La présidente du Rassemblement National Marine Le Pen et le Président sortant Emmanuel Macron vont s'affronter au deuxième tour de la Présidentielle française. Pour le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, une victoire de Mme Le Pen est plus que jamais envisageable.
Comme en2017, le Président Emmanuel Macron et le leader du Rassemblement National vont s'affronter au deuxième tour de la présidentielle en France. Connue pour son aversion contre les émigrés africains et ses positions controversées sur le racisme, Marine Le Pen a des chances de sortir victorieuse du deuxième tour de la Présidentielle, de l’avis du philosophe Souleymane Bachir Diagne. «On s’attend à une abstention record qui pourrait atteindre les chiffres records qui avaient déjà été observés à de précédentes élections. Et dans ces cas-là, on sait que l’extrême droite demeure motivée et concentrée. Et les électeurs de l’extrême droite, en général, ne s’abstiennent pas. C’est ce qui rend le scrutin serré et beaucoup plus indécis que ce qu’on avait pensé il y a quelques semaines», a indiqué le philosophe et enseignant à l'université de Columbia.
Pour le Pr Souleymane Bachir Diagne, la France se trouve dans une situation inédite où elle ne sait pas si une candidate de l'extrême droite ne va pas remporter l’élection présidentielle. «Effectivement, une victoire de Marine Le Pen est possible», soutient-il avant de signaler qu'elle serait liée à la candidature du journaliste Eric Zemmour qui est plus extrême. «C'est une situation inédite avec un réel danger de voir une candidate de l'extrême droite accéder à la Présidence française. La probabilité n'est pas si faible que cela», alerte-t-il sur la radio RSI avant de faire part de tout son pessimisme. «On a vu toute la polémique que le candidat Eric Zemmour avait créée en accusant les Sénégalais de certaines malversations. L'extrême droite, c'est l'extrême droite. Cela veut dire que le racisme fait partie de son ADN, de même que l'antisémitisme», se désole-t-il.
L'EXTRÊME DROITE, C'EST PLUS DE 30% DE VOTE DES FRANÇAIS
Force est de constater, par ailleurs, que Marine Le Pen qui a 23% et Eric Zemmour 7% révèlent une percée inquiétante de l'extrême droite avec plus de 30% du vote des Français. Le candidat des Africains et des musulmans Jean Luc Mélenchon est arrivé troisième avec un peu plus de 20%. Une déception pour ce dernier qui, à 70 ans, était probablement à sa dernière tentative.
par François Soudan
FACE AU CAUCHEMAR LE PEN, LES ÉLECTEURS D'ORIGINE AFRICAINE DOIVENT VOTER MACRON
Compte tenu du danger que représente pour les 3 à 5 millions de Français d’origine africaine ou maghrébine la mise en œuvre du programme de Marine Le Pen, le vote en faveur d’Emmanuel Macron s’impose comme une évidence
Jeune Afrique |
François Soudan |
Publication 11/04/2022
Que pèse, en France, le corps électoral d’origine africaine ? Entre 5 % et 6 %, selon les démographes et, si l’on se fie aux résultats du sondage IFOP pour Jeune Afrique publié fin mars, la majorité des Français d’origine africaine se sont vraisemblablement exprimés le 10 avril en faveur de Jean-Luc Mélenchon, dont on sait qu’il n’a pas donné d’autre consigne à ses électeurs que de s’abstenir de voter pour Marine Le Pen au second tour.
Notre spécificité – bien qu’installé en France, JA n’est pas un média français mais panafricain et multiculturel – a presque toujours induit de notre part une obligation de réserve, même si ne pas être pour ne signifiait pas que nous nous interdisions d’être contre : contre Valéry Giscard d’Estaing en 1981, contre Le Pen père et fille en 2002 et 2017. Cette fois, les choses sont différentes. Face à la perspective, pour la première fois, réelle et sérieuse, de voir la candidate d’extrême droite l’emporter au soir du 24 avril 2022, face aux risques multiples que représente pour les 3 à 5 millions de Français d’origine africaine la possibilité de mise en œuvre d’un programme d’exclusion et de discrimination, le vote en faveur d’Emmanuel Macron s’impose comme une évidence – et cela quelles que soient les réserves, voire les réactions d’allergie, qu’inspirent la politique et la personnalité du président sortant.
Priorité et préférence nationales
Il y a dix ans, en 2012, à l’occasion d’un entretien réalisé pour La Revue à la demande de Béchir Ben Yahmed, j’avais longuement rencontré une Marine Le Pen en pleine cure de dédiabolisation. Je l’avais sentie extrêmement entraînée à recevoir des gens qui venaient voir la « blonde immonde » et repartaient en la jugeant tout à fait fréquentable. Très préparée, avec un discours lisse et consensuel, mais aussi des démons qui ne demandaient qu’à ressurgir même si les identifier et les repérer était un exercice beaucoup plus difficile qu’avec son père.
Rien ou presque n’a changé depuis, si ce n’est la probabilité d’une accession au pouvoir sur la base cette fois d’un programme précis que les Français d’origine africaine feraient bien de regarder en face tant il les concerne, directement et indirectement. Première mesure annoncée : un référendum sur l’immigration et l’identité dont découlera une politique de priorité et de préférence nationales à multiples tiroirs, tous anxiogènes.
Marine Le Pen veut réduire de 75 % le regroupement familial et les bénéficiaires du droit d’asile – lesquels devront avoir obtenu ce statut non pas à leur arrivée dans l’Hexagone mais auprès des consulats de France à l’étranger, ce qui est proprement surréaliste. Elle veut remettre en question le droit du sol pour les enfants nés en France de parents étrangers eux-mêmes nés en France, ainsi que la naturalisation par mariage. Même si elle y a ponctuellement et très discrètement renoncé, il est tout à fait possible que l’interdiction de la double nationalité non européenne, qu’elle qualifiait devant moi de « polygamie patriotique » revienne, une fois élue, sur le devant de la scène.
Après la défaite de son camp aux locales dans la capitale, le président ne s’avoue pas vaincu. Bien au contraire, il compte prendre sa revanche au soir du 31 juillet
Macky Sall compte récupérer la capitale sénégalaise des mains de l’opposition dès les prochaines élections législatives. Lors d’une rencontre samedi dernier, il a livré aux responsables de la mouvance présidentielle à Dakar la conduite à tenir pour obtenir la victoire au soir du 31 juillet
Après la défaite de son camp lors des dernières élections locales dans la capitale sénégalaise, le président Macky Sall ne s’avoue pas vaincu. Bien au contraire, il compte prendre sa revanche au soir du 31 juillet.
