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10 septembre 2025
JE NE SERAI JAMAIS EN SURSIS DANS CE SÉNÉGAL
Le mandataire national de la coalition Yewwi askan wi et leader du parti Républicain pour le Progrès/Diisóo ak Askan Wi, Déthié Fall a fait hier, mercredi 29 juin sa première apparition publique lors d'un point de presse
Le mandataire national de la coalition Yewwi askan wi et leader du parti Républicain pour le Progrès/Diisóo ak Askan Wi, Déthié Fall a fait hier, mercredi 29 juin sa première apparition publique lors de point de presse de la conférence des leaders de cette coalition d’opposition. Seul condamné à 6 mois de prison avec sursis et une amende de 100 000 FCFA parmi les 84 personnes traduites devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour participation à une manifestation interdite de la coalition Yewwi askan wi le 17 juin dernier, Déthié Fall a réaffirmé sa détermination à poursuivre le combat politique contre le régime du président Sall. « Macky Sall m’a arrêté avec Ahmed Aïdara, Mame Diarra Fam et beaucoup d’autres membres de la coalition et sympathisants. Macky Sall ne connaît pas la prison, c’est pourquoi il emprisonne les opposants. En tentant de nous museler ou de nous briser, Macky Sall et son régime ont involontairement renforcé notre détermination, nos convictions, et notre engagement auprès de la population », a fait savoir l’ancien numéro 2 du parti Rewmi d’Idrissa Seck qui précise par ailleurs qu’il ne sera jamais en sursis dans ce pays. « Six (6) mois, deux (2), ou sept (7) ans de condamnation, une chose est claire, je ne serai jamais en sursis dans ce Sénégal. Aucune pression ne peut freiner ma démarche et ma détermination. Je suis encore prêt à retourner en prison s’il le faut. »
SONKO DÉCRÈTE LA DEUXIÈME JOURNÉE DU CONCERT DES CASSEROLES
Les leaders de la coalition Yewwi askan wi vont remettre ça aujourd’hui. Près d’une semaine après le premier concert de casseroles et de klaxons qu’ils avaient appelé pour le mercredi 22 juin
Les leaders de la coalition Yewwi askan wi vont remettre ça aujourd’hui. Près d’une semaine après le premier concert de casseroles et de klaxons qu’ils avaient appelé pour le mercredi 22 juin dernier et qui avait été largement suivi dans plusieurs villes du pays, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, et ses camarades de la conférence des leaders de Yewwi askan wi ont lancé hier, un appel à un nouveau concert de casseroles et de klaxons de 30 minutes pour ce jeudi 30 juin à partir de 20h.
Prenant la parole hier, lors du point de presse des leaders de Yaw, Ousmane Sonko soulignant qu’ils avaient prévu de le faire le vendredi, a ainsi invité « tout le monde à participer » à ce nouveau concert de casseroles et de klaxons pour démontrer à Macky Sall que le peuple est plus que jamais déterminé à lui faire face s’il ne recule pas dans sa volonté de briguer un troisième mandat.
Par ailleurs, le leader de Pastef invite la population à se mobiliser pour sanctionner Macky Sall et son régime le 31 juillet prochain en votant massivement pour la liste Yewwi askan wi. « Il faudra montrer votre désaccord avec le régime actuel, même si vous ne connaissez pas les personnes sur la liste nationale de l’opposition. Il faut que ce soit une défaite spectaculaire qui mettra fin en même temps au débat sur troisième mandat », a lancé la tête de liste nationale de Yewwi askan wi invalidée par la Direction générale des élections.
LA DATE DE LA TABASKI CONNUE
«La fête sera célébrée le dimanche 10 Juillet 2022 sur l’ensemble du territoire national », selon la Commission nationale de concertation sur le Croissant Lunaire (CONACOC)
La date de la tenue de la fête de Tabaski est connue au Sénégal. La Commission nationale de concertation sur le Croissant Lunaire (CONACOC) informe que : «La fête de la Tabaski sera célébrée le dimanche 10 Juillet 2022 sur l’ensemble du territoire national ». En effet, ladite commission qui s’est réunie le mercredi 29 Juin 2022 à la RTS pour scruter le croissant lunaire, indique que le croissant lunaire n’a été aperçu dans aucune localité.
