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10 septembre 2025
MBEUBEUSS ET LES ATTENTES
En ce mois de juin où il fait très chaud, le soleil est au zénith dans ce quartier populeux de la banlieue. Situé dans la commune de Malika, Touba Malika est le quartier le plus proche de la décharge de Mbeubeuss.
En ce mois de juin où il fait très chaud, le soleil est au zénith dans ce quartier populeux de la banlieue. Situé dans la commune de Malika, Touba Malika est le quartier le plus proche de la décharge de Mbeubeuss. « J’ai fait 33 ans dans ce quartier, on a vécu une situation extrêmement difficile avec cette décharge. La plupart des gens sont asthmatiques. Auparavant, la décharge venait jusque devant nos maisons. On vivait une situation très difficile à cause surtout des pneus que les récupérateurs brulaient dans la décharge », explique le vieux Mor Sylla, qui souhaite que le projet de modernisation de la décharge aboutisse.
« Beaucoup de projets sont passés par là, mais en fin de compte, toujours pour des problèmes politiques, les choses n’avancent pas pour ce projet. Nous voulons que les travaux aillent jusqu’au bout », a dit le retraité. Son ami, Tidiane Ndao, délégué de quartier de Touba Malika, ajoute : « Nous voulons être impliqués dans le projet de modernisation de la décharge de Mbeubeuss. Nous avons notre mot à dire et en plus Promoged (projet de Promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal) doit penser à la responsabilité sociétale de l’entreprise. Ici, la plupart des habitants souffrent de problèmes liés à la respiration. C’est pourquoi nous sollicitons un centre de santé moderne pour permettre à tous ceux qui habitent à Touba Malika de se soigner sans difficulté. »
L'INCESTE, CE FLEAU
L’inceste est toute relation sexuelle entre un homme et une femme liés par un degré de parenté qui les empêche de se marier. Souvent passé sous silence au nom du « soutoureu », valeur pronée au Sénégal, ces cas sont souvent réglés dans le secret familial.
L’inceste est toute relation sexuelle entre un homme et une femme liés par un degré de parenté qui les empêche de se marier. Souvent passé sous silence au nom du « soutoureu » et du « massla » qui sont chantés comme des valeurs au Sénégal, ces cas sont souvent réglés dans le cadre familial. Ce, au détriment des victimes qui, en plus de voir leur vie détruite, sont souvent trainées dans les tribunaux si, par malchance, elles se retrouvent avec une grossesse et choisissent de s’en débarrasser. D’où la pression des associations féminines pour la légalisation des avortements médicaux en cas d’inceste ou de viol.
L’inceste est un phénomène qui existe et continue de détruire la vie de femmes, jeunes filles et même de garçons au Sénégal. Pas plus tard que ce 28 juin 2022, le journal Libération en a fait ses choux gras, en relatant le cas d’une gamine de 14 ans qui avait été transformée en « objet sexuel » par son propre père mais aussi par un de ses cousins. Un drame familial qui a eu lieu à Thiaroye sur Mer. Et les exemples font florès. Si ce cas bien précis a atterri au tribunal, il faut reconnaître que beaucoup d’autres sont passés sous silence ou réglés en catimini, comme c’est souvent le cas avec « les linges sales ».
Un drame qui poursuit ses victimes toute leur vie. Un traumatisme. Mais aussi avec de multiples conséquences sur la santé et la vie quotidienne des victimes d’inceste. Selon des études, les victimes d’inceste souffrent de pathologies multiples. L’impact de ce traumatisme dans leurs relations avec leur entourage est considérable. En moyenne, la révélation intervient plus de 15 ou 20 ans après les faits, au terme d’un processus douloureux. D’un spleen.
Interdit dans les cultures et les religions, l’inceste sape même le fondement de la société humaine qui veut qu’un homme prenne femme ailleurs. Dans le code de la famille par exemple, il est dit que le mariage de toute personne avec ses ascendants ou ceux de son conjoint, est prohibé. A fortiori un père qui entretient des relations sexuelles avec sa propre fille. Il faut à ce propos signaler que nombreuses sont les femmes et filles adolescentes victimes d’inceste qui tombent enceinte des suites de cet acte odieux.
Pour la plupart du temps, elles basculent dans la criminalité par la pratique de l’infanticide devenue de plus en plus récurrente et d’avortement non autorisé et à risque. De peur que la garde de l’enfant laisse toujours béantes les plaies et séquelles et rappelle l’acte douloureux qu’elles ont subi. Favorisé par la promiscuité, les films indécents projetés par les télévisions, l’alcoolisme et la drogue, les divorces entre couples, l’oisiveté, l’inceste est un délit qui ne figure pas dans le Code pénal du Sénégal. D’où l’éternel combat des associations féminines qui font pression pour la légalisation des avortements médicaux afin d’aider les femmes victimes de viol et d’inceste.
Par Assane Guèye
LE LOUP PEUT HABITER AVEC LA BREBIS
Le Sénégal n’est pas un asile psychiatrique. La raison l’emporte sur la passion. La lucidité a pris le pas sur la surdité et la radicalité. Le processus électoral se poursuit. Le peuple sera le juge de paix le 31 juillet.
Le Sénégal n’est pas un asile psychiatrique. La raison l’emporte sur la passion. La lucidité a pris le pas sur la surdité et la radicalité. Le processus électoral se poursuit. Le peuple sera le juge de paix le 31 juillet.
Le souffle du diable se dégonfle momentanément. Ça ne fera pas oublier tout de même le spectacle affligeant et la médiocrité de ces derniers temps. Les Sénégalais en sont lassés. Les points de presse soporifiques de l’opposition sont au niveau de la mièvrerie robotisée de la majorité. Les responsables politiques de tous bords ont de plus en plus l’envergure du lilliputien. Pire, ils ne sont plus capables de s’élever donnant parfois l’impression de ne pas aimer le Sénégal. Ceux qui sont aux affaires ont choisi l’ambiguïté et l’irrésolution à la clarté quant au débat rétrograde sur les mandats. NI OUI Ni NON. De leur côté, les opposants les plus farouches versent dans l’excès sans le moindre début d’une idée neuve. MORTAL KOMBAT. Nous ne voulons ni l’un ni l’autre.
