SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
19 juin 2025
ACCORD DE FINANCEMENT DE 238 MILLIONS D'EUROS POUR LA CONSTRUCTION DE L’AUTOROUTE DAKAR-TIVAOUANE-SAINT LOUIS
Le Sénégal et la Banque islamique de développement ont procédé ce dimanche à Djeddah à la signature d’un accord de financement d’un montant de 238 millions d’euros pour le projet de construction de l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint Louis
Dakar, 17 avt (APS) - Le Sénégal et la Banque islamique de développement ont procédé ce dimanche à Djeddah à la signature d’un accord de financement d’un montant de 238 millions d’euros pour le projet de construction de l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint Louis, a appris l’APS.
Le document a été paraphé par Amadou Hott, Ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération et Mansour Faye, Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement d’une part et Dr. Muhammad Sulaiman Al-jasser, président de la BID d’autre part.
’’Avec ce financement, la BlD participe pour un montant de 238 millions d’euros à la réalisation de l’autoroute qui va relier Dakar à Saint Louis d’une longueur d’environ 200 km et retenue au rang des priorités par le Président de la République’’, indique un communiqué transmis à l’APS.
Le texte rappelle que ’’cette autoroute passe par le Lac Rose qui abrite la nouvelle ville destinée à désengorger Dakar et sera la deuxième porte d’entrée et de sortie de la capitale en direction des villes septentrionales’’.
Elle ajoute qu’à terme, cette ville couplée à Diamniadio va accueillir plus de 500 mille habitants.
Selon le communiqué, ’’ce projet participe fortement au soutien à la politique de développement infrastructurel du Sénégal et de renforcement du réseau autoroutier national’’.
Le texte souligne aussi que ""le développement de l’agrobusiness dans la vallée du fleuve Sénégal et les projets d’hydrocarbures dans la zone vont donner une nouvelle dimension à la capitale du Nord, trait d’union entre le Sénégal et l’Afrique du Nord’’.
’’Cette vision du chef de l’État prend déjà forme avec la construction du Pont de Rosso à la frontière avec la Mauritanie et les projets de désenclavement des zones rizicoles’’, selon le document.
Il ajoute que ’’dans ce schéma, l’autoroute Dakar-Saint Louis va jouer un rôle de premier plan dans l’émergence d’un nouveau pôle de développement au Nord’’.
Amadou Hott et Mansour Faye ’’ont rappelé devant le Dr. Muhammad Sulaiman Al-jasser le rôle important que le Groupe de la BID joue dans la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent en général et en particulier dans le domaine des infrastructures où la BID a financé plusieurs projets routiers’’.
PAR Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye
HONTE À NOUS
Sans humanité, peut-on encore être médecin, pharmacien, infirmier, sage-femme, aide-soignant ? Comment sont élevés, formés, recrutés, supervisés, nos professionnels pour qu’il y ait autant de contre-exemples ?
Ce 31 mars 2022, Astou Sokhna s’est rendue au Centre régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga pour donner la vie. De 9h30 au lendemain à 6h50, elle y a vécu une terrible agonie. Une mort lente, douloureuse, en couches. Aux allures de torture.
Au fil des heures, ses espoirs de mère sont devenus des braises dans sa chair. Les morsures de l’enfantement ont dû lui paraître banales face à l’attente d’être prise en charge par le personnel. Face à l’indifférence de celui-ci. Indifférence meurtrière, qui interrompt la vie d’une mère à 34 ans. Étouffe un bébé avant son premier cri. Et condamne une famille à rentrer chez elle, avec deux corps à enterrer. Deux corps d’êtres chers. Deux corps d’êtres humains. Deux corps de Sénégalais.
Une horreur, dont on ne peut même plus se dire surpris.
Avant-hier, 24 avril 2021, à l’hôpital Maguette Lo de Linguère, un incendie a tué quatre nouveau-nés et blessé deux autres. Hier, après la nuit du 08 au 9 octobre 2021, à la Clinique de la Madeleine, une mère a appris que son bébé, venu au monde avec une jaunisse, est mort calciné dans la couveuse. Aujourd’hui, c’est au tour d’Astou d’être déclarée morte, sans assistance médicale. Son ultime crime ? Le personnel lui reproche d’être venue à l’hôpital sans avoir été « programmée ». Pour bien la punir, un certificat médical, non signé, met sa disparition sur le compte d’une « mort naturelle ».
Dans cette série d’homicides, l’incompétence, la négligence ou l’inhumanité est à l'œuvre. Si ce n’est les trois à la fois.
Évoquer des formalités administratives (en l’espèce, un rendez-vous) devant une personne en pleine souffrance traduit un manque de discernement. Une ignorance de l’urgence. Un personnel apte se serait aussitôt mis à prodiguer les premiers soins ou à appeler les personnes les mieux indiquées. Il n’aurait pas perdu une seconde sur ce qui, dans les circonstances, n’était qu’insignifiance.
