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18 juin 2025
LEGISLATIVES 2022, AHMED YOUSSOUF BENGELLOUNE TOURNE DOS A LA COALITION AND NAWLE AND LIGUEEY
Pour El Hadji Daniel So de la plateforme » Kaolack Moo Nu Noor » qui a ouvert les débats, la démarche solitaire et les multiples reniements de ses camarades de Ànd Nawlé Ànd Liguéey qui ont rythmé leur compagnonnage, sont à l’origine de cette scission.
Pour El Hadji Daniel So de la plateforme » Kaolack Moo Nu Noor » qui a ouvert les débats, la démarche solitaire et les multiples reniements de ses camarades de Ànd Nawlé Ànd Liguéey qui ont rythmé leur compagnonnage, sont à l’origine de cette scission. » Après une réunion de tous les mouvements qui étaient autour du maire Serigne Mboup, rien n’a été retenu. Mais grande a été notre surprise quand nous avons entendu dans la presse que la coalition que nous avons partagé durant les élections territoriales de janvier 2022 allait participer aux législatives de juillet 2022 car elle ne faisait pas partie du Benno Bok Yakaar « dénonce-t-il très dépité.
» Un soutien et un accompagnement de la mouvance présidentielle lors des législatives ont été toujours retenus, il n’a jamais été question de faire face à la liste proposée par le président Macky Sall. Mais, pour les autres membres de la coalition Ànd Nawlé Ànd Liguéey, le maire Serigne Mboup reste et demeure le seul leader et qu’il était hors de question qu’il se range derrière quelqu’un, un avis que nous ne partageons guère « ajoute M. So.
Pour clore le débat, Ahmed Youssouf Bengelloune, président du conseil départemental de Kaolack, a réitéré son ancrage dans le Benno Bok et son soutien sans faille au président de la république lors des élections législatives prochaines. Signalons que des mouvements et alliés de la société venus de tout le département étaient de la partie.
JE VOTERAI AU 2ND TOUR POUR MACRON PARCE QUE…
L’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy est sorti de sa réserve, au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle en France.
L’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy est sorti de sa réserve, au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle en France. Pour lui, les Français ont, sans conteste, exprimé leurs choix en qualifiant pour le 2ème tour, le Président Emmanuel Macron et la candidate du Rassemblement National Marine Le Pen. Ayant fait ce constat, il dévoile, sans attendre le choix qu’il compte effectuer au second tour de scrutin. Et pour cause. « l’importance des décisions à venir m’oblige à quitter ma réserve pour indiquer en toute clarté quel sera mon vote », confesse-t-il dans son compte twitter.
« Je voterai pour Emmanuel Macron parce que je crois qu’il a l’expérience nécessaire face à une grave crise internationale plus complexe que jamais, parce que son projet économique met la valorisation du travail au centre de toutes ses priorités, parce que son engagement européen est clair et sans ambiguïté », argumente l’ancien locataire de l’Élysée qui n’a eu à bénéficier que d’un mandat unique.
Pour lui, « une nouvelle époque s’annonce. Elle nécessitera des changements profonds. Il faudra sortir des habitudes et des réflexes partisans. Le contexte international et la situation financière sont graves et imposeront des décisions difficiles et urgentes. Ils exigeront des choix qui engageront la France pour les cinq années à venir », explique-t-il. Avant de poursuivre pour dire que « la fidélité aux valeurs de la droite républicaine et à notre culture de gouvernement doit nous conduire à répondre à l’appel au rassemblement d’Emmanuel Macron en vue de l’élection présidentielle ». D’autant plus que, reconnaît-il, « il est, en l’état actuel des choses, le seul en situation d’agir ». Et que l’intérêt de la France doit être leur seul guide . « On ne se trompe jamais en choisissant la clarté et la constance », conclut l’ancien chef de l’État français.
VOYAGE AU CŒUR DE LA DÉCHARGE DE MBEUBEUSS
Coincée sur une superficie de plus de 200 hectares, à la périphérie de Dakar, la décharge de Mbeubeuss suscite à la fois l’espoir d’une large communauté de récupérateurs, communément appelés "boudioumanes" et le désespoir des riverains
Coincée sur une superficie de plus de 200 hectares, à la périphérie de Dakar, la décharge de Mbeubeuss suscite à la fois l’espoir d’une large communauté de récupérateurs, communément appelés "boudioumanes" et le désespoir des riverains à cause de la pollution qui prend une proportion inquiétante.
Bienvenue à Mbeubeuss, l’une des plus grandes décharges d’Afrique de l’Ouest qui concentre les déchets de la région de Dakar et où s’affairent près de 4 000 récupérateurs. Le dépotoir sauvage a été créé en 1968 sans étude d’aménagement préalable. Initialement, ce devait être un site d’enfouissement. Cinquante ans plus tard, les déchets s’amoncellent jusqu’à 15 mètres de hauteur et il n’y a toujours pas de délimitation physique.
Mbeubeuss, un mal nécessaire...
Mbeubeuss devient une entreprise qui fait vivre des centaines de familles. « Yémen », c’est la zone de déversement exploitée à ce moment de l’année (une rotation s’opère selon les saisons). 2 200 tonnes d’ordures y sont quotidiennement débarquées par quelque 300 camions-bennes, entraînant un mouvement de foule systématique. Drapée dans un tissu fleuré aux couleurs noires, un masque noir laissant seulement entrevoir son visage, ses yeux rouges de fatigue, Aïda Ndiaye arpente chaque jour les tas d’ordures dispersés çà et là. Pour cette dame d’une quarantaine d’années, ce sont les difficultés de la vie qui l’ont obligée à travailler à Mbeubeuss. « C’est la faim et le désespoir qui nous conduisent ici. On y rentre par nécessité. Le travail est très dur.
