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11 septembre 2025
Par Serigne Saliou DIAGNE
UN GRAVE ACTE TERRORISTE
Il y a tout de même un sacré questionnement, malgré le concert de casseroles, que pose l’ambition de vouloir servir un pays et ses populations tout en cherchant à mettre à genoux ses infrastructures vitales
Les arrestations effectuées par les Forces de défense et de sécurité, avant la manifestation interdite de la coalition Yewwi askan wi (Yaw) du 17 juin, ont le mérite d’éclairer, au fur et à mesure que l’enquête se poursuit, d’une entreprise visant à s’attaquer à des infrastructures vitales au Sénégal. Une telle situation, assez inédite dans l’action politique sous nos cieux, ne saurait être négligée pour ce qu’elle représente comme menace à l’ordre public et à la stabilité. Il ne peut être oublié le précédent de 1998 avec des syndicalistes autour de Mademba Sock, qui avaient orchestré un sabotage des installations de la Société nationale d’électricité face à un projet de privatisation. C’est toutefois une première de voir une action aux relents politiques tenter, par la terreur, de mettre à genoux le réseau électrique malgré toutes les sombres conséquences.
Si l’on en vient dans l’action politique à penser à saborder des infrastructures vitales comme des installations de la Senelec, on ne peut s’empêcher de croire que le fond n’est plus loin dans cette logique de détricotage du tissu de stabilité sur lequel repose le Sénégal. L’enquête de la Sûreté urbaine suit son cours avec l’arrestation des principaux membres du commando dénommé la «Force spéciale», mais le coup de filet ayant permis de saisir un arsenal fait de cocktails Molotov, herses, masques à gaz, fumigènes, armes blanches et produits chimiques, en dit long sur les desseins troubles d’une opération heureusement tuée dans l’œuf. Les révélations de personnes arrêtées dans ce commando, avec comme projet de s’attaquer à la centrale d’électricité du Cap-des-Biches ainsi que leur modus operandi après avoir brûlé un poste électrique de la Senelec sur la sortie 10 de l’autoroute à péage, sont assez graves. Elles incitent surtout à de la vigilance sur les infrastructures critiques que compte le Sénégal et dont la mise à l’arrêt aurait de fâcheuses conséquences.
Les infrastructures critiques ou vitales sont tous les édifices qui, par leur fonctionnement, sont essentiels à l’activité humaine. Leur spectre est assez large, mais on peut citer toute activité essentielle à la marche d’un pays, au confort des populations et au maintien des capacités de sécurité. Cela va de l’approvisionnement en énergie à celui en eau, en passant par les télécommunications, les services bancaires, les transports et l’alimentation.
Le Sénégal dispose au stade actuel, d’un plateau d’infrastructures vitales dont la paralysie pourrait être source d’instabilité ou mener au chaos, de surcroît si les dommages venaient d’initiatives terroristes et déstabilisatrices. Que ferait-on si un jour, un blackout énergétique se produisait avec un réseau électrique hors service ? Que dirait-on si les circuits de distribution d’eau de nos centres urbains étaient paralysés ? Les actes de vandalisme commis le mois dernier sur le tracé du Train express régional (Ter), avec le sectionnement d’un câble et les perturbations subséquentes, laissent présager le pire si une attaque visait un tel système de transport.
A l’échelle internationale, la protection des infrastructures vitales est un enjeu majeur sur lequel les Etats ne badinent plus. Aux côtés des menaces physiques, l’essor des technologies a multiplié les risques potentiels, avec une cybercriminalité faisant des infrastructures vitales les cibles privilégiées pour mettre à genoux les Etats. Les attaques contre le réseau texan d’oléoducs opéré par Colonial Pipelines ou celles contre les installations du producteur d’énergie SolarWinds sont des exemples récents d’opérations subversives contre des infrastructures vitales donnant une mesure du phénomène. Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies est monté au créneau en 2017 face à cette nouvelle donne, en invitant les Etats par la résolution 2341, à faire de la protection des infrastructures vitales un enjeu majeur de sécurité nationale.