La négligence nourrit l’incompétence. C’est accorder une attention maigre ou nulle à son travail, à son environnement, à l’autre. C’est traîner le pas, bâcler les diagnostics, minimiser sinon ridiculiser la souffrance de l’autre et aller animer la causerie dans les couloirs. C’est oublier un nourrisson dans une couveuse là où un boulanger consciencieux n’aurait pas laissé sa baguette cramer.
L’inhumanité, c’est l’indifférence à son paroxysme. C’est la capacité à voir et laisser l’autre souffrir quelque temps. Longtemps. Trop longtemps. Les drames en question s’étalent sur des heures. Des milliers de minutes avec chacune son lot de contractions, de crampes, de vertiges. Des centaines de milliers de secondes où chacune qui passe est un nouvel appel au secours. Une nouvelle opportunité pour se ressaisir : sermonner sa conscience et sortir de l’indifférence.
Astou Sokhna est morte, d’une mort intolérable. Chaque citoyen sénégalais peut se déclarer coupable. Certains sans doute plus que d’autres.
Les alertes sur les dysfonctionnements dans nos établissements de santé sont loin d’être récentes. Le soignant, jusqu’ici respecté pour la noblesse de sa vocation, son sens du sacrifice et son utilité sociale, voit sa réputation se dégrader. L’abnégation des uns ne parvient plus à contrer, couvrir, les dérives des autres. Ces autres qui peuvent n’être qu’une minorité, mais dont la présence dans nos lieux de santé est plus toxique que le mal qui nous y conduit. Ils s’y comportent comme des seigneurs. Arrivent au service quand ils veulent, dépassent les files d’attente devant leurs bureaux sans se dépêcher. Puisque dans leur tête, ils savent déjà que faire de toutes ces personnes en quête de soins : les éconduire, leur dire de revenir une prochaine fois. Où le spectacle risque d’être le même : triste, douloureux, exaspérant.
Être admis dans ces lieux ne met pas à l’abri des déconvenues, des caprices, des sautes d’humeur, du manque de respect. Les mêmes crient sur les malades ou leurs accompagnants. Les parquent comme du bétail. Les consultent, hospitalisent, sans leur dire mot sur leur état. Parce que les prétentieux prennent tout le monde pour des ignares. À regarder ces dictateurs de plus près, on croirait qu’ils ont été forcés d’être des soignants. Qu’en leur métier, ils ne voient ni une réalisation de soi, ni un acte d’adoration, ni un service citoyen, mais un gagne-pain. Un malheureux gagne-pain, dérisoire, pour tout le mal qu’il se donne, toute la « corvée » qu’ils abattent.
De tels soignants, il n’est plus rare de les rencontrer dans notre pays. C’est ce qu’il y a de plus effrayant. Car sans humanité, peut-on encore être médecin, pharmacien, infirmier, sage-femme, aide-soignant ? Comment sont élevés, formés, recrutés, supervisés, nos professionnels pour qu’il y ait autant de contre-exemples ? Leur a-t-on appris à réciter des cours, écrire des prescriptions illisibles, combiner des formules, sans égards à l’humain ? Leur a-t-on bien signifié qu’ils n’ont aucune supériorité sur les femmes et hommes à leurs portes ? Savent-ils qu’ils ont affaire à des humains, des concitoyens, à qui ils doivent un service impeccable ? S’acquitter de ce service attendu n’est pas une faveur faite à quelqu’un. C’est respecter son travail. Se respecter soi-même.
Toute la chaîne de formation doit se remettre en cause et ne pas chercher à présenter ces drames comme de simples cas isolés. Qu’il en ait eu un seul est déjà grave. Aussi, dans ces circonstances, la démission du personnel encadrant doit être immédiate. Il ne doit même pas attendre de se faire suspendre ou d’être relevé de ses fonctions. Sanctionner le seul personnel opérationnel revient à déresponsabiliser les managers. S’ils ont été investis de la confiance publique, de pouvoirs, émoluments et honneurs à l’appui, c’est pour qu’ils mettent de l’ordre dans leurs services. Qu’ils nous prémunissent contre de tels dangers. C’est aussi cela diriger : savoir assumer ses responsabilités quand ses équipes n’ont pas du tout été à la hauteur.
Mais qui, finalement, pour remettre ces valeurs au centre des interactions, reconnaître à l’humain, au citoyen, la dignité qu’il mérite ?
