SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
18 juin 2025
MULTIPLE PHOTOS
UN PARADIS MÉCONNU DES SÉNÉGALAIS
Réserve naturelle communautaire de Dindefelo - A 737 km de la capitale sénégalaise, à environ 9 heures de trajet, une luxuriante nature s’offre aux visiteurs du Sénégal oriental
A 737 km de la capitale sénégalaise, à environ 9 heures de trajet, une luxuriante nature s’offre aux visiteurs du Sénégal oriental. Loin des stéréotypes et préjugés qui voudraient faire de la région collinaire une zone abandonnée des dieux, Kédougou offre un cadre paradisiaque aux fans de randonnée pédestre, amoureux de la nature et de trésors archéologiques. En effet, deux types de tourisme existent à Kédougou, un tourisme écologique avec des sites comme les cascades de Dindéfélo, de Ségou et un tourisme culturel marqué par les traditionnelles festivités culturelles des Peuls, l’initiation chez les Bassari et Bedik, peuples fiers dont les habitats sont jonchés en haut des collines ou dans des endroits pittoresques entourés d’une végétation luxuriante et de belles cases en terres cuites ou en bambou. Reportage-découverte de Sud Quotidien en deux jets.
DINDEFELO, REFERENCE DU TOURISME ECOLOGIQUE AFRICAIN
C’est entre 1915-1920 que la cascade de Dindéfélo a été découverte par le chasseur-fondateur dudit village, Manga Dian Pathé Traoré lors de ses activités de chasse. Avec son énorme biodiversité, la réserve naturelle est située au sudouest du Sénégal dans la région de Kédougou, entre le Parc National du Niokolo Koba et les massifs de montagnes du Fouta Djallon en République de Guinée. Avec une superficie de 14 000 hectares, la réserve de Dindéfélo est comprise entre 12 villages signataires d’une convention locale qui a pour but de protéger la nature, conserver les chimpanzés, une espèce en danger d’extinction, mais aussi d’améliorer les conditions de vies des populations à travers le tourisme, le développement durable et l’environnement. Déclarée patrimoine Culturel, Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco depuis 2012, la Réserve est incluse dans le territoire du Pays Bassari composé de trois régions géographiques avec des caractéristiques géomorphologiques particulières : celle des Bassari, la zone de Salémata, celle des Bediks, la zone de Bandafassi et celle des Peulhs, la zone de Dindéfélo. Ainsi, elle offre une grande diversité géologique, géomorphologique et biologique. Cette biodiversité se retrouve notamment dans la qualité des effleurements que l’on peut observer, la richesse de la faune et de la flore qui habitent ces milieux, qui ont fait de cette région une destination prisée du tourisme au Sénégal. Pour préserver cette biodiversité et assurer le développement durable de la localité, l’Etat du Sénégal (collectivité et population locale), avec la collaboration de plusieurs organismes nationaux comme l’USAID, l’ARD, la Direction des Eaux et Forêts, de la Chasse et de la Conservation des sols et internationaux comme l’institut Jane Goodall ont créé depuis le 05 janvier 2010, la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo (RNCD).
LA RESERVE NATURELLE DE DINDEFELO, UN PARADIS TERRESTRE
Littéralement, Dindéfélo est un mot Peulh qui signifie «au pied de la montagne». Située à 35 km de la capitale régionale Kédougou, la commune de Dindéfélo figure parmi le top 10 des destinations touristiques les plus visitées du Sénégal et triomphe à la tête du classement des sites les plus usitées du Sénégal oriental. D’ailleurs, chaque année des milliers de touristes venus de partout y passent un séjour des plus agréables. Ce qui lui vaut d’ailleurs de figurer sur la liste du site de voyage français TripAdvisor, le Routard ou encore le Petit Futé. Du haut de ses 115 m, la cascade la plus élevée du Sénégal est tel un joyau caché à l’intérieur d’un labyrinthe. Été comme hiver, les chutes d’eau de Dindéfélo tirant leur source depuis le village de Dandé (signifie au-delà de la montagne en Peulh, ndlr), offre un havre de paix doublé d’une fraîcheur inégalable. Pour y accéder, une fois à Dindéfélo, les visiteurs doivent se diriger au centre d’accueil pour bénéficier d’une présentation de la réserve, du planning de visite des sites et s’acquitter des droits de visite d’un montant de 2000 frs pour les non-résidents 1000 frs pour les résidents et 250 pour les élèves. Ainsi, ils auront le loisir de choisir entre les expérimentés guides à leur disposition moyennant 10 000frs la journée et 5000 frs pour la prestation du guide pour la Cascade. Située à 45 minutes de marche à travers une forêt galerie et un chemin rocailleux, les visiteurs auront droit à une vue sur la cascade. Tout le long de la route, de curieux chimpanzés aux dimensions impressionnantes, des singes et des oiseaux tiennent compagnie les visiteurs ; de quoi alléger le kilomètre à parcourir. D’autres sites touristiques marquent leur empreinte comme les grottes et source de la cascade, les montagnes en forme de dents à Dandé.
