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11 septembre 2025
LA VISITE DE MACKY SALL À TIVAOUANE A LA UNE DE LA REVUE DE L'ACTUALITE DE L'APS CE LUNDI
Les quotidiens se sont notamment intéressés au séjour du président de la République à Tivaouane (ouest) et au procès prévu ce lundi des opposants arrêtés le 17 juin.
Dakar, 27 juin (APS) – Les quotidiens se sont notamment intéressés au séjour du président de la République à Tivaouane (ouest) et au procès prévu ce lundi des opposants arrêtés le 17 juin.
Samedi dernier, Macky Sall a séjourné dans cette ville, à l’occasion du centenaire du rappel à Dieu de l’érudit musulman El Hadji Malick Sy (1855-1922), qui a vulgarisé l’islam et la tidjaniya, une confrérie soufie, au Sénégal et en Mauritanie
A Tivaouane, le chef de l’Etat a lancé les travaux d’un hôpital devant coûter 46 milliards de francs CFA et a rencontré les autorités religieuses de la ville, dont le khalife général des tidjanes, Serigne Babacar Sy Mansour.
A Tivaouane, ‘’ville où les messages explicites ou codés sont délivrés’’, note EnQuête, ‘’des déclarations politiques ont aussi été faites, dans un contexte où le pays traverse [des] tensions liées aux élections législatives du 31 juillet 2022’’.
Le khalife général des tidjanes a invité Macky Sall et les leaders de l’opposition à ‘’se mettre d’accord (…) pour combattre nos ennemis communs, la pauvreté, la maladie et l’ignorance’’, rapporte EnQuête.
‘’Serigne Babacar Sy Mansour a conseillé au chef de l’Etat de s’élever au-dessus de la mêlée et de souffrir les critiques de l’opposition. Dans ce contexte politique très tendu, le guide religieux a alerté le chef de l’Etat sur les agissements de personnes qui veulent brûler le pays’’, lit-on dans Kritik’.
L’info est d’avis que ‘’si on assiste aujourd’hui à des (…) querelles qui nous enfoncent dans les abysses de l’ignominie, c’est parce que l’énergie qu’il nous faut pour appliquer à la lettre les visions lumineuses de nos guides comme El Hadji Malick Sy est peu ou pas déployée’’.
‘’Quelle immense fortune ! Quelle richesse inexploitée !’’ s’exclame le même journal, concernant les enseignements d’El Hadji Malick Sy et d’autres guides religieux sénégalais.
‘’Je vous exhorte à bien examiner vos responsabilités’’, a recommandé le khalife général des tidjanes au président de la République. Le conseil est relayé par Vox Populi, selon lequel le guide religieux a tenu à indiquer ‘’la voie de la paix’’ au chef de l’Etat.
L’Observateur affirme que Serigne Babacar Sy Mansour ‘’a pointé du doigt les ‘ennemis’ du pays’’, à savoir la pauvreté, la maladie et l’ignorance, ‘’contre lesquels le pouvoir et l’opposition doivent se battre main dans la main’’.
‘’Le silence et l’endurance’’
‘’Si vous répondez à [tous], vous vous rabaissez à leur niveau. Et dans ce cas, vous ne serez plus dignes de les diriger’’, écrit L’As, citant le guide religieux, lequel adresse ce conseil au président de la République.
‘’Le silence et l’endurance. C’est la thérapie de choc [recommandée] par le khalife général des tidjanes (…) au président Macky Sall en cette période trouble’’, note Le Quotidien.
Le maire de Guédiawaye (ouest), les députés Déthié Fall et Mame Diarra Fam seront jugés ce lundi, pour les délits présumés de participation à une manifestation interdite et de trouble à l’ordre public, rappelle Sud Quotidien.
‘’Ce sera un verdict compliqué que de condamner les figures de l’opposition qui ont été arrêtées lors de la manifestation interdite du 17 juin’’, commente Tribune.
‘’La rébellion prend forme à l’Assemblée nationale’’, titre Kritik’, ajoutant qu’‘’une révolte sonne en interne’’, des députés tenant à ‘’sauvegarder l’image de l’institution’’ après l’arrestation de trois de leurs collègues, dont Cheikh Abdou Mbacké, accusé d’offense envers le président de la République.
Benno Bokk Yaakaar (BBY), la coalition des partis de la majorité présidentielle, argue, selon Le Soleil, que ‘’les politiciens sont des justiciables comme tous les citoyens’’. BBY répond ainsi au militant des droits de l’homme Alioune Tine, qui réclame la libération des députés et du maire de Guédiawaye.
Ils ont été arrêtés en même temps que plusieurs militants de l’opposition en tentant de protester publiquement contre l’annulation de l’une des listes de candidature de la coalition Yewwi askan wi aux élections législatives du 31 juillet prochain.
Les quotidiens commentent aussi la victoire du Casa Sports en finale de la Coupe du Sénégal.
‘’Le sacre d’une vision !’’
‘’Le doublé historique du Casa Sports’’, titre Stades à la suite de la victoire du club de Ziguinchor (sud) sur l’Etoile Lusitana, 3-0, dimanche.
‘’Un trophée, le quatrième de son histoire, qui permet au [Casa Sports] de s’offrir un doublé historique et de devenir le deuxième club à le réussir’’ dans le football professionnel sénégalais, souligne le même journal.
Le Soleil estime que ‘’l’hégémonie du Casa Sports (…) n’est plus l’objet d’aucun doute’’, d’autant plus que le club ziguinchorois, champion du Sénégal aussi, conserve la Coupe du Sénégal qu’il a remportée en 2021.
‘’Le sacre d’une vision !’’ s’exclame EnQuête.
‘’Une véritable démonstration de force !’’ note Vox Populi, WalfQuotidien soulignant, pour sa part, qu’aucun club n’avait réussi depuis huit ans à remporter en une saison le championnat et la Coupe du Sénégal.
MAME LESS CAMARA, LE JOURNALISTE INTÉGRAL
Les moyens de vivre ne l'ont jamais remporté sur ses raisons de vivre. Et dans un contexte où la presse est à la croisée des chemins et parfois décriée, le journaliste Mame Less Camara fait figure de boussole.
Parrain de la quinzième promotion du Programme Leadership Politique 2021 de la fondation Friedrich Elbert Stiftung (FES), le journaliste Mame Less Camara a reçu hier une pluie d'hommages pour sa constance et son idéal pour une presse libre et indépendante.
