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19 juin 2025
LE CORPORATISME NE DOIT PAS SERVIR A GARANTIR L'IMPUNITE
L'affaire Astou Sokhna, du nom de la femme morte en couches à l'hôpital régional de Louga, continue de susciter de vives réactions, notamment du côté de la société civile.
L'affaire Astou Sokhna, du nom de la femme morte en couches à l'hôpital régional de Louga, continue de susciter de vives réactions, notamment du côté de la société civile. En effet, Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty international au Sénégal, a demandé, ce samedi, des éclairages sur ce décés.
"Il appartient à la justice, sans pression, de faire la lumière sur l'affaire Astou Sokhna et de prononcer les sanctions prévues par la loi si la faute est établie", a-t-il écrit sur Twitter.
Face à la presse, ce jeudi, les syndicats de la Santé ont defendu leurs collègues incriminés dénonçant les "mesures prises à la va-vite" notamment à l'encontre du désormais ex-directeur de l'hôpital Amadou Sakhir Mbaye. Ils ont également exigé une autopsie sur le corps de la défunte (déjà inhumée) pour tirer cette affaire au clair.
Mais, le défenseur des droits de l'Homme de faire comprendre que "le corporatisme ne doit pas servir à garantir l'impunité à des agents fautifs, quelque soit le corps de métier".
En plus clair, insiste M. Gassama, le décès de la dame Astou Sokhna ne doit pas rester impuni, les personnes fautives doivent être sanctionnées.
"La dignité du personnel médical et le respect qui lui est dû ne sont pas en cause. Des agents sont présumés avoir fauté et cela a eu pour conséquence une perte de vie humaine. Il est normal que les citoyens s'indignent et demandent justice", a-t-il déclaré.
CONFRONTATION ENTRE ADJI SARR ET SA PATRONNE, LE GRAND DEBALLAGE
Les mots ont volé très bas et au ras des pâquerettes. La confrontation a failli virer à l’affrontement.
Les mots ont volé très bas et au ras des pâquerettes. La confrontation a failli virer à l’affrontement.
L’avocat, rapporte Libération, a accusé la patronne de Sweet Beauty d’être une « prostituée. »
Sa réplique fut cinglante. Ndèye Khady Ndiaye qui n’a pas mâché ses mots, riposte et qualifie l’avocat d’Adji Sarr de « violeur international ».
Mieux, elle lui promet de dévoiler des vidéos compromettantes en cas de procès.
L’avocat sonne la charge et lui dénie toute qualité pour procéder à des massages devant le Doyen des juges « pour diminuer son ventre. »
Adji Sarr vole au secours de Me El Hadji Diouf et évoque la pratique du « massage Nourou » à Sweet Beauty.
Ndèye Khady Ndiaye traite Adji Sarr de mœurs légères au motif qu’elle l’a surprise dans une cabine à califourchon sur un député de l’Apr.
Elle ajoute que Adji Sarr a appris ce qu’elle faisait dans le premier salon où elle travaillait à Nord Foire.
Adji Sarr est tombée enceinte d’un riche homme d’affaires
Adji Sarr a reconnu que c’est Ahmet Sidy Mbaye qui était la récupérer en compagnie d’un médecin dont elle n’a pas dit le nom.
Le médecin, dit-elle, lui a donné une pilule afin d’éviter de tomber enceinte.
Ndèye Ndiaye confie quand elle a interpellé qui l’a enceintée, Adji Sarr lui a révélé que c’est l’œuvre de son petit ami avant de la mettre sur le dos d’un riche homme d’affaires que lui aurait présenté Sidy Ahmet Mbaye.