«Après avoir recueilli toutes les informations venant de nos représentants qui sont dans les différentes localités du pays, notamment dans les foyers religieux et après de larges concertations en notre sein, la commission a déclaré : Que le croissant lunaire n’a pas été aperçu dans aucune localité du pays. Par conséquent le vendredi 01 Juillet 2022 sera le premier jour du mois lunaire Tabaski (Dhul Hididia) », a assuré le coordonnateur Général, Imam El Hadji Oumar Diène.
À noter qu’au Mali, pays voisin au Sénégal, la fête de l’Aïd El Kebir ou Tabaski sera célébrée le samedi 09 juillet 2022, sur toute l’étendue du territoire national, informe un communiqué du ministère des Affaires Religieuses, du Culte et des Coutumes.
L'opposition a renoncé mercredi à ses manifestations contre le pouvoir, interdites par les autorités, et annoncé qu'elle participerait finalement aux élections du 31 juillet, dans un souci d'apaisement après les heurts mortels de la mi-juin
Le principal opposant Ousmane Sonko a annoncé l'annulation des regroupements à Dakar et dans plusieurs villes du pays après "des appels du peuple qui a exprimé ses inquiétudes par rapport à la fête (musulmane) de la Tabaski" le 10 juillet et à "la période des examens scolaires", lors d'un point presse dans la capitale.
"Il faut qu’on s’oriente résolument vers la préparation des élections législatives du 31 juillet.(La coalition de l’opposition) Yewwi Askan Wi ira à ces élections", a affirmé M. Sonko."Nous avons notre liste de suppléants et sommes représentés dans les 54 départements" du pays, a-t-il ajouté.
La tension a grandi au Sénégal après l'invalidation par le Conseil constitutionnel de la liste des titulaires sur la liste nationale de cette coalition d'opposition.
Cette invalidation a éliminé de la course des figures de l'opposition, comme Ousmane Sonko, qui ont dénoncé un stratagème de la présidence pour écarter ses adversaires.
"Si Macky Sall les perd (les législatives), il ne parlera plus de 3e mandat", a affirmé M. Sonko. L'opposition prête au président l'intention de se représenter en 2024.M. Sall entretient le flou sur le sujet.
M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et candidat déclaré à celle de 2024, et d'autres leaders avaient menacé d'empêcher la tenue des élections législatives si sa liste de titulaires ne pouvait pas participer.Il avait aussi appelé à des manifestations.
La dernière en date, le 17 juin, interdite par les autorités, avait provoqué des heurts.Trois personnes étaient mortes et plus de 200 personnes avaient été interpellées, dont deux députés.L'un a été condamné lundi à six mois de prison avec sursis, l'autre a été relaxé.
- Manifestations interdites -
Les manifestation de mercredi prévues à Dakar et dans plusieurs villes ont elles aussi été interdites par les autorités malgré les appels d'organisation de la société civile pour "mettre fin aux graves atteintes au droit de réunion pacifique".
Pour justifier cette décision, un arrêté du préfet de Dakar a invoqué "des menaces réelles à l'ordre public", "des risques réels d'infiltration par des individus mal intentionnés", "des menaces graves d'atteintes aux édifices publics" et "des risques réels d'entrave à la libre circulation des personnes et des biens".
Il a parlé aussi de violation du code électoral et de son article L.61, qui proscrit toute propagande "déguisée" dans les 30 jours précédant l'ouverture de la campagne électorale.
Celle-ci doit s'ouvrir le 10 juillet en vue des législatives du 31 juillet, qui visent à renouveler les 165 députés de l'Assemblée nationale, largement dominée par la coalition présidentielle.
"La décision de sursoir aux manifestations n'est pas due aux interdictions des préfets", a déclaré M. Sonko qui avait annoncé leur tenue quel que soit l'avis des autorités.
M. Sonko a aussi appelé à un "nouveau concert de casseroles jeudi à partir de 20H00 (GMT et locales) pendant 30 minutes", comme le 22 juin. Ce jour-là, des Sénégalais de tous les âges étaient sortis dans la rue ou sur leur balcon pour taper sur leurs ustensiles de cuisine.