Vilipendée et vouée aux gémonies à force de se discréditer, la société civile a appelé à l’apaisement et arraché des civilités à ceux qui ne savent plus être en odeur de sainteté. Sans clinquant ni artifices, les bonnes volontés ont réussi leurs bons offices. Les acteurs de la société civile ne sont pas que des rentiers de la tension. Ils font aussi du rameau d’olivier une ramure pour empêcher démesure et cassure. Les groupes de pression ont pesé de tout leur poids. Mais n’ont pas tout obtenu. Pas de bol avec les casseroles. Pour faire mal à certains tympans, le concert déconcertant a été réitéré avec moins de retentissement cette fois. Musique sans partition. De la cacophonie qui renvoie une image négative du Sénégal. Une confusion dans la confusion. Le folklore a tout de même l’avantage de dérider l’atmosphère sans augmenter la peur qui fait battre le cœur et modifie le flux sanguin.
Il reste à combattre sous toutes ses formes, la guerre civile verbale. Il faut privilégier cet art consistant à gérer les différends sans conflits et de manière civilisée. Le loup doit habiter avec la brebis. La confrontation est toujours une impasse dont la rançon est la jungle et l’anarchie. Il ne faut pas donner raison à cet ancien chef d’Etat français pour qui la démocratie est un luxe pour l’Afrique. Il nous a apostrophés. Son délire est peut-être négrophobe. Ses propos blessants. Mais ils comportent une part de vérité. À nous de répondre à cette interpellation en changeant de fusil d’épaule.
Les périls montent. L’incertitude grossit. La meilleure posture est celle de la fleur au fusil pour être apôtre de non-violence, des inconditionnels du dialogue, du respect et de la courtoisie républicaine.
« Fils prodigue de la République », Moustapha Niasse va enfin profiter d’une cure de repos. Faiseur de rois depuis 2000, son nom figurait en bonne place dans le testament politique de Léopold Senghor. Perclus au perchoir, il n’a pas échappé à son destin. Après la vie partisane, une mission quasi sacerdotale l’attend. Il a les outils pour se hisser au rang de régulateur qui parle à tout le monde dans un Sénégal de plus en plus éruptif. 2024 sera l’année de tous les dangers. Nous vivons dangereusement. L’océan est tapissé de cadavres de jeunes Africains.
Les damnés de la terre sont les damnés de la mer. Ils ne sentent plus le sol national sous la plante des pieds. L’incompétence de gouvernements de passage rongés par la corruption est la seule explication qui vaille face à la grande tragédie. Aucun voyage ne vaut une vie. Des mots qui sonnent creux devant tant de désespérance. Le ciel est chargé. La jeunesse vivante et vibrante ne voit nulle part poindre un rayon de soleil. Dépourvues du sens des priorités, les politiques publiques se montrent indigentes. Les décideurs politiques se découvrent impotents. Détresse sociale et misère humaine forment un mélange détonnant.
Par Ibrahima SENE
LES VÉRITABLES ENJEUX DES LÉGISLATIVES DU 31 JUILLET 2022
Notre peuple fait face à ces trois enjeux dans un contexte mondial de crise généralisée du Capitalisme libéral, marquée par l’extension de la pauvreté dans les grandes puissances occidentales, consécutive au chômage massif, à la précarisation de l’emploi
Ils sont de trois ordres :
1) les enjeux d’ordre politique ;
2) les enjeux d’ordre économique ;
3) les enjeux d’ordre sociétal
Notre peuple fait face à ces trois enjeux dans un contexte mondial de crise généralisée du Capitalisme libéral, marquée par l’extension de la pauvreté dans les grandes puissances occidentales, consécutive au chômage massif, à la précarisation de l’emploi, et de la paupérisation des couches moyennes, au moment où, les couches les plus riches se sont enrichies davantage de façon inouïe.
Cette crise économique et sociale, qui a plongé l’Homme dans l’ennui, les besoins et le Vice, débouchant sur une crise sociétale marquée par la perte des valeurs humaines. Les sociétés occidentales se sont déshumanisées, en cherchant à répondre à l’ennui par la légalisation de l ‘usage de la drogue, jusqu’à attribuer au chanvre indien, des vertus thérapeutiques, et pour répondre aux besoins, le crime organisé s’y est développé de façon exponentielle, quant au vice, ils ont légalisé l’homosexualité, et au nom du droit des femmes à disposer librement de leur corps, le droit à l’avortement y est instauré, faisant naître un droit, sans devoir de responsabilité ! D’où le slogan, qui rime avec la License, « accouplez-vous, sans répondre des conséquences !
Cette crise économique, sociale et sociétale du capitalisme libéral, au plan mondial a acté le retour en force de « la guerre froide » en mettant en ordre de bataille d’une part, les Etats-Unis et ses alliés occidentaux, notamment européens, et d’autre part, la Russie et la Chine, dont son option de Capitalisme d’Etat, met en cause l’hégémonie économique des Etats-Unis, au moment où, la Russie, ayant recouvert sa puissance militaire, met en cause l’hégémonie politique des Etats-Unis, et de l’Union Européenne, dans le monde, notamment au Moyen-Orient (Syrie) et en Afrique (Sahel) !
Cette guerre froide, accompagnée d’une guerre pour imposer au reste du monde leurs contre valeurs sociétales, est potentiellement déstabilisatrice pour l’Afrique subsaharienne en proie, avec le terrorisme djihadiste, et de groupes armés.
Cette menace est d’autant plus imminente, que les Etats-Unis se sont dotés d’une Loi lui permettant de sanctionner tout Etat qui coopère avec la Russie, ou la Chine, et que les Européens et leurs alliés Britannique et américain, au sein de l’OTAN, ont décidé d’élargir les compétences militaires de cette organisation, à la lutte contre le terrorisme et l’émigration clandestine ! Ce sont les pays du Sahel, qui vivent sous la menace du terrorisme, et d’où part pour l’Europe, l’essentiel des émigrés clandestins, qui sont notamment visés, comme la Libye sous Kadhafi, déstabilisée par des « forces « prodémocraties », l’a été, au prétexte de lutte pour la Défense de la Démocratie et des Droits de l’Homme !
Dans ce contexte, où le Sénégal qui refuse de s’aligner derrière les puissances occidentales dans leur croisade contre la Russie et la Chine, en continuant à coopérer avec ces pays pour réduire sa dépendance historique vis à vie de ces grandes puissances occidentales, notamment européennes, dont la France, en particuliers, et, qui n’accepte pas les nouvelles valeurs occidentales, qu’il juge contraires à ses propres valeurs africaines, ne peut être que sous le collimateur de ces grandes puissances occidentales, d’autant plus, qu’avec ses immenses réserves en gaz, qu’il a obtenu à être considéré comme « énergie de transition », l’Union Européenne, pour réduire sa dépendance au gaz Russe, et réduire le poids du nucléaire, dans sa transition vers une énergie propre, il est trivial de dire que les appétits de l’UE sur le gaz Sénégalais, sont immenses !
