au Commissariat d’Arrondissement de la Médina.
Au commissariat d’Arrondissement de Golf Sud, c’est une femme qui trône à la tête du service avec la nomination de la Commissaire de Police Adja Astou Marone, à la tête de la structure. Auparavant, elle était en service à l’Office Central pour la Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS).
Sous ce même rapport, le Commissaire de Police Abdou Sarr, précédemment Commissaire d’Arrondissement de Grand-Yoff, est nommé Commissaire d’Arrondissement de la Médina. C’est le Commissaire de Police Dianko Mballo qui le remplace à ce poste. Et le Commissaire de Police Alexandre Dénago Sarre, jusque là Adjoint au Commissaire Central du Chef du Service régional de Sécurité publique de Fatick, vient d’être nommé Adjoint au Commissaire Central de Rufisque.
70 TONNES DE PRODUITS PLASTIQUES PROHIBÉS DÉTRUITS AU COURS DE L’ANNÉE 2021
Le ministère de l’environnement et du développement durable (Medd) a présenté hier la revue annuelle des résultats et des actions réalisées dans le cadre de la mise en œuvre de son projet de performance.
Le ministère de l’environnement et du développement durable (Medd) a présenté hier la revue annuelle des résultats et des actions réalisées dans le cadre de la mise en œuvre de son projet de performance. Présidant la rencontre au nom du ministre Abdou Karim Sall, le secrétaire général du ministère, Amadou Lamine Guissé, révèle que 70 tonnes de produits plastiques prohibés ont été détruits en 2021.
Le gouvernement du Sénégal est plus que jamais déterminé à faire appliquer la loi relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement, notamment des produits plastiques à usage unique comme les gobelets, couvercles, pipettes et tous sachets destinés à être utilisés pour conditionner l’eau ou toute autre boisson. Pour preuve, plus de 70 tonnes de produits plastiques prohibés ont été détruits en 2021 par le ministère de l’Environnement et du Développement durable. Cette révélation a été faite par le secrétaire général dudit ministère, Amadou Lamine Guissé, en marge de la présentation de la revue annuelle des performances du Medd. De plus, poursuitil, «nous avons constaté aussi la disparition des gobelets et sachets plastiques des rayons des grandes surfaces».
«LE NIVEAU D’ATTEINTE DES CIBLES TECHNIQUES ANNUELLES SE SITUE À HAUTEUR DE 79%, SOIT UNE HAUSSE DE 23%»
Au-delà de cette performance, il s’est réjoui également des avancées réalisées par les quatre programmes qui découlent de l’orientation stratégique du secteur de l’environnement et du développement durable. «Nous pouvons retenir que le niveau d’atteinte des cibles techniques annuelles se situe à hauteur de 79%, soit une hausse de 23% comparativement à l’année 2020. Sur le plan financier, les ordonnancements en fin d’exercice sont établis à 85% de niveau d’exécution», affirme Amadou Lamine Guissé.
A l’en croire, l’ensemble induit des progrès dont les plus importants sont notés dans les domaines de la reconstitution du couvert végétal, du renforcement de la résilience face aux effets néfastes des changements climatiques, de la communication et de l’éducation relative à l’environnement, avec notamment plus de 6200 km de pare-feu fonctionnels ; une augmentation de 89% des superficies de terres reboisées et/ou régénérées ainsi qu’une progression de 0,8% de la superficie des terres forestières sous gestion durable par rapport à 2020 . «Nous sommes aussi à 63% de niveau de mise en œuvre des plans d’aménagement et de gestion des parcs nationaux, réserves et Amp, rendant possible le suivi de 61% des espèces menacées et les 31% de taux de suivi et de mise en œuvre des PGES et 34% de taux de mise en conformité des installations classées (ICPE) de 1ère et 2ème classe inspectées », indique -t-il. Outre ces résultats, il y ajoute les 274.857 tonnes de CO2 évitées et 1 448 tonnes de CO2 séquestrées et les 34% de revenus de plus pour 2 294 ménages ayant bénéficié d’aménagements divers (ouvrages de maîtrise de l’eau, périmètres agricoles, unités de transformation, etc.), ainsi que 7 478 jeunes recrutés et formés dans le cadre du programme « Xëyu ndaw ñi », sur une projection 10 000.
Se rapportant aux indicateurs du plan Sénégal émergent attribués au secteur, il trouve que ces résultats restent significatifs, mais insuffisants pour atteindre l’objectif d’un Sénégal vert et résilient dans un horizon proche. «En effet, du fait de la persistance et de l’aggravation de certains problèmes tels que la coupe du bois, le braconnage, les feux de brousse ou les pollutions, beaucoup de défis restent à relever pour arriver à protéger nos forêts, conserver nos aires protégées, améliorer notre cadre de vie et nos moyens d’existence», indique M. Guissé qui invite ainsi l’ensemble des acteurs à analyser les résultats de l’année 2021 pour en tirer les leçons et se fixer des nouveaux objectifs. «Cela demandera sans doute plus de coopération, de synergie d’actions entre secteurs, compte tenu de la transversalité de l’environnement», indique le secrétaire général du Medd.
