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11 septembre 2025
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
LA DENT DE PATRICE LUMUMBA
EXCLUSIF SENEPLUS - Les pays qui ont trempé dans le lâche assassinat de Lumumba doivent être jugés en Afrique. C’est le minimum qui puisse être exigé par un peuple qui souhaite se faire respecter. Trop de blessures injustement infligées à l’Afrique
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 25/06/2022
À peine les Belges ont-ils rendu une dent couronnée d’or de Patrice Lumumba, que certains Nègres, superficiels et émotifs, se sont mis à se réjouir et à remercier le bourreau. Il ne manque plus que les danses endiablées pour que la boucle de l’inconscience soit bouclée.
En effet, dans les jours ou semaines à venir, les éternels complexés danseront ici et là, puisque la danse est dans le sang de l’Africain, pour exprimer leur reconnaissance à cette Belgique qui a bien voulu restituter la dent de Lumumba. Or, en pareille circonstance, pour des personnes qui ont le sens de la dignité et de l’honneur, il ne s’agit, ni de gratitude ni de réjouissances, mais de gravité et de colère car Lumumba n’est pas mort de maladie. Il a subi d’atroces souffrances, a été torturé, humilié et animalisé. Son corps a été découpé en morceaux, puis dissous dans de l’acide sulfurique. En plus du silence que commande un tel événement, il faut se poser quelques questions : Qu'est-ce qui prouve que cette dent appartient à l’ancien Premier ministre du Congo ? A-t-on procédé à un test ADN ? Pourquoi le leader congolais fut-il assassiné ?
Lumumba fut éliminé parce que, dans son discours prononcé devant Gustave Baudoin, le roi des Belges, le 30 juin 1960, il avait déclaré que son pays traiterait désormais d’égal à égal avec l’ancienne puissance colonisatrice et que les Congolais étaient fiers d’avoir mené la lutte contre le colonialisme qui les méprisait, les bastonnait, les exploitait, les chosifiait et crachait sur eux, parce qu’il voulait “montrer au monde ce que peut faire l’homme noir quand il travaille dans la liberté et faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique toute entière”, parce que sa proximité avec Moscou et Pékin dérangeait les pays occidentaux.
À supposer que ce soit vraiment la dent de Lumumba, pourquoi la Belgique a-t-elle attendu 61 ans pour la restituer ? Faire tuer quelqu'un parce qu'il a dit ce qu’il pensait, parce qu’il refusait d'être un traître à la patrie, parce qu'il voulait défendre les intérêts de son peuple, et faire semblant de regretter ce crime six décennies après, n'est-ce pas un peu trop facile ? Quand on sait que le Blanc ne fait jamais rien pour rien, on peut se demander si les Belges ne poursuivent pas un objectif précis en restituant la dent de Lumumba. La France et l’Europe en général n’ont plus bonne presse en Afrique. Un peu partout, on assiste à une rébellion de la jeunesse africaine contre l’homme blanc. De Dakar à N’Djamena en passant par Bamako et Ouagadougou, les peuples africains demandent la fin du franc CFA, le départ des bases militaires étrangères et la non-immixtion de l’Europe dans les affaires africaines. Dans ce contexte, on peut bien imaginer que les Européens veulent se servir de la restitution de la dent de Lumumba et du retour des œuvres d’art africains pour se “réconcilier” avec les Africains. On peut croire que, en posant un tel geste, ils espèrent faire baisser la tension entre l’Afrique et l’Europe. Mais suffira-t-il de rendre la dent de Lumumba pour que les Africains ne gardent plus une dent contre l’Occident ? Rien n’est moins sûr. Car il y a un lourd contentieux entre les deux continents. Trop de blessures ont été injustement infligées à l’Afrique. Il est illusoire de penser que ce sont des gestes symboliques qui pourront guérir ces blessures.
Au-delà de sa famille et de son pays, Lumumba appartient à toute l'Afrique. Cette Afrique, qui n'a pas fini de le pleurer, devrait dire non à de petits arrangements entre le gouvernement belge et la famille de Lumumba. Elle ne devrait pas non plus accepter les plates excuses d'une Europe qui n'a pas encore démontré par des actes qu'elle a dit adieu au crime, à la barbarie et au racisme.
Les pays qui ont trempé dans le lâche assassinat de Lumumba doivent être jugés en Afrique. C’est le minimum qui puisse être exigé par un peuple qui souhaite se faire respecter.
Y en a marre des excuses hypocrites et des larmes de crocodile.