C’est dans ce contexte que les Législatives du 31 juillet vont se tenir au Sénégal ; ce qui devrait mettre au-devant de la campagne électorale, les véritables défis auxquels notre peuple fait face !
Ce sont, d’une part, les défis de notre souveraineté politique, économique, sociale, et sociétale, et d’autre part, ceux de la stabilité, de la cohésion sociale, et de préservation de nos valeurs culturelles et sociétales.
Cela suppose, d’abord, une campagne électorale apaisée au tour de débats d’idées sur les enjeux du monde et les défis auxquels notre peuple fait face, et, ensuite l’acceptation des résultats issus des urnes quels qu’ils soient, après recours au Conseil constitutionnel, dont les « Arrêts « devraient être considérés comme définitifs et acceptés par tous !
Notre pays devrait faire l’économie d’une crise politique qui le déstabilise, et le met à la merci des grandes puissances occidentales en croisade pour bouter, hors d’Afrique la Chine et la Russie, et pour imposer le Capitalisme libéral, et leurs nouvelles valeurs sociétales !
Que le patriotisme, et l’esprit républicain, démocratique, prévalent dans ces Législatives de tous les dangers !
MANAR SALL, MEILLEUR MANAGER DE L’ANNÉE
Manar Sall, ancien Conseiller technique du ministre du Pétrole et des Energies et actuel Directeur général de Petrosen Trading et Services a été désigné, samedi 2 juillet, Cauris d’or du meilleur manager homme de l’année 2022.
Manar Sall, ancien Conseiller technique du ministre du Pétrole et des Energies et actuel Directeur général de Petrosen Trading et Services a été désigné, samedi 2 juillet, Cauris d’or du meilleur manager homme de l’année 2022. C’est la deuxième distinction décernée à Manar Sall en moins d’un mois, à en croire le site senpetrogaz.sn. Le 13 juin dernier, le Directeur général de Petrosen Trading et Services avait, en effet, remporté le Prix Calebasse du Meilleur Manager Homme de l’année.
Ces deux trophées, selon notre source, viennent récompenser l’excellent travail que mène M. Sall à la tête de Petrosen Trading et Services. Grâce à son leadership, cette entreprise, créée en novembre 2019 et dont les activités ont démarré en avril 2020, a pu réaliser un chiffre d’affaires de plus de 56 milliards de F CFA en 2021.
Depuis le début de cette année, l’entreprise réalise un chiffre d’affaires de 50 milliards de F CFA par mois, explique notre source. Avant d’ajouter qu’ à la fin 2022, elle atteindra la barre des 600 milliards. Toute chose qui la placera dans le top 10 des meilleures entreprises du Sénégal.
ISRAËL DONNE LE SOURIRE AUX FAMILLES
L’ambassadeur d’Israël à Dakar, Ben Bourgel, a offert, lundi, des moutons, à des familles sénégalaises démunies pour leur permettre de célébrer la fête de tabaski prévue dimanche.
Dakar, 4 juil (APS) - L’ambassadeur d’Israël à Dakar, Ben Bourgel, a offert, lundi, des moutons, à des familles sénégalaises démunies pour leur permettre de célébrer la fête de tabaski prévue dimanche.
La cérémonie de la 14ème édition du traditionnel don de moutons de l’ambassade d’Israël au Sénégal s’est tenue au Centre Guindi, en présence de sa directrice, Maïmouna Baldé, et l’imam Oumar Diène, représentant l’Association des imams et oulémas du Sénégal.
La coopération entre le Sénégal et Israël doit pouvoir répondre concrètement aux besoins des populations dans divers domaines, tels que la lutte contre les effets des changements climatiques, la sécurité alimentaire, la stabilité, la santé, ou l’éducation, a indiqué le diplomate.
Il a salué le renforcement des relations entre les deux pays, évoquant une coopération basée ’’bien entendu sur les liens d’amitié historiques’’ entre Israël et le Sénégal.
’’Le renforcement de cette coopération s’appuie aussi sur le constat simple fait au plus haut niveau tant en Israël qu’au Sénégal. Pour affronter les défis communs, nous devons unir nos forces’’, a fait savoir Bourgel.
Il a signalé que c’est dans cette ligne que s’inscrit l’action de la représentation diplomatique israélienne au Sénégal.
A titre d’illustration, Bourgel qui a assisté à sa première cérémonie de remise de moutons, a cité les actions menées par son pays dans le cadre de cette coopération.
Il est revenu sur l’accompagnement des CEM en matériels informatiques, la remise des dons en médicaments dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 avec 150 000 doses de vaccins mis à la disposition du Sénégal dans le cadre du programme Covax.
’’Des stagiaires du Sénégal et d’autres pays du continent africain ont continué de venir se faire former par MASHAV dans les domaines dans lesquels Israël a acquis une expertise de renommée mondiale, tels que les méthodes d’irrigation et l’entreprenariat agricole’’, a déclaré Ben Bourgel.
L’Ambassade d’Israël a remis des moutons à des dizaines de nécessiteux dont des personnes vivant avec un handicap.
SOULAGEMENT À BAMAKO APRÈS LA LEVÉE DES SANCTIONS DE LA CEDEAO
La levée de l'embargo était lundi le principal point de discussions au grand marché du pays. Outre Abidjan, des commerçants affirment envisager aller faire des achats à Dakar dont le port accueille une partie des marchandises à destination du Mali voisin
"Je compte partir demain mardi à Abidjan faire des achats !" Commerçante à Bamako, Kadiatou Coulibaly ne cache pas sa satisfaction de pouvoir retourner en Côte d'Ivoire voisine après six mois, au lendemain de la levée de l'embargo ouest-africain contre le Mali, puni après deux coups d'Etats.
Depuis plusieurs mois, "ce sont les mêmes articles (dans les étals). Je suis très contente pour la fin de l'embargo", affirme cette vendeuse de pagnes et autres articles féminins, la quarantaine, aux Halles de Bamako, un des plus grands marchés de la capitale malienne.
"C'est un grand soulagement pour le secteur des transports. Tous les chauffeurs ont repris après l'annonce de la levée des sanctions", renchérit Youssouf Traoré, président du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR), dans ce pays enclavé et essentiellement dépendant des échanges routiers avec ses voisins ouest-africains pour son approvisionnement.
