SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
9 septembre 2025
BASKET, MAIS OÙ NOUS MÈNE LE DUO BABACAR NDIAYE-TAPHA GAYE ?
Comment comprendre que le président de la Fédération nationale et son DTN enregistrent depuis des contre-performances, tant chez les Dames que chez les Hommes, sans pouvoir se relever ?
Et si le duo Babacar Ndiaye-Moustapha Gaye pensait que le basket sénégalais leur appartient. Sinon comment comprendre que le président de la Fédération et son DTN enregistrent depuis des contre-performances, tant chez les Dames que chez les Hommes, sans pouvoir se relever. Pas étonnant, quand la gouvernance du basket sénégalais repose que sur deux personnes. Décryptage !
L’image est à la limite humiliante : voir l’Egypte surclasser avec la manière les Lions de… 33 points a été difficile à digérer pour la famille de la «balle orange». Surtout pour un pays comme le Sénégal qui a marqué le basket africain. Et ce qui choque surtout c’est le gros écart enregistré face à un adversaire qui n’avait pas fait le poids à Dakar Aréna. Cette gifle des Pharaons a été suivie par celle subie face à la Rd Congo, vainqueur de 12 points. Et là, c’est encore plus inquiétant car étant un remake de la défaite concédée face au même adversaire à domicile. Et même contre le Kenya, petit poucet du groupe, les Lions ont peiné en première période avant de s’arracher lors des deux derniers quarts-temps. Suffisant pour alerter par rapport à la pente dangereuse prise par le basket sénégalais ces dernières années. Une alerte lancée d’ailleurs par le coach Boniface Ndong : «Nous devons nous regarder dans le miroir. Le basket est un sport majeur au Sénégal, mais les autres pays progressent, et tout le monde a de la fierté. Tant que nous ne jouerons pas avec la même fierté que les sélections sénégalaises qui nous ont précédés, nous allons continuer à perdre. Plus personne n’a peur de nous.»
Ça ne sent pas bon pour le Mondial
Evidemment pour expliquer la contre-performance d’Alexandrie, les dirigeants sénégalais seront prompts à avancer l’argument de l’absence de certains cadres et des conditions de voyage sur la route de l’Egypte. Mais cela n’explique pas tout. Car ce n’est pas un premier faux pas chez les Hommes. En effet, en jetant un regard dans le rétroviseur, il y a les images de l’échec de l’Afrobasket 2021 au Rwanda où le Sénégal, pourtant grandissime favori, a encore raté la reconquête du titre qui le fuit depuis 1997. Conséquence du bilan d’Alexandrie, le basket sénégalais est mal parti pour le Mondial 2023. Car il va falloir batailler ferme lors du second tour face à la Tunisie, le Sud Soudan et le Cameroun, des adversaires redoutables.
Après Cheikh Sarr et Adidas, Boniface prochain bouc émissaire ?
Du coup, un énième échec des Lions, après celui de Kigali 2021, serait la goutte de trop pour la Fédération et la Dtn. Evidemment souvent en cas d’échec, le bouc émissaire est tout trouvé avec le coach qui est souvent limogé. On pense à Cheikh Sarr (Lionnes) et Abdourahmane Ndiaye Adidas (Lions) qui sont passés à la trappe sur fond de polémique. Des limogeages qui n’ont pas empêché le basket sénégalais d’être toujours à la traîne. A l’image des Lionnes qui elles aussi peinent à retrouver le toit de l’Afrique depuis 2015. Les Filles de Tapha Gaye ayant été humiliées à l’Afrobasket 2021, à Yaoundé, en ratant le podium, qu’elles n’avaient plus quitté depuis…1990. Comme pour dire que le mal du basket sénégalais est plus profond. Et que ce n’est pas seulement une question de technicien ou de niveau des joueurs, mais surtout de management. Et sur ce chapitre, le président de la Fédération sénégalaise de basket (Fsbb) et son Dtn sont interpellés.
Dtn-coach : un cumul de complaisance qui dure
En effet, apparemment Me Babacar Ndiaye et Moustapha Gaye pensent que le basket sénégalais leur appartient. D’abord techniquement, comment comprendre ce cumul de complaisance, marqué par la démarche du président de la Fsbb qui considère le Dtn comme un «indispensable» ou un «incontournable» du basket sénégalais ; lui laissant toute initiative de nomination tant chez les Hommes que chez les Dames. Avec au bout des échecs répétitifs par la faute d’un cumul, avalisé par le ministère des Sports, et qui passe mal au sein de la famille de la balle orange. Et pire, malgré l’échec de Yaoundé, Tapha Gaye a été confirmé sur le banc des Filles. Comme si au Sénégal, il n’y a aucun autre technicien compétent. Le problème de formation des entraîneurs étant un vrai faux prétexte. A cela, il faut ajouter la démission du Manager général, Makhtar Ndiaye, et le «départ» de Désagana Diop qui n’ont pas apporté assez de sérénité au sein du staff technique.
Un président soliste, une Fédération sans Nr 2…
Sur le plan administratif, Me Babacar Ndiaye semble seul au milieu du panier. On ne sent pas une équipe derrière lui. Officiellement 1er vice-président de la Fsbb, Demba Seck, qui n’a toujours pas été remplacé, a disparu des radars. Affecté à Bruxelles, le Colonel des Douanes a depuis enlevé son manteau de Nr 2, laissant seul son président qui malheureusement se contente d’une Cellule de communication sans pilote. Cela fait beaucoup pour le patron du basket sénégalais et son Dtn qui pourraient ne pas survivre à une élimination au Mondial 2023, qui serait l’échec de trop.
LES PRATIQUES ET PROCÉDURES DES INSTITUTIONS SUPÉRIEURES DE CONTRÔLE PASSÉES À LA LOUPE
Les auditeurs des institutions supérieures de contrôle des pays francophones sont à Dakar dans le cadre d’un congrès de 3 jours
Les auditeurs des institutions supérieures de contrôle des pays francophones sont à Dakar dans le cadre d’un congrès de 3 jours. Pendant cette réunion, les échanges vont porter sur l’impact réel des activités de ces institutions sur les populations.
Pendant 3 jours, les jeunes auditeurs et auditrices des institutions supérieures des finances publiques vont échanger sur l’impact réel des activités tant attendues par les populations.
Lors de l’ouverture de ce congrès, le Premier président de la Cour des comptes du Sénégal, qui préside l’Association des institutions supérieures de contrôle ayant en commun l’usage du français (Aisccuf), a fait savoir à l’endroit des congressistes qu’il est de la plus «haute importance de toujours interroger nos méthodes, nos pratiques, nos procédures et surtout au service des citoyens, des contribuables et des usagers de nos pays respectifs». C’est donc tout le sens, d’après Mamadou Faye, de ce «Top congrès où de jeunes magistrats, auditeurs et assistants de vérification partagent des leçons qu’ils tirent des premières années de leur carrière». Selon M. Faye, «les Institutions supérieures de contrôle de l’Aisccuf font ainsi un pari sur l’avenir fondé sur l’affirmation de leur identité professionnelle porteuse des valeurs de la francophonie».