À l'occasion de la fête de la musique 2022, le chanteur sénégalais s'est produit à l'Elysée devant le couple présidentiel Emmanuel Macron et sa Femme Brigitte Macron
À l'occasion de la fête de la musique 2022, le chanteur sénégalais s'est produit à l'Elysée devant le couple présidentiel Emmanuel Macron et sa Femme Brigitte Macron.
VIDEO
DAK'ART 2022, LES BONNES NOTES D'UN EXPERT
Quelle évaluation faire du Dak’Art 2022 ? Comment s’organise un projet d’expo et quel rôle joue un commissaire ? Certains peuples sont-ils plus ou moins sensible à l’art ? Réponses du commissaire d’expo Idrissa Diallo
La 14è édition de l’art africain contemporain de Dakar a vécu. Mais les souvenirs de la créativité et l’engouement particulier des visiteurs resteront.
Au dernier jour de cette grand-messe de l’art africain, nous avons eu l'occasion de rencontrer un commissaire d’expo très au fait des questions ayant trait à l’art et à la culture et qui nous a eccordé un entretien. Il s’agit d’Idrissa Diallo que nous avons rencontré à la Maison de la culture Douta Seck où a eu lieu l'expo du projet Black Rock dans le cadre du Dak'art 2022.
Avec Avec Idrissa Diallo, nous avons explorer ce que ce sont les prérogatives d'un commissaire d’expo, comment travaille-t-il et quels sont les profils possibles cette activité artistique. Sur un autre plan, Idrissa Diallo jette un regard sur cette édition du Dak'art après un report dû à la pandémie.
Pour lui il a un engouement particulier pour cette édition de la Biennale et il y a eu beaucoup d'oeuvre. Pralant de la sensibilité à l'art, ce connaisseur estime que cela n"a rien à avoir avec nos oriigine.
Toutefois, une éducation à l'art y aiderait beuacouop.
Suivre l'entretien dans cette vidéo.
LE PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE SAISIT SUR LE CAS DES DÉPUTÉS ACTUELLEMENT EN PRISON
Trois députés sont en prison. Il s’agit de Déthié Fall, Mame Diarra Fam arrêtés lors de la manifestation de Yewwi askan wi (Yaw), le 17 juin dernier, mais aussi Cheikh Abdou Mbacké écroué pour offense au chef de l’Etat
Trois députés sont en prison. Il s’agit de Déthié Fall, Mame Diarra Fam arrêtés lors de la manifestation de Yewwi askan wi (Yaw), le 17 juin dernier, mais aussi Cheikh Abdou Mbacké écroué pour offense au chef de l’Etat. Six (6) parlementaires ont adressé au président de l’Assemblée nationale des demandes visant à faire arrêter les poursuites contre leurs collègues, selon un communiqué. Théodore Cherif Monteil, Marième Soda Ndiaye, Marie Saw Ndiaye, Toussaint Manga, Oulimata Guiro et Aïssatou Mbodji disent avoir saisi Moustapha Niasse « conformément aux articles 51 et 52 de la Loi organique portant Règlement intérieur de l’Assemblée nationale ».
Selon eux, Mame Diarra Fam et Déthié Fall ont été arrêtés « illégalement » et les délits qui leurs sont reprochés sont « infondés ». De même, ils soulignent que dans l’affaire Cheikh Abdou Mbacké, la justice a « outrepassé ses pouvoirs en arrêtant un député sous le régime du flagrant délit, pour ensuite vouloir le poursuivre pour d’autres motifs dans le cadre d’une instruction judiciaire, sans l’autorisation de l’assemblée nationale ».
Les signataires de la lettre invite le président de l’Assemblée à « prendre toutes les mesures idoines que lui confèrent la loi en mettant en place une commission ad hoc tel que stipulé par l’alinéa 1 de l’article 52 du Règlement intérieur de l’Assemblée afin de faire suspendre toutes les poursuites et aussi de faire lever les détentions conformément à l’alinéa 5 de l’article 51 de notre Règlement intérieur ». Et cela « dans le souci de protéger l’Institution parlementaire ». Ils appellent, par ailleurs, le Gouvernement à « respecter les libertés individuelles et à garantir à tous les citoyens sénégalais leur droit de manifester et d’exprimer leur opinion conformément à la Constitution ».
PROCES D'AIDARA, LA DÉFENSE PARLE DU RENVOI ET PLAIDE NON COUPABLE
Présents ce vendredi au tribunal de Pikine-Guédiawaye, le maire Ahmed Aïdara et Cie devront prendre leur mal en patience. En effet, leur procès a été renvoyé jusqu’au lundi prochain par le maître des poursuites.