MYTHE FONDATEUR DE LA GROTTE DE DANDE ET DES VILLAGES ANIMISTES
Avec un paysage aussi beau que torturé, Kédougou est une ville où l’on admire les plus beaux clichés du Sénégal. Le visiteur est saisi par ces falaises de couleur ocre parsemées d’arbustes. La traversée à pied, en deux roux ou en voitures, offre un spectacle à nul autre pareil. Ainsi, on peut profiter de magnifiques panoramas sur les montagnes que la nature exulte fièrement. Résultant à la fois de l’activité de l’homme et de la nature, la diversité de ses paysages réinvente au gré des vents et latérites. Un lieu où les mots grands et splendides prennent tout leur sens. Véritable musée architectural à ciel ouvert, les grottes de Dandé sont une pure merveille. Mythes ou réalités, deux versions accompagnent la création de cette cave à l’intérieur de la montagne. D’une hauteur de 5 mètres, certains affilient la création de la grotte de Dandé au règne de l’ancien Président musulman guinéen Sékou Touré et de sa volonté à vouloir en découdre avec les animistes. Une autre version est donnée par le responsable du centre d’accueil de Dindéfélo M. Sylla, qui dit que la création de cette grotte « est liée à la volonté du groupe d’Alpha Yaya d’islamiser les Bédik qui s’en servaient comme un refuge contre les envahisseurs». Ce mythique endroit leur servait également d’hôpital pour les blessés de guerre avant leur évacuation ou encore un lieu où ils fabriquent la poudre à canon et d’entrepôts de leur armement. D’ailleurs, de leur refus d’embrasser la religion musulmane, naîtront les villages tels que Kondodji, Iwol, Ibel, Bandafassi ou encore Ethiowol, situés en haut des
LA RESERVE DE DINDEFELO, UN PARADIS ANIMALIER
Appartenant à la famille des hominidés, le Pan Troglodytes ou chimpanzé, l’espèce la plus emblématique de la Réserve est cataloguée en danger critique de disparition depuis l’année 2016 par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Selon cette organisation internationale, les facteurs qui pourraient conduire à leur perte concerneraient la destruction de leur habitat notamment le feu de brousse ou encore les coupes des arbres fruitiers dont ils se nourrissent comme le saba senegalensis, l’adansonia digitata, les écorces, les feuilles et les petits oiseaux. Il y a aussi d’autres facteurs tels que le braconnage et les maladies. Car ces primates partagent avec l’homme 95 à 98% de leur ADN, d’où leur vulnérabilité aux maladies infectieuses. La Réserve Naturelle Communautaire de Dindéfélo offre la possibilité de réaliser une visite guidée pour l’interprétation de la flore et la faune sauvage notamment pour connaître la réalité de la sous espèce du chimpanzé de l’Afrique Occidentale, le Pan Troglodytes Verus. Pour ce faire, les visiteurs doivent d’abord faire des réservations 48 heures à l’avance durant les mois de Décembre, Janvier et Février et 24 heures les autres mois. Ensuite, chacun devra s’acquitter des droits de visite fixés à 30000 non-remboursable. A noter que les chimpanzés sont des animaux sauvages qui se déplacent fréquemment à la recherche de nourriture, d’eau et fraîcheur, par conséquent les probabilités d’observation des chimpanzés varient selon la saison de l’année et elle n’est pas garantie. Effectuées avec un groupe de personnes limité à 3 en compagnie d’un éco-guide accrédité de la Réserve, les visites s’effectuent le matin à 06 heures 30 minutes et une autre l’après-midi à 14 heures 30minutes. Observer ces majestueuses créatures dotées d’une force 4 fois supérieure à celle d’un adulte demande des précautions notamment du point de vue vestimentaire. En effet, les visiteurs doivent porter des couleurs outre que le rouge ou le blanc ainsi que des chaussures adéquates. D’une durée moyenne de 2 à 3 heures pour la visite, une fois sur place, les visiteurs disposeront de 20 minutes comme temps d’observation directe des chimpanzés. Une fois ces conditions réunies, les visiteurs chanceux peuvent profiter de spectacles uniques en épiant les chimpanzés en train de s’épouiller. Une pratique qui se fait entre deux ou plusieurs chimpanzés du même clan et consistant à enlever les saletés de l’autre tour à tour ou encore à apaiser les chimpanzés tendus.
LA RESERVE NATURELLE DE DINDEFELO, UN IMPORTANT PARC VOLATILE
La zone est aussi reconnue comme zone d’importance pour la Conservation des oiseaux (ZICO), avec plus de 250 espèces d’oiseaux sédentaires ou migrateurs. On dénombrait en 2013 plus de 220 espèces et 254 en 2019 dont le Trogon narina, Touraco Vert, faucon lanier qui sont des espèces sédentaires. Il y a le Traquet familier, le S. à poitrine rouge, le Gonolek de Barbarie, le Guêpier à gorge rouge, Autour gabar, le lrrisor moquer, le Bagadais casqué, le Crombec Site/le, le Bateleur des savanes, le Calao à bec rouge, la Tourtelette améthystine Columbar à front nu, la Veuve dominicaine , le Tchitrec bleu, le Pririt à collier , l’Apalis à gorge jaune , C. à calotte blanche, le Barbion à croupion jaune, la Tourterelle de /'Adamaoua , le Tchitrec d'Afrique, l’Euplecte Monseigneur, le Piapiac africain, le Rollier à ventre bleu , le Touraco gris, le Martinet des palmes, le Perroquet youyou. Ch. à longue queue, l’ Euplecte à dos d'or, le Vautour charognard, le Martin-pêcheur pie, le Martin-pêcheur géant, l’Ombrette africaine, le Vanneau à tête blanche, le Crécere lle renard, le Faucon lanier ,l’Hirondelle isabelline, le Rufipenne de Neumann.