En outre, le Premier président de la Cour des comptes ajoute que «l’impact de nos audits, de nos contrôles et de nos activités juridictionnelles pour les citoyens ira en se renforçant, grâce notamment à des programmes de formation permanente et à des rencontres comme celles d’aujourd’hui qui vous mettent au contact des pratiques les plus novatrices de vos métiers respectifs».
Insistant sur le rôle assigné à ces institutions, le Premier président de la Cour des comptes déclare : «Comme vous le savez, le contrôle de l’utilisation des ressources publiques est à la fois une exigence démocratique et une nécessité économique et sociale.»
Et de poursuivre : «L’importance de vos missions respectives, si elles sont bien remplies, leur impact pour nos populations vous obligent à cultiver l’excellence professionnelle et à vous imposer les standards éthiques les plus élevés en application des textes de vos pays respectifs. Autrement dit vous devez vous employer à apporter une contribution de premier plan pour pousser vos Institutions supérieures de contrôle (Isc) respectives à s’engager pour plus de professionnalisation, plus d’indépendance.»
Dans ce cadre, le président de l’Aisccuf souligne que ce congrès va aussi permettre «de renforcer les capacités des jeunes auditeurs et auditrices des institutions supérieures de contrôle des finances publiques». «Autrement dit nous voulons préparer la relève. Nous voudrions avoir des jeunes non seulement opérationnels, performants parce que le contrôle des finances publiques se fait par les jeunes et non par des anciens. Les finances publiques sont tellement turbulentes, il faut qu’on prépare nos jeunes auditeurs», a-t-il dit.
Interpellé sur la publication des rapports de la Cour des comptes, Mamadou Faye annonce que le troisième et dernier rapport est déjà adopté. «Nous vous devons 3 rapports. Durant le mois de juin, nous avons adopté le dernier rapport. Il ne reste que l’impression. Bientôt vous aurez les 3 rapports 2018, 2019, 2020», promet le président de la Cour des comptes.
Par Hamidou ANNE
PEUT-ON ENCORE ÊTRE EN DÉSACCORD ?
Les magistrats sont menacés, les intellectuels terrorisés et toutes les voix contradictoires sont victimes de torrents d’insultes et d’appel au meurtre social. Je ne cède ni aux injures, ni aux menaces, encore moins aux calomnies de roquets radicalisés
Dans leur livre, Voyage au bout de la droite (Mille et Une nuits, 2011) Jean-Philippe Huelin et Gaël Brustier reprennent le concept de «paniques morales» issu des travaux de Stanley Cohen. Le Sénégal traverse une panique morale que montre le basculement épistémique et politique de notre société, que tout intellectuel soucieux du temps long braudélien rêverait de documenter.
Dans la crise au sens gramscien que nous traversons, des hordes fascistes sont en verve, menaçant la République qui est ma religion civique. Dans la filiation du fascisme historique, le fascisme de notre époque se présente sous diverses formes mais emprunte à celui des origines des méthodes communes.
Etre fasciste, dans le contexte qui suscite mon propos, c’est faire le choix de l’usage permanent de la haine et de la division dans la démarche politique. C’est penser, au-delà du vernis démocratique, que le pouvoir peut s’acquérir via une entreprise séditieuse. Il s’agit d’incendier les maisons d’avocats, d’appeler à fusiller les anciens présidents, de demander à ses partisans d’attaquer des groupes de presse au motif que l’information qu’ils donnent ne va pas dans notre sens. Les magistrats sont menacés, les intellectuels terrorisés et toutes les voix contradictoires voire seulement nuancées sont victimes de torrents d’insultes et d’appel au meurtre social, voire physique. Ce fascisme n’est pas gêné par les contradictions inscrites dans son discours propagandiste pourvu qu’il permette d’agréger les colères, d’exciter les passions, de dominer la raison.
Les fascistes accusent l’Armée nationale, lorsqu’elle procède à des pilonnages de bases rebelles indépendantistes, de complot avec le régime. Ils appellent à déloger un Président élu avant le terme de son mandat. Dans un monde propice aux apports féconds mutuels, ils font l’éloge du nationalisme le plus étriqué voire celui moins assumé du régionalisme dans une Nation indivisible et plurielle.
Le fascisme, c’est faire appel à la torture dans les commissariats pour des suspects bénéficiant de la présomption d’innocence et à la peine de mort pour surfer sur les peurs. Le fascisme, c’est en appeler de manière irresponsable et politicienne à une hiérarchisation des races dans une société civilisée en disant, par exemple, parlant de l’exploitation d’un gisement pétrolier entre le Sénégal et la Mauritanie : si nous n’avons pas peur des «tubaab», ce ne sont pas les «naar» qui nous feront peur. «Naar» est ici utilisé de manière péjorative et infériorisé par rapport à «tubab».
Trump ou Zemmour, d’autres fascistes de notre époque, ne feraient pas mieux. Le fascisme, c’est encore appeler des jeunes radicalisés au pillage de domiciles de responsables publics supposés être des niches à milliards détournés. Etre fasciste, c’est ne croire ni à la démocratie ni à la République et convoquer intimement, quelle que soit la circonstance, son ego boursouflé comme projet politique en usant de manipulation pour afficher le contraire.
Dans la quête du pouvoir, les fascistes peuvent s’accommoder de certaines règles démocratiques mais, une fois aux manettes, ils les foulent aux pieds au profit d’un autoritarisme et d’un dirigisme inhérents à leur projet. L’outrance verbale et les outrages à la République sur un fond guerrier ne peuvent constituer un projet sérieux et crédible. C’est le lieu de saluer une opposition radicale au régime de Macky Sall mais qui, en toutes circonstances, ne transige pas avec la responsabilité et le sens républicain. Ces hommes et ces femmes font l’honneur de notre pays et de sa vitalité démocratique.
Le Sénégal est malade de quarante années durant lesquelles a été sabordé l’héritage senghorien de l’organisation, de la méthode et de l’école qui promeut le culte du savoir. Des milliers de fanatiques prompts à vociférer pour salir leurs concitoyens ne savent même pas lire un texte. Et pire : ils ne savent pas être libres et penser en dehors des bulles que les algorithmes génèrent pour eux à leur insu. Il faut être corrompu ou aisément corruptible pour accuser à tout va quelqu’un qui écrit ce qu’il pense d’être un corrompu.