Le Sénégal, dans son arsenal juridique, a pris en charge, dans la loi modifiant le Code pénal sur les actes terroristes en 2016, la question de la protection des infrastructures vitales. Il aurait été impossible sans une telle réforme, de qualifier les actes subversifs orchestrés par le commando funeste qu’est la «Force spéciale». Dans un monde changeant, on ne peut s’empêcher d’anticiper sur les potentiels facteurs de crise. La marche vers le progrès et le démarrage des activités dans des secteurs nouveaux pour notre pays comme l’exploitation des hydrocarbures poseront des défis certains pour la protection des diverses installations et des réseaux d’acheminement. Ce n’est vraiment pas face à un tel tournant que le Sénégal a besoin de groupes domestiques œuvrant à créer du chaos par des actions terroristes et subversives.
Il peut être vrai que le chaos soit une échelle pour des politiques opportunistes afin de se propulser. Il y a tout de même un sacré questionnement, malgré le concert de casseroles, que pose l’ambition de vouloir servir un pays et ses populations tout en cherchant à mettre à genoux ses infrastructures vitales. Ce ne serait pas une première qu’on brûle tout, quitte à régner sur des cendres. C’est peut-être ça l’amour vache ou fou (pour sa Patrie) !
VIDEO
«MACKY SALL EST DEVENU UN DANGER DONT IL FAUT SE DÉBARRASSER»
Après le succès retentissant du concert de casseroles qu’il a initié mercredi soir sur l’étendue du territoire national, Ousmane Sonko, le chef de file de l’inter coalition Yewwi-Wallu était, hier, face à la presse
Après le succès retentissant du concert de casseroles qu’il a initié mercredi soir sur l’étendue du territoire national, Ousmane Sonko, le chef de file de l’inter coalition Yewwi-Wallu était, hier, face à la presse pour remercier les populations pour leur mobilisation exceptionnelle et se livrer à son sport favori : clouer au pilori le président Macky Sall, certains magistrats pyromanes à ses yeux et les forces de sécurité et de défense au service exclusif, selon lui, de la mouvance présidentielle.
Le leader du Pastef, Ousmane Sonko, a fait face à la presse hier au lendemain des concerts de casseroles organisés sur l’étendue du territoire national à son appel. Une occasion pour la tête de liste nationale recalée de la coalition Yewwi Askan wi de remercier et féliciter vivement le peuple pour sa mobilisation exceptionnelle lors de cette soirée qu’il estime historique. « Nous voulons dire au Sénégal et aux amis du Sénégal que notre pays vient de vivre une journée historique avec une nouvelle forme de lutte qui a donné pleine satisfaction. Nous félicitons ce peuple digne et fier, adossé sur des valeurs et des principes. Nous n’allons pas pour autant abandonner les autres formes de lutte parce que nous avons en face de nous un monstre nommé Macky Sall qui n’est plus lucide », a-t-il attaqué.
« Macky Sall, un monstre dangereux », selon Sonko
Ousmane Sonko, qui a comparé le premier magistrat du pays au machiavélique docteur Hannibal Lecter du thriller américano-britannique de Ridley Scott, a lancé un appel aux forces de défense et de sécurité afin qu’elles ne suivent pas aveuglément Macky Sall dans ce qu’il appelle « sa folie » du pouvoir. « Je lance un appel à notre armée nationale. N’acceptez pas que Macky Sall et le général Moussa Fall vous manipulent et vous fassent faire n’importe quoi. Macky Sall ne respire, ne mange et ne dort que pour son projet de 3e mandat. Il est esseulé, ses anciens compagnons lui ont tourné le dos, il n’a que des thuriféraires avec lui. (…) Être avec Macky Sall n’est pas une fin en soi, mais le suivre dans sa folie n’a aucun sens. Hier, il s’est bunkerisé à Mermoz avec 7 chars de combat. Cet homme est devenu un danger dont il faut se débarrasser», a-t-il encore martelé.
Des arrestations ciblées
Abordant les prochaines élections législatives, Ousmane Sonko s’est dit convaincu que le président de la République ne veut pas, à 16 mois de la présidentielle, aller aux élections avec Yewwi Askan wi. C’est ainsi, à l’en croire, qu’il a orchestré des arrestations ciblées avec notamment Cheikh Abdou Mbacké Bara Dyoli à Mbacké, un département qui compte 350 000 électeurs pour un enjeu de cinq députés, et Ameth Aidara, qui a défait le jeune frère du chef de l’Etat dans un département de 195 000 électeurs. Il en serait de même pour Mame Diarra Fam à Pikine avec plus de 300 000 électeurs et la tête de liste départementale de YAW à Ziguinchor, l’activiste Guy Marius Sagna, et le mandataire national de la coalition Déthié Fall.