Le fait que tout ce que nous déplorons dans les lieux de santé soit une réalité commune à presque tous les domaines d’activités (Police et Justice, notamment) en dit long. La défaillance, le mépris le plus total de l’humain, du citoyen, a pour source notre classe politique. Celle-ci a démissionné (s’en est-elle une fois préoccupée ?) des questions fondamentales comme l’éducation, la santé, l’agriculture, pour réduire ses activités à la querelle stérile. Détourner les ressources publiques au moment où des pans entiers de notre territoire n’ont ni gynécologues ni centres de santé, saluer le patriotisme de nos soignants pour mieux mettre à la poubelle leurs exigences de meilleures conditions de travail, faire du clientélisme des modes courants de recrutement ou de nomination, sont de redoutables freins à l’action publique. De cette action publique censée réglementer les professions, assainir nos comptes publics pour financer notre protection sociale, mobiliser les talents au bénéfice de l’intérêt général, nous ne voyons aucune trace. À la place, nous avons un ministre de la Santé qui tient la comptabilité des « morts évitables » : sans envisager de démissionner. Et un chef de l’État qui semble avoir attendu dix ans pour se rappeler qu’il a été élu pour nous servir.
Tout le monde sort du bois, se bouge, pour éteindre, comme très souvent, un feu qui n’aurait jamais dû prendre. La colère populaire retombée, les dirigeants regagneront leur nonchalance habituelle. En attendant le prochain scandale…
C’est ce cercle vicieux qu’il faut briser. Un drame qui ne nous empêche pas de dormir, qui ne donne pas lieu à un examen de conscience approfondi, un sursaut national, des réformes fermes, n’en est pas un. Il devient plus grave : un fait divers.
Le Sénégal ne pourra faire le deuil d’Astou Sokhna, de toutes ces « morts évitables », qu’en incarnant, réinvestissant, rehaussant la dignité humaine dans ses secteurs public comme privé, dans son quotidien. Serigne Amadou Sakhir Mbaye ne sera plus fier de voir son nom sur les murs de l’hôpital régional de Louga si une personne doit encore y mourir d’une façon aussi… « évitable ».
VIDEO
MBOUGAR, CULTURE ET CONSENSUS SOCIÉTAUX
EXCLUSIF SENEPLUS - Moment d'échange fécond organisé le 31 mars dernier à Dakar au siège de l'Harmattan, autour du prix Goncourt 2021, avec des intervenants de prestige, dont Abdoulaye Bathily, Abdoulaye Elimane Kane, Felwine Sarr, Elgas, entre autres
SenePlus.com a organisé le 31 mars 2022 une rencontre à l'Harmattan sur "Littérature, Culture et Consensus sociétaux" avec Mohamed Mbougar Sarr, le lauréat du prix Goncourt 2021, Abdoulaye Elimane Kane, Felwine Sarr, Elgas, Paap Seen, Penda Mbow et Alymana Bathily. Au-delà des panélistes, de nombreux intervenats se sont exprimés dont le professeur Abdoulaye Bathily et les sociologues Mamadou Mao Wane et Ibrahima Dia mais aussi l'entrepreneur Baba Zoumanigui, ancien président de division à IBM aux Etats-Unis.
La rencontre a débuté par un mot de bienvenue et remerciements d'Abdoulaye Diallo et René Lake, patron respectivement de l'Harmattan Sénégal et de SenePlus.
Cette vidéo présente l'intégralité de cette rencontre de haute facture où l'intelligence, l'ouverture, la diversité, la pensée et l'action se sont retrouvés pour plaider le retour des espaces d'échanges et de pluralité de la pensée au Sénégal.
LA GUERRE ANTIJIHADISTE AU SAHEL DOIT ÊTRE CONDUITE D'ABORD PAR LES ARMÉES AFRICAINES
La France aura achevé de retirer sa force Barkhane du Mali "vers la fin de l'été", a confirmé dans un entretien avec l'AFP le chef d'état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, en visite officielle au Gabon
Et au Mali - où les militaires français sont devenus indésirables depuis l'arrivée au pouvoir d'une junte "otage", selon Paris, de mercenaires de la société de sécurité russe Wagner - comme chez ses voisins où la France veut "ré-articuler" sa présence militaire au Sahel, "le combat contre le terrorisme doit être mené d'abord par les armées africaines", insistait vendredi soir le général Burkhard.
Question : Le retrait de Barkhane crée-t-il un vide au Mali et au-delà ou bien les forces maliennes ont réussi à le combler ?
Réponse : "Nous ne sommes pas encore désengagés, nous sommes en train de nous ré-articuler hors du Mali.Nous n’avons pas encore libéré les emprises.
Nos opérations sont concentrées pour appuyer le désengagement et les mouvements logistiques.Nous sommes encore engagés contre les groupes terroristes.