MAFIA KACC KACC, ANARCHIE OU RÉVOLUTION
Influenceurs, activistes, membres de la diaspora, citoyens engagés...la mafia Kacc Kacc, du nom de ce mouvement né sur les réseaux sociaux et très critique contre le président Macky Sall et son régime, a actuellement le vent en poupe
Influenceurs, activistes, membres de la diaspora, citoyens engagés...la mafia Kacc Kacc, du nom de ce mouvement né sur les réseaux sociaux et très critique contre le Président Macky Sall et son régime, a actuellement le vent en poupe. Toutefois, si certains trouvent l’initiative salutaire, d’autres pensent que c’est un espace de non droit qui peut aboutir à des dérives.
Gouvernants, juges, chefs religieux, journalistes... Aucune sensibilité sociale du pays n’est épargnée par les critiques de cette dynamique née sur les réseaux sociaux, qui regroupe des jeunes activistes et influenceurs de la diaspora et du pays. Si plusieurs d’entre eux sont des souteneurs du leader du Pastef Ousmane Sonko et croisent le fer avec ses détracteurs, surtout dans l’affaire «Sweet Beauty Spa», force est de dire que la mafia Kacc Kacc est en train de devenir un véritable moyen de pression qui empêche visiblement l’Etat de dormir.
Maîtrisant parfaitement les rouages des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic) et conscients de leur force de persuasion et d’influence dans un monde dominé par le numérique, les membres de ce nouveau courant ne ménagent aucun effort pour vilipender le régime actuel et mettre à nu ses tares. Et le président de la République est inquiet apparemment de son influence, surtout sur la jeunesse. «Ne perdez pas votre temps sur les réseaux sociaux à la merci de personnes qui se disent influenceurs. Saisissez l’essentiel sur internet, cultivez le savoir et ne vous laissez pas manipuler», avait lancé Macky Sall lors de la semaine départementale de la jeunesse, il y a quelques semaines. L’on se souvient aussi qu’après les événements de mars 2021, il avait imputé la responsabilité des émeutes à ses pourfendeurs qui sont sur les réseaux sociaux où ils font dans la menace.
Dans un pays où certaines populations ne croient plus à l’élite, à l’impartialité des médias et à la fiabilité des institutions comme la Justice qui est nécessaire dans un Etat de droit, la mafia Kacc Kacc semble être un ‘’ désordre ‘’ qui remet de l’ordre. D’autant plus que ses membres dont plusieurs sont de la diaspora se positionnent comme des justiciers. En effet, après le limogeage du capitaine Seydina Oumar Toure de l’Iam sur injonction du ministère de l’Enseignement Supérieur, certains membres du mouvement comme l’influenceur Ousmane Diagne avaient lancé une cagnotte pour le compte de l’exofficier de la gendarmerie. Une cagnotte qui a battu tous les records avec une somme de plus de 20 millions Fcfa récoltée en moins de 24 heures. Et beaucoup d’initiatives de ce genre ont été constatées ces derniers mois.
INSULTES, DÉBALLAGES, MENACES...DES DÉRIVES* A PARFAIRE
Certains analystes estiment que dans un pays où la démocratie représentative est en crise et où les pauvres et les couches défavorisées ne se sentent plus représentés par leurs élus, cette dynamique numérique est une donne intéressante. En revanche, beaucoup de Sénégalais s’inquiètent des dérives qui peuvent découler de ces genres de mouvements dont les membres sont difficiles à contrôler. D’ailleurs, les conséquences de ce que certains considèrent comme une anarchie sont visibles avec des insultes et des attaques verbales adressées chaque jour à travers les réseaux sociaux à des autorités politiques et religieuses du pays. Même s’il faut reconnaître que ces dérives ne sont pas l’apanage des membres de la ‘’mafia’’.
L’autre phénomène malheureux constaté avec l’avènement de ce courant, c’est le viol de l’intimité de certains Sénégalais. Une véritable guerre des ‘’audios’’ et de publications ‘’ sextape de certaines autorités’’ se déroule sous nos yeux par le truchement de l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko. Ce qui pousse certains à alerter sur un précédent dangereux qu’il ne faut pas laisser prospérer. Mais peut-on objectivement arrêter la mer avec ses bras ? Avec l’avancée du numérique, le contrôle est-il possible ? La mafia Kacc Kacc ne constitue-telle pas une révolution dans l’espace public ?
La question sera difficile à trancher. Mais ce qui sûr en revanche, c’est qu’elle est en train de secouer la société sénégalaise. Et même si Ousmane Sonko est le principal bénéficiaire politique de cette dynamique, ce mouvement numérique est visiblement incontrôlable et même le maire de Ziguinchor peut s’attirer les foudres de ces activistes, si demain il n’est plus en phase avec leurs idéaux.
