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19 juin 2025
AND GUEUSSEUM MAINTIENT LA CADENCE
Pour contraindre le gouvernement à satisfaire leur plateforme revendicative, les camarades de Mballo Dia Thiam ont programmé deux séances de grève de 72h dont l’une à partir du 20 au 22 avril courant.
Un 5ème plan d’action qui couvre la période du 16 avril au 07 mai 2022 a été annoncé hier, mardi 19 avril, par l’alliance And Gueusseum au cours d’un point de presse. Pour contraindre le gouvernement à satisfaire leur plateforme revendicative, les camarades de Mballo Dia Thiam ont programmé deux séances de grève de 72h dont l’une à partir du 20 au 22 avril courant.
Depuis quelques mois, le secteur de la santé est en ébullition avec des grèves répétées. Une manière pour les syndicalistes d’exprimer leur désaccord face au système de rémunération des agents de l’Etat et à leur plan de carrière. Un système qui tourne en défaveur des agents de la santé, selon eux. En point de presse hier, mardi 19 avril à Dakar, l’alliance And Gueusseum a réitéré les raisons de sa radicalisation.
Pour les camarades de Mballo Dia Thiam, c’est en désespoir de cause face aux atermoiements du gouvernement à l’issue de l’évaluation de son 4ème plan d’actions, qu’And Gueusseum a décidé de poursuivre résolument la lutte en déclinant le 5ème plan d’action. « La promesse de signer le protocole d’accords gouvernement-And Gueusseum n’a pas eu lieu encore moins des négociations sur le système de rémunération», a fait savoir M.Thiam.
Et de poursuivre : « paradoxalement, le gouvernement nous invite le 12 avril dernier, les mains vides et nous parle encore d’une séance d’enregistrement de revendications en promettant une énième réunion dans une dizaine de jours pour des propositions financières à négocier, ainsi la conclusion de manœuvres dilatoires du gouvernement se justifie ». Ce 5ème plan d’action sera marqué par un boycott des activités de formation, de supervision et des réunions de coordination ainsi que la poursuite de la rétention des informations sanitaires et sociales qui ont démarré depuis le 16 avril dernier et qui vont se poursuivre jusqu’au 07 mai prochain. Deux séances de grèves avec seulement le respect des urgences seront observées à partir du 20 jusqu’au 22 avril et du 04 au 06 mai prochain.
A travers ce plan d’action, l’Alliance And Gueusseum s’oppose à la démarche du gouvernement sur les nominations aux différents postes de l’action sociale. « Tout en reconnaissant à l’autorité la prérogative de nommer, il n’en demeure pas moins que l’action sociale est entité d’égale dignité et complémentaire à la santé dans un ministère de la Santé et de l’action sociale » a renseigné M. Thiam. Et de poursuivre : « il est inconcevable parce qu’incompréhensible de nommer à tous les niveaux de la chaine de responsabilité des cadres n’ayant pas le profil du poste et dont certains ont fini de montrer leur limites objectives en termes de management, au détriment des cadres du sérail, toujours frustrés de ne point connaitre de promotion interne ».
Pour And Gueusseum, l’action sociale doit revenir aux travailleurs de l’action sociale, pour non seulement le parallélisme des formes mais aussi pour le respect du changement de paradigme. Pour détailler leur propos, Mballo Dia Thiam a aussi renseigné : « la conseillère technique de l’action sociale du cabinet, la directrice générale de l’action sociale, le directeur de l’Ecole nationale des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Entss), le nouveau directeur de l’action médico-sociale ne sont pas des travailleurs sociaux »
BARTH RECASE L’EX-CAPITAINE DE GENDARMERIE
Après l’avoir en effet reçu hier, mardi, le maire de Dakar, Barthélémy Dias, élu sur une liste de l’opposition (Yewwi Askan Wi) aux dernières Locales, a décidé d’intégrer l’ex-Capitaine Touré dans son équipe.
