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19 juin 2025
LE BALLON D’OR NE DOIT PAS ÊTRE UNE OBSESSION
Le Libérien George Weah, le seul footballeur africain à avoir remporté le Ballon d’or, a invité les stars africaines Sadio Mané et Mohamed Salah à ne pas faire de cette récompense ‘’une obsession’’.
Dakar, 19 avr (APS) – Le Libérien George Weah, le seul footballeur africain à avoir remporté le Ballon d’or, a invité les stars africaines Sadio Mané et Mohamed Salah à ne pas faire de cette récompense ‘’une obsession’’.
‘’Je pense qu’il ne faut pas qu’ils fassent du Ballon d’or une obsession, ils devraient plutôt se concentrer sur leurs performances et essayer de s’améliorer davantage’’, a-t-il déclaré dans un entretien publié dans l’édition de ce mardi du quotidien sportif sénégalais Record.
Les deux attaquants de Liverpool ne doivent pas ‘’ se mettre une pression inutile’’, estime le lauréat du Ballon d’or en 1995, devenu président du Liberia.
Weah affirme qu’il jouait pour entretenir sa famille, pas pour obtenir une consécration internationale. ‘’Je me suis toujours battu pour sortir ma famille de la misère, c’est ainsi que j’ai été récompensé du trophée’’, a-t-il dit.
Champion d’Afrique et meilleur joueur de la CAN 2021, Sadio Mané est cité par plusieurs médias comme un candidat crédible au Ballon d’or 2022.
Le leader d’attaque sénégalais est en course pour des trophées en Angleterre et la Ligue des champions (LDC). Son club va rencontrer Villareal (Espagne) en demi-finale de la LDC.
Le Français Karim Benzema (Real Madrid) est, lui aussi, un candidat d’envergure au Ballon d’or 2022. Auteur d’une saison réussie, il est en course pour le titre de meilleur buteur et de champion d’Espagne, en plus du trophée de la LDC.
DIOUF SARR DIAGNOSTIQUE SON ÉCHEC AUX LOCALES
Battu par Barthélemy Dias à Dakar et Seydina Issa Laye Sambe à Yoff, le 23 janvier dernier, le ministre de la Santé a déploré l’absence d’unité, d’abord au sein de l’APR mais aussi dans la coalition BBY
Pour Abdoulaye Diouf Sarr, sa défaite dans sa conquête de la Ville de Dakar est due à l’absence d’unité et de cohésion au sein de la coalition Benno bokk yaakaar. Mais a-t-il peur de perdre son poste ? «Je suis ne pas né ministre de la Santé», a répondu l’ex-maire de Yoff.
Trois mois après, Abdoulaye Diouf Sarr fait son évaluation des raisons de sa défaite retentissante dans sa conquête de la Ville de Dakar. Battu par Barthélemy Dias à Dakar (près de 92 000 voix de différence) et Seydina Issa Laye Sambe à Yoff, le 23 janvier dernier, le ministre de la Santé et de l’action sociale a déploré l’absence d’unité, d’abord au sein de l’Alliance pour la République (Apr) mais aussi dans la coalition Benno bokk yaakaar (Bby). «Il y a eu un manque de cohésion et d’unité dans le combat», a souligné en préambule Abdoulaye Diouf Sarr dans la nuit du dimanche à lundi au cours de l’émission Quartier général de la Tfm.
L’ex-maire de Yoff appelle à l’unité dans son parti car, dit-il, il faut avoir le même objectif et travailler la main dans la main. «Il faut parfois qu’on oublie nos ego», a-t-il invité. Nommé coordonnateur de Bby, Amadou Ba est accusé en privé par le camp de Diouf Sarr d’avoir sabordé en sourdine le travail du candidat du camp présidentiel à la Ville de Dakar. De plus, Mame Mbaye Niang, chef de cabinet du Président, s’était montré particulièrement critique envers Diouf Sarr. Toutes choses que ce dernier décrie comme causes de sa défaite même s’il ne cite pas de noms. En outre, dans son analyse, Diouf Sarr a soutenu que les lenteurs dans certains projets de l’Etat ne l’ont pas aidé, notamment à Yoff. «Quand on prend la route qui va de Ouest-Foire à la Fédération sénégalaise de football, Promovilles l’a lancée il y a 3 ans ou 4 ans et doit traverser toute une localité. Si le projet n’est pas terminé depuis 4 ans, malgré le fait que ce n’est pas un projet de la municipalité, l’insatisfaction des populations est que c’est une affaire de l’Etat», a analysé l’ex-maire de Yoff.