En perspective des prochaines élections législatives, le chef de l’État a convié samedi dernier les responsables de la mouvance présidentielle à la permanence de l’Alliance pour la République (Apr) pour leur tenir un langage de vérité. Sous des airs de campagne électorale, le président, comme dans un town hall meeting à l’américaine, a discuté avec ses ouailles pour leur indiquer la conduite à tenir afin de reconquérir Dakar.
Habillé aux couleurs de son parti, de façon sobre et relaxe, le patron de Benno Bokk Yaakaar (Bby) a expliqué à ses partisans qu’il a toujours gagné les élections à Dakar depuis le premier tour de 2012. Tel un général qui se rend sur le théâtre des opérations en vue de doper le moral de ses troupes, Macky Sall a dit aux responsables de la mouvance présidentielle à Dakar de ne pas être des défaitistes à cause des dernières joutes électorales. Il leur a ainsi demandé de ne pas baisser la garde parce qu’il a suffisamment travaillé pour Dakar et sait que la capitale sénégalaise lui est acquise. «Nous avons toujours gagné des élections à Dakar.
Déjà avec Macky2012, nous sommes arrivés premier au premier tour et nous avons gagné au deuxième tour avec Benno. Sur sept élections, nous avons remporté les cinq», a-t-il martelé. Autrement dit, sur les sept dernières élections, il en a gagné cinq et perdu deux dans la capitale sénégalaise. C’est pourquoi il pense qu’il est possible de gagner à Dakar et que si la coalition présidentielle a perdu les élections aux dernières Locales, c’est à cause des bravades personnelles et des petites querelles internes au niveau de son parti.
Pour battre leurs adversaires au soir du 31 juillet, Macky Sall demande aux responsables de la mouvance présidentielle d’être humbles, unis et proches des populations surtout qu’il leur a balisé le chemin avec des réalisation qui crèvent les yeux.
Pour lui, il est possible pour Bby de gagner dans la capitale sénégalaise grâce à son bilan : le Bus rapid transit (BRT), le Train express régional (TER) et les autres infrastructures. Le chef de l’État les a également invités à éviter les tintamarres, leur faisant savoir que s’entourer de beaucoup de gardes-du corps pour un homme politique n’est pas une stratégie payante. Et ceux qui l’ont fait lors des Locales l’ont payé cash. Macky Sall a dit à ses partisans qu’après les guerres de positionnement, on sait maintenant ce que chacun vaut.
Pour Dakar, il a décidé de renouveler sa confiance à Amadou Ba pour être le délégué général pour la collecte des parrains. Il plaide certes pour les alliés mais leur demande de montrer pourquoi ils doivent être intégrés. Il se trouve que beaucoup de responsables de partis alliés sont des poids plumes qui résonnent plus haut qu’il ne fassent d’efforts pour mobiliser leurs militants. Dire donc que le plan Sall pour reconquérir Dakar est en marche.
«LE STATUT DU CADRE DES FONCTIONNAIRES DE LA CULTURE N’A PAS EVOLUE DEPUIS 1980»
Horizon Thierno Diagne Bâ, président de l’Adac est Titulaire d’un master en développement, spécialiste des industries culturelles de l’université Senghor à Alexandrie et détenteur aussi d’un master en management de projets et gestion axé sur les résultat
Titulaire d’un master en développement, spécialiste des industries culturelles de l’université Senghor à Alexandrie et détenteur aussi d’un master en management de projets et gestion axé sur les résultats de l’université Alioune Diop de Bambey, Thierno Diagne Bâ est le président de l’Association des animateurs culturels et conseillers aux affaires culturelles (Adac). Dans cet entretien qu’il a accordé au journal Le Quotidien, il décline les axes prioritaires de l’Adac. M. Bâ, conseiller technique à la Direction des arts, lance un appel pressant à l’Etat du Sénégal dans sa volonté de développer les industries culturelles, pour que celui-ci veille au suivi et à l’évaluation des différents fonds ainsi que les projets financés. Il estime également qu’il est important de mettre en place des industries nationales, fortes, dynamiques et qui vont à l’assaut du monde.
Maintenant que vous êtes élu président de l’Association des animateurs et conseillers aux affaires culturelles (Adac), pouvez- vous nous décliner vos axes prioritaires d’intervention ?
L’Adac est une association créée en 1979, regroupant les corps des animateurs culturels et conseillers aux affaires ¬culturelles. Les corporations sont le fer de lance et ¬composent, pour l’essentiel, les cadres du ministère de la Culture et de la communication. Ces deux corps sont régis par les décrets n°61-059 du 8 février 1961 et n°80-717 du 14 juillet 1980, portant statut ¬particulier du cadre des fonctionnaires de la culture. Et depuis 1980, le statut du cadre des fonctionnaires de la culture n’a pas évolué. C’est pourquoi, dans notre plan stratégique, notre premier axe prioritaire est la révision du statut des corps des animateurs culturels et conseillers aux affaires culturelles. Nous pensons que le décret est caduque, le secteur de la culture a évolué et est complètement bousculé par le numérique, avec de nouveaux enjeux et métiers. De cette révision découle inéluctablement la création de nouveaux corps. Au ministère de la culture, il ¬n’existe que cinq corps, à savoir le corps des conseillers aux ¬affaires culturelles, celui des conservateurs de musée, le corps des animateurs culturels, celui des techniciens de musée et le corps des gardiens de musée.
Ils sont certes importants, mais ne sont plus suffisants face à l’évolution drastique du secteur. Les industries ¬culturelles et créatives, bouleversées par le numérique, la ¬dynamique du patrimoine et les politiques culturelles, sont obligées de s’adapter à la mondialisation de la culture.
Notre deuxième axe ¬stratégique concerne la visibilité et la lisibilité de l’Adac à travers l’organisation de ¬panels sur des thèmes qui s’articulent autour des industries culturelles et créatives, le patrimoine, le tourisme, la formation, la diplomatie culturelle, les politiques culturelles.