Les moyens de vivre ne l'ont jamais remporté sur ses raisons de vivre. Et dans un contexte où la presse est à la croisée des chemins et parfois décriée, le journaliste Mame Less Camara fait figure de boussole.Après près de 40 ans de carrière dans la presse, le journaliste-formateur fait quasiment l'unanimité dans le paysage politico-médiatique. Parrain du Programme Leadership Politique de la FES , il a été porté au pinacle par plusieurs acteurs de la vie sociale. «Parlant de Leadership, il y a des identités remarquables qui, dans tous les pays, s'incarnent de façon naturelle d'abord, ensuite par leur œuvre globale. Mame Less Camara est extrêmement extraordinaire de ce point de vue», a déclaré l'ancien ministre des Affaires Etrangères, Cheikh Tidiane Gadio, par ailleurs vice-président de l'Assemblée nationale.
Poursuivant, il souligne : «Il a été toujours un modèle et une référence pour moi. Il fait partie de ceux qui m'ont influencé pour m'orienter vers la presse et la communication».De l’avis de Cheikh Tidiane Gadio, l'ancien secrétaire général du Synpics a beaucoup contribué, par sa voix à la radio, par la beauté de ses textes et surtout par ses positions de principes, au combat pour la liberté et la démocratie. S'adressant aux récipiendaires de la quinzième promotion du programme Leadership politique, l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise affiche son admiration : «Votre promotion a de la chance de porter le nom de cet illustre fils du pays. Les Sénégalais aiment rendre hommage à une personne quand elle n'est plus là».
Abondant dans le même sens, l'ancien député et membre de la coalition Aar Sénégal, Cheikhou Omar Sy, assimile Mame Less Camara à une icône, un monument de la presse sénégalaise qui en a construitles fondements. «Qu'on le prenne comme parrain pour ces jeunes, c’est un excellent choix. L'histoire du Sénégal s'est écrite sous Abdou Diouf et Abdoulaye Wade sous la plume de Mame Less Camara», affirme Monsieur Sy.
Le philosophe et écrivain Alpha Amadou Sy ne dit pas autre chose lorsqu’il décrit Mame Less Camara comme un homme intègre et un journaliste intégral. «Bien des organes de presse ont eu à solliciter son savoir et son savoir-faire de la Rts à la Tfm en passant par Wal fadjri , Bbc, Envie FM. Il est journaliste, enseignant-formateur, chantre de l'éthique et de la déontologie. Conducteur d'hommes, courageux dans ses initiatives, orfèvre aussi bien de la voix que de la plume, Mame Less Camara est réputé être un journaliste au sens éthique élevé. Malgré les aléas de la vie et son immense lot de privations, malgré les tentatives multiformes des uns et des autres de le capturer, l'homme est resté égal à lui-même », affirme l'écrivain et ami du journaliste.
MAME LESS CAMARA : «IL Y A EU TOUJOURS DES JOURNALISTES PLUS FAVORABLES AU POUVOIR QU'À L'OPPOSITION OU L'INVERSE»
Pris par le poids de l'âge, Mame Less Camara reste néanmoins un journaliste alerte. Ainsi, analysant les mutations constatées dans les médias et les multiples critiques faites contre la presse, il note : «Cette critique a toujours existé. Maintenant ce qui est nouveau, c'est que ce sont les journalistes eux-mêmes qui répètent les préjugés sur eux». Mais, d'après lui, «il y a eu des journalistes plus favorables au pouvoir qu'à l'opposition ou l'inverse. Et cela nous a tous attiré des quolibets et des injures».
MAME LESS CAMARA SUR LES TENSIONS A L'APPROCHE DES LEGISLATIVES : «Moi qui suis les élections depuis 40 ans, je vois que la folie est plus grande»
C'est une lapalissade que dire que le Sénégal s'achemine vers des élections législatives âprement disputées, sur fond de tensions. Et le pays retient son souffle. Des inquiétudes justifiées, selon l'analyste politique Mame Less Camara. Parrain de la quinzième promotion du Programme Leadership Politique de la fondation Friedrich Ebert, le journaliste lâche : «Nous allons vers une situation en grande partie inconnue. Moi qui, depuis une quarantaine d'années, suis régulièrement les élections, je vois que la folie est plus grande cette fois-ci. La démesure est plus grande». Et sa crainte est que les hommes politiques soient en charge d'une situation qu'ils n'ont pas les moyens de supporter ni intellectuellement, ni politiquement. «Il faut arrêter la cadence et se parler, parce que ce qui doit être au centre de nos préoccupations c'est le bon vieux Sénégal. Nous sommes tous issus d'un pays où la sagesse recommande de retourner d'où l'on vient si l'on se sait d'où l'on va», affirme-t-il. Sans prôner ouvertement le report des élections législatives, l'ancien président du Cored estime qu’il faut tout arrêter et reprendre un peu de souffle. «Si dans la poussière et le délire, on s'en va vers les urnes en s'insultant et en se donnant des coups, on n'ira pas jusqu'à ce que les urnes doivent produire, c'est-à-dire de la légitimité populaire», souligne Mame Less Camara.
Fureur contre le Maroc
Une vidéo montrant des jeunes migrants entassés comme des sardinelles secoue la toile et déchaîne les passions. On les voit menottés. Des hommes en treillis, visiblement des Marocains, identifiables à travers leur langue, se dressent autour d’eux en malmenant certains avec leurs crosses ou en les attachant. Ils sont des centaines de jeunes gisant à terre, visiblement très mal en point, tous des noirs. Une vidéo qui suscite une vague de réprobations et une fureur contre le Maroc. On ne sait si la vidéo est authentique, mais ce qui est certain, c’est que la dignité du continent est bafouée. Il se dit que cette horde de jeunes qui se fait ainsi humilier provient de l’Afrique subsaharienne et serait en partance pour l’Europe via Ceuta et Melilla, deux îles espagnoles qui devraient leur donner accès à l’Europe où les attend un mirage.
Au moins 23 migrants sont morts entre le Maroc et Melilla
Au moins 23 personnes sont mortes le vendredi 24 juin aux portes de l'Europe. 2 000 migrants ont tenté aux premières heures de la matinée de franchir le mur d'enceinte entre le Maroc et l'enclave espagnole de Melilla. Selon une source politique marocaine contactée par «RFI», les victimes ont été tuées, soit dans une bousculade, soit en tombant du haut mur d'enceinte (6 mètres de haut) qu'elles essayaient d'escalader. Ce qui rend la tentative très difficile et dangereuse. Cette fois-ci, cas sans précédent, les migrants ont surpris les forces de l’ordre en cisaillant une des portes grillagées qui mène à Melilla avant de rejoindre le centre de détention. Les gardes civils ont assuré que cette tentative a été menée de façon très réfléchie, déterminée et violente et ce, malgré l’usage d’hélicoptères. Une source espagnole renseigne à «Rfi» que les migrants auraient pu être bien plus nombreux à passer si la coordination et la collaboration avec les forces marocaines n’avaient pas été excellentes, car les gendarmes marocains ont pu stopper l’essentiel des candidats au passage en force. Côté espagnol, Eduardo de Castro, le président de l'enclave de Melilla, la plus haute autorité politique de cette ville autonome, a dénoncé une «réponse disproportionnée» du Maroc à la tentative de passage en force des clandestins. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a accusé samedi « les mafias qui se livrent au trafic d'êtres humains » d'être responsables du «violent assaut» à la frontière avec le Maroc à Melilla.