Les dirigeants ouest-africains ont levé dimanche à Accra les sanctions commerciales et financières décidées en janvier contre le Mali, au cœur du Sahel, théâtre de deux coups d'Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique dans ce pays va de pair avec une grave crise sécuritaire depuis 2012 et le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.
Les colonels au pouvoir ont cédé à des exigences de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) en publiant récemment une nouvelle loi électorale et un calendrier prévoyant notamment une élection présidentielle en février 2024, lors d'une transition limitée à deux ans. Les sanctions individuelles et la suspension du Mali des organes de la Cédéao restent cependant maintenues jusqu'au retour à l'ordre constitutionnel.
La levée de l'embargo était lundi le principal point de discussions au grand marché de Bamako. Outre Abidjan, des commerçants affirment envisager aller faire des achats à Dakar dont le port accueille une partie des marchandises à destination du Mali voisin.
À une semaine de l'Aïd
La fin du blocus a lieu à moins d'une semaine de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha, prévue le 9 juillet au Mali où elle est appelée Tabaski, traditionnellement une occasion de nombreuses dépenses.
La commerçante Kadiatou Coulibaly envisage aller à Abidjan pour des achats et "revenir les vendre pour la fête. Les femmes n'aiment que les nouveautés"."Il faut qu'on vende nos moutons à nos frères sénégalais et ivoiriens avant!", déclarait récemment à l'AFP devant ses bêtes à Bamako un vendeur de bétails, anonymement.
Le Mali, fort d'un large cheptel et d'une importante population pastorale, est un des premiers pourvoyeurs de bétail pour la sous-région. Les membres et responsables du Conseil malien des chargeurs se sont rués lundi au siège de cette organisation dans le centre de Bamako.
"Nous pensons qu'avec la levée de l'embargo, les activités économiques et de transport vont" reprendre vers les pays ouest-africains, affirme M. Traoré du CMTR. "Nous sortons d'une situation qui a fragilisé beaucoup d'entreprises", souligne Youssouf Bathily, président de la chambre de commerce et d'industrie du Mali.
L'instabilité et les sanctions ont entraîné "une révision à la baisse des estimations de croissance du produit intérieur brut de 5,3% à 3,4%" pour 2022 "et une détérioration des conditions de vie" au Mali, dont les importations proviennent à environ 42% des pays ouest-africains, souligne un récent rapport de l'ONU.
A cause des sanctions, des institutions comme la Banque mondiale et la Banque africaine de développement avaient suspendu les décaissements pour le Mali, également en défaut de paiement notamment sur le marché financier ouest-africain.
"Pendant l'embargo on a trouvé des solutions alternatives. Nous sommes passés par (les ports de Nouakchott) et Conakry", pour contourner Dakar et Abidjan. "Nos activités étaient arrêtées à 70%. Nous attendons maintenant l'accompagnement de l'Etat dans la fiscalité pour bien démarrer", ajoute M. Touré du CMTR.
SEYDOU DROIT AU BUT
Président du club fanion de la Casamance, Seydou Sané a arpenté les Marches du Quotidien quelques heures après avoir pris Dame coupe dans ses bras au Stade Lat Dior de Thiès - ENTRETIEN
Le Casa Sports a réalisé un doublé historique : il a gagné le Championnat et la Coupe du Sénégal de football. Président du club fanion de la Casamance, Seydou Sané a arpenté les Marches du Quotidien quelques heures après avoir pris Dame coupe dans ses bras au Stade Lat Dior de Thiès. Dans cet entretien, il donne les clefs du succès, les efforts à fournir pour jouer les premiers rôles en Ligue des champions africaine.
Vous avez réalisé le doublé : Championnat-Coupe du Sénégal. Quelle a été la clé de la réussite du Casa Sports cette saison ?
La clé de la réussite cette saison ? C’est une porte qui a une double clé ou une triple clé. Vous utilisez une seule clé ça ne s’ouvre pas, il faut utiliser les 3 clés en même temps. Première clé, il y a d’abord la solidarité entre les jeunes, entre l’administration, entre le public et entre les supporters. On a été inclusifs. Deuxième clé : il fallait une responsabilité financière. Vous savez, quand nous avons pris le Casa Sports en 2014, ce n’était pas évident. Quand le Casa devait voyager sur Dakar, ce n’était pas aussi évident quand on est arrivés. Il fallait trouver un endroit pour loger l’équipe, c’est très difficile. Alors la deuxième clé, il fallait avoir une stabilité financière permettant au Casa d’être autonome pour voyager tranquillement. C’est le lieu de remercier le chef de l’Etat parce que nous lui avions dit que c’était difficile, dès lors il nous a donné un bus neuf…
L’Etat a donc contribué ?
Oui parce que le président parlait d’équité territoriale et c’était juste parce que le Casa était le seul club qui se déplace tous les week-ends. Et les autres clubs venaient une seule fois à Ziguinchor. Or le Casa Sports va à Saint-Louis, Dakar…
Nous avons sollicité des partenariats qui nous ont permis d’asseoir et de contribuer pour avoir une stabilité financière. Il y a des donateurs qui ne veulent pas qu’on les cite. A côté de ça, nous avons développé la vente des joueurs de la petite catégorie. Ça nous a permis d’avoir une gestion beaucoup plus transparente, plus saine et d’asseoir une politique financière qui permet au Casa de payer les salaires. Après, nous avons signé une convention avec une banque. Nous avons «bancarisé» tous les joueurs, toute l’équipe. Il n’y a pas à payer via des enveloppes et tous les joueurs perçoivent, au même titre que les fonctionnaires, leurs émoluments à travers ce mécanisme. Donc ils sont stables, ils ne sont pas stressés. La seule chose qu’on donne directement ce sont les primes. A partir du 25 de chaque mois, tous les joueurs ont leurs salaires. Troisième élément, il fallait croire à une autonomie administrative et technique parce que quand le Casa devait se réunir, le Comité exécutif n’avait pas de siège. On allait dans les bureaux, on nous passait des locaux, et parfois vous y allez on vous dit que le gardien est parti avec les clés. Plusieurs fois les réunions ont été reportées faute de locaux. On s’est dit qu’il fallait un siège avec un numéro de téléphone, une assistante, etc. Et nous avons pu créer ce cadre où l’entraîneur a un bureau. Les mardis à 18h, tous les techniciens, les anciens viennent, que je sois là ou pas, c’est institutionnalisé. C’est la réunion technique, on évalue la journée précédente. L’évaluation n’est pas seulement technique. On dit est-ce que les enfants ont mangé tôt ? Est-ce qu’ils sont arrivés tôt pour s’entraîner ? Comment a été le match précédent ? On évalue jusqu’à 22h-23h…
Quand on analyse ces trois clés : autonomie technique, financière, administrative, on s’est dit qu’il n’y a plus rien à craindre, on peut foncer. Voilà les clés de notre réussite. Un autre élément, ce sont la patience et la persévérance. Quand nous sommes venus en 2014, nous nous sommes dit qu’il nous faut une vision très large du travail. Nous avons organisé un atelier de trois jours. Nous avons dit qu’à l’horizon 2020-2022, nous devons avoir un cadre attrayant. Comment y arriver ? Il faut dégager des objectifs opérationnels chaque année. Nous avons dit en 2014, nous allons commencer, et en 2014-2015, on va se maintenir, on n’a pas d’ambition. Et fort heureusement, nous sommes allés en finale contre toute attente. En 2016, on est revenus en finale, nous avons perdu. On y est arrivés comme ça sans que cela ne soit un objectif. L’appétit venant en mangeant, on s’est encore retrouvés en finale. On a perdu mais on en a tiré des leçons. Quand on perdait, nos cadets et juniors gagnaient 3 ans de suite. Les gens n’avaient pas remarqué cela. Les gens ont failli même frustrer les gosses qui gagnaient chaque année et qui ne recevaient pas d’accueil populaire. Parce qu’ils ne considéraient pas les cadets et juniors. Les cadets avaient comme coach Maguette Gningue et les juniors, Ansou, le coach de l’équipe A.