Il sera aussi mis en place la revue annuelle de l’Adac, afin d’apporter notre modeste contribution à la réflexion et de formuler des recommandations pour le développement du Sénégal. Et enfin, le troisième axe stratégique porte sur l’animation, afin de donner vie à notre association à travers des after-works et notamment une soirée annuelle de la diversité de l’Adac, à travers laquelle nous comptons rendre hommage à nos anciens qui ont tout donné à la culture, des personnes de l’ombre comme les secrétaires, les chauffeurs,…qui sont importantes dans la mise en oeuvre de la politique culturelle, mais aussi aux artistes et acteurs culturels qui participent activement au rayonnement culturel du Sénégal.
Depuis quelques années, les industries culturelles bénéficient d’un fonds de développement. Est-ce que ce fonds est satisfaisant ?
L’Etat du Sénégal a beaucoup fait pour la culture. Il est conscient que les industries culturelles et créatives sont parmi les secteurs les plus florissants au monde. Au Sénégal, il existe différents fonds pour le financement et la structuration de certaines filières. Nous pouvons donner l’exemple du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel (Fopica), d’un milliard par an. Le président de la République, Macky Sall, a bien voulu l’amener à deux milliards par an. Ce que je trouve satisfaisant pour mettre en place une industrie cinématographique au Sénégal.
Il y a le Fonds de développement des cultures urbaines (Fdcu), qui est passé de trois cent millions à six cent millions entre 2017 et 2022 ; le Fonds d’aide à l’édition, qui donne beaucoup de satisfaction, comme le Fonds d’aide aux artistes.
Il faut saluer la dotation de ces fonds par l’Etat du Sénégal, dans sa volonté de développer les industries culturelles et d’accompagner les artistes.
Ce que nous recommandons, c’est de veiller au suivi et à ¬l’évaluation des différents fonds ainsi que les projets financés. Le secteur a besoin de statistiques et d’indicateurs fiables pour prouver son poids essentiel au développement ¬économique et social.
Pourquoi estimez-vous qu’il est nécessaire de réformer et moderniser les instruments de politique culturelle afin de les adapter de façon dynamique au numérique ?
Nous assistons à une nouvelle géopolitique de la culture, accentuée par la mondialisation et le numérique. Frédéric Martel n’a pas tort de souligner que «la guerre mondiale des contenus est déclarée. C’est une bataille qui se déroule à travers les médias pour le contrôle de l’information ; dans les télévisions, pour la domination des formats audiovisuels, des séries et talk-shows ; dans la culture, pour la conquête de nouveaux marchés à travers le cinéma, la musique et le livre ; enfin, c’est une bataille ¬internationale des échanges de ¬contenus sur internet.
Cette guerre pour le soft power met en ¬présence des forces très inégales». Et aucun Etat ne peut résister à ce tsunami des industries de contenus, le paysage culturel est dominé par les plateformes numériques (Google, Amazone, Facebook, Netflix, Deezer, Youtube, Hbo max, Disney +, Spotify…) et la diversité culturelle a un autre visage. Les politiques culturelles n’ont jamais été si interpellées car aujourd’hui, la mondialisation, la culture et le numérique opèrent ensemble.
A mon humble avis, les Etats africains doivent relever le défi d’une culture numérique globalisée dans les décennies à venir. Et cela passe, sans aucun doute, par adapter et renouveler les politiques culturelles à l’ère du numérique.
L’univers culturel est complètement bousculé et il appartient à chaque gouvernement de comprendre les enjeux et trouver les bonnes réponses.
La création artistique reste fragilisée. Que préconisez-vous pour améliorer la qualité de certains contenus ?
La création artistique n’est pas fragilisée. Les artistes sénégalais créent de bons produits et certains s’exportent. Par ailleurs, dans le contexte actuel, il est important de mettre en place des industries nationales, fortes, dynamiques et qui vont à l’assaut du monde. Pour y arriver, la base de toute industrie de qualité est la formation.
Il est heureux de savoir que le décret portant création de l’Ecole nationale des arts et métiers a été adopté. Cette école aura un rôle important à jouer dans la production artistique de qualité et devrait tenir en compte les nouveaux métiers. Il serait aussi important d’y mettre un département cinéma et audiovisuel.
Je rappelle toujours que le Sénégal n’a pas suffisamment investi sur la formation d’une industrie technique. Pour répondre à ta question, je dirais que la formation est aujourd’hui le socle d’une industrie de contenus de qualité.
UN HYMNE POUR LES LIONS
Mamadou Bâ, enseignant à la retraite, y chante en mandinka, pulaar, soninké et wolof, langues que parle couramment cet ancien vice-président de l’Oncav, chargé des affaires culturelles, du temps de Ousmane Oscar Diagne et de feu Dr Issa Mbaye Samb
La mélodie est envoutante. Le rythme inclassable. L’hymne que l’acteur culturel, Mamadou Bâ, 66 ans, a produit en hommage aux Lions de la Teranga, vainqueurs de la Coupe d’Afrique des nations de football et qualifiés pour les phases finales de la Coupe du monde, Qatar 2022, est à la fois un mélange du ekonkone des Diolas Cassa, du diambadong des Mandingues et du riiti des Peuls du Fouladou. Kuu baa keta, un grand événement en mandingue, est le titre de ce single présenté au public de Vélingara la semaine dernière, à travers les plateformes électroniques de la localité.
Mamadou Bâ, enseignant à la retraite, y chante en mandinka, pulaar, soninké et wolof, langues que parle couramment cet ancien vice-président de l’Oncav (Organisme national de coordination des activités de vacances), chargé des affaires culturelles, du temps de Ousmane Oscar Diagne et de feu Dr Issa Mbaye Samb. Il dit : «Tous les refrains sont repris dans toutes ces 4 langues. Une manière de couvrir toutes les zones géographiques du Sénégal : le mandinka et le pulaar sont parlés dans le Sud-est du pays, le soninké à l’Est et au Nord tout comme le pulaar, et le wolof au Centre et à l’Ouest. Le rythme est aussi un mélange des sonorités musicales traditionnelles de toutes ces zones.»
Au niveau du contenu, Madou Bâ, comme l’appellent les intimes, et son duo de ¬choristes y rendent un hommage à l’entraîneur Aliou Cissé qui, malgré les critiques négatives, la forte pression parfois, a maintenu le cap, visé haut et loin et laissé sur le carreau «les kakataar qui ne verront pas le Qatar».