Des Sénégalais parmi les migrants morts à Ceuta et Melilla
La répression de migrants dans l’enclave de Ceuta y Mellila faisant plusieurs morts reste d’actualité en Afrique et en Europe. Les organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent la violence exercée sur les migrants. Selon le président de l’Ong Horizon sans frontières, Boubacar Sèye, il y a des Sénégalais parmi les victimes. Il promet de donner les détails. L’organisation internationale de défense des migrants condamne avec la plus grande fermeté la mort de 18 migrants. Boubacar Sèye interpelle le chef du gouvernement Espagnol Pedro Sanchez, la Cour Européenne des droits de l’Homme et les Nations unies pour l’ouverture d’une enquête très sérieuse. Selon lui, ce nouveau drame de l’immigration doit interpeller l’Europe pour une remise en cause de sa gestion scandaleuse du triptyque (Immigration-paix-sécurité). Pour lui, elle doit s’adapter aux nouvelles donnes des migrations avec des réformes sur l’immigration et le droit d’asile. Par ailleurs, le président de l’Ong Horizon sans frontières regrette encore le silence assourdissant des autorités africaines qui devraient immédiatement diligenter une conférence à l’échelle du continent pour une meilleure prise en charge de sa jeunesse, une richesse devenue un fardeau.
Thierno Alassane Sall accuse les dirigeants africains
Restons sur ce drame qui n’a pas laissé indifférent le leader de la République des valeurs. Pour Thierno Alassane Sall, ces scènes de jeunes, prêts à tout pour franchir la forteresse Espagne rappellent ces sacrifices rituels pour conjurer la malédiction. Pour lui, la responsabilité des dirigeants africains, dans ces drames à répétition, est irréfutable et ils paraissent peu troublés par cette tragédie sans fin.
Le Mali autorise l’exportation de 5 500 moutons au Sénégal
Une bonne nouvelle pour les Sénégalais, même si le nombre reste insignifiant par rapport aux années précédentes. Le gouvernement malien a accepté exceptionnellement de laisser les éleveurs maliens, comme à l’accoutumée, convoyer des moutons au Sénégal pour les besoins de la fête de Tabaski malgré l’embargo de la Cedeao. Le Directeur général des Douanes du Mali a envoyé un message radio aux chefs des postes frontaliers avec le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Sur instruction des autorités, le Directeur Général adjoint des Douanes, le Colonel Major Amed Ag Boya, a demandé aux chefs de postes de Diboly et Mahinamine d’autoriser l’exportation de 5 500 têtes ovins/caprins et 300 têtes de bovins à destination du Sénégal. Le même nombre est également autorisé pour la Côte d'Ivoire. L’opération se déroulera du 27 juin au 09 juillet 2022 inclus. Toutefois, le Directeur Général adjoint des Douanes, le Colonel Major Amed Ag Boya exige le respect scrupuleux des formalités de commerce extérieur. Il demande même aux chefs de postes de lui faire parvenir la situation journalière des exportations.
Audition de la famille d’Idrissa Goudiaby à Ziguinchor
Les versions sont divergentes sur les causes de la mort du jeune taximan Idrissa Goudiaby, le jour de la manifestation de la coalition Yewwi Askan wi à Ziguinchor et Dakar, malgré les résultats de l’autopsie. D’ailleurs, la famille de la victime conteste les résultats de l’autopsie en persistant qu’Idrissa Goudiaby été tué par une balle. En effet, après l’appel à témoin pour retrouver le tueur de M. Goudiaby, le procureur de Ziguinchor va entamer les auditions des membres de la famille le mardi 28 juin 2022. Le Directeur exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty International, Seydi Gassama, promet d’aider la famille Goudiaby à trouver un avocat expérimenté, pour que toute la lumière soit faite sur cette mort tragique.
Le patron du PS français tire sur le regime de Macky Sall
Le Premier secrétaire du Parti Socialiste français s’intéresse à la tension politique au Sénégal née des investitures des élections législatives. Olivier Faure a dénoncé le recul démocratique au Sénégal. Dans un tweet, le député socialiste écrit que la démocratie sénégalaise est piétinée. Et il ajoute que la liberté de manifester est entravée et la justice instrumentalisée. Le Premier secrétaire du Parti Socialiste français demande la libération des députés de l’opposition Déthié Fall, Mame Diarra Fam, Bara Dolly Mbacké et le maire Ahmed Aïdara dont le procès est prévu aujourd’hui.
Réplique du groupe parlementaire Bby à Olivier Faure
Restons avec le Premier secrétaire du Parti Socialiste en France pour dire que son tweet a suscité beaucoup de réactions dans le camp présidentiel. Le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (Bby) a condamné dans un communiqué l’incursion ‘’néocoloniale’’ de Mélenchon, Olivier Faure et Cie. Le président dudit groupe, le député Aymérou Gningue, dit apprendre avec étonnement cette déclaration de Mélenchon, Olivier Faure et consorts de la Nupes. Il pensait que ces temps sont révolus, de voir des politiques français, de surcroît qui ont renié les valeurs de leur parti originel pour flirter avec les extrêmes, s'immiscer dans nos politiques intérieures avec autant de légèreté, car ignorant les menaces qui guettent le Sénégal. «Que disent-ils des députés qui font publiquement appel à l'insurrection et à la violence, conduisant à la mort de 3 personnes ? », s’interrogent Aymérou Gningue et compagnie. Ainsi, le groupe parlementaire Bby condamne cette incursion dans la gestion des crises internes avec un parti pris manifeste doublé d'une ignorance aveugle des dangers qui guettent le Sénégal. A préciser que le tweet de Mélenchon dont le groupe parlementaire Bby fait allusion date de l’année passée.
