La manche retour des quarts de finale de la Ligue des Champions offre des duels explosifs. Battu à l’aller à domicile (3-1), Chelsea de Edouard Mendy va tenter de créer la surprise devant le Real Madrid. Dans l’autre match, défait par Villareal de Boulaye Dia (1-0), le Bayern Munich de Bouna Sarr va essayer de se ressaisir pour valider son ticket pour les demi-finales de cette compétition. Chelsea de Edouard Mendy fera le déplacement ce soir pour défier le Real Madrid au stade Santiago Bernabeu pour le compte des quarts de finale retour de la Ligue des Champions.
Défaits à l'aller (1-3), les coéquipiers de l’international sénégalais seront attendus pour faire la différence dans cette partie. Sur une bonne lancée, les Madrilènes vont certainement aborder cette partie avec la ferme volonté de finir le job et d’éliminer les champions d’Europe en titre. L'équipe du technicien italien Carlos Ancelotti abordera ce dernier acte avec un léger avantage. Victorieux ce week-end en championnat (2-0), les coéquipiers de l’international français Karim Benzema chercheront à rééditer le même exploit.
EDOUARD MENDY ATTENDU POUR SAUVER L’HONNEUR
Après avoir encaissé trois buts lors de la manche aller, le meilleur gardien de la Ligue des champions sera attendu pour se rectifier avec ses coéquipiers. Le portier sénégalais a les atouts pour faire un bon match et essayer de garder ses cages inviolées. Face à l’armada offensive des merengues, le champion d’Afrique aura la lourde tâche de stopper les assauts de l’équipe adverse. Auteur de cinq clean sheets cette saison dans cette compétition, Edouard Mendy a aussi à cœur d'améliorer ses statistiques. Si le Real Madrid a presque son destin en main, cela semble ne pas être le cas pour Chelsea. Les Blues devront battre leur adversaire avec une différence de trois buts pour espérer une qualification. Au pied du podium en Premier League, Chelsea veut créer la surprise en réalisant un exploit en éliminant l’actuel leader de la Liga. Mais l'adversaire qui se présente devant lui n'est pas un client facile. A Santiago Bernabeu, les joueurs de Chelsea devront sortir le grand jeu afin d’obtenir le gain du match. L'équipe de Thomas Tuchel qui a renversé Manchester City lors de la dernière édition espère surfer sur la même dynamique. Les Blues n'ont plus le choix. Il faudra gagner avec la manière. Ce qui n'est pas gagné d'avance.
BOULAYE DIA ET VILLARREAL POUR CONFIRMER DEVANT LE BAYERN
Dans l’autre match de cette soirée, Villareal de Boulaye Dia affronte le Bayern Munich. Malgré sa défaite à l’aller (0-1), le club de Bouna Sarr compte utiliser tous les moyens pour rattraper son retard à domicile. Face à une équipe solidaire et parfaitement en place tactiquement, les Allemands veulent déjouer les plans de Unai Emery (coach de Villarreal). Absents tous les deux pour blessures, l’attaquant Boulaye Dia et Bouna Sarr ne seront pas de la partie.
LE FONCIER, SOURCE DE CONFLITS EN BASSE CASAMANCE
Déphasage entre la loi sur le domaine national et le droit coutumier, problématique de l’accès à la terre… étant à l’origine de nombreux conflits fonciers en Basse Casamance
La fondation Konrad Adenauer-Stiftung a publié hier une étude intitulée : «Les politiques foncières au Sénégal : cas de la Basse Casamance». Un document qui a permis entre autres de montrer les insuffisances de la loi sur le domaine national au regard du droit coutumier de gestion des terres, surtout en pays Joola, et les conflits qu’elle engendre ; et de scruter la problématique de l’accès à la terre, particulièrement chez les femmes dans cette partie du Sénégal.
La loi sur le domaine national a été particulièrement indexée comme étant à l’origine de nombreux conflits fonciers en Basse Casamance. Selon l’étude réalisée par la Fondation Konrad Adenauer-Stiftung (FKA) et présentée hier, cette loi, dans son esprit, est quasiment une continuité de la législation coloniale. «Les textes adoptés pendant et après l’indépendance véhiculent pour la plupart des valeurs qui sont extérieures aux modes de gestion coutumière de la terre», souligne-t-on dans le document qui note que, malgré tout, les règles coutumières existent et continuent à s’appliquer encore aujourd’hui dans beaucoup de communes. Il en résulte un véritable déphasage entre deux ordres juridiques. A en croire le document, devant la loi sur le domaine national, les traditions opposent le caractère multiséculaire du droit coutumier sur la terre et les autres ressources. Pour l’accès des femmes à la terre, il a été soulevé la question des pesanteurs socioculturelles qui demeurent encore vivaces.
En effet, souligne l’étude, dans la plupart des villages enquêtés, il a été identifié au moins deux modèles. « Celui appelé ‘’bandial limité’’ où la femme n’a accès qu’aux rizières qu’elle hérite de sa mère. Elle n’a cependant pas droit aux champs des plateaux », apprend-on. Il y a également le modèle classique que l’on retrouve dans la plupart des villages joola. Ici la femme n’a droit ni aux rizières ni aux champs des plateaux. «Seul l’homme a le droit d’hériter des parents car, selon la tradition, la femme est appelée à se marier et à appartenir à une autre famille. Elle ne peut donc pas hériter des terres au risque que celles-ci deviennent les propriétés de son époux », précise-t-on dans l’étude publiée hier par la FKA. Tout compte fait, les experts ayant rédigé le document indiquent que la question du foncier n’est pas une question désespérée en Basse Casamance. Mieux, soulignent-ils, elle exige cependant une reconsidération des critères d’attribution, d’acquisition, de cession et de gestion des terres, et des mécanismes de résolution des conflits nés de l’utilisation des instruments de gestion du domaine national et du droit coutumier. Ces évolutions s’inscrivent naturellement dans un long processus, renchérissent-ils.