«Je ne suis pas né ministre de la Santé»
Abdoulaye Diouf Sarr estime qu’il y a eu des dysfonctionnements endogènes et espère qu’ils seront dépassés lors des élections législatives. «Le ver est dans le fruit. Les gens doivent comprendre que nous sommes tous embarqués dans la même pirogue. Quand on a des intérêts dans la pirogue, il faut prier pour que celle-ci arrive à bon port. Si on pense que lorsque la pirogue chavire, lesquels intérêts seront préservés, on se trompe», a soutenu le coordonnateur de la Convergence des cadres républicains (Ccr). Malgré tout, Diouf Sarr se dit démocrate et compte poursuivre son travail pour le Sénégal. Craint-il de perdre son poste ? «Je ne suis pas né ministre de la Santé», répond-il, avec un sourire mesuré. Il ajoute : «Tout dépend de la confiance du chef de l’Etat, le Président Macky Sall. Quoi qu’il en soit, c’est lui qui nomme aux fonctions civiles et militaires. S’il me confie le ministère de la Santé ou autre chose, je vais le gérer. Mais encore une fois, je suis né Abdoulaye Diouf Sarr.»
Diouf Sarr réaffirme son ancrage dans l’Apr et Bby pour une victoire aux Législatives. Même s’il ne dit ni oui ni non par rapport à une éventuelle candidature pour diriger la liste de Dakar.
TÊTE DE LISTE NATIONALE POUR LES LEGISLATIVES : LA MARGE LIMITÉE DE MACKY
En l’absence d’un poste de Premier ministre, le président devra choisir une tête de liste nationale pour les législatives. Mais au sein de l’APR comme chez les alliés, les profils ne sont pas légion, au vu des données politiques du moment
En l’absence d’un poste de Premier ministre, Macky Sall devra choisir une tête de liste nationale pour les législatives du 31 juillet. Mais au sein de l’Apr comme chez les alliés, les profils ne sont pas légion, au vu des données politiques du moment.
Le président de la République se cherche des relais politiques. En direction des élections législatives qui s’annoncent décisives pour le futur du régime, Macky Sall va faire son choix pour diriger la liste de nationale Benno bokk yaakaar (Bby). En l’absence d’un Premier ministre, poste pourtant restauré depuis le 10 décembre par l’Assemblée nationale, le président de Bby n’a pas mille et un noms pour conduire la liste nationale. S’il a dirigé avec brio la liste de Dakar, lors des Législatives du 30 juillet 2017, Amadou Ba, en tant coordonnateur de la coalition, a vu sa responsabilité engagée dans la défaite du camp présidentiel dans le département. Un temps annoncé Premier ministre, l’ancien ministre de l’Economie et des finances devra faire ses preuves politiques pour regagner la confiance du président de la République qu’il aurait perdue. Mais Amadou Ba, délégué régional de Bby à Dakar en charge des parrainages, a-t-il une envergure nationale ?
En 2017, le Président Sall, en l’absence de grands noms, avait choisi avec succès son Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne. 5 ans plus tard, beaucoup de hauts responsables autour de Macky Sall pouvant prétendre battre campagne pour la liste des députés, ne sont pas électoralement bien assis. Aminata Touré est revenue au premier plan grâce à ses sorties médiatiques contre le leader de Pastef Ousmane Sonko. Mimi, qui ne dirait pas non au choix présidentiel, est pour le moment déléguée nationale en charge des parrainages de Bby. Mais à Grand-Yoff jadis comme à Kaolack aujourd’hui, l’ancien Premier ministre n’a jamais été un poids électoral. Cependant, Macky Sall pourra toujours se souvenir que Boun Abdallah Dionne ne s’était jamais fait un nom au plan politique avant les Législatives de 2017. Mais on avait découvert ses talents politiques lors de la campagne électorale.