A ces arrestations devait s’ajouter, selon Ousmane Sonko, celle du maire de Dakar, Barthélemy Dias, si toutefois celui-ci avait mis le nez dehors vendredi dernier. Le but étant, toujours selon Ousmane Sonko, de compromettre leur participation aux élections du 31 juillet prochain. « Macky Sall a fait de ces élections une affaire de vie ou de mort. C’est ainsi que le ministre de la Justice, Malick Sall, qui ne voulait pas que les jeunes magistrats prennent le dossier a demandé un report pour une audience spéciale afin de confier le dossier au juge Ba, président du tribunal de Dakar qui est un faucon de Macky Sall, ou à une de ses ouailles afin qu’il entre en voie de condamnation de principe contre nos camarades avec l’article 34 qui les dépouillera de leurs droits civils. Nous n’allons pas regarder faire Macky Sall, nous allons faire face à sa justice !», a soutenu le leader du Pastef. Toujours dans le domaine de la justice, Ousmane Sonko, qui a traité les juges du Conseil constitutionnel de «pyromanes » et le procureur de la République, Amady Diouf, de parquetier « dans sa bulle », a rendu un vibrant hommage aux courageux jeunes magistrats qui sont encore debout et au service exclusif du Droit.
Pour Ousmane Sonko, le franc succès du concert des casseroles a poussé certains symboles les plus achevés de la Françafrique, comme Albert Bourgi, à monter au créneau pour donner, effrontément, des leçons au peuple sénégalais en lui reprochant de tourner le dos à Macky Sall. Cet aveu d’échec illustre, selon lui, la grandeur de ce peuple digne, fier et convaincu. « C’est ce même peuple qui s’est adonné au concert de casseroles qui était au Palais pour fêter les Lions champions d’Afrique. Le Sénégal amorce un nouveau tournant et personne ne viendra lui voler ce nouveau départ. Ni à l’interne, ni à l’externe », a encore déclaré Ousmane Sonko. Pour autant, le maire de Ziguinchor ne veut pas fêter le succès de son mot d’ordre de concert de casseroles. « Nous sommes en deuil. Plus de 200 manifestants ont été arrêtés et torturés dans les locaux des services de sécurité. Ils ont infiltré la police avec les recrutements que nous connaissons. Que le peuple reste mobilisé. Si nous lâchons parce qu’il y a de l’intimidation ou de la médiation, nous serons tous morts. »
Le chef de file de l’intercoalition Wallu-Yewwi Askan Wi, faisant référence au corps de Idrissa Goudiaby, mort lors du rassemblement interdit du 17 juin, que même les dépouilles mortelles sont retenues prisonnières par le régime de Macky Sall.
Par Habib Nao
ET DE PRENDRE POSITION
Un courant anti-intellectuel parcourt notre société, porté par des forces à peines voilées mais diffuses dans le corps social global. Il y a des discours ambiants portés par les médias de plus en plus clivant
Désormais, tous les jeudis — à titre exceptionnel ce vendredi pour cause d’actualité chargée avant-hier —, nous publierons cette chronique du doyen Habib Ndao. Pour ceux qui ne le connaissent pas, ce « grand », comme on dit, qui nous fait l’honneur désormais de sa prose est un professeur de lettres de métier. Il est aussi un spécialiste de la communication qui a d’ailleurs fondé et animé un cabinet dédié à cette science. Surtout, il a animé pendant des années, dans le journal « Sud Quotidien », une chronique très populaire intitulée « Ras-le-bol ! ». Comme un pied-de-nez, il débute sa collaboration avec « Le Témoin quotidien » au lendemain d’un assourdissant concert de casseroles et de…bols ! Mais, cette fois-ci, ce n’est pas pour exprimer son « ras-le-bol » de ce qui se passe dans ce pays. Bienvenue à lui, donc.
