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10 septembre 2025
RÉUNION CRUCIALE DE LA CEDEAO
Levée, maintien ou durcissement des sanctions ? Les dirigeants ouest-africains se réunissent dimanche à Accra pour réexaminer leur plan d'action face aux juntes arrivées au pouvoir par la force au Mali, en Guinée et au Burkina Faso
Les leaders des pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) doivent notamment se prononcer sur le Mali, qui subit depuis le 9 janvier de sévères mesures de rétorsion commerciales et financières et qui a accepté récemment des prérequis indispensables à leur levée.
Le Burkina, autre pays sahélien pris dans la tourmente jihadiste, et la Guinée ne sont pour l'heure que suspendus des organes de la Cédéao.Mais les juntes en place entendent y rester trois ans et exposent leur pays à un durcissement des sanctions.
Depuis deux ans, l'Afrique de l'Ouest a vu se succéder les coups de force des colonels et lieutenants-colonels: putsch le 18 août 2020 à Bamako, nouveau fait accompli parachevant le premier le 24 mai 2021, putsch le 5 septembre 2021 à Conakry, putsch le 24 janvier 2022 à Ouagadougou.
La Cédéao, alarmée du risque de contagion dans une région vulnérable, multiplie les sommets, les médiations et les pressions pour accélérer le retour des civils à la direction de ces pays.
Le dernier sommet en date, le 4 juin, avait accouché d'une souris: aucune décision n'avait été prise et la Cédéao s'était donnée un mois de plus pour négocier.
- "Progrès" -
La décision sur la levée de l'embargo sur les transactions commerciales et financières est très attendue au Mali, épuisé par dix ans de conflit, et où les négociations entre la junte et la Cédéao durent depuis des mois.
Le médiateur Goodluck Jonathan, ancien président du Nigeria, est venu la semaine dernière à Bamako.Si rien n'a officiellement filtré des échanges, un membre de son entourage a indiqué à l'AFP que "le Mali a fait d'énormes progrès".
Les autorités ont annoncé mercredi un calendrier électoral fixant la présidentielle à février 2024, le référendum constitutionnel à mars 2023, et les législatives entre octobre et novembre 2023.
Il vient compléter l'adoption le 17 juin d'une nouvelle loi électorale et la mise en place d'une commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution.
Un potentiel point de blocage dans les négociations peut néanmoins subsister avec la porte désormais ouverte, par la nouvelle loi électorale, d'une candidature d'un militaire à une élection présidentielle.
Les "actes qui ont été posés ces jours-ci vont dans le sens d'une levée de ces sanctions", a estimé vendredi soir le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop.
La Guinée a mené cette semaine une intense campagne diplomatique pour apaiser les dirigeants ouest-africains et éviter de nouvelles sanctions.
La junte avait suscité l'ire de ses voisins en actant une durée de transition de 36 mois.Un délai qualifié d'"impensable" par le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine.
"La Cédéao va devoir prendre des mesures", avait-il dit.
- Dialogues -
Le Premier ministre de transition Mohamed Béavogui a reçu samedi le représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mahamat Saleh Annadif.
Le message de la Guinée est de rassurer "les frères de la Cédéao", sur l’engagement du pays à mener une transition apaisée et inclusive, a souligné le gouvernement.
Lundi, le gouvernement a aussi reçu les principales formations politiques en vue d'engager un dialogue.Plusieurs mouvements politiques ont conditionné leur participation à la nomination d'un médiateur ouest-africain.
"Il nous apparait fondamental que la Cédéao intervienne pour présider le dialogue et favoriser ainsi le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée", a déclaré vendredi le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).
Au Burkina Faso, la Cédéao a nommé un médiateur, l'ex-président nigérien Mahamadou Issoufou, malgré son "inquiétude" devant les 36 mois prévus pour la transition."Nous sommes sur la voie du compromis" avec ce pays, a dit à l'AFP un diplomate de la sous-région.
En visite samedi à Ouagadougou, M. Issoufou a salué "l'ouverture au dialogue" des militaires et dit avoir "échangé sur le chronogramme (calendrier) de la transition" présenté mercredi aux leaders politiques.
Les autorités burkinabè prévoient les dates du 24 décembre 2024 pour un référendum constitutionnel et du 25 février 2025 pour la tenue d'élections législatives et présidentielle.