L'hiver dernier, nous avons désengagé tous les postes du nord à Tessalit, Kidal, Tombouctou.Pour autant, la situation est restée stable, parce que nous ne sommes pas les seuls à agir.Les forces armées maliennes (Fama) sont là, et il y a la Mission des Nations Unies au Mali (Minusma) et la mission de formation de l'Union européenne (EUTM), le maillage est quand même assez important.
Il va falloir que les Maliens compensent effectivement le départ de Barkhane et qu’ils trouvent des moyens pour assurer la sécurisation des zones que nous allons quitter. Notre désengagement se fait en liaison avec les Fama.
J’ai donné des consignes très claires pour que nous quittions le Mali en bon ordre et en sécurité tout en gardant une bonne relation avec les Fama. Mon homologue malien a donné des ordres identiques à ses unités. Nous allons quitter Gossi (centre) en liaison avec les Fama.La lutte contre le terrorisme continue pour nous et pour les armées sahéliennes.
Le désengagement est une opération complexe d’un point de vue sécuritaire et logistique, son déroulement dépend de beaucoup de paramètres.Il y a encore des opérations contre les groupes terroristes au Mali.Nous avons neutralisé, il y a un peu plus de 10 jours, une trentaine de jihadistes de l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS). La ré-articulation de la force Barkhane hors du Mali sera achevée vers la fin de l’été".
Q: Comment voyez vous l’évolution de la présence militaire française au Niger ?
R: "Je la vois de la manière qui sera définie par les autorités nigériennes.L'intensité et le niveau d’engagement, ce sont les autorités nigériennes qui vont les fixer.Nous sommes en train de faire le point, nous leur avons dit que nous étions prêts à continuer à les appuyer.
Le président Mohamed Bazoum s'est positionné, ce sont eux qui vont décider sur cette question.Soit ils veulent que nous restions engagés au même niveau, soit ils veulent l'augmenter, ou alors continuer avec des moyens différents.Ils fixeront le curseur, ce n’est pas nous.Le combat contre le terrorisme doit être d’abord conduit par les armées africaines, sous peine de ne pas trouver de solution".
Q: Peut-il y avoir un renforcement de la présence de Barkhane au Tchad ?
R: "Il peut y avoir un renforcement en terme de redistribution, notamment avec le redéploiement de nos moyens aériens.Ce qui est sûr, c’est que la France appuie le Tchad dans la lutte contre le terrorisme.
Le Tchad est un allié extrêmement sérieux et courageux, c’est le pays qui a accepté de déployer des troupes en dehors de ses frontières et qui participe à la Minusma. Mais c’est aussi un pays qui est soumis à des pressions et des menaces multidirectionnelles, au nord avec des menaces plutôt intérieures, au sud, avec le lac Tchad et la menace jihadistes, et avec la Centrafrique qui n'est plus vraiment contrôlée.
Le Tchad est un peu pénalisé par le désordre de certains pays à ses frontières.Pour autant, tout cela semble actuellement assez maitrisé".
LES MOTS, L'AUTRE ENJEU DE LA GUERRE-RUSSO UKRAINIENNE
René Lake évoque avec VOA, les accusations de génocide lancées contre Kiev par Moscou à l'heure où les forces de ce dernier ne semblent guère progresser sur le front. Il revient aussi sur les tentatives de mobilisation de l'opinion africaine par Zelensky
René Lake évoque avec VOA, les accusations de génocide lancées contre Kiev par Moscou à l'heure où les forces de ce dernier ne semblent guère progresser sur le front. Il revient aussi sur les tentatives de mobilisation de l'opinion africaine par Zelensky. Intervention à suivre en début de journal.
LE CONTE, UN ART ORATOIRE QUI RAVIVE LA MÉMOIRE
Si la fable est une leçon de vie destinée au monde tout entier, le conte est un mythe dégradé, qui véhicule des concepts propres à une culture donnée
A Saint-Louis, dans les autres localités du Sénégal et des pays de la sous-région, le conte a toujours permis à nos ancêtres d’inculquer aux enfants des valeurs culturelles très importantes, sans éprouver le besoin de les brutaliser, gronder, rudoyer, rabrouer et frustrer. Si la fable est une leçon de vie destinée au monde tout entier, le conte est un mythe dégradé, qui véhicule des concepts propres à une culture donnée. Il demeure un produit de l’imagination, qui propose aux enfants des récits qui s’inspirent de leur culture, de leurs réalités, de leur histoire, pour les faire voyager entre l’invraisemblance, le merveilleux et le surnaturel….
C’est un truisme de dire que le conte joue un rôle prépondérant dans la société. À Saint-Louis, dès le bas âge, on avait l’habitude de se retrouver autour de nos parents ou de nos grands-parents pour les supplier de nous raconter de petites histoires imaginaires, très intéressantes et captivantes, qui finirent par nous bercer, nous consoler et nous faire voyager dans des contrées merveilleuses. Des récits et autres aventures « vivantes », qui s’inspiraient de nos valeurs culturelles, qui étaient conçus et narrés de telle sorte qu’ils pouvaient facilement nous endormir.