LEÇONS APPRISES ET RECOMMANDATIONS
Au terme de l’étude, il a été relevé un déphasage entre la loi sur le domaine national et les coutumes ainsi que la méconnaissance des réalités socioculturelles nationales par la plupart des autorités administratives (maires, préfets, souspréfets, etc.). Il a été noté aussi que l’urbanisation des zones rurales fait face à la boulimie foncière. Il est déploré également la disparition progressive des domaines agricoles, notamment rizicoles, et de pâturage ; le conflit de délimitation des terres entre les délimitations administratives et les délimitations traditionnelles ; les conflits d’intérêts dans la gestion de la terre au sein de ceux qui sont chargés de réguler et d’assurer la médiation entre les différents acteurs en conflit. L’étude relève aussi que le droit ne doit pas être l’apanage des juristes.
À ces observations, il faut ajouter que dans beaucoup de communes comme Niaguis, affectées par le conflit, des lotissements sont effectués pendant que certains propriétaires fonciers sont absents (dans le maquis, déplacés ou réfugiés dans les pays limitrophes) ; ce qui peut être plus tard source de conflits. Aujourd’hui, l’accès à la terre demeure pour les populations de Basse Casamance très difficile et complexe. A en croire l’étude de la FKA, les obstacles sont à la fois d’ordre socioculturel, économique, démographique, administratif, juridique et politique.
Toutefois, note-telle, les leçons apprises de cette étude portant sur les politiques foncières en Basse Casamance permettent de formuler quelques recommandations. Il s’agit d’abord de revoir les lois d’une façon intégrée et participative ; de concevoir et mettre en application des programmes de sensibilisation et d’éducation sur les droits des femmes à l’égalité et à la non-discrimination.
Ensuite, les experts chargés de rédiger ce document ont préconisé de concevoir et mettre en application des programmes d’éducation juridique portant sur les politiques foncières et le droit coutumier ; et d’établir des systèmes d’application de la loi, notamment une unité spéciale d’assistance politique et judiciaire, pour s’assurer que les populations peuvent revendiquer librement leurs droits sans crainte de représailles. Enfin, ils invitent les autorités à s’assurer que les populations bénéficient tout comme les hommes de l’accès à toutes les procédures juridiques et de réformes foncières ; et à s’assurer que les systèmes juridiques soient facilement accessibles aux femmes.
«LA SITUATION DE LA POSTE N’EST PLUS VIABLE»
Le ministre des Finances et du Budget a déclaré hier devant les députés que la situation de La Poste n’est plus viable. Selon Abdoulaye Daouda Diallo, la masse salariale de la boîte est supérieure à son chiffre d’affaires.
Le ministre des Finances et du Budget a déclaré hier devant les députés que la situation de La Poste n’est plus viable. Selon Abdoulaye Daouda Diallo, la masse salariale de la boîte est supérieure à son chiffre d’affaires.
Lors de son passage hier à l’Assemblée nationale, Abdoulaye Daouda Diallo a évoqué la situation de La Poste. Pour le ministre des Finances et du Budget, la boîte traverse des moments difficiles. «La situation de La Poste n’est plus viable. La masse salariale est supérieure au chiffre d’affaires. L’Etat continue de supporter, le temps que la restructuration soit finalisée», a-t-il expliqué.
Des propos qui semblent confirmer la sortie du secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de La Poste et des Télécommunications (Sntpt). Devant la presse le 04 mars dernier, Ibrahima Sarr avait déclaré : «Nous avions déjà identifié que la masse salariale de La Poste était véritablement un facteur bloquant du développement de La Poste. Aujourd’hui, les recrutements continuent de fort belle manière. Pendant la période de la campagne jusqu’à maintenant, deux cents personnes ont été recrutées.
La Poste peine à payer les salaires des travailleurs, pour des motifs personnels et politiques. Aujourd’hui, on augmente la masse salariale par un recrutement népotique, un recrutement clientéliste et l’État laisse faire, mais les travailleurs de La Poste ne comptent pas baisser les bras. Nous allons lutter pour préserver notre outil de travail, mais également pour défendre avec les Sénégalais ce patrimoine national.»
Pour rappel, en décembre 2021, le directeur général de la boîte avait lui-même souligné l’instabilité financière que traverse La Poste «depuis quelque temps». «Face à un marché impitoyable qui peut nous faire perdre de plus en plus des parts de marché, sans compter une masse salariale qui plombe tous les efforts, il peut y avoir le sentiment de voir le groupe s’affaisser. Par contre, ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est cette injustice qui sévit tranquillement chez certains qui sont conscients de tout ce qui se passe mais cherchent par tous les moyens la déstabilisation du groupe», avait regretté Abdoulaye Bibi Baldé.
L’ARMÉE RÉCUPÈRE NIAMBALONG ET STOPPE L’ÉCONOMIE DU CANNABIS
Les maquisards ont décampé, laissant derrière eux des munitions de guerre, des vélos, des motos, plusieurs dizaines de sacs de chanvre indien et des hectares de cannabis.
Trois jours après l’assaut contre les hommes de César Atoute Badiate basés dans le Nord-Sindian, la grande muette a annexé les trois positions de Niambalong, Oupeut et Madiédiame. L’armée a aussi mis la main sur des munitions, des engins de liaison, une importante quantité de chanvre indien et des hectares de cannabis. Cette opération met ainsi fin à une activité criminelle de guerre entretenue pour les combattants à travers le trafic de chanvre indien.
Lancée dans la matinée du 7 avril 2022, l’offensive contre la base rebelle de Niambalong et les positions satellites de Madiédiame et Oupeut situées dans la commune de Djibidione (département de Bignona) n’a duré que 72 heures. La détermination de l’armée sénégalaise, durant cette opération de sécurisation, a permis aux soldats de chasser les combattants du mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) qui étaient sur les lieux, malgré leur tentative désespérée d’opposer une résistance aux Jambaar.
Les maquisards ont décampé, laissant derrière eux des munitions de guerre, des vélos, des motos, plusieurs dizaines de sacs de chanvre indien et des hectares de cannabis. La base rebelle de Niambalong et les positions avancées de Madiédiame et Oupeut qui se trouvent dans le nord du département de Bignona,ont été installées par Paul Aloukassine Bassène. Celui-ci est un lieutenant de César Atoute Badiate commandant de la faction armée du mouvement des forces démocratiques de la Casamance dont l’état-major se trouve dans la forêt de Santhiaba Manjacque (département d’Oussouye), à quelques encablures de la frontière avec la république de Guinée Bissau.