Sophie Siby donne des assurances
La ministre du Pétrole et des Énergies du Sénégal qui a tenté de rassurer hier les populations sur la tension de l’approvisionnement en hydrocarbures et gaz, a visité hier le wharf pétrolier du Port Autonome de Dakar (Pad) pour constater de visu le déchargement des tankers de super carburant et de gasoil, en compagnie des équipes de Sea Invest, du haut commandant du Port. Après un tour au wharf pétrolier, Aïssatou Sophie Gladima a visité le dépôt des produits blancs de Potou pour s’assurer du chargement régulier des camions. En plus, elle s’est entretenue avec les responsables du dépôt. Pour éviter la rupture de l’approvisionnement des stations comme ces derniers jours, il a été demandé aux pétroliers de ravitailler exceptionnellement ces dernières pendant la nuit. Aïssatou Sophie Gladima a souligné, par ailleurs, que le navire de la Société Africaine de Raffinage (Sar) est arrivé mercredi dernier avec 18 KT de gasoil et celui de Total Energies est confirmé pour hier avec 31 KT. D’ailleurs, le déchargement était en cours des 18,5 KT de supercarburant de Total Energies. La ministre du Pétrole et des Énergies précise qu’il n’y a pas de rupture de molécules malgré la tension internationale.
L’interprofession maïs promet 600.000 tonnes
Dans le cadre de la préparation de la prochaine campagne agricole, le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement Rural a reçu hier une délégation de l’interprofession maïs. Les membres de l’interprofession se sont engagés à produire 600.000 tonnes de maïs sur les 850.000 tonnes commandées par l’État. Ils ont tenu à remercier le ministre Moussa Baldé pour son engagement à les accompagner dans ce challenge pour une sécurité alimentaire au Sénégal.
Cheikh Abdou Dieng diffusait les vidéos son ex-copine
Deux ans de prison dont un an de prison ferme. C’est le verdict rendu hier par le tribunal des flagrants délits de Diourbel contre Cheikh Abdou Dieng pour les faits de collecte, utilisation et publication de données à caractère personnel, extorsion, distribution d’images contraires aux bonnes mœurs, menace et chantage sur sa victime, Ndèye Khady Guèye avec qui il sortait avant que celle-ci ne se réconcilie avec son ex-mari. Durant plusieurs mois, le prévenu filait le parfait amour avec la dame Ndèye Khady Guèye après que celle-ci a divorcé de son mari. Mais au bout de quelques temps, elle se réconcilie avec son époux. Cependant, Cheikh Abdou Dieng ne l’entendait pas de cette oreille. Furieux contre celle qui est devenue son ex-copine, il commence par lui réclamer les 50.000 Fcfa qu’il lui aurait prêtés durant leurs heureux moments. Puis, Cheikh Abdou Dieng fait monter les enchères en envoyant par « WhatsApp » des vidéos d’échanges avec Ndèye Khady Guèye. Ces vidéos étaient des captures dans lesquelles la dame était nue comme un ver. Intimidée par ces menaces et de peur que son mari soit au courant, elle accepte dans un premier temps de lui verser les 120.000 Fcfa qu’il lui réclame. Mais le gars refuse de s’en arrêter. Ce qui pousse la jeune dame à saisir la justice.
Macky Sall en oumra Arabie Saoudite
Le chef de l’Etat a quitté Dakar hier à destination de Djeddah, en Arabie Saoudite. D’après la présidence de la République, Macky Sall effectue une visite de travail et d’amitié en compagnie de son épouse Marième Faye Sall. Il devrait en profiter comme à l’accoutumée pour faire son petit pèlerinage en compagnie de Marieme Faye. Le couple présidentiel est attendu à Dakar lundi prochain.
20 détenus transférés à la prison de Kaolack en grève de la faim
Avant-hier à 03 heures du matin, 20 détenus du Camp pénal ont été transférés à la prison de Kaolack. L’information est du secrétariat exécutif national (Sen) du Frapp qui dénonce la violence avec laquelle ces 20 détenus ont été réveillés, leurs bagages saccagés dans leur chambre du Camp pénal avant d’être envoyés à la Maison d’Arrêt et de Correction (Mac) de Kaolack. Dans un communiqué reçu à «L’As», l’organisation regrette l’attitude de l’administration pénitentiaire sénégalaise qui se venge de ces détenus pour essayer de casser le militantisme carcéral de certains prisonniers qui se sont illustrés ces derniers temps dans plusieurs luttes contre les mauvais traitements faits aux prisonniers du Camp pénal régulièrement secoué par des grèves de la faim. D’après la même source, les 20 détenus, une fois arrivés à la prison de Kaolack, ont entamé une grève de la faim. Frapp se demande comment l’administration pénitentiaire peut-elle envoyer à Kaolack 20 détenus qui n’ont aucun parent à Kaolack. L’organisation souligne que la prison de Kaolack compte environ 300 détenus répartis dans 6 chambres comptant chacune autour de 80 détenus partageant une toilette sans eau. La seule source d’eau de la prison, ajoute la même source, que partagent ces 300 détenus se trouve dans la cour et n’a pas de l’eau en permanence. Selon eux, c’est ce genre de méthodes utilisées dans le secteur de la santé pour acheter la «paix» dans les hôpitaux qui nous a explosé tous à la figure à travers des drames comme celui de Astou Sokhna. Par ailleurs, le Frapp invite encore le Président Macky Sall à améliorer l’état de nos 37 prisons.