Effort de lucidité et option de posture citoyenne ? En tout cas, prendre parole. Non pas parce que l’on est détenteur de la vérité qui instaure une communauté d’esprit au centre du débat sociétal, mais simplement parce que l’on s’impose une exigence de recul, le courage d’accepter le risque de la solitude et la menace des bourreaux de la non-pensée. Parce qu’il s’agit de cela : d’une société qui brouille les repères non comme prémisses d’un ordre nouveau qui ne saurait être différé, mais pour des ambitions circonstancielles, des appétits bien réels, portés par une classe politique qui a fait de la conquête et du maintien au pouvoir, une fin en soi. Notre société n’est en rien plus bénie de Dieu que n’importe quel autre groupe humain au monde. Comme toutes les autres sociétés, elle est traversée par des fulgurances de violence auxquelles n’échappe aucun établissement humain.
Les Hommes l’ont compris depuis la première table de Lois de Moise ! Vivre ensemble relève toujours d’une volonté concertée d’assurer la sécurité de tous à travers des dispositifs et des dispositions divers et inégaux mais qui concourent invariablement à contenir les disparités, les iniquités, les injustices dans des proportions et des conséquences relativement maitrisées.
Pour dire que la paix sociale, la paix tout court, est un ‘’construit humain’’ qui ne se décrète pas et qu’aucune invocation d’intervention non humaine ne saurait évacuer de la sphère des tissus relationnels par la simple vertu des mots : ce sont les Hommes qui portent la violence et ce sont aussi les Hommes – sûrement aidés par la force de leurs convictions et de leur foi — qui travailleront à la circonscrire pour rendre la vie ensemble possible : C’est l’enjeu fondamental de toutes les communautés vivantes.
L’enjeu ! Il n’y a pas des hommes attachés aujourd’hui à détruire le Sénégal pour des raisons qu’il faut aller chercher loin dans les instincts les plus insondables de l’homme, mais il y a, derrière toutes les flambées de violence sociétales, des responsabilités, des ambitions, des dysfonctionnements, des déséquilibres dont il faudra chercher les ressorts dans notre mode de vie, de penser, dans l’incohérence des formats d’organisation sociopolitique et dans la mauvaise application des principes structurants censés en assurer l’équilibre, la solidité et la fiabilité. Notre société a fait des progrès mais notre société n’est-elle pas aujourd’hui malade ? Que nous arrive-t-il, nous qui ne sommes ni aphones ni sourds ? Médecin, pour opposer un diagnostic d’érudit ? Que non !
Mais, le réel Africain, Sénégalais est têtu : L’Etat, en construction à travers des ‘’espaces pacifiés à la fois pour initier des synergies et gérer les divergences et conflits’’, est devenu lui-même un enjeu de réalisation personnelle et d’enrichissement licite ! De réussite tout simplement ! Il faut se regarder en face. Il ne s’agit pas de confier le destin de notre vivre ensemble aux meilleurs d’entre nous ! Il ne s’agit même pas de prendre les plus vertueux, les plus inventifs et les plus créateurs : s’il ne s’agissait que de cela, les paradigmes opérationnels seraient la Religion, la Science et l’Art !
Les errements de l’Histoire sont encore un livre ouvert ! Il s’agit plus banalement, plus pragmatiquement, plus prosaïquement, de construire le système — contrat social — le plus susceptible de stabiliser et d’épanouir le groupe.
Et de le structurer avec un arsenal de lois pour contenir les dérives, combattre les abus, sévir au besoin mais d’abord éduquer pour former et conformer en une démarche proactive de prévention et d’intégration. Avons-nous échoué ? Non pour sûr, sauf à donner raison au Racisme et aux suprématistes de tout crin. Non, sauf à poser que l’Afrique est un monde à part, une monstruosité accidentelle de l’œuvre de Dieu !
Un courant anti-intellectuel parcourt notre société, porté par des forces à peines voilées mais diffuses dans le corps social global. Il y a des discours ambiants portés par les médias de plus en plus clivant, de plus en plus excluant et de plus en plus tolérés sous l’absolution qu’autorise l’appartenance à une majorité, qu’elle soit religieuse ethnique ou autre !
La connaissance est le fondement de la société : ceux qui ne savent pas sont marginaux de fait. Il faut surtout former, éduquer pour pouvoir espérer fonder une société juste. Sinon, ceux qui parlent et vous parlent sont et resteront toujours des imposteurs et à la base des foyers de violence qui peuvent avoir raison de n’importe quel groupe. Invoquer les saints n’y fera rien !