Souvent, on n’a même pas de quoi manger », explique-t-elle. Avant d’ajouter : « Quand les véhicules arrivent, on court après pour avoir quelque chose. C’est un travail très dangereux. On peut obtenir à peine un à deux colis de matériaux récupérés. Chaque jour, on peut avoir 4 000 ou 5 000 FCFA. » Grâce aux revenus de son métier, Mme Ndiaye est toujours fière d’avoir donné une bonne éducation à ces enfants : « Je subviens aux besoins de ma famille. J’ai des enfants qui ont un niveau universitaire. Je suis passionnée par la récupération de matériaux, c’est presque toute ma vie. » Amadou Ndiaye est l’un d’entre eux. Sur le site, le sexagénaire fait partie des anciens. L’homme, très attaché à son métier, décrit son activité comme une « industrie ». Il s’est spécialisé dans la récupération des toiles imperméables. À la revente, il en tire 25 000 francs CFA par semaine. La majeure partie, ce sont des soutiens de famille. « L’endroit est une montagne d’or. Rien n’est perdu, même le sable on le récupère, on le vend. Tout est à gagner », a-t-il dit.
Mbeubeuss, un risque écologique et sanitaire ?
Les récupératrices sont toutes unanimes quant aux regards dégradants posés sur elles. Beaucoup n’ont pas eu le choix, mais cela n’empêche qu’elles assument cette activité. Chaque jour, elles subissent des discriminations. Elles opèrent sans protection (masques, gants, etc.) et sont donc exposées à de nombreux problèmes de santé qui vont des maladies respiratoires dues à l’inhalation de fumées toxiques, en passant par les douleurs musculaires dues à la lourdeur des poids transportés.
Keur Massar, Malika… exposés à la tuberculose
Lors de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le district sanitaire de Keur Massar avait enregistré 765 cas de cette maladie. Parce que cette commune abrite la plus importante décharge d’ordures du pays, avec des dizaines de camions qui déposent au quotidien sur le site de Mbeubeuss, en provenance de tous les quartiers de la région de Dakar.
L’élimination de ces ordures par incinération engendre une pollution qui indispose non seulement les populations locales, mais aussi celles d’autres zones du département de Pikine. « En 2018, 700 cas de tuberculose ont été diagnostiqués dans le district de Keur Massar. Mais plus de 400 sont issus de Yeumbeul Nord et Sud. Pis encore, de février dernier à mars, 58 cas ont été détectés dans le district de Yeumbeul. Pour la même année, 13 663 personnes atteintes de la tuberculose-sensible et 97 de tuberculose pharmaco-résistantes, ont été sauvées », avait déclaré le médecin-chef du district de Keur Massar, Dr Pape Samba Dièye.
Promoged, une solution-menace pour les récupérateurs
A l’occasion de la Journée mondiale des récupérateurs, le 1er mars dernier, le Réseau des femmes dans l’emploi informel, Globalisation et organisation (WIEGO, par son acronyme en Anglais) et Bokk Diom, association des récupérateur-trice (s) de Mbeubeuss ont organisé à Dakar un atelier réunissant les ministères concernés, les autorités locales et les partenaires. Cet événement a permis de révéler les derniers résultats de l’étude WIEGO sur l’impact du covid-19 sur les récupératrices et de mobiliser les autorités sur les besoins prioritaires des récupérateur-trice (s) dont l’avenir est directement menacé par la mise en œuvre du Projet de transformation de la décharge de Mbeubeuss (Promoged).
Malgré la promesse faite par le chef de l’Etat, lors de sa visite à Mbeubeuss, en juin 2021, les récupérateur-trice (s), pourtant les premier-è-s concerné-e-s par le Promoged à Dakar, continuent d’être exclu-e-s des processus de prise de décision et n’ont toujours aucune garantie concrète quant à la sécurisation de leurs moyens de subsistance. « Le Président Macky Sall est venu à la décharge, il s’est engagé publiquement, et pourtant depuis, rien ne s’est passé ! C’était il y a près de 8 mois et le projet continue, mais les menaces persistent. Nous avons créé notre propre coopérative, nous sommes à Mbeubeuss, nous sommes au cœur de la chaine, les autorités ne peuvent pas continuer à nous ignorer », a déclaré Harouna Niass, président de l’association Bokk Diom qui représente les récupérateurs-trices.
Car si le Promoged n’est pas encore en place, ses effets se font, eux, déjà sentir au quotidien. D’après la dernière étude de WIEGO, même si Mbeubeuss restait ouverte, 67% des récupérateurs-trices déclarent qu’il est maintenant plus difficile d’accéder aux recyclables. Les mesures mises en place par l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (Ucg) ont déjà provoqué des altérations dans la gestion et dans l’organisation de la décharge, a ajouté l’association des récupérateur-trices.
L’impact du covid-19
Ces mesures, conjuguées à l’impact de la pandémie, ont plongé les récupérateur-trices dans une vulnérabilité sans précédent. L’année dernière, 80% des ménages de récupérateur-trices ont subi une baisse de revenus et plus de la moitié des personnes interrogées ont déclaré que leurs ménages avaient souffert de la faim, dont majoritairement les femmes qui sont particulièrement affectées. 7 récupératrices sur 10 déclarent que l’augmentation des responsabilités ménagères les empêche d’aller au travail ou de travailler le même nombre d’heures par rapport à février 2020. « Pour nous les femmes récupératrices, la situation est encore plus difficile, nous avons besoin d’aides sociales et alimentaires, d’un appui financier et d’un système de garderie communautaire pour nos enfants, pour pouvoir travailler », a dit Adja Seyni Diop, Vice-présidente de Bokk Diom et présidente du Comité des femmes récupératrices de Mbeubeuss.
PLAIDOYER POUR LA CONSERVATION DES SPECTRES DE RADIODIFFUSION
Le Directeur de la Communication Ousseynou Dieng, a souligné, mardi, la nécessité de faire un plaidoyer permettant à l’Afrique de conserver le peu de spectres de radiodiffusion qui lui reste.
Dakar, 12 avr (APS) – Le Directeur de la Communication Ousseynou Dieng, a souligné, mardi, la nécessité de faire un plaidoyer permettant à l’Afrique de conserver le peu de spectres de radiodiffusion qui lui reste.
’’Aujourd’hui, il s’agit de faire un plaidoyer lors de la prochaine conférence mondiale de radiodiffusion pour défendre les positions de l’Afrique et lui permettre de conserver le peu de spectres qui lui reste’’, a-t-il déclaré lors de l’atelier de travail sur le futur du spectre pour la radiodiffusion.