Présents ce vendredi au tribunal de Pikine-Guédiawaye, le maire Ahmed Aïdara et Cie devront prendre leur mal en patience. En effet, leur procès a été renvoyé jusqu’au lundi prochain par le maître des poursuites. Ce dernier a invoqué des raisons administratives pour solliciter le renvoi. Le tribunal a finalement accédé à sa demande. Cependant, les avocats étaient prêts pour que cette affaire soit jugée. « Le procès a été renvoyé par le tribunal à la demande du procureur de la République. Nous les avocats, nous ne souhaitons pas que cette affaire soit renvoyée. Parce qu’en droit cette affaire est à même d’être jugée aujourd’hui.
Maintenant, nous respectons la décision du tribunal qui a décidé de renvoyer à la demande du parquet à lundi prochain. A cette date, l’affaire ne sera plus renvoyée elle sera retenue », a dit Me Dieng, un des avocats du maire de Guédiawaye. Toutefois, les robes noires estiment que le motif du renvoi invoqué par le procureur de la République ne semble pas correspondre aux canaux du droit pénal. « Parce qu’il a demandé le renvoi pour des raisons administratives. Nous lui avons opposé des arguments de texte à savoir l’article 380 et 381 du code de procédure pénale pour s’opposer au renvoi de cette audience. Mais, nous allons tous être là le lundi pour que le droit soit dit et bien. Et si le droit est dit et bien dit, je suis à peu près certain que ce jour-là, le maire de la ville de Guédiawaye retrouvera ses administrés. C’est tout le mal que nous souhaitons à Ahmed Aïdara et Cie », a dit la robe noire.
Par ailleurs, l’avocat a soutenu qu’ils sont sereins eux les avocats. « Ce procès nous le voulons serein et nous voulons un débat juridique clair pour démontrer à la face de tous les sénégalais que le maire encore moins les gens qui sont avec lui n’ont commis des infractions prohibées ici au Sénégal », a-t-il aussi dit. Parlant du maire de Guédiawaye, il a affirmé qu’il a le moral. « Je le connaissais bien avant qu’il embrasse sa carrière dans les médias. Il a toujours été serein et c’est un homme pieux qui est à cheval sur des principes. C’est un républicain. Il a gagné la commune sur la base d’élections libres et disputées.
Donc, cette personne ne fera rien qui puisse de mon point de vue porter atteinte aux principes gouvernant l’Etat de droit. Nous pensons jusqu’à preuve du contraire que le Sénégal est un Etat de droit. Si on s’en tient à cela, il doit être libéré de ces charges par la justice de notre pays », a-t-il déclaré. Avant de conclure : « nous avons lu le dossier et nous sommes allés plusieurs fois à la prison de Sébikotane rencontrer Ahmed Aïdara. Je suis sûr qu’il n’a pas commis le chef d’infraction visé par le parquet. Donc, nous allons plaider pour le renvoi des fins de la poursuite. Je pense que le ministère public sera à nos côtés pour requérir à décharge ».
POURQUOI L'AFRIQUE DEVRAIT RESTER OPTIMISTE MALGRÉ LES CRISES
Covid, guerre en Ukraine, menaces terroristes: si l'Afrique reste très vulnérable face aux crises internationales, plusieurs voix sur le continent y voient une nouvelle occasion de tirer son épingle du jeu
Covid, guerre en Ukraine, menaces terroristes: si l'Afrique reste très vulnérable face aux crises internationales, plusieurs voix sur le continent y voient une nouvelle occasion de tirer son épingle du jeu et appellent les dirigeants à en profiter pour engager de profondes réformes.
Parmi les signes d'optimisme: la résilience de la plupart des économies africaines durant la pandémie de Covid-19.
Globalement moins endeuillée que d'autres continents, l'Afrique a connu un ralentissement plus faible de son activité économique en 2020 (-2%) qu'à l'échelle mondiale (-3,3%). Et les perspectives pour l'année 2022, à l'heure où la guerre en Ukraine menace les économies du monde entier, ne sont pas totalement sombres.
"L'Afrique va vers une croissance autour de 3,7% alors qu'en Amérique du nord ou en Europe on est face à un vrai risque de récession", estime l'économiste Lionel Zinsou. "Nous n'avons pas été les plus grandes victimes de la pandémie et nous ne le serons pas des conséquences collatérales de la guerre en Ukraine", martèle l'ancien Premier ministre béninois qui estime que l'inflation sur les exportations de matières premières compensera celle sur les importations.