A l’époque, je leur ai dit : «J’ai une vision pour 2022, prenez ces équipes-là et préparez les gosses.» Ils ont commencé à gagner mais personne n’y prêtait attention. Pour l’équipe A, il fallait jouer le maintien. Chaque fois on était 6èmes, 8èmes, on a même frôlé la descente. Un club, pour qu’il soit fort, c’est l’addition des talents… Nous avons préparé ces jeunes et j’ai dit à Ansou : «Tu vas laisser les juniors pour être l’adjoint de Badara Sarr.» Maguette, qui avait les cadets, a pris les juniors. Quand Badara Sarr est parti en 2019, Ansou a été confirmé comme coach titulaire du Casa. Vous voyez qu’il a fait du chemin. Quand il a pris le Casa la première année, il m’a dit : «On ne peut pas être parmi les trois premiers, on peut avoir comme objectif de sauver la saison et se maintenir.» Des gens ont dit non, le Casa n’est pas à un niveau où il faut dire maintien, on gagne ou on gagne. J’ai fait comprendre aux supporters qu’on est en train de construire. Ils ont dit : «Non le Casa Sports n’est pas cette équipe, c’est une équipe qui doit confirmer chaque année.» Nous avons été têtus et avons insisté. Aujourd’hui l’histoire nous a donné raison parce que 80% des jeunes qui ont gagné, ont grandi avec Ansou.
Dans votre politique de recrutement de joueurs aussi, vous pensez beaucoup à aller vers la Gambie. Quel est un peu ce lien ?
C’est vrai, la plupart des joueurs qui sont recrutés au Casa, sont au niveau de la frontière entre le Sénégal et la Gambie. Vous allez entendre Lamine Diadhiou, Alassane Faty, Bourama Sambou. Parfois, ils sont sénégalais par ci et gambiens par là. Quand on chante en diola, ils comprennent déjà le diola, le mandingue. Donc, ils se retrouvent déjà dans ce que nous faisons. Et c’est pourquoi ils ont tendance à dire que Ziguinchor est proche de la Gambie. Ils peuvent aller voir leurs parents quand ils veulent. Donc, ils sont à l’aise. Raison pour laquelle dans nos choix, on préfère prendre les Gambiens qui comprennent déjà l’environnement et l’intègrent facilement. Alors la plupart du temps, on se retrouve avec les Gambiens. Nous sommes dans un championnat professionnel alors qu’en Gambie, ils sont toujours en amateur. Donc les gosses ont tendance à venir à Ziguinchor pour une visibilité et ils y prennent goût. Après, ils cherchent à jouer dans l’Equipe nationale du Sénégal. On a Lamine Diadhiou, Alassane et Matar qui ont choisi de jouer pour le Sénégal.
Aujourd’hui, qu’est-ce qu’il faut faire pour que Casa reste un club fort dans la durée parce que vous avez un atout, la base affective. Contrairement à beaucoup de clubs dakarois.
Je disais que si on ne fait pas attention, les clubs traditionnels vont disparaître. Vous avez vu ce qui s’est passé cette année ? Chez les cadets (Coupe du Sénégal), ce sont des centres, des académies. Chez les juniors aussi, ce sont des académies. Avec les séniors, académie plus un club traditionnel (Casa). Sur les 6 finalistes de la Coupe du Sénégal, 5 sont des académies. Une seule équipe traditionnelle a survécu. Et c’est déjà un indicateur très dangereux. N’eût été le Casa Sports, on aurait 6 équipes académiciennes. Et c’est dangereux parce que la volonté et l’engagement des centres ne sont pas les mêmes que les clubs traditionnels. Tu ne peux pas parler du Casa sans pour autant parler des supporters. Mais on peut parler d’un centre de formation sans parler des supporters. Ce n’est pas leur problème, ce qui est important pour eux, c’est de recruter et vendre. Or, le club traditionnel va au-delà de ces aspects. Quand vous prenez la Linguère de Saint-Louis, ce n’est pas la même chose. Aujourd’hui, ces académiciens, comme on les appelle, sont en train de broyer le football sénégalais. Il faut faire attention, il y a quelques clubs qui résistent. Et pour le faire dans la durée, il faut qu’on garde notre identité traditionnelle, qu’on fasse une ouverture vers le modernisme. C’est pourquoi nous sommes en train de construire un centre pour faire comme les académiciens, tout en gardant notre identité. Notre objectif, c’est de finir le centre de formation. Nous l’avons déjà commencé pour un coût de 2 milliards. Et j’avais même, en son temps, rencontré le ministère des Finances pour que dans le programme Xeuyou ndaw yi, l’Etat puisse apporter son soutien à côté des partenaires stratégiques du projet, qui sont des Finlandais et des Allemands. Nous avons déjà commencé les bâtiments. Nous pensons terminer la pelouse vers la fin de l’année. Et maintenant, le gros bâtiment va être achevé en décembre 2023. Avec le potentiel que nous avons dans la région naturelle de Casamance, on pourra retenir en Casamance tous ces joueurs qui viennent parfois vendre leur talent à Dakar. On aura un cadre pour les garder. Nous avons une équipe féminine qui a joué la finale cette année. Nous sommes montés en première division. Nous avons des cadets qui ont été éliminés par les centres aux tirs au but. Si on ne se modernise pas, on risque d’être dépassés. Et quand vous êtes un championnat sans clubs traditionnels, avec uniquement des centres, imaginez à quoi cela va ressembler ? Il n’y aura jamais de public, jamais d’annonceurs, jamais de sponsors. Ce ne sera pas beau…
Mais, le modèle économique a besoin d’être financé. Quelles sont les stratégies de financement ?