LA RNCD, UN GEO PATRIMOINE PARTICULIER
L'histoire géologique de la Réserve commence vers deux milliards d'années et se poursuit jusqu'à l'époque actuelle. Ces processus ont permis la mise en place de plusieurs catégories de roches ; le socle formé de granites roses, de granodiorites et de roches métamorphiques ; les formations sédimentaires constituées de conglomérats, de carbonates à tidalites, de grès, de dépôts glaciaires, de pélites vertes, de quartzarénites, de dolomites calcaires, de cherts, de pélites violettes et les roches volcaniques essentiellement constituées de dolérites et basaltes. Située dans la quatrième côte la plus vieille du monde, la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo possède une valeur remarquable en termes de géologie, incluant les stromatolithes vieux de 1000 Ma, parmi les plus anciens signes de vie de la Réserve, et du monde ainsi que des granites roses du fleuve Gambie, classés parmi les roches les plus anciennes du monde, des formations glaciaires (Walidiala). Depuis 1984, certains universitaires du Sénégal, passent beaucoup de temps dans cette zone pour recueillir la matière de leur Mémoire, Thèse, ou Doctorat. Dans cette même perspective, la Réserve et l’Université Huelva en Espagne, collaborent avec le Ministère des Mines et de la Géologie, pour entamer un processus de création de géoparc autour de Dindéfélo en tant que site pilote, afin de constituer le 3ème Géoparc en Afrique, après le Maroc et la Tanzanie.
UNE GEO-DIVERSITE IMPRESSIONNANTE
Cette longue histoire géologique a donné lieu à de nombreux sites géologiques et géomorphologiques qui ont des intérêts scientifiques, pédagogiques et socio-économiques. En plus, ils constituent l'un des derniers refuges pour les espèces biologiques menacées au Sénégal. Parmi ces sites géologiques, nous avons les cascades de Dindéfélo, d'Affia-Ségou, de Pélel, et la Petite Cascade ; les dents de Dandé, mises en place par une fracturation conjuguée et très intense, donnant un aspect en ruine, d'où l’appellation de grès ruiniformes ; la grotte de Dandé, un site historique parmi les plus anciens sites d'extraction minérale au Sénégal ; les granites roses l’une des plus anciennes roches du monde. Il y a aussi les formations glaciaires qui témoignent d'une glaciation mondiale il y a 630 millions d'années, très visibles sur la vallée de Walidiala ; les stromatolites : l’une des premières formes de vie au monde, sur la partie haute de la formation Pélel, les tidalites marqueurs d'une des plus anciennes côtes du monde, répandues dans toute la Réserve. Et enfin, le fleuve Gambie transfrontalier, d'importance écologique, touristique, et culturelle. Il constitue l'une des sources qui alimentent les aquifères, captés par les forages des villages aux alentours.
LES BERGES DU FLEUVE GAMBIE, LIEU DE COMMUNION DES POPULATIONS PEUL, BEDIK ET BASSARI
Ne disposant pas de branchement d’eau ni de réseau d’adduction d’eau chez eux, les femmes se tournent vers le fleuve Gambie qui longe la région de Kédougou pour non seulement laver leur linge mais aussi faire la vaisselle. Une bonne occasion pour leur communion et un cliché pittoresque pour les visiteurs des grandes métropoles aux conditions plus favorables. En amont ou en aval, les berges du fleuve sont un endroit idéal pour improviser un pique-nique ou une baignade. Ainsi, chaque week-end des dizaines d’hommes et de femmes s’y retrouvent pour linger. D’ailleurs, sur les berges du village de Thiabécaré traversé par le fleuve Gambie, distant de 20 kilomètres de Kédougou et 7 kilomètres de Dindéfélo se trouve le campement Tako Mayo, l’un des meilleurs de la région. Disposant d’une douzaine de case en style bungalow, confortable et doté de douches individuelles et du wifi accessible localement. En plus du gazouillement des oiseaux, les pensionnaires pourront bénéficier d’une visite guidée le long du fleuve. En plus de ce cadre accueillant, le campement Tako Mayo abrite un centre de formation pour des produits locaux sous forme de confiture, un grand atelier de couture et de teinture. Dans la Réserve Naturelle Communautaire de Dindéfélo, il y a 7 campements touristiques dont celui de Badala, le campement Teranga de Ségou, le Dogon du Fouta, le campement villageois, Africa cascade et chez Doba situé sur la montagne. Pour leur construction les matériaux de la région tels que le bambou, la paille ou le forcis ont été utilisés, l’architecture Peul traditionnelle y est respectée. De cette façon, les campements s’intègrent dans le paysage.
«JOKKO AK MACKY» EST UNE STRATÉGIE… POUR MAQUILLER UNE CERTAINE IMPASSE»
L’avis est de Jean Charles Biagui, enseignant en Sciences politiques à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Le concept « Jokko Ak Macky » serait tout juste une stratégie du pouvoir en place pour maquiller une certaine impasse dans la prise en charge de la demande sociale et l'élaboration d'une politique publique cohérente en faveur de l'emploi. L’avis est de Jean Charles Biagui, enseignant en Sciences politiques à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Interpellé par Sud quotidien sur cette nouvelle trouvaille du chef de l’Etat, Macky Sall, par ailleurs président de la coalition majoritaire au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar, pour aller à la rencontre des populations de certaines communes notamment les jeunes, Jean Charles Biagui va même plus loin en déclarant que ce concept (« Jokko Ak Macky ») est une tentative pour revenir sur le devant de la scène après les évènements de mars 2021 et surtout au lendemain de la défaite électorale du 23 janvier dans les régions les plus stratégiques du pays.
Jokko Ak Macky », c'est le nouveau concept initié par le chef de l'Etat pour échanger avec des populations, notamment les jeunes des départements. Comment appréciez-vous ce concept ? A votre avis, y a-t-il un rapport avec les prochaines législatives de juillet prochain?