L’Affaire Capitaine Touré-IAM- ministère de l’Enseignement supérieur ne cesse de connaître de nouveaux développements. Après la sortie dite malencontreuse du ministère de l’Enseignement pour justifier la pression exercée sur l’IAM et forcer l’établissement d’enseignement supérieur à résilier le contrat d’enseignant du Capitaine Touré, la levée générale de boucliers de la part des acteurs, dont le monde universitaire à l’instar du Pr Hady Bâ, voilà que la mairie de ville de Dakar s’en mêle. Le tout nouveau maire de la capitale sénégalaise, Barthélémy Dias, a ainsi coopté l’ex-gendarme radié des rangs de la marée chaussée en tant que conseiller spécial en matière sécuritaire à la ville de Dakar.
Après l’avoir en effet reçu hier, mardi, le maire de Dakar, Barthélémy Dias, élu sur une liste de l’opposition (Yewwi Askan Wi) aux dernières Locales, a décidé d’intégrer l’ex-Capitaine Touré dans son équipe. En tant que conseiller spécial en matière sécuritaire à la ville de Dakar. Cette décision du maire de Dakar vient ainsi jeter un autre pavé dans la mare des autorités qui s’acharneraient, selon les défenseurs de l’ex-Capitaine de gendarmerie, à vouloir réduire méthodiquement ce dernier à sa plus simple expression. A preuve, arguent-ils, après l’avoir radié des rangs de la marée chaussée, suite à l’affaire Ousmane Sonko, le pouvoir en place l’a «viré» des sphères de l’enseignement supérieur en forçant l’IAM de Moustapha Guirassy à résilier son contrat. Et cela quelques jours à peine après que l’ancien officier de la gendarmerie a commencé à enseigner dans l’établissement en question.
Pour rappel, au lendemain du licenciement de l’ex-Capitaine Touré de l’IAM, toute chose qui aurait été la consécutive de fortes pressions exercées sur l’établissement, le ministère de l’Enseignement supérieur s’était fendu d’un communiqué assez maladroit, selon certains acteurs, certifiant que « les Établissements Privés d’Enseignement supérieur (EPES) sont délégataires d’une mission de service public d’enseignement. A ce titre, ils disposent d’un agrément de l’État ». Qui plus est, le texte précisait (sic) que « l’enseignement reste une vocation et non un refuge ». Et le communiqué émanant de la Direction générale de l’enseignement supérieur, d’affirmer, dans la foulée, en ce qui concerne le personnel enseignant de tous les établissements publics comme privés, « veiller à leur profil, à leur probité et au strict respect des institutions de la République ». Cette sortie des services du ministre Hanne avait suscité une véritable levée des boucliers. De partout, les récriminations avaient fusé et le monde universitaire n’avait pas manqué d’entrer dans la danse, en tant que prime acteur concerné.
En réplique au communiqué de la DGES, des universitaires ont récusé l’assertion selon laquelle seuls les doctorants sont autorisés à enseigner dans les universités et autres écoles privées d’enseignement supérieur. Le Master 2 est également, selon eux, un diplôme requis pour enseigner dans le supérieur public comme privé. Le Pr Hady Bâ, à titre d’exemple, avait tenu ainsi à s’inscrire en porte-à-faux avec le ministre de l’Enseignement supérieur. Parlant des qualifications requises pour enseigner dans le supérieur, il a expliqué que «les universités sénégalaises recrutent régulièrement des enseignants chercheurs n’ayant que le Master et les titularisent» Poursuivant, il estimera qu’»il appartient aux établissements d’enseignement supérieur de choisir leur personnel selon les besoins de leurs étudiants».