Au-delà, le patron de Bby ne pourra pas compter sur Abdoulaye Diouf Sarr, responsable des cadres de l’Apr. L’ex-maire de Yoff pouvait prétendre au poste s’il était élu maire de Dakar. Mais son ascension a été freinée. Abdoulaye Daouda Diallo, potentiel candidat au poste de Premier ministre, est-il assez charismatique pour diriger la Nationale ? A l’Apr, la liste n’est pas longue comme un bras concernant de potentiels candidats à la liste nationale. Aliou Sall, contesté au sein de l’Apr à cause de son statut de frère du Président, a déjà créé son mouvement pour les Législatives. Il s’agit de la Rencontre nationale des forces républicaines pour le travail (Renfort). Les alliés ne font pas mieux.
A Rewmi, Idrissa Seck, qui a zappé Yankhoba Diattara pour s’occuper de la reconquête de la Ville de Thiès, est plus préoccupé à regagner cette ville, perdue en janvier, après 20 ans de règne. A l’Afp, le vieux Moustapha Niasse, 83 ans, a-t-il assez de force pour battre campagne dans les 46 départements du Sénégal ? Le Secrétaire général de l’Afp, qui a annoncé son intention de quitter la tête du parti lors du prochain congrès, est aussi pressenti sur le départ du Perchoir de l’Assemblée nationale.
Au Parti socialiste, Aminata Mbengue Ndiaye semble out. La Secrétaire générale du Ps, contestée par une frange de son parti, a été mise à l’écart comme déléguée régionale du parrainage à Louga. Mise en minorité par Moustapha Diop dans la capitale du Ndiambour, la présidente du Haut-conseil des collectivités territoriales, ne devrait pas être l’élue de Macky Sall. D’ici là, la président de la République pourra réfléchir sur le profil de la tête de la liste nationale. Car la date butoir des dépôts de candidature est fixée au 8 mai.
LE PROJET «AVAIT MEME ETE VALIDE PAR LE CLUB DE PARIS»
Pourquoi l’hôpital Aristide Le Dantec n’a toujours pas été rasé et reconstruit ? Si cette question taraude l’esprit de bon nombre de Sénégalais, le Colonel Massamba Diop est formel
Pourquoi l’hôpital Aristide Le Dantec n’a toujours pas été rasé et reconstruit ? Si cette question taraude l’esprit de bon nombre de Sénégalais, l’ancien Directeur général du premier hôpital de l’Afrique de l’Ouest informe que le projet de reconstruction de cet établissement de santé «avait même été validé par le Club de Paris».
«C’est une vision politique qui ne m’appartient pas. Mais je pense qu’il faut le faire. Le Dantec doit être repensé pour en faire un hôpital de type nouveau.» Le Colonel Massamba Diop est convaincu que le salut du premier hôpital construit en Afrique de l’Ouest passe par une reconstruction. Invité de l’émission Jury du dimanche d’E-tv, l’ancien Directeur général de l’hôpital Aristide Le Dantec a informé qu’un projet de modernisation de cette structure sanitaire était dans les tuyaux depuis belle lurette. «Quand on pensait à raser Le Dantec, c’était pour en faire un centre de proximité. D’ailleurs, c’est ce qui a créé Dalal Jamm. C’est par la suite qu’on a relevé le plateau technique et le niveau de compétence de certains centres de santé», a-t-il ajouté. Faut-il le rappeler, la coalition Benno bokk yaakaar avait publié sur Twitter en 2018, une maquette de la reconstruction de Le Dantec avec «726 lits répartis dans 18 services et 32 salles d’opération, un pôle de radiologie, de laboratoire et de stérilisation». Depuis lors, c’est le silence.
Revenant sur la nécessité de moderniser la structure sanitaire, le Colonel Massamba Diop a affirmé ceci : «La contexture actuelle de l’hôpital Le Dantec en service pavillonnaire n’est pas très fonctionnelle sur le plan hospitalier. Un exemple : si vous êtes malade, hospitalisé en médecine, et que vous devez faire un scanner à la radio, vous allez traverser la cour de l’hôpital pour aller jusqu’à la radio. Vous devez quitter un soin de médecine pour aller en réanimation, vous faites pareil. Ce n’est pas bien.» Et le Colonel Diop de poursuivre : «Aujourd’hui, tous les nouveaux hôpitaux dont on a parlé, ont des liens fonctionnels. Vous passez par les couloirs et non à l’extérieur. Le Dantec avait déjà pensé à ça par ses acteurs. Je me rappelle, dans les années 2011-2012, on avait élaboré un projet d’établissement ambitieux. On avait pensé un hôpital de type nouveau de niveau 4». «Si mes souvenirs sont exacts, ce projet d’établissement public de santé avait même été validé par le Club de Paris au début du mandat du Président Macky Sall. Le projet était d’ailleurs, exposé pendant longtemps au niveau du hall du ministère de la Santé. Mais c’était extrêmement coûteux», conclut l’ancien Dg de l’hôpital Le Dantec.