Vendredi, les partis de l'ex-majorité du président Roch Marc Christian Kaboré renversé ont dénoncé l'agenda présenté par la junte comme une "manœuvre solitaire qui contraste avec les impératifs d'une transition inclusive et réussie", regrettant "l'absence de concertations en amont".
PAR Mehdi Ba
MACKY SALL, LA DERNIÈRE MARCHE ?
Depuis ses débuts en politique, l’homme a su faire preuve d’un sens aigu de la stratégie. Reste que son ultime combat en politique, celui de sa succession, se jouera par procuration
La phrase, en toute logique, devrait s’écrire sans point d’interrogation. Une Constitution n’est-elle pas destinée à fixer la règle du jeu, quelle que soit l’identité du joueur ? Et pourtant…
Au Sénégal, rien ne permet de savoir ce que Macky Sall a en tête à dix-neuf mois de la prochaine présidentielle. Prendra-t-il le risque de jeter les Sénégalais dans la rue s’il se représente ? Ou bien se conformera-t-il aux dispositions de l’article 27, lesquelles stipulent que « nul ne peut exercer plus de deux mandats [présidentiels] consécutifs ». « Je répondrai à cette question après les législatives », assurait le chef de l’État dans une interview récente.
Une échéance qui vaut également, a-t-il dit, pour la nomination du futur Premier ministre, une fonction supprimée en 2019, avant d’être rétablie en décembre 2021, mais dont le siège reste vacant jusqu’ici, alors même que Macky Sall occupe depuis le début de l’année la présidence tournante de l’Union africaine. Une tâche fastidieuse pour une fin de mandat, entre régimes putschistes au sein de la Cedeao et répercussions en Afrique du conflit en Ukraine.
Depuis l’indépendance du Sénégal, seul Léopold Sédar Senghor a mis fin volontairement à son règne au terme de son mandat. Macky Sall marquera-t-il l’Histoire en se conformant à cette disposition constitutionnelle adoptée dès 2001 – sept ans avant la France – mais qui n’a, jusque-là, jamais servi ?
Défis
Abdoulaye Wade n’avait pas eu cette sagesse, et son wax waxeet (‘dire puis se dédire’, en wolof) avait obscurci sa fin de règne et provoqué sa chute. Macky Sall est bien placé pour s’en souvenir puisque l’Union sacrée entre l’ensemble des candidats alors opposés au président sortant avait largement contribué à son élection dans un fauteuil, au second tour, au soir du 25 mars 2012.
Lorsque les USA décideront de libérer Mumia, ce sera le signal qu’ils sont devenus un Etat fort. Un Etat qui ne peut être ébranlé par aucune critique, car il dispose des arguments pour y répondre - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du collectif international panafricain pour la libération de Mumia Abu-Jamal & des prisonniers politiques historiques des USA, daté du 3 juillet 2022 à propos du militant politique emprisonné depuis 40 ans.
« Quand une société est fondée sur des bases injustes, sur le vol et le crime, elle perçoit ceux qui développent une critique articulée, comme des dangers.
Et elle les fait taire.
Car l’enjeu, c’est le contrôle mental des masses. Ce qui signifie que pour se maintenir, cette société doit mettre à l’écart les éveilleurs de conscience. C’est-à-dire ceux qui, par la clarté de leur pensée et de leur langage, peuvent aider les autres à approfondir leur réflexion.
La société occidentale est fondée sur des bases injustes, le vol et le crime, et elle n’a pas envie de se remettre en cause. Elle n’a pas envie de faire un bilan humain de sa colonisation. Elle n’a pas envie de s’engager dans un processus de réparation des dégâts commis. Au contraire, elle continue de se vanter, et de s’ériger en modèle. Elle ne veut pas changer. Officiellement, elle critique Hitler et le nazisme, mais pourtant, c’est le paradigme nazi qu’elle met en œuvre. Le nazisme c’est quoi ?
Premièrement, la croyance qu’il existe sur terre des êtres supérieurs et des êtres inférieurs juste bons à travailler pour les premiers. C’est exactement ce que disait Aristote, et l’Occident encense Aristote.
Deuxièmement, qu’on doit appliquer la loi différemment, pour les inférieurs et pour les supérieurs.