Autre signal positif, la confiance des investisseurs en Afrique est revenue à un niveau supérieur à celui d'avant la pandémie.Selon un rapport du cabinet Deloitte qui a interrogé 190 patrons d'entreprises ayant des activités sur le continent, 78% d'entre sont confiants dans leurs perspectives de développement contre 61% avant la crise du Covid (et 40% pendant celle-ci).
Pas question pour autant de minimiser les défis à venir pour les économies africaines, à commencer par la guerre en Ukraine qui affecte notamment ses importations de céréales.
"Nous sommes préoccupés par le ralentissement de la croissance mondiale et la disponibilité pour l’Afrique de certains produits comme le blé ou les engrais", a averti le président ivoirien Alassane Ouattara lors de l'Africa CEO Forum, un sommet économique qui réunissait début juin à Abidjan chefs d'entreprises et décideurs politiques.
"Les économies africaines ont pris un choc et n'ont pas encore retrouvé les taux de croissance d'avant 2019. La situation reste particulièrement difficile avec l'inflation qui affecte de manière disproportionnée les populations les plus pauvres", reconnaît Makthar Diop, directeur général de la Société financière internationale (IFC), une branche de la Banque mondiale.
"Conquérir l'indépendance"
Mais certains y voient une occasion pour les pays africains de tracer de nouvelles routes. "On perd une bonne partie des récoltes chaque année, par manque d'électricité, de chaîne du froid... Si on réduit ces pertes grâce à des efforts d'investissement dans les infrastructures dès les prochaines campagnes, on aura des réponses à nos pénuries", estime M. Zinsou.
"Toute crise est une opportunité pour structurellement transformer la situation. Il y a un potentiel de transformation économique des pays africains en augmentant la valeur ajoutée créée sur le continent", affirme M. Diop.
Certains pays ont accéléré ces dernières années sur le sujet: la Côte d'Ivoire a construit de nouvelles usines de transformations de noix de cajou, le Nigeria est en train de se doter d'une méga-raffinerie pétrolière à Lagos et les compagnies étrangères en Guinée ont été récemment sommées de construire des usines de transformation de bauxite.
"Une des conséquences de la pandémie c'est que beaucoup de groupes ont souhaité moins dépendre de l'étranger pour leurs importations. L'Afrique est aussi concernée par le phénomène de démondialisation, de relocalisation et de régionalisation", pointe Emmanuel Gadret, directeur général Afrique francophone chez Deloitte.
"C'est l'heure pour l'Afrique de conquérir son indépendance sur bien des aspects. Nous devons davantage compter sur des financements sur le continent plutôt que sur de la dette extérieure. Nous avons un grand potentiel pour lever des fonds sur ce continent pour financer des projets cruciaux", estime Georges Wega, directeur délégué des réseaux bancaires internationaux pour la région Afrique à la Société Générale.
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) qui vise à harmoniser les tarifs douaniers sur tout le continent et qui entre lentement en vigueur, est notamment porteuse d'espoirs pour doper le commerce intra-africain. "L'Afrique a été extraodinairement réactive, financièrement techniquement et elle va recommencer", conclut M. Zinsou.
PAR Jean-Baptiste Placca
UN DEUIL BIEN FRUSTRANT
Sur un continent où la disparition d’un seul leader d'envergure suffit pour que le destin de tout un peuple se trouve détraqué, nombreuses sont les leçons que les peuples africains peuvent tirer du sacrifice consenti par Patrice Lumumba
Sa famille semble apaisée de pouvoir donner enfin à Patrice Emery Lumumba une sépulture où reposer en paix. Alors que les populations de la République démocratique du Congo, dans une ferveur perceptible, n’en finissent pas de s’incliner devant la seule relique qui reste du héros panafricaniste, certains Africains refusent de se résoudre à cet apaisement voulu par sa famille, et continuent de crier leur colère. Comment expliquer cela ?
À l'indépendance, Patrice Lumumba était de ces leaders totalement en phase avec leur peuple et leur patrie. Il portait les espérances de l’Afrique, avec une détermination qui a vite effrayé le néocolonialisme naissant, dont les tenants étaient, pour la plupart, dans le camp occidental. Le langage, pour exprimer alors la foi panafricaniste, résonnait aux oreilles de l'Occident comme le pire péril communiste. En pleine guerre froide, l’Ouest comme l’Est n'envisageait avec l'Afrique qu'un amour exclusif, frisant le totalitarisme. Et l’assassinat, l’aurions-nous oublié, est un moyen de travail habituel et justifié du totalitarisme cynique.