LA COUR D’APPEL ANNULE LE VOTE DANS TROIS BUREAUX
Amadou Abou Diallo, mandataire et plénipotentiaire de la coalition BBY dans la commune de Ogo, fief politique du ministre de la Justice, Malick Sall, avait saisi la Cour d’appel de Saint-Louis pour l’annulation de procès-verbaux de bureaux de vote
Amadou Abou Diallo, mandataire et plénipotentiaire de la coalition BBY dans la commune de Ogo, fief politique du ministre de la Justice, Malick Sall, avait saisi la Cour d’appel de Saint-Louis pour l’annulation de procès-verbaux de bureaux de vote, correction et recomptage des votes. Il avait porté à la connaissance de la Cour avoir noté des manquements généraux entachant la sincérité du vote et prononcer l’annulation des procès-verbaux établis à cet effet. Selon lui, il y’a eu irrégularité des opérations du vote dans les bureaux numéro 1 et 2 du village de Ogo avant d’inviter la Cour a ordonné le recomptage de l’ensemble des résultats de la commune.
Le plaignant affirme que les représentants désignés par sa coalition dans les bureaux susnommés n’ont pas pu siéger à cause de menaces de mort et d’intimidations proférées par des habitants du village mécontents de l’affection de terre du domaine national par le conseil municipal sortant. Il indique que cette entrave a permis une fraude par un bourrage massif des urnes constaté par le plénipotentiaire de la coalition qui a remarqué lors de son passage à 12 heures que plus de 300 enveloppes étaient dans l’urne alors que seules 16 signatures figuraient sur les listes d’émargements.
Il ajoute également que suite au tripatouillage du procès-verbal du bureau de vote numéro 2, facilité par l’absence d’un représentant de la CENA au moment du dépouillement, il a été attribué à la coalition Naforé plus de voix qu’elle n’en a obtenues. Pour matérialiser ses déclarations, le requérant a versé aux débats les procès-verbaux de la commission départementale de recensement des votes et du bureau de vote numéro 4 de Ogo, des procès-verbaux d’huissier transcrivant des messages vocaux et constatant l’absence de représentants dans le centre et les deux bureaux de vote de Hombo et un lotissement dans la commune de Ogo.
Invité à faire ses réquisitions, le ministère public a requis le rejet du recours en soutenant que si les représentants des candidats ou liste de candidats sont membres du bureau de vote aux termes de l’article L67 du code électoral, le requérant n’a pas rapporté la preuve que l’absence de ses représentants a eu une influence sur le déroulement des opérations électorales. Mais selon la Cour, l’article L86 du même code estime que l’exactitude des mentions des exemplaires des procès-verbaux détenus par les représentants doit être vérifiée par une comparaison avec l’original transmis à la commission départementale de recensement des votes.
Avant de rendre sa décision, la Cour a tenu à faire quelques remarques. Elle commence par relever que des procès-verbaux des bureaux de vote 1 de Hombo et 4 de Ogo comportent des ratures et des surcharges non approuvées régulièrement. Sur les résultats, poursuit-elle, aussi bien en chiffres qu’en lettres qu’en outre, il résulte du bureau de vote numéro 2 de Hombo que la coalition du requérant n’était pas représentée dans celui-ci. Même au niveau de la commission départementale de recensement des votes, ajoute la Cour, la proclamation des résultats a été faite sur document non destiné à cet effet et comportant ainsi des ratures rendant illisibles des chiffres sur la feuille suivante. Et que le procès-verbal de ladite commission ne comporte pas de signatures des représentants des coalitions et partis sur la partie prévue à cet effet, que des signatures sont seulement visibles sur une colonne réservée à l’identification des représentants suppléants. C’est pour toutes ces raisons que la Cour a annulé les opérations de vote du scrutin du 23 janvier 2023 des bureaux de vote numéro 1 et 2 du village de Hombo et 4 du village de Ogo.
ALUNE WADE LANCE UN NOUVEL ALBUM
Le bassiste sénégalais Alune Wade revient avec "Sultan", un nouvel album proposant une diversité de styles à travers un périple initiatique dans le passé-présent de la musique, de la révélation des cultures du désert
Dakar, 15 avr (APS) - Le bassiste sénégalais Alune Wade revient avec "Sultan", un nouvel album proposant une diversité de styles à travers un périple initiatique dans le passé-présent de la musique, de la révélation des cultures du désert à la (re) découverte des nuances du jazz new-yorkais. Un parti pris artistique qui jamais ne renonce à la richesse de l’afro-beat et du groove africain.