La colonisation relève du paradigme nazi. Puisque la colonisation se justifie par l’idée qu’il y a des peuples supérieurs et des peuples inférieurs, et que les peuples supérieurs, doivent gouverner les peuples inférieurs.
La ségrégation relève du paradigme nazi.
L’apartheid relève du paradigme nazi.
Les régimes dérogatoires, les lois d’exception, qui privent telle ou telle partie de la population de ses droits humains, relèvent du paradigme nazi.
Donc la société occidentale n’ayant fondamentalement pas changé, l’analyse qu’en faisait Mumia il y a quarante ans demeure valide, et Mumia qui était répertorié comme un danger il y a 40 ans, est toujours répertorié comme un danger en 2022. Et de plus, chaque Noir(e) doit savoir que si comme le journaliste Mumia, par ses analyses et sa communication, il met en évidence l’injustice qui fonde la société, il ou elle peut être tué(e), clochardisé(e), ou incarcéré(e) à vie. C’est le message. C’est un système de terreur.
La situation serait différente si les Etats africains montaient en puissance pour imposer le respect de leur diaspora.
Quant à ceux qui s’étonnent de l’appui qu’apporte en sous-main l’Occident au terrorisme islamique partout dans le monde, les chrétiens d’Orient par exemple s’en étonnent, eh bien c’est qu’ils n’ont pas compris la nature terroriste de l’Etat colonial occidental qui s’arroge le droit d’envahir des pays, d’étouffer économiquement les pays qui ne se plient pas à leurs diktats, d’assassiner leurs leaders, de fomenter des coups d’état etc.
Lorsque les USA décideront de libérer Mumia, ce sera le signal qu’ils sont devenus un Etat fort.
C’est-à-dire un Etat sûr de lui-même, parce que fondé sur la justice.
Un Etat qui ne peut être ébranlé par aucune critique, car il dispose des arguments pour y répondre.
Pour terminer, rappelons la dernière allocution du Reverend Martin Luther King à son organisation, la Southern Christian Leadership Conference, juste avant son assassinat le 4 avril 1968 : « Pendant des années j'ai travaillé dans l'optique de réformer les institutions du Sud. Un petit changement par ici, un petit changement par là. Maintenant je pense complètement différemment. Je pense que c'est toute la société qu'il faut rebâtir ».
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CINÉMA, ON PEUT S'ATTAQUER À TOUS LES SUJETS...
Y-a-t-il des sens interdits en matière de production cinématographique au Sénégal? Peut-on traiter de tout sujet de société sans censure? Les sujets intimes peuvent-ils être abordés sans réprimandes? Les réponses de la productrice Kalista Sy.
Productrice de séries, dans le cadre du lancement de l’application Weerwi destinée au suivi des règles et au cycle menstruel, Kalista Sy assuré la réalisation de la web série Weerwi, très éducative pour les jeunes adolescentes.
En marge du lancement de l’application Weerwi, jeudi à Dakar, nous l’avons interviewée sur sa participation à ce projet. Selon elle, la question des règles ne doit pas être seulement une affaire des jeunes adolescentes ou de femmes tout court, mais ça doit être une question qui concerne aussi bien les hommes que les femmes et même les parents de manière générale.
Répondant sur le cinéma sénégalais, Kalista explique qu’il est en évolution avec de nouveaux regards. Pour la célèbre productrice, la meilleure manière de faire évoluer le cinéma sénégalais et africain, c’est que les Africains racontent leurs propres histoires africaines et sénégalaises.
Malgré la controverse suscitée par certains épisodes de « Maitresse d’un homme marié», sa fameuse série, Kalista Sy assure qu’il n’y a pas de sens interdit dans le cinéma, que l’on peut bel et bien s’attaquer à tous les sujets, mais tout est dans l’angle d’attaque.
BROUILLE ENTRE MADRID ET BAMAKO
L'ambassadeur d'Espagne a été convoqué vendredi par le gouvernement malien après des propos du ministre espagnol des Affaires étrangères qui a dit "ne pas exclure" une intervention militaire de l'OTAN au Mali
"L’expansion du terrorisme au Sahel est surtout liée à l’intervention de l’Otan en Libye dont nous payons encore les conséquences", rétorque Bamako.
L'ambassadeur d'Espagne a été convoqué vendredi par le gouvernement malien après des propos du ministre espagnol des Affaires étrangères qui a dit "ne pas exclure" une intervention militaire de l'OTAN au Mali, a-t-on appris de source officielle.