La mise en cause de M. Sonko par la justice dans une affaire de viols présumés avait contribué en mars 2021 à plusieurs jours d'émeutes qui avaient fait au moins une douzaine de morts.
LE SÉNÉGAL DOIT DÉPASSER LES COALITIONS ÉLECTORALES POUR LES COALITIONS POLITIQUES
L’historienne Penda Mbow exhorte les acteurs politiques à amorcer la discussion pour faire avancer la démocratie sénégalaise. Elle déplore la baisse du niveau de l’enseignement supérieur qui a impacté le débat politique - ENTRETIEN
Figure de proue de la société civile, l’historienne Penda Mbow exhorte les acteurs politiques à amorcer la discussion pour faire avancer la démocratie sénégalaise. Elle déplore la baisse du niveau de l’enseignement supérieur qui a impacté le débat politique.
Ancienne ministre, vous êtes aussi une figure très remarquée de la société civile. Mais présentement, vous êtes moins présente dans l’espace médiatique. Qu’est-ce qui l’explique ?
Je suis dans l’espace public sénégalais depuis 1978, année où j’étais encore étudiante. Il ne passe pas une seule année où je ne me suis pas impliquée dans des activités qui ont eu un impact réel sur l’évolution de la démocratie, sur notre société. Et cela n’a jamais cessé. Quand il y a eu l’alternance, en 2000, j’y ai contribué à ma manière avec beaucoup d’autres forces politiques, des intellectuelles, des membres de la société civile. Lors des Assises nationales, j’ai milité aux côtés de « Benno Siggil Sénégal ». J’ai été même proposée par « Benno Alternative » pour devenir candidate à la présidentielle en 2012. J’ai décliné cette offre, car convaincue que je ne gagnerai pas les élections. Je connais mon pays, ma société. Je suis très réaliste. J’ai préféré travailler avec les forces du changement pour qu’on ait une alternance en 2012. J’ai été nommée aussi représentante au niveau du Secrétariat général de la Francophonie par le Président de la République, Macky Sall. Je crois que j’ai beaucoup travaillé dans cette Francophonie, mais j’ai replongé dans mes activités intellectuelles…
Quel regard portez-vous sur la situation politique qui prévaut actuellement dans notre pays ?
J’avoue que je suis assez déçue par la tournure des évènements. J’ai toujours souhaité, en tant que grande idéaliste, une transformation en mieux de mon pays. Entre 2000 et aujourd’hui, des mutations très importantes se sont opérées. Nous avons eu deux alternances que tout le monde nous envie. Mais, nous avons l’impression que les partis ont tendance à se vider de leur substance. Ils sont de moins en moins idéologiques. La plupart de ceux qui aspirent à accéder au pouvoir n’ont d’autres objectifs que de le conquérir sans grande vision politique.
La politique est présentée par certains comme une voie appropriée pour connaître une ascension sociale. Quel est votre point de vue ?
Cette dimension des intérêts et avantages personnels est à prendre en compte, car nous avons tendance à penser qu’accéder au pouvoir permet de s’enrichir facilement. Or naturellement, le moyen qui aurait dû aider à s’enrichir, c’est le monde des affaires. Du coup, la politique, aujourd’hui, ne se fonde plus sur un idéal, mais sur le rapport qu’on a avec le matériel. À partir de ce moment, les partis de Gauche s’effritent ;ils commencent à disparaitre. Il y a eu une excellente tentative de remettre la pensée politique au cœur de l’action avec les Assises nationales. Les conclusions n’ont pas été appliquées, mais les Assises ont constitué un formidable moment de réflexion, un moment crucial pour repenser le projet politique sénégalais. Je suis un peu déçue de la politique, vu qu’on a tendance à tout ramener à l’activité électorale.Nous n’avons plus ces grands débats dans les syndicats collés aux partis de Gauche. Je prends l’exemple de ceux de l’éducation ou de l’enseignement supérieur. Sur la base de leur vision, ils connaissaient une certaine confrontation dans l’espace universitaire. Aujourd’hui, nous ne sentons plus cette approche critique de notre société ou cette force de propositions. Des syndicats sont restés des caisses de résonnance des revendications matérielles. C’est vrai que c’est extrêmement difficile, même si, ces dernières années, le Chef de l’État a contribué à une amélioration des conditions de travail. Mais, les grandes joutes sur le plan idéologique ne sont plus de mise. Il n’y a pas assez de Professeurs pour encadrer les étudiants.