De nombreux amis, soucieux, me demandent de ne plus parler de Ousmane Sonko. D’autres m’invitent dans ma chronique suivante à tenir un propos qui lui est favorable. Evidemment mon refus dans les deux cas est catégorique. Aussi comment accepter d’avoir peur en démocratie ? Là où j’ai appris la politique - certains de mes anciens maîtres l’ont entre-temps oublié- on me disait ceci : «On ne discute pas avec le fascisme, on le combat.» Je ne fais que rester fidèle à un héritage vieux de plus de deux siècles que dans ma famille politique, la gauche républicaine, on s’acharne à se transmettre. Je ne suis pas un homme qu’on intimide. Je ne cède ni aux injures, ni aux menaces, encore moins aux calomnies de roquets radicalisés. Ils perdent leur temps. Je crois en la force du débat contradictoire dans une démocratie.
Comme intellectuel, j’ai écrit les lignes les plus dures sur la vacuité conceptuelle de l’Apr sans jamais avoir peur de représailles. Ce n’est pas parce que quelques nazillons sont à mes trousses numériques que je me tairai. J’ai fait le choix de l’insoumission, comme le fit mon vieux maître Alioune Badara Cissé. Rester debout, c’est tenter d’honorer sa mémoire. Il m’est impossible de ne pas être libre. Ne perdez pas votre temps à vouloir me faire peur. Vos insultes sont mes médailles.
Macky est directement responsable des gros risques de chaos qui pèsent lourdement sur notre pays. Je ne suis donc point d’accord avec Moustapha Diakhaté, ni avec bien d’autres comme lui qui chargent trop facilement l’opposition
Les invités d’El Hadj Fallou Khouma à son émission Jokkoo de jeudi dernier étaient Moustapha Diakhaté, ancien président du Groupe parlementaire Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) et un autre compatriote qui s’est auto-présenté de façon élogieuse, comme si nous ne vivions pas dans un petit village comme le Sénégal, où tout le monde connaît pratiquement tout le monde. Le lecteur me permettra de ne pas citer son nom. Tout au long de l’émission, l’ancien proche et aujourd’hui lointain collaborateur du président-politicien s’est évertué à convaincre les auditeurs que les conséquences de toutes les manifestations organisées par la Coalition Yewwi Askan wi (YAW) sont de la responsabilité directe de ses responsables, et principalement d’Ousmane Sonko[1]. Et, pour se faire plus convaincant, il invite les auditeurs à s’arrêter davantage sur les causes que sur les conséquences, les premières entraînant directement et forcément les secondes. Sans causes, sans conséquences, a-t-il tenté de démontrer tout au long de l’émission, et les causes sont e l’autre côté.
Je suis entièrement d’accord ici avec l’ancien président de BBY et accepte son invitation. Naturellement, je ne m’accrocherai pas, comme lui, seulement sur deux ou trois événements pour convaincre. Je monterai bien plus loin, et administrerai la preuve, que son ancien mentor est, pour l’essentiel, responsable de tous les maux, de toutes les difficultés que nous vivons depuis le 2 avril 2012. J’aurai naturellement besoin de la patience du lecteur et, pour lui faciliter la tâche, je présenterai le texte en deux jets. J’ai besoin d’un peu de temps et d’espace pour montrer, avec des arguments irréfutables, que si l’homme que nous avons confortablement élu le 25 mars 2012 avait seulement respecté le tiers ou, peut-être même la moitié des engagements formels qu’il avait pris, nous n’en serions pas à vivre aujourd’hui les événements dont son ancien et bref chef de cabinet met lourdement toutes les conséquences sur le dos d’Ousmane Sonko.
Naturellement, j’aurai besoin de rappeler car, dans notre pays, il faut toujours rappeler, pour ne pas donner raison au vieux président-politicien qui disait de nous, et sans état d’âme, que nous avions bien du mal à nous rappeler notre diner de la veille, et que nous ne croyions qu’à l’argent et aux honneurs. J’aurais pu me contenter des réseaux sociaux et, en particulier des Var qui mettent à nu cet homme qui nous gouverne depuis le 2 avril 2012. Avant d’entrer dans le vif du sujet, je passerai rapidement sur cette affaire Adji Sarr qui traîne depuis de longs mois entre les mains des autorités habilitées. On se rappelle que dans la nuit du 2 au 3 février 2021, si mes souvenirs sont exacts, cette jeune fille avait porté plainte contre Ousmane Sonko pour « viols répétés à mains armées avec menaces de mort ». On a des informations précises sur la maison où se seraient déroulés les viols répétés. La gamine subit jusqu’au quatrième ou cinquième viol pour se décider enfin à porter plainte, avec toutes les péripéties que l’on se rappelle.
Les autorités s’empressèrent alors de faire convoquer Ousmane Sonko le 8 février, en ignorant manifestement son immunité parlementaire et en arguant du fait que la loi le leur permettait. Ousmane Sonko n’a pas naturellement répondu à la convocation. Pourquoi cet empressement ? Pourquoi n’avoir pas attendu que le Ministre de la Justice Garde des Sceaux transmît à l’Assemblée nationale la demande du juge chargé de l’affaire, pour la levée de l’immunité parlementaire de l’opposant qui les empêche de dormir ? Il n’y a aucun doute que le Garde Sceaux s’y emploierait rapidement et Aymérou Gning et ses collègues seraient prompts à lever l’immunité. Ousmane Sonko n’aurait alors aucun autre choix que de répondre aux convocations et le juge aurait ainsi l’occasion de le placer rapidement sous mandat de dépôt pour plusieurs années, le viol, le vrai en tout cas, étant considéré comme un crime. C’est vrai que les militants et sympathisants de Sonko ne l’entendaient pas de cette oreille. En tous les cas, la convocation précipitée du député a été pour beaucoup dans les manifestations qu’il y a eu après, avec leur lot de conséquences que Moustapha Diakhaté met facilement sur le compte de son ennemi juré, dont il a été le premier à demander la radiation de la Fonction publique.
Rappelons, puisque que dans notre pays il faut toujours rappeler, que deux députés ont été soupçonnés d’implication dans une affaire grave de trafic de passeports diplomatiques. Combien de temps les autorités habilitées ont-elles mis pour demander la levée de leurs immunités parlementaires ? Pas loin de deux mois. Ils ont été ensuite jugés et condamnés à des peines particulièrement légères. L’un est déjà sorti de prison d’ailleurs, après avoir purgé sa « peine » de trois mois. J’ai été condamné en première instance, moi le pauvre Mody Niang, à trois mois de prison avec sursis et à payer dix millions de francs CFA d’amendes à ce Cheikh Oumar Anne, ancien Directeur général du COUD et très proche du président-politicien. Il avait porté plainte contre moi pour avoir dédicacé un livre de Papa Allé Niang, et pour y avoir traité sa gestion de scandaleuse.