D'où la cruauté avec laquelle ils ont achevé Lumumba, et qui continue de révulser des millions d’Africains. Car, selon les propres mots de Lumumba, « les blessures sont encore trop douloureuses, aujourd'hui, pour que l’Afrique puisse les chasser de sa mémoire ».
Certes, la récupération de cette dent met fin à six décennies de profanation du corps du héros continental. Mais, respecter la paix du cœur voulue par la famille n’empêche pas de décolérer, rien qu’en imaginant l’inhumaine férocité avec laquelle ces gens ont achevé ce leader posé, pacifique, qui n’avait pour seule arme que la puissance du verbe, au service de la dignité de son peuple. Ni canif ni rien d'autre, pour agresser ou pour se défendre.
SADIO MANÉ, LE GAMIN DE CASAMANCE QUE TOUT LIVERPOOL REGRETTERA
En signant pour un nouveau défi en Bundesliga avec le Bayern Munich après six ans chez les Reds, Sadio Mané laisse une marque indélébile dans l'histoire de Liverpool, sur et en dehors du terrain. Retour sur le parcours d'un grand champion africain
En signant pour un nouveau défi en Bundesliga avec le Bayern Munich après six ans chez les Reds, Sadio Mané laisse une marque indélébile dans l'histoire de Liverpool, sur et en dehors du terrain. Retour sur le parcours d'un grand champion africain dont la vie est presque exclusivement centrée sur son sport.
"Il quitte Anfield accompagné des meilleurs vœux de tous, et avec la collection complète, Premier League, Ligue des Champions, Mondial des clubs, Supercoupe d'Europe, Coupe d'Angleterre et Coupe de la Ligue. En 269 apparitions, il a apporté 120 buts, 38 passes décisives et un nombre incalculable de sourires et de médailles": le club de la Mersey a rendu un hommage aussi vibrant qu'ému à son attaquant.
Son arrivée en provenance de Southampton, en juillet 2016, a été un tournant pour le joueur comme pour le club. Pour Mané, fils de l'imam d'un village de Casamance, c'était l'apogée d'une trajectoire patiente et parfois douloureuse pour atteindre le plus haut niveau.
Le football était vite devenu plus qu'une passion: une ambition et une échappatoire face à un destin tout tracé. "Au village, tu vas être cultivateur, il n'y a pas d'autre boulot à faire. Mon rêve de gamin, c'était d'écrire l'histoire et de gagner tous les trophées", avait-il raconté dans un documentaire de Rakuten TV "Sadio Mané: made in Senegal".
Repéré par Metz, dans un club partenaire de Dakar, où il s'était exilé à 400 km de son village natal, il rejoint le Vieux Continent en plein hiver lorrain, début 2011.
"Il faisait des trucs exceptionnels, il avait de la générosité et une positive attitude. Sa technique et sa capacité à éliminer étaient ses points forts", avait raconté à l'AFP Olivier Perrin, ancien directeur du centre de formation du club mosellan.
Repéré par Metz
Après quelques mois difficiles, il a fini par faire entrevoir son talent en équipe première, mais la relégation de Metz en National, précipite son transfert vers Salzbourg pour un peu plus de 4 millions d'euros en 2014.
Il explose alors très rapidement, ajoutant la rigueur tactique et un jeu de tête presque inexistant à ses aptitudes, avec une soif de progression constante. "Il est en perpétuelle recherche d'amélioration. S'il n'a pas été bon, il va revoir son match pour voir comment devenir meilleur. Il a une capacité à se remettre en question et ça, tout le monde ne l'a pas", a encore souligné son formateur.
En 2014, c'est la prestigieuse Premier League qui l'attire avec Southampton et deux ans plus tard, il devient le deuxième transfert le plus élevé de l'histoire des Reds, à l'époque, pour 37 millions de Livres (43 M EUR).
Un an après l'arrivée de Roberto Firmino et un an avant celle de Mohamed Salah, suivis des venues décisives de Virgil van Dijk en défense puis du gardien de but brésilien, Alisson, il fait partie de ces transferts qui ont remis Liverpool au sommet de l'Europe en 2019 et de l'Angleterre en 2020, après trois décennies de disette en championnat.
Sa relation avec Salah, à qui il a dû céder le côté droit de l'attaque pour s'exiler à gauche, a souvent été l'objet de commentaires divers, l’Égyptien donnant parfois l'impression de voler la vedette au Sénégalais.