Les vieillards et autres patriarches de la vieille cité mettaient à profit ces échanges culturels exceptionnels avec les enfants, pour les éduquer, leur apprendre la vie, les orienter vers les bonnes pratiques, les bonnes manières, le civisme, etc.
À travers le conte, on était bien outillé pour apprendre à devenir adulte, à assumer nos responsabilités, à dissocier la bonne graine de l’ivraie, le bien du mal, à avoir le réflexe d’adopter les attitudes idéales dans la société, un comportement modèle dans le groupement social ou ethnique, auquel on appartient.
Au fil du temps, nous précise une vieille vendeuse de produits halieutiques, Mame Kana Diop, 83 ans, originaire de Guet-Ndar et domiciliée à Bountou-Baat, un village situé à quelques encablures de la Réserve spéciale de faune de Guembeul, les habitants autochtones de Saint-Louis ont appris ainsi à s’enraciner dans leur culture, leurs traditions et coutumes ancestrales, en s’adossant à ces contes de fées. Mme Diop confie : « Ces récits nous aidaient à nous distraire, à nous épanouir, à décompresser après une journée de dur labeur. Nous ne pouvions pas dormir sans écouter ces petites histoires intéressantes que nos parents nous racontaient ».
Pape Samba Sow dit Zoumba, natif de Saint-Louis, devenu un grand conteur, a eu l’occasion de voyager à travers l’Afrique, l’Europe et d’autres continents, en vue de présenter, de valoriser, de partager avec les enfants du monde, les contes et légendes sénégalais. À cet effet, il a obtenu des prix et trophées aux Emirats arabes unis, plus précisément à Sharjah, à Zagora, au Maroc, etc.
UN ÉCRIVAIN ÉCLECTIQUE
Cet écrivain éclectique est un artiste multi-facettes. Il est professeur de français au Cem Abbé Boilat de Saint-Louis, animateur culturel, poète, conteur, musicien, danseur, chorégraphe, producteur extérieur de radio et maître de cérémonie. Zoumba était aussi chargé de mission de la culture, durant le mandat de l’ancien maire de Saint-Louis, Cheikh Bamba Dièye.
père, Samba Sow, était directeur d’école et musicien clarinettiste, sa mère, Amina Sow Mbaye, était enseignante, écrivaine, chanteuse et guitariste. C’est dans cette atmosphère qu’il grandit pour devenir artiste éclectique et conteur.
Selon Pape Sow, contrairement à ce que presque tout le monde pense, « le conte n’est pas inféodé au théâtre, nous vivons un monde où tout est factice, apparence, la vérité est que le conte, en tant qu’art majeur, est un verbe puissant, issu d’une longue tradition orale, c’est toute l’oralité que le conte charrie ».
Dans son argumentaire, Zoumba s’évertue à mettre en exergue la différence fondamentale qui existe entre la fable, qui est une leçon de morale universelle et le conte, qui intéresse un groupement social bien déterminé, donc, qui n’est pas transposable.
Pour Sow, « Rien ne sert de courir, il faut partir à point », « La raison du plus fort est toujours la meilleure », sont des exemples de fables parmi tant d’autres. Le conte est destiné à un groupe particulier, « on peut juste l’adapter, c’est un langage particulier, différent de la langue, qu’on peut transposer, c’est difficile de raconter à un Européen, un Asiatique ou un Américain, les histoires de Mame Coumba Bang et autres récits imaginaires qui occupent une place importante dans nos cultures ».
LE CONTE DÉPASSE L’EDUCATION
De l’avis de Zoumba, le conte est chargé de la tradition orale, « il a une valeur ajoutée culturelle, chargée de symboles, de proverbes, de devinettes, de lavanes (Fable ou récit satirique originaire d’Afrique), de métaphores, qui embellissent l’histoire, qui véhiculent des concepts de l’éducation populaire ».
Plus explicite, Pape Samba Sow nous fait savoir que le conte est le vraisemblable qui se base sur la réalité fondée sur l’histoire, « mais pas n’importe quelle réalité ».