Selon lui, l’enjeu est de savoir comment l’Afrique peut prendre en charge les défis liés à l’Agenda 2063, où la question de la communication constitue le levier le plus important.
’’En Afrique, nous avons encore besoin des canaux pour le développement des chaînes de télévisions et des radios en vue de promouvoir la culture et de permettre le rayonnement du continent’’, a-t-il poursuivi.
A l’en croire, la question est de savoir comment concilier et faire cohabiter le mobile et le broadcast.
’’Nous avons des fréquences qui étaient réservées à l’audiovisuel, mais avec le développement du numérique, il faut tout faire pour réaménager les bandes des fréquences’’, a-t-il souligné.
La représentante du Directeur générale de l’Union africaine de radiodiffusion (UAR), Evelyne Faye, a indiqué que cette rencontre se tient au moment où le progrès technologiques met le monde face à des nouveaux défis.
Pour que les nouvelles fréquences soient attribuées, il faut savoir gérer les spectres de radiodiffusion, a-t-elle souligné.
’’Cette gestion est une problématique très complexe tant pour les experts que les gouvernements’’, a-t-elle expliqué.
Cependant, Mme Faye a noté qu’en raison des nombreuses contraintes auxquelles font face les radiodiffuseurs africaines, la radiodiffusion terrestre demeure la principale plateforme de distribution, offrant une télévision gratuite et une couverture mondiale fiable.
LA BANQUE MONDIALE OCTROIE 272 MILLIARDS 250 MILLIONS DE FRANCS CFA À QUATRE PROJETS DE L’ETAT DU SÉNÉGAL
Le Sénégal a signé avec la Banque mondiale (BM) quatre conventions de financement d’un montant global de 495 millions de dollars US, environ 272 milliards 250 millions de francs CFA, en vue de la réalisation de quatre projets ‘’structurants’’
Dakar, 12 avr (APS) – Le Sénégal a signé avec la Banque mondiale (BM) quatre conventions de financement d’un montant global de 495 millions de dollars US, environ 272 milliards 250 millions de francs CFA, en vue de la réalisation de quatre projets ‘’structurants’’ dans le territoire sénégalais, a constaté l’APS, mardi, à Dakar.
Les documents ont été signés par le directeur des opérations de la BM pour le Sénégal, Nathan Belete, et le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo.
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, et le directeur général de la Société nationale d’électricité du Sénégal, Pape Demba Bitèye, ont pris part à la cérémonie de signature des accords de financement.
Le premier accord porte sur un financement de 82,5 milliards de francs CFA, qui est destiné à un projet d’amélioration de l’accès à l’électricité.
‘’Ce projet vise à accroître l’accès aux services d’électricité pour les ménages, les entreprises et les installations publiques essentielles’’, a expliqué M. Diallo.
Le deuxième accord est prévu pour l’amélioration de la connectivité des zones de production agricole du nord et du centre du Sénégal. Le financement octroyé par la Banque mondiale va servir à ‘’améliorer la sécurité et la résilience de la connectivité routière’’ des régions bénéficiaires.
Ce projet bénéficie d’un financement de 110 milliards de francs CFA.
Le troisième accord de financement porte sur 55 milliards de francs CFA. Ce projet est dédié à la résilience du secteur de l’éducation, à la bonne gouvernance et à l’amélioration de la qualité du système éducatif.
Le quatrième est consacré au renforcement de la cohésion sociale et de la résilience des communautés en Casamance, dans le sud du Sénégal.
Le gouvernement veut, avec cet investissement de 24 milliards de francs CFA destiné aux régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, ‘’construire des systèmes de gouvernance locale inclusifs, qui fournissent des services et des infrastructures résilientes au climat’’.
‘’Ces quatre projets sont (…) le signe d’une volonté de trouver des réponses à des questions (…) pour lesquelles notre institution sera aux côtés du Sénégal’’, a assuré Nathan Belete.
AU SÉNÉGAL, LES FEMMES CONSACRENT 84,6 % DE LEUR TEMPS AUX ACTIVITÉS NON RÉMUNÉRÉES, LES HOMMES 31,7 %
Les femmes consacrent 84,6 % de leur temps aux activités non rémunérées, telles que les travaux domestiques, soit 3,7 heures par jour, cette catégorie d’activités ne bénéficiant quotidiennement que de 31,7 % du temps des hommes
Dakar, 12 avr (APS) - Les femmes consacrent 84,6 % de leur temps aux activités non rémunérées, telles que les travaux domestiques, soit 3,7 heures par jour, cette catégorie d’activités ne bénéficiant quotidiennement que de 31,7 % du temps des hommes, révèle une enquête sur l’emploi du temps menée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
L’enquête nationale sur l’emploi du temps au Sénégal (ENETS), dont les résultats ont été publiés mardi, fait partie d’un projet dénommé ‘’Women Count’’ (les femmes comptent), une initiative d’ONU Femmes, l’entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
Son but est de faciliter la disponibilité de statistiques de qualité régulières et accessibles, pour combler les lacunes des données nationales dans ce domaine, selon l’ANSD, qui est placée sous la tutelle du ministère sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération.
Le Sénégal fait partie, avec l’Afrique du Sud, le Maroc et l’Ouganda, des premiers pays africains à avoir mené l’ENETS.
L’enquête nationale sur l’emploi du temps au Sénégal s’est déroulée en 2021, dans les 14 régions du pays. Son but est d’identifier, classifier et quantifier les types d’activités qu’exercent les Sénégalais au quotidien.
‘’L’enquête a révélé des résultats forts intéressants sur la participation aux activités non rémunérées telles que les travaux domestiques’’, a souligné le directeur général de l’ANSD, Allé Nar Diop, lors d’un atelier de présentation des résultats de l’ENETS.
Au niveau mondial, ‘’les femmes réalisent plus de trois quarts de l’ensemble du travail non rémunéré et de soins à autrui’’, a indiqué M. Diop, expliquant que ‘’l’enquête nationale sur l’emploi du temps au Sénégal est une photographie détaillée de l’occupation des Sénégalais -hommes et femmes - selon qu’ils habitent en milieu urbain ou rural, qu’ils soient jeunes ou adultes, riches ou pauvres’’.