C’est dire donc qu’il s’agit d’un retour inspiré pour cet artiste adepte de la fusion.
Il réussit là à créer "un puissant pont" de sonorités entre l’Afrique du Nord et de l’Ouest, en passant par l’Est du continent africain et l’Ethiopie en particulier, avec un morceau rappelant l’épopée de l’empereur Haïlé Sélassié.
Ce cinquième disque dont la sortie digitale est prévu le 6 mai prochain, propose un véritable voyage musical vers les rythmes arabo-berbères mélangés aux souffles des chants soufis, aux cuivres de l’afrobeat, aux accents du jazz new-yorkais et à la dynamique incontournable du groove africain.
Le bassiste et chanteur sénégalais va présenter son album dimanche lors d’une conférence en ligne.
Sa nouvelle production "valse entre les chants nomades et les rythmes gnawa, mais surtout exhume le passé et le présent de ce continent riche de ces mythes fondateurs et de son actualité parsemée de dangers".
"Sultan", un album composé de douze morceaux, promène le mélomane "entre force et mystère, rythmes guerriers et charmes envoutants puisés dans les dunes du sable".
Le nouvel album de Wade évoque, avec "Saba’s Journey", les chants épiques dédiés à la reine de Saba. Il insiste aussi sur les faits d’armes de l’empereur Haïlé Sélassié, du roi Samory Touré et de Ceerno Souleymane Baal, le meneur de la révolution toroodo au 18e siècle, figures chantés par l’artiste dans "Ethiopic".
Mais Alune Wade s’intéresse aussi aux nombreux morts de la méditerranée avec l’émigration clandestine, de même qu’il aborde plusieurs autres thèmes d’actualités dans cet album enregistré entre Tunis et Dakar, Tombouctou, Oran et Grenade.
Il perce ainsi les secrets de la transe Gnawa, dont il a emprunté le chemin avec Aziz Sahmaoui depuis 2010, avec la création du groupe "University of Gnawa".
Alune Wade, comme dans son précédent album "African Fast Food" (2018), est accompagné d’une palette d’instrumentistes et de chanteurs, parmi lesquels le chanteur de jazz tunisien Mounir Troudi dont les capacités vocales ne sont plus à démontrer.
La griotte mauritanienne Noura Mint Seymali entonne en featuring avec Wade un chant de louange à l’Afrique dans "Portrait de Maure". Une contribution qui occupe toute sa place aux côtés des dix-neuf artistes invités.
Des habitués pour la plupart des aventures du bassiste sénégalais, à savoir le batteur ivoirien Paco Sery ou encore le pianiste cubain Harold López-Nussa.
De son premier album "Mbollo" (Union en wolof, 2006) à sa participation à l’album "Afrodeesia" (2015) de l’Américain Marcus Miller, son idole, Alune Wade continue de tisser des liens musicaux sur le continent en expérimentant à fond métissage culturel.
L’artiste prépare une série de concerts à Dakar, pendant la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, où il jouera en ouverture le 19 mai prochain.
Il présentera ensuite son nouvel album, le 28 mai, lors d’un concert à la gare de Dakar, et le lendemain au village de la Biennale, avant de participer le 4 juin au Festival international de jazz de Saint-Louis.
DES CARTONS DE MEDICAMENTS PROHIBES D'UNE VALEUR DE 546 MILLIONS SAISI A THIAROYE GUEDJ
La brigade haute mer de la subdivision maritime des douanes a saisi 18 colis contenant 67 cartons de faux médicaments d’une contre-valeur de 546 millions de francs CFA, vendredi matin, à Thiaroye Guedj (ouest)
Dakar, 15 avr (APS) - La brigade haute mer de la subdivision maritime des douanes a saisi 18 colis contenant 67 cartons de faux médicaments d’une contre-valeur de 546 millions de francs CFA, vendredi matin, à Thiaroye Guedj (ouest), annonce un communiqué de la division de la communication et des relations publiques des douanes.
La saisie a eu lieu à 4 heures, dans la zone maritime, non loin du débarcadère de ce quartier de la ville de Pikine, précise la même source.