Parlant des différents types de conte, ce professeur de français fait allusion au conte de fées (un récit qui met en scène des personnages magiques), au conte philosophique (qui fait penser à la philosophie de Kocc-Barma), au conte initiatique (raconté souvent aux enfants circoncis), aux contes merveilleux, facétieux, littéraire, fantastique, etc. « Le conte dépasse même l’éducation pour tendre vers l’instruction, s’il est raconté par un comédien, ce dernier saura comment convaincre l’assistance, par la plastique de son corps », dit-il. Zoumba rend hommage, au passage, à de grands conteurs tels que Massamba Guèye, Babacar Mbaye Ndack, Ngary Mbaye, Fatou Kiné Sow, Coura Sarr…
Louis Camara, écrivain, auteur du « Choix de l’Ori », communément appelé « Le Conteur d’Ifa », Grand Prix du chef de l’Etat pour les Lettres édition 1996, soutient que le conte est un genre narratif traditionnel, oral, qui appartient à la littérature orale. Il existe depuis la nuit des temps et certains chercheurs disent que c’est un mythe dégradé. Parce qu’il n’a pas de fonction religieuse comme le mythe.
En nous rappelant ces définitions, M. Camara, professeur de français à la retraite, nous présente, séance tenante, un poème divinatoire écrit en langue Yoruba (une ethnie du Nigeria et du Bénin), duquel est tiré son chef d’œuvre, le fameux livre intitulé « Le Choix de l’Ori », considéré par des sommités du monde académique comme un conte romanesque.
Pour cet homme de lettres et de culture, de renommée internationale, « il existe des peuples qui n’ont pas de littérature, mais tous les peuples du monde ont créé des contes, ce qui équivaudrait à dire que le réservoir du conte est inépuisable ».
D’après Louis Camara, les mythes sont des récits, des réponses aux grandes questions existentielles comme la vie, la mort, le destin, etc. Le mythe veut non seulement expliquer le monde, mais il est religieux et peut avoir une fonction rituelle, « c’est une manière d’affirmer que le conte reprend un mythe profané, sécularisé, laïcisé, mais il vient du mythe ».
MYTHE ET CONTE LITTÉRAIRE
Sur la base de l’analyse pointue de l’hypothèse extraite de ce raisonnement discursif, on peut dès lors, soutenir, qu’à travers son œuvre « Le Choix de l’Ori », l’écrivain Louis Camara s’est évertué à transformer un mythe en conte littéraire. D’autant plus que les écrivains, en un moment donné, ont réussi avec brio, à faire du conte oral, un objet littéraire.
En Occident, au Moyen Âge, poursuit Louis Camara, on a été séduit par « Goupil, le Renard », les contes de Perrault, de Grimm, d’Anderson et autres grands conteurs qui se sont inspirés de la tradition orale. « Le conte a une valeur éducative, pédagogique et culturelle, ces trois fonctions sont liées, le conte oral est transmis directement au public et le conte littéraire est présenté sous forme de livre », indique-t-il.
Cet écrivain est formel lorsqu’il rappelle que le conte, en lui-même, est constitué d’éléments tirés directement de la culture, de la morale, de l’éthique, de la société, des mœurs, des valeurs cardinales… La langue est le véhicule du conte par excellence. Il s’est également appesanti sur la pertinence des « Contes d’Amadou Koumba » écrits par Birago Diop, de certains contes étiologiques, fantaisistes, philosophiques (Voltaire), des productions intellectuelles de Kocc-Barma, qui créait des aphorismes (paroles, sentences, qui ont pour but de mettre en valeur une sagesse populaire), d’Amadou Hampathé Bâ, de Bernard Dadié.
Louis Camara cite le président Senghor, Abdoulaye Sadji qui, à travers le conte sur Leuk le lièvre et Bouki l’hyène, un bijou littéraire, ont réussi à mettre en exergue l’opposition entre l’intelligence et la bêtise, la ruse et la stupidité, l’espièglerie et la naïveté, etc.
LE DIRECTEUR DE L’HOPITAL NE PEUT PAS ÊTRE CONDAMNÉ
Le décès de la dame, Astou Sokhna, à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga continue de défrayer la chronique. Les autorités étatiques, qui présument une certaine négligence de la part des agents sanitaires de garde le jour des faits, ont pris des mesures
Le décès de la dame, Astou Sokhna, à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga continue de défrayer la chronique. Les autorités étatiques, qui présument une certaine négligence de la part des agents sanitaires de garde, le jour des faits, ont pris des mesures conservatoires. Entre autres, le limogeage du directeur de l’hôpital, Amadou Gueye Diouf.
Interrogé sur cette affaire à l’émission JDD, sur Iradio, Colonel Massamba Diop dit ne pas commenter cette décision qui relève du pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat. « Le dossier est en cours d’instruction. Ce sont les conclusions du magistrat instructeur qui permettront au juge de trancher. Sur ce plan, je me réserve le droit de commenter. Le directeur a été relevé de ses fonctions. Cela relève des prérogatives du président de la République. La décision de suspendre les autres agents peut aussi être considérée comme une mesure conservatoire en attendant d’y voir plus clair », a-t-il signalé.