D’autres résultats importants sont mis en exergue par l’ENETS, a-t-il ajouté en parlant du temps moyen de travail rémunéré, du temps consacré aux loisirs ou à la garde des enfants.
Selon l’enquête, les hommes consacrent chaque jour 50,3 % de leur temps à une activité rémunérée, soit 4,22 heures, contre 31,22 % pour les femmes, pour la même catégorie d’activité, soit 1,90 heure par jour.
Les femmes accordent 41,8 % de leur temps aux soins et à la garde des enfants, avec une durée de 0,45 heure par jour, contre 4,7 % pour les hommes, soit 0,05 heure par jour, pour la même catégorie d’activité, indiquent les enquêteurs de l’ANSD.
L’utilisation du temps est l’une des questions prioritaires dans les études relatives au genre, durant ces dernières années, a souligné Allé Nar Diop. C’est une source d’information importante, qui permet de décrire les activités journalières d’une population, d’améliorer les statistiques de la main-d’œuvre et celles de la population active.
‘’Ce type d’étude contribue à l’estimation du revenu national dans la mesure où il donne une meilleure visibilité sur les activités du système de comptabilité nationale’’, a ajouté le directeur général de l’ANSD.
‘’Les résultats de cette enquête nationale sur l’emploi du temps au Sénégal vont soutenir les politiques socioéconomiques [et] enrichir nos statistiques, avec l’intégration de la dimension genre’’, a dit Khalifa Sarr, le directeur de cabinet du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, lors de la présentation de l’ENETS.
Au Sénégal, outre les travaux rémunérés ou non rémunérés, les soins fournis aux enfants, la nouvelle enquête a pris en compte l’emploi, la production des biens, le bénévolat, le stage, l’apprentissage, la participation communautaire, la pratique religieuse, la culture, les loisirs, les soins personnels, etc.
MACKY SALL FACE L'ÉQUATION INSOLUBLE DES PARTIS ALLIÉS
Les investitures pour les élections législatives du 31 juillet risquent d'entraîner de violentes batailles de positionnement au sein de Benno Bokk Yaakaar (BBY). Et pour cause, aucun camp ne semble vouloir s'effacer pour l'autre
Les investitures pour les élections législatives du 31 juillet 2022 risquent d'entraîner de violentes batailles de positionnement au sein de Benno Bokk Yaakaar (BBY), avec de possibles dissensions entre l’APR et les partis alliés traditionnels (PS, AFP, LD). Ces derniers, qui dénoncent l’appétit gargantuesque des responsables républicains, sont bien décidés à assurer leur survie politique sur l’échiquier politique sénégalais.
C’est une bataille de positionnement qui attend la coalition Benno Bokk Yaakaar, à l’approche des élections législatives du 31 juillet 2022. En effet, dans les états-majors de l’APR et des partis alliés PS, AFP, LD, la guerre pour figurer sur les listes départementales et proportionnelles risque d’exacerber les tensions au sein de la majorité présidentielle. Et contrairement aux élections locales, Macky Sall, Président de la Conférence des leaders de BBY, a décidé de ‘’verrouiller’’ les investitures, avec comme objectif d’éviter toute liste parallèle. Une décision qui pourrait renforcer les dissensions au sein de la majorité présidentielle, avec de nombreux responsables qui voudraient se positionner, avant la Présidentielle de 2024.
Un président qui se doit aussi de faire le ménage dans ses propres rangs. L’absence de sanctions pour les responsables de la majorité dissidents à la tête de listes parallèles et le succès mitigé des missions de conciliation des émissaires envoyés dans les 46 départements du pays pour raffermir l’unité à la base, laissent poindre de profondes divergences, lors de la confection des listes pour les Législatives.
L’enjeu de ce scrutin sera aussi, pour les différentes composantes de BBY, de redéfinir les alliances, les compromis et l’équilibre des forces entre l’APR, les partis alliés, ainsi que les membres de la majorité élargie. L’appétit gargantuesque des républicains dans les nominations dans les hautes fonctions publiques et dans les investitures de la coalition est régulièrement dénoncé par les partis alliés. Des partis alliés traditionnels comme l’Alliance des forces de progrès (AFP) et le PS en pleine restructuration n’ont nullement abandonné leurs rêves de peser sur l’échiquier politique en 2024.
Pour cela, selon les observateurs, ces partis se doivent d’être bien représentés sur les listes, lors des élections législatives. Ce qui préfigure de longues nuits blanches pour le locataire du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor qui se doit de gérer aussi bien les frustrations au sein de son parti (APR) que les intérêts des partis alliés.
Les Législatives au cœur de la bataille de reconquête de légitimité des partis alliés (PS, AFP)
En outre, la place des nouveaux arrivés, comme Rewmi d'Idrissa Seck, le Parti libéral démocrate/Suxali Sénégal (PLD/SA) d’Oumar Sarr et l’Union des centristes du Sénégal (UCS) au sein de la coalition présidentielle, pose toujours des questions. La reconduction de personnalités politiques ‘’battues’’, lors des dernières Locales dans la Task Force pour la collecte des parrainages : Amadou Ba, Idrissa Seck et Ismaël Madior Fall, fait jaser au sein de BBY. La mise à l’écart de la présidente du Haut conseil des collectivités territoriales dans la campagne de collecte des parrainages à Louga, sonne aussi comme un désaveu de la part de Macky Sall.
Dans la maison de Keur Léopold, le leadership de la secrétaire générale du PS, Aminata Mbengue Ndiaye, est remis en question, depuis les élections locales. La ‘’Lionne du Ndiambour’’ a été forcée de se mettre en retrait, en faveur du maire sortant Moustapha Diop qui a été réélu contre Mamour Diallo. En interne, les responsables socialistes reprochent au président Macky Sall des tentatives de retrouvailles avec les libéraux, poussant récemment certains jeunes responsables socialistes a réclamé la tenue du congrès et une position claire sur les Législatives de 2022 et la Présidentielle de 2024 (voir ailleurs).
Le Parti socialiste, qui compte 15 députés, entend bien figurer dans l’Hémicycle, afin de peser au mieux sur les grandes orientations de la majorité.