Dans ce flot d’hommages sont confondus Sadio Mané, l’ensemble des Lions de l’épopée de 2022, ceux de 2002, des anciens de la Tanière comme Jules François Bocandé, la Fédération sénégalaise de ¬football, les autorités étatiques, le 12ème Gaïndé, ainsi que les journalistes qui, tous, «ont fait bloc autour de l’Equipe nationale et joué leur partition dans cette double victoire qui a eu le bonheur de mettre d’accord tous les groupes ethniques et de relancer l’élan patriotique et le sentiment de fierté nationale», a renseigné Madou Bâ.
«Nous avons encore besoin de ça pour pousser les Lions à aller loin, à nous valoir ¬d’autres satisfactions car cette ¬équipe est un cran au-dessus de celle de 2002», poursuit-il. Madou Bâ est en train de jouer des mains et des coudes pour la projection de ce single sur petit écran.
SERIE DE NOYADES DANS LE BRAS DU FLEUVE CASAMANCE
L’appel de détresse des populations de Kolda - Le bras du fleuve Casamance continue de faire des victimes dans la capitale du Fouladou. Le dernier cas de noyade en date est celui d’un élève qui a perdu la vie lors d’une partie de baignade avec ses camarad
Le bras du fleuve Casamance continue de faire des victimes dans la capitale du Fouladou. Le dernier cas de noyade en date est celui d’un élève qui a perdu la vie lors d’une partie de baignade avec ses camarades.
L’irréparable s’est encore produit, ce samedi, dans le bras du fleuve Casamance. Un élève de 14 ans s’y est noyé lors d’une partie de baignade avec un groupe d’enfants de son âge. Issaga Traoré Diallo, élève en classe de 5ème au Cem Sikilo nord dans la commune de Kolda, laisse derrière lui une famille inconsolable.
Né en 2008 et deuxième enfant de ses parents, Issaga est un garçon connu pour son calme et son sérieux dans le travail, selon M. Bara Tall, principal du Cem Sikilo nord. D’ailleurs, c’est la deuxième fois que cet établissement perd un élève dans ces conditions. Suffisant pour que Bara Tall appelle les parents et surtout les autorités à prendre des mesures pour mieux protéger les enfants de Kolda, qui prennent d’assaut le bras du fleuve avec cette forte chaleur. En cette période de ramadan ponctué par des températures élevées, la nouvelle génération en fait une activité prioritaire tous les après-midis.
L’année dernière, un garçon s’y est aussi noyé. La victime, âgée de moins de 15 ans, était le fils du chef de village de Sam Pathé. Et quelques mois auparavant, au quartier Saré Kémo, situé dans la commune de Kolda, un autre garçon avait perdu la vie au même endroit. Malgré ces morts enregistrés, les jeunes, garçons et filles, continuent de squatter le fleuve pour des parties de baignade et de jeu dans les eaux.
Pour le cas de cet élève, Issaga Traoré Diallo, les faits se sont déroulés dans une partie du bras du fleuve Casamance qui borde le village de Sam Pathé, situé à quelques kilomètres de la ville de Kolda.
Dans l’établissement où étudiait la victime, c’est l’émoi et la consternation chez les élèves, les professeurs et l’administration. Ce drame a plongé dans le deuil la famille du défunt enterré ce dimanche au cimetière musulman de son quartier, Sikilo, en présence d’une forte foule dont des parents, amis et surtout les élèves et enseignants du Cem Sikilo nord, conduits par le chef d’établissement qui assure que le collège va rendre un vibrant hommage à cet élève parti à la fleur de l’âge.
SEULEMENT 4736 PELERINS POUR LE SÉNÉGAL CETTE ANNEE
Prévu du 7 au 12 juillet, le pèlerinage à la Mecque retrouve, cette année, la ferveur populaire. L’Arabie Saoudite a autorisé 1 million de personnes à venir effectuer le Hajj
Cette année, seul 1 million de musulmans participeront au pèlerinage à la Mecque. Cette réduction, due toujours aux risques liés au Covid-19 qui avait entraîné deux ans de pause, impacte évidemment le quota attribué aux différents pays : celui du Sénégal est fixé à 4 mille 736, loin des 12 mille 800 pèlerins de 2019. Cette donne va aussi entraîner de nécessaires arbitrages au niveau de la répartition des personnes à convoyer à la Mecque. A moins de trois mois de l’évènement, la Délégation au pèlerinage et les voyagistes privés doivent aller vite afin de trouver la meilleure stratégie pour la prise en charge des fidèles.
Prévu du 7 au 12 juillet, le pèlerinage à la Mecque retrouve, cette année, la ferveur populaire. L’Arabie Saoudite a autorisé 1 million de personnes à venir effectuer le Hajj. Bien sûr, on est loin du petit nombre retenu en 2020 et 2021 où seulement un millier et 60 mille Saoudiens et étrangers-résidents dans le royaume, entièrement vaccinés et choisis par tirage au sort, ont eu le privilège d’observer ce cinquième pilier de l’islam. Mais, c’est encore très loin des standards habituels avec 2,5 millions de musulmans présents au niveau des lieux saints de l’islam en temps normal.
Cette restriction impose une baisse de quotas, car le ministre saoudien du Hajj a décidé de réduire le nombre de pèlerins pour tous les pays, de 30% à 50%. Comme Le Quotidien l’avait révélé dans son édition du jeudi dernier, le Sénégal n’est pas épargné par cette mesure. Le quota de notre pays a été réduit à 37% : en conséquence, seuls 4 mille 736 pèlerins auront la possibilité d’observer ce cinquième pilier de l’islam dans trois mois. Au lieu de 12 mille 800 comme en 2019.
A cette heure-ci, le ministère des Affaires étrangères, qui organise cet évènement, à travers la Délégation générale, est évidemment en train de travailler sur la question. Ce qui va nécessiter un réajustement des quotas à donner aux voyagistes agréés. Un voyagiste privé contacté à ce sujet, Cheikh Bamba Dioum, espère toutefois qu’après deux ans sans travailler, avec les restrictions liées au Covid-19, ils auront un quota raisonnable qui leur permettra d’amortir leurs charges. Faisant état des difficultés auxquelles les voyagistes du privé sont confrontés, M. Dioum lance un appel aux autorités : «Qu’elles (les autorités) nous restituent entièrement ce quota qu’elles ne cherchent pas à vouloir convoyer. Quel que soit le quota qu’on va nous donner, dès l’instant qu’il sera diminué, nous demandons à l’Etat de nous le céder, nous les privés.» Il faut savoir que le pèlerinage est organisé au Sénégal, en partie, par l’Etat via la Délégation générale au pèlerinage. Mais la majorité des pèlerins sont acheminés par des voyagistes privés, qui proposent des packages qui coûtent entre 3,2 et 3,5 millions F Cfa, comprenant le billet d’avion, la restauration, l’hébergement, le transport, les vaccins, les assurances, etc.