Cela a-t-il un impact sur les débats idéologiques ?
L’espace universitaire a toujours été un espace politique. Tous les partis étaient implantés au niveau de cet espace. Cependant, il y avait des débats utiles, sains, enrichissants et intellectuels. Le Professeur Aly Bâ disait que ce qui appauvrit la pensée politique au Sénégal, c’est la baisse du niveau de l’enseignement supérieur. On ne lit plus les grands classiques. Un étudiant doit avoir connaissance d’un certain nombre de bibliothèques. Je suis persuadée qu’en dehors des cours de philosophie, les étudiants en Terminale ne lisent plus les grands auteurs ; ce qui contribue à affaiblir la baisse de la pensée politique. À partir du moment où on note une baisse de l’enseignement supérieur, cela conduit à une baisse du niveau des étudiants. C’est normal que cela se reflète sur l’idéologie. Ce qui est vraiment dommage.
Le manque de dynamisme des Écoles des partis est aussi pointé du doigt...
Les partis politiques n’ont plus le temps de développer eux-mêmes des modules de formation. Si nous prenons l’exemple du système de santé, qu’est-ce que nos leaders politiques proposent pour l’améliorer ? Il n’y a pas d’offre programmatique. On critique l’État, mais j’aimerais aussi savoir ce qu’un parti d’opposition prévoit. Un parti qui aspire à accéder au pouvoir doit commencer par proposer des alternatives. Déjà dans la constitution du parti, bien identifier les profils de sorte que si le parti gagne, voilà telle personne pour être Ministre de la Santé, de l’Éducation ou autre. C’est déjà à l’intérieur des structures qu’on réfléchit sur une politique alternative. Cela aidera à une bonne utilisation des forces politiques.
On assiste à un climat de tensions politiques à quelques jours des élections législatives. Votre lecture ?
En dehors du système présidentialiste qui mérite d’être nécessairement réformé, les forces politiques se sont tellement affaiblies en raison de la constitution de gouvernement de majorité élargie et l’émergence des grandes coalitions électorales. Les cadres qui contribuaient à l’encadrement de la société ont du mal à faire face à la crise profonde. Parmi ces structures figurent les « dahiras » ou néo confréries qui ont joué un rôle déterminant sur ce plan. Nous avons également un nouveau leadership, une nouvelle opposition incarnée par des jeunes. Elle fait face à un pouvoir qui compte aussi des leaders jeunes. Ces leaders qui se cristallisent sur la conservation et la conquête du pouvoir ne prennent pas en charge tout ce monde qui flotte et qui vit dans notre société. La manifestation organisée récemment par « Yewwi Askan Wi » (Yaw) est très révélatrice. Les jeunes qui y ont assisté ne parlaient pas nécessairement de la question des législatives. Ils abordaient d’autres préoccupations. Cela veut dire que ce qui se passe actuellement dans notre société n’est pas nécessairement encadrée par l’offre politique. Elle ne répond pas aux attentes de la masse mouvante entre les différentes forces politiques. Si Abdou Diouf est resté aussi longtemps au pouvoir, c’est parce que Me Abdoulaye Wade était le catalyseur de tous les mécontentements ; il était comme un mur de lamentations. Ce qui manque, c’est un mécanisme pour transformer en offre politique ce mécontentement à l’intérieur de la société sénégalaise. Cela nécessite un renouvellement à différents niveaux.
Que répondez à ceux qui pensent que la confrontation entre le pouvoir et l’opposition constitue une menace pour la stabilité du pays ?