Selon ses détracteurs, cette perte d’autorité risque d'entraîner de profonds remous au PS, en raison de la volonté de plusieurs cadres socialistes de barrer la route à leurs camarades recalés lors des dernières Locales.
Même son de cloche du côté des progressistes, à l’issue de la réunion du Secrétariat politique exécutif de l’Alliance des forces de progrès (AFP) du 24 février dernier. Le Pr. Mawloud Diakhaté, Directeur de l’école de l’AFP, a indiqué la volonté des camarades de Moustapha Niasse de vouloir peser davantage sur les futures délibérations au sein de Benno, surtout à l’approche des Législatives. ‘’A l’Alliance des forces de progrès, après une analyse fine des résultats des élections locales, nous avons décidé de faire la politique autrement, en posant nos positions dans le débat national, en agissant en tant que parti qui a une identité. Cela veut dire que rien ne sera plus comme avant. Cela dit, nous réaffirmerons notre compagnonnage avec Benno Bokk Yaakaar, mais il faudrait que nous affirmions davantage notre propre identité’’, avait indiqué le responsable progressiste.
Cette volonté d’affirmation doit se faire dans un contexte de restructuration du parti qui se doit d’élire un nouveau leader. Le fondateur et secrétaire général de l’AFP, Moustapha Niasse, avait annoncé son retrait, lors du 23e anniversaire du parti, en 2022.
Ainsi, même si la date du congrès annoncé n’est pas encore connue, les batailles de positionnement risquent d’impacter la vie du parti, et par ricochet, les investitures au sein de la coalition. La surenchère des candidats désireux d'apparaître comme les plus farouches défenseurs des intérêts de l’AFP au sein de BBY, risque de rendre difficile tout compromis dans les négociations pour les investitures. Parmi les potentiels candidats à sa succession, on peut citer le ministre du Tourisme Alioune Sarr, l’ancien maire de la commune de Fann-Point E, Dr Malick Diop, et Mbaye Ndione, Maire de Ngoundiane, pour reprendre le flambeau des mains de l’ancien ministre des Affaires étrangères sous Diouf.
Une coalition au cœur des rivalités politiques entre l’APR et ses alliés en vue de la Présidentielle de 2024
Pour le Dr Moussa Diaw, Enseignant-chercheur à l’UGB, la coalition connaît énormément de difficultés, en raison de la volonté des différentes parties d’affirmer leur indépendance à l’approche des élections législatives qui seront vitales pour la survie de cette coalition. D’après lui, la perspective de la Présidentielle de 2024 a accentué ce risque d’implosion de la coalition, en raison de la volonté d’émancipation des partis alliés face au rouleau compresseur ‘’apériste’’.
‘’Nous avons noté beaucoup de difficultés au sein de la coalition, notamment au sein de l’APR où il sera difficile pour Macky Sall de faire respecter sa décision d’interdire les listes parallèles. En outre, du côté des alliés, notamment au PS, on dénonce une certaine mise à l’écart dans le processus de réconciliation des différentes tendances issues des Locales et dans le processus des parrainages. Pis, plusieurs cadres ont dénoncé le traitement infligé à leur leader (Aminata Mbengue Ndiaye)’’, a-t-il déclaré.
‘’En outre, beaucoup de cadres socialistes commencent à prendre leur distance avec la direction qui, selon eux, ne prend pas en charge les aspirations de la base qui rêve toujours de revenir aux affaires. Du côté des progressistes, la volonté de Moustapha Niasse de se maintenir au pouvoir a fortement nui à l'attractivité du parti. Aujourd’hui, la nouvelle génération de leaders à l’AFP compte bien s’affirmer davantage et ne plus apparaître comme la caisse de résonnance d’une majorité à la solde de l’APR’’, conclut-il.
QUI EST VRAIMENT ASSIMI GOÏTA, MONSIEUR NON
Secret et discret, l’ancien commandant des Forces spéciales s’est engagé dans une épreuve de force sans précédent avec la Cedeao et la France. Est-il prêt à tout pour se maintenir au pouvoir ?
Jeune Afrique |
Aïssatou Diallo, Benjamin Roger, Fatoumata Diallo |
Publication 12/04/2022
C’est le jour du Sacrifice. En cet Aïd-el-Kébir, la foule se presse dans la grande mosquée de Bamako. Partout dans la ville, l’heure est à la fête, et l’humeur des hommes venus se recueillir est badine malgré le déploiement des forces de sécurité : les plus hautes autorités sont en train de prier. Tout à coup, un homme surgit dans le dos d’Assimi Goïta. Il brandit un couteau, tente de l’atteindre à la gorge. Mais c’est à un colonel des forces spéciales qu’il s’en prend, un homme qui a chassé les terroristes dans le Nord, appris à se défaire de l’ennemi, combattu au corps-à-corps. Le militaire esquive. Imperturbable.
Ce n’est pas la première attaque à laquelle le président de la transition échappe. Il le sait déjà : ce ne sera pas la dernière. En quelques instants, ce 20 juillet 2021, l’assaillant est maîtrisé, et la sécurité personnelle du dirigeant malien quadrille les environs de la grande mosquée. « Que Dieu lui donne de la force ! » scandent en bamanankan quelques badauds lorsque Goïta s’éclipse. À son retour au palais de Koulouba, entouré de quelques fidèles, le rescapé relativise. « Cela fait partie du jeu », dit-il, serein. Du jeu ? Mais à quoi joue-t-il ?
« Non à la Cedeao, non aux sanctions ! » Six mois après cette tentative d’assassinat, le 14 janvier 2022, une foule immense défie la Cedeao. Elle a répondu à l’appel de son chef, qui a savamment orchestré cette démonstration de force en Conseil des ministres. Des millions de francs CFA ont été mobilisés pour que les Bamakois descendent dans les rues. La Cedeao voulait des élections le 27 février 2022 ? C’est non. Elle consent à accorder à la junte un délai un peu plus long pour se maintenir au pouvoir, à condition qu’il n’excède pas six mois ou un an ? C’est encore non. Ici, à Bamako, c’est Goïta qui commande. Et il fait ce qu’il veut.