Limite d’âge à 64 ans
La relance du pèlerinage dont la suspension avait alimenté le ressentiment de certains pays musulmans, annonce le début du retour de la vie d’avant Covid-19. Même si la pandémie se stabilise, les risques de nouvelles vagues sont encore réels. C’est pour cette raison que Riyad «a autorisé un million de pèlerins, étrangers ou nationaux, à accomplir le Hajj cette année».
Selon son communiqué, elle veut assurer la sécurité des pèlerins, «tout en veillant à ce qu’un maximum de musulmans dans le monde puissent accomplir le Hajj». Les restrictions existent toujours : cette année, le Hajj sera limité aux pèlerins vaccinés âgés de moins de 65 ans. En plus, ceux qui viennent de l’extérieur de l’Arabie Saoudite devront présenter un test Pcr négatif de moins de soixante-douze heures.
Depuis le début du mois de mars, le royaume a procédé à la levée de la plupart des restrictions, notamment la distanciation physique dans les lieux publics et la quarantaine pour les arrivants vaccinés, tandis que les masques ne sont désormais obligatoires que dans les lieux fermés. Le pèlerinage est l’un des plus grands rassemblements religieux au monde, environ 2,5 millions de personnes y ont participé en 2019. Il est aussi une source de revenus essentielle pour l’Arabie Saoudite, rapportant quelque 12 milliards de dollars par an. Il est difficile de s’en passer…
Par Madiambal DIAGNE
LE GAZ DU SÉNÉGAL POUR AFFRANCHIR L’EUROPE DE POUTINE
Une politique agressive, menée sans complexe, avec de l’audace auprès des pays européens importateurs, pourrait autoriser des investissements nouveaux et colossaux pour pomper le maximum de gaz sénégalais
Les pays européens ont mis en branle une panoplie de mesures pour punir la Russie de l’agression militaire contre l’Ukraine. Mais les sanctions économiques ne sont pas encore très efficaces et pour cause ! L’Europe reste dépendante de la fourniture de gaz par la Russie et tous les experts considèrent qu’aussi longtemps que les vannes du gaz russe ne sont pas fermées, Vladimir Poutine pourra trouver des ressources pour entretenir sa guerre et pouvoir continuer à défier le monde. Seulement, la main des dirigeants européens tremble à l’idée de couper le gaz russe. En effet, plus de 45% du gaz consommé dans l’espace de l’Union européenne (Ue) et du Royaume-Uni (soit 155 milliards de m3 par an) proviennent de Russie, alors que ces pays n’arrivent pas encore à trouver des moyens de substitution. Il faut dire que les sources d’approvisionnement en gaz sont assez régulières, les contrats signés sont fixés sur plusieurs années. Du reste, l’Union européenne avait, en quelque sorte, livré sa sécurité stratégique pour ne pas dire son destin, entre les mains de sa principale rivale, la Russie, quand elle a décidé non seulement d’une politique de fermeture de centrales nucléaires notamment en Allemagne, mais aussi manqué de développer en échelles suffisantes des énergies alternatives.
Aujourd’hui, la réalité géopolitique impose une autre attitude à l’Ue, qui préconise désormais de tout mettre en œuvre pour stopper net sa dépendance au gaz russe dans le plus court terme.
L’aide intéressée de Joe Biden
Le Président américain, Joe Biden, à l’occasion de sa dernière tournée en Europe, a décidé de voler au secours de ses alliés européens pour leur livrer du gaz. Les Etats-Unis et l’Union européenne ont acté un partenariat pour accroître leurs échanges. L’objectif commun : affaiblir Vladimir Poutine. «Poutine utilise les énergies produites en Russie pour prendre en otage les pays qui l’entourent et il utilise les profits pour financer sa guerre», a déclaré Joe Biden. Pour s’approvisionner en gaz russe, les Européens payent plus de 250 millions d’euros par jour à la Russie.
D’ici la fin de l’année, les Etats-Unis s’engagent à livrer à l’Europe, 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel liquéfié, ce qui correspond à 10% du gaz russe importé par les Européens. D’ici 2030, l’objectif est d’en livrer 50 milliards par an. Cependant, ce type d’énergie coûte cher. Joe Biden a tenu à préciser que les livraisons seront faites au prix du marché qui, par ailleurs, flambe et en outre, on sait qu’il faut transporter le gaz américain par bateaux puis le transformer dans les usines. Ainsi, la solution n’est valable qu’à court terme, encore que l’Europe va fermer les yeux sur les méfaits et autres dégâts environnementaux provoqués par l’exploitation du gaz de schiste américain. Qu’à cela ne tienne, l’Europe qui voudrait arrêter d’importer du gaz russe au plus tard en 2027 s’y prépare activement, comme l’Allemagne qui se met à construire à Hambourg, à la quatrième vitesse, un terminal pour méthaniers.
Les autres pays fournisseurs de gaz ont atteint leurs limites en exportation et devraient développer de nouveaux gros investissements pour pouvoir satisfaire les demandes européennes. C’est le cas des pays du Nord de l’Europe (Norvège, Danemark) et de tels projets demandent plusieurs années pour leur mise en œuvre. De son côté, l’Algérie, qui fournit 13% du gaz consommé en Europe, ne peut pas faire plus, avec des installations d’un autre âge pour ne pas dire obsolètes, et donc aux capacités non extensibles. Le Nigeria se trouve dans la même situation. Parmi ces “diverses sources” courtisées par les Occidentaux, se trouve aussi le Qatar, le deuxième exportateur mondial de gaz liquéfié (Gnl), après les Etats-Unis. Même si son pays est déjà au maximum de ses capacités de production et fournit principalement ses partenaires asiatiques dans le cadre de contrats de longue durée, l’Emir Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani joue la prudence. Il sera difficile pour le Qatar, malgré ses énormes réserves, de combler une éventuelle fermeture de robinet russe. Doha a indiqué qu’il n’a pas de capacités de production inemployées, donc il ne peut que fournir du gaz qui aurait dû aller vers des pays asiatiques, comme l’Inde et le Bangladesh. L’Iran jouit d’importantes capacités de production et d’exportation de gaz. Il partage avec le Qatar les 9700 km² d’un immense champ gazier baptisé “South Pars” (3700 km2 dans les eaux territoriales iraniennes et le reste aux Qataris, qui l’appellent “North Dome”). Seulement, les pays européens redoutent fortement de tomber de Charybde en Scylla en réglant leur dépendance vis-à-vis de la Russie par une autre dépendance vis-à-vis de l’Iran.