Dans toutes les démocraties du monde, il y a toujours eu une confrontation entre pouvoir et opposition. Mais, elle est basée sur des visions politiques claires et une manière de gouverner. Pour que cela puisse avoir lieu, il faut des institutions fortes, c’est-à-dire une Assemblée nationale forte, en mesure de régler les problèmes en amont et en avant, des groupes parlementaires solides, une confrontation d’idées de haut niveau au Parlement, un pouvoir judiciaire fort et un équilibre entre les différents pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire. L’autre point, c’est la cristallisation entre pouvoir et opposition autour de la question électorale qui finira par lasser. Il faut, dans une démocratie, qu’il y ait un débat, un consensus entre pouvoir et opposition sur des questions d’intérêt national. Lors de l’apparition de la Covid-19, le Président de la République avait regroupé tous les leaders politiques autour de l’essentiel. Cela avait beaucoup rassuré le Sénégalais lambda et offert un moment de répit au pouvoir pour régler les vrais problèmes. Je suggère au Président de la République de prendre des initiatives par rapport à ce qu’on est en train de vivre et qu’on aille vers des discussions pouvoir-opposition pour désamorcer la tension et bien gérer la question des élections législatives. Je l’invite à décrypter le message des populations et apporter des réponses fortes. Qu’il prenne des mesures fortes allant dans le sens de secouer le baobab et de mettre tout le monde devant ses responsabilités.
Pour certains, s’il y a eu ce regain de violence préélectorale, c’est à cause du parrainage et de la parité qui sont problématiques. Quel est votre avis ?
Il y a un cocktail qui ne peut pas perdurer. D’abord, les grandes coalitions se positionnent de plus en plus. Or certains leaders ne veulent être sur les listes nationales que pour être élus, alors qu’un vrai un leader doit être enraciné dans son terroir. Des coalitions sont composées de plus de leaders que de militants à la base. Et c’est problématique. Il s’y ajoute aussi que les partis politiques qui composent ces coalitions n’ont pas encore la maturation nécessaire. Les coalitions ne sont pas toujours favorables aux femmes. Il faut le reconnaître, le temps des femmes n’est pas celui des politiques ; ce qui fait que quand on analyse la parité, on se demande ce que les femmes parlementaires ont apporté concrètement. Je fais d’ailleurs partie de celles qui disaient que ce n’était pas le moment approprié pour promouvoir la parité, simplement parce qu’on avait plus besoin, à un moment, d’une consolidation de nos institutions et, à un autre moment, d’une participation inclusive. Est-ce que les deux peuvent se rencontrer et aller ensemble à un moment précis ? On ne peut pas tout faire en même temps. Qu’est-ce qui est primordial : la transformation de nos structures sociales, les changements ou l’accès aux instances décisionnelles sans aucun impact sur le cours des choses ?
Il y a de grandes coalitions qui se positionnent de plus en plus certes, mais l’heure n’est-elle pas actuellement aux grandes coalitions un peu partout dans le monde ?
On se rappelle que des partis de Gauche se sont retrouvés avec Me Abdoulaye Wade et après avoir comptabilisé plusieurs décennies de combat, l’alternance a connu du succès. Aux États-Unis, il n’existe que deux partis qui créent des alternances : les républicains et les démocrates. Cela permet de faire émerger un vrai leadership avec des compétences et de favoriser la mise en place de cadres en mesure d’encadrer la société parce que c’est une dimension très importante de la politique. Le Sénégal doit dépasser les coalitions électorales et opter pour les coalitions politiques avec des partis bien structurés.
La société civile, à votre avis, joue-t-elle bien sa partition ?
Je pense qu’elle est dans son rôle, même si c’est normal qu’à un moment donné elle s’affaiblisse un peu. Mais, chacun essaie de faire ce qu’il doit faire. Ce n’est pas la même chose comme avant 2000 ; elle était partout. Seulement, sa force diminue, car il faut trouver les financements ; ce qui n’est pas évident. Mais, la société civile a joué un rôle de premier plan dans la stabilisation de ce pays ; nous devons continuer ce travail.
PAR RACINE ASSANE DEMBA
DIALAW PROJECT, LE DÉVELOPPEMENT EN QUESTIONS
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette pièce à l'affiche au théâtre Monfort à Paris, du 21 au 25 juin dernier et mise en scène par Mikaël Serre, avec des textes de Hamidou Anne et Ian de Toffoli, offre plusieurs entrées
Dialaw Project était à l'affiche, au théâtre Monfort à Paris, du 21 au 25 juin.