Discipline quasi-monastique centrée autour de l'entretien de son corps et de la religion
Mais son sérieux, sa détermination et sa générosité ont toujours été citées en exemple par Jürgen Klopp, qui, en avril, le décrivait comme "une machine".
La rigueur, chez Mané, n'est pas un vain mot: sa vie tourne autour de trois pôles: le football, l'entretien de son corps pour être aussi compétitif que possible, et la prière, la religion ayant une place importante mais discrète dans sa vie.
En septembre 2018, on le voyait dans une vidéo donner un coup de main pour le nettoyage des toilettes de sa mosquée quelques heures après avoir marqué contre Leicester.
Extrême générosité pour sa communauté
Son extrême générosité pour Bambali, son village natal, où il avait inauguré un hôpital qu'il avait financé, en juin 2021, est aussi légendaire.
L'annonce de son départ a provoqué des réactions unanimement attristées des supporters sur les réseaux sociaux, beaucoup le qualifiant de "légende" du club.
Mais à 30 ans, après avoir offert la première Coupe d'Afrique des Nations de son histoire au Sénégal, puis un billet pour le Qatar, en transformant deux tirs au buts décisifs, Mané a eu le sentiment d'avoir fait le tour sur les bords de la Mersey.
Plutôt que d'attendre un an pour partir libre et malgré le Mondial qui se profile dans cinq mois, il s'est offert un nouveau défi pour la plus grande joie du petit garçon au fond de lui qui rêvait de "gagner tous les trophées".
Sadio Mané en Bundesliga : le gros coup du Bayern.
"Le transfert royal du Bayern": pour la presse allemande, le recrutement de Sadio Mané, officialisé mercredi, est le coup le plus spectaculaire de l'histoire du "Rekordmeister", qui s'est rarement offert de joueur de ce standing.
Le Sénégalais, candidat au Ballon d'Or, arrive en effet en Bavière au sommet de sa gloire, dans un club d'ordinaire habitué à attirer des joueurs prometteurs pour les hisser ensuite vers le statut de stars: Franck Ribéry, Arjen Robben, Manuel Neuer, Robert Lewandowski,...
A 30 ans, Sadio Mané aura coûté aux Allemands un montant estimé à 40 millions d'euros environ, pour un contrat qui court jusqu'en 2025.
Mais l'investissement semblait indispensable, alors que deux des attaquants vedettes munichois, Robert Lewandowski et Serge Gnabry, pourraient quitter l'effectif en fin de saison.
Par António Guterres
IL FAUT UNE REVOLUTION DES ENERGIES RENOUVELABLES
Si nous nous sevrons des énergies fossiles, les gains seront considérables, et pas seulement pour le climat. Les prix de l’énergie seront moins élevés et plus prévisibles, ce qui aura des retombées positives sur la sécurité alimentaire et économique
La seule solution pour parvenir à la sécurité énergétique, à la stabilité des prix de l’électricité, à la prospérité et pour que la planète reste habitable, c’est d’abandonner les combustibles fossiles polluants et accélérer la transition énergétique fondée sur les énergies renouvelables
Néron est tristement célèbre pour avoir joué du violon pendant que Rome brûlait. Aujourd’hui, certains dirigeants font pire. Ils mettent littéralement de l’huile sur le feu. Alors que les répercussions de l’invasion de l’Ukraine par la Russie se ressentent dans le monde entier, la réponse de certaines nations à la crise énergétique croissante a été de doubler la mise sur les combustibles fossiles -en injectant des milliards de dollars supplémentaires dans le charbon, le pétrole et le gaz, les matières mêmes qui sont à l’origine de l’aggravation de notre urgence climatique.
Pendant ce temps, tous les indicateurs climatiques continuent de battre des records, annonçant un avenir émaillé de tempêtes féroces, d’inondations, de sécheresses, d’incendies de forêt et de températures invivables sur de vastes étendues de la planète. Notre monde sombre dans le chaos climatique. Il est insensé de verser de nouveaux financements dans les infrastructures d’exploration et de ¬production de combustibles fossiles. Les énergies fossiles ne sont pas la solution, et ne le seront jamais. Nous pouvons voir de nos propres yeux les dégâts que nous causons à la ¬planète et à nos sociétés. On en parle tous les jours dans les médias, et personne n’est à l’abri.