La solution pour se libérer de Poutine est donc de se tourner vers de nouveaux marchés fournisseurs de gaz et parmi eux, le Sénégal semble être le mieux placé. Dans la pratique, pour développer un projet gazier, il faudrait au préalable trouver et s’assurer d’un marché.
Les énormes volumes de gaz qui vont donner au Sénégal un nouveau statut mondial
Le potentiel gazier du Sénégal est énorme. Les experts considèrent que les ressources en gaz estimées au Sénégal sont de classe mondiale. Le Sénégal est parti pour être un grand pays exportateur de gaz. Le champ de Grand Tortue-Ahmeyim (Gta), partagé entre le Sénégal et la Mauritanie, découvert en 2014, est estimé aujourd’hui contenir entre 15 et 20 Tcf de ressources gazières, soit entre 530 et 700 milliards de m3 de gaz prouvés. British Petroleum (Bp) considère que le potentiel de ce gisement de gaz naturel est beaucoup plus important. Un autre gisement Yaakar-Teranga, au large de Cayar, découvert en 2016, révèle des ressources déjà prouvées de l’ordre de 700 milliards de m3. Aux dires d’experts, le potentiel de Yaakar-Teranga serait bien plus colossal que celui de Gta. D’autres poches de gaz sont identifiées au large des côtes sénégalaises comme à Sangomar (Fatick). Des gisements de gaz on shore (sur terre) sont aussi identifiés au Sénégal comme le gisement de Ngadiaga (Thiès).
La consommation totale en gaz du continent africain est de 153 milliards de m3 par an, selon la Bp Statistical Review of World Energy, publiée en juin 2021. Cela donne une bonne idée sur l’importance des réserves de gaz du Sénégal. Au demeurant, il faudra plus d’exploration et de recherche pour confirmer ou infirmer une telle évaluation. Ce qui est certain c’est que le potentiel confirmé est suffisant pour lancer un très gros projet gazier. C’est l’une des raisons-clés qui ont fait que Bp, la troisième plus grande compagnie pétrolière privée dans le monde après ExxonMobil et Royal Dutch Shell, soit entrée dans ce projet et qu’elle ait pris la direction des opérations en détenant 53% des parts contre 27% pour l’Américain Kosmos Energy.
Dans les milieux des hydrocarbures, le sentiment le mieux partagé est que le Sénégal n’a pas encore effectué assez de recherches pour découvrir tout le gaz que devrait renfermer son bassin sédimentaire. Par exemple, la compagnie italienne Eni n’a pu trouver la possibilité de lancer des recherches au Sénégal. Eni convoitait un permis de recherches dans le secteur de l’Agence de gestion et de coopération (Agc) mise en place par le Sénégal et la Guinée-Bissau pour mutualiser leur potentiel. Seulement, les activités de l’Agc se sont trouvées bloquées du fait de la volonté de la Guinée-Bissau de renégocier l’accord de coopération. L’instabilité politique en Guinée-Bissau n’a pas non plus aidé à faire avancer le dossier. En outre, la polémique née de l’octroi d’un permis pétrolier accordé à Total n’a sans doute pas manqué de pousser le gouvernement sénégalais à faire montre de plus de prudence. On peut également considérer qu’au corps défendant du gouvernement, l’option de rendre plus inclusives et transparentes les conditions d’octroi de nouveaux permis avait été en cours d’élaboration. Ainsi, Eni a été obligée de se rabattre sur la Côte d’Ivoire où elle vient de faire de belles découvertes.
Comment le Lion de la Teranga pourra-t-il supplanter l’Ours de la Taïga ?
Les premiers méthaniers de gaz extrait des gisements de Gta devront être remplis en fin 2023. Ces productions constituent la phase 1 de chacun de ces deux projets majeurs.
La production de Gta sera de 2,5 millions de tonnes de gaz liquéfié et pourra être portée au double à la phase 2 et au quadruple à la phase 3 du projet. Le gaz extrait en 2023 sera destiné au marché asiatique où Bp a déjà signé des contrats de fourniture. C’est dire que d’ores et déjà, une politique agressive, menée sans complexe et même avec de l’audace à revendre, auprès des pays européens importateurs de gaz, pourrait autoriser des investissements nouveaux et colossaux pour pomper le maximum de gaz du Sénégal. Le Sénégal a l’avantage d’avoir un gaz «propre», très apprécié sur le marché et sa situation géographie le favorise au détriment des Etats-Unis d’Amérique, du Qatar ou du Mozambique. Les coûts de transport pour l’exportation par bateaux vers l’Europe seront moins onéreux, vu que les distances sont plus réduites. Aussi, le Sénégal devrait même songer à la mise en service d’un gazoduc le reliant à l’Europe. Dire que le Maroc avait déjà eu l’idée d’un pipeline qui traverserait toute l’Afrique de l’Ouest, en provenance du Nigeria afin d’acheminer du pétrole brut !
Les lacunes et autres fautes qui plombent le projet énergétique du Sénégal
On sait que le gouvernement a été pris à partie par une certaine opinion publique rétive et cela a pu avoir des conséquences négatives sur la politique d’exploitation des ressources en hydrocarbures. Depuis l’adoption du nouveau Code pétrolier en janvier 2019, aucun nouveau permis n’a été octroyé du fait du durcissement des conditions d’octroi. Cela voudrait peut-être dire que ce nouveau code appellerait à être revu ! Mais le péché de l’indécision se révèle encore plus dommageable pour ce secteur stratégique. Bp a dû accuser du retard sur ses prévisions d’exploitation du gisement de Gta à cause des conséquences de la pandémie du Covid-19.
Le projet de Yaakar-Teranga reste dans ses délais, même s’il demeure que les prévisions pourraient souffrir d’une certaine indécision, qu’aucune autorité ne daigne encore signer un engagement d’acheter une partie de la production pour approvisionner le marché sénégalais en gaz. Des atermoiements et autres querelles entre acteurs publics (ministère de l’Energie, Petrosen, Senelec, Cos-Pétrogaz), quant aux lieux d’implantation des centrales électriques à gaz, ont perduré jusqu’à un nouvel arbitrage présidentiel en janvier 2022.