Guy fustige la transhumance de maires
Guy Marius Sagna dénonce les audiences que le chef de l’Etat accorde à certains maires de l’opposition. D’après le célèbre activiste devenu politicien, Macky Sall passe son temps à corrompre et à recevoir au Palais des gens comme le mandataire de Yewwi Askan Wi à Matam. Pis, il poursuit l’opération de corruption et de débauchage de maires de l’opposition et annonce d’autres corruptions de maires de l’opposition. A en croire Guy Marius Sagna, au lieu de recevoir des syndicats comme celui des travailleurs de la Poste, Macky Sall passe son temps à acheter des hommes politiques. Pour lui, ce n’est pas une surprise que nos hôpitaux et écoles soient en lambeaux.
Les pharmacies fermées de 8h à 15 heures ce vendredi
Les perturbations dans le secteur de la santé se poursuit. Alors que la coalition And Gueusseum observe un mouvement d’humeur de 72h, le Syndicat des Pharmaciens Privés du Sénégal (Spps) entre dans la danse. Les officines vont baisser rideau aujourd’hui entre 8 h et 15 h. Les pharmaciens privés se battent pour que leur collègue Dr Aicha Goudiam de la Grande Pharmacie Dakaroise soit rétablie dans ses droits. Autrement dit, qu’elle retrouve le site où elle avait ouvert sa pharmacie depuis une trentaine d’années que le Directeur de la Pharmacie et du Médicament a attribué à Mme Aminata Gassama Baldé. Il faut souligner que le ministre de Santé et de l’Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr avait rencontré mercredi dernier le Syndicat des Pharmaciens Privés du Sénégal (Spps) pour les convaincre de renoncer à la grève. Mais, Dr Assane Diop et Cie ont refusé catégoriquement en exigeant la restitution à Dr Aïcha Goundiam Mbodj son officine.
Menaces des étudiants orientés dans écoles privées
La coordination nationale des étudiants orientés dans les écoles privées donne un ultimatum de 72 heures au ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Ces étudiants qui ont terminé leur cursus peinent à recevoir leurs diplômes. Pour cause, les écoles privées refusent de leur délivrer les diplômes, parce que l’Etat n’a pas payé leur scolarité. Si le ministre ne trouve pas une solution d’ici 72h, ces étudiants promettent de descendre dans la rue pour manifester leur colère. D’après leur porte-parole, Ousmane GuÈye, ils se démènent depuis mai 2021 pour obtenir leurs diplômes. Ils ont été orientés par l’Etat du Sénégal depuis 2018 dans les écoles privées d’enseignement supérieur. A l’en croire, le président de l’Université du Sahel, Issa Sall, leur a signifié que l’Etat n’a pas payé leurs scolarités, par conséquent ils ne recevront pas de diplômes.
Les tendances lourdes relevées dans le rapport du CSE
Le dernier rapport du Centre de suivi écologique (CSE), un annuaire compilant des données statistiques environnementales, présente des tendances ‘’lourdes’’ sur la question des côtes et des océans, des mines et de l’énergie, de la sécurité alimentaire, de forêts, des changements climatiques, a souligné son directeur général, Cheikh Mbow. «Cet annuaire sur l’environnement du Sénégal est une capitalisation des données statistiques, parce que les gens en ont besoin et ne savent où le trouver», a-t-il déclaré à l’ «Aps» en marge de la réunion de présentation de la revue annuelle 2021 sur les performances du ministère de l’Environnement et du Développement durable. «Nous le faisons régulièrement tous les trois ans et nous adossons une interprétation en matière d’information sur l’état de l’environnement au Sénégal», a précisé M. Mbow. La déforestation est en train de s’accélérer dans certaines zones. Ainsi, le rapport donne les considérations quantitatives qui permettent de calibrer l’intervention de l’Etat. «Les tendances sont là, l’environnement se dégrade», a averti l’expert. Ces mêmes efforts sont faits pour la gestion des déchets plastiques, des ressources en eau, entre autres. Selon toujours la publication, «l’érosion côtière est une problématique qui affecte la biodiversité marine et côtière comme la mangrove».
Affaire du Range Rover
Après plusieurs renvois, l’affaire du Range Rover dans laquelle le chanteur Wally Seck et le footballeur sénégalais Ibou Touré ont cités a connu son épilogue hier, devant le Tribunal Correctionnel de Dakar. En fait, Waly Seck et Cie étaient poursuivis pour association de malfaiteurs, escroquerie au service, faux et usage de faux dans un document administratif et complicité. Mais dès l’ouverture des plaidoiries, la défense a soulevé l’exception de nullité du procèsverbal d’enquête préliminaire et par conséquent de toute la procédure. Les avocats indiquent que leurs clients n’étaient pas entendus à l’enquête préliminaires en présence de conseils. Le parquet est allé dans le même sens, en soulignant que les droits des prévenus ont été violés. Ainsi, le procureur requiert l’annulation de tous les procès-verbaux de l’enquête préliminaire et de toute la procédure. Le juge n’avait pas d’autres choix que de suivre le réquisitoire du procureur en déclarant nuls les procès-verbaux à l’enquête et de toute la procédure.
LES CRISES DANS LE SECTEUR DE LA SANTE ET DES QUESTIONS POLITIQUES AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM CE VENDREDI
L'ensemble des parutions de ce vendredi 22 Avril 2022 évoquent les ramifications de la crise générée par le décès de Astou Sohna et les jeux de couloirs en prélude aux prochaines élections législatives de juillet 2022.