Les combustibles fossiles sont précisément la cause de la crise climatique. Seules les énergies renouvelables constituent une réponse -pour limiter les dérèglements climatiques et renforcer la sécurité énergétique. Si nous avions investi plus tôt et massivement dans les énergies renouvelables, nous ne nous retrouverions pas une fois de plus à la merci de l’instabilité des marchés des combustibles fossiles. Les énergies renouvelables sont les garantes de la paix au XXIe siècle. Mais la bataille pour une transition énergétique rapide et juste ne se livre pas à armes égales. Les investisseurs continuent de soutenir les combustibles fossiles et les Etats ¬continuent de distribuer des milliards de dollars de subventions pour le charbon, le pétrole et le gaz, soit quelque 11 millions de dollars par minute.
Il y a un terme pour désigner le fait de privilégier le soulagement à court terme au détriment du bien-être à long terme : l’addiction. Nous sommes encore dépendants aux combustibles fossiles. Pour la santé de nos sociétés et de notre planète, nous devons nous sevrer. Immédiatement. La seule solution pour parvenir à la sécurité énergétique, à la stabilité des prix de l’électricité, à la prospérité et pour que la planète reste habitable, c’est d’abandonner les combustibles fossiles polluants et accélérer la transition énergétique fondée sur les énergies renouvelables.
A cette fin, j’ai exhorté les ¬gouvernements du G20 à démanteler les infrastructures charbonnières, en vue de leur¬élimination complète d’ici à 2030 pour les pays de l’Ocde et d’ici à 2040 pour tous les autres. J’ai demandé instamment aux acteurs financiers d’abandonner le financement des combustibles fossiles et d’investir dans les énergies renouvelables. Et j’ai proposé un plan en cinq points pour stimuler les énergies renouvelables sur tout le globe.
Premièrement, nous devons faire de la technologie des énergies renouvelables un bien public mondial, notamment en abolissant les règles de propriété intellectuelle qui font barrière au transfert de technologies.
Deuxièmement, nous devons améliorer l’accès mondial aux chaînes d’approvisionnement en composants et matières premières nécessaires pour les technologies d’énergie renouvelable. En 2020, il existe 5 gigawatts de stockage par batterie à ¬l’échelle mondiale. Il nous faut 600 gigawatts de capacité de stockage d’ici à 2030. Il est ¬évident qu’il faut une coalition mondiale pour y parvenir. Les goulets d’étranglement dans le transport maritime, les contraintes exercées sur la chaîne d’approvisionnement et la hausse des coûts du lithium et d’autres métaux pour ¬batteries freinent le déploiement de ces technologies et matériaux au moment même où nous en avons le plus besoin.
Troisièmement, nous devons réduire les formalités administratives qui bloquent les projets solaires et éoliens. Il faut des procédures d’approbations accélérées et plus d’efforts pour moderniser les réseaux -électriques. Dans l’Union européenne, il faut huit ans pour approuver un parc éolien et dix aux Etats-Unis. En République de Corée, les projets d’éoliennes terrestres exigent 22 permis délivrés par huit ministères différents.
Quatrièmement, le monde doit réorienter les subventions aux énergies fossiles pour protéger les personnes vulnérables des chocs énergétiques et investir dans une transition juste vers un avenir durable.
Et cinquièmement, nous devons tripler les investissements dans les énergies renouvelables. Cela concerne les banques multilatérales de développement et les institutions de financement du développement, de même que les banques commerciales. Elles doivent toutes augmenter et stimuler considérablement les investissements dans les énergies renouvelables.
Nous avons besoin d’une conscience plus aiguë de l’urgence chez tous les dirigeants mondiaux. Nous sommes déjà dangereusement proches du seuil des 1,5°C qui, d’après la science, est le niveau maximum de réchauffement tolérable pour éviter les pires conséquences climatiques. Pour que le seuil de 1,5°C reste réaliste, nous devons réduire les émissions de 45% d’ici à 2030 et atteindre zéro émission nette au milieu du siècle. Or les engagements nationaux actuels entraîneront une augmentation de près de 14% au cours de la présente décennie. C’est la catastrophe assurée.
La réponse est dans les énergies renouvelables -pour l’action climatique, pour la sécurité énergétique et pour fournir de l’électricité propre aux centaines de millions de personnes qui en sont actuellement privées. Les énergies renouvelables présentent un triple avantage.