Retrouvailles entre Harouna Gallo Bâ et Boubacar Bâ
A Podor, les élections législatives se préparent à tous les niveaux. Harouna Gallo Bâ et Boubacar Bâ qui se regardaient en chien de faïence ont décidé d’enterrer la hache de guerre à l’instar de leurs leaders, Abdoulaye Daouda Diallo et Cheikh Oumar Hann. Ils ont matérialisé leurs retrouvailles ce week-end. Maire de la commune de Gamadji Saré, Harouna Gallo a tendu la main à son adversaire aux locales Boubacar Ba pour qu’ils travaillent ensemble. Ainsi, M. Bâ a promis de mettre son énergie et son carnet d’adresses à la disposition du maire Harouna Gallo Ba. Les deux responsables s’engagent à œuvrer pour le développement de la commune de Gamadji Saré en sillonnant ensemble le Diéri comme le Walo afin de sensibiliser les militants sur l’importance de ces législatives.
«Seytou askan wi» contre la cherté de la vie
Le mouvement politique citoyen «Seytou askan wi» a été porté sur les fonts baptismaux samedi dernier au cours d’une rencontre avec la presse. Enseignant de profession et syndicaliste, Magatte Diop a profité de cette rencontre pour dénoncer la cherté de la vie, les défaillances dans le système sanitaire et la crise politique. A ce propos, Magatte Diop a demandé au gouvernement de revoir à la baisse les prix des denrées de première nécessité et sa politique agricole pour avoir une autosuffisance alimentaire. Pour ce qui est du volet sanitaire, le responsable moral de «Seytou askan wi» a déploré les drames dans les hôpitaux de Tivaouane et de Louga. Quant à la crise politique, M. Diop souhaite l’intervention des guides religieux pour apaiser la tension.
Marche de la coalition Yewwi askan wi à Pikine
La coalition Yewwi askan wi compte marcher le jeudi 30 juin dans les rues de Pikine pour dénoncer la confiscation des libertés démocratiques, exiger la libération de leurs camarades détenus et la participation de leur coalition aux élections législatives. Nos sources signalent que des responsables locaux de ladite coalition ont déposé la demande de marche à la préfecture de Pikine depuis vendredi passé.
La cérémonie de don d’une ambulance devenue meeting de ralliement
A-t-il violé l’arrêté du gouverneur de Dakar qui interdit tout rassemblement politique durant la période de pré-campagne ? Où l’ignore-t-il ? En tout cas, le responsable politique de l’Alliance Pour la République (Apr) par ailleurs Directeur général de la Loterie Nationale Sénégalaise (Lonase, Lat Diop qui a organisé une cérémonie de don d’une ambulance et du matériel d’échographie pour le poste de santé de Hamo 04, a transformé la rencontre en meeting digne de ce nom. Il a en profité pour officialiser le ralliement d’un responsable de «Gueum sa Bopp» Modou Faye à Benno Bokk Yaakar. Ce qui constitue aux yeux de certains observateurs politiques un parti-pris des autorités administratives qui autorisent les activités politiques des responsables de la mouvance présidentielle et interdisent celles de l’opposition.
Un conteneur tombe sur un véhicule particulier à Sibassor
L’irréparable a failli se produire hier, dans la commune de Sibassor. Un conteneur transporté par un camion est tombé sur un véhicule particulier en partance pour Fatick à Sibassor. D’après Dakaractu, aucune perte en vie humaine n'a été enregistrée pour le moment. Par contre, l’accident a occasionné 06 blessés dont 02 graves. Grève de la faim des handicapés diplômés Frustrés du sort qui leur est réservé, les membres de l'association des handicapés diplômés du Sénégal entament une grève de la faim aujourd’hui à partir de 11h00mn aux Parcelles Assainies, à l’Unité 06, à côté du poste électrique.
UN CRI DU CŒUR CONTRE LE TERRORISME
L’écrivaine burkinabè, Dédé Rose Gloria Kouevi, a exprimé dans son nouveau roman intitulé Le dilemme, toute son indignation face aux nombreuses attaques terroristes qui ciblent son pays ces dernières années.
L’écrivaine burkinabè, Dédé Rose Gloria Kouevi, a exprimé dans son nouveau roman intitulé Le dilemme, toute son indignation face aux nombreuses attaques terroristes qui ciblent son pays ces dernières années.
«Le dilemme est mon cri du cœur par rapport aux nombreuses attaques terroristes auxquelles ma chère Patrie le Burkina Faso est toujours victime. On déplore chaque jour des morts», a expliqué la romancière lors de la présentation, vendredi à Dakar, de son livre. Cet ouvrage de 80 pages est publié aux Editions Hector Adams. Le dilemme a déjà été présenté au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Après l’étape du Sénégal, son auteur compte se rendre au Maroc, au Bénin et au Togo pour le même exercice.
Le déclic, a-t-elle expliqué, est venu de l’attaque de Solhan, une localité du nord-est du Burkina Faso lors de laquelle 160 civils, des hommes, femmes et enfants, ont été tués en décembre 2021. «L’attaque de Solhan m’a interpellée où on a pleuré plus de 160 personnes mortes en une seule nuit. C’est la plus meurtrière depuis le début de la violence. Mon cœur de femme et de mère s’est déchiré et je me suis dit qu’il est temps que tout le monde se mette à l’œuvre, une manière d’aider et de combattre à travers ce livre», dit la romancière Burkinabè.
Le roman raconte l’histoire de deux frères orphelins de mère dès leur naissance et qui finissent par être opposés, car l’un est devenu commandant de l’Armée nationale du pays et l’autre engagé dans les rangs des terroristes pour tuer ses frères.
Ainsi, le père se retrouve-t-il dans un dilemme face aux chemins opposés pris par ses deux enfants. La romancière raconte que la mère des jumeaux a été violée par son professeur qui des années plus tard est devenu ministre et adopte dans un orphelinat l’un des frères sans savoir qu’il est son propre fils abandonné.
L’écrivaine burkinabè aborde dans son livre, de multiples autres sujets tels que le viol, l’éducation, la responsabilité des parents et toutes les questions existentielles. «Le mal est entre nous et nous sommes tous responsables parce que nous ne savons pas aimer. Nous parlons de l’amour, mais ce n’est pas vrai, sinon nous ne pourrions pas tuer ou faire du mal à autrui», a-t-elle laissé entendre.
Dédé Rose Gloria Kouevi, qui estime qu’il faut une «réconciliation nationale au Burkina Faso», appelle à «cultiver l’amour, le respect, la considération d’autrui». Elle invite les jeunes africains, et particulièrement ceux du Sahel, à prendre leurs responsabilités pour leur avenir. «Il faut que chacun puisse faire quelque chose pour son pays. Tu apportes quoi à ton pays, à ta Patrie ? Soyons des hommes créatifs, de visions pour faire rêver notre Afrique», lance-t-elle.