Comment cet inconnu s’est-il retrouvé à la tête du Mali, engagé dans un bras de fer quasi insensé ? A-t-il toujours rêvé des ors de Koulouba ? Pour comprendre l’ascension de ce discret militaire, il faut revenir à la journée du 18 août 2020.
Les trois derniers ont usé les bancs du Prytanée militaire de Kati, sont issus de la garde nationale et évoluent dans le cercle de certains des hommes les plus influents de l’appareil sécuritaire : Moussa Diawara, le patron de la sécurité d’État sous IBK, qui a étrangement disparu ce jour-là ; le général Cheick Fanta Mady Dembélé, un ancien de Saint-Cyr, qui s’est illustré dans plusieurs opérations panafricaines de maintien de la paix, et Ibrahima Dahirou Dembélé, l’ancien ministre de la Défense. Le rôle de ces hommes, considérés par certains observateurs comme les cerveaux du putsch, n’a jamais été éclairci.
Le premier acte de leur coup réussi, les conjurés se réunissent à Kati, l’immense camp militaire situé à 15 km de Bamako. Il faut alors passer à l’acte II et choisir qui dirigera la transition. Malick Diaw lorgne le poste. Il est l’aîné et a de l’expérience : il a déjà participé au coup d’État du capitaine Amadou Haya Sanogo contre Amadou Toumani Touré, en 2012, et espère que son heure est venue. Mais il est clivant et passe pour être incontrôlable. Il ne fait pas l’unanimité parmi les putschistes. À trois reprises, le nom de Goïta apparaît.
L’intéressé se dit surpris. Il y a de quoi. Certes, en tant que commandant des Forces spéciales, il a l’habitude de mener des hommes, mais il n’a jamais vraiment confié à ses compagnons d’armes qu’il avait de l’appétence pour le pouvoir politique. Le colonel accepte pourtant sans ciller sa nomination. « En le désignant, les putschistes ont fait le choix du plus faible, juge un diplomate installé dans la sous-région. Sadio Camara a influencé le vote parce qu’il croyait contrôler Goïta. »
Une interrogation, comme dit l’autre, n’est jamais neutre. Ni innocente ! Elle induit toujours d’une manière implicite ou explicite une réponse. Toutefois, dans le cas d’espèce, je n’ai réponse à rien. Je m’interroge et cherche à comprendre un phénomène qui a fini de cristalliser l’attention des Sénégalais, toutes couches sociales confondues depuis quelques temps. Au fait, le viol existe ! J’ai été témoin oculaire étant enfant avec quelques-uns de mes camarades d’une agression sexuelle dont fut victime une de nos condisciples. A midi, notre enseignant nous avait libérés tout en retenant dans la classe une créature à l’élégance raffinée malgré son jeune âge. Et ce qui ne devait pas arriver est arrivé hélas ! On n’a pas besoin de dessins pour comprendre. La malheureuse fille sortit de la classe en claudiquant.
Alerté, son grand frère, un militaire, vint trouver l’enseignant fautif à l’école. Ce qu’ils se sont dits, Dieu seul le sait ! Mais, de notre poste d’observation, nous avons vu notre maître sortir et revenir les bras chargés de victuailles. Lesquels produits ont été remis au frère de la fille dont le corps avait été souillé. L’affaire s’était arrêtée là ! Elle n’a pas connu d’autres développements. Hélas pour cette fille qui a certainement vécu le restant de sa vie un traumatisme qu’elle aura du mal à gérer et à évacuer. Nous serions plus responsables et avisés à cette époque-là, il y a de fortes chances que les choses ne se dérouleraient pas comme elles l’ont été. Si j’ai tenu à rappeler cette histoire, c’est pour montrer qu’effectivement des détraqués sexuels existent un peu partout, et sont prêts par tous les moyens à assouvir leur libido difficilement maîtrisable. Car le viol est un crime abominable, inexcusable. Pas un homme censé ne peut cautionner l’acte une D’ailleurs, celui-ci suscite la réprobation universelle. Ces précisions faites, une question me vient aussitôt à l’esprit : dans la société sénégalaise malade, gravement malade au point où tous les ressorts moraux et psychologiques qui soutenaient l’édifice social tiennent difficilement, il y a de fortes possibilités que des hommes et femmes instrumentalisent la question du viol par méchanceté, jalousie, cupidité, vénalité, esprit de vengeance pour détruire quelqu’un. La probabilité qu’on en arrive là est grande ! Très grande même !
D’où cette interrogation : certaines accusations de « viols » ne relèveraient-elles pas de complots savamment orchestrés ?
La question est intéressante à plus d’un titre. Mais avant d’aller plus loin, il serait utile de faire un zoom sur le phénomène du viol. Le viol peut être défini comme l’action d’avoir des relations sexuelles, quelle qu’en soit la nature, commise par usage de la force ou sous la menace, contre la volonté de la victime. C’est donc l’usage de la force envers une victime non consentante qui fait de l’agresseur un violeur. Ou alors, on peut définir le viol comme étant constitué par tout acte sexuel non consenti. Qu’en est-il alors du viol dans un pays comme le nôtre ? Dans le défunt magazine Nouvel Horizon, numéro 650 du 05 au 18 Décembre 2008, on lit ce qui suit : « Au Sénégal, une femme est violée chaque jour. Et environ 400 cas ont été enregistrés l’année dernière, selon le Groupe de recherche et d’action contre les violences faites aux femmes et aux enfants (Grave). » Tout cela pour dire que le phénomène est bien réel.
Seulement, je dis … ATTENTION : ce ne sont pas toutes les accusations de viol qui méritent qu’on s’y attarde pour la bonne et simple raison que certaines sont totalement fantaisistes. On me dira : Madi, vous n’y allez pas trop loin en soutenant cela ? A quoi je répondrais Non ! au motif que notre société est fondamentalement déglinguée! Une chose est sûre : tout le monde s’accorde à dire que notre société n’est plus ce qu’elle était. A titre d’illustration, on peut citer moult exemples. Je n’en citerai qu’un seul. De nos jours, il est possible de « louer » des vieillards- — des vieillards, tu parles, Madi !!!??? — oui des vieillards et là je persiste et je signe. On peut donc s’offrir les services de ces hommes et femmes censés incarner la morale et la sagesse la plus haute pour leur faire dire tout ce qu’on veut moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. De leur part, vous pouvez avoir tous les témoignages que vous voulez, y compris les plus inimaginables, à condition d’y mettre le prix.