Elle explique que la stratégie combinée de surveillance maritime et de patrouille, le long de la berge, a permis aux agents engagés dans l’opération de déjouer une tentative de déversement frauduleux des médicaments.
La marchandise, acheminée d’abord par voie maritime sur une embarcation artisanale, était sur le point d’être chargée dans un véhicule de transport en commun Ndiaga-Ndiaye, ajoute le texte.
L’inventaire de la marchandise frauduleuse a permis de constater que les cartons contenaient une grosse quantité de divers types de médicaments, selon la division de la communication et des relations publiques des douanes.
Elle précise que les médicaments saisis sont composés d’antalgiques, d’aphrodisiaques, d’antihistaminiques et de produits vétérinaires. Quatre cartons de 50 pots de 1.000 comprimés de chlorpheniramine font aussi partie de la marchandise prohibée.
Les comprimés ont été testés positifs à la kétamine, un produit anesthésiant souvent détourné de son utilisation stricte en milieu hospitalier pour être vendu et consommé à des fins psychotropes, selon le communiqué.
L’évaluation effectuée par des membres du Syndicat national des pharmaciens du Sénégal conclut à une contrevaleur totale de 546.141.000 de francs CFA, compte non tenu de la kétamine non encore évaluée, indique la division de la communication et des relations publiques des douanes.
Elle signale que deux individus ont été appréhendés, et que l’enquête suit son cours.
VERS L’AUTONOMISATION DES MÉNAGES VIVANT AVEC UN HANDICAP DES VILLAGES DE RECLASSEMENT SOCIAL
La Direction de l’action sociale du ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale travaille à l’autonomisation des ménages vivant avec un handicap des villages de reclassement, a révélé vendredi sa directrice générale, Arame Top Sène.
Mballing (Mbour), 15 avr (APS) – La Direction de l’action sociale du ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale travaille à l’autonomisation des ménages vivant avec un handicap des villages de reclassement, a révélé vendredi sa directrice générale, Arame Top Sène.
"Nous sommes en train de travailler pour passer d’un paradigme d’assistance à un paradigme d’autonomisation des ménages avec personnes vivant avec un handicap au niveau des différents villages de reclassement du Sénégal", a-t-elle notamment dit.
Elle s’exprimait à l’occasion d’une visite dans le village de reclassement social de Mballing, près de Mbour, où la Direction de l’action sociale mène une enquête auprès des ménages avec personnes vivant avec un handicap.
"C’est une instruction du chef de l’Etat", Macky Sall, "qui a été adressée au ministre de la Santé et de l’Action sociale et à son collège du Développement communautaire et de l’Equité sociale et territoriale, pour recenser l’ensemble des ménages et personnes vivant avec un handicap au niveau des villages de reclassement social", a expliqué Mme Sène.
Elle a rappelé que le Sénégal compte neuf villages de reclassement social répartis dans sept régions.
Douze équipes ont été déployées dans ces villages par la Direction de l’action sociale, en vue d’interroger les ménages avec personnes vivant avec un handicap.
"Cela nous permettra d’avoir des informations sur le nombre de ménages avec personnes vivant avec un handicap qui détiennent des cartes d’égalité des chances, et de voir si elles sont enrôlées à la bourse de sécurité familiale et à la couverture maladie universelle", a précisé Arame Top Sène.
A Mballing, les services de la Direction de l’action sociale ont mis à profit cette visite pour renseigner les maquettes définies, de manière à permettre de présenter les résultats au chef de l’Etat.
Cette enquête de la Direction de l’action sociale est menée dans un contexte de pré-abrogation de la loi 76-03 du 25 mars 1976 qui a mis en place les villages de reclassement social.
RÉCITAL DU CORAN, EL HADJ CHEIKH DIA, 2E AU CONCOURS DE DUBAÏ
Le jeune Sénégalais El Hadji Cheikh Dia est arrivé deuxième au Concours international de récital du saint Coran qui a pris fin vendredi à Dubaï.