Le concept « Jokko Ak Macky » vient s'ajouter à la liste des nombreux concepts proposés par le pouvoir depuis 2012. « Yonnu yokkute » avait rapidement cédé la place au plan Sénégal Émergent 2035. Dans la perspective de ce dernier, le candidat-président Macky Sall présentera en 2019 le slogan "un Sénégal pour tous". Un an plus tard environ, il parlera de « Fast Track » dans le cadre de la réalisation des objectifs du programme d’urgence pour l’insertion socio-économique et l’emploi des jeunes. C’est maintenant le « Jokko Ak Macky ». En réalité, tout comme les autres concepts précédemment évoqués, ce dernier concept traduit une certaine impasse dans la prise en charge de la demande sociale, dans l'élaboration d'une politique publique cohérente en faveur de l'emploi. Les concepts ne suffisent pas. Un contenant sans contenu n'a pas de sens. Plus précisément, le concept « Jokko Ak Macky » est une tentative pour revenir sur le devant de la scène après les évènements de mars 2021 et surtout au lendemain de la défaite électorale du 23 janvier dans les régions les plus stratégiques du pays. Malheureusement, le pouvoir fait une analyse incomplète de la situation politique actuelle. Les évènements de mars et le vote en faveur de l'opposition ne se justifient pas seulement par le contexte économique difficile en particulier pour les jeunes. Il résulte aussi de l'affirmation de plus en plus importante d'une conscience politique. En effet, les citoyens comprennent de plus en plus que non seulement le pouvoir est incapable de leur offrir de réelles perspectives d'emploi, mais en plus, il s'inscrit dans les mêmes perspectives politiques que les régimes précédents. Le train de vie de l'Etat est démesuré, la mal gouvernance est banalisée et érigée en règle, certaines libertés fondamentales notamment la liberté de manifester sont remises en cause, la justice est politisée et instrumentalisée. Par ailleurs, est-il possible de réaliser en deux ans ce qu’on n’a pas pu faire en 10 ans ?
Cette initiative « Jokko Ak Macky » peut-elle combler du point de vue communication le vide laissé par les traditionnelles tournées économiques que le chef de l’Etat faisait à la veille de chaque scrutin ?
L'initiative « Jokko Ak Macky » est une mauvaise stratégie de communication pour un président a la croisée des chemins et sur le départ. D'une manière générale, la communication politique est en général largement négligée. Au Sénégal, la communication gouvernementale se confond trop souvent à la propagande dans les médias d'Etat en particulier. Pourtant, le président de la République a l'opportunité de convaincre les Sénégalais en allant à leur rencontre dans leurs villages et leurs quartiers. Les tournées dites économiques auraient dû permettre de tâter le pouls des populations et de leur parler directement. Mais elles sont malheureusement l'occasion d'un folklore inutile pour la nation. C'est seulement dans nos pays africains où les présidents de la République voyagent plus à l'étranger qu'à l'intérieur de leurs propres pays.
Que vous inspire le défi de l’unité au sein de la majorité présidentielle pour les prochaines législatives que s’est fixé le chef de l’Etat après avoir béni des listes parallèles dans certaines localités, lors des dernières locales ?
Les listes parallèles à elles seules ne suffisent pas à expliquer les échecs de Benno Bokk Yaakaar. Elles y ont contribué sans nul doute. Mais, même si le pouvoir réussissait le pari de l'unité, il pourrait perdre surtout dans des départements où il me semble que l'opposition s'est confortablement installée en maître des lieux, comme Ziguinchor, Bignona ou Dakar par exemple.
A votre avis, le contexte actuel milite-t-il en faveur de la victoire du régime en place lors des prochaines élections ?
Il y a de mon point de vue un élément qui sera déterminant lors des prochaines législatives comme lors des précédentes. C'est le mode de scrutin qui privilégie les grandes formations politiques ainsi que les grandes coalitions. Le scrutin majoritaire a un seul tour favorisera le parti au pouvoir dans plusieurs départements, surtout si l'opposition y propose plusieurs listes différentes.
LE POUVOIR DRAGUE LES JEUNES AVEC «JOKKO AK MACKY»
Dénommé « Jokko Ak Macky », ce cadre a déjà permis au chef de l’Etat de partager et d’échanger avec des jeunes de Pikine, Keur Massar, Arrondissement du Plateau et de la région de Kolda
Le président de la République, Macky Sall, a initié en perspective des prochaines législatives du 31 juillet prochain, un nouveau concept de « dialogue direct et sans filtre» par visioconférence avec les jeunes des différentes localités du Sénégal. Dénommé « Jokko Ak Macky », ce cadre a déjà permis au chef de l’Etat de partager et d’échanger avec des jeunes de Pikine, Keur Massar, Arrondissement du Plateau et de la région de Kolda.
«Jokko Ak Macky » ! C’est la nouvelle trouvaille du président de la République. Initié quelques jours après la débâcle enregistrée par la coalition majoritaire au pouvoir lors des dernières élections locales du 23 janvier, ce nouveau concept s’inscrit selon le Big (bureau d’information gouvernementale) dans un style novateur du Président Macky Sall de communier avec les jeunes des différentes localités, de dialoguer directement et sans filtre avec eux. Il faut dire que ce concept, lancé le samedi 05 mars 2022 dernier, à Pikine semble être une stratégie du pouvoir en place pour combler le vide laissé par des tournées économiques à l’intérieur du pays que le chef de l’Etat avait l’habitude de faire à la veille de chaque élection.
Regroupés à l'Arène nationale, des jeunes du département de Pikine ont ainsi pu échanger directement par visioconférence avec le chef de l’Etat et président de la coalition Benno Bokk Yaakaar, Macky Sall, depuis son domicile privé à Mermoz. Et de cet entretien de près de quatre heures de tours d’horloge, on peut retenir l’engagement du chef de l’Etat de doter Pikine d’un «plan spécial de développement» articulé autour de la modernisation du marché Syndicat, l’aménagement du Technopole tout en préservant le cadre écologique et la biodiversité.