Cette pièce mise en scène par Mikaël Serre, avec des textes de Hamidou Anne et Ian de Toffoli, offre plusieurs entrées.
Si on devait lui trouver un thème central, ce serait certainement, comme l'écrivent les auteurs : "la construction du port de Ndayane, projet de port titanesque vendu par les Emirats au gouvernement sénégalais, s'étendant de Dakar à Toubab Dialaw. Cette ancienne terre de la tragédie de l'esclavage, outragée par la colonialité, voit arriver une nouvelle menace qui porte cette fois le titre d'émergence, mot-valise d'un afro-capitalisme triomphant. Traces, mémoires, histoire, écologie, esthétique, poétique du vivant, Dialaw Project questionne le terme "développement" et le confronte aux récits des personnes vulnérabilisées par les choix politiques de quelques élites".
Au début de la représentation, la voix d'une Germaine Acogny, autant absente de la scène que présente dans la pièce, dit la nostalgie de cette terre de Toubab Dialaw, hier lieu de tous les espoirs et au début de l'aventure "École des sables", devenue un enjeu de pouvoir, une aire prise d'assaut par des marchands de rêves qui s'affranchissent d'un réel peuplé de corps en sursis et d'avenirs incertains.
Abdou, jeune technocrate à l'arrogance assumée, présente le Plan Sénégal Émergent à travers powerpoint et novlangue d'une idéologie dans laquelle n'ont d'importance que les termes infrastructures, croissance, startups etc.
Jean Claude, son acolyte, le reprend, lui donne les clés pour mieux vendre du rêve.
Tous les deux aiguisent un discours et exécutent un projet développementalistes, éléments moteurs d'un dogme hégémonique.
Deux jeunes de Toubab Dialaw apparaissent à l'écran. Ils racontent l'origine de cette contrée et étalent leurs divergences : l'un pense que le port apportera des choses positives telles que des emplois et des opportunités d'affaires alors que l'autre ne lui trouve que des inconvénients comme
la destruction du mode de vie des pêcheurs ou encore l'anéantissement de l'économie locale et des circuits courts qui la composent.
Puis, entre Germaine Acogny et Abdou, un dialogue s'installe : le développementalisme face à l'idée de protection des bassins de vie; l'enracinement sans enfermement face à l'ouverture tous azimuts, le souverainisme face à l'abolition des frontières, la quête d'authenticité face au culte de la mondialisation.
S'ensuit le monologue d'Elimane qui débute par son face à face avec un douanier à l'aéroport de Dakar voulant lui faire quitter le pays alors que je ne suis pas encore arrivé. Lui qui est sur les traces d'un père absent dont il apprend la mort là où il pensait l'avoir enfin trouvé, est confronté aux désillusions parfois inhérentes au voyage et aux ambiguïtés de l'aventure de l'accueil dans l'ailleurs désiré qui se révèle décevant.
Il est mis en face de sa propre fragilité et des contradictions vécues par les êtres qui, nulle part, ne sont chez eux : trop africains, trop noirs dans l'Occident de leur naissance et trop occidentaux, trop étrange(r)s dans l'Afrique de leurs racines.
Venu se recueillir sur la tombe de son père, Elimane partage la compagnie silencieuse des morts avec la dame blanche en pèlerinage dans la terre recouvrant un être qui lui est très cher. Jean Claude, bientôt assailli de doutes, et Abdou, son aveuglement insolent en bandoulière, les tirent de leur méditation. Ils apprennent de la bouche des agents du progrès que le cimetière est appelé à disparaître et qu'une tour va être érigée dessus.
Un dialogue ubuesque s'engage alors en plusieurs actes sur la foi, la croyance en Dieu et la déification du libéralisme, les interrogations existentielles sur le bien et le mal, la liberté face à l'oppression, la fin du monde contre la fin du mois, les limites du concept de développement, l'érection d'infrastructures contre la destruction des modes de vie, l'héritage de la colonisation avec notamment l'évocation du sabre d'El Hadj Oumar Tall comme métaphore d'une histoire empreinte de complexité, les conflits Afrique - Occident, blanc - noir, le visible et le caché, le procès de l'homme, l'absence/présence de la femme, l'écologie comme seule lueur à l'horizon... En effet, à défaut de résister au rouleau compresseur libéral et à la construction du port, il est question de "planter des arbres". Il s'agit de faire sa part, de mobiliser une armée de petites mains contre des esprits parfois brillants mais toujours atteints d'une folie des grandeurs destructrices.