Quand une société en arrive là, y’a de quoi se poser des questions !
Lisons à ce sujet ces mots sublimes et qui défient le temps de ce savant sénégalais, M. ASD, historien-sociologue, décédé récemment à l’âge de 83 ans que Dieu ait pitié de son âme. L’homme était d’une bonté sans fard et d’une générosité intellectuelle qui forçait le respect. Voici son explications des raisons qui nous tirent vers le bas : « En effet, on ne peut nier que dans le monde contemporain, la conduite et les comportements des hommes dans toute société, quelle qu’elle soit, obéissent à un déterminisme que suscite et entretient la volonté politique de ceux qui ont la responsabilité des destinées de cette société.
De façon plus évidente, quand les responsables politiques et moraux d’une société assument pleinement leurs responsabilités vis-à-vis de cette société et de ses différentes composantes, celles-ci et celles-là reflètent, immanquablement, ce que sont ces responsables. Bien sûr, si ces responsables agissent dans l’assomption de leurs responsabilités de façon négative, à terme la société et ses composantes se négativisent. Inversement quand ceux-là le font de façon positive, la société et ses composantes reflètent la positivité de leurs responsables. » (In Les valeurs traditionnelles sénégalaises et le problème de leur intégration dans les systèmes modernes d’éducation, Ethiopiques, 1981). Cette appréciation qui date de 1981 est le reflet fidèle de notre réalité existentielle. Ce discours de ASD qui sonne éminemment juste se situe dans le même sillage que celui de Mamadou Mbodj (MB), psychologue-clinicien. Ce dernier, avec un regard perçant, pénètre les profondeurs de la société sénégalaise avec un diagnostic révélateur de ses dysfonctionnements graves.
Voici ce diagnostic de MB : « Et il n’est pas besoin d’être psychologue ni sociologue pour constater que l’immobilisme, l’improvisation, la gestion au jour le jour des affaires, l’insouciance, la mollesse, la passivité, la malhonnêteté, la mauvaise foi, la paresse, l’attentisme, le manque d’engouement pour le travail et le travail bien fait, la cupidité, l’insolence, l’incivisme, l’opportunisme, l’indiscipline, l’ostentation insolente et j’en passe, sont encore très répandus chez nos compatriotes sans que cela paraisse gêner outre mesure, voire indisposer beaucoup de monde. » (In Le mal sénégalais…Cultures ceddo, incivisme, jumblang, masla, violences e, autres, Présence Chrétienne (Groupe de réflexion et d’Action (GRA), Fondation Konrad Adenauer (FKA), Dakar 2003. Les réflexions de ces deux éminentes personnalités, bien que se situant dans des séquences temporelles différentes, n’en disent pas moins la même chose. Au fait, une société fonctionnant sur le registre de la malhonnêteté criarde et à tous les niveaux, est vouée à la perdition. Compte tenu de ce qui précède, il y a urgence de traiter avec prudence et circonspection la question relative au viol. Mandats de dépôts et condamnations à la va-vite doivent céder la place à une démarche qui privilégie l’investigation sérieuse sous la forme d’une rigoureuse instruction à charge et à décharge sinon il y a risque de passer à côté de la vérité avec des dommages incommensurables pour les personnes accusées de ce crime. Juges et agents ou officiers de police judiciaire doivent se rendre à l’évidence que la société — leur société — a changé !
Cette nouvelle réalité qui est là, prégnante, doit les amener à plus de prudence et de vigilance. Dans les affaires de viol, il y a nécessité vitale de faire une enquête de personnalité approfondie sur l’accusé et l’accusatrice. Cette possibilité donnée à des experts attitrés pour se prononcer sur la personnalité des uns et des autres, aura le mérite de faire découvrir certains pans cachés de la psychologie de l’homme comme de la femme. Au demeurant, la question du viol n’est pas si simple. Elle l’est davantage dans une société comme la nôtre où tout est sens dessus dessous. Chacun peut se retrouver demain dans la posture d’un accusé de viol. Ce n’est pas une vue de l’esprit ! Dans son mémoire de fin d’études de premier cycle (ENTSS, année académique 2013-2014) consacré à la thématique suivante : « Vécu psychosocial des personnes accusées de viol relaxées au bénéfice du doute » Rokhaya Mbaye, installée actuellement en France, rapporte des situations qui font froid au dos : « S’agissant de l’accusation de viol, nous pouvons dire que toutes nos cibles ont été relaxées au bénéfice du doute pour défaut de preuves. Toutes mes cibles ont affirmé ne pas connaître leur accusatrice et se disent être victimes d’une machination dont les raisons sont diverses. »
Au terme de cette pérégrination sur un sujet aussi délicat que le viol, il y a impérieuse nécessité de refonder notre société sur les valeurs de vérité et de justice. Le psychologue Serigne Mor Mbaye n’a pas tort de réclamer à cor et à cris un « ndeup national » depuis de longues années. En attendant qu’on y arrive que ceux ou celles qui sont investis de pouvoir sachent une chose : « ils seront jugés ». Ici-bas d’abord ! Dans 10, 20,100, 1000 ans, on parlera d’eux dans les livres d’histoire et dans les réseaux sociaux. Que chacun y pense et en permanence ! Vivement que notre société retrouve cette boussole morale qui lui manque terriblement !
OUSMANE SONKO REJOINT FINALEMENT L’UMS DANS LE RESPECT DES INSTITUTIONS JUDICIAIRES
Récemment, le président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), Ousmane Chimère Diouf, et le leader de Pastef, Ousmane Sonko, s’étaient livrés à une houleuse passe d’armes ayant provoqué des réactions venant de toutes parts.