Et il n’est pas impossible que, dans ce Sénégal du président-politicien, un juge me condamne plus sévèrement et m’envoie en prison en appel. Pourtant, la gestion de ce M. Anne est plus que scandaleuse. Son lourd dossier déposé par l’OFNAC sur la table du Procureur de la République y dort d’un sommeil profond depuis l’année 2016. Sa gestion a été si scandaleuse que, dans l’une de ses recommandations, l’OFNAC demandait qu’il fût immédiatement relevé de ses fonctions et que plus jamais, aucune responsabilité ne lui soit confiée dans l’administration. Contre toute attente, le président-politicien le défend publiquement et le bombarde ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, en remplacement du Pr Mary Teuw Niane, excellent mathématicien, et pas seulement d’ailleurs.
Cette position particulièrement partisane et plusieurs fois répétée du président-politicien a créé beaucoup de frustrations. Des frustrations parfois difficilement soutenables et qui ont été à la base de grosses difficultés, notamment de manifestations pouvant entraîner des conséquences que l’ancien président du Groupe parlementaire BBY est toujours prompt à mettre sur le compte des seuls organisateurs, son ancien et peut-être actuel mentor (caché) n’y étant pour rien. Cette position, ce parti-pris flagrant est à l’origine du sentiment du deux-poids-deux-mesures et de la division du pays en deux camps nettement opposés (Kumba am ndey ak Kumba amul ndey) qui habite de plus en plus nombre de Sénégalaises et de Sénégalais. S’y ajoute que cet homme que nous avons élu le 25 mars 2012 s’est montré particulièrement décevant dans sa gouvernance qui est tout le contraire de celle « sobre, transparente et vertueuse » qu’il nous avait fermement promise.
Dans la suite, le second et dernier jet de ce texte, j’entrerai dans le vif du sujet pour montrer, arguments irréfutables à l’appui, à Moustapha Diakhaté et aux hommes et aux femmes de son acabit, que leur mentor est directement responsable des gros risques de chaos qui pèsent lourdement sur notre pays
Naturellement, je suis loin, très loin d’être d’accord avec lui et avais commencé à le démontrer dans le premier jet, et donnais rendez-vous aux lecteurs à celui-ci, le second et dernier. Mon avis, ma forte conviction est que son ex-mentor est, pour l’essentiel, responsable de toutes les menaces qui pèsent lourdement sur notre pays depuis le 2 avril 2012. Si cet homme que nous avons élu le 25 mars 2012 était exactement ou presque le même que celui qui nous gouverne depuis un peu plus de dix ans avec, en bandoulière, ses engagements respectés à la lettre ou du mieux qu’il peut, le Sénégal que nous vivons aujourd’hui serait bien plus tranquille. Malheureusement, ente les deux hommes, il ne reste plus que le nom : l’un et l’autre sont comme Yalla ak yaali.
Pour avoir une base solide d’arguments me permettant de le démontrer, je suis obligé de faire des rappels, encore des rappels dont mes compatriotes ont toujours besoin, étant donné leur fâcheuse tendance à vite oublier et à passer indifférents, devant les événements les plus lourds de menaces pour notre pays. Je me contenterai de deux rappels : son premier message à la Nation, le 3 avril 2012, et l’interview qu’il a accordée à Béchir Ben Yaymed1 de l’hebdomadaire Jeune Afrique, le 14 juin 2012. Ce 3 avril donc, il s’adresse ainsi au gouvernement : « Je (vous) donne mission de traduire en actes la forte aspiration au changement massivement exprimée le 25 mars. Cette occasion historique constitue pour nous tous, un nouveau départ pour une nouvelle ère de ruptures en profondeur dans la manière de gérer l’État au plan institutionnel et économique. C’est pourquoi, je tiens à ce que toutes les femmes et tous les hommes qui m’accompagnent dans l’exécution du contrat de confiance qui me lie au peuple, comprennent et acceptent que cette mission ne crée pas une catégorie de citoyens privilégiés, au-dessus des autres et de la loi.
Au contraire, cette charge se décline en un sacerdoce sans ambiguïté : il est question de servir et non de se servir2 . Déjà, comme vous le savez, j’ai décidé de ramener à cinq ans le mandat de sept ans pour lequel je suis élu sous l’empire de l’actuelle constitution. » Le lecteur a bien lu : je n’ai rien inventé.
Cinéma du nouveau président de la République
Et le tout nouveau président, que j’appellerai plus tard et à juste titre le président-politicien, de poursuivre son cinéma, car c’en était un : « Gouverner autrement, c’est bannir les passe-droits, le favoritisme et le trafic d’influence ; c’est mettre l’intérêt public au-dessus de toute autre considération et traiter tous les citoyens avec la même dignité et le même respect. En outre, l’État et ses démembrements réduiront leur train de vie tout en restant performants. » Il ne s’arrête pas en si bon chemin et poursuit : « S’agissant de la bonne gouvernance, je serai toujours guidé par le souci de transparence et de responsabilité dans la gestion vertueuse des affaires publiques. Je mets à ma charge l’obligation de dresser les comptes de la Nation et d’éclairer l’opinion sur l’état des lieux. » Ce n’est pas tout. Il ajoute sans état d’âme : « Je compte restituer aux organes de vérification et de contrôle de l’État la plénitude de leurs attributions. Dans le même sens, l’assainissement de l’environnement des affaires et la lutte contre la corruption et la concussion me tiennent particulièrement à cœur. »
Et il avertit ou feint d’avertir : « À tous ceux qui assument une part de responsabilité dans la gestion des deniers public, je tiens à préciser que je ne protégerai personne. Je dis bien personne. J’engage fermement le Gouvernement à ne point déroger à cette règle. »3 Le second rappel, après le message du 3 avril 2012, c’est l’interview qu’il a accordée à Béchir Ben Yaymed, le 14 juin 2012. C’était à Kaolack où il présidait son deuxième conseil des ministres décentralisés. Cette interview en dit long, vraiment long sur la nature ondoyante de cet homme qui nous gouverne depuis le 2 avril 2012. En voici quelques extraits : « ...La rupture n’est pas qu’un slogan. C’est un comportement, celui que les dirigeants de ce pays doivent adopter. Humilité, sobriété et rigueur doivent régir notre action politique. Je vous assure qu’il s’agit bien là d’une rupture, profonde, avec les pratiques en vigueur sous mon prédécesseur… AVEC MOI, TOUT VA CHANGER. J’AI RENONCÉ À DEUX ANS DE POUVOIR, en ramenant le mandat présidentiel de sept à cinq ans et en m’appliquant immédiatement cette mesure, comme je m’y étais engagé. J’ai tenu, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, à déclarer publiquement mon patrimoine, malgré les polémiques entretenues à dessein par mes adversaires (…). À la fin de mon mandat, je ferai le même exercice, et l’on pourra comparer. » Je n’ai rien inventé, c’est bien le président Macky Sall qui répondait cela, les yeux dans les yeux, et sans état d’âme, à Béchir Ben Yaymed. Et celui que j’appelle président-politicien et qui le mérite bien, de poursuivre : « Les Sénégalais ont réclamé une gouvernance plus vertueuse, plus éthique. Nous avons L’OBLIGATION DE RENDRE DES COMPTES, de RÉDUIRE LE TRAIN DE VIE ET LES DÉPENSES NAGUÈRE SOMPTUAIRES DE L’ÉTAT. J’AI AUSSI TROUVÉ UN GOUVERNEMENT COMPOSÉ DE 38 MINISTRES EN ARRIVANT, ET JE L’AI RAMENÉ À 25. C’est désormais l’un des plus réduits d’Afrique, et je vous assure qu’il aurait été plus simple pour moi de distribuer plus largement les maroquins (…). J’ai supprimé plus de 60 agences et directions nationales dont l’utilité n’était pas avérée. Autant de coupes qui ne réduiront en rien l’efficacité du gouvernement et de l’administration, bien au contraire (…). »
A-t-on vraiment besoin de commenter tous ces engagements de l’homme ?