Après le départ de Paul Aloukassine Bassène, un certain Aboughatia a pris les commandes jusqu’au moment où il a été délogé avec ses hommes par les forces de défense. Ces trois cantonnements aujourd’hui sous le contrôle de l’armée sénégalaise étaient parmi les plus importantes sources de revenus du mouvement irrédentiste. Une économie criminelle à terre Au-delà du démantèlement de cette base rebelle et de ses positions satellites, c’est une partie de l’économie de guerre des hommes de César Atoute Badiate qui s’effondre, après cette opération menée par la grande muette. Si de l’autre côté Salif Sadio avait fait du trafic du bois des forêts casamançaises sa chasse gardée, dans cette partie du Nord-Sindian, la culture et le commerce du chanvre indien, développés et entretenus par les combattants du mouvement des forces démocratiques de Casamance, étaient la principale activité économique, en atteste la découverte des centaines de sacs remplis de cannabis et de plusieurs hectares de cette herbe prohibée faite par les soldats. Une bonne partie de ce chanvre indien est écoulée en Gambie et le reste ventilé en Casamance et dans le reste du pays.
Faute d’effectifs conséquents pour l’entretien des champs de cannabis, les rebelles employaient les jeunes des villages riverains et d’autres qui viennent des contrées de la Casamance voire de la Guinée Bissau et de la Gambie comme des saisonniers pour l’arrosage des plantations. D’ailleurs ce petit « eldorado » était appelé « Espagne » par les gens qui s’y rendaient pour travailler dans les champs de cannabis.
En récupérant la base de Niambolong et ses positions satellites et en mettant la main sur une importante quantité de chanvre indien et des hectares de cannabis, l’armée sénégalaise noie l’économie criminelle de guerre entretenue par ce groupe de combattants du MFDC, à travers le trafic international de chanvre indien.
Par Zaïnoul Abédine DIAGNE
LE CAS DE L’INDEMNITE DIFFERENTIELLE
Je voudrais, ici, expliquer plus clairement la situation que beaucoup de fonctionnaires, surtout ceux qui étaient enseignants comme moi, ont vécue et vivent encore après avoir poursuivi leurs études et changé de corps.
En 2003, alors que Monsieur Macky Sall était ministre de l’Intérieur, j’avais essayé d’attirer son attention, lors d’une de ses visites à la Dagatt où j’étais en service. A sa question «Ça va ?», j’avais répondu spontanément «non» et tenté d’expliquer que nous étions trois instituteurs qui avions réussi à un concours très sélectif et suivi une formation très rigoureuse à l’Ecole nationale d’administration (Ena) sans, au finish, aucun avantage au point de vue salarial. Je me souviens encore de sa réponse : «Comment ça ?!!»
Je voudrais, ici, expliquer plus clairement la situation que beaucoup de fonctionnaires, surtout ceux qui étaient enseignants comme moi, ont vécue et vivent encore après avoir poursuivi leurs études et changé de corps.
Jusqu’au milieu des années 80, il fallait un «certificat de cartouche» pour qu’un étudiant soit autorisé à faire un concours du niveau du baccalauréat. J’étais déjà inscrit à l’université quand j’ai appris que l’ancienneté requise pour qu’un instituteur adjoint fasse le Cap allait être ramenée de quatre à deux ans. J’ai alors fait le concours de l’enseignement du niveau du Bepc (actuel Bfem) pour être instituteur adjoint (Ia), agent de la hiérarchie C2, après un an de formation.
Malheureusement cette information n’était pas actée, il m’a fallu donc attendu les quatre ans pour faire le Cap et devenir instituteur (hiérarchie B3, avec un indice de début et de fin variant entre 1298 à 2467).
Il faut rappeler que pour passer d’instituteur adjoint à instituteur, il faut faire une épreuve à l’écrit et une pratique en classe, il n’y a donc pas de formation pour passer de la hiérarchie C2 à la hiérarchie B3. J’ai, en plus, bénéficié d’un report de 40% de mon ancienneté et ai intégré le corps des instituteurs (instituteur2/1) avec 1 an 7 mois 6 jours d’ancienneté. Il ne me restait donc plus que 4 mois 24 jours pour passer à l’échelon supérieur, c’est-à-dire à instituteur 2/2.
En l’an 2000, instituteur1/3 (indice 2020) après 16 ans 11 jours dans l’enseignement, j’ai tenté et réussi le concours de l’Ena cycle B. Après deux ans de formation, je suis nommé dans le corps des Secrétaires d’administration-Rédacteurs-Intendants 2/1 au 21-10-2002, hiérarchie B2. La Direction de la Solde n’a pris en compte ce changement qu’en février 2004 avec, comme effet, la chute de l’indice de 2020 à 1484 et le versement d’une indemnité différentielle dégressive qui ne s’éteindra qu’en septembre 2010.
En d’autres termes, l’agent de l’Etat que j’étais déjà, a été considéré, avec le changement de corps, comme un «direct» (une nouvelle recrue) sauf que mon salaire n’avait pas diminué en vertu du principe de l’avantage acquis. En fait, je percevais le même salaire que les nouveaux sortants, majoré d’une indemnité différentielle résorbable par le jeu des avancements (article 22 de la loi 61-33 du 15 juin 1961, modifiée), pendant que mes «promotionnaires» enseignants et secrétaires d’administration avançaient de manière automatique et au choix et percevaient, à chaque fois, un plus sur leurs salaires.
En pratique, tous mes avancements, donc toutes les augmentations subséquentes n’auront comme effet que la diminution de l’indemnité différentielle. Cela a duré de février 2004 à septembre 2010, soit 6 ans et 7 mois.
En mars 2015, je suis passé Secrétaire d’administration principal 2/2, avec comme indice 2358 et ce sera mon dernier avancement car jusqu’en janvier 2019 (soit 4 ans), date de mon départ à la retraite, l’indice et le salaire indiciaire n’ont donc pas bougé !
Entre temps, en 2010, j’avais réussi aux tests de l’Ecole nationale d’Economie appliquée (Enea devenue Esea) et suivi une formation de deux ans pour obtenir le diplôme d’ingénieur des travaux en développement urbain qui m’a permis d’intégrer le corps des Aménagistes- urbanistes, hiérarchie A3. Le décret portant intégration dans ledit corps ainsi que les différents avancements y afférents n’ont jamais été pris en compte par la Direction de la Solde, m’évitant heureusement de subir une autre indemnité différentielle.