Par Roger Koudé
LE GENOCIDE DES TUTSI DU RWANDA EN 1994 : QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER AUJOURD’HUI ?
La période allant du 7 avril au 4 juillet rappelle l’une des nombreuses pages sombres de l’histoire de l’humanité au cours du XXe siècle, appelé d’ailleurs le «Siècle des génocides».
«C’est l’idée d’humanité qui constitue la seule idée régulatrice en termes de droit international» (Han¬nah Arendt, Les origines du Totalitarisme, Paris, Seuil, 1972).
La période allant du 7 avril au 4 juillet rappelle l’une des nombreuses pages sombres de l’histoire de l’humanité au cours du XXe siècle, appelé d’ailleurs le «Siècle des génocides». Cette période marque le génocide perpétré contre les Tutsi du Rwanda en 1994, un génocide qui a causé la mort violente d’environ un million de personnes en l’espace de trois mois. Ce fut le dernier génocide du XXe siècle et il sied de rappeler que le continent africain fut antérieurement le théâtre du premier génocide du XXe siècle, celui perpétré en 1904 par l’Allemagne coloniale contre les Herero et les Nama. Il importe aussi de préciser que c’est seulement 117 ans après les faits, le 28 mai 2021, que l’Allemagne reconnaîtra officiellement enfin sa responsabilité dans la commission de ce génocide qui a décimé 85% des populations visées.
Concernant le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, l’une des questions qui se posent de façon récurrente est celle de savoir quels enseignements en tirer aujourd’hui.
Les enseignements rétrospectifs du génocide de 1994
L’une des caractéristiques frappantes du génocide des Tutsi relève de son caractère prévisible et de l’hypothèse induite qu’il aurait pu être évité.
Il convient de préciser qu’il existait, avant la commission de ce génocide, un important dispositif juridique international, né de la volonté de la Communauté internationale, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, de prévenir et de réprimer le crime de génocide.
C’est la fameuse Con¬vention des Nations unies sur la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948, qui prévoit deux régimes juridiques de responsabilité :
- La responsabilité traditionnelle des Etats pour des actes imputables aux organes étatiques ;
- La responsabilité pénale des individus (privés ou agents de l’Etat) qui peuvent être traduits devant des juridictions nationales ou internationales compétentes.
Il sied de rappeler également que tout génocide est l’aboutissement d’un processus plus ou moins long. Concernant le cas du Rwanda, les conditions d’un génocide étaient réunies en 1994 et plusieurs alertes avaient d’ailleurs été lancées pour mettre en garde la Communauté internationale de son déclenchement imminent. Parmi les indices concordants et connus, on peut citer notamment :
- Le discours de déshumanisation des Tutsi qui était largement répandu dans les esprits depuis fort longtemps et dans tout le Rwanda ;
- La propagande anti-Tutsi méthodiquement menée, entre autres par la tristement célèbre Radio Télévision des Mille Collines ;
- La préparation minutieuse de ce génocide, y compris les commandes massives d’armes blanches et leur distribution à la population, etc.
Cette situation critique était bien connue des principales institutions internationales ou de certaines chancelleries présentes au Rwanda à l’époque. Le déclenchement et le déroulement de ce génocide pendant trois longs mois étaient retransmis parfois en direct dans les médias du monde entier, au vu et au su des principaux acteurs internationaux concernés par cette question. Et, contrairement aux autres génocides, celui-ci n’était pas un huis clos loin des regards réprobateurs…
Il est encore plus surprenant de savoir qu’en avril 1994, se tenaient les premières élections multiraciales en Afrique du Sud, suivies de l’investiture de Nelson Mandela le 10 mai 1994. Et c’est le monde entier qui était présent en Afrique du Sud pour célébrer la fin de l’apartheid, c’est-à-dire la fin de l’un des plus grands crimes contre l’humanité ayant eu cours au XXe siècle. Pourtant, au même moment et sur le même continent africain, se déroulait étrangement à la face du monde entier un génocide à ciel ouvert !