Dakar, 16 avr (APS) - Le jeune Sénégalais El Hadji Cheikh Dia est arrivé deuxième au Concours international de récital du saint Coran qui a pris fin vendredi à Dubaï.
El Hadj Cheikh Dia, 15 ans, est un élève dans un daara (école coranique) de Touba, la capitale du mouridisme.
Dans un tweet le chef de l’Etat a adressé ses ’’chaleureuses félicitations au jeune El Hadj Cheikh Dia, arrivé 2e au concours international de récital du saint Coran à Dubaï’’.
’’Encore une excellente performance de l’enseignement religieux de notre pays et des Daaras de Touba !’’, a tweeté Macky Sall.
CAN FÉMININE, LE TIRAGE AU SORT REPORTÉ AU 29 AVRIL
La Confédération africaine de football (CAF) a décidé de reporter au 29 avril le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations féminine de football qui se tiendra au Maroc en juillet.
Dakar, 16 avr (APS) – La Confédération africaine de football (CAF) a décidé de reporter au 29 avril le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations féminine de football qui se tiendra au Maroc en juillet.
Initialement prévu le 25 avril, le tirage aura lieu au Complexe sportif Mohamed V de Rabat à 20h 30 GMT, a indiqué l’instance dirigeante du football continental dans un communiqué publié sur son site officiel.
Après 10 ans d’absence, le Sénégal prendra part la prochaine CAN.
Sa dernière participation date de l’édition de 2012 jouée en Guinée Equatoriale.
Les Lionnes ont sorti respectivement le Liberia et le Mali pour prendre part à cette compétition prévue en juillet au Maroc.
UNE PHOTOGRAPHIE POUR SENSIBILISER SUR LE HARCÈLEMENT DE RUE
Le harcèlement de rue, un sujet peu abordé dans les arts et dans l’actualité du pays, au détriment de milliers de femmes, on en parle grâce à l’exposition de Sophie Le Hire. «Territoires», traduit en wolof par Barab yi,
L’exposition «Territoires», ouverte mardi à Dakar, sensibilise et questionne, à travers des images et scénographies, le rapport entre l’être humain et son environnement, dans une dimension à la fois sociale, psychique et spirituelle. Ce projet d’exposition artistique et de laboratoire de recherche autour du harcèlement de rue à Dakar, imaginé et porté par Sophie Le Hire, artiste pluridisciplinaire, en collaboration avec des expert.e.s dakarois.es, des associations et institutions, donne la voix aux femmes et sensibilise les hommes pour un changement de comportements.
Le harcèlement de rue, ou le fait de se faire aborder, voire verbalement agresser par des inconnus, sort enfin de l’ombre. Le harcèlement de rue, un sujet peu abordé dans les arts et dans l’actualité du pays, au détriment de milliers de femmes, on en parle grâce à l’exposition de Sophie Le Hire. «Territoires», traduit en wolof par Barab yi, est une création artistique et un laboratoire collectif sur la violence d’une réalité dans la ville de Dakar : le harcèlement de rue. Les femmes, selon l’artiste, semblent avoir été oubliées par cette société qu’elles portent pourtant à bout de bras. Cette exposition dont l’objectif est de questionner la place de la femme dans l’espace urbain, la relation entre hommes et femmes dans la circulation des zones publiques de la ville et l’urbanisme de Dakar, peut se comprendre également, dit-elle, comme un appel à la prise de conscience des femmes à opérer un changement profond, mais aussi une sensibilisation, chez les hommes, sur leur comportement. Ainsi, pour comprendre et rendre visible ce phénomène très peu exploré au Sénégal, un laboratoire de recherche est installé par 6 femmes qui enquêtent chacune sur le sujet, à travers le prisme de sa spécialité notamment la psychologie, la sociologie, le journalisme, le Droit, l’urbanisme ou la danse, indique Sophie Le Hire. L’artiste française qui vit à Dakar depuis 2016, dit aussi avoir utilisé une installation polymorphe, comme la vidéo, le dessin, la photographie, la création sonore et l’écriture, afin d’approfondir la réflexion sur le sujet et ouvrir le dialogue à d’autres femmes et hommes.