Ainsi, a-t-on laissé le champ libre à des importations, coûteuses et parfois aléatoires, de gaz, pour alimenter les ménages. Cette situation a aussi fait que les centrales de la Senelec ou de grosses industries comme les cimenteries, ne peuvent encore profiter pleinement du gaz sénégalais, qui réduirait de 30 à 40% les coûts de production. En attendant, un bateau turc de Karpower importe du gaz naturel liquéfié qu’il regazifie et envoie aux centrales de production électrique. Cette solution qui était présentée comme transitoire et provisoire tend à devenir permanente. On ne soulignera jamais assez le côté aberrant de l’histoire, quand on sait qu’à l’issue d’un Conseil présidentiel, en août 2020, sur les hydrocarbures, le Président Macky Sall avait donné des instructions précises sur ces différentes questions. Les mêmes instructions ont été réitérées en décembre 2021, d’autant que l’impact du gaz sur différents secteurs de l’économie sénégalaise n’est plus à démontrer.
En effet, les retards observés dans l’exploitation du gaz sénégalais ont plombé des projets comme l’installation d’unités pétrochimiques pour produire certains types d’engrais comme l’urée. En outre, le gaz sénégalais pourrait permettre de lancer une production énergétique pour soutenir des industries sidérurgiques et de traitement de la bauxite entre autres.
De façon générale, le Sénégal paie cher ses importations énergétiques en n’utilisant pas (et on ne sait pour quelles raisons), certains instruments ou leviers commerciaux à la portée de tous les importateurs d’hydrocarbures. L’indication de recourir à la politique du «hedging» (couverture pour garantir un prix d’achat sur une période contractuelle) est systématiquement ignorée. On s’étonne alors que la subvention budgétaire au secteur de l’énergie ne cesse de grimper d’année en année !
Un trafiquant de bois tué à Ndorna
Alors que le président de la République a décrété la fin du trafic de bois vers la Gambie, le business tourne à plein temps dans le département de Médina Yoro Foulah. La preuve, un accrochage entre des agents des Eaux et Forêts et 19 trafiquants de bois, samedi dernier, a fait un mort dans les rangs des coupeurs de bois. L’inspecteur régional des Eaux et Forêts de Kolda, Mamadou Goudiaby, indique qu’à la suite d’une tournée de police forestière, leurs agents de la brigade forestière de Ndorna ont eu un accrochage avec un groupe de 19 trafiquants de bois vène en partance vers la Gambie. Malgré les coups de sommation tout en criant «halte agent des Eaux et Forêts !» rapporte le communiqué, les trafiquants en supériorité numérique ont refusé d’obtempérer et une balle a atteint mortellement l’un d’eux habitant le village de Sinthiang Seck, dans la commune de Ndorna (Département de Médina Yoro Foulah, Ndlr). Ses 18 compagnons ont pris la fuite en abandonnant les charrettes et le bois. Ainsi, les agents des Eaux et Forêts ont récupéré les 19 charrettes chargées chacune d’un billon de bois vène, 11 chevaux et 02 ânes. L’armée qui a été alertée a immédiatement envoyé une patrouille sur les lieux pour appuyer les agents des Eaux et Forêts. A rappeler que le directeur des Eaux et Forêts, Colonel Baïdy Ba, est en tournée dans le cadre de la campagne nationale de reboisement 2022.
Ponction sur les salaires des agents de santé en grève
Le ministre de la Santé et de l’Action Sociale sanctionne les grévistes. Abdoulaye Diouf Sarr a sorti une circulaire pour demander aux directeurs d’établissements publics de santé et aux médecins chef de région de défalquer sur les salaires les jours de grève. Dans la note, le ministre de la Santé dit constater que depuis quelques jours, des mouvements de grève ont été observés par certains agents de santé et de l’action sociale. A ce propos, il rappelle que le droit de grève est reconnu par la législation du travail, mais il entraîne toutefois la suspension temporaire du contrat de travail. Il dira aux directeurs d’établissements publics de santé qu’ils sont dispensés de verser un salaire aux agents contractuels grévistes pour la durée de l’arrêt de travail. Autrement dit, ils sont invités à ponctionner les salaires des agents concernés, au prorata des jours de grève observés.
Les menaces des syndicalistes de la santé
Les ponctions qui seront opérées sur les salaires des agents de santé en grève risquent de radicaliser les syndicats et gripper le dialogue. Vice-président de «And Gueusseum», Sidiya Ndiaye soutient qu’ils ne sont pas ébranlés par cette mesure du ministre de la Santé parce qu’ils se sont préparés à toutes les éventualités. Il rappelle que la décision est conforme à la loi. Le syndicaliste va plus loin en invitant le ministre de la Santé à user de tous les moyens dont il dispose. Toutefois, Sidiya Ndiaye exige des autorités de la même manière qu’elles sanctionnent les fautes, qu’elles respectent autant les droits des travailleurs. Il promet que les blouses blanches ne lâcheront rien jusqu’à la satisfaction de leurs doléances. Le secrétaire général du syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (SDT3S), Cheikh Seck, est plus radical. Il promet une riposte à la hauteur de l’affront. Le syndicaliste réplique au ministre de la Santé en soutenant que les agents dont les salaires seront ponctionnés vont boycotter les vaccinations en plus de la rétention des informations. C’est dire qu’on file tout droit vers un rude bras de fer entre les travailleurs et le ministère de la Santé. N’empêche, Cheikh Seck rassure qu’ils seront autour de la table de négociation mardi prochain.
Kolda et Ziguinchor ont réceptionné leurs scanners
Le problème de scanners est désormais un vieux souvenir à Kolda et Ziguinchor. Comme promis par le ministère de la Santé et de l’Action Sociale, les deux scanners de 32 barrettes ont été réceptionnés samedi. D’après le ministère de la Santé et de l’Action, ces deux appareils de diagnostic sont en cours d’installation dans les services de radiologie devant les abriter pour le plus grand soulagement des populations, mais aussi du corps médical qui devait souvent faire face aux évacuations des patients. Afin d’appuyer les hôpitaux à réaliser les travaux d’aménagement, précise-t-on, une mission de la direction des infrastructures, équipements et maintenance du ministère de la Santé et de l’Action sociale s’était rendue dans la zone sud pour échanger avec les services sur les prérequis techniques nécessaires à l’installation. Le coût d’un scanner est de plus de 300 millions de Fcfa. Le ministère de la Santé rassure qu’à la suite des hôpitaux de Fann, Dalal Jamm, Aristide Le Dantec, Ourossogui, Saint-Louis, Kolda et Ziguinchor, d’autres hôpitaux seront aussi dotés d’équipements lourds.