Pr Hady Ba a tenu surtout à rappeler que «le principe d’autonomie de l’enseignement supérieur empêche quiconque, y compris le DGES qui n’a pas le courage de signer de son nom, de s’immiscer dans les affaires internes des EPES». Allant même plus loin, cet enseignant du supérieur soutiendra que «le DGES devrait être démis de ses fonctions suite à ce lamentable communiqué. «C’est la crédibilité du système d’enseignement supérieur sénégalais qui est en jeu. Ceci dit, vu ce qui nous sert de ministre, je ne suis pas sûr qu’il reste la moindre crédibilité à notre tutelle», avait martelé le chargé des revendications du Sudes/Esr tout en précisant s’exprimer à titre personnel. Un autre palier a été franchi dans l’affaire Seydina Oumar Touré, ex-capitaine de la gendarmerie nationale, dont la collaboration avec le groupe IAM a été interrompue, sur la base de fortes pressions des décideurs, avec la cooptation opérée hier, mardi, par le nouveau maire de Dakar Barthélémy Dias.
Par Abdoulaye THIAM
ON N’A PLUS LE DROIT DE SE TAIRE
Le pays va à vau-l’eau avec des débats au ras de pâquerettes ; une justice aux ordres ; des articles sur commandes. Il est temps que chacun de nous fasse son introspection, que l’on mette en avant ce que nous avons de plus cher en commun
«Nous avons touché le fond» ! Cette phrase lâchée par feu Lamine Diack, avait fini par réveiller les acteurs du football sénégalais qui avaient installé au sein de ce sport, une crise sans précédent en 2008. La Fifa va d’ailleurs pour la première fois, inventer le Comité de normalisation (CNF) confié à Mamadou Diagna Ndiaye. Ce qui avait débouché sur l’élection aux suffrages universels directs de Me Augustin Senghor en octobre 2009, à la tête de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Suivra une rançon de la stabilité qui a permis au Sénégal de mettre fin à 57 années de disette, d’attente et autres symphonies inachevées, le 6 février 2022 au stade Olembé de Yaoundé, au Cameroun devant l’Egypte, pays détenteur du record de victoires avec sept (7) trophées. Tout un symbole !
Des personnalités de la trempe de Lamine Diack, il en existe encore dans notre pays. Elles ont marqué d’une empreinte indélébile notre cher Sénégal. Certaines ont été de tous les combats pour les libertés d’expression, de presse et syndicales entre autres ; au péril de leur vie. Elles ont bravé les interdits pour les combats démocratiques, pour la République. Ces personnalités n’ont plus le droit de se taire alors que le Sénégal est dans le creux d’une vague. Sa démocratie est menacée par des adeptes de la pensée unique. Bref, le pays va à vau-l’eau avec des débats au ras de pâquerettes ; une justice aux ordres ; des articles sur commandes. Pis, nous venons de franchir le Rubicon avec la sordide affaire de mœurs opposant le principal leader de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko à une jeune dame Adji Raby Sarr, l’accusant de viols répétés. Une affaire privée qui a fini par se muer en une affaire d’Etat avec son lot de 14 morts et des dégâts matériels incommensurables. Selon certains analystes, pour la première fois, le pouvoir du président de la République, Macky Sall avait vacillé. Après 72 heures de folie où la plupart des responsables politiques du régime ou proches du régime s’étaient terrés pour échapper à la furie aveugle des foules, on croyait alors avoir droit à un procès équitable devant faire jaillir la lumière. Que nenni !
Le premier face à face entre Adji Raby Sarr et son ex-patronne, Ndèye Khady Ndiaye en est une parfaite illustration. Nous avons eu droit à une diarrhée de déballages. Les uns plus loufoques que les autres. D’accusations de viol, on tendrait d’ailleurs vers un procès pornographique où une certaine presse avide du journalisme de racolage va se donner à cœur joie. Pauvre, Sénégal ! Des signes avant-coureurs sont déjà visibles dans les réseaux. Des enregistrements fusent de partout, jetant chaque jour le discrédit sur le leader du Pastef, sur Adji Sarr et/ou d’autres personnalités ayant pris faits et causes pour un camp ou pour un autre. Cette violence a fini par gagner même nos plateaux de télévision où l’on assiste à des débats qui, au lieu d’être instructifs, sont plutôt dignes de querelles de borne-fontaine assaisonnées d’invectives et de quolibets ou semblables à un interminable défilé d’intermittents du spectacle sur scène ; surtout en cette période de Ramadan et de Carême.