L’un des enseignements de ce génocide de 1994 est qu’il était la conséquence d’un manquement grave de la Communauté internationale qui avait pourtant les moyens d’en éviter la perpétration. Et en évoquant ce manquement, il n’y a pas à perdre de vue le manquement tout aussi grave de la Communauté continentale africaine. En effet, au moment même où se déroulait ce génocide ayant emporté environ un million de personnes sans défense dont le seul tort était d’être différents, étaient célébrés les 31 ans de l’Unité africaine, le 25 mai 1994 !
En outre, il n’est pas superfétatoire de rappeler que les spécialistes affirmaient à l’époque qu’une force internationale de 5000 hommes aurait été à même d’arrêter à temps ce génocide qui, à la différence des autres génocides, était plutôt de type «artisanal». A ce titre, l’Opération Turquoise, autorisée par la résolution 929 du Conseil de sécurité du 22 juin 1994, fut non seulement bien tardive mais également controversée…
L’irréparable fut donc commis et c’est seulement après cela que la Communauté internationale réagira par la création du Tribunal pénal international pour le Rwanda (Cf. la résolution 955 du 8 novembre 1994). Cette juridiction pénale internationale ad hoc, dont le mandat a pris fin le 31 décembre 2015, a permis de juger quelques-uns des grands criminels rwandais. En revanche, de nombreux autres génocidaires sont toujours en fuite, en dépit de la grande vigilance de la Communauté internationale aujourd’hui.
Les autres enseignements à tirer de cet événement tragique doivent être tournés vers l’avenir…
Les enseignements à tirer pour l’avenir : les risques toujours réels de génocide dans le monde
Chaque fois qu’un crime de génocide ou des crimes contre l’humanité sont commis, une formule quelque peu incantatoire surgit : «Plus jamais ça !»
Mais il faut mettre l’accent sur le fait qu’après le génocide des Tutsi en 1994, il y a eu encore d’autres génocides dont celui des Bosniaques à Srebrenica en 1995 ou encore celui au Darfour (Soudan) à partir de février 2003, une situation sous enquête devant la Cour pénale internationale (Cpi).
Pire, en dépit des efforts constants de la Communauté internationale depuis lors, l’humanité fait encore face à des risques réels de génocide dans le monde, avec des tendances lourdes pour certaines régions dont l’Afrique, le Proche et le Moyen-Orient, l’Asie, etc.
En effet, selon plusieurs études dont celles des Nations unies, l’Afrique est l’une des régions du monde les plus exposées aux risques de génocide au cours de ce XXIe siècle (cf. Le Monde Afrique, «En Centrafrique, nouvelle alerte sur les risques de génocide», 23 août 2017). Il s’agit là aussi d’une raison suffisante pour que le continent africain soit à l’avant-garde de la sanction internationale pénale des crimes contre l’humanité. Une telle démarche pourrait avoir des vertus prophylactiques indéniables pour ce continent qui a connu tant de tragédies…
De même, d’après les études de l’Atrocity Forecasting Project (cf. «Où se déroulera le prochain génocide ?», Slate.fr, 17 avril 2014) de l’Université de Sydney en Australie, non seulement le risque de génocide demeure réel dans de nombreuses régions du monde, mais ce risque est particulièrement élévé pour certains Etats africains nommément identifiés.
Dans le contexte de la crise actuelle en Ukraine, où il y a de toute évidente des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, des allégations persistantes de crimes de génocide sont faites de part et d’autre par les parties à ce conflit armé international. Ces allégations de crimes de génocide sont à prendre au sérieux si l’on ne veut plus répéter les erreurs déjà commises en 1994 ou 1995.
D’ailleurs, la déclaration du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à l’occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide, le 9 décembre 2019, sonne comme un appel à la vigilance permanente : «Trop souvent, le monde a manqué à son devoir envers les populations menacées de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et de nettoyage ethnique. Les exemples sont nombreux, et nous les connaissons bien.» «La prévention du génocide n’est pas seulement un impératif moral, c’est une obligation juridique aux termes de l’article premier de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide», a-t-il rappelé, tout en précisant que «la responsabilité de prévenir ce crime incombe au premier chef aux Etats».