"Nous avons convoqué aujourd’hui l’ambassadeur d’Espagne au niveau du ministère des Affaires étrangères pour élever une vive protestation par rapport à ces propos", a indiqué Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères, lors d'un entretien à la télévision nationale.
Une intervention de l’Otan au Mali, "nous ne l’excluons pas". "si cela représentait une menace pour notre sécurité, nous le ferions", avait déclaré jeudi José Manuel Albares, chef de la diplomatie espagnole, en marge du sommet de l'Otan qui se tenait à Madrid.
"Ces propos sont inacceptables, inamicaux, graves" parce qu'"ils tendent à encourager une agression contre un pays indépendant et souverain", a estimé le chef de la diplomatie malienne.
"Nous avons demandé des explications, une clarification de cette position au gouvernement espagnol. Nous espérons que cela va venir assez rapidement", a ajouté M. Diop.
"Le ministre doit se rappeler que la situation actuelle d’insécurité et d’expansion du terrorisme au Sahel est surtout lié à l’intervention de l’Otan en Libye dont nous payons encore les conséquences", a-t-il aussi souligné.
Le précédent libyen qui fâche
En 2011 le Guide libyen Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969, est renversé et tué par des rebelles soutenus par les États-Unis, la France et l'OTAN, qui s'étaient impliqués directement dans le conflit, allant jusqu'à lancer des frappes aériennes en Libye. Une intervention que désapprouvait l'Afrique et dont les voisins de la Libye se plaignent toujours amèrement.
La chute du pouvoir de Kadhafi a conduit à un déferlement d'armes et de combattants au Sahel, posant un défi sécuritaire majeur avec son lot de morts et de déplacements massifs. C'est depuis 2012, soit un an après la mort de Kadhafi, que Mali est plongé dans une profonde crise sécuritaire, politique et humanitaire avec le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord du pays. La propagation jihadiste a gagné le centre et les pays voisins, à savoir le Burkina Faso et le Niger.
"Intérêt stratégique"
Cette année, la nouvelle feuille de route de l'Otan évoque, pour la première fois, l'"intérêt stratégique" que revêtent pour elle le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et le Sahel, ainsi que, notamment, les menaces que sont le terrorisme et l'immigration illégale.
L'Espagne avait fait de la prise en compte des menaces sur le flanc sud sa grande priorité pour ce sommet.
Madrid craint en particulier que l'instabilité au Sahel, où plusieurs groupes jihadistes sont très actifs, n'entraîne une augmentation de l'immigration clandestine.
Située à quelques kilomètres des côtes africaines, l'Espagne est devenue l'une des principales portes d'entrée de l'immigration irrégulière en Europe.
LE MALI DIT POUVOIR ASSURER SA SÉCURITÉ SANS ARMÉE ÉTRANGÈRE
Les propos du ministre espagnol des Affaires étrangères évoquant l'éventualité d'une intervention de l'Otan passent mal à Bamako
Les différents experts de la sécurité internationale interrogés, s'accordent sur le fait qu'il est normal que l'Otan dans son ensemble puisse se concerter dans le but d'évaluer les dangers qui la guettent sur plusieurs fronts.
La situation dans le Sahel est revenue plusieurs fois dans les discussions, pendant le sommet de l'Otan qui s'est achevé ce jeudi (30 juin) à Madrid.
"Pas d'intervention militaire étrangère"
Mais, si le ministre espagnol des Affaires étrangères a évoqué dans les médias de son pays qu'une éventuelle intervention de l'Otan pourrait avoir lieu à l'avenir, la réponse des autorités maliennes de transition est claire.
Fousseynou Ouattara, vice-président de la Commission de défense et de sécurité au sein du Comité national de la transition martèle : "Nous retenons seulement ce qu'a dit déjà notre ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, que le Mali n'a pas besoin de la présence d'une armée étrangère pour assurer sa sécurité."
La migration irrégulière était également l'une des préoccupations des pays membres de l'Otan en sommet. Selon les chiffres de la Commission européenne, jusqu'en avril dernier, plus de 340.000 migrants en situation irrégulière sont arrivés en Espagne et plus de 240.000 en Italie.