L'ensemble des parutions de ce vendredi 22 Avril 2022 évoquent les ramifications de la crise générée par le décès de Astou Sohna et les jeux de couloirs en prélude aux prochaines élections législatives de juillet 2022. Ecoutez la revue de presse présntée par Fabrice Nguéma sur la Zik Fm
LA GRÈVE DES BLOUSES BLANCHES A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE VENDREDI
Les quotidiens se sont focalisés sur la grève des travailleurs de la santé pour leur édition de ce vendredi. Plusieurs syndicats de travailleurs de la santé ont observé une ‘’grève générale’’, jeudi, en guise de protestation
Dakar, 22 avr (APS) – Les quotidiens se sont focalisés sur la grève des travailleurs de la santé pour leur édition de ce vendredi.
Plusieurs syndicats de travailleurs de la santé ont observé une ‘’grève générale’’, jeudi, en guise de protestation contre l’arrestation de quatre sages-femmes de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye de Louga (nord).
Les sages-femmes ont été arrêtées pour leur responsabilité présumée dans la mort en couches d’Astou Sokhna, qui avait été admise à la maternité de cet établissement public de santé après neuf mois de grossesse.
‘’Jeudi noir dans les hôpitaux’’, constate Sud Quotidien.
‘’Les agents de santé paralysent les réceptifs hospitaliers, une journée sans soins (…) Seules les urgences assurées, les patients dans tous leurs états’’, écrit-t-il.
Le calvaire des usagers des services de santé risque de se prolonger, selon Libération.
‘’Après que plusieurs malades ont été refoulés des hôpitaux et des autres structures publiques de santé, hier, c’est au tour des pharmaciens privés d’entrer dans la danse, ce matin’’, lit-on dans le même journal.
‘’De Dakar à Tambacounda, de Kolda à Saint-Louis en passant par Kaolack, Kaffrine, Koungheul, Diourbel, Ziguinchor et d’autres villes, le système de santé a été paralysé’’, note Kritik’.
Ce journal affirme qu’‘’il est difficile de mettre un visage sur ceux qui se battent exclusivement pour des soins de santé de qualité et un accueil adéquat des malades’’, parmi ‘’la floraison de syndicats’’ à l’origine de cette grève.
Le Témoin Quotidien évoque la ‘’colère rouge’’ des usagers des services de santé.
‘’Le seul combat qui vaille, c’est celui [qui consiste à] se pencher au chevet de notre système de santé, afin que les drames pareils à celui survenu à l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye (…) ne se reproduisent plus’’, conseille-t-il.
Bés Bi Le Jour est d’avis qu’‘’il ne faut pas tomber dans le dénigrement et l’amalgame systématique à l’encontre des soignants’’.
‘’La solution réside dans l’ouverture, pas dans la fermeture. La complexité sanitaire appelle au sang-froid à tous les niveaux’’, ajoute-t-il.
Le Quotidien dénonce le ‘’corporatisme’’ à cause duquel les travailleurs, y compris ceux de la santé, rejettent systématiquement les fautes commises par leurs confrères et collègues. ‘’Notre pays marche sur la crête (…) Le corporatisme est devenu un bouclier pour qui veut échapper à la justice’’, commente-t-il.
‘’Le décès d’Astou Sokhna (…) va certainement avoir des conséquences encore plus graves (…) Parfois, le service minimum n’est même pas assuré’’ dans les établissements de santé, écrit L’Observateur.
‘’Ça fleure bon les émeutes de la faim’’
Les quotidiens relayent aussi les manœuvres des partis politiques en vue des élections législatives du 31 juillet prochain
On apprend de L’info que l’ex-président de la République, Abdoulaye Wade, a constitué un directoire national de campagne comprenant des présidents de conseil départemental, des députés en exercice, des membres du secrétariat national de son parti et d’autres personnes.
EnQuête s’est intéressé aux ‘’calculs’’ de Macky Sall, concernant le prochain scrutin législatif. ‘’Ça manœuvre ferme dans l’entourage du président de la République, Macky Sall, en direction des élections législatives’’, affirme le journal.
‘’Mafia Kacc Kacc, anarchie ou révolution ?’’ s’interroge L’As, au sujet de ce mouvement né, selon lui, des réseaux sociaux et très critique envers Macky Sall et sa majorité.
‘’Si certains trouvent l’initiative (la création de la Mafia Kacc Kacc) salutaire, d’autres pensent que c’est un espace de non-droit qui peut aboutir à des dérives’’, ajoute L’As.
Le journal Vox Populi est préoccupé par l’ampleur des rumeurs, de la calomnie et de la diffamation sur les réseaux sociaux. ‘’Pour chaque génération, il y a de nouveaux comportements (…) L’Internet se rajoutant à tout cela, on a l’impression que (…) c’est la catastrophe’’, analyse un psychosociologue interrogé à ce sujet par le journal.
WalfQuotidien joue les Cassandre. ‘’Ça fleure bon les émeutes de la faim’’, titre-t-il, ajoutant : ‘’Ce n’est pas être dans le catastrophisme que de se rappeler que les images que nous vivons en ce moment et les mots que nous entendons rappellent, à quelques nuances près, la crise de 2008.’’
Il fait allusion aux nombreuses difficultés économiques de 2008, qui ressemblent, à son avis, aux récurrentes pénuries de denrées de consommation courante de l’année en cours.