LA MUSIQUE ALTERNATIVE SOUS LES PROJECTEURS
C’est important de mettre en place un festival de musique alternative. C’est ce qu’a fait savoir l’artiste Sahad Sarr, l’un des initiateurs du Label Stereo Africa 432
C’est important de mettre en place un festival de musique alternative. C’est ce qu’a fait savoir l’artiste Sahad Sarr, l’un des initiateurs du Label Stereo Africa 432. Selon lui, il y a plusieurs festivals au Sénégal mais les musiques alternatives y sont absentes. D’où l’idée, dit-il, de lancer le tout premier festival de la musique alternative, des musiques indépendantes.
Pendant quelques jours, les acteurs de la musique se sont réunis au Clos Normand pour discuter des industries culturelles créatives. Conscient qu’elles sont des sources économiques, d’emploi pour la jeunesse et qu’elles ont un impact sur la société, un talk divisé en trois thématiques s’est tenu mercredi, à l’espace culturel du Clos Normand en présence des acteurs culturels, journalistes, musiciens et artistes, et modéré par le journaliste culturel, Alioune Diop. Les thématiques étaient axées sur le «Festival : enjeux et structurations», «Impacts des industries créatives dans le développement culturel et social» et «Musique sénégalaise : entre mutations, régressions et progressions».
Pour débattre de ces thèmes, il y avait cinq panelistes. Camille Lomey, Lamine Ba, Moustapha Ndiaye (Fisco), Pape Armand Boye et Yoro Ndiaye, musicien et producteur. Chacun a partagé son expérience de sa vie artistique et managériale. Pour Camille Lomey, manager de Mara Seck et agent du Goethe institut, il y a une vraie culture du festival au Sénégal mais la problématique majeure un reste économique et c’est valable aussi un peu partout. «La question et la problématique des festivals sont très larges. Et nous, au niveau du Goethe, on avait recensé 135 festivals vivants dans tout le Sénégal, principalement sur la musique et le folklore», a-t-elle expliqué d’emblée. Dans son speech, elle a estimé qu’il y a un vrai plaidoyer à mener au niveau des sponsorings parce que les sponsors sont malheureusement très absents. «Les institutions font ce qu’elles peuvent mais elles ne peuvent pas tout faire et elles ne sont pas là non plus pour combler le manque de chacun. Alors, les principaux plaidoyers qu’on doit mener sont au niveau des mécènes et du sponsoring», a-t-elle lancé. Pour Moustapha Ndiaye, président de l’Association des managers et artistes du Sénégal, l’espoir est permis parce que des réflexions se poursuivent.
En tant que manager, il estime que ce sont les artistes qui doivent être solidaires dans les combats qui les intéressent et s’asseoir pour prendre des décisions majeures et proposer des solutions. Selon lui, certains artistes font du mbalax parce qu’ils ont juste besoin de visibilité. «Je pense que l’initiative pour ce festival est belle, maintenant le défi, c’est de pouvoir le pérenniser», dixit M. Ndiaye.
Mettre en lumière la musique alternative
«Le festival, il se veut inclusif et c’est ça le premier message qu’on veut faire passer. Il s’intéresse à tout le monde, à ceux qui peuvent être opprimés, oubliés et les silencieux. Le festival veut vraiment essayer d’ouvrir le jeu pour parler à tout le monde», a déclaré Stéphane Contini de l’Association Des Gens T du Clos Normand.
A travers ce festival, «on vise à professionnaliser tous ceux qui font une musique alternative, une musique de fusion, une musique acoustique», soutient Sahad Sarr qui précise que ce festival ne sera pas simplement un festival de musique où les gens viendrons pour jouer, mais ce sera également un festival d’accompagnement artistique axé sur les réalités des artistes, et qui recrée des écosystèmes musicaux égalitaires. «On avait jugé qu’il fallait mettre en place un festival de musique parce que c’est hyper important pour l’écosystème de la musique sénégalaise», a-t-il justifié. Pour aider ce festival à émerger, il invite tout le monde à le joindre. «Je lance un appel aux artistes, aux musiciens qui sont, soit amateurs soit professionnels, mais qui ont envie de performer, de venir jouer un ou deux morceaux en solo ou en duo de manière acoustique». Pour le programme festif et pratique, des concerts, showcases, ateliers, unplugged acoustic session ont été ouverts aux artistes locaux ce jeudi 23 au Clos Normand. Un événement qui rentre dans le cadre de la semaine de la fête de la musique. Et le vendredi, Lek Sene, Findifeer Zarium bi, I science, Caterpillar, Tangal Beatz ont assuré le spectacle avant une clôture en beauté le samedi, avec l’Orchestra Baobab et l’artiste Sahad Sarr.
COMME SI DE RIEN N’ÉTAIT
Avec au moins 24 morts, la tentative des migrants de rejoindre l’enclave espagnole de Melilla est une vraie tragédie qui n’a pas encore la résonnance qu’il faut sur le continent.
Avec au moins 24 morts, la tentative des migrants de rejoindre l’enclave espagnole de Melilla est une vraie tragédie qui n’a pas encore la résonnance qu’il faut sur le continent.
C’est une image apocalyptique : plus de de 2 mille migrants, originaires d’Afrique subsaharienne, tentent de pénétrer à Melilla, au Nord du Maroc. Si 130 sont parvenus à entrer dans l’enclave espagnole, de nombreuses personnes sont tuées : au moins 24. Et sans oublier plusieurs blessés lors de cet assaut. L’Organisation internationale pour les migrations (Oim) et le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (Hcr) ont réagi conjointement pour exprimer «leurs plus vives inquiétudes» et rappeler la nécessité «en toutes circonstances de prioriser la sécurité des migrants et des réfugiés» et «l’importance de trouver des solutions durables pour les personnes en situation de déplacement». «Nous insistons sur l’ouverture d’une enquête approfondie pour élucider toutes les circonstances de ce drame», demande Omar Naji, chargé du dossier des migrants au sein de l’Association marocaine des droits de l’Homme (Amdh). Si le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a dénoncé, lors d’une conférence de presse, un «assaut (...) violent et organisé de la part de mafias qui se livrent au trafic d’êtres humains, contre une ville qui est un territoire espagnol» et une «attaque contre l’intégrité territoriale de notre pays», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Madrid, aucune voix africaine autorisée ne s’est encore levée pour dénoncer ce drame.