Protestation du ministère des Affaires Étrangères
Le ministère des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur dénonce vigoureusement la brutalité exercée sur un compatriote par des policiers en Italie. Dans un communiqué, la ministre Aïssata Tall Sall dit avoir appris avec consternation, après authentification d’une vidéo sur les réseaux sociaux, les violences dont a été victime un compatriote en Italie lors d’une interpellation par les forces de l’ordre dans la ville de Florence. Aussitôt, elle a instruit l’ambassadeur du Sénégal à Rome de saisir le ministère italien des Affaires Étrangères et de la coopération internationale. Le ministère des Affaires Étrangères dénonce et condamne fermement ce «traitement raciste, inhumain, et dégradant, d’autant plus grave qu’il a été commis par des dépositaires de la puissance publique, censés appliquer la loi et assurer la sécurité des personnes et des biens». Ainsi, l’ambassadeur du Sénégal a été instruit de se rendre incessamment à Florence, auprès de la victime et de la communauté sénégalaise. Le diplomate sénégalais rencontrera aussi les autorités compétentes pour que la lumière soit faite sur cette affaire et que les auteurs de ces actes soient attraits devant la justice et sanctionnés.
Saisie d’une dizaine de sacs de drogue sur les bases du Mfdc
L’armée poursuit les opérations de démantèlement des bases des différentes factions du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). L’assaut contre les bases de César Atoute Badiate a permis aux soldats de découvrir un stock de chanvre indien de ses éléments. En effet, une dizaine de sacs de chanvre indien a été saisie samedi par l’armée sur les bases de la faction Mfdc de Paul Aloukassine Bassène de Niombolong et de Médiadia. Ces rebelles s’adonnaient principalement à la culture et au trafic transfrontalier de chanvre indien.
Les femmes de la LD/Debout sur la hausse des prix
Les cinq fédérations des femmes de la région de Dakar de la Ligue démocratique Debout(Ld/Debout) étaient en assemblée générale samedi, pour échanger sur la situation du pays marquée par une augmentation extraordinaire des prix des denrées de première nécessité qui soumet à rude épreuve les ménages, particulièrement les femmes qui sont généralement responsables de la gestion de l’alimentation des familles. Dans un communiqué, ces femmes jallarbistes estiment que cette inflation est l’échec du gouvernement de Macky Sall dans ses politiques économiques, en particulier agricoles, qui n’ont pas su assurer à notre pays une sécurité alimentaire. Elles invitent ainsi le Président Macky Sall à arrêter le partage des ressources du pays, en témoigne cette dernière décision d’augmentation du nombre des députés. Ainsi, elles appellent toutes les femmes du Sénégal à se mobiliser pour ces élections législatives pour que le Sénégal soit enfin doté d’une véritable Assemblée nationale qui contrôle le travail de l’Exécutif et oriente les ressources du pays vers les priorités des populations. Aux partis membres du CRD, elles les invitent à travailler à l’avènement d’une large coalition des forces vives de l’opposition et de la société civile. Elles annoncent la tenue prochaine de la conférence nationale des femmes de la LD Debout.
France : Macron et Le Pen se qualifient pour le second tour
Cinq ans après, l’affiche reste la même. Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifient tous les deux pour le second tour de l’élection présidentielle, programmé le dimanche 24 avril. Le président de la République sortant termine en tête à l’issue du premier tour avec 28,5% des voix, selon une estimation Elabe réalisé pour BFMTV et L’Express avec leur partenaire SFR. La candidate du Rassemblement national suit avec 24,2% des suffrages. Derrière ce duel, Jean-Luc Mélenchon s’installe comme le leader incontesté à gauche: le leader de la France insoumise est le troisième homme de cette présidentielle ; il termine avec 20,2% des voix, selon l’estimation Elabe. Un score supérieur à sa performance de 2017: il avait alors recueilli 19,58% des suffrages et terminé derrière François Fillon.
France : Macron et Le Pen se qualifient pour le second tour (bis)
Loin derrière Marine Le Pen, Eric Zemmour réalise en score en-deçà du pic qu’il avait connu dans les sondages au début de sa campagne. Avec 7,1% des voix selon l’estimation Elabe, le candidat d’extrême droite parvient tout de même à distancer la représentante des Républicains, Valérie Pécresse, quatrième avec 5,1% des suffrages - une déroute historique pour la droite républicaine. Yannick Jadot termine sixième avec 4,4% des voix, toujours selon l’estimation Elabe. Le candidat d’EELV ne dépasse pas le record établi par Noël Mamère pour un candidat écologiste à la présidentielle (5,25% en 2002) malgré la “vague verte” des européennes de 2019 et des municipales de 2020. Les autres candidats obtiennent tous moins de 5% des suffrages exprimés. Jean Lassalle récolte 3%, Fabien Roussel 2,4%, Anne Hidalgo 1,9% et Nicolas Dupont-Aignan 1,8%. Les deux représentants de l’extrême gauche ferment le classement de ce premier tour de l’élection présidentielle, avec des scores similaires à ceux de 2017. Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste Philippe Poutou récolte 0,8% des voix et Nathalie Arthaud 0,6% des voix.
Yaw s’oppose à la hausse du budget de l’Assemblée
«Nous ne sommes pas opposés à l’érection de Keur Massar en département, parce que tous les critères démographiques, géographiques étaient réunis. C’est cette précipitation qui a rattrapé le pouvoir au moment d’aborder les élections législatives. Parce que tout département doit être doté en termes d’élus parlementaires. Une décision a été prise et ça vaut ce que ça vaut. Mais vu la situation catastrophique du pays qui va de mal en pis, Yewwi Askan Wi dit qu’il n’est pas question que cette augmentation de députés soit utilisée comme prétexte pour augmenter le budget, déjà excessif, de l’Assemblée nationale», a déclaré Ousmane Sonko qui dénonce la non-implication de Yaw dans le processus de l’augmentation des députés.