Je ne le crois pas du tout. Il suffit de les comparer avec la gouvernance qu’il met en œuvre depuis son installation officielle comme quatrième président de la République pour s’en faire une bonne idée. En tout cas moi j’affirme – et je crois pouvoir me le permettre –, que s’il avait respecté l’essentiel des engagements pris ici comme ailleurs, le Sénégal ne serait sûrement pas celui que nous vivons depuis le 2 avril 2012. Il n’y aurait sûrement pas de cas Ababacar Khalifa Sall ou de Karim Wade. Aucun doute que l’ex-juge Dème serait encore magistrat. Peut-être même, Ousmane Sonko ne créerait-il pas Pastef. L’homme serait sûrement réélu sans problème en 2017, sans avoir besoin de recourir à son contestable parrainage, ni d’éliminer des candidats potentiels à l’élection présidentielle qui lui feraient courir le risque d’un second tour. Il aurait alors respecté son engagement à réduire son mandat de deux ans et à se l’appliquer. Engagement exprimé même sur les perrons de l’Élysée devant Nicolas Sarkozy qui reconnut « n’avoir jamais vu ça ».
Évidemment il était loin, très loin de connaître l’homme qu’il avait en face. Oui, s’il avait respecté ne serait-ce que son engagement à « restituer aux organes de vérification et de contrôle de l’État la plénitude de leurs attributions » pour lutter « contre la corruption et la concussion qui (le tenaient) particulièrement à cœur », il nous aurait épargné beaucoup d’événements qui menacent aujourd’hui la stabilité du pays. Au lieu de cela, il les a mis en hibernation et parfois carrément humiliés. Les inspecteurs généraux d’État ne me démentiront pas, eux qui ont été chassés sans ménagement de la présidence de la République pour le Building administratif Mamadou Dia, où ils deviennent par la force des choses familiers avec des hommes et des femmes qu’ils pourraient être amenés à inspecter. C’était pour faire place à ses ministres, ministres conseillers, conseillers spéciaux, conseillers, ambassadeurs « itinérants », « chargés » de missions, etc., et dont nul ne connaît le nombre, même pas lui-même. Il va plus loin en mettant lourdement le coude sur leurs rapports comme sur ceux de la Cour des Comptes, de l’Autorité de Régulation de la Commande publique (ARCOP), de l’Inspection générale des Finances du Ministère des Finances, etc. Sans compter les plus de trente dossiers de l’OFNAC qui dorment d’un sommeil profond sur la table du Procureur de la République.
Tous ces dossiers et rapports, y compris ceux de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF) mettent gravement en cause la gestion de nombre d’hommes et de femmes membres de sa famille, de son parti et de la coalition gouvernementale. S’y ajoutent les non moins lourds dossiers des vingt-cinq mis en cause par la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI). Je prends seulement pour exemples ces derniers dossiers. Si le président de la République était un homme de parole et avait laissé le Procureur Alioune Ndao et la justice faire leur travail en toute indépendance et jusqu’au bout, le cas Karim Wade ni celui de Khalifa Ababacar Sall ne se poseraient probablement pas. Le premier n’a été convoqué que le 14 ou 15 mars 2013. Il a eu, avec ses acolytes, largement le temps de se débarrasser, au Sénégal comme ailleurs, de toutes preuves qui pourraient les confondre.
D’ailleurs, ma conviction est que, pour le confondre, on n’avait même pas besoin de recourir à la CREI. Une justice indépendante le condamnerait sans que le plus petit doigt ne fût levé. Il lui suffirait de s’appuyer sur, entre autres dossiers, les Contes et mécomptes de l’Anoci (Éditions Sentinelles, Dakar, août 2009) d’Abdou Latif Coulibaly, au moment où il était encore journaliste et le « Rapport public sur l’État de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes » (juillet 2014). Le Rapport couvre la période 2004-2009, donc de la date de création de l’ANOCI à celle de sa dissolution.
Les contrôleurs de l’IGE ont mis en évidence, dans la gestion du fils de son père, des « cas illustratifs de mal gouvernance financière ». Ils ont ainsi constaté, relativement au fonctionnement de l’Agence, de graves manquements qui seuls, suffiraient à l’envoyer à Reubeusse (pp. 119-121). Il n’y aurait pas, non plus, de cas Khalifa Ababacar Sall si tous les vingt-cinq dossiers de la CREI avaient été traités par une même justice indépendante. La gestion de la Mairie de Dakar serait passée en revue et la caisse d’avance n’aurait pas survécu à cette investigation. Or, c’est sur la base de cette seule caisse d’avance que M. Sall a été envoyé en prison et, partant, éliminé de la course vers l’élection présidentielle de février 2019. Je pourrais prendre pour exemples tous les engagements de celui qui deviendra le président-politicien et montrer que, s’il les avait vraiment respectés, il serait populaire et n’aurait pas besoin de recourir à toutes les manipulations, à tous les njuuj-njaaj qu’il lui a fallu pour être réélu. Il serait populaire parce qu’il aurait « traduit en actes la forte aspiration au changement massivement exprimée le 25 mars ». Peut-être même, l’opposant Ousmane Sonko qui l’empêche aujourd’hui de dormir lui, sa famille et sa coalition n’existerait-il pas, puisqu’il n’y aurait pas les cas flagrants de mauvaise gestion qui expliquent la création de son parti. Il n’y aurait pas d’opposition braquée contre lui pour résister à sa volonté de la réduire à sa plus simple expression. Il n’y aurait pas des Cheikh Oumar Anne, des Farba Ngom, des Mansour Faye et sa fille, des Samuel Sarr4 et autres membres de sa famille comme de sa coalition lourdement épinglés par les rapports de nos différents organes de contrôle.