Il n’y a aucune excuse pour s’opposer à la révolution des énergies renouvelables. Alors que les prix du pétrole et du gaz atteignent des niveaux record, les énergies renouvelables sont de moins en moins coûteuses. Le coût de l’énergie solaire et des batteries a chuté de 85% ces dix dernières années. Le coût de l’énergie éolienne a baissé de 55%. Et les investissements dans les énergies renouvelables créent trois fois plus d’emplois que les investissements dans les énergies fossiles.
Bien sûr, les énergies renouvelables ne sont pas la seule réponse à la crise climatique. Les solutions fondées sur la nature, telles que l’inversion de la déforestation et de la dégradation des sols, sont tout aussi indispensables, de même que les efforts visant à promouvoir l’efficience énergétique. Mais nous devons avoir l’ambition d’accomplir une transition rapide vers les énergies renouvelables.
Si nous nous sevrons des énergies fossiles, les gains seront considérables, et pas seulement pour le climat. Les prix de l’énergie seront moins élevés et plus prévisibles, ce qui aura des retombées positives sur la sécurité alimentaire et économique. Lorsque les prix de l’énergie montent, le coût des denrées alimentaires et de tous les biens dont nous dépendons s’envole dans leur sillage. Il nous faut donc d’urgence une révolution des énergies renouvelables : reconnaissons-le enfin tous et cessons de jouer du violon pendant que notre avenir brûle.
LA CENA DEMANDE L’AUGMENTATION DE LA DUREE DE LA PERIODE CONTENTIEUSE
La Commission électorale nationale autonome (Cena) souhaite une révision de la durée de la période contentieuse de l’inscription sur les listes électorales.
La Commission électorale nationale autonome (Cena) souhaite une révision de la durée de la période contentieuse de l’inscription sur les listes électorales. C’est l’une de ses recommandations contenues dans le rapport sur les élections départementales et municipales du 23 janvier 2022.
La durée de la période contentieuse de l’inscription sur les listes électorales doit être allongée. C’est l’une des recommandations de la Commission électorale nationale autonome (Cena) suite aux élections territoriales du dimanche 23 janvier 2022. Dans son rapport final, la Cena demande aussi le renforcement du matériel informatique et du personnel en vue d’une utilisation plus efficiente du pointage automatisé, la production de rapports plus détaillés renseignant sur le nombre de cartes éditées par commune et par département. Mais aussi, elle veut que les autorités veillent à un meilleur conditionnement des cartes d’électeur afin d’en faciliter la distribution, renforcer la communication et la sensibilisation à propos de la publication des listes provisoires.
Par ailleurs, elle suggère qu’une réflexion approfondie soit engagée sur les conditions de délivrance du certificat de résidence qui, à un moment, avait fait polémique entre les acteurs. Avant ces recommandations, la Cena a dressé un bilan global du processus électoral. Selon elle, il a été relevé un taux de participation de 53,49% pour les élections municipales, 52,53% pour les élections départementales et 43,45% pour les élections de ville. Elle nous apprend également que 94,04% des bureaux de vote étaient ouverts à l’heure, 98,63% du matériel électoral était au complet, 81,16% des Lv avaient été sécurisés, le vote s’était déroulé normalement à 99,49%. Quant aux dépenses liées à l’achat de matériel électoral, aux indemnités des contrôleurs affectés à la Direction de l’automatisation du fichier (Daf), elles s’élèvent à 1 milliard 378 millions 767 mille 942 F Cfa.
Les statistiques de la distribution des cartes à la date du 22 janvier 2022, veille des élections territoriales, étaient de 650 474 cartes reçues par les commissions de distribution, 477 070 (73,34 %) cartes distribuées et 173 404 (26,66%) cartes restant à distribuer, rapporte le document. «Dans l’ensemble, les opérations de révision exceptionnelle des listes électorales, couplées à la distribution des cartes d’électeur, se sont bien déroulées, mis à part quelques problèmes vite jugulés portant sur la délivrance de certificats de résidence et sur les «transferts d’électeurs», expriment les autorités de la Cena. Elles soutiennent que de la période préélectorale jusqu’au scrutin, en passant par la révision exceptionnelle des listes électorales, les déclarations d’investitures, les opérations de vote et la publication des résultats, le processus électoral a été mené dans «le calme, la sérénité et la transparence».
«Toutefois, il faut constater, pour le déplorer, le comportement du mandataire départemental de la coalition Yewwi askan wi de Matam qui, délibérément, a disparu avec les documents de ladite coalition, ce qui a motivé le refus du Préfet d’accepter la substitution du défaillant par un autre mandataire. La Cour d’appel de Saint-Louis, saisie par requête, a rétabli la coalition dans ses droits», note la Cena.