DÉNI GÉNÉRALISÉ
L’affaire Adji Sarr est devenue aussi un fonds de commerce savamment exploitée par de supposées féministes qui ne sont mues que par des appétits carnassiers. Sans occulter les soi-disant influenceurs et autres activistes. Des lives monétisés via YouTube ou Facebook sont mises à contribution pour dénigrer, insulter, sans filtre des Sénégalais à longueur de journée. Si certains sont établis à l’étranger, d’autres pourtant, résident au Sénégal et semblent disposer d’un blanc-seing pour faire feu de tout bois. Tout le monde laisse faire. Alors qu’on devrait tous s’indigner, condamner avec la dernière énergie les injures contre le père de Ousmane Sonko, qui ne peut aucunement être comptable des faits et gestes de son fils majeur et vacciné. Nous l’avons fait à l’époque quand l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade avait pété les plombs. Suite à la condamnation de son fils Karim Meïssa Wade, rappelle-t-on, il avait traité l’actuel Chef d’Etat de tous les noms d’oiseaux que la morale la plus vénielle réprouve.
Hier, comme aujourd’hui, nous condamnons avec la dernière énergie ses arguments de la force et appelons les leaders d’opinion tels le Président Abdou Diouf, Abdoulaye Bathily, Landing Savané, Abdoulaye Elimane Kane, Yéro Deh, Alioune Tine, Penda Mbow, Fatou Sow Sarr, Aminata Mbengue Ndiaye, Aïda Mbodji etc., les Khalifes généraux, le Chef de l’Eglise catholique voire le patriarche, Amadou Moctar Mbow, à réagir pour arrêter cette hémorragie. Il faut arrêter ce déni généralisé sous le fallacieux prétexte de ne pas déranger le Chef de l’Etat et/ou être étiqueter pro ou anti-Sonko.
En France, les anciens présidents Sarkozy, Hollande, la Gauche, la Droite, l’Extrême Gauche, les Ecologistes, etc., tous appellent à barrer la route à Marine Le Pen. Au Sénégal, on ne demande à personne de choisir. Mais, nous n’avons plus le droit de nous taire face à ses dérives qui désagrègent notre société et portent un sacré coup à notre commun vouloir de vie commune, si cher au président Léopold Sédar Senghor. Il est temps que chacun de nous fasse son introspection, que l’on mette en avant ce que nous avons de plus cher en commun et opérer un sursaut national pour l’intérêt de notre pays avant qu’il ne soit trop tard.
Quatre des six sage-femmes de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye ont été placées, mardi, sous mandat de dépôt, pour non assistance à une personne en danger, a constaté l’APS.
Elles seront jugées le 27 avril devant le tribunal des flagrants délits en même temps que deux autres sage-femmes inculpées et remises en liberté, selon un des avocats, Abou Abdoul Daff.
La police judiciaire a déféré, mardi matin, six agents de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye devant le parquet pour leur responsabilité présumée dans le décès en couches d’Astou Sokhna.
Cette décision du commissariat central de police de Louga découle de l’enquête ouverte après le décès de cette femme enceinte, à la suite d’une plainte de son mari.
Ce dernier accuse des agents de santé de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye de négligence et de non-assistance à son épouse.
Astou Sokhna, admise à la maternité de cet hôpital public, le 31 mars, après neuf mois de grossesse, y est décédée en couches, plusieurs heures après son arrivée.
Mercredi, le directeur de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye, Amadou Guèye Diouf, a été limogé et remplacé par Abdallah Guèye, un administrateur hospitalier.
La mort de la femme enceinte a choqué de nombreux Sénégalais.
Une marche de protestation s’est déroulée vendredi à Louga, une manifestation au cours de laquelle les participants ont exigé que les personnes mises en cause dans sa mort soient traduites en justice.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a déclaré, jeudi, à Dakar, que son décès pouvait être évité.
"Sur la base des éléments du dossier, le décès de madame Astou Sokhna est considéré comme un décès maternel qui était évitable à travers une bonne évaluation du risque et une surveillance optimale durant son séjour à la maternité" de l’hôpital, avait dit Sarr lors d’une conférence de presse.