Je ne suis donc point d’accord avec Moustapha Diakhaté…
Je ne suis donc point d’accord avec Moustapha Diakhaté, ni avec bien d’autres comme lui qui chargent trop facilement l’opposition, Yewwi Askan wi plus exactement, qu’il rendent responsable de tous les événements que nous connaissons et des conséquences qu’ils entraînent. Je suis d’ailleurs tenté de lui poser, à lui le vrai bawal-bawal, la question suivante en walaf : « Waaw, seriñ Mustafaa, ganaaw buma la nuyyóo ziaar la, yakaar nga ni bu sa waaji waccoo woon ak nun ci lépp lumu nu digóon ba tax li ëpp ci nun jox ko sunu kóolute, yaakar nga ni li xew ci sunu réew mi lépp doon na fi xew ? »
En d’autres termes, penses-tu réellement, mon cher Moustapha, que si ton ex-mentor était un homme de parole et avait respecté l’essentiel des engagements pour lesquels nous lui avions donné 65% de nos suffrages, penses-tu alors réellement que le Sénégal serait celui que nous vivons depuis plus dix ans ? Je suis sûr que ta réponse intérieure sera négative car, malgré les apparences, tu es un homme de raison même si, parfois, tu te laisses gagner par ton aversion contre Yewwi Askan wi et son principal responsable, dont tu as été le premier à demander la radiation de la Fonction publique. Heureusement que, de plus en plus de Sénégalaises et de Sénégalais découvrent l’homme. Un homme qui renie sans état d’âme ses engagements les plus solennels ; un homme qui, au lieu de lutter contre la fraude, la corruption, les détournements de deniers publics comme il s’y était engagé, les entretient et les nourrit au quotidien avec une impunité insoutenable ; un homme qui utilise toutes sortes de subterfuges pour se débarrasser de tout adversaire politique potentiellement dangereux ; un homme surtout qui, au lieu de s’employer à redorer le blason terni de nos valeurs cardinales comme il nous l’avait fermement promis, le ternit par ses actes et propos de tous les jours, notamment en entretenant la détestable transhumance par la corruption ; un homme enfin qui, selon des nombreux observateurs, sacrifie l’intérêt général au profit d’un partenariat extérieur douteux, notamment en bradant nos importantes ressources naturelles. Cet homme est donc pratiquement responsable de toutes les situations difficiles que nous vivons depuis le 2 avril 2012, ayant renié tous ses engagements qui lui ont valu notre confiance, concrétisée par 65% de nos suffrages, le 25 mars 2012. Dans un peu moins de deux ans, il termine son second et dernier mandat et devra débarrasser le plancher politique avec toute sa coalition. Il évitera ainsi le chaos à notre pays, en se gardant de solliciter un troisième mandat. C’est vrai qu’il a bien armé ses forces de défenses et de sécurité et notablement amélioré leurs conditions de vie. C’est aussi vrai qu’il n’a pas oublié ses magistrats ni ses autorités administratives (gouverneurs, préfets, sous-préfets). Cependant, aucune force, et quelle qu’elle soit, ne peut faire face à tout un peuple debout. Zine el-Abidine Ben Ali, Hosni Moubarak (qui ne sont plus de ce monde) et Omar Al Bachir en savent bien quelque chose.
1 Aujourd’hui décédé.
2 Son très privilégié beau-frère Mansour Faye a bien compris la leçon et ne se sert pas du tout.
3 Même pas en faveur Sindiély Wade, ni de Mansour Faye, ni de Cheikh Oumar Anne ?
4 Celui-là a même le culot de parler aujourd’hui des casseroles des autres ou de ce qu’il considère comme telles alors que lui, en traîne tellement qu’il lui est difficile d’avancer seulement d’un pas.
LA DAME AWA COULIBALY S’EMPARE D’UN SAC CONTENANT 5 000 000 DE FCFA
A quelques jours de la Tabaski, les marchés grouillent de monde, notamment le marché des Hlm, très prisé des populations en raison de la diversité des articles qu’on y trouve.
Le commerçant Ibra Diokhané, établi au marché HLM, a été victime d’un vol qui a failli lui coûter très cher. Fort heureusement, il y a eu à l’arrivée plus de peur que de mal. Il avait laissé sa boutique sans surveillance pour aller faire ses ablutions. Une dame malintentionnée a profité de ce laps de temps pour lui piquer son sac qui contenait de l’argent. Par chance, il a aperçu la voleuse en train de s’enfuir avec son sac. Avec une agilité surprenante, il s’est jeté sur elle pour reprendre son sac qui contenait ses 5 millions de FCFA, montant de ses recettes de plusieurs jours. Bien que l’ayant échappé belle, il a sauvé la voleuse d’un lynchage par une foule furieuse qui voulait lui faire sa fête. Après avoir pris sa défense, il l’a remise à la police.
A quelques jours de la Tabaski, les marchés grouillent de monde, notamment le marché des Hlm, très prisé des populations en raison de la diversité des articles qu’on y trouve. Hélas, parmi les gens qui se bousculent dans ce lieu de commerce qui est l’un des plus grands de la capitale, tous ne sont pas d’honnêtes clients. Beaucoup sont des voleurs à la recherche d’un bon coup. C’est le cas de Awa Coulibaly qui est entrée avant-hier vers les coups de 21 heures dans la boutique du sieur Ibra Diokhané au moment où ce dernier faisait ses ablutions à côté.
Constatant qu’il n’y avait personne sur les lieux, Awa Coulibaly s’est dirigée vers un sac posé dans un coin avant de s’en emparer. Elle ignorait sans doute qu’il contenait cinq millions de francs représentant les recettes de plusieurs jours du commerçant. Après avoir subtilisé le sac, la bonne dame a tenté ensuite de filer à l’anglaise, sans attirer l’attention du voisinage. Par chance, le sieur Diokhané, qui avait fini de faire ses ablutions, a aperçu la voleuse en train de marcher tranquillement au bord de la route et tenant son propre sac à lui. Un sac qu’il reconnaîtrait entre mille. Il s’est alors rué sur la dame pour lui arracher le sac avant de crier « au voleur ! » En une fraction de seconde, une foule compacte et déchainée s’est formée et a voulu lyncher la voleuse. Bon cœur, le commerçant s’est érigé en bouclier contre sa voleuse qu’il a enfermée dans sa boutique avant d’alerter la police des HLM.
Face aux policiers, la mise en cause a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés. « Je circulais dans le marché et, à un moment donné, j’ai vu une boutique dans laquelle il n’y avait personne. J’y suis entrée et j’ai vu un sac noir qui était posé par terre et lorsque je l’ai ouvert, il était plein de billets de banque. Automatiquement je l’ai pris avant de sortir discrètement. Une fois dehors, je ne voulais pas courir pour ne pas attirer l’attention des gens. C’est la raison pour laquelle je marchais tranquillement pour ne pas éveiller les soupçons. Mais malheureusement, la victime m’a vite repérée car je n’ai pas pris le soin de mettre le sac dans un sachet pour le dissimuler. Raison pour laquelle, il m’a vite reconnue avant de m’interpeller » a expliqué la dame Awa Coulibaly aux policiers des Hlm. Après ses aveux, elle a été arrêtée et déférée au parquet en attendant d’être fixée sur son sort.