Mais il estime tout de même que la responsabilité pénale est individuelle. « Le directeur d’un hôpital est le responsable de la régularité et du bon fonctionnement de l’hôpital. Il suffit qu’il y ait un dysfonctionnement de l’hôpital, avant que l’on analyse les causes de celui-ci, c’est lui, le premier à être interpellé. Sur le plan administratif, c’est le directeur qui répond au nom de l’hôpital devant les instances judiciaires si l’hôpital intente un procès. Pareil si on porte plainte contre l’hôpital. Mais ça ne signifie pas qu’il est responsable des faits. Ça, c’est dans le cadre du droit civil des relations entre les tiers. Dans le cadre pénal, la responsabilité n’est pas partagée. Elle est individuelle. Elle repose sur les épaules de l’auteur du fait incriminé. Par exemple, la mort d’une personne, l’homicide volontaire, la non-assistance d’une personne en danger…, s’ils se traduisent au tribunal, à mon avis, juridiquement, on ne peut pas condamner le directeur de l’hôpital », a indiqué Colonel Massamba Diop.
LES FEMMES DE BBY LANCENT L’INITIATIVE "AND JEGGO AM NDAM"
La 7ème édition de la conférence nationale des femmes de Benno et de la grande majorité présidentielle orientée sur le thème « Femmes et politique en islam » a eu lieu, ce samedi, à Dakar.
La 7ème édition de la conférence nationale des femmes de Benno et de la grande majorité présidentielle orientée sur le thème « Femmes et politique en islam » a eu lieu, ce samedi, à Dakar. Cette rencontre religieuse a été une occasion pour les femmes de lancer l’initiative « And Jeggo Am Ndam ». Selon la présidente nationale des femmes de BBY et de la grande majorité présidentielle, cette initiative vise à assurer une majorité confortable au Président de la coalition BBY aux élections législatives du 31 juillet 2022. Ndèye Marième Badiane a renseigné qu’un séminaire sera organisé à cet effet dans les meilleurs délais. Il a été également prévu une tournée nationale pour une remobilisation des femmes afin d’assurer une majorité qualifiée au soir de ces échéances électorales. Pour finir, les femmes renouvelé leur confiance et leur engagement aux côtés du Président de la République. Lors de cette conférence, les femmes ont rappelé les réalisations du chef de l’Etat, Macky SALL.
Venu pour animer la conférence religieuse, Oustaz Pape Anne est revenu sur la place et le rôle de la femme dans la politique. A l’en croire, la politique si elle est faite normalement n’entrave en rien sur la croyance et la pratique de l’islam. Il a donné comme exemple Sokhna Aïcha qui, pour lui, doit être une référence pour toute femme.
PLAIDOYER POUR UNE PLUS GRANDE PARTICIPATION DES FEMMES DANS LES MÉTIERS DU TRANSPORT
L’approche genre a été conceptualisée sous différentes formes, mais son intérêt réside dans son applicabilité à tous les contextes, et à toutes les situations. C’est une approche transversale qui vise à éliminer toutes les formes d’inégalité
L’approche genre a été conceptualisée sous différentes formes, mais son intérêt réside dans son applicabilité à tous les contextes, et à toutes les situations. C’est une approche transversale qui vise à éliminer toutes les formes d’inégalité et de discrimination. Ce qui est visé, à terme, c’est un développement équitable, harmonieux et construit par tous les hommes et toutes les femmes et qui, en retour, doivent jouir des bénéfices de cette croissance de façon égale.
Le Sénégal a ratifié toutes les conventions internationales relatives aux droits des femmes et des personnes vivant dans des situations de vulnérabilité et a pris des mesures législatives et règlementaires pour l’intégrer dans le dispositif national. En outre, des stratégies ont été élaborées pour intégrer le genre au cœur des politiques et programmes de développement.
Des avancées notoires ont été obtenues en termes de prise en charge des inégalités de genre, mais des contraintes subsistent notamment dans le cadre de l’intégration des femmes et des personnes en situation de handicap dans certains secteurs.
Le secteur des transports fait partie de ce lot. En effet, les études ont révélé que ce secteur reste quasiment un domaine réservé des hommes. Les femmes y occupent encore une position marginale ; à la limite, elles y sont discriminées. Pour pallier cela, l’Etat du Sénégal, avec l’appui de l’Union européenne a, à travers le PAGOTRANS, prévu des actions visant à prendre en charge la problématique de genre. Il s’agit d’activités de sensibilisation visant à faire évoluer les attitudes et comportements d’exclusion de la femme pour une plus grande participation de celles-ci dans les métiers du transport. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’atelier de sensibilisation et de renforcement des capacités des membres et points focaux de la cellule genre du Ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement qui s’est tenu le 23 février 2022.