4 PERSONNES ARRETEES POUR CRIMINALITE FAUNIQUE
La lutte contre la criminalité faunique a produit la saisie de peaux de léopard et de trois pattes d’Oryctérope
La lutte contre la criminalité faunique a produit de nouveaux résultats le 12 avril dernier avec l’interpellation de quatre personnes accusées «de détention, circulation et tentative de commercialisation de deux peaux de léopard et de trois pattes d’Oryctérope».
Quatre présumés trafiquants de faune ont été encore interpellés à Tambacounda. C’est le résultat d’une opération mixte, «menée ce 12 avril, par la Direction des parcs nationaux et les éléments de la Brigade de recherche du Commissariat central de police de Tambacounda avec l’appui du Projet Eagle Sénégal». Dans un document du Projet Eagle Sénégal, il est fait état de «trois personnes arrêtées sur place en flagrant délit de détention, circulation et tentative de commercialisation de deux peaux de Léopard et de trois pattes d’Oryctérope».
Par la suite, renseigne la même source, «la brigade de gendarmerie de la zone aurait procédé à l’interpellation d’un complice chez lui dans son village puis mis à la disposition des parcs nationaux».
Donnant les détails de cette opération, les auteurs du document renseignent que «les peaux de léopard saisies sont à nouveau originaires du Parc national du Niokolo Koba et les animaux abattus dans des conditions inhumaines».
Quant à l’Oryctérope, ajoutent-ils, «c’est une espèce totalement méconnue des Sénégalais car extrêmement rare et farouche, ne sortant que la nuit, mais qui tout comme le léopard, est un animal en danger de disparition au Sénégal». Dans la même veine, ils soulignent qu’il s’agit «de deux animaux intégralement protégés, personne ne peut donc les détenir, ni mort ni vivant, et sont inscrits à l’Annexe 2 de la Convention de Washington (Cites) qui réglemente la commercialisation de ces espèces fragiles. Le Sénégal a ratifié cette convention».
En outre, rappelle le Projet Eagle Sénégal, «ces 2 espèces sont intégralement protégées par la loi n° 86-04 du 24 janvier 1986 portant Code de la chasse et de la protection de la faune au Sénégal». Par conséquent, renseigne-t-il, «les personnes interpellées risquent une lourde peine d’emprisonnement, des dommages et intérêts et des amendes selon l’article L32 du Code de la chasse et de la protection de la faune».
Le Projet Eagle Sénégal fait remarquer dans son document que «la région de Tambacounda est très touchée par le trafic de faune et ce n’est pas la première fois que les hommes de loi interpellent des trafiquants». Cette situation, ajoute-t-il, «devient de plus en plus inquiétante car il s’agirait de réseaux de braconniers bien organisés qui opéreraient dans le Parc national du Niokolo Koba depuis plus de 20 ans».
LA DOUANE ARRAISONNE PLUS DE DEUX TONNES DE POULETS ET DE CUISSES A KAOLACK
La brigade des douanes du pont "Serigne-Bassirou-Mbacké" (ex-pont noirot) de Kaolack (centre) a annoncé, lundi, avoir saisi, 195 cartons de poulets entiers et de cuisses de poulets d’un poids total de plus de deux tonnes.
Kaolack, 18 avr (APS) - La brigade des douanes du pont "Serigne-Bassirou-Mbacké" (ex-pont noirot) de Kaolack (centre) a annoncé, lundi, avoir saisi, 195 cartons de poulets entiers et de cuisses de poulets d’un poids total de plus de deux tonnes.
La marchandise saisie dimanche était convoyée à bord d’un véhicule contenant 100 cartons de poulets entiers et 95 cartons de cuisses de poulets, a déclaré le chef de la brigade ‘’Pont Serigne-Bassirou-Mbacke’’, le lieutenant Lamarana Diallo.
Selon lui, le poids total de la marchandise saisie est de deux tonnes 250 kg, pour une valeur estimée à 4 millions 460 mille francs CFA.
Il a précisé que le véhicule qui transportiat cette marchandise avait quitté la frontière gambienne pour rallier Kaolack.
"C’est le dimanche, vers 1H35, que nous avons réussi à saisir cette marchandise à hauteur de Lamarane, un village situé entre Wack Ngouna et Keur Madiabel", a indiqué le lieutenant Diallo.