S’il y a une organisation qui n’a pas caché sa grosse satisfaction sur la levée de l’embargo contre le Mali par la Cedeao, c’est surtout le Conseil national du Patronat (CNP). Baidy Agne et Cie ont vivement salué cette importante mesure en faisant valoir que les privés sénégalais sont les 3ème investisseurs au Mali.
L’embargo contre le Mali décrété en janvier dernier à Accra par les chefs de d’Etat de la Cedeao pour sanctionner la junte au pouvoir pour son refus de proposer un calendrier de transition « raisonnable » a été levé ce dimanche à Accra par les mêmes chefs d’Etat de la Cedeao. La mesure a été positivement saluée par le Conseil national du patronat (CNP).
La première organisation patronale de notre pays a rappelé que les privés sénégalais sont les 3èmes investisseurs au Mali. « Le Conseil national du patronat (CNP) se réjouit de la décision des chefs d’Etat de la Cedeao de lever les sanctions économiques contre le Mali. Baidy Elfekki Agne, Président du CNP et tous les autres membres de l’organisation patronale, remercient vivement le Chef de l’Etat Macky SALL pour la bonne gestion de ce dossier particulièrement sensible, et qui a aussi été à l’écoute non seulement des populations, mais aussi du secteur privé de nos deux pays » indique l’organisation patronale dans un communiqué.
En effet, le CNP avait fait part au chef de l’Etat de ses vives inquiétudes au regard des impacts négatifs financiers, économiques et sociaux dans plusieurs secteurs d’activités. « Le transport multimodal et la logistique portuaire ont été particulièrement affectés, ainsi que les secteurs de l’industrie et les investissements des privés sénégalais au Mali. En termes d’Investissement Direct Etranger(IDE) au Mali, les privés sénégalais sont les 3èmes investisseurs avec plus de 50 milliards par an après l’Australie et le Canada. Au regard également des chaines d’exportations vers le Mali, le Sénégal est de loin le 1er pays exportateur avec plus de 493 milliards FCFA, alors que la Côte d’Ivoire enregistre 383 milliards FCFA et le Togo 75 milliards Fcfa » rappellent Baidy Agne et Cie.
Listant toujours les conséquences négatives sur notre économie de l’embargo de la Cedeao frappant le Mali, le CNP indique que « les trafics de conteneurs et de produits conventionnels ont baissé en moyenne de plus de 70 %. Sans oublier globalement les créances bancaires cumulées dues à nos entreprises étant donné que les partenaires aussi bien publics et privés maliens ne pouvaient s’en acquitter avec les sanctions relatives aux transactions financières ».
Autre secteur de l’économie nationale frappé de plein fouet par les conséquences de cet embargo, l’industrie quand on sait que « nous exportons plus de 30 milliards Fcfa de produits alimentaires, plus de 80 milliards FCFA de matériaux de construction, sans oublier les dizaines de milliards de produits chimiques et de matières premières ».
Selon l’organisation patronale dirigée par Baïdy Agne, « les entreprises sénégalaises ont fait montre d’une grande résilience, et le secteur privé a dû gérer cette problématique économique en prenant en compte sa grande sensibilité régionale et même au-delà ». « Face à de tels chocs exogènes à l’entreprise, l’organisation patronale sénégalaise rappelle qu’il est très important qu’à l’avenir la Cedeao et l’Uemoa mettent en place des mécanismes de compensations financières directes aux entreprises impactées, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres régions du monde comme l’Union Européenne » conclut le CNP. On serait tenté de dire que les chefs d’Etat de la Cedeao et de l’Uemoa se fichent pas mal des conséquences de leur embargo sur les économies de leurs pays car l’essentiel, pour eux, c’était d’obéir aux injonctions du président Macron ! Sinon, évidemment, on comprend mal, pour ne pas dire qu’on ne comprend pas du tout, que le président Macky Sall s’associe à un embargo dans lequel son pays a le plus à perdre ! A preuve par les dégâts listés par le CNP…
LES PREPARATIFS DE LA FETE DE TABASKI A LA UNE DE LA REVUE DE L'ACTUALITE DE L'APS CE MARDI
Les journaux, reçu mardi à l’APS, se sont intéressés entre autres, aux préparatifs de la fête de tabaski prévu dimanche dans un contexte de cherté du prix du mouton et des denrées alimentaires.
Dakar, 5 juil (APS) – Les journaux, reçu mardi à l’APS, se sont intéressés entre autres, aux préparatifs de la fête de tabaski prévu dimanche dans un contexte de cherté du prix du mouton et des denrées alimentaires.
’’Aïd El Kébir : les ménages sacrifiés à l’autel de la Tabaski’’, affiche à la Une L’Observateur, qui écrit : ’’A cinq jours de la Tabaski, les prix des produits locaux ne cessent de grimper sur le marché, passant parfois du simple au double. Une situation qui risque de plomber la politique du consommer local au Sénégal’’’.
A propos du mouton, L’As parle de ’’casse-tête chinois pour les pères de familles’’. Le journal informe qu’à moins d’une semaine de la fête, les pères et responsables de familles se ruent vers les 35 points de vente de mouton aménagés dans la région de Dakar.
’’Mais cette année, relève la publication, il est très difficile de se procurer un mouton pour le sacrifice d’Abraham. Et pour cause, les prix des petits ruminants ne sont pas la portée des bourses des ménages sénégalais déjà gravement éprouvés par la vie chère’’.
En politique, Sud Quotidien note que Macky Sall est ’’droit dans ses bottes’’ pour le respect du calendrier républicain à moins de deux ans de l’élection présidentielle.
’’Les acteurs politiques et/ou de la société civile qui plaidaient pour un report des élections législatives du 31 juillet, en raison de la tension pré-électorale née des contentieux autour des listes de candidatures, peuvent déchanter. Le président Macky Sall est bien loin de cette dynamique. Pour diverses raisons liées à son agenda politique, manifeste ou latent, il s’est résolument engagé dans le respect du calendrier républicain’’, écrit le journal.
Dans Vox Populi, Dr Cheick Atab Badji, titulaire d’un MBA en Sciences politiques et analyste politique, décrypte le contexte politique actuel. Il rappelle qu’’en démocratie, ce qui conforte une opposition, c’est la confrontation’’.
’’Le pouvoir a le monopole de l’action et l’opposition celui du bruit. Le pouvoir doit être visible et l’opposition audible. Une opposition se nourrit du bruit et le bruit nuit souvent au pouvoir (....)’’, soutient-il.
Le quotidien Bës Bi Le Jour met en exergue le saccage du Lycée Ousmane Sembène de Yoff et informe que le cerveau a été déféré et cinq autres élèves en garde à vue pour avoir détruit une salle de classe dont les images ont alimenté les réseaux sociaux.