Après les jeunes de Pikine, le chef de l’Etat s’est entretenu également suivant le même format avec ceux du nouveau département de Keur Massar, le jeudi 10 mars dernier. Lors de ce face-à-face virtuel, le chef de l’Etat s’est engagé à doter ce cadet des départements du Sénégal d’un «Programme spécial d’Aménagement et de Développement ».
Pour la troisième série de « Jokko Ak Macky », le chef de l’Etat a choisi des jeunes de l’Arrondissement du Plateau (département de Dakar) pour échanger avec eux toujours en mode visioconférence sur les problèmes de la jeunesse dans la capitale. Lors de cette rencontre élargie aux maires des communes de Dakar-Plateau et de la Medina (proches du pouvoir), le chef de l’Etat a réaffirmé « son ambition de poursuivre et d’amplifier, en liaison avec les collectivités territoriales (ville de Dakar et les communes du département), les investissements pour la modernisation et le développement durable de la Capitale ».
A la suite des jeunes de l’Arrondissement du Plateau, le chef de l’Etat s’est entretenu le vendredi 9 avril dernier, avec les jeunes de la région de Kolda. D’ailleurs, c’est lors de cette rencontre que le chef de l’Etat, interpellé sur la réticence de certains fonctionnaires de l’administration publique, notamment des professionnels de santé à rejoindre leur poste dans cette région après leur affection, a demandé au ministre de la Santé de « licencier immédiatement toute personne recrutée pour aller servir dans les régions et qui refuse de s’y astreindre».
ADOPTION DE LA LOI SUR LA GOUVERNANCE DES RECETTES ISSUES DE L’EXPLOITATION DES HYDROCARBURES
Les députés ont adopté, lundi, le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures.
Dakar, 11 avr (APS) - Les députés ont adopté, lundi, le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures.
Ce projet de loi est ’’pris en application conformément au Code pétrolier’’ adopté en 2019, a précisé le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, lors de la séance plénière consacrée à l’examen du texte.
Ce code prévoit que ’’les modalités de gestion et de répartition des revenus issus de l’exploitation des hydrocarbures sont définies par une loi’’.
La nouvelle disposition ’’fixe ainsi les principes concernant la budgétisation intégrale des recettes fiscales et non fiscales tirées de l’exploitation des hydrocarbures, l’interdiction de toute cession anticipée des ressources d’hydrocarbures et/ou toute sûreté anticipée sur ces ressources", a-t-il expliqué.
Elle prévoit également ’’la création d’un Fonds de stabilisation pour se prémunir des risques de dériver des recettes d’hydrocarbures, la création d’un Fonds intergénérationnel (…) pour les générations futures’’ et ’’une épargne constituée à partir des recettes tirées de l’exploitation des hydrocarbures et rentabilisée à travers des placements.’’
Cette loi ’’détermine le partage des recettes provenant de l’exploitation des hydrocarbures entre le budget général, un Fonds de stabilisation (…) et un Fonds intergénérationnel destiné à tenir disponible, pour les générations futures, une épargne constituée à partir des recettes tirées de l’exploitation des hydrocarbures et rentabilisée à travers des placements’’, a-t-il souligné.
’’Ainsi, les recettes tirées de l’exploitation des hydrocarbures permettront d’assurer la satisfaction des besoins des générations actuelles et futures, à travers le financement efficace du développement’’, a indiqué Abdoulaye Daouda Diallo.
Pour ce faire, ’’les parts des recettes affectées au budget général et au Fonds intergénérationnel sont déterminées aux moyens d’outils d’analyse économique, compte tenu du besoin substantiel en investissements et de la quantité relativement calculée des ressources d’hydrocarbures ainsi que de l’horizon limité’’, a-t-il expliqué.
De même, il est défini, à travers cette présente loi, ’’le principe et les mécanismes d’utilisation des recettes affectées au budget général (…)’’, a-t-il ajouté.
Dès lors, souligne le ministre, ’’l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz naturel occupera une place importante dans l’économie nationale et ouvrira les meilleures perspectives économiques et sociales’’.
Elle permettra de préserver ’’l’économie nationale contre les aléas liés à la fluctuation des recettes et de tenir compte de la durée de vie des gisements d’hydrocarbures en définissant les principes directeurs de la politique budgétaire et financière’’.
EN AFRIQUE, LES GRAMMY DE LA DISCORDE
La prestigieuse cérémonie de récompense de l’industrie américaine de la musique a vu cette année l’artiste béninoise Angélique Kidjo primée au détriment du Nigérian Wizkid, provoquant un tollé chez les fans de ce dernier
De la joie aux grincements des dents. Le 24 novembre 2021 à l’annonce de la liste des nommés aux Grammy Awards, le Nigeria s’enthousiasmait de compter cinq des huit noms africains éligibles à la prestigieuse récompense.
Grâce à son industrie du disque foisonnante de créativité, le pays aux 206 millions d’habitants est depuis quelques années une des places fortes du continent en matière musicale.
Mais l’enthousiasme aura vite tourné à la désolation, voire à une certaine acrimonie, moins de cinq mois plus tard. Finalement organisée le 3 avril 2022 à Las Vegas après un premier report dû à la pandémie du coronavirus, la 64e cérémonie des Grammy a en effet été marquée par l’échec des représentants nigérians à se hisser au palmarès final.