Concernant la pénurie de carburant, Le Soleil annonce l’arrivée à Dakar de deux bateaux chargés d’approvisionner le pays.
‘’Les automobilistes peuvent être tranquilles. Le Sénégal dispose d’assez de carburant pour couvrir la demande’’, écrit le journal sur la base des assurances données par la ministre du Pétrole, Sophie Gladima.
Par Mohamed DIA
QUAND POUTINE REBAT LES CARTES DE LA GÉOPOLITIQUE (1ÈRE PARTIE)
Obsession personnelle ou guerre froide ? La demande de Poutine est que l’Ukraine s’engage à ne jamais rejoindre l’OTAN, exige le retrait des infrastructures militaires installées dans les États d’Europe de l’Est et aussi la limitation du nombre de soldats
Obsession personnelle ou guerre froide ? La demande de Poutine est que l’Ukraine s’engage à ne jamais rejoindre l’OTAN, exige le retrait des infrastructures militaires installées dans les États d’Europe de l’Est et aussi la limitation du nombre de soldats déployés dans ces pays qui sont devant la Porte de la Russie. Tout le monde se hâte de tirer des conclusions ou de prendre parti sans vraiment connaître les tenants et aboutissants de cette crise.
En si peu de temps, le monde s’est bouleversé, les sanctions se corsent contre Kremlin, et cela, sans épargner les grandes économies du monde. Le prix du baril du pétrole a grimpé, l’inflation s’accentue et tout cela en deux semaines. Poutine est en train de rebattre les cartes de la géopolitique avant que l’OTAN ne le devance. Comment l’OTAN avec beaucoup de temps et d’influence à son actif a pu échouer face à une Russie hésitante ?
ETATS-UNIS-RUSSIE
De 1992 à 2007, une année avant la convention de Bucarest, le gouvernement américain a engagé plus de 16 milliards de dollars d’aide à la Russie, dont plus de 3,7 milliards de dollars d’aide de la Freedom Support Act (FSA) pour la démocratisation et l’aide sociale et humanitaire. La plupart du reste des fonds a été alloué à l’initiative NunnLugar et à d’autres programmes liés à la sécurité. Depuis 1996, l’aide directe au gouvernement russe s’est articulée sur sa vente continue de la technologie des réacteurs nucléaires à l’Iran. Le projet de loi sur l’aide étrangère de 2001 interdisait 60 % de l’aide au gouvernement central de la Russie s’il ne coopérait pas avec les enquêtes internationales sur les allégations de crimes de guerre en Tchétchénie ou ne donnait pas accès aux ONG effectuant un travail humanitaire en Tchétchénie.
Cependant, en raison de la coopération de la Russie avec les États-Unis dans sa guerre contre le terrorisme, la disposition sur les crimes de guerre a été abandonnée. L’ancien sénateur démocrate Sam Nunn et le sénateur républicain Richard Lugar ont, par cette initiative, beaucoup contribué au démantèlement des armes nucléaires déclarées en surplus. Ainsi, vers fin 2004, le nombre de systèmes d’armements désactivés ou détruits par les Etats-Unis dans le cadre des programmes Nunn-Lugar s’élevait à 6,462 ogives nucléaires, 550 missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), 469 silos ICBM, 13 lanceurs mobiles ICBM, 135 bombardiers, 733 missiles nucléaires air-sol, 408 lanceurs de missiles sous-marins, 530 missiles lancés de sous-marins, 27 sous-marins nucléaires et 194 tunnels d’expérimentations nucléaires. En contrepartie, l’administration américaine a fourni 148 millions de dollars aux Russes en 2003, 93,4 millions de dollars en 2004, 85 millions de dollars en 2005, 48 millions de dollars en 2006 et 58 millions de dollars en 2007.
LA RUSSIE DE POUTINE
Dmitri Medvedev, successeur choisi de Poutine et protégé de longue date, a été élu président de la Fédération de Russie le 2 mars 2008 avec environ 70 % des voix. Medvedev, ancien premier vice-Premier ministre, a annoncé pendant la campagne que s’il était élu, il proposerait Poutine au poste de Premier ministre. Medvedev a été nommé président le 7 mai ; Poutine a été confirmé comme Premier ministre le lendemain. Le parti Russie unie du Kremlin avait précédemment remporté les élections législatives (2 décembre 2007), remportant plus des deux tiers des sièges à la Douma, qui est la chambre basse de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, tandis que le Conseil de la Fédération est la chambre haute. Les observateurs internationaux ont critiqué les deux élections comme étant injustement contrôlées par les autorités gouvernementales.
Néanmoins, la grande popularité de Poutine en Russie a conduit beaucoup à conclure que les résultats des élections correspondaient à l’opinion publique russe. Ainsi, la reprise économique amorcée en 1999 se poursuit. Le PIB, l’investissement intérieur et le niveau de vie général ont connu une croissance impressionnante après une décennie de déclin, alimentés en grande partie par les rentes pétrolières et gazières. Il y a un excédent budgétaire et le rouble est stable. Des problèmes majeurs subsistent : 15 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, l’investissement étranger est relativement faible, l’inflation augmente, la criminalité, la corruption, la fuite des capitaux et le chômage restent élevés. Le conflit russo-géorgien est le plus grave affrontement entre la Russie et les États-Unis depuis la fin de la guerre froide. Malgré la montée des tensions sur des questions telles que l’élargissement de l’OTAN, le Kosovo et les projets de défense antimissile des États-Unis en Europe de l’Est, Washington et Moscou avaient trouvé un terrain d’entente sur les préoccupations nucléaires iraniennes et nord-coréennes et sur la non-prolifération nucléaire en général.