LE TROPHÉE DE LA CAN DANS LES RÉGIONS APRÈS LA KORITÉ
La tournée de présentation du trophée de la CAN, selon le ministre des Sports, est une réponse aux instructions du président de la République
Une tournée de présentation du trophée de la CAN dans les régions est prévue après la fête de Korité, a annoncé, mardi, à Diourbel, le ministre des Sports, Matar Ba.
’’La Coupe Afrique doit séjourner dans toutes les 14 régions du Sénégal et dès après la Korité en collaboration avec la fédération, il y aura une tournée aussi avec quelques internationaux’’, a-t-il dit.
M. Ba s’exprimait au cours d’un Comité régional de développement (CRD) consacré aux préparatifs du championnat national de lutte prévu à Diourbel du 6 au 8 mai.
La tournée de présentation du trophée de la CAN, selon lui, est une réponse aux instructions du président de la République.
’’Nous allons faire le tour du Sénégal et dans toutes les capitales régionales nous allons y passer la nuit pour permettre à nos compatriotes de prendre des photos, de voir effectivement le trophée mais aussi organiser des concerts’’, a-t-il promis.
par l'éditorialiste de seneplus, ada pouye
MOURIR EN DONNANT LA VIE, HUMANISATION DES SOINS EN QUESTION
EXCLUSIF SENEPLUS - Les lieux de soins deviennent un vivier de la violence et de maltraitance sous toutes ses formes. Le respect de la vie a fait défaut dans le cas de la défunte Astou Sokhna
« Toute prédiction est un ressentie du futur, par empathie du présent de son passé » Serge Zeller.
Dans une société guidée de la fatalité (NdogaluYalla), aucun décès n’est évitable y compris maternel, et les excuses institutionnelles « dieguelou culturel » le verdict de la mission d’évaluation du décès maternel à Louga est tombé : négligence et décès évitable avec une sanction du Directeur de l’hôpital Sakhir Mbaye et une saisine du procureur régional.
Après les clameurs et l’indignation soulevées auprès de l’opinion publique suite au décès maternel évitable de Mme Astou Sokhna et la demande de sanctions des présumés auteurs, il est important de s’interroger sur les symboliques du lien social sous le prisme de l’humanisation des soins et les mécanismes de traitement de la responsabilité de l’administration publique dans un contexte politique chargé après les élections locales de janvier et les législatives de juillet 2022
La pandémie de la Covid-19 a révélé l’importance du rôle joué par le personnel de santé pour limiter la catastrophe sanitaire avec des moyens limités au niveau des ressources matérielles et humaines. Ce professionnalisme a été salué par tous au point d’être présenté lors des conférences internationales comme une bonne pratique et un modèle dans la riposte contre la Covid-19 dans un pays en développement.
Le décès maternel de Mme Astou Sokhna (paix à son âme) a interpellé et choqué tout le pays y compris le plus haut sommet de l’État, ce qui lui a valu un traitement spécial lors du Conseil des ministres avec des résolutions et des actions concrètes pour soulager le peuple ému. La diligence avec laquelle ce décès a été traité notamment en dépêchant une mission d’évaluation de 18 personnes à qui il a été instruit de soumettre son rapport dans les quarante-huit heures au président de la République. Toute l’actualité nationale de la préparation des élections législatives avec le parrainage tous azimuts était bousculée par cet évènement malheureux et justifié même une marche autorisée à Louga en attendant l’autre marche de protestation prévue à Dakar le 22 avril pour sonner le glas à l’ignominie. Que n'a-t-on pas entendu comme témoignages de femmes enceintes, de parents de femmes enceintes, des familles et des sages-femmes à la retraite. Tous les témoignages des femmes enceintes qui ont souffert le martyre dans les salles d’accouchement, celles qui vivent en milieu rural transportées sur des charrettes de fortune sans compter celles qui se contentent des services d’une accoucheuse traditionnelle. Une femme enceinte renvoyée de la maternité qui accouche dans le taxi, quatre nourrissons morts calcinés dans un service de néonatologie dans les régions, un bébé mort asphyxié dans une clinique privée à Dakar tentative de viol d’une femme enceinte en milieu hospitalier, sont autant de reflets de cette violence des prestataires de soins sur des femmes vulnérables. En mots et en images, des mortes en couche sans voix et des familles devraient troubler nos sommeils et nous obliger à nous interroger sur la place de la santé dans nos politiques de développement. Certes des efforts ont été fournis pour accroître la couverture médicale. Mais force est de constater que les lieux de soins deviennent un vivier de la violence et de maltraitance sous toutes ses formes. Est-ce admissible au 21e siècle pour un pays en phase d’émergence nous dit-on, de voire des femmes enceintes mourir en donnant la vie, un scandale courant sous nos cieux même si le taux de mortalité maternelle au Sénégal a connu une baisse significative avec 216 décès pour 100 000 naissances vivantes contre 122 décès pour 100 000 naissances vivantes pour les ODD 5, 12 pour 100 000 naissances vivantes dans les pays développés.