Fortunes diverses
Wizkid, Burna Boy, Tems, Femi Kuti et Made Kuti auront tous échoué à convaincre la Recording Academy – l’organisatrice des Grammy – du mérite de leurs œuvres à être récompensées dans leurs catégories respectives. Cela contraste fortement avec la précédente édition où le géant d’Afrique de l’Ouest était reparti de Sin City avec deux statuettes dorées.
L’une pour l’artiste Burna Boy dans la catégorie "meilleur album de musique mondiale" et l’autre au profit de Wizkid, gratifié du "meilleur clip vidéo" pour sa performance dans la chanson "Brown skin girl" de l’Américaine Beyoncé.
Les mélomanes, les Nigérians en particulier, avaient donc de quoi être frustrés au lendemain de la cérémonie. Mais ce qui suscite davantage leur colère, notamment sur les réseaux sociaux, c’est la défaite de Wizkid, coiffé au poteau par une autre artiste africaine, en l’occurrence la Béninoise Angélique Kidjo.
Vives désapprobations
Cette dernière a en effet triomphé de son jeune compétiteur nigérian dans la catégorie meilleur album de musique mondiale grâce à son opus paru en juin 2021 "Mother Nature", le dernier d’une discographie riche de plus d’une dizaine d’albums. Avec cette nouvelle distinction, la native de Ouidah, désignée première diva africaine en 2007 par le magazine Times, compte désormais cinq Grammy au total. Soit plus que n’importe quel artiste en Afrique.
Reste que sa dernière récompense n’est pas du goût des internautes nigérians. Ils sont depuis mobilisés sur Twitter pour défendre leur vedette Wizkid, estimé plus méritant. Notamment en raison du succès de son album "Made in Lagos", sorti l’année dernière. Propulsée par le titre "Essence" en tête de nombreux hit-parades outre-Atlantique depuis son lancement, l’œuvre de 14 morceaux est l’une des principales réussites musicales africaines de ces derniers mois.
Le succès populaire de "Made in Lagos", n’aura pas suffi à convaincre l’Académie des Grammy qui a manifestement pris en considérations d’autres critères d’appréciation.
UN ADOLESCENT EMPORTÉ DANS LES FLOTS DU FLEUVE CASAMANCE
L’irréparable s’est encore produit, ce samedi, dans le bras du fleuve Casamance. Un élève de 14 ans s’y est noyé lors d’une partie de baignade avec un groupe d’enfants de son âge.
L’irréparable s’est encore produit, ce samedi, dans le bras du fleuve Casamance. Un élève de 14 ans s’y est noyé lors d’une partie de baignade avec un groupe d’enfants de son âge. D’après Le Quotidien, Issaga Traoré Diallo, élève en classe de 5ème au Cem Sikilo nord dans la commune de Kolda, laisse derrière lui une famille inconsolable.
Né en 2008 et deuxième enfant de ses parents, Issaga est un garçon connu pour son calme et son sérieux dans le travail, selon M. Bara Tall, principal du Cem Sikilo nord. D’ailleurs, c’est la deuxième fois que cet établissement perd un élève dans ces conditions.
Suffisant pour que Bara Tall appelle les parents et surtout les autorités à prendre des mesures pour mieux protéger les enfants de Kolda qui prennent d’assaut le bras du fleuve avec cette forte chaleur. En cette période de ramadan ponctué par des températures élevées, la nouvelle génération en fait une activité prioritaire tous les après-midis.
L’année dernière, un garçon s’y est aussi noyé. La victime, âgée de moins de 15 ans, était le fils du chef de village de Sam Pathé. Quelques mois auparavant, au quartier Saré Kémo, situé dans la commune de Kolda, un autre garçon avait perdu la vie au même endroit.Malgré ces morts enregistrés, les jeunes, garçons et filles, continuent de squatter le fleuve pour des parties de baignade et de jeu dans les eaux.
Pour le cas de cet élève, Issaga Traoré Diallo, les faits se sont déroulés dans une partie du bras du fleuve Casamance qui borde le village de Sam Pathé, situé à quelques kilomètres de la ville de Kolda. Dans l’établissement où étudiait la victime, c’est l’émoi et la consternation chez les élèves, les professeurs et l’administration.
Ce drame a plongé dans le deuil la famille du défunt enterré ce dimanche au cimetière musulman de son quartier, Sikilo, en présence d’une forte foule dont des parents, amis et surtout les élèves et enseignants du Cem Sikilo nord, conduits par le chef d’établissement qui assure que le collège va rendre un vibrant hommage à cet élève parti à la fleur de l’âge.
AHMED AIDARA DEMISSIONNE MAIS N'ABANDONNE PAS
Ce que vous demandiez est arrivé, 2A TV. Vous y aurez des informations sûres et fiables. Vous aurez du sport, de l’économie des faits-divers sans oublier votre revue de presse préférée
Décidément, Ahmed Aïdara et les revues de presse, c’est pour le meilleur et pour le pire. Alors que bon nombre de personnes s’attendaient à ce qu’il fasse une croix sur ses présentations, qui l’ont rendu célèbre après sa démission de D-Média, le nouveau maire de Guédiawaye a pris tout le monde à revers en annonçant, le lendemain de son départ, la création d’une Web TV : 2A TV. 17 secondes, c’est le temps du premier teaser publié sur cette chaîne youtube. On y voit le journaliste, sur un graphique, se tenir debout les doigts joints et à sa droite sont mentionnés les programmes de son média qui se veut généraliste avec une particularité qui lui est propre : la revue de presse.
Le jour suivant de cette annonce sur la même chaîne, Ahmed Aïdara, en chair et en os, apparaît dans une vidéo pour présenter la palette de son nouveau canal tout en donnant rendez-vous à ses fans le 11 avril : « Ce que vous demandiez est arrivé, 2A TV. Vous y aurez des informations sûres et fiables. Vous aurez du sport, de l’économie des faits-divers sans oublier votre revue de presse préférée ».