Les actions de la Russie en Géorgie ont cependant constitué un tournant dans les relations américano-russes. Les actions de la Russie suscitent également l’anxiété dans d’autres États, successeurs de l’Union soviétique, en particulier ceux qui comptent d’importantes minorités russes, comme l’Ukraine et le Kazakhstan. L’armée russe était dans la tourmente après des années de sévères réductions de forces et de coupes budgétaires. Les forces armées après l’éclatement du bloc étaient au nombre d’environ 1,2 millions, contre 4,3 millions de soldats soviétiques en 1986. La reprise économique de la Russie a permis à Poutine d’augmenter les dépenses de défense. Les achats d’armes majeures, qui ont pratiquement cessé dans les années 1990, ont commencé à reprendre. Certaines activités de grande envergure telles que les exercices militaires multinationaux, les déploiements navals en Méditerranée et dans l’Atlantique et les patrouilles de bombardiers stratégiques ont repris.
Après l’effondrement de l’Union soviétique, les États-Unis ont recherché une relation de coopération avec Moscou et ont fourni plus de 14 milliards de dollars pour encourager la démocratie et l’aide humanitaire. L’aide étrangère directe des États-Unis à la Russie dans le cadre du Freedom Support Act a chuté au cours de la dernière décennie, en partie à cause de la pression des membres du Congrès. L’aide américaine sous la forme de programmes de réduction de la menace et l’aide indirecte des États-Unis par le biais d’institutions telles que le FMI a cependant été substantielle. Les États-Unis ont imposé des sanctions économiques au gouvernement russe et à des organisations russes pour avoir exporté des technologies et des équipements nucléaires et militaires vers l’Iran et la Syrie. La Russie est un État multinational et multiethnique avec plus de 100 nationalités et une structure fédérale complexe héritée de la période soviétique. Au sein de la Fédération de Russie, se trouvent 21 républiques (dont la Tchétchénie) et de nombreuses autres enclaves ethniques. Les Russes de souche, qui représentent 80 % de la population, constituent une majorité dominante. Les autres groupes de nationalités les plus importants sont les Tatars (3,8 %), les Ukrainiens (3 %) et les Tchouvaches (1,2 %).
En outre, dans la plupart des républiques et régions autonomes de la Fédération de Russie qui sont les foyers nationaux de minorités ethniques, la nationalité titulaire constitue une minorité de la population. Les Russes sont majoritaires dans bon nombre de ces enclaves. Pendant la présidence d’Eltsine, de nombreuses républiques et régions ont obtenu une plus grande autonomie. Seule la République tchétchène, cependant, avait tenté d’affirmer une indépendance complète. Le président Poutine a renversé cette tendance et reconstruit la force du gouvernement central vis-à-vis des régions. La démission surprise de l’ancien président Boris Eltsine (31 décembre 1999) a propulsé Vladimir Poutine au Kremlin en tant que président par intérim. L’ascension fulgurante de la popularité de Poutine était due à un certain nombre de facteurs : sa politique dure envers la Tchétchénie, son image de leader jeune, vigoureux, sobre et franc et un soutien massif de la télévision publique et d’autres médias de masse.
En mars 2000, Poutine est élu président à part entière. Il remporte un second mandat quatre ans plus tard. Poutine, qui a été un officier du renseignement étranger du KGB soviétique pendant 16 ans et a ensuite dirigé le Service fédéral de sécurité russe (composante de l’ancien KGB), est connu pour être un étatiste intelligent et discipliné. Ses priorités semblent être le renforcement du gouvernement central et la restauration du statut de grande puissance de la Russie. Poutine a remporté des victoires précoces sur les dirigeants régionaux, reprenant l’autorité du gouvernement central que Boris Eltsine avait laissé s’éclipser. Tout d’abord, Poutine a créé sept districts super-régionaux supervisés par des personnes nommées par le président. Puis il a fait pression pour modifier la composition du Conseil de la Fédération, la chambre haute du parlement - un organe composé des chefs des gouvernements régionaux et des législatures régionales, donnant à ces dirigeants le contrôle exclusif de cette chambre et également l’immunité parlementaire contre les poursuites pénales. Avec les changements de Poutine, les députés du Conseil de la Fédération sont nommés par les dirigeants régionaux et les législatures, mais une fois nommés, ils sont quelque peu indépendants. En 2005, le Parlement contrôlé par le Kremlin a donné à Poutine le pouvoir de nommer des gouverneurs régionaux.