J’ai pris ma retraite en janvier 2019, après 34 ans 06 mois 24 jours (16 en tant qu’enseignant, 2 ans à l’Ena et 16 comme secrétaire d’administration) de services admissibles pour la liquidation de la pension, à l’indice 2358, alors que certains de mes «promotionnaires» instituteurs qui ont d’ailleurs eu le Cap bien après moi, ont atteint l’indice 2467.
Ils avaient ainsi :
5637 F de plus sur leur salaire indiciaire
et au finish 27 900 F de plus sur le total des gains,
alors que nous avons la même ancienneté dans l’administration et j’étais à une hiérarchie supérieure à la leur.
Signalons que cet écart aurait été plus important si, en octobre 2006, l’indemnité de responsabilité des sortants de l’Ena n’avait pas été revue à la hausse !
Ce déséquilibre, en faveur de mes «promotionnaires» enseignants, est encore de mise sur la pension de retraite. La raison ? J’ai réussi à un concours et fait d’autres études !
Un agent de la Direction de la Solde m’avait pourtant prévenu au cours d’un échange en ces termes : «Si vous pouviez réintégrer le corps des Instituteurs avant la retraite, vous aurez une pension plus consistante.» J’avoue que je n’avais pas cru à ses propos parce qu’il me semblait irrationnel et impossible de sanctionner négativement un agent qui se bonifiait par la formation.
Beaucoup d’agents de l’Etat, comme moi ont, soit réussi à des concours, soit payé de leurs poches, soit bénéficié de la prise en charge financière de l’Etat, pour, au terme des formations à distance ou en présentiel après les heures de travail, être rétrogradés !
J’ai appris plus tard que certains parmi eux, plus avisés que moi, avaient préféré ne pas être reclassés pour ne pas voir leur salaire diminué.
Il faut convenir qu’il s’agit là, ni plus ni moins, que d’une singulière façon de décourager ceux qui cherchent la promotion par la formation continue diplômante mais aussi et surtout d’une injustice inqualifiable à l’endroit des agents qui veulent une mobilité professionnelle tout en continuant à servir leur Etat à la hauteur de leurs potentialités et des nouvelles compétences acquises.
Pourtant tous les agents ne subissent pas cette iniquité. En effet, un instituteur adjoint qui réussit à l’écrit du Cap et à la pratique de classe, sans faire une autre formation professionnelle, est reclassé Instituteur avec en prime 40% de son ancienneté, comme ce fut mon cas.
En plus, un instituteur peut accéder au corps des professeurs soit par voie du concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure (Ens) soit par simple cooptation s’il était déjà chargé de cours au moyen-secondaire. Pendant sa formation à l’Ens, son ancienneté court et dans les deux cas, il bénéficie à terme de 40% de son ancienneté en intégrant le corps des professeurs avec ainsi toutes les chances de «plafonner» dans son nouveau corps avant la retraite.
Pourquoi applique-t-on alors aux autres agents du même Etat le système d’indemnité différentielle qui bloque leurs rémunérations pendant plusieurs années ? Tous ces agents ne servent-ils pas le même Etat ?
Si l’équité signifie qu’il faut traiter tous de manière juste, égalitaire et raisonnable aussi bien pour les avantages que pour les sanctions négatives, ce qui est accordé aux uns doit au moins l’être aux autres , surtout s’ils font d’autres années de formation professionnelle !
L’équité voudrait en l’espèce que soit répliqué ce qui se fait pour les enseignants à tous les autres agents qui servent la même administration. Celui qui change de fonction après une formation, doit donc bénéficier d’abord d’un report de 40% de son ancienneté et, ensuite et au besoin, d’une indemnité différentielle qui sera de ce fait résorbée plus rapidement.
Cela aura le mérite de permettre à l’agent qui s’est bonifié d’avoir un avantage sur les «directs», (justifié par le fait qu’il a servi l’Etat avant eux) et de lui éviter d’être dépassé au niveau de l’indice par ses «promotionnaires» du corps qu’il a quitté.
Dans mon cas, après reclassement, l’indice avait chuté de 2020 en 2000 à 1484 en février 2004. Si j’avais à conserver 40% des 16 ans 11 jours passés dans l’enseignement, j’aurais commencé dans le corps des Secrétaires d’Administration (SA) avec 6 ans 4 mois d’ancienneté comme SA 1/1 à l’indice 1881 (soit 397 points de plus que l’indice 1484 de rétrogradation).
De ce fait, au prochain avancement (SA 1/2, indice 2047), j’allais atteindre et même dépasser légèrement l’indice que j’avais en tant qu’instituteur et l’indemnité différentielle serait éteinte. C’est dire que la perte est aussi énorme que démotivante.
Si à l’entame j’ai évoqué la question du certificat de cartouche qui était en vigueur jusqu’au milieu des années 80 et qui avait porté préjudice à beaucoup d’étudiants à l’époque, c’est pour souligner que cet obstacle a aujourd’hui été levé, par une décision salutaire. Par conséquent, il est toujours possible et nécessaire de changer des dispositions qui vont à l’encontre des intérêts des populations, des agents de l’Etat en particulier. Dans la même veine, le recours exclusif à l’indemnité différentielle, qui a tant nui aux intérêts des travailleurs qui gravissent les hiérarchies, doit être reconsidéré.
Cette proposition peut être prise en compte dans la nécessaire et inévitable réforme du système de rémunération des agents de l’Etat qui est un point de revendication de certains secteurs, notamment les enseignants et les agents de la santé.
Cette réforme pourrait être salutaire pour tous les corps, surtout ceux qui n’ont ni force de pression, ni syndicat ni instance où ils peuvent poser leurs doléances ou revendications, alors qu’ils font partie des plus lésés.