La scénographie, une métaphore de l’agresseur
Regards insistants, sifflements, attouchements, agressions verbales, physiques et sexuelles dans la rue sont des phénomènes bien connus des femmes, qui adoptent des stratégies pour se protéger quelle que soit la forme du harcèlement. «Tout le poids est mis sur les épaules des femmes qui sont censées, chaque jour, adopter des stratégies pour éviter de se faire agresser. Est-ce que c’est normal ?», demande Sophie Le Hire, artiste et en même temps commissaire de l’exposition. Où s’arrête le consentement, où commence le harcèlement ? «C’est peut-être une question de territoires», a-t-elle répondu. L’objectif étant de porter le plus loin possible le dialogue autour de cette thématique. Ainsi, 3 conversations publiques seront organisées entre décembre et juin prochain dans 3 lieux différents dont la mairie de Dakar, partenaire du projet, indique Sophie Le Hire qui, dans cette démarche, a voulu donner la voix aux femmes qu’elle nomme : «Les Géantes.»
Ce travail plastique oppose le corps et la ville. «La ville devient l’agresseur. Des zones de chaos urbain de Dakar, chantiers, morceaux de bitumes, pavés cassés, poteaux défoncés, trottoirs à l’abandon, sont photographiés et utilisés comme symboles de cette agression et du dommage psychique causé aux femmes», a-t-elle expliqué. Avant d’ajouter que dans l’exposition également, le «bug» graphique symbolise à la fois le trouble psychique lié au harcèlement, le désordre architectural de la ville, mais aussi le dysfonctionnement social révélé par l’indifférence générale face à ce phénomène.
Sensibiliser les parents sur l’éducation de leurs enfants
Cette création artistique accueillie et présentée au Musée de la femme Henriette Bathily, à la Place du souvenir africain, se manifeste par 5 créations, à savoir : une exposition, un laboratoire, un livre, 3 conversations publiques et un film. Des images en écriture pour exprimer le combat mené par les femmes, afin d’approfondir leurs réflexions sur le sujet et ouvrir le dialogue à d’autres femmes et hommes. Selon Isseu Touré, géographe, aménagiste et urbaniste, pour de nombreuses femmes, l’éclairage des espaces publics est primordial pour leur sécurité et leur permettrait plus de mobilité dans les quartiers. « Le manque de postes de police, de patrouilles, de mobilier urbain inclusif et adapté aux besoins des femmes est aussi souvent cité par ces dernières comme un frein à leurs déplacements. Et nous estimons que l’éducation citoyenne, la sensibilisation et la prise en compte de la dimension de genre dans l’aménagement du territoire sont tout aussi importantes. Et ces notions doivent être au coeur de la conception des politiques territoriales.» De l’avis de Selly Bâ, docteur en sociologie, militante des droits humains et féministe, «la ville reflète des normes sociales de genre qui tendent à perpétuer une ségrégation sexuée des espaces et à attribuer des rôles hiérarchisés entre les femmes et les hommes. Cette répartition des espaces a été intériorisée dans le processus de socialisation.
L’identité féminine va, entre autres, se construire autour des stéréotypes liés à la limitation des déplacements, comme nous le retrouvons dans le discours populaire sénégalais : «Ji géen dafa wara toog ci pooju ndeyam», autrement dit, la fille ne doit pas s’éloigner des jupons de sa mère. L’identité masculine, elle, va se construire autour de la virilité, l’éloquence, la prise de parole et l’appropriation des espaces publics». Et pour Naffisatou Seck, juriste, spécialiste nationale Genre/ Lutte contre les Vg et droits humains, le phénomène de harcèlement de rue n’existe pas dans les textes de loi et l’incrimination pénale est une question de nécessité, si l’ordre public ainsi que des droits constitutionnellement protégés sont menacés. «Détecter les premiers seuils de violence peut permettre de mieux prévenir le passage à des actes plus graves, lorsque l’on sait que le fait de harceler quelqu’un dans un espace public fait partie du continuum des violences. Il n’y a pas d’incrimination spécifique au harcèlement de rue dans le Code pénal sénégalais, néanmoins l’arsenal législatif existant permet de sanctionner une partie des comportements s’y rapportant, comme l’injure», lit-on sur le tableau.