Selon lui, ’’c’est une marchandise dont on ne connaît pas la qualité. Et ce produit, une fois à Kaolack, allait concurrencer de façon déloyale les petites entreprises d’élevage de volaille".
‘’C’est pourquoi nous devons donc tout faire pour que ces produits n’entrent pas dans la ville de Kaolack", a-t-il insisté.
COUP D’ÉCLAIRAGE AU STADE MAMBA-GUIRASSI DE KÉDOUGOU
Le Conseil départemental de Kédougou (Sud-est) a réceptionné, dimanche, 20 lampadaires destinés à assurer l’éclairage du stade Mamba-Guirassi afin de permettre d’y tenir des matchs en nocturne, en raison de la forte chaleur diurne qui règne
Kédougou, 18 Avril (APS) - Le Conseil départemental de Kédougou (Sud-est) a réceptionné, dimanche, 20 lampadaires destinés à assurer l’éclairage du stade Mamba-Guirassi afin de permettre d’y tenir des matchs en nocturne, en raison de la forte chaleur diurne qui règne sur cette ville.
Les 20 lampadaires ont été réceptionnés lors d’une cérémonie organisée dimanche nuit, en présence d’une forte délégation composée de représentants du Conseil départemental et de la mairie de Kédougou.
Le directeur de l’Agence régionale de développement (ARD), l’inspecteur régional des sports et le partenaire financier ont aussi pris part à la cérémonie
S’exprimant lors de cette cérémonie, le premier vice-président du Conseil départemental de Kédougou, Amadou Séga Keita, a félicité l’équipe sortante pour ses efforts ayant abouti à la réalisation de ce projet destiné à mieux éclairer le stade Mamba-Guirassi.
‘’Depuis trois décennies, l’exercice du sport est devenu difficile, voire impossible la journée du fait de la canicule’’, a-t-il rappelé.
Selon lui, cette réalisation va mettre ‘’fin à plusieurs années de galère de la ligue régionale de football et du mouvement navétane’’.
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DECES DU KHALIFE GENERAL DE KHADRE ET LES ELECTIONS LÉGISLATIVES DE JUILLET 2022 AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM CE MARDI
Les parutions de ce mardi 19 avril évoquent le rappel à Dieu Cheikh Aya Aidara, khalife général des Khadres et les calculs politiques pour les prochaines élections législatives de juillet 2022.
Les parutions de ce mardi 19 avril évoquent le rappel à Dieu Cheikh Aya Aidara, khalife général des Khadres et les calculs politiques pour les prochaines élections législatives de juillet 2022. Ecoutez la revue de presse présentée par Fabrice Nguéma sur les ondes de la Zik Fm.
Par Hamidou ANNE
L’IMPUISSANCE POLITIQUE DE LA GAUCHE
La gauche ne réfléchit plus et donc n’a aucun projet à proposer aux Sénégalais. Elle n’a plus de penseurs d’envergure ; elle ne dispose plus de ressorts intellectuels, et ses schémas tactiques n’ont fait que l’enfoncer dans une disparition inéluctable
Dans son essai, «Sortir de notre impuissance politique» (Fayard, 2020), le sociologue Geoffroy de Lagasnerie décrit l’impuissance de la gauche à être efficace dans ses luttes contre les inégalités et à sortir de sa torpeur, afin d’incarner une alternative au camp d’en face. Dans son récit, il cite Julian Assange : «J’appelle la gauche : ce qui perd.» De Lagasnerie explique que «Dire que ce que nous sommes est défini par la perte nous conduit à prendre conscience de ceci : ce n’est peut-être pas parce que nous ne faisons rien que nous perdons, c’est plutôt que nos manières d’agir et de lutter, nos façons de nous construire comme sujet agissant nous construisent en effet comme sujet impuissant».
La gauche est censée défendre les faibles, les opprimés, ceux que la société capitaliste marginalise et invisibilise. Elle a fait la promesse de promouvoir une éthique de l’égalité et de la justice et du bienêtre pour le plus grand nombre. Mais elle se retrouve de plus en plus en posture de réaction et de mise en œuvre de ce que De Lagasnerie appelle la «pensée-dé», c’est-à-dire comme sujet d’opposition et de déconstruction des mécanismes et des politiques de la droite et du camp capitaliste et comme rhétorique critique qui enferme dans une logique passéiste et par conséquent passive.