Mais, une autre raison explique aussi l'inquiétude de l'Otan, nous dit Sidylamine Bagayoko, professeur d'anthropologie à l'université de Bamako :
"Faisons attention, il ne faut pas que le Sahel, le Sahara tombent aux mains des djihadistes. Sinon, l'Europe sera attaquée. Même si nous sommes concentrés sur le conflit qui oppose la Russie à l'Ukraine, nous avons un oeil sur ce qui se passe au Sahel."
Le Mali et la Libye, deux contextes différents
Pour les pays de la région du Sahel, l'insécurité qui les affecte est la conséquence de l'intervention de l'Otan en Libye en 2011. Le djihadisme se répand vite aux pays situés au sud de la Libye, notamment le Burkina Faso, le Niger, le Mali voire au-delà.
Mais, selon Federico Santopinto, chercheur au sein du Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP) basé à Bruxelles, le contexte dans lequel l'Otan est intervenue en Libye est loin d'être comparable à la situation au Mali :
"Cela me paraît très difficile. La Libye était une exception; il y avait une guerre civile, il y avait une situation bien particulière. Et il faut dire que l'intervention en Libye n'a pas été un succès, vu la suite que cela a donné. Bien que le Mali soit profondément instable, c'est un pays qui a un gouvernement."
Jusque-là, l'Otan ne s'est pas officiellement prononcée sur les propos de José Manuel Albares, le chef de la diplomatie espagnole.
L'ARMÉE LOGE SES BLESSÉS
A Thiès, 24 logements de mariés ont été rénovés pour 8 officiers et 16 sous-officiers et des terrains attribués à 18 militaires blessés en opérations intérieures
L’Armée a entrepris un programme de réfection de 115 logements dans les camps militaires. A Thiès, 24 logements de mariés ont été rénovés pour 8 officiers et 16 sous-officiers et des terrains attribués à 18 militaires blessés en opérations intérieures.
Depuis quelques jours, Me Sidiki Kaba fait le tour des casernes avec des clefs d’appartements. A Thiès, 24 logements de mariés ont été rénovés pour 8 officiers et 16 sous-officiers et des terrains attribués à 18 militaires blessés en opérations intérieures par la Direction de l’action sociale des Armées (Dasa). La cérémonie de remise a été présidée hier par le ministre des Forces Armées, Me Sidiki Kaba, à la Base militaire de Thiès. «En exécution de cette volonté politique du président de la République et chef suprême des Armées qui, en toutes circonstances, réitère l’attention constante et la place de choix qu’il accorde à la condition personnelle et professionnelle des militaires, les Armées poursuivent la mise en œuvre d’une politique sociale très active au profit des militaires et de leurs familles», explique le ministre des Forces armées. D’ailleurs, il souligne que «l’initiative si altruiste d’instituer une Journée de la solidarité, désormais inscrite dans le calendrier républicain, constitue une belle illustration de la détermination des Armées d’accompagner son personnel, toutes catégories confondues». Pour lui, «l’accès au logement est un élément très important de cette politique sociale, en ce sens qu’il participe au relèvement du moral du militaire qui fait souvent l’objet d’une forte mobilité durant sa carrière». De ce fait, «obtenir pour sa famille un logement dans le domaine militaire, dans un cadre salubre et sécurisé, est très important pour le Jambaar».
Selon le ministre Kaba, «c’est dans cet esprit que l’Agence pour le logement des Forces armées (Alfa) poursuit son vaste Programme national de rénovation de logements dans le domaine militaire, avec l’appui substantiel du Commandement militaire». Il ajoute : «Cette cérémonie, empreinte de solidarité et de partage, élargit également notre champ d’action sociale vers des citoyens modèles dont l’intégrité physique est entamée pour certains, reflétant encore les immenses sacrifices consentis au service de la Nation.» Il rappelle que «soutenir nos blessés est une obligation morale. C’est avant tout valoriser le dévouement et l’esprit de sacrifice et exprimer notre élan de reconnaissance et de solidarité à tous ceux qui ont été douloureusement marqués dans leur chair et dans leur esprit».
Il faut savoir que le président Sall a fait réfectionner 115 logements au profit des militaires. Ces logements à l’abandon ont été entièrement rénovés par l’Agence pour le logement des Forces armées (Alfa), créée il y a quelques années par le président de la République. Ce programme de construction de logements et de réhabilitation des camps des mariés permet au commandement de relever le niveau de disponibilité opérationnelle des Forces de défense. Car les chefs de corps de l’Armée et de la gendarmerie peuvent rapidement mobiliser leurs troupes qui logent désormais dans les casernes.