Zaïnoul Abédine DIAGNE
Retraité du Bureau de Suivi
de l’Inspection générale des Finances
du Ministère des Finances et du Budget
UN COMEDIEN AUX MULTIPLES CASQUETTES
Ablaye Mbaye alias Djibson revient sur son riche parcours ponctué de plusieurs participations à des séries dont «Njabar» d’Evenprod qui passe sur le petit écran
L’art occupe une large place dans le cœur de Ablaye Mbaye alias Djibson et que l’on surnomme aussi Atou. N’ayant pu échapper à l’univers artistique qu’il partage avec sa mère chanteuse hal pulaar, Aïssatou Sow dit Fama Boly, Ablaye Mbaye alias Djibson revient sur son riche parcours ponctué de plusieurs participations à des séries dont «Njabar» d’Evenprod qui passe sur le petit écran. Continuant de s’inspirer de son père, feu El Hadji Alassane Mbaye, qui a travaillé dans une société de la place, Ablaye Mbaye est aussi dans le cinéma et offre son image à plusieurs sociétés de la place dans le cadre de leur publicité.
Il y a certains qui n’arrivent point à s’éloigner du chemin que leur ont tracé leurs parents. Ils les suivent comme leur ombre. Ce sont généralement ceux qui sont appelés à assurer la relève d’une mère ou d’un père dans le domaine où ces derniers évoluent. Ablaye Mbaye alias Djibson que l’on surnomme aussi Atou fait partie de cette catégorie de personnes. Né d’une mère chanteuse haal pulaar, Aïssatou Sow dit Fama Boly, Djibson rejoint cette dernière dans l’univers de l’art en choisissant le théâtre et le cinéma comme mode d’expression culturelle. Il s’en explique. «Originaire d’une famille ancrée dans ses traditions, ayant une maman gardienne du temple d’une partie de la musique traditionnelle hal pulaar, dépositaire de la «science» des anciens traditionnellement et culturellement, ma personne ne saurait échapper à l’élan universel de la culture. Artiste de sang, les chants de ma culture me bercent et m’inspirent. Je chante, je danse, je joue du théâtre. Et après tout, je suis artiste, comme le moi est haïssable dit-on. Je suis…, nous sommes Espoir», surligne Djibson.
Débuts prometteurs au théâtre
Membre de la compagnie théâtrale «Les Espoirs de la Banlieue», il y a commencé à faire ses premiers pas dans le théâtre au début des années 2000. «J’ai fait mes premiers pas dans le théâtre vers 2002, 2003 et la compagnie théâtrale «Les Espoirs de la Banlieue» m’a ouvert ses portes. Comme on dit chemin faisant, l’appétit vient en mangeant. J’ai ensuite intégré la troupe du lycée Seydina Limamoulaye qu’on a après rebaptisée Ousmane Sembène», ainsi résume-t-il son parcours.
Son intégration dans la troupe du lycée Seydina Lima¬moulaye rebaptisée Ousmane Sembène a été rendu possible grâce à un club de français où il était partie prenante et grâce auquel il dit avoir pris part au Festival interscolaire de théâtre (Fist) au cours duquel il dit avoir décroché en 2007, le prix «Griot de la meilleure comédie» décerné exclusivement aux lycéens, en plus de la palme de la meilleure innovation théâtrale. «Donc, mes débuts au théâtre se sont faits entre ma compagnie d’initiation, «Les Espoirs de la Banlieue», et «Ousmane Sembène», qui m’ont propulsé dans le théâtre scolaire», embraye Djibson Atou, qui a fait son cursus scolaire au lycée Limamou Laye de Guédiawaye jusqu’en classe terminale L2. «J’étais malade, c’est pourquoi je n’ai pu poursuivre mes études», indique celui qui voue un amour au théâtre depuis sa tendre enfance.
Ablaye Mbaye dit s’inspirer des qualités de son défunt père pour avancer. «Mon père, feu El hadji Alassane Mbaye, paix à son âme, fut mon mentor, il m’inspire et continue à m’inspirer car toute sa vie durant il était un brave travailleur modeste, il avait le sens du partage, de l’entraide et de l’assistance», indique Ablaye Mbaye.
L’artiste-comédien a évolué dans plusieurs pièces com¬me Cruche cassée, qui est une réadaptation d’une œuvre allemande par feu Oumar Ndao et Ibrahima Mbaye Sopé. Les autres pièces dans lesquelles l’artiste-comédien a joué sa partition sont, entre autres, Urgen¬ce, D’un temps à l’écran, le Sa¬cre de Medina de Mou¬hamed Bachir Sy, La légende du fusil de feu Masseye Niang, mise en scène par l’un des grands metteurs en scène et chorégraphes, feu Mamadou Diop , Les corbeaux et les hirondelles doivent se marier, Recto Verso, Liking de Berengère Brooks. A celles-là, s’ajoute la pièce Ennemi du Peuple, réadaptation et mise en scène du texte du Norvégien Henrik Ibsen par Berengère.
Ayant eu la chance de bénéficier d’une session de formation offerte en 2012 au Grand Théâtre aux artistes-comédiens du Sénégal et encadré par des experts comme feu Mamadou Diop, Sayba Traoré, Moustapha Mbaye, tous des professeurs à l’Ecole nationale des arts, mais aussi Ibrahima Mbaye Thié de Sorano, Ibrahima Mbaye Sopé et Matar Diouf, Ablaye Mbaye a emmagasiné une somme d’expériences pour être parmi les mieux placés pour parler du théâtre sénégalais et de son évolution. Pour se plier à l’exercice, l’artiste-comédien de se livrer à une sorte d’étude comparative en partant de deux époques différentes. «Parler de l’évolution du théâtre m’oblige à prendre un point de départ. Disons qu’il y a quelques années auparavant je trouvais que l’animation culturelle côté théâtre était encore beaucoup plus dense. Les créations étaient-là, il y avait beaucoup de mouvements avec l’ouverture de la saison culturelle au Ccf (Institut français), à Blaise Senghor, qui est le centre culturel régional, le Théâtre national Daniel Sorano, la maison de la culture Douta Seck, etc.» «Aujourd’hui, il y a moins de créations qu’à l’époque», diagnostique-t-il. «Cela dit, il y a des aspects où nous acteurs du théâtre avons fait des pas en avant comme il y a aussi des côtés où nous n’avons pas du tout avancé», fait comprendre Mbaye.