Cette activité a été l’occasion de revisiter l’historique du concept genre et à passer en revue les autres concepts clés qui vont avec. En outre, l’intérêt de l’intégration des femmes dans les métiers du transport a été mis en exergue, mais également les contraintes qui plombent leur évolution dans le secteur. Pour finir, des recommandations ont été formulées pour une meilleure intégration des femmes dans les métiers du transport.
Dans le cadre toujours de ses actions de promotion de l’emploi des femmes dans le secteur du transport, le PAGOTRANS a réalisé un publireportage à l’occasion du 8 mars 2022.
Ce film documentaire a permis de mettre au-devant de la scène des femmes modèles, telles que des conductrices de bus de transport urbain et interurbain, une technicienne responsable dans une société de transport public et de jeunes techniciennes et électromécaniciennes employées par une structure privée. Ces femmes leaders dans les métiers du transport ont, à travers leurs discours, démontré que ceux-ci ne sont pas un domaine réservé uniquement aux hommes et que les femmes peuvent y exceller également. Elles ont, par ailleurs, lancé un appel à l’Etat, afin qu’il mette en place des structures de formation techniques sur les métiers des transports dédiées aux femmes et un cadre d’insertion et d’accompagnement de celles qui sont déjà dans le métier et qui sont intéressées par des formations.
LE BENIN, OBJET D'ATTRACTION
Au Bénin, il faut faire la queue pour voir l’exposition des 26 œuvres du royaume d’Abomey restituées par la France : plus de 67 000 visiteurs se sont déplacés depuis l’ouverture le 20 février.
Au Bénin, il faut faire la queue pour voir l’exposition des 26 œuvres du royaume d’Abomey restituées par la France : plus de 67 000 visiteurs se sont déplacés depuis l’ouverture le 20 février. Les trônes, les statues, la tunique d’amazone sont présentés dans une aile du palais présidentiel à Cotonou, transformée en musée et exceptionnellement ouverte au public. Cet événement se double d’une exposition d’art contemporain, avec une centaine de créations d’artistes béninois.
C’est en fon, une des langues du Bénin, qu’un guide présente la statue du roi Guézo à des vendeuses des marchés de Cotonou regroupées devant la vitrine. Invitées, elles sont une centaine, pour voir de leurs propres yeux ces pièces dont on a tant parlé. Parmi elles, Nan Guézo, de la famille royale d’Abomey : « Maintenant, on est sûrs que les (œuvres) sont arrivées. Pour dire la vérité, c’est la joie pour moi. Tout ce qui est là maintenant, c’est pour les Béninois », se réjouit-elle. Les visiteurs viennent de tout le pays. Comme ces élèves d’une école privée de Porto Novo, dont les parents ont cotisé pour payer le bus. Pour Issa Elegbede, l’un des enseignants, la démarche est essentielle : « en classe, explique-t-il, on leur apprend cela, mais ils n’y ont pas accès de visu. C’est notre devoir de les conduire ici, afin qu’ils soient au contact de l’Histoire ». Des Béninois de la diaspora organisent même leur séjour au pays pour l’exposition. Christian Adjamonsi vit avec sa famille dans l’ouest de la France : « Tout a été fait exprès pour qu’on vienne visiter. On ne peut pas la rater, c’est une occasion unique », affirme-t-il.
« Il y avait vraiment un manque, une soif, une attente »
Car en plus des 26 œuvres, l’exposition d’art contemporain, aménagée comme dans les plus grandes galeries, suscite également l’engouement. Astrid Akoudawa, jeune entrepreneuse, se photographie devant les créations. « Je ne m’attendais pas à voir de telles merveilles, s’exclame la jeune femme. Si j’étais ailleurs et qu’on me disait que c’était au Bénin, je ne l’aurais pas cru. Je vais encore revenir ».
Alain Godonou, spécialiste du patrimoine, et responsable du programme musée à l’Agence nationale de promotion des Patrimoines et du Tourisme, donne les raisons de ce succès : « L’exposition des Trésors royaux étaient attendue, analyse-t-il. Il y a eu beaucoup d’intérêt politique et médiatique. Quand on les a exposés, on a senti qu’il y avait une véritable attente. Cela a été comme une délivrance populaire et chacun veut regarder de ses yeux, presque toucher de ses mains. Là, on vient en groupe, ou quand on vient en famille, c’est plutôt la grande famille, le clan en quelque sorte. Il y a toute sorte de groupes, des associations diverses et variées, des groupes d’entreprise… Nous avons reçu jusqu’à 200 ou 300 personnes, ce qui pose par ailleurs des problèmes de gestion de flux. Il y avait vraiment un manque, une soif, une attente de venir redécouvrir ce patrimoine et peut être quelque chose de plus profond encore, qui était de découvrir ce que nous étions ». L’exposition doit durer jusqu’au 22 mai 2022.