«L’homme capable de tout et responsable de rien»
«L’absence d’outils de dénonciation et de sanctions rend l’homme capable de tout et responsable de rien», écrit aussi Fabiola Mizero, consultante en développement organisationnel et sur les enjeux de genre en Afrique. En attendant, l’exposition ouvre le débat. La femme dakaroise est-elle libre dans Dakar ? «Non. Elle n’est pas libre dans l’espace public comme les hommes le sont», c’est ce que révèle Sophie Le Hire, qui invite tout le monde à avoir conscience du problème et chercher ensemble des solutions adaptées au contexte sénégalais, urbain, de transport et de mentalité pour qu’on puisse désamorcer de nombreuses situations de violence.
LE PARTAGE D’INFOS, L’AUTRE PÉNURIE
Peu informées des pénuries d’eau, les populations de Dakar vivent un calvaire quand une telle situation se pose. 3 semaines après la fin du Forum mondial de l’eau,
Peu informées des pénuries d’eau, les populations de Dakar vivent un calvaire quand une telle situation se pose. 3 semaines après la fin du Forum mondial de l’eau, Le Quotidien montre, à travers ce reportage, comment l’accès à l’information pourrait aider en temps de crise.
Il y a une file de bidons qui attendent d’être remplies sous les yeux livides de leurs propriétaires. Les eaux usées qui ruissellent le long de la route et l’étroitesse de l’endroit n’altèrent pas la détermination des femmes venues s’approvisionner au niveau de la borne fontaine du quartier. Seaux, bidons d’eau minérales vides et bassins décorent les lieux. La scène se passe au quartier Taïba de la commune de Grand-Dakar. En ce jeudi 17 mars 2022, c’est le rush vers les robinets publics à cause de la récurrence des coupures d’eau dans les concessions. Dans cet espace appelé communément robinet Lansana, il est 10h, les rayons solaires perdent en densité à cause du froid qui résiste. Ce matin-là, Coumba Ka s’est réveillée sans eau chez elle. Foulard jaune sur la tête, la dame d’une trentaine d’années, habillée d’une jupe et d’un tshirt bleu, est habituée à ces coupures même si elle n’est jamais informée de leur survenue. «Je n’ai entendu nulle part qu’il devait y avoir des coupures d’eau. A chaque fois, c’est comme ça. La situation peut perdurer pendant deux jours», déplore-t-elle.
Installé depuis les années 1950, le robinet Lansana est fréquenté par une centaine de personnes au quotidien. D’après le gérant, Lamine Seck, la demande ne faiblit pas. Les tarifs sont connus : bidon à 35 francs et seau d’eau à 25 francs. En l’absence de son père en voyage et gérant historique du robinet Lansana, Lamine Seck, étudiant en géographie, assure la gestion de l’outil. «Parfois, on paie 35 000 francs et d’autres fois, 50 000 francs. On n’a aucune prise sur le prix de l’eau. Entre la Sen’Eau et la Sde, je ne vois pas la différence», explique le jeune à la chevelure afro. Certains ont vu leurs abonnements coupés à cause de la cherté de la facture, d’autres habitent en hauteur où la remontée de l’eau n’est pas évidente. Il y a aussi ceux qui n’ont pas de branchements chez eux. Tous prennent d’assaut ce lieu situé en plein quartier populaire. «Je gère un restaurant, mais les coupures d’eau me font beaucoup de mal. Je n’ai pas de robinet, je m’approvisionne ici. La Sen’Eau est imprévisible», se plaint Mame Diarra en train d’alimenter 10 bidons d’eau.