Pour l’instant, cette affaire a suscité presque une indifférence totale dans les capitales africaines. «Nous regrettons encore le silence assourdissant des autorités africaines qui devraient immédiatement diligenter une conférence à l’échelle du continent pour une meilleure prise en charge de sa jeunesse, une richesse devenue fardeau», déplore Boubacar Sèye. Alors que les défenseurs de migrants, qui parlent de «massacre», dénoncent la violence utilisée par la police espagnole et celle marocaine pour repousser la tentative de près de 2000 migrants, qui ont tenté de pénétrer de force vendredi matin dans l’enclave espagnole. Les policiers ont utilisé du matériel anti-émeute et ont lancé des gaz lacrymogènes en direction du groupe. «Nous avons entendu des coups de feu», explique à InfoMigrants un Soudanais qui vit à Melilla depuis plusieurs semaines. «Les forces de sécurité des deux côtés ont battu les migrants avec des matraques», ajoute le jeune homme.
Sénégalais parmi les victimes ? Appel à la prudence
En tout cas, l’identité des personnes tuées n’est pas encore totalement connue. Si la plupart seraient des Soudanais et Erythréens, le président de l’Ong Horizon sans frontières soutient que «des migrants sénégalais seraient parmi les victimes et nous reviendrons avec plus de détails». Evidemment, le conditionnel est de mise. Car le secrétariat d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur refuse de donner «des infos hâtives». Il ne confirme pas la présence de Sénégalais sur la liste des victimes et invite à la prudence. Pour l’instant, le Consulat du Sénégal à Casablanca est en train de suivre l’évolution de la situation.
JOUR DE PROCÈS POUR LES OPPOSANTS
Fall, Mame Diarra Fam et le maire de Guédiawaye, Ahmed Aïdara connaîtront leur sort après une semaine de détention. En principe, les tribunaux de Dakar et Pikine-Guédiawaye devraient procéder à des audiences spéciales.
Fall, Mame Diarra Fam et le maire de Guédiawaye, Ahmed Aïdara connaîtront leur sort après une semaine de détention. En principe, les tribunaux de Dakar et Pikine-Guédiawaye devraient procéder à des audiences spéciales. Mardi, ce sera au tour de Ziguinchor pour Guy Marius Sagna et d’autres manifestants. De la libération des opposants dépendront l’ambiance et l’atmosphère de la manifestation du 29 juin prévue par Yewwi askan wi. Mais au même moment, les éléments arrêtés lors de la manifestation du 17 juin, pour tentative de sabotage ou d’attentat, surnommés « Force spéciale » feront face au procureur.
TROPHY TOUR, KAFFRINE DANS LA FERVEUR CE JOUR
’’Trophy Tour’’, la caravane de présentation du trophée de la dernière Coupe d’Afrique des Nations de Football, arrive ce lundi à Kaffrine (centre), annonce un communiqué du Comité d’organisation
Dakar, 26 juin (APS) - ’’Trophy Tour’’, la caravane de présentation du trophée de la dernière Coupe d’Afrique des Nations de Football, arrive ce lundi à Kaffrine (centre), annonce un communiqué du Comité d’organisation, transmis à l’APS.
‘’La caravane sillonnera la région de Kaffrine ce lundi 27 juin 2022’’, indique la même source qui précise que les manifestations s’articulent, dans un premier temps, autour de la cérémonie officielle de présentation du trophée aux autorités locales.
’’Il s’en suivra une caravane à travers les grandes artères du chef-lieu de région et se terminera en apothéose avec un spectacle en sons et lumière’’, selon le communiqué..
Il indique qu’avec cette étape de Kaffrine, le Comité d’organisation de la tournée nationale de présentation du trophée reprend ses droits après une pause de quelques jours.
Tarba Mbaye animera le concert de Kaffrine, ajoute le communiqué.
Le Comité d’organisation assure dans son communiqué que les populations de plusieurs communes de la région de Kaffrine auront la possibilité de voir, de toucher et de se photographier avec le trophée de la CAN Cameroun 2021.
Par Madiambal DIAGNE
LE SÉNÉGAL REPREND LE CHEMIN QUI AVAIT MENÉ À L’ASSASSINAT DU JUGE SÈYE
Le décor est planté avec une similitude des circonstances et des attitudes des acteurs, comme il y a trente ans ! L’opposition conduite par Wade s’en prenait avec véhémence aux magistrats accusés de tous les forfaits et désignés à la vindicte populaire
Le 15 mai 1993, la violence politique avait atteint son paroxysme au Sénégal, avec l’assassinat du vice-président du Conseil constitutionnel, Me Babacar Sèye. Le forfait était le fait d’un groupe communément appelé la «Bande à Clédor», qui comprenait Amadou Clédor Sène, Assane Diop et Papa Ibrahima Diakhaté. Ils avaient été reconnus coupables des faits et condamnés à des peines d’emprisonnement ferme de 20 et 22 ans. Les commanditaires de cet ignoble crime avaient été épargnés, à la faveur de vulgaires arrangements politiques entre le président Abdou Diouf et son principal opposant d’alors Me Abdoulaye Wade. Ce dernier, une fois arrivé au pouvoir en 2000, s’était empressé de sortir les détenus de prison par une grâce, avant de leur faire bénéficier d’une loi d’amnistie portée en 2005 par le député Ibrahima Isidore Ezzan.
Va-t-on laisser fatalement survenir la répétition de l’histoire ?
Le décor est planté avec une similitude stupéfiante des circonstances et des attitudes des acteurs, comme il y a trente ans ! Il était alors question pour l’opposition de contester les conditions d’organisation des élections et la tension politique était forte. Le régime du président Abdou Diouf était accusé de chercher à voler les scrutins en vue, les mêmes accusations portées actuellement contre le régime du président Macky Sall. L’opposition conduite par Me Wade s’en prenait avec véhémence aux magistrats qui étaient accusés de tous les forfaits et qui étaient désignés à la vindicte populaire. Jean Paul Dias promettait un linceul aux magistrats.
La même rhétorique est empruntée par Ousmane Sonko et ses partisans. Le leader de Pastef ne rate aucune occasion pour menacer juges et procureurs. En 1993, la pression était si forte sur les magistrats qu’un juge du Conseil constitutionnel, Kéba Mbaye, avait fini par jeter l’éponge, se désistant. L’histoire nous apprendra qu’il avait cédé à des menaces graves qui mettaient en péril la vie d’un membre de sa famille. Toutes proportions gardées, le juge Mamadou Seck, saisi de l’instruction de la plainte d'Adji Sarr contre Ousmane Sonko pour abus sexuels, s’est désisté pour des raisons familiales. Les menaces continuent de plus belle contre les magistrats.