Le rendez-vous était donné avec son public et ils ont répondu massivement à cet appel. En effet, la vidéo publiée ce lundi 11 avril cumule plus 215 000 vues en une journée et les chiffres continuent de grimper de manière exponentielle. Même constat pour le nombre d’abonnés sur la chaîne qui a atteint les 122 000. Ahmed Aïdara semble avoir tourné la page D-Média avec brio, pour le moment.
VU D'AFRIQUE, RIEN N'EST JOUÉ POUR LE SECOND TOUR MACRON-LE PEN
Pour la presse africaine, le second tour n'est pas un remake de la présidentielle 2017 : il est s'annonce plus incertain
Pour le site tunisien d'information Réalités, "la percée de l'extrême droite" est le premier enseignement du premier tour de la présidentielle française. "Ce n’est pas Emmanuel Macron, président sortant, qui a remporté ce premier tour. Loin de là. C'est l’extrémisme, incarné par Marine Le Pen, Eric Zemmour et les autres acteurs politiques de la même couleur. En cinq ans, depuis 2017, les extrêmes se sont enracinées au détriment d'une gauche et d'une droite républicaine qui s’érodent. Seul Jean-Luc Mélenchon, président de la France Insoumise (extrême gauche), est sorti du lot", analyse le site.
Analyse partagée par le média algérien TSA. "Le premier tour de la présidentielle française consacre le fort recul des partis traditionnels qui ont dominé la vie politique française pendant des décennies, le PS (gauche) et les Républicains (droite). (...) Ce scrutin marque aussi la percée inquiétante de l’extrême droite en France, avec deux candidats dans les cinq premières places au premier tour", s'inquiète le pure player.
Lors d’un séminaire de trois jours de renforcement de capacités de ses élus, les responsables de la coalition ont évoqué les défis que compte relever le Réseau des élus locaux du Sénégal (Reels) qu’ils viennent de créer
La coalition Yewwi Askan Wi est en train de tracer sa feuille de route, non seulement pour permettre à ses élus locaux de répondre aux préoccupations de leurs populations, mais de s’imposer face à l’Etat central. Lors d’un séminaire de trois jours de renforcement de capacités de ses élus, les responsables de la coalition ont évoqué les défis que compte relever le Réseau des élus locaux du Sénégal (Reels) qu’ils viennent de créer.
Ils ont tenu aussi à donner leur avis sur l’augmentation du nombre de députés à l’Assemblée nationale, la départementalisation précipitée de Keur Massar…
Nouvelle association. «Nous nous réjouissons de cet atelier qui a permis de regrouper les élus de Yewwi Askan Wi. L’idée c’était que l’on n’était pas allé aux élections locales du 23 janvier 2022 simplement pour gagner et après, laisser les élus locaux à eux-mêmes face à l’appareil politique et administratif de l’Etat central. Face aux attentes des populations, nous avions considéré qu’il était important de continuer la logique de solidarité en nous regroupant à travers une association que nous avons dénommée Réseau des élus locaux du Sénégal (Reels). Lequel réseau va regrouper l’ensemble des élus de Yewwi Askan Wi qui sont au nombre de 81. Le Reels reste ouvert aux élus, notamment les maires et présidents des conseils départementaux. Il reste ouvert à tous les élus de l’opposition et même ceux de la mouvance présidentielle qui considéreront que leurs préoccupations relatives à la gestion de leur collectivité peuvent être mieux prises en compte par le réseau que par une autre association. Aujourd’hui, il y a deux associations des maires au Sénégal. La nôtre est portée sur les fonts baptismaux, les textes seront validés avant la fin de ce mois d’Avril. Nous allons bénéficier des subventions qui nous reviennent de droit. Nous convoquerons l’assemblée générale pour élire le bureau et désigner les responsables qui seront notifiés officiellement à l’Etat du Sénégal qui devra, à partir de ce moment, nous intégrer au même titre que l’autre association (Ams) dans tout ce qui devra se faire avec les collectivités locales. Mieux, notre association va s’inscrire dans toutes les associations internationales qui existent au niveau des Cglu (Cités et gouvernements locaux unis), à l’association des maires francophones».
Défis. «Nous avons des défis à relever. Nous avons été élus sur la base d’un programme. Nous considérons que les collectivités locales peuvent apporter beaucoup plus que ce qu’elles apportent jusqu’à présent, si on leur donne un autre contenu tracé par la Constitution, les lois et règlements. Au Sénégal, nous avons des Présidents qui ‘’patrimoinialisent’’ tout et pensent que tout doit tourner autour de leur personne. Le développement doit se concevoir à la base. Ce n’est pas pour rien qu’on est passé du concept de collectivités locales au concept de collectivités territoriales. Ce sont les territoires qui doivent impulser le développement. Les territoires doivent être le premier maillon.
Ce ne sont pas nos personnes qui comptent, mais les institutions qui sont obligées de travailler avec l’Etat central. Nous sommes dans un seul Etat, un seul territoire qui s’appelle le Sénégal. Une commune ne peut pas être une entité indépendante détachée du reste du Sénégal. Aujourd’hui, à Ziguinchor dans le cadre du Pacasen (Programme d'Appui aux Communes et Agglomérations du Sénégal), dans le cadre du Promovilles (Programme de modernisation des villes), l’Etat est obligé de travailler avec le maire de Ziguinchor (Ousmane Sonko, Ndlr). Il ne peut pas venir dans une commune et faire abstraction de celui qui y a été élu. Cette collaboration entre les élus locaux de l’opposition et l’Etat ne veut pas dire qu’ils rejoignent politiquement le camp du pouvoir.