Rush vers les robinets publics
Lorsqu’il y a pénurie d’eau, ce robinet public est l’un des rares à fonctionner. «Parfois, je me lève pour faire mes ablutions mais il n’y a aucune goutte d’eau qui provient du robinet. Quand la Sen’Eau annonce des jours de coupures, elle ne respecte pas les dates. Souvent, il y a de l’eau. Mais quand elle ne dit rien, on se réveille et nos robinets sont secs», pleurniche Assane Soumaré, un quinqua qui fréquente le lieu. Au robinet de la pharmacie de Ben Tally, Babacar Ngom remplit un bidon et une bassine à 50 francs, alors que le seau est échangé contre 25 francs. Dans cet espace, gravitent laveurs de véhicules, gérantes de restos et charretiers. «Moi, je transporte les bidons d’eau à raison de 100 francs par bidon. Les pénuries d’eau me causent du tort», explique Mamadou Lamine Ngom, charretier originaire de Fandène.
A Grand-Yoff, Parcelles Assainies et Guédiawaye, les coupures d’eau sont de moins en moins fréquentes. Mais quand elles interviennent, les populations sont souvent prises de court. Les structures en charge de l’eau communiquent certes, mais favoriser l’accès à l’information pourrait aider à une meilleure gestion. «Parfois, on a l’information, parfois non. Souvent, on fait 2 à 3 jours de coupure. Ces temps-ci, on utilise peu d’eau donc les factures ont baissé», explique Fama Guèye qui s’approvisionne souvent à la mosquée de Serigne Cheikh, située sur la route de l’Unité 15. Le Sénégal a entrepris depuis 2011, un projet de loi sur l’accès à l’information. Celui-ci vise, entre autres, à renforcer la gouvernance et la transparence, tout en garantissant à tous les citoyennes et citoyens l’accès à l’information détenue par les entités publiques. Sur la gestion de l’eau, Sen’Eau et la Sones font souvent des communiqués pour expliquer les raisons des coupures momentanées. Visiblement, l’information n’est pas passée auprès de tout le monde. Qui attend plus d’explications !
A Yoff, ce sont les quartiers de NordFoire, Diamalaye et Apecsy qui souffrent le plus du manque d’eau. Un véritable casse-tête qui a conduit ces populations à faire feu de tout bois pour être approvisionnées correctement.
Un groupe de filles, massées dans une allée de la route qui jouxte le centre aéré de la Bceao de Yoff, échangent sur la pénurie d’eau qui frappe Dakar. L’objectif est de rallier daredare Yoff-village, où la pénurie aurait épargné quelques endroits. Habitant toutes à Apecsy, elles, en ce dimanche 27 mars 2022, attendent des taxis. Avec deux bouteilles vides, Fatima, sous un soleil de plomb, essuie un visage dégoulinant et explique le calvaire qu’elles vivent dans leur quartier : «La pénurie d’eau s’est installée depuis samedi, à l’aube. Ici, à Apecsy, il est impossible de voir une goutte d’eau venant des robinets. Nous ne pouvons pas faire la vaisselle et pour laver nos habits, n’en parlons même pas. Pour boire, on achète de l’eau à la boutique. On nous indique qu’à Tonghor, il y a de l’eau et on attend des taxis pour aller nous approvisionner là-bas.» Une situation que l’on retrouve à quelques encablures, c’est-à-dire à Diamalaye. Dans ce quartier, l’objet le plus en vue demeure la bouteille. Aux alentours du Cimetière musulman de Yoff, la pompe est prise d’assaut par des personnes de tout sexe. Un bonhomme visiblement lassé d’attendre, exprime son amertume et tire sur les autorités. «Macky Sall et son régime sont des incompétents. Je me demande ce qu’ils font. Actuellement, ils sont obnubilés par des remaniements alors que nous qui les avons élus, on manque cruellement d’eau qui, avec l’électricité, sont des besoins primaires», fulmine-til. A Nord-Foire, des camions citernes font le tour du quartier pour soulager les populations étreintes par ces corvées. A l’image de ces trois filles éconduites par le vigile du terrain municipal de la commune. Le gardien du stade justifie son acte : «Il n’y a pas d’eau ici. Depuis deux jours, ce sont les camions citernes qui nous alimentent. D’ailleurs, un des leurs vient de passer il y a de cela quelques minutes.» Et c’est toujours les mêmes scènes dans de nombreux quartiers dakarois.