Dans les années de braise (1988-1993), les médias, comme la société civile, pardonnaient tout aux acteurs politiques qui attisaient le feu et trouvaient des excuses à toutes les velléités d’atteinte aux institutions de l’Etat. Ainsi, on détournait le regard des dérives verbales de Me Wade et des responsables de l’opposition, qui étaient systématiquement absous de tout. Des journalistes feignaient de ne pas voir les attaques, invectives et menaces contre certains de leurs confrères qui montraient le moindre esprit critique à l’endroit des thèses de l’opposition. C’est ainsi que la voiture de Nicolas Balique, correspondant de RFI à Dakar, avait été cramée. En 2021, des voitures de journalistes ont été brûlées et des domiciles de personnalités du pouvoir ont été attaqués et mis à sac. Mais pour de nombreuses personnes, fustiger cette situation de faits équivaudrait à un parti pris pour le régime de Macky Sall.
Sur un autre registre, l’opposition sénégalaise accusait la France de François Mitterrand de manifester une complaisance ou une complicité avec le régime de Abdou Diouf. Les mêmes accusations sont reprises contre la France de Emmanuel Macron. Pour autant, l’opposition se félicitait de quelques sorties médiatiques d’un Alain Madelin pour critiquer le Sénégal. Aujourd’hui, on voit l’opposition sénégalaise se réjouir de tweets de Jean-Luc Mélenchon (juin 2021) ou d'Olivier Faure défavorables à Macky Sall.
En 1988, il s’était formé, dans les flancs du Parti démocratique sénégalais (PDS), un groupe d’action appelé «l’Armée du peuple». Ce groupe avait alors signé des attentats à la voiture piégée, en s’en prenant aux forces de police (explosions de voitures au commissariat de police de Dieuppeul et au siège du Conseil constitutionnel). Tandis qu’en 1993, les domiciles de personnalités proches du pouvoir comme Lamine Diack et Abdoulaye Diaw Chimère avaient été incendiés. La maison de Serigne Ndiaye Bouna a pu échapper aux pyromanes. Il peut paraître très curieux que des personnes qui étaient mêlées à ces attentats, comme Amadou Clédor Sène, lequel avait été détenu de 1988 à 1991 pour ces actes terroristes, soient dans les rangs de Pastef d’Ousmane Sonko au moment où la préparation d’actions subversives de la même nature est prêtée à un groupe composé de militants de Pastef et appelé «Force spéciale». Qui disait que le style fait l’homme ? D’ailleurs Amadou Clédor Sène, élargi de prison une première fois à la faveur de l’entrée de Me Wade au gouvernement de Habib Thiam en 1991, avait à nouveau, été brièvement interpellé avec Assane Diouf, Guy Marius Sagna entre autres, dans les casses et tueries de mars 2021. Ironie de l’histoire ? Aussi, qui ne se rappelle pas des coups de feu tirés nuitamment contre le domicile du Juge Youssoupha Ndiaye, quelque temps avant l’assassinat de son vice-président ? Des infrastructures publiques vitales avaient été endommagées par des mains criminelles. L’enquête a révélé que le nouveau groupe «Force spéciale» dont une dizaine de membres seront présentés ce lundi 27 juin 2022 devant le procureur de Dakar, planifiait des actions contre la police, la gendarmerie, des installations névralgiques de l’Etat et contre des particuliers.
En outre, qui a oublié les imbrications de la «bande à Clédor» avec le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) ? Un des éléments de ce mouvement rebelle, René Diédhiou, ainsi que des personnes, qui seraient venues spécialement de la Gambie, avaient été cités dans une série d’attentats dont le meurtre du Juge Sèye en 1993. N’est-il pas curieux de voir qu’un lieutenant du MFDC, Ousmane Kabiline Diatta, ait été arrêté à Dakar le 8 juin 2022, pour être venu prêter main forte aux manifestants d’Ousmane Sonko, qui lui-même avait annoncé qu’il assumait son appel public à une insurrection pour déloger Macky Sall du Palais présidentiel ? Le mouvement religieux des Moustarchidines, qui avait laissé 6 policiers morts sur l’asphalte du Boulevard Général De Gaulle en 1994, se trouve embarqué avec Ousmane Sonko. «Capitaine», le fils de Serigne Moustapha Sy, dit n’attendre qu’un simple ordre de son père pour réduire le Sénégal en cendres. Peut-être que l’histoire ne se répète pas, mais ses rendez-vous se ressemblent et les prémices le montrent à suffisance. Il est alors de la responsabilité du président Macky Sall et des différentes personnalités préposées à conduire les destinées de l’Etat et de la Nation, de veiller à ce que la sinistre histoire ne se rejoue en tragédie.
Oui, dans une démocratie, la police encadre des manifestations pacifiques mais casse la gueule aux manifestants qui appellent à l’insurrection
La mission régalienne de l’Etat est notamment, de protéger les institutions démocratiques et la sécurité des citoyens. Il ne saurait y avoir de compromis sur cette question. C’est ainsi que l’usage de la force légitime pour accomplir cette mission est sanctuarisé dans toutes les démocraties. C’est dans cet ordre que la police fédérale américaine et l’Armée avaient été requises pour mâter durement les insurgés que Donald Trump avait lancés contre le Capitole en vue de perpétrer un coup d’Etat. Les forces d’intervention n’avaient pas hésité à user de leurs armes pour protéger les institutions démocratiques. On aura regretté des morts et de nombreux blessés mais le jeu en valait malheureusement la chandelle. Les forces de sécurité avaient été félicitées pour avoir rempli leur mission. Les personnes arrêtées sont traduites en Justice.
En France, quand le mouvement des «Gilets jaunes» avait viré à la violence pour s’en prendre aux institutions et aux biens publics et privés pour les vandaliser, la police française avait fait un usage efficace de la violence pour contrecarrer de telles actions subversives. Quand les manifestants, issus des rangs des «Gilets jaunes», avaient attaqué les commerces et autres boutiques des Champs Elysées et que certains meneurs avaient donné le mot d’ordre de se rendre au Palais de l’Elysée pour faire sa fête au président Macron, la riposte avait été foudroyante. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, au Sénégal, la police et la gendarmerie ont violemment réprimé les manifestants armés qui voulaient exécuter le mot d’ordre d’Ousmane Sonko d’aller déloger Macky Sall du Palais présidentiel. On peut augurer qu’il en sera toujours ainsi et que les fauteurs de troubles sauront trouver à qui parler. Autrement, le président Sall ne mériterait plus d’être à son poste. La police et la gendarmerie du Sénégal avaient encadré avec bonheur la manifestation du 8 juin 2022 que l’opposition avait organisée, dans le respect strict de la légalité républicaine. Un autre exemple du genre a été observé au Canada, où les camionneurs, qui avaient bloqué la capitale fédérale Ottawa, avaient obtempéré aux sommations de la police et évacué le Parlement et les artères de circulation de la ville. Les manifestants n’avaient opposé de résistance et ainsi il n’y a eu ni mort ni blessé à déplorer.