L’émotion suscitée par ce décès maternel renseigne à la fois sur la violence dans notre société relayée chaque jour par les médias et l’entropie dominante dans nos services publics y compris de santé.
La logique des trois retards à éviter pour réduire la mortalité maternelle
Les principaux facteurs qui concourent à la mortalité maternelle sont les trois retards :
Prise de décision de recourir à un centre de santé. Une femme enceinte qui manque de moyens, attend son mari ou sa belle-mère pour observer ses visites prénatales ou aller à la maternité pour accoucher.
Retard pour arriver dans un centre de santé. L’ignorance des signes de danger de la grossesse par les patientes pourrait expliquer certains retards. La distance entre les résidences et le centre ou le poste de santé constitue aussi un problème pour les femmes enceintes dans certaines conditions en milieu rural et dans certains milieux urbains. La carte sanitaire renseigne largement sur les folles distances à parcourir pour accéder à un poste de santé ;
Retard pour recevoir un soin : non disponibilité des ressources humaines qualifiées et de matériels et équipements et de médicaments, qualité et le coût élevé des soins obstétricaux d’urgence ;
À partir du rapport de mission, le ministre de la Santé et de l’action sociale, M. Diouf Sarr a indiqué clairement que le troisième retard notamment le retard dans l’administration des soins de la défunte aurait causé le décès maternel.
La situation actuelle des ressources humaines dans le domaine de la santé reproductive :
115 Gynécologues obstétriciens au Sénégal avec une disparité selon les régions médicales ;
2677 sages-femmes d’état : 1 sage-femme pour 2 233 femmes en âge de reproduction au Sénégal au moment où les normes de l’OMS sont d’une sage-femme pour 300 femmes en âge de reproduction ;
2245 infirmiers d’état : 1 IDE pour 5942 habitants contre les normes OMS de 1 IDE pour 300 habitants.[1]
L’accès aux services de soins de qualité
Il est de coutume dans les maternités de faire systématiquement l’audit des décès maternels avec l’appui du Fonds des Nations unies pour la population pour mieux infléchir la courbe de la mortalité maternelle au Sénégal en lien avec les Objectifs de Développement durable d’ici 2035.
La question qui se pose naturellement est de savoir si le personnel présent ce jour fatidique était formé pour assurer des soins obstétricaux et chirurgicaux d’urgence comme la césarienne et l’hystérectomie au niveau de l’hôpital Sakhir Mbaye.
L’accès aux services de santé sur le plan économique et géographique constitue un véritable problème. Nous comptons au Sénégal 99 Centres de santé du secteur public avec 23 % pour la région de Dakar contre 3% pour chacune des régions de Kédougou et de Sédhiou ; 2563 postes de santé et équivalents des secteurs public et privé avec 25 % pour la région de Dakar contre 1,6% pour la région de Kédougou selon le rapport annuel de la carte sanitaire 2019. Le rayon de couverture géographique de 4,9 km en moyenne pour un poste de santé (public ou privé), 6,5 km pour un poste de santé publique, 25,2 km pour un centre de santé publique, 41,7 km pour les EPS hospitaliers.