QUI DÉTIENT L’INFORMATION ET L’ARGENT DÉTIENT LE POUVOIR
Sous Poutine, le gouvernement a pris le contrôle presque total des médias de diffusion à l’échelle nationale. Une cible clé était l’empire médiatique de Vladimir Gousinski, qui comprenait le seul réseau de télévision indépendant de Russie, NTV, qui avait critiqué Poutine. Gousinsky a été arrêté en juin 2000 pour corruption et a ensuite été libéré et autorisé à quitter le pays. Le monopole gazier contrôlé par l’État, Gazprom, a ensuite repris NTV et nommé des fidèles du Kremlin pour la diriger. Le gouvernement a ensuite forcé l’éminent oligarque Boris Berezovsky à renoncer à la propriété de sa part de contrôle du réseau ORT TV. TV-6, la dernière grande chaîne de télévision indépendante de Moscou, a été fermée sous la pression du gouvernement en 2002.
Le gouvernement s’est également opposé à la radio indépendante Echo Moskvuy et à d’autres médias électroniques. En 2006, le gouvernement russe a forcé la plupart des stations de radio russes à cesser de diffuser des programmes préparés par Voice of America (VOA) et Radio Liberty (RL), financés par les États-Unis. Les menaces de révoquer les licences de diffusion des stations ont forcé toutes, sauf 4 ou 5 des plus de 30 stations de radio qui le faisaient, à cesser de diffuser des programmes VOA et RL. Des journalistes critiques du gouvernement ont été emprisonnés, agressés, et dans certains cas, tués, en toute impunité. La très respectée journaliste et critique de guerre tchétchène Anna Politkovskaïa a été assassinée le 7 octobre 2006.
En 2003, le gouvernement russe a lancé une campagne contre Mikhaïl Khodorkovski, PDG de Ioukos, alors quatrième compagnie pétrolière au monde. Khodorkovski, alors l’homme le plus riche de Russie, est devenu multimilliardaire dans les années 1990 au cours de la privatisation souvent corrompue des actifs de l’État sous l’ancien président Eltsine. Khodorkovski a critiqué certaines des actions de Poutine, financé des partis politiques anti-Poutine et laissé entendre qu’il pourrait entrer en politique à l’avenir. Après de nombreuses perquisitions et saisies de dossiers de Ioukos et l’arrestation de hauts responsables de Ioukos, la police a arrêté Khodorkovski en octobre 2003. Les procureurs ont ensuite gelé les actions de Ioukos d’une valeur d’environ 12 milliards de dollars.
L’arrestation de Khodorkovski a été considérée par beaucoup comme politiquement motivée, visant à éliminer un ennemi politique et à faire de lui un exemple pour les autres magnats russes. De nombreux observateurs ont également vu dans cet épisode le dénouement d’une longue lutte de pouvoir entre deux factions du Kremlin : un groupe d’anciens loyalistes d’Eltsine axé sur les affaires et un groupe de loyalistes de Poutine issus principalement des services de sécurité et de la ville natale de Poutine, Saint-Pétersbourg. Quelques jours après l’arrestation de Khodorkovski, le chef d’état-major présidentiel Alexandre Volochine, chef réputé du groupe de l’ère Eltsine, a démissionné, ainsi que plusieurs de ses proches collaborateurs, laissant le Kremlin entre les mains des policiers. Khodorkovski a été jugé en juin 2004 pour de multiples accusations criminelles d’évasion et de fraude fiscale. En mai 2005, il est reconnu coupable, condamné à neuf ans de prison, puis envoyé dans un camp pénitentiaire en Sibérie. Yukos a été démantelé et ses principaux actifs vendus pour régler des dettes fiscales totalisant prétendument 28 milliards de dollars. Yuganskneftegaz, la principale filiale de production pétrolière de Ioukos, a été vendue lors d’une vente aux enchères organisée par l’État, apparemment pour régler des dettes fiscales. Le soumissionnaire gagnant et unique, Baikalfinansgrup, a payé 9,7 milliards de dollars, soit environ la moitié de sa valeur marchande, selon des spécialistes.
L’inédit Baikalfinansgrup est un groupe d’initiés du Kremlin dirigé par Igor Sechin, chef adjoint de l’administration présidentielle et proche associé de Poutine. Baikalfinansgrup a rapidement été racheté par Rosneft, une compagnie pétrolière russe entièrement détenue par l’État. Sechin est président du conseil d’administration de Rosneft. La nationalisation de facto de Yuganskneftegaz a été dénoncée par Andrei Illarionov, alors conseiller économique principal de Poutine, comme l’arnaque de l’année. Depuis lors, le gouvernement a nationalisé ou placé sous son contrôle un certain nombre d’autres grandes entreprises qu’il qualifie d’actifs stratégiques. Il s’agit notamment de la fabrication de navires, d’avions et d’automobiles, ainsi que d’autres activités d’extraction de matières premières. Parallèlement, le Kremlin a installé des hauts fonctionnaires à la tête de ces entreprises.
Par exemple, l’ancien premier vice-premier ministre Dmitri Medvedev (qui était devenu président) était le président du conseil d’administration de Gazprom, le géant russe du gaz naturel. Sergei Ivanov, un autre premier vice-Premier ministre et proche confident de Poutine, est le président du conseil d’administration d’Avtovaz, le plus grand constructeur automobile russe. Ce phénomène d’élites politiques prenant la tête de nombreuses grandes entreprises économiques russes a conduit certains observateurs à conclure que ceux qui gouvernent la Russie, possèdent la Russie.