L’hypocrisie de prétendus donneurs de leçons aux médias sénégalais
Il a été observé des attaques en règle contre les médias sénégalais qui, dans leur titraille, auraient mis l’accent sur l’échec de la manifestation de l’opposition du 17 juin 2022 plutôt que de dénoncer la répression policière. Il convient de souligner que si les objectifs claironnés et assumés par Ousmane Sonko, le chef de file de l’opposition, avaient été atteints, le Sénégal aurait essuyé un putsch qui aurait fait basculer le pays dans des lendemains de troubles. La veille de cette manifestation, tout le pays retenait son souffle et les médias s’étaient fait l’écho d’une telle panique générale. Quel est l’esprit cynique qui voudrait interdire aux médias d’exprimer le soulagement de tout un pays après qu’un funeste objectif n’a pas été réalisé ? Seulement, les détracteurs des médias sont gênés de voir relever et dénoncer les appels répétés d’Ousmane Sonko à la violence et aux atteintes aux institutions de l’Etat. Il aurait été rassurant d’entendre, pour une fois, un responsable de la Société civile sénégalaise prendre position contre ces turpitudes, comme cela honorerait également un Khalifa Ababacar Sall, un Abdoul Mbaye, un Malick Gackou ou un Mamadou Lamine Diallo, entre autres, de refuser publiquement de s’associer à toutes actions contraires à la conquête du pouvoir par des voies démocratiques. C’est sûrement trop leur demander, car on en a vu saluer avec enthousiasme des coups d’Etat militaires au Mali, en Guinée et au Burkina Faso ! Il convient du reste de souligner que l’attitude des médias sénégalais a d’ailleurs été la même que celle, de surcroît indignée, de tous les médias américains, le 6 janvier 2021, au lendemain de l’attaque du Capitole. «La démocratie assiégée», «le coup d’Etat de folie», «Trump met le feu à Washington», ont été les principaux titres de la presse. La responsabilité avait été rejetée sur Donald Trump, qui avait appelé à l’insurrection, comme Ousmane Sonko l’a fait au Sénégal. «insurrection» en lettres capitales, s’était enflammé le San Francisco chronicle. «Le jour où la démocratie américaine était au bord du gouffre», avait constaté le Washington Post qui titrait : «Trump mob storms Capitol» (la bande à Trump prend d’assaut le Capitole). Pour sa part, le New York Times accusait Donald Trump d’avoir attisé ses troupes et voyait dans l’attaque du Capitole «le dénouement inévitable de l’ère Trump». Les forces de sécurité avaient eu droit à une «standing ovation» pour avoir protégé efficacement les institutions démocratiques américaines.
En France, au lendemain de la mise à sac des Champs-Elysées à Paris, l’action des Crs qui avait permis d’éviter le chaos à la France, avait été saluée par les médias de tous bords. D’ailleurs, on aura vu, plusieurs mois après, des sociologues des médias comme Jean-Louis Siroux, assimiler le traitement médiatique du phénomène des «Gilets jaunes» comme une tendance à «disqualifier le mouvement et à l’exclure symboliquement de l’espace public». C’est ainsi qu’il avait été constaté que les médias avaient jeté leur dévolu sur les questions sécuritaires, la dénonciation des violences des manifestants et les périls économiques et sociaux provoqués. «Les médias français n’ont commencé à s’intéresser à la violence policière pour contenir les manifestants, que six mois après ces événements», a relevé l’Ong Acrimed dans une étude.
C’est dire que les journalistes sénégalais, qui ne traînent aucun complexe vis-à-vis d’aucun journaliste américain ou français, n’ont aucune raison de baisser le regard pour le traitement médiatique de la manifestation du 17 juin 2022 à Dakar et à Ziguinchor. Ces mêmes médias avaient pourtant fait un traitement unanime de la belle manifestation pacifique du 8 juin 2022 et avaient mis en exergue la vitalité de la démocratie sénégalaise. Y’avait-il une main secrète ou une officine qui inspirait les titres de la presse du 9 juin 2022 ? Personne ne les avait accusés pour ce coup d’avoir pu être achetés par le «Palais». On ne peut pas s’empêcher de croire que certains ont mesuré leur vénalité pour croire que tout le monde aurait un prix ! D’ailleurs, on a mieux compris, avec certaines réactions, pourquoi certaines grandes plumes de la presse sénégalaise n’ont jamais pu réussir un projet éditorial, en dépit de leurs multiples tentatives. Et le plus burlesque vient, encore une fois, du Conseil pour le respect de l’éthique et de la déontologie (Cored). Quand il s’agit du journal Le Quotidien, cette structure, qui se croit investie de la mission de chercher la petite bête à ce journal, s’est fendue d’une interpellation à l’endroit de la rédaction du journal pour demander de s’expliquer sur des «Unes» que le Cored voudrait juger «tendancieuses». Jamais, avons-nous dit, depuis 2003, dans notre projet éditorial, que nous aurions fait vocation de neutralité ? Au demeurant, on est bien tenté de relever l’imposture de prétendre s’ériger en arbitre d’un match quand on ignore les règles les plus élémentaires du jeu. Qui expliquera un jour aux «éminents» membres du Cored que la «Une» d’un journal n’appartient pas à la rédaction mais plutôt à l’éditeur ? «Le ridicule est fait pour notre amusement.» Les journalistes qui sont passés par Le Quotidien peuvent témoigner de leur chance d’avoir un patron, d’une si rare ouverture d’esprit, qui s’interdit de commanditer un article quelconque à ses journalistes et qui les associe à l’élaboration de la «Une» du journal, autour de la table de la rédaction.
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LE PROCES DES OPPOSANTS ET LA VISITE DE MACKY A TIVAOUANE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM CE LUNDI
Les parutions de ce lundi 27 juin informent de la tenue du procès des opposants arrêtés lors de la manifestation du 17 dernier ainsi la visite du président Macky Sall à Tivaoune le samedi dernier dans le cadre de la pose de la première pierre.
Les parutions de ce lundi 27 juin informent de la tenue du procès des opposants arrêtés lors de la manifestation du 17 dernier ainsi la visite du président Macky Sall à Tivaoune le samedi dernier dans le cadre de la pose de la première pierre d'un hôpital dans la localité. Ecoutez la revue de presse présentée par Fabrice Nguéma sur les ondes de la Zik Fm.