Budget de l’Assemblée nationale. «Nous avons évoqué la question de l’augmentation du nombre de députés qui passe de 165 à 172. Nous voulons dire aux Sénégalais que nous ne sommes pas impliqués dans ce processus. C’est le pouvoir, comme il l’a toujours fait, qui a mené le processus de manière solitaire et sans consultation. Il a décidé d’augmenter le nombre de députés. Nous disons qu’il n’est pas question que l’augmentation du nombre de députés soit le prétexte pour augmenter le budget de l’Assemblée nationale qui est déjà excessif et ne se justifie pas par une rentabilité de l’Assemblée nationale en termes d’apport institutionnel. Rien que les fonds politiques du Président Moustapha Niass, 50 millions FCfa par mois, peuvent valablement payer plus d’une trentaine de députés. Avec 33 millions FCfa, vous pouvez payer 25 nouveaux députés. Il faut que l’argent soit orienté vers des dépenses qui créent des emplois pour les jeunes.
Keur Massar. «C’est ce même pouvoir qui a voulu plaire à annoncer l’érection de Keur Massar en département. Nous ne sommes pas opposés à cela puisque tous les critères démographiques et géographiques étaient réunis. Mais ça s’est fait dans un état d’impréparation. Le pouvoir avait un objectif politique en pensant que si cela était fait, les habitants de Keur Massar seraient tellement satisfaits qu’ils voteraient massivement pour les candidats de la mouvance présidentielle aux élections locales. Ils n’ont pratiquement rien gagné à Keur Massar, malgré les milliards qui ont été déversés durant la campagne électorale. Aujourd’hui, cette précipitation d’ériger Keur Massar en département les rattrape. L’Etat ne doit pas, dans la précipitation, créer des départements. Aujourd’hui, le département de Keur Massar est sans siège, sans bâtiment administratif. Le Conseil départemental est sans siège ainsi que la commune de Keur Massar Sud, la commune de Jaxaay Parcelles. Certaines communes ont dû sortir de leur périmètre pour aller chercher des bâtiments où loger le Conseil pour le moment. L’Etat doit prendre des dispositions pour doter ces communes de bâtiments.Toutes ces communes ont été gagnées aux Locales par la coalition Yewwi Askan Wi. Nous n’accepterons pas que Macky Sall les mettent sous délégation spéciale».
LA DOUANE SAISIE PRES D'UN MILLIARD 308 MILLIONS DE BILLETS NOIRS
Le Groupement polyvalent de recherches et de répression de la fraude (GPR) des douanes sénégalaises a saisi des billets noirs d’une contrevaleur de près de 1 milliard 308 millions de francs CFA, a appris l’APS de source officielle.
Dakar, 11 avr (APS) - Le Groupement polyvalent de recherches et de répression de la fraude (GPR) des douanes sénégalaises a saisi des billets noirs d’une contrevaleur de près de 1 milliard 308 millions de francs CFA, a appris l’APS de source officielle.
Dans un communiqué, la Division de communication et des relations publiques des douanes explique que le GPR a mené plusieurs opérations de démantèlement de réseaux de faussaires dans les villes de Louga, Thiès et Dakar.
Le texte indique que les opérations ont "permis de saisir des coupures de billets noirs en euros et des billets contrefaits en dollars d’une contrevaleur de 1 milliard 308 millions en francs CFA et d’interpeller une dizaine de faussaires".
Ces saisies, qui sont le fruit d’opérations d’enquête, d’investigation et d’infiltration par les agents du GPR basé à Thiès, ont permis de cerner et de démanteler des réseaux de faussaires qui étendent leurs tentacules au-delà des frontières sénégalaises.
Le communiqué signale que les opérations "se sont déroulées entre fin mars et début avril et ont visé des réseaux identifiés comme opérants sur l’axe Louga, Thiès et Dakar"
"Menée d’abord à Louga, la première phase a donné les résultats suivants : 23 paquets des billets noirs contenant 865 billets de 500 euros, 103 billets de 200 euros, 1392 billets de 100 euros et 381 billets de 50 soit un total de 611.320 euros ainsi que 486 billets blancs ont été saisis à Louga", détaille la Division de communication et des relations publiques des douanes.
Quatre paquets de billets de banque contrefaits contenant 600 billets de 500 dollars, soit un total de 300.000 dollars, ainsi qu’un véhicule de type BMW X1 ont été saisis à Thiès, pour une contrevaleur de près de 580 millions en francs CFA mis hors circuit, ajoute-t-elle.
"En plus, quatre individus, dont un de nationalité étrangère, ont été arrêtés au cours de cette opération qui a été menée en synergie avec la Section de Recherches de la Gendarmerie de Thiès", relève la même source.
De la même façon, les agents du GPR ont également appréhendé cinq autres individus en flagrant délit d’opération de lavage de billets noirs à Thiès, au quartier Grand Standing.
Les trafiquants "étaient à bord d’un véhicule de tourisme […] et détenaient par devers eux un sac rempli de billets noirs qu’ils s’apprêtaient à faire laver", informe les douanes.
Selon elles, "le sac ainsi saisi contenait des coupures de 500 et de 200 euros ainsi que des coupures de 1000 dollars US pour une contrevaleur totale de 728 000 000 de francs CFA. C’est au total, 1milliard 308 millions en francs CFA de fausses monnaies qui ont donc été saisis".
L’administration des Douanes appelle les populations à plus de vigilance et de collaboration pour la réussite des opérations de bouclage des réseaux criminels et des couloirs de trafic illicite.