Nous avons des partenaires dans le cadre des projets gagnant-gagnant. Nous avons déjà l’apport du terrain qui aujourd’hui est en plein cœur de Ziguinchor. Et si on devait l’évaluer, c’est presque 1 milliard. Nous avons les partenaires parce que le projet est porteur d’espoir. A côté du sport, nous allons employer presque plus de 100 personnes parce qu’il y a une piscine olympique, un terrain multifonctionnel où l’on peut faire du basket, du hand-ball, du volley et c’est avec 450 places refermées à l’intérieur. En plus, nous avons le terrain de foot. A l’intérieur, il y aura un hôtel parce que nous voulons développer le tourisme sportif à partir de ce centre. Et que le centre va normalement générer tellement de moyens que quiconque voudrait financer cela parce qu’il est sûr de pouvoir retrouver son argent. C’est vraiment un projet porteur d’espoir.
Est-ce qu’aussi, avec le succès du Casa Sports, ça donne une exposition médiatique du joueur, qui passe en Equipe nationale mais aussi qui est vu par les recruteurs. Est-ce que vous n’avez pas de crainte qu’on vous écrête l’équipe ?
Bien sûr ! Et c’est ça le problème actuel. Aujourd’hui, nous avons 10 joueurs qui sont en Equipe nationale locale. Ils sont en stage dont 7 sont avec l’Equipe nationale locale et 3 avec les U20. Donc sur les 11 titulaires, il n’y a qu’un seul qui n’a pas été retenu. On a le seul champion d’Afrique, c’est l’histoire que nous avons marquée. C’est la première fois que le Sénégal gagne la Coupe d’Afrique avec un joueur local et il appartient au Casa Sports. Ce qui a permis de vendre le Casa Sports aujourd’hui. Sadio a gagné tous les trophées depuis les Navétanes. C’est un joueur complet. Il mérite des récompenses. C’est pourquoi je dis que pour valoriser les joueurs, il faut le faire et surtout quand il s’agit d’un joueur local.
L’autre élément ? Sur les 10 qui sont en regroupement, presque tout le monde est en train de partir. Nous avons une pression énorme, surtout avec les agents recruteurs, et tu as envie même de dire qu’il faut les laisser partir et après on va trouver quelqu’un. Si tout le monde part, on aura de l’argent. Mais, on ne sera pas compétitifs. Et c’est pourquoi, je dis aux joueurs : «Donnez-vous le temps parce qu’aujourd’hui, nous sommes en train d’assister à un fléau qui est dangereux si les gens n’y prennent pas garde.» Car les joueurs vont très tôt en Europe et ils reviennent. Regardez toute la masse qui est partie à Metz, en Hongrie et ailleurs. Ils sont en train de revenir. Ils n’ont même pas fait une saison et ils ne sont pas performants. Les clubs les lâchent. Ils reviennent au Sénégal rejouer pour chercher à repartir. Quand ils partent, ils n’ont pas le minimum de temps (de jeu) dans les jambes. On joue 26 journées alors que la moyenne par saison est de 35 matchs au minimum. Or, si tu joues tous les matchs et que tu n’as jamais été malade, jamais été absent, ce sont maximum 26 matchs.
En parlant de Coupe d’Afrique et d’ouverture au niveau africain, que doit être la stratégie du Casa Sports, parce que vous avez une équipe ambassadrice du Sénégal sur le continent africain. Et surtout, on est champions d’Afrique donc, il y a un focus sur le football sénégalais…
Ça nous stresse parfois parce que, au-delà du Casa Sports, on porte l’image du Sénégal qui est la vitrine du football africain aujourd’hui. Si vous prenez la Guinée par exemple, elle a 4 représentants. On en a 2 parce qu’on n’est pas dans le top 12 des pays où les clubs sont performants. Or, c’est un paradoxe. Le Sénégal est une vitrine et est parmi les 18 meilleurs pays au monde en termes de football. Alors qu’il n’y a aucun club qui fait partie du top 12. Et pour bénéficier des largesses de la Caf, il faut qu’un des clubs ait un coefficient élevé. Et le coefficient élevé se mesure à partir des quarts puis des demi-finales. Et on n’a que rarement atteint ce niveau. Tant que nous n’aurons pas une certaine régularité, on aura toujours un représentant à la Coupe de la Caf et un autre en Ligue. C’est le minimum.
L’Egypte que nous gagnons chaque année, le Maroc qui n’arrive plus en finale, leurs clubs ont gagné la Ligue des Champions. Pour la Coupe Caf, ils ont eu 2 représentants. Il nous faut une politique pour maintenir les joueurs. Nous sommes déjà présents dans la sous-région. Nous avons recruté un jeune Malien. Nous sommes dans la continuité car les délais sont tellement courts qu’il faut aller vite. Il faut renforcer cette équipe.
Et le traitement salarial ?
Bien sûr qu’ils vont te dire, s’ils doivent rester, il faut multiplier leur salaire par 2.
Qu’est-ce que l’Etat a fait ?
Il faut chercher de l’argent. On n’a pas la subvention qu’ont les clubs ivoiriens. Je suis mal placé pour en parler parce que je suis le porte-parole de la Fédération. D’ailleurs, c’est le lieu de féliciter et remercier le chef de l’Etat. La Coupe du Sénégal, ce n’étaient jamais 30 millions. C’étaient 10 ou 15 millions. Depuis la saison dernière, le Président nous avait donné 30 millions et 20 millions à Diambars. Cette fois-ci, juste après la finale, nous avons reçu 30 millions.
Quelles sont vos attentes ?