L'HEURE DE LA RÉFORME DU CODE DU TRAVAIL
Datant de 1997, le Code du travail actuel ne répond plus aux exigences de compétitivité des entreprises et de l’environnement des affaires, dans un contexte post-Covid de surcroit
Avec la survenue du Covid-19, les règles du monde du travail ont changé : le télétravail a été imposé, le chômage technique, avec le versement de 70% du salaire, a été improvisé. Datant de 1997, le Code du travail actuel ne répond plus aux exigences de compétitivité des entreprises et de l’environnement des affaires.
Le Code du travail a 24 ans alors que le monde professionnel a connu des transformations, «notamment l’entreprise a connu des mutations, de nouvelles formes de travail sont apparues et la problématique de l’emploi et de la formation des jeunes se pose avec acuité». Face à de tels bouleversements, le présent Code est-il toujours d’actualité ? S’est interrogée l’Amicale des inspecteurs et contrôleurs du travail et de la sécurité sociale, qui organise les Journées du monde du travail (Jm). Est-il adapté aux exigences de compétitivité de nos entreprises et d’amélioration de l’environnement des affaires ? Répond-il encore suffisamment aux attentes et aspirations des salariés et partenaires sociaux ? Avec la survenue du Covid-19, toutes les règles de travail ont changé. «Par exemple, lors de la pandémie du Covid-19, le télétravail, qui n’a pas de fondement juridique dans le Code du travail, a été pris en compte, par conséquent le chômage technique a dû être ajusté. On a demandé aux employeurs de payer au moins 70% du salaire», rappelle Ndiaga Ndiaye, inspecteur du travail et président de l’Amicale des inspecteurs et contrôleurs du travail et de la sécurité sociale (Aictss). «L’internet a pénétré et modifié positivement les relations de travail, il faudra peut-être actualiser pour faire en sorte que le Code du travail sénégalais réponde mieux à l’exigence de l’heure et penser à la protection du travailleur», enchaîne M. Ndiaye.
Ce qui montre l’importance de réviser le Code du travail, qui a atteint ses limites avec les changements de la gouvernance du marché du travail, l’internet, l’avènement des métiers du numérique, les Très petites, Petites et moyennes entreprises (Tp-Pme), le travail informel, les travailleurs intérimaires, le pouvoir des inspecteurs du travail… Bref, il s’agit de la mise en place d’un document final consensuel, qui répond aux besoins des uns et des autres… Que va-t-il se passer ? Aujourd’hui, c’est tout l’écosystème du travail qui va être corrigé. «Le projet s’emploiera à faire progresser la réforme du droit du travail, à accroître l’efficience de l’administration du travail et à renforcer les capacités des tribunaux du travail. En outre, le projet soutiendra les inspections du travail pour réformer, optimiser les processus et améliorer l’accessibilité pour les usagers. Cette intervention sera renforcée par la conception d’un système moderne de formation continue pour les inspecteurs, contrôleurs et le personnel de l’administration du travail. Les services des tribunaux du travail seront analysés et mieux harmonisés. Finalement, il est prévu une extension de la sécurité sociale des groupes vulnérables à travers l’appui aux initiatives endogènes de prise en charge de la couverture sanitaire des travailleurs du secteur informel. Pour ce faire, une démarche participative, qui mise sur la coordination et la création de synergies pour améliorer le contexte du droit du travail à tous les niveaux, sera adoptée», note doyen Coly, agent du ministère du travail.
Il faut rappeler que le Sénégal compte quelque «500 mille travailleurs dont 150 mille fonctionnaires».
UNE LOI FONCIÈRE À DÉSENSABLER
L’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts), qui a réfléchi sur «les occupations domaniales au Sénégal : problèmes et solutions», a demandé la réforme de la loi qui régit le secteur
Dans ce pays, les problèmes fonciers sont une bombe sociale. L’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts), qui a réfléchi sur «les occupations domaniales au Sénégal : problèmes et solutions», a demandé la réforme de la loi qui régit le secteur. Car elle est devenue obsolète alors que les enjeux liés à l’accès au foncier sont devenus multiples.