Parlant de la méthode empruntée par les uns et les autres pour faire du théâtre, Ablaye Mbaye d’arriver à la conclusion selon laquelle que les méthodes «diffèrent d’une troupe ou compagnie à une autre selon les hommes, le contexte et les réalités». Mais ce «qui est bien», souligne-t-il, «est cette diversité» comme pour reprendre Senghor qui disait «s’enrichir de nos différences pour converger vers l’universel».
Se projetant sur la Journée internationale du théâtre célébrée le 26 mars, le comédien dit être incapable de voir le monde dans lequel il évolue soit fêté après une pause imposée par le contexte sanitaire sur fond de pandémie du Covid-19. Aujourd’¬hui que les acteurs du milieu renouent avec cette célébration, l’occasion sera saisie par eux pour diagnostiquer les maux dont souffre le secteur pour tenter d’y apporter des solutions. «La Journée internationale du théâtre est d’abord pour moi un acquis, une fierté que de voir un jour consacré à ma passion. Lors de cette journée, au-delà de l’animation, il s’agit pour nous d’un moment de réflexion, d’échanges et de perspectives sur le théâtre et les métiers du théâtre. J’ai longtemps participé à la Journée mondiale du théâtre, surtout lors des cérémonies officielles. En raison de la pandémie, cela fait déjà deux ans que je ne suis pas monté sur scène pour la Journée mondiale du théâtre.» «Pour cette année aussi, la journée est célébrée au lendemain de la fin du Forum mondial de l’eau et je participe à cet évènement mondial a enjeu important», souligne-t-il.
Carrière dans le cinéma
Le théâtre n’est pas seulement le dada de Ablaye Mbaye, il a aussi évolué dans le cinéma. «Le cinéma et moi, c’est aussi une longue histoire car je suis comédien et acteur et j’ai très tôt fait mes balbutiements dans le 7ème art», fait-il remarquer. Il a été d’abord figurant dans le film court-métrage intitulé La jeune maman, puis a participé à des téléfilms comme Feex aduna, tous deux faits par «Les Espoirs de la Banlieue», diffusés sur la Rts et qui l’ont révélé au petit écran. Il y a aussi Tolouway de Mouhamed Bachir Sy, directeur artistique de «Les Espoirs de la Banlieue», le film documentaire Les amants de Gorée de Gregory Hietin, qui part d’un spectacle théâtral La résurrection rouge et blanche de Roméo et Juliette de Sony Labou Tansi mis en scène par Stella Beuvard et Matar Diouf et le film court métrage L’arme de Pape Bounama Lopy, qui avait remporté le festival «7 jours, un film» sont les autres films auxquels Ablaye Mbaye a pris part.
Dans Deukeundo de Ibra¬hima Mbaye Sopé sur la Rdv, l’artiste-comédien se voit con¬fier des rubriques dans des émissions à la télé : Balcon de Aziz Samb avec «Les Espoirs de la Banlieue» dans le sketch du jour et a joué sa partition dans Takussan sur la Rts avec Aïssatou Sarr, dans Actu show (l’actualité de la semaine sous forme de comédie) et dans l’émission Les ados à la radio, Fm Sénégal ensuite Origines Fm, etc. et dans l’émission Kinkéliba à la Rts sur des plateaux de fin d’année.
Ayant pris part à un camp d’échanges culturels sénégalo-belge, Ablaye Mbaye a participé aussi à des projets de recherche artistique et théâtrale comme l’apport du théâtre dans la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation, le théâtre pour la résolution non violente des conflits.
En plus de la série Chez Abdou de Bérengère Brooks, Casting, une production de Sabadol’Art, l’artiste-comédien joue actuellement dans la série Njabar d’Evenprod. Diplômé d’Etat des collectivités éducatives, Ablaye Mbaye est aussi un publiciste dont l’image est associée à une grande société de téléphonie et à d’autres entreprises de la place.
ACCOUCHEMENT REUSSI POUR LE SHOW
Le projet Show (Strengthe-ning heal outcomes for women and chilren), lancé en 2016 pour contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et infantile chez les femmes et les enfants vulnérables, a abouti à des résultats appréciables
Le projet Show (Strengthe-ning heal outcomes for women and chilren), lancé en 2016 pour contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et infantile chez les femmes et les enfants vulnérables, a abouti à des résultats appréciables dans les zones d’intervention. Les initiateurs l’ont fait savoir jeudi dernier lors de l’atelier de clôture du projet sexennal mené sur une phase initiale de 4 ans et demi suivie d’une extension. «On a apporté notre part pour parvenir à apporter une touche vraiment importante pour réduire de manière drastique la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile», a indiqué Adama Touré Niang, Coordonnatrice nationale du projet lors de la cérémonie ayant regroupé acteurs et partenaires dans un hôtel au Lac Rose.
Les porteurs du projet ont égrené, au nombre des progrès obtenus avec le Show, le passage de 64.3 à 73.8% entre 2016 et 2021 du taux de mères ayant reçu quatre visites prénatales, 75.6 à 95.9% celui de femmes ayant reçu des soins post-natals durant les 2 jours ayant suivi l’accouchement pour la même séquence temporelle.
Par rapport à la politique de «l’utilisation des services, l’amélioration de l’offre de service et le renforcement de la gouvernance intégrant la promotion de l’égalité des sexes à travers une approche genre transformatrice», ont été, d’après le communiqué de presse présenté par les organisateurs, les trois leviers sur lesquels s’est appuyé le projet. Toute une panoplie de stratégies a été élaborée pour mieux impliquer les communautés, à en croire la Coordonnatrice nationale. «On a eu à mettre en œuvre des activités innovantes comme la stratégie grand-mère, l’école des maris, le club des pères», a relevé Mme Niang. D’une enveloppe budgétaire de 3 milliards francs Cfa, le Show a couvert sept régions pour neuf districts. «Le choix des districts a été fait par le ministère parce que le projet a été co-créé avec le ministère de la Santé et de l’action sociale mais aussi avec d’autres ministères comme le ministère de la Femme, de la famille, du genre et de la protection de l’enfant et le ministère de l’Education nationale», a-t-elle indiqué, notant que l’objectif était d’attaquer les inégalités de genre tout en étant dans la santé maternelle, néonatale et infantile.