Maintenant, il faut qu’on sensibilise l’Etat. Pour bien représenter le Sénégal, il faut minimum 300 millions. Quand je dois recevoir le Tout Puissant Mazembé, c’est moi qui dois prendre en charge le transport. Au-delà de 200 km, c’est vous qui prenez en charge le transport de l’équipe adverse, le logement dans un hôtel 4 étoiles minimum. Vous trouvez 2 petites voitures pour les officiels et un bus pour les joueurs. Plus vous avancez, plus c’est cher. Mais si on vous élimine au premier tour, c’est moins cher. Si vous êtes ambitieux, il faut des moyens. Notre souhait, c’est de pouvoir amener quelques supporters. Nos joueurs ont une relation particulière avec nos supporters. C’est pourquoi nous allons davantage sensibiliser le chef de l’Etat. Nous pensons qu’il va nous soutenir. Il faut le remercier parce que le budget du ministère des Sports est à plus de 30 milliards alors qu’il y a quelques années, ce département n’avait même pas 5 milliards. Sans compter les projets d’infrastructures. On a récemment procédé au lancement des travaux de rénovation des stades Léopold Sédar Senghor, Alioune Sitoé, Ely Manel Fall de Diourbel et de Kaolack. Ils vont être rénovés en 19 mois.
Est-ce que le Casa va recevoir à Ziguinchor ?
C’est notre souhait. Le ministre s’est engagé à mettre le minimum. D’ailleurs, il y aura une mission de la Fédération pour voir les installations. S’il y a des réserves à faire, qu’on puisse les relever en attendant la venue de la commission de la Caf.
Quels seront vos objectifs en Ligue des champions ?
Nous voulons aller au-delà des phases de poules. Plus on avance, mieux le Sénégal se fera représenter. C’est pourquoi la Fédération va nous soutenir pour 25 millions parce que c’est un enjeu national. Nous allons porter le manteau du club du pays champion d’Afrique. C’est lourd.
Les 25 millions de la Fédération pourraient suffire ?
Non ! C’est juste un effort de la Fédération. Nous allons voir le Président et lui dire qu’on doit être soutenus. Si on n’a pas d’argent, on ne pourra pas retenir nos joueurs.
Quelles sont les assurances que vous avez pour les maintenir ?
Je n’ai pas une assurance rassurante. Je reçois chaque jour des sollicitations. Nous devons résister. Nous devons aussi nous renforcer. Nous devons multiplier les primes, les indemnités. Il faut que les joueurs soient motivés pour rester. Et c’est un problème de budget. Nous tournons avec un budget de 250 millions. Nous avons 12 millions de salaire pour 52 personnes. C’est une véritable entreprise. Nous avons aussi loué un immeuble R+2 à Dakar. Depuis 3 ans, nous louons cet immeuble à Grand-Yoff. A Ziguinchor, nous avons loué un R+1 pour les joueurs qui n’habitent pas la région. Nous avons aussi loué le siège pour le Casa. En plus des primes versées à chaque victoire ou match nul, c’est une grande somme. A un certain moment, vous n’avez pas envie de gagner si vous êtes sûr de remporter le championnat parce que ça vous fait de l’économie.
Il y a un problème avec votre entraîneur qui n’a pas de licence Caf. Il ne peut pas être sur le banc lors des matchs de la Ligue des champions. Qu’allez-vous faire ?
Ansou sera peut-être un adjoint. Il ne signera pas la feuille de match, c’est Demba (Ramata Ndiaye) qui va le faire en attendant qu’il poursuive sa formation. Parce qu’il a eu les diplômes inférieurs il y a plus de 4 ans. Mais on n’a pas eu l’occasion d’organiser de stage de formation.
C’est de la responsabilité de la Fédération aussi ?
Je ne veux pas dire que c’est de la responsabilité de la Fédération. Parce que l’organisation ne dépend pas seulement la Fédération, il y a les instructeurs de la Caf, de la Fifa qui doivent venir. Entre-temps, le Covid-19 a fait que personne n’a voyagé. Depuis 2 ans, on a voulu faire cette formation mais on n’a pas pu. Cette année, on va commencer juste après le championnat.
Après avoir gagné la Coupe, le président de la République ne vous a pas reçus dans la soirée… Vous a-t-il snobés ?
Non ! Il va nous recevoir. Je sais qu’il est dans les dispositions de nous recevoir. Il faut que les gens comprennent qu’il reçoit les gens qui ont gagné sa Coupe. Car la Coupe du Sénégal est celle du chef de l’Etat. Il ne faut pas penser qu’il nous a reçus parce que nous sommes le Casa. Non ! Si c’est Lusitana qui avait gagné, elle allait être reçue.
Est-ce une frustration de ne pas voir le président présider la finale de la Coupe ?
Oui ! C’est notre souhait au niveau de la Fédération. A partir de l’année prochaine, nous voulons nous organiser pour que le Président vienne assister à la finale.
Dernièrement, il y a une polémique entre le Casa Sports et le maire de Ziguinchor, qui avait boudé une invitation du club. De quoi s’agit-il ?
Je n’en ai jamais parlé. J’ai laissé les gens en parler, commenter. A l’époque, j’avais un objectif : gagner le Championnat et la Coupe du Sénégal. Je ne voulais pas me laisser distraire par des sujets qui vont peut-être me désorienter et me déconcentrer. En vérité, nous devions jouer contre Guédiawaye tout naturellement un simple match de championnat. La différence, c’est que le Casa a gagné déjà le titre avant la dernière journée. La Ligue a pensé nécessaire de remettre le trophée à Ziguinchor d’autant plus qu’on connait déjà le vainqueur. Donc elle a pris en charge l’organisation de ce match, a fait les invitations… On ne peut pas inviter quelqu’un, c’est la Fédération qui fait les invitations. Je peux bénéficier d’une invitation de la Fédération et vous la remettre.
Nous avons tardé à remettre l’invitation, il faut le reconnaître. Je n’étais pas là et en tant que président, je ne m’occupe pas des invitations. M’occuper des invitations n’est pas de mon ressort. C’est le Secrétaire général qui s’en occupe. Quand on a confectionné les invitations, il fallait attendre les macarons qu’on a commandés à Dakar. Il a eu à parler avec le protocole du maire pour lui dire qu’on devait leur remettre l’invitation avec le macaron. On ne peut pas remettre les invitations à part. Malheureusement, il a tardé à le faire et puis le maire s’est senti frustré parce que vu sa dimension, vu son aura, il devrait être invité avant tout le monde. Moi, je pense que c’est un épiphénomène.
Vous vous êtes excusé ?
Non. Pourquoi je devrais m’excuser ? Est-ce qu’il y a une faute ? Le président du Conseil départemental, le Gouverneur, les maires sont venus. Mme la maire de Niaguis est venue, le maire d’Oussouye aussi. Beaucoup de maires sont venus et ont reçu l’invitation en même temps que lui.