Il y a un mois, le président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), Ousmane Chimère Diouf, avait tenu une conférence de presse pour inviter le justifiable Ousmane Sonko à respecter les institutions judiciaires. En même temps, il avait invité le doyen des juges à instruire dans des délais raisonnables l’affaire de viol présumé dont est accusé le leader de Pastef. A l’analyse des comportements observés ces derniers temps, Ousmane Sonko semble avoir suivi les conseils de l’Ums en allant signer un registre chez le doyen des juges dans le cadre du contrôle judiciaire auquel il est astreint. Il respecte également les institutions judiciaires en invitant ses partisans au calme face à la relance de l’instruction du dossier Adji Sarr.
Récemment, le président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), Ousmane Chimère Diouf, et le leader de Pastef, Ousmane Sonko, s’étaient livrés à une houleuse passe d’armes ayant provoqué des réactions venant de toutes parts. Rappelons-le, lors d’un long entretien télévisé avec plusieurs médias nationaux, le maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, s’était exprimé sur l’origine des émeutes meurtrières de mars 2021 suite à une plainte pour « viols » déposée contre lui par une certaine Adji Sarr. « La Justice est le bras armé de l’Exécutif. Il y a des juges malléables tandis que l’ancien procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, est la cause de toutes les pourritures dans la magistrature » avait violemment chargé l’opposant.
A propos de la plainte dont il fait l’objet, Ousmane Sonko s’était dit convaincu qu’il s’agissait d’un complot. « Aucun juge ne peut me mettre en prison dans cette affaire. Deux options s’imposent dans ce dossier : un classement sans suite ou un non-lieu ! » avait indiqué le leader du Pastef sous contrôle judiciaire. Justement dans ce cadre, le justiciable Ousmane Sonko avait publiquement déclaré qu’il n’allait plus se rendre au bureau du doyen des juges pour signer, comme le stipule la loi. Dès le lendemain de cette sortie médiatique d’Ousmane Sonko, le président de l’Ums, Ousmane Chimère Diouf, avait tenu une conférence de presse pour inviter les justiciables (Ndlr, plus particulièrement Sonko mais sans le nommer) à ne plus franchir la ligne rouge c’est-à-dire s’attaquer à des magistrats. « Ces derniers temps, les magistrats qui incarnent l’institution judiciaire ont été à nouveau la cible de critiques et d’attaques personnelles de la part de certains citoyens intéressés directement ou indirectement dans des procédures en cours. En ma qualité de président de l’Ums, je condamne fermement ces actes de défiance envers l’institution » avait fustigé le président de l’Ums tout en déplorant cette pagaille. « Depuis son indépendance, le Sénégal a toujours connu des histoires politiques et des affaires judiciaires mouvementées, mais tout cela s’est déroulé dans le respect dû aux institutions et aux hommes et femmes qui les animent. Il est vrai que la Justice est le secteur le plus critiqué dans le monde entier de par la nature des décisions qu’elle rend, cela doit cependant se faire dans le strict respect des principes républicains » avait rappelé le président de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) au cours de cette conférence de presse. Afin que nul n’en ignore, Ousmane Chimère Diouf avait martelé qu’« il ne peut être permis à un justiciable, quel que soit son rang, de se hisser au-dessus des lois en s’arrogeant le droit de vouer aux gémonies le respect dû à la justice. Les institutions de la République sont au-dessus de tout intérêt personnel, elles sont en effet pérennes alors que lesdits intérêts ne sont que provisoires » avait recadré Ousmane Chimère Diouf en faisant allusion au leader du Pastef. Une sortie publique qui avait pour but de faire savoir à qui veut l’entendre que l’Ums reste le bouclier des pairs tandis que les dysfonctionnements des institutions, eux, relèvent du domaine de l’Exécutif. Histoire de couper la poire en deux, le président de l’Ums avait recommandé à ses collègues magistrats de « faire face à leurs responsabilités en traitant les procédures dans des délais raisonnables. Il n’est plus question de laisser certains dossiers prendre le pays en otage ! » avait-il indiqué.
Sonko et le doyen des juges se plient à l’invite de l’Ums
Un mois après s’être fait recadrer, le maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, semble rejoindre le président de l’Ums, Ousmane Chimère Diouf, dans son invite au respect des institutions judicaires. En tout cas, les derniers actes posés par le leader de Pastef vont dans le sens de réconforter les déclarations de l’Ums. D’abord, Ousmane Sonko est allé signer en catimini chez le doyen des juges. Et si ses proches et autres avocats n’avaient pas fait fuiter l’information de sa présence au bureau du juge, personne ne l’aurait su ! Seulement, il faut saluer le comportement d’Ousmane Sonko qui a eu le courage de revenir sur sa décision de ne plus aller émarger au bureau du doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance hors classe de Dakar. En effet, tout comportement contraire l’aurait mis en porte-à-faux avec la loi. Le leader du Pastef semble également être disposé à répondre à la justice dans le cadre de l’instruction de l’affaire « Sweet Beauté ».
Toujours est-il que, dans un post, il a déclaré qu’il répondra à la convocation du juge. Non sans titiller un peu, au passage, Abdou Maham Diallo. « Il ne devait pas attendre que je tape sur la table pour réagir, mais on constate que le doyen des juges est en train de faire le nécessaire pour boucler le dossier. C’est tout ce que je demandais. Donc je pense qu’il n’y a plus de raison que je refuse de répondre. Parce qu’on n’a aucune prétention d’affaiblir la justice » avait expliqué Ousmane Sonko. Ensuite, il a invité ses militants au calme et à la retenue lors de sa prochaine audition chez le doyen des juges d’instruction Maham Diallo. « Si c’est une simple audition, que mes militants et sympathisants restent chez eux ! » avait-il ajouté. Le doyen des juges semble, lui aussi, se plier aux recommandations de l’Ums c’est-à-dire traiter ou instruire les procédures dans des délais raisonnables. Ce qui est entrain d’être fait ! En tout cas, la sortie musclée du président Ousmane Chimère Diouf a porté ses fruits. Car, aussi bien le justiciable Ousmane Sonko que le juge Maham Diallo se sont tous engagés à s’inscrire résolument dans un processus de consolidation de l’État de droit dans notre pays. Autrement dit, ils entendent œuvrer pour la soumission de l’ensemble des institutions à la Constitution et à la loi, le respect des délais d’instruction raisonnables, le libre exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ainsi que l’égalité devant la loi des citoyens, femmes et hommes. Tout est bien finit bien !