L’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts) a célébré la Journée de la renaissance scientifique de l’Afrique (Jrsa) en réfléchissant sur le thème : «Les occupations domaniales au Sénégal : problèmes et solutions.» C’est un vrai sujet d’actualité dans un pays où les conflits fonciers sont légion. Que faire dans un pays si l’expression «sama suuf mame» (C’est la terre de mes aïeuls) est souvent agitée pour faire face à certains conflits. Cette vérité «ne s’applique pas au domaine national», précise Pr Abdoulaye Dièye, qui a introduit une communication sur le système foncier à l’occasion de cette rencontre. Selon cet enseignant-chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, «95% des terres sont tombés dans le domaine national, qui est un régime original basé sur les principes de gratuité d’accès». Il précise pour lever les équivoques : «Il n’appartient ni à l’Etat, ni aux collectivités territoriales, ni aux usagers. On ne peut ni vendre la terre du domaine national, ni l’aliéner, ni la transmettre par voie successorale.» Par contre, constate-t-il, «ces principes ne sont pas respectés» et «installent une confusion en matière foncière dans le pays».
Aujourd’hui, les problèmes constatés dans l’administration des terres du domaine national dans la zone des terroirs résultent «du cadre juridique imparfait, du mode de constitution de conflits entre les communautés et les collectivités territoriales, le maire, des insuffisances normatives et de la non application de la loi». Pourquoi y a-t-il autant de contentieux ? Pour lui, l’Etat n’a jamais créé les conditions pour une application effective de la loi. «On a attendu 1972 pour mettre en place le cadre juridique des communautés rurales. Or, sans ce cadre juridique, on ne pouvait pas appliquer la loi», dit-il en insistant sur les insuffisances normatives. «La notion de mise en valeur, qui est une notion fondamentale, n’a jamais été définie», enchaîne Pr Abdoulaye Dièye. Et avec l’obsolescence des textes, «la loi est aujourd’hui contournée». Et les conséquences sont palpables. «C’est pourquoi il y a beaucoup de conflits fonciers multiformes entre investisseurs privés et populations locales, des conflits qui résultent d’opérations ou d’immatriculation au nom de l’Etat, des conflits résultant de problèmes de délimitation, des conflits entre agriculteurs et éleveurs, entre autres», se désole-t-il. L’universitaire préconise une réforme de la loi sur le domaine national. «Il y a une obligation de procéder à une réforme de la loi sur le domaine national», conseille le juriste, qui rappelle qu’aucune «des multiples initiatives n’a jamais abouti». Que faire ? Selon lui, il faut responsabiliser davantage les collectivités territoriales pour éviter les conflits dans le domaine national, notamment dans le domaine le domaine privé. Pr Abdoulaye Dièye recommande la conservation et la préservation du foncier, de procéder à une vulgarisation des modalités d’occupation, faire en sorte qu’on ait une gestion apaisée du foncier par rapport au domaine national, en impliquant les populations, en adaptant les règles, et faire en sorte qu’il y ait la productivité de la terre.
Il y a deux ans, le président Sall a insisté sur la question. Il rappelait qu’au «Sénégal, l’essentiel des alertes que je reçois au quotidien sur les risques de conflit viennent à plus de 90% du foncier». Une vraie bombe !
DÉCÈS DE MADIEYNA DIOUF
L’ancien ministre et ancien maire de Kaolack est décédé, vendredi 1er juillet 2022, à Dakar. Il était membre-fondateur de l’Alliance pour le progrès (AFP)
’ancien ministre et ancien maire de Kaolack, Madieyna Diouf, est décédé, ce vendredi 1er juillet 2022, à Dakar.
Le défunt est membre-fondateur de l’Alliance pour le progrès (Afp). Il a été ministre de l’Equipement et des Transports du Sénégal dans le Gouvernement dirigé par le Premier Ministre Moustapha Niasse, à la suite de l’alternance intervenue au Sénégal le 19 mars 2000.
Madieyna Diouf a été aussi député à l’Assemblée nationale et secrétaire national chargé de la coordination des activités de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP).
Dans sa longue carrière, il a occupé également la fonction de président du Conseil d’administration de la Compagnie aérienne multinationale « Air Afrique » et Membre du Comité des ministres des 11 pays fondateurs de la Compagnie, d’avril 2000 à Février 2001