Vous pensez à des règlements de comptes politiques ?
Le champ politique existe toujours. Mais, je fais la différence entre l’enjeu politique et l’enjeu sportif. Si je dois me battre contre le maire, je me bats sur le terrain politique. Quand il s’agit de sport, je suis républicain, je me conforme aux dispositions réglementaires du sport. Au-delà de Seydou Sané, c’est le Casa Sports. Après avoir eu quelques bisbilles avec Baldé, c’est lui pourtant qui nous accueillis à Ziguinchor. Je ne lui ai jamais envoyé une invitation.
DIX MILLIARDS DE PERTE DUES À LA SURCHARGE À L'ESSIEU
Les efforts consentis par l’Etat du Sénégal pour mettre en place un réseau routier moderne sont compromis
Les efforts consentis par l’Etat du Sénégal pour mettre en place un réseau routier moderne sont compromis par les conséquences de la surcharge à l’essieu.
«Par an, le gouvernement du Sénégal investit près de 50 milliards de F Cfa pour l’entretien de ce patrimoine», note Babacar Diop, Secrétaire général de l’Anaser. Malheureusement, ces investissements ne donnent pas le résultat escompté. Car «l’impact qu’on a eu à voir au niveau de la surcharge à l’essieu au Sénégal est de 60 milliards, 30 milliards au Burkina Faso et 39 milliards au Mali», a révélé Malang Faty, expert routier, qui faisait une présentation sur la charge à l’essieu à l’occasion du séminaire organisé dans le cadre du Programme d’appui à la gouvernance des transports terrestres par Pagotrans à l’intention des journalistes. C’est une vraie problématique en ce sens que l’Etat perd 10 milliards de francs chaque année dans le domaine routier.
«Depuis 2005, confie Malang Faty, ce sujet a toujours fait l’objet d’un débat au niveau de l’Uemoa. Mais, le problème n’est toujours pas résolu», se désole-t-il. Alors que la surcharge continue à causer énormément de problèmes au réseau routier.
A en croire M. Faty, les routes que l’Etat du Sénégal a construites sont faites pour durer 15 ans ou plus. «Mais, il y a un seul cas où il y a plus de 15 ans et tous les autres se réduisent à moitié ou au tiers», a-t-il révélé lors d’un atelier de sensibilisation des professionnels en sécurité routière dont le thème est : «Sensibiliser et permettre aux journalistes de disposer des informations sur le transport terrestre, la sécurité routière et l’impact de la surcharge à l’essieu.» «Ce qui motive cet atelier c’est de vous sensibiliser et vous permettre, vous journalistes, d’avoir des informations sur le transport terrestre, la sécurité routière et l’impact de la surcharge à l’essieu sur le patrimoine routier», indique Babacar Diop.
ABDOURAHMANE DIOUF BOUSCULÉ PAR LA POLICE À TAMBACOUNDA
La figure de Aar Sénégal a passé un moment difficile dans la ville dimanche. Interpellé par les policiers, il a finalement été libéré après quelques heures. On lui reproché d’avoir distribué des prospectus et flyers
Les militants de la coalition déplorent les faits. Ils rappellent que Sidiki Kaba avait lui été autorisé à tenir librement ses activités sans être interpellé.
Dr Abdourahmane Diouf a passé un moment difficile hier à Tambacounda. Interpellé par les policiers du Commissariat urbain de Tamba, il a finalement été libéré après quelques heures. Il lui est reproché d’avoir distribué des prospectus et flyers dans la ville. Ce qui serait en porte-à-faux avec la loi, auraient avancé les autorités préfectorales.
Refusant d’obtempérer à l’ordre d’arrêter ses activités, il a été arrêté et conduit au Commissariat. Mais, il n’y passera pas beaucoup de temps. A sa sortie des locaux de la police, Dr Abdourahmane Diouf a d’emblée tenu à battre en brèche les allégations de l’autorité administrative. «Le Préfet m’a dit que la distribution des flyers et autres prospectus est en porte-à-faux avec la réglementation en ce moment. Donc, je devais arrêter la distribution», informe le leader d’Aar Sénégal. Seulement, rétorque-t-il, «j’ai dit au Préfet que nous sommes des hommes politiques responsables et aussi nous savons interpréter la loi. Actuellement, il n’y a aucune disposition de la loi qui interdise notre action. Et que par conséquent, rien ne peut nous empêcher de faire connaître notre contrat de législature».
Le leader du parti Awalé ajoutera : «C’est sur ces entrefaites que nous avons été interpellés par le Commandant de la police, puis par le Commissaire et le Préfet. Ils nous ont dit que nous sommes sous le coup de la loi et qu’en ce moment, les rassemblements sont interdits. Nous leur avons répondu que nous ne pouvons pas arrêter à moins qu’ils nous montrent les bases légales sur lesquelles ils ont fondé leurs arguments.» Il ajoutera : «Nous ne sommes pas en campagne et nous n’avons pas fait couvrir nos activités par les médias publics et privés. Seulement, la précampagne permet l’activité que nous menons. Donc point besoin d’arrêter.»
Devant des journalistes rassemblés devant le Commissariat de police de Tambacounda, Abdourahmane Diouf indiquera : «Je tiens à préciser que nous avons été bien accueillis par le Commissaire dans ses bureaux, avec beaucoup de courtoisie. Cependant, nous sommes une coalition responsable et n’accepterons point d’être intimidés ou menacés. Quoiqu’il en soit, pour nous interdire quoi que ce soit, il faut que cela soit basé sur des textes réglementaires.
Actuellement, nous avons fini notre procession à Tamba, après Goudiry et Koumpentoum. Nous nous acheminons vers Vélingara et espérons là-bas aussi qu’il nous sera laissé librement de faire nos activités.»
Les militants d’Aar Sénégal, très remontés, ont déploré l’interpellation de leur leader par les Forces de l’ordre. Et pourtant, ont-ils rappelé, durant tout le week-end, le ministre Sidiki Kaba a déroulé des activités politiques avec à chaque fois, des rassemblements monstres. A aucun moment, il ne lui a été intimé l’ordre d’arrêter. «Pourquoi ce deux poids, deux mesures», ont rugi les jeunes. Cette attitude n’honore pas notre démocratie et frise la provocation. «Ce n’est pas sérieux», ont déclaré très en colère certains d’entre eux, tout en précisant que cela ne les ébranlait pas outre mesure.