Dakar, Louga, Kaolack, Sédhiou, Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou ont été les zones cibles. 943 mille 565 bénéficiaires dont 660 145 directs auprès des communautés ont été touchés par le projet exécuté par Plan international et le ministère de la Santé et de l’action sociale grâce à un financement d’Affaires mondiales Canada.
LES ARMEES ACCELERENT LA CADENCE DANS LE DJIBIDIONE
Voilà six jours que les armées ont enclenché des opérations de ratissage de grande envergure dans la zone de Djibidione où sont implantés plusieurs cantonnements rebelles favorables à l’homme fort de Kassolole, César Atoute Badiate
Entamées le jeudi dernier, les opérations de ratissage des armées se poursuivent et s’intensifient dans le Fogny, notamment dans la zone de Djibidione. Des opérations de grande envergure ponctuées, conformément à l’agenda des hommes du Colonel Ndour, par le démantèlement puis l’occupation des bases et postes avancés des combattants rebelles, la destruction des champs de cannabis et par la saisie d’une importante quantité de drogues.
Voilà six jours que les armées ont enclenché des opérations de ratissage de grande envergure dans la zone de Djibidione où sont implantés plusieurs cantonnements rebelles favorables à l’homme fort de Kassolole, César Atoute Badiate. Et les images et échos qui parviennent quotidiennement font toujours état de démantèlement des bases rebelles et de saisie d’importantes quantités de drogues ; la zone ratissée étant connue depuis plusieurs décennies comme un véritable lieu de production de chanvre indien ; produit qui a relégué dans le secteur au second plan toutes les autres cultures licites.
C’est dire que ces succès engrangés quotidiennement et ces avancées sur le terrain des opérations attestent de la détermination des armées à annihiler dorénavant toutes oppositions tendant à compromettre la libre circulation des personnes et biens et à mettre fin à une économie de guerre validée dans cette contrée longtemps assimilée à une zone de non-droits.
Aujourd’hui au-delà des positions de Niambalong, de Madiediame déjà occupées par les armées, c’est la position avancée d’Oupeut qui est aussi tombée et la base de Kouregue qui est en ligne de mire. Kouregue ! Une position rebelle également contrôlée par les hommes de César Atoute Badiate qui a été d’ailleurs pilonnée ce lundi matin par l’Armée. Des bombardements confirmés par sources civiles et qui ont de quoi contraindre là également l’évacuation ce jour des femmes et des enfants de ces villages situés à quelques encablures de la Gambie voisine.
FRONDE AU PARTI SOCIALISTE, WANE JOUE LES PROLONGATIONS
Secrétaire national à la Vie politique du Parti socialiste, Mamoudou Wane, était absent du Bureau politique de samedi
Secrétaire national à la Vie politique du Parti socialiste, Mamoudou Wane, était absent du Bureau politique de samedi. Bouclier de Serigne Mbaye Thiam, le patron de la coordination des Par¬celles Assainies s’attaque à la direction du Ps, un «parti en léthargie». Dans cet entretien réalisé via WhatsApp hier, M. Wane dit regretter Ousmane Ta¬nor Dieng et s’attaque à la gestion de Aminata Mben¬gue Ndiaye.
Quelle appréciation faites-vous de la réunion du Bureau politique samedi dernier ?
Je me réjouis, enfin, que le Bureau politique du Parti socialiste se tienne après plus de 2 ans de mutisme, de black-out. Pour un parti comme le Ps, ne pas régulièrement convoquer cette instance est une hérésie. Cette situation avait fini de créer un réel malaise dans le parti. Lors des dernières réunions du Secrétariat exécutif national, j’avais demandé au parti la convocation du Bureau politique et du Comité central. Le prétexte du Covid-19, à mon sens, est un non-sens. Il a très bon dos. De grands rassemblements se sont tenus dans ce pays ces dernières semaines sans aucun problème. Je trouve, donc, qu’évoquer cette pandémie de Covid-19 pour justifier la non-convocation de cette instance est déplacé et injustifié. Ce n’était qu’un manque de volonté politique de réunir cette instance voire même une peur de convoquer les militants du parti pour débattre de la vie du parti et de la situation politique et internationale. Maintenant, à l’évidence, un grand vide s’est créé et les militants étaient désemparés car on a noté une absence de cadre de dialogues, d’échanges comme cette instance du Bureau politique. Comme vous le savez aussi bien que moi, la nature a horreur du vide, des responsables ont essayé de pallier en créant des groupes de discussions WhatsApp, d’autres des groupes comme Iras, etc. A l’absence d’une bonne prise en charge des préoccupations des camarades qui se sont sentis négligés, bafoués, de nouvelles positions ont vu le jour. Aussi le nombre d’orateurs et la durée des débats démontrent à suffisance que les camarades avaient un besoin incompressible de parler, de se voir, de débattre.
Pour des responsables, Serigne Mbaye Thiam est le problème du Ps ?
En quoi faisant ? J’aimerais bien que l’on me le démontre. D’abord sur la forme, je trouve dégueulasse et irresponsable que la direction du parti, en l’absence d’un éminent membre du Parti socialiste, qui plus est le Secrétaire national aux Elections de notre formation, que de laisser Aly Mané, pour le nommer, s’attaquer au ministre Serigne Mbaye Thiam. Les hommes d’honneur ne s’attaquent pas à des personnes qui ne peuvent pas répondre. Ce n’est pas loyal ni élégant. C’est même très lâche, je trouve. Notre Secrétaire générale par intérim, Aminata Mbengue Ndiaye, aurait dû rappeler un principe élémentaire. Pour revenir à Aly Mané, c’est un mercenaire à la solde de personnes bien connues et identifiées. Un repris de justice et un maître chanteur qui veut dicter sa loi. C’est le nègre de service qui accepte les sales besognes. Je connais son parcours et son dessein. Nous y reviendrons. Pour finir, Serigne Mbaye Thiam est un militant modèle à qui on ne peut rien reprocher. Il est endurant, stoique, juste et républicain. L’avez-vous déjà entendu ou vu répondre des attaques sournoises de ce genre? Il n’a pas le temps de répondre à ces manigances et manœuvres de bas étage. Pour la petite histoire, c’est toujours à la veille d’élections ou de remaniement, qu’il s’active.
