MALI-CEDEAO, UNE VICTOIRE COÛTEUSE POUR LES DEUX PARTIES
La Cédéao peut se féliciter d’avoir obtenu les engagements exigés pour un retour à l’ordre constitutionnel et la mise en place d’un comité de suivi qui des engagements. Mais l’organisation sous-régionale a aussi dû plier sur la durée de la transition

La Cédéao a décidé dimanche 3 juillet de lever une partie des sanctions imposées au Mali depuis le 9 janvier dernier. La fin d’un bras de fer qui aura duré six mois.
Six mois après les avoir imposées, la Cédéao a finalement levé les sanctions économies et financières contre le Mali. Les sanctions individuelles ciblant les responsables de la junte sont en revanche maintenues, tout comme la suspension du pays des instances de l'organisation régionale.
Mais la confiance est retrouvée. Le Mali et la Cédéao ne sont plus en négociations, mais en collaboration pour une fin de transition apaisée. Des deux côtés, on peut parler de victoire. Une victoire qui aura toutefois fait des dégâts.
Les autorités maliennes de transition ont imposé leur rythme et leur programme, notamment en termes de réformes institutionnelles présentées comme fondatrices ou refondatrices (nouvelle loi électorale, nouvelle Constitution à venir) et obtenu une durée de la transition supérieure aux exigences initiales de la Cédéao. Durée proclamée unilatéralement par décret présidentiel, un coup d’éclat qui a flatté l’orgueil national et renforcé le sentiment de souveraineté devenu la maxime des autorités.