Un des freins pour l’accès aux services de santé reste la qualité des services avec une bonne formation du personnel soignant, un cadre approprié de soin, un plateau technique complet et une bonne gestion du flux tendu des patientes. La demande de soins étant supérieure à l’offre, une pression énorme s’exerce sur les prestataires au point de sacrifier la conscience de la qualité du personnel et la qualité des services.
Le viatique professionnel du personnel médical est l’empathie qui consiste à « assister une patiente/cliente, chacun doit faire comme il aurait aimé qu’on le fasse pour lui s’il était à sa place ». Cette formule peut être empruntée à l’adage wolof « ne fais pas à quelqu’un d’autre ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse » surtout quand il s’agit de personnes dont la mission est de sauver des vies.
L’humanisation des soins s’appuie sur trois composantes majeures :
1. Respecter la vie et la personne humaine (consentement éclairé et confidentialité) ;
2. Assurer le caractère bienfaisant des soins en toute bonne conscience ; (Régulation des pratiques professionnelles, disponibilité des soins obstétricaux d’urgence 24 heures sur 24 heures et du personnel qualifié).
3. Veillez à l’équité géographique et financière (protocoles, obligation de moyens, réparation du préjudice) ;
Le respect de la vie et de la personne humaine constitue en toute circonstance le devoir primordial du médecin et de son équipe et cela a fait défaut dans le cas de la défunte Astou Sokhna qui avait des droits comme toute personne demandant des soins dans les points de prestation des services. La gestion des structures de soins doit s’adosser sur une éthique de la fonction en s’appuyant sur un ensemble de principes moraux qui permettent d’encadrer et de guider les actions humaines vers la meilleure finalité possible et de la meilleure manière possible.
Les besoins du personnel de santé
Le personnel a des besoins spécifiques pour forger une assurance qualité des services notamment sur les axes suivants :
Supervision et gestion facilitatrices : il faut que le personnel se sente soutenu pour améliorer la qualité ; la notion de responsabilité du personnel et de définition des tâches du personnel sont essentielle pour l’amélioration de la prise en charge médicale
Information, formation et développement : connaissances, compétences, formation continue, et perfectionnement. Les connaissances scientifiques évoluent rapidement et nécessitent une mise à jour permanente.
Infrastructures, fournitures et équipement : stock de fournitures, et prestation ininterrompue. Un défi majeur se pose dans la gestion des structures de soin, c’est la maintenance des infrastructures et équipements et la gestion logistique.
Des moyens financiers importants doivent être mobilisés pour le paiement des émoluments conséquents pour les prestataires publics de santé exposés au risque permanent et au rythme de travail infernal des gardes de nuit et des rotations.
Le jugement public « Waxx sa xaalat » (livrer sa pensée à chaud) et le « Diegueulou » (présenter ses excuses) sont devenus une forme de thérapie collective qui transperce nos consciences pour nous exposer à la vindicte des foules ou nous apaiser, tout y va amplifié par les réseaux sociaux. C’est un vecteur d’inclusivité sociale si les experts y participent pour des éclairages scientifiques. Le politique ne s’y est pas trompé en suivant les clameurs des foules partiellement pour calmer les esprits surchauffés par l’indignation collective tout en occultant la chaîne de responsabilité et de commandement. La santé des populations est la mère des priorités pour un développement durable surtout qu’elle doit être partagée entre l’État, les collectivités locales, le secteur privé et les populations pour justifier la tenue des états généraux de la santé pour mettre à plat tout le système et les politiques de santé.
[1] Source MSAS, Plan national de développement sanitaire 2019-2028, carte sanitaire 2017 -2018,
PAR MARY TEUW NIANE
GLOIRE AUX FAUTES DE FRANÇAIS
J’ai depuis quelques temps entendu bruire une chanson au rythme désaccordé. Ceux qui l’entonnent, excusent et même glorifient ceux qui font des fautes de français, écrivent mal le français, ne savent pas lire un texte en français et s’expriment mal
J’ai depuis quelques temps entendu bruire une chanson au rythme désaccordé.