Que pensez de l’initiative de réflexion et d’actions socialistes ?
J’ai été ampliataire de leur mémorandum, en ma qualité de Secrétaire national à la Vie politique du Parti socialiste, n’en déplaise à certains. De toute façon, le Bureau politique de notre formation a acté ce cadre d’initiatives et de ré¬flexion et a pris en charge toutes leurs préoccupations.
Mieux, le Bp les a mandatés, en collaboration avec la structure des cadres, d’organiser un séminaire. Fallait-il en arriver là ? Je pense que non si on avait pris le soin de convoquer régulièrement nos instances et d’écouter la base. Certains camarades, malhonnêtes, ont essayé de semer le trouble en affirmant que Serigne Mbaye Thiam était derrière ce cadre. Il n’en est rien et je puis vous l’affirmer sur l’honneur. C’est manquer de respecter à des camarades qui ont mis en place ce cadre de réflexions que de le dire.
Chaque fois que des camarades prennent leurs responsabilités, on cherche des bouc-émissaires. Nous manquons de courage que de voir la réalité en face. Elle est implacable et têtue : le parti est en léthargie. Le Comité central n’est plus convoqué, les renouvellements du parti sont incertains, les mouvements et structures du parti sont en veilleuse. Main¬tenant, face à cette situation, on préfère s’auto-glorifier, bomber le torse. Honnêtement, aujourd’hui, j’ai beaucoup de mal à reconnaître mon parti. Je regrette feu Ousmane Tanor Dieng
Par Hamidou ANNE
UN PEUPLE SANS COUTURE
Le Sénégal d’hier disparaît sous les coups de politiques, d’activistes et d’une pelletée de conspirationnistes. Les républicains cèdent par lâcheté devant la vague brutale qui veut éteindre tout discours de liberté et d’ouverture au profit de la morale
Je suis allé le week-end dernier acheter «Le super-héros» (Neas, 2022), le dernier recueil de nouvelles de mon ami Magueye Touré, brillant et discret directeur de la Francophonie du Sénégal. Magueye fait partie de ces fonctionnaires de l’Etat qui allient à leur responsabilité publique une belle carrière d’écrivain. Il est d’ailleurs regrettable que des gens comme lui, ne reçoivent pas le minimum de la reconnaissance due à leur talent devenu du reste rare dans la haute administration.
Arrivé à la librairie Clairafrique, je tombe sur le vigile qui me manifeste une certaine courtoisie, tranchant avec l’abord glacial, s’il n’est pas discourtois voire empreint de vulgarité, devenu la norme dans les lieux publics de notre capitale. Bureaux, commerces, restaurants, galeries, tout y passe. On a même l’impression que les «maîtres» des lieux se sont lancé un défi de qui sera le plus désagréable vis-à-vis du visiteur. Mon histoire d’amour avec les vigiles de Dakar est tumultueuse, ponctuée de regards méprisants, de défiance voire parfois d’hostilité non feinte. Mon «visage de pauvre», ce sac éternellement couché sur mon dos me donne sûrement un air d’écolier en errance que rien ne devrait conduire à des lieux dédiés aux adultes respectables. Le vigile du jour est différent : il était sympathique. De courte taille, teint clair, il flottait dans un polo vert usé, trop large pour ses frêles épaules. Les rudesses du Ramadan se reflétaient sur son visage éprouvé par une journée de privation.
Après une demi-heure de vagabondage dans la librairie, j’ai pris le livre de Magueye et me suis décidé à payer pour rentrer. Et là, le maître des lieux, seul parmi les livres, décida d’écouter bruyamment un audio reçu sur WhatsApp. Les versets du Coran ont fusé dans ce lieu du savoir et du silence de manière à répandre la parole d’Allah dans toute la salle. Clairafrique est une librairie catholique fondée en 1951 à Dakar. C’est un établissement diocésain, dont le directeur est nommé par l’archevêque de Dakar, chef de l’Eglise catholique sénégalaise. Dans cette succursale du catholicisme sénégalais, le Coran résonnait sans que cela n’émeuve grand-monde. Je n’ai noté aucune voix discordante. Cette scène, qui serait lunaire dans d’autres pays et pour des millions de gens ailleurs, est normale dans un pays dont j’aime à rappeler qu’il est la patrie de Dieu. C’est cela le Sénégal : pays de tolérance et de métissage, où laïcité ouverte ne signifie pas le rejet du religieux, la confrontation des confessions ou encore la tentative hégémonique de quelques grognards anticléricaux.
La république héritée de Senghor et des pères fondateurs sacralise le vivre-ensemble, la rencontre des cultes au service d’une foi commune : la république. Celle-ci œuvre au renforcement de la démocratie, de la laïcité et de l’égalité pour se conformer à la Constitution et aux principes qui régissent son acceptation en tant que norme supérieure s’imposant à tous.
C’est la république qui permet cette scène de la librairie. Elle, qui unit ce vigile musulman et son employeur, l’Eglise, est le rempart contre les extrémismes morbides et le ferment du vivre-ensemble.
C’est la république, ciment du Sénégal malgré les changements politiques et les contradictions sociales, qui est aujourd’hui menacée par diverses velléités extrémistes. Ces courants représentés notamment par les bigots d’And Samm Jikko Yi et de Jamra et par de curieux prêcheurs relayés par des médias qui ont déserté leur responsabilité afin de verser dans le racolage de toutes les idées saugrenues dans l’espace public.
Il y a une tentation de la guerre civile dans notre pays. Le Sénégal d’hier disparaît sous les coups non coordonnés d’hommes politiques, d’activistes islamistes et d’une pelletée de conspirationnistes du net. Il est tragique de poser un regard sur un pays qui s’étiole devant les vents affreux de la démagogie et du populisme autoritaire. Les républicains cèdent de jour en jour par lâcheté et par couardise devant la vague brutale qui veut éteindre tout discours de raison, de principe, de liberté et d’ouverture au profit de la posture morale, de l’intolérance religieuse, de l’enfermement identitaire et du populisme démagogique.
Parce qu’ils sont les veilleurs précieux de notre maison commune, les républicains doivent faire face pour être à la mesure des mots sacrés de notre hymne national : demeurer un peuple sans couture tourné vers tous les vents du monde.