Dialaw Project met ainsi en scène des visions du monde en conflit.
C'est aussi une histoire de quêtes d'identité; une histoire d'assignation de certains corps dans une géographie pendant que d'autres ont le loisir de se déplacer, de se mouvoir dans ces ailleurs dont les premiers rêvent.
Elimane transpose son mal être personnel dans un discours politique xénophobe.
Pendant que sur la plage de Dialaw on rêve de Paris.
L'adepte de la religion libérale, vaincu par ses doutes, pris d'un intérêt soudain pour le voyage, la vie, les racines, l'ailleurs, s'en prend à son ex complice et lui enjoint violemment de se taire, de taire ses envolées au service du capitalisme triomphant assaisonnées, de temps en temps, de petits éclairs de lucidité.
Voix de Germaine Acogny, bruit de bulldozers, monstres annonciateurs de malheurs, de destructions sous couvert de promesses d'avenir brillant.
Retour à l'interrogation sur le voyage concluant une réflexion plus large sur les visions du monde et la place de l'humain. Rideau.
L'AFRIQUE PEAUFINE SON AGENDA POUR LA COP27
Le continent africain, pressé d’opérer la transition énergétique, veut disposer à sa guise de ses combustibles fossiles pourtant de moins en moins admis par les États du Nord et principaux bailleurs des fonds de la préservation du climat
S’engager pour le climat sans compromettre son développement. L’équilibre est précaire. C’est pourtant celui que l’Afrique entend défendre à la COP27, la prochaine édition du grand raout onusien sur le climat, prévue en novembre à la station balnéaire de Charm el-Cheikh, en Égypte. Pour porter efficacement ce plaidoyer, le continent s’est trouvé un allié de poids, en l’occurrence la Fondation Mo Ibrahim.
L’organisation caritative du milliardaire éponyme d'origine soudanaise a ainsi plaidé lors de son traditionnel Forum de la gouvernance réunissant du 25 au 27 mai dernier, à Londres, diverses personnalités, dont le président du Sénégal et de l’Union africaine Macky Sall, le patron de la Banque mondiale David Malpass, la directrice du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva, entre autres, pour une prise en compte des spécificités africaines dans les politiques internationales de sauvegarde de l’environnement.
Divergence d’approche
Cet appel est d’autant plus pressant qu’il y a, malgré l’urgence de la question, une divergence entre le continent africain et le reste de la planète, notamment l’Occident et les États-Unis, sur l’approche à privilégier face à la problématique climatique.
La communauté internationale a, en effet, convenu, à quelques exceptions près, lors de la COP26 de novembre 2021 à Glasgow, d’en finir avec les combustibles fossiles en nouant les cordons de la bourse. Elle devrait par conséquent cesser dès fin 2022 tout financement public desdites sources d’énergie comprenant le pétrole, le gaz et le charbon, responsables d’au moins 70% des émissions de gaz à effet de serre.
Mais les combustibles fossiles représentent encore, pour 600 millions d’Africains au moins, le principal chemin d’accès à l’autonomie énergétique – un des indicateurs du développement – à défaut des énergies propres dont le coût reste prohibitif, même pour les pays riches.
Fort lobbying
Le recours aux fossiles est donc primordial pour la souveraineté de l’Afrique, comme l’ont martelé à de nombreuses reprises ces derniers mois plusieurs dirigeants. Cela est aujourd’hui d’autant plus urgent pour le continent que les sanctions contre la Russie ont créé les conditions d’une pénurie mondiale de gaz. Malgré ce contexte, l’Afrique a un atout potentiel puisque 18 pays sur le continent sont d’importants producteurs.
Ce sera un des points clés à défendre à la COP27 par l’Afrique dans le cadre de la transition énergétique. Elle peut compter, pour son lobbying, sur la Fondation Mo Ibrahim dont le dernier rapport "Forum Facts & Figures 2022" lève le voile sur les conséquences désastreuses d’une sortie trop rapide des fossiles par le continent africain.