Selon le journal, le ministre de l’Education promet des sanctions contre les auteurs de ces actes de vandalisme.
Enquête consacre un dossier à la violence dans l’espace scolaires sénégalais et affiche à la Une ’’L’école malade’’.
Le Soleil s’intéresse à la mode et titre : ’’tailleurs de costumes africaines : le bon fil(on)’’.
’’Les Sénégalais ont le feeling du costume africain. Ils l’enfilent avec bonheur et élégance après commande auprès de plusieurs jeunes qui ont investi le secteur’’, écrit le quotidien.
’’Aujourd’hui, avec l’intérêt et la forte demande, ces derniers tiennent le bon bout du fil et s’imposent en taille patron dans leurs ambitions taillées sur mesure, avec les réseaux sociaux en renfort. Une machine à sous dans ce contexte de crise’’, ajoute Le Soleil.
Par Mamadou Ndiaye
DOS AU MUR
Le Mali respire. L’ostracisme qui le frappait avec l’embargo décrété par la Cedeao a cessé dimanche. Du moins partiellement. Puisque l’organisation supranationale surveille les membres de la junte
Le Mali respire. L’ostracisme qui le frappait avec l’embargo décrété par la Cedeao a cessé dimanche. Du moins partiellement. Puisque l’organisation supranationale surveille les membres de la junte qui seraient tentés de participer à la prochaine présidentielle au Mali.
Tenu à l’écart depuis plus de six mois, Bamako renoue ainsi avec son espace naturel d’épanouissement dont il était privé. Injustement ? D’aucuns le disent et estiment qu’il s’agit rien moins qu’une discrimination. En attendant, quoiqu’épais, le mystère se dévoile quelque peu. Est-ce le vent des meilleures conjonctures qui souffle ?
La ligne était intenable de vouloir sanctionner les dirigeants militaires maliens sans que les effets ne se fassent sentir par les populations. Celles-ci n’approuvaient pas le régime quand bien même elles s’éprouvaient à leurs dépens ? Or elles ont été les victimes collatérales des sanctions prises à l’encontre des hauts gradés qui ten aient, par ce choc, un moyen de coercition pour culpabiliser la Cedeao, responsables de tous les péchés d’Israël.
Autant la mesure de punir le Mali était difficile à prendre, autant la décision de passer l’éponge était attendue. Car au sein de l’instance s’opposent deux lignes qui se démarquent nettement.
La première, incarnée par le Nigéria, le Ghana et le Niger se veut sans concession face aux militaires maliens soupçonnés de prolonger un bail qui les avantagerait au détriment d’une classe politique sans voix.
La seconde ligne, avec le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Togo, joue la carte de la souplesse et se montre plus compréhensive pour infléchir la radicalité du pouvoir à Bamako.
Les deux postures ne s’affrontent ni ne se confrontent. Elles s’appuient sur des principes pour donner de la densité à leurs démarches respectives, à l’image du Président togolais Faure Gnassimbé qui, plusieurs fois, s’est rendu à Bamako dans l’optique de raisonner le Président intérimaire Assimi Goïta.
Ce dernier avait donné au médiateur des gages sur la durée et les modalités de la transition, entre autres. En revanche il ne pipe mot de l’interdit de la Cedeao, l’empêchant, lui ou tout autre membre de la Junte, de prendre part à l’élection présidentielle au-delà de la date butoir de mars 2024.
Avec cet assouplissement obtenu à Accra grâce à un compromis dynamique, Bamako reçoit un peu d’oxygène au grand soulagement des populations qui ont sévèrement ressenti l’embargo. Les dirigeants de la sous-région craignaient un effet domino avec des changements en série dans la proximité immédiate. D’autant que trois régimes kaki s’affirmaient de plus en plus.
L’approche de la fête de Tabaski a sûrement eu un effet déclencheur. En vérité, les Maliens, grands éleveurs devant l’éternel, écoulaient une bonne partie de leur cheptel au Sénégal perçu comme un marché florissant en raison du pouvoir d’achat conséquent des Sénégalais.
Bien entendu à Dakar on ne boude pas le plaisir d’apprendre le retour des moutons en provenance du Mali. L’ouverture imminente des frontières décanterait bien des soucis de part et d’autre avec l’arrivée massive des petits ruminants et la chute attendue des prix.
Quant aux importations, la reprise des dessertes alimenterait les marchés maliens jusque-là sevrés de produits alimentaires et de matériaux de construction. Illico presto, l’ouverture des frontières terrestres et aériennes devient effective. Dakar a, de fait, exercé une discrète pression appuyée ostensiblement par l’Ivoirien Ouattara dont la côte d’amour avait été écornée au Mali à cause d’une sortie jugée « inamicale » à l’époque.
L’orgueil malien n’avait fait qu’un tour. Avec le récent sommet tenu à huis clos dans la capitale ghanéenne, l’occasion a été donnée au Président ivoirien de se « racheter » puisqu’il lui revenait de donner des instructions au gouverneur de la Banque centrale, Jean-Claude Brou, pour lever les sanctions financières infligées au Mali.
Il s’agit de mettre fin au gel des avoirs de l’Etat, des entreprises et au blocage des transferts de l’Etat malien par le truchement des systèmes de paiement au sein de la Banque d’émission. Simple illustration : du fait de ces sanctions, Bamako ne parvenait même plus à honorer sa signature.
En retrouvant son siège, le Mali transcende-t-il l’hostilité qu’il a déclenchée ? Peut-il relever de front le double défi de la réintégration et du retour de croissance d’une économie exsangue ? Les créanciers font le pied de grue et scrutent un horizon qui ne se dégage pas encore au mieux des intérêts engagés.
Pour preuve : le pays était dans l’incapacité de conclure une transaction à hauteur de 236 milliards de FCFA de paiement d’intérêts sur les bons du Trésor du Mali. Tous les pays de l’Uemo et de la Bceao semblent s’accommoder de cette situation avantageuse pour le climat des affaires. Car le business n’aime pas le bruit.
Les manquements, suivis de sanctions, désorganisent un environnement surtout quand la compétitivité n’est pas au rendez-vous. Or le cumul de déficits hypothèque tout retour à la croissance dans une zone fragilisée aujourd’hui par l’instabilité et l’insécurité. Les indicateurs économiques se dégradent. Les investissements sont dans « l’attente » pour rebondir. La sensation de flou résultant de cette situation qui manque de lisibilité entraîne un repli des engagements même si les opportunités existent.
De nombreux experts ainsi que des voix avisées déplorent les crises à répétitions dans une région vulnérable. Selon eux, l’absence de paix compromet toute reprise économique et agace les partenaires. Il y a lieu d’émettre des signaux encourageants pour pacifier cet espace très désavantagé par des facteurs de précarité : climat, désertification, poches de famines, bandes armées, irrédentismes religieux, foyers de tensions, revendications territoriales. La région est dos au mur.