Ceux qui l’entonnent, excusent et même glorifient ceux qui font des fautes de français, écrivent mal le français, ne savent pas lire un texte en français et enfin s’expriment mal en français.
Ils prétendent que le français n’étant pas une de nos langues maternelles, nous devons accepter sans broncher que cette langue soit écorchée par nos compatriotes y compris nos élèves, nos étudiants, nos enseignants, nos cadres, nos autorités de l’État et nos hommes politiques.
Certains pensent inconsciemment que le français étant la langue du colonisateur, pour prendre notre revanche sur la France, nous devions nous délecter de plaisir en maltraitant sa langue!
Quelle inconscience et inconsistance infantile!
Souvent d’ailleurs ceux qui le disent ne font que défendre leur incompétence linguistique en en faisant un signe malsain de patriotisme.
Il apparaît d’ailleurs très souvent que ceux qui maîtrisent mal le français, en fait, baragouinent leurs langues maternelles. Ils ne savent en réalité parler aucune langue.
Je suis pour l’enseignement de nos langues maternelles, de toutes nos langues maternelles, dès le préscolaire. Car un enfant qui maîtrise bien sa langue maternelle pourra plus facilement apprendre d’autres langues.
Chez-nous le français est non seulement notre langue officielle mais il est aussi pour la majorité des apprenants la langue d’apprentissage, celle par laquelle les savoirs et les connaissances sont transmis.
Le français est aussi la langue de référence dans laquelle sont transcrits nos lois, nos décrets, nos circulaires, nos textes réglementaires, les contrats et les conventions qui jalonnent la vie économique, sociale, culturelle et internationale.
Un juriste ne peut pas se permettre une faute de français car les conséquences juridiques qui en résultent pourraient êtres catastrophiques. Même la place d’une virgule dans un texte peut conduire à des interprétations contradictoires. Ne parlons pas alors d’un diplomate qui ferait des fautes de français, il pourrait provoquer des incidents diplomatiques!
Comment peut-on progresser en mathématiques si on ne connaît pas la différence entre «et» et «ou», lorsqu’on ne peut pas faire la négation de « il existe », etc.
Parler correctement la langue dans laquelle nous nous exprimons est un signe de correction, de respect et de considération en vers notre interlocuteur. C’est aussi un moyen de se faire écouter, respecter et considérer.
Cette idéologie de la médiocrité qui en dernière analyse ne reconnaît pas la connaissance comme source des transformations sociales est négative et contre-productive.
Sa finalité est de maintenir surtout les enfants et les jeunes issus des couches défavorisées au bas de l’échelle sociale alors que leur ambition est d’en gravir les marches pour atteindre les sommets. Comment un jeune qui s’exprime mal en français pourra réussir à un entretien d’embauche face à d’autres jeunes bien formés s’exprimant allègrement dans la langue de Claudel?
Ne nous voilons pas la face, même la maîtrise de l’anglais sera très difficile pour un apprenant qui ne maîtrise pas le français.
L’artiste a besoin de bien s’exprimer en français pour mieux partager ses œuvres, le joueur de football pour accrocher ses fans, etc.
Notre pays doit renforcer son appétence d’excellence.
La jeunesse, doit rejeter drastiquement l’idéologie de la médiocrité. Elle doit être à l’avant-garde pour dénicher tous ceux qui veulent nous ramener à la médiocrité dans tous les domaines et malheureusement qui par leur inconsistance font de notre pays une source de rigolade désagréable.
Comme la Chine a abandonné le livre rouge pour construire son développement à la place des incantations idéologiques insipides, nous aussi libérons-nous des stéréotypes anticolonialistes primitifs pour intégrer le concert des nations qui se battent pour conquérir les connaissances, pour innover, pour inventer, pour être les meilleurs !
Soyons et restons sur le chemin de l’honneur de l’esprit humain.