Reste à convaincre les bailleurs de fonds de la nécessité de ne pas hypothéquer la survie d’une région responsable d’à peine 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
POUR DE NOMBREUSES AMÉRICAINES, LE DROIT À L'AVORTEMENT S'INVITE AU TRAVAIL
La récente décision de la Cour Suprême des Etats-Unis sur l'avortement a mis les entreprises face au défi de se solidariser avec les employés sans irriter l’autorité locale, notamment dans les États où l'IVG n'est plus permise
La récente décision de la Cour Suprême des Etats-Unis sur l'avortement a mis les entreprises face au défi de se solidariser avec les employés sans irriter l’autorité locale, notamment dans les États où l'interruption volontaire d'une grossesse n'est plus permise.
Le sujet de l’avortement est si polarisant aux États-Unis qu’il est difficile pour les entreprises d’y échapper. D’autant plus avec l’onde de choc provoqué par la Cour suprême, vendredi 24 juin 2022, à travers le démantèlement du droit constitutionnel garantissant cette pratique depuis sa décision dans l'affaire "Roe vs Wade", tranchée en 1973.
Face à cette décision qui laisse désormais aux seuls États le soin de légiférer sur la question, plusieurs groupes du secteur privé mettent en branle leurs propres politiques consacrées à la santé reproductive. Déjà depuis l’annonce début mai de l’imminence d’un nouvel arrêt de la haute cour contre le droit à l’avortement, de nombreuses entreprises, parmi les plus illustres du pays, se sont mises en alerte, multipliant les initiatives en faveur de leur personnel féminin.
Crainte du contrecoup
Amazon, Disney, JPMorgan, Netflix, Reddit, Microsoft, Airbnb ou encore PayPal ont tour à tour réaffirmé leur promesse de prise en charge des frais de déplacement des employées contraintes à voyager, notamment vers des États permissifs, pour recourir à l’interruption de grossesse. Avec une allocation susceptible d’atteindre 7 500 dollars parfois, comme c’est le cas à Zillow, plateforme d’annonces immobilières basée à Seattle, capitale de l’Etat de Washington, sur la côte ouest des Etats-Unis.
D’autres sociétés, à l’instar du géant des moteurs de recherche Google et de l’éditeur de logiciels Salesforce, toutes deux basées en Californie, vont plus loin: elles offrent la possibilité d’une mutation à celles désireuses d’échapper à la restriction dans leur État.
Les entreprises tentent ainsi d’éviter les contrecoups de la nouvelle décision de la Cour suprême qui aura inévitablement d’énormes conséquences sur les femmes en entreprises.
Approche risquée
Une étude du centre de recherche Pew Research datant de 2019 révèle que 50% des femmes aux États-Unis – contre 39% chez les hommes – voient la vie parentale comme un obstacle à leur carrière. À cela s’ajoute le risque d’un exode des travailleuses vers les États garantissant le droit à l’IVG.
Certaines entreprises évitent toutefois de trop en faire à travers leurs mesures à l’endroit du personnel, notamment dans les régions conservatrices. Prendre position contre l’autorité locale peut s’avérer contreproductif pour les affaires. Disney l’a récemment appris à ses dépens. Le groupe a dû dire adieu à de nombreux avantages fiscaux en Floride après que le PDG de l'entreprise Bob Chapek ait pris position contre une loi jugée homophobe promulguée par le gouverneur républicain Ron DeSantis.
YAW SURSEOIT À SA MANIFESTATION
La coalition d'opposition a décidé de reporter sa marche du jour prévue à la Place de la nation en raison dit-elle, du climat social précaire actuellement au pays. "Le peuple nous a suppliés", a notamment lancé Ousmane Sonko, lors d'un point de presse
La coalition d'opposition a décidé de reporter sa marche du jour prévue à la Place de la nation en raison dit-elle, du climat social précaire actuellement au pays. "Le peuple nous a suppliés", a notamment lancé Ousmane Sonko, lors d'un point de presse. Le leader de Pastef affirme par ailleurs se tourner désormais vers les législatives.