La gauche est en résistance. Et c’est peut-être cela le drame ; la réduction à un statut de contestataire d’un ordre politique, moral et social voire intellectuel imposé par ses adversaires. Ceci est le symptôme d’une défaite dans le combat culturel et d’une incapacité à forger des outils pertinents et efficaces de renversement d’un ordre pour en imposer un autre qui est lui radicalement opposé. En France, terrain privilégié de Geoffroy de Lagasnerie, au Sénégal comme dans beaucoup d’autres aires géographiques, on reproche à la gauche d’être de gauche ; on l’enjoint de singer un courant opposé afin de crédibiliser son discours et de revenir en position de gouverner. Il est demandé au courant progressiste de ne plus se soucier de ceux qui sont sa raison d’exister, alors que la gauche est née sur une haine de la tyrannie et des inégalités afin de bâtir une société juste et égale.
Comment la gauche occidentale lutte-t-elle ? En partant d’exemples concrets liés aux actions directes : marches, manifestations, happenings, sit-in et autres formes de contestation, le sociologue nous plonge dans les formes d’agir du camp progressiste et explique en quoi elles sont inopérantes dans le sens de transformer le réel de millions gens. Il rappelle l’interpellation de Günther Anders aux mouvements sociaux sur l’absence d’effectivité de leur lutte, car elles seraient davantage de l’ordre du spectacle que du politique. En effet, quand on observe les formes de lutte des activistes féministes et ceux du climat, l’agir festif interpelle au regard de l’urgence des questions posées dont dépendent des corps mutilés et des vies effacées.
Peut-être qu’au fond la gauche ne veut plus gouverner aux fins de ne pas décevoir son «peuple», pour demeurer dans la posture confortable de la contestation sans engager sa responsabilité qui est de faire irruption au cœur des institutions et de transformer leur fonctionnement au bénéfice des oubliés des mécanismes contemporains de la gestion publique. L’Amérique latine nous offre des expériences de conquêtes sociales et politiques qui ont débouché sur des victoires du courant progressiste et ont transformé le vécu de millions de gens. Les expériences du Chavisme, du néo-péronisme ou encore du Mouvement vers le socialisme (Mas) entre autres, offrent une photographie réaliste d’une fenêtre d’opportunité possible et de ce que la gauche peut quand elle gouverne en restant fidèle à elle-même.
De Lagasnerie finit par dénoncer le complexe des progressistes qui nourrit leur méfiance vis-à-vis des institutions étatiques au nom d’une pureté dans la posture plutôt que le compromis dynamique pour aller à l’assaut des lieux du pouvoir et changer la vie des gens. Je suis convaincu que le prolongement naturel des luttes sociales est à l’intérieur des institutions pour les rendre plus progressistes et plus en phase avec les idées de justice et d’égalité. Tout est politique. Un choix politique n’est jamais neutre. Il s’agit d’un arbitrage qui répond à un positionnement subjectif. Rendre l’école prioritaire dans une démocratie est un choix politique face à un autre qui serait celui de miser sur des infrastructures aéroportuaires.
En lisant le livre de Geoffroy de Lagasnerie, je n’ai cessé de penser à l’état de mort clinique dans lequel se trouve la gauche sénégalaise, qui a cessé de penser depuis au minimum une trentaine d’années. La gauche ne parle plus à personne car son discours n’est plus audible ; elle ne réfléchit plus et donc n’a aucun projet à proposer aux Sénégalais. Elle n’a plus de penseurs d’envergure ; elle ne dispose plus de ressorts intellectuels, et ses schémas tactiques n’ont fait que l’enfoncer dans une disparition inéluctable. Or il n’y a jamais eu autant un besoin de gauche dans notre pays : les inégalités sociales et territoriales, les impasses spirituelles du développement, le délitement de la démocratie, la décrépitude du politique, l’effondrement de l’école et de la santé rendent l’agir politique radicalement nécessaire. Et face à tous ces drames qui touchent en priorité le peuple des oppressés, la gauche politique brille par sa sidérante médiocrité. Elle se meurt de combinaisons politiciennes ou dans l’activisme puéril. Et depuis quelques années, elle s’offre piteusement aux islamistes et aux populistes démagogues.