Série de démissions à la République des Valeurs (RV)
La saignée continue à la République des Valeurs (RV) depuis le départ de Lamine Guèye, candidat malheureux à la mairie de Pikine Nord aux dernières locales. Après Lamine Guèye C’est au tour du chargé des élections de la RV de quitter le parti de Thierno Alassane Sall. Daouda Guèye en a fait l’annonce hier, juste après la rédaction de sa lettre de démission qu’il a adressée au secrétariat général dudit parti. Il justifie son départ par sa volonté de donner une nouvelle orientation à son engagement politique. A l’en croire, Lamine Guèye a dit tout haut ce que beaucoup d’entre eux disent tout bas. Ce reproche à Thierno Alassane Sall d’être un «égocentrique» et un leader qui n’a pas de confiance et de considération pour ses lieutenants. Il remercie toutefois son désormais ex-leader d'avoir enrichi son parcours politique par des rencontres avec des personnes de valeur et de qualité. Daouda Guèye donne rendez-vous à ses sympathisants dans un futur proche.
Plainte de «Walfadjri» contre Talla Sylla de la Cojer
Le Secrétaire général du Synpics, Bamba Kassé, demande au Groupe «Walfadjri» de poursuivre en justice le jeune responsable de la Cojer de Mbacké, Talla Sylla. Ce dernier, dans une vidéo devenue virale, tient des propos «d’une gravité extrême appelant à brûler la télévision Walfadjri et à y commette un attentat». Bamba Kassé indique dans un communiqué que ces propos, d'une extrême violence que rien ne saurait justifier, constituent une menace publique assumée à l'endroit de toute la presse sénégalaise. Ainsi, le Synpics se tient à la disposition du groupe «Walfadjri» pour qu'une plainte soit déposée dans les plus brefs délais devant le procureur de la République. Il invite la Direction du groupe de presse à se rapprocher de l'avocat du syndicat, Me Mouhamadou Bamba Cissé ou du Secrétaire Général du Synpics. Selon Bamba Kassé, il ne saurait être question que la presse serve d'exutoire aux frustrations politiques de quelque bord que ce soit.
La Cour Suprême rejette la requête de Me Abdoulaye Tine
Le président de l’Union sociale et libérale (Usl), Me Abdoulaye Tine, avait saisi la Cour Suprême pour la suspension de l’arrêté du 3 mars 2022 du ministre de l’Intérieur portant sur le parrainage. Son recours était motivé par la décision de la Cour de Justice de la Cedeao qui avait demandé le retrait du système de parrainage dans un délai de 6 mois. Mais en rendant hier sa décision, la Cour suprême n'a pas suivi la Cour de Justice de la Cedeao. Elle a rejeté la requête de Me Abdoulaye Tine demandant la suppression du parrainage. L'avocat et leader de l'Union sociale et libérale (Usl) avait saisi la Cour suprême du Sénégal après la décision de la Cour de justice de la Cedeao datée du 28 avril 2022 et demandant à l'Etat de mettre fin au parrainage. Pour motiver sa décision, la Cour Suprême invoque les décisions du Conseil constitutionnel, ignorant de fait celle de la Cour de Justice de la Cedeao.
Précisions du Ministère des Infrastructures, des Transports
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement(Mittd) dément les informations faisant état de la mise en œuvre intégrale du Règlement 14 de l’Uemoa relatif au contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules gros-porteurs. Les auteurs de ces fausses informations vont jusqu’à affirmer que les prix des pesages effectués sur les routes et les sanctions pécuniaires appliquées sont en hausse. Dans un communiqué reçu à «L’As», le ministère Mansour Faye précise que ces informations sont fausses. Les mesures en vigueur jusqu’à cette date restent inchangées. Par conséquent, aucune augmentation des tarifs concernant le pesage routier n’est pratiquée. Il rappelle que la mise en œuvre du nouvel agenda, validé d’un commun accord par le comité sur le Règlement 14, et qui était prévue ce 1er juillet 2022, est reportée à une date ultérieure.
Ambassadeur du Royaume-Uni
Les nouvelles représentantes diplomatiques du Royaume-Uni et de Finlande au Sénégal sont à Dakar. Mme Juliette John, nouvelle Ambassadeur du Royaume Uni et Mme Anu Katarina Saxen Ambassadeur de Finlande ont présenté hier, au Président Macky Sall leurs lettres de créances. Ainsi, ces représentantes du Royaume-Uni et de la Finlande au Sénégal ont pris officiellement fonction.
Deux présumés dealers arrêtés au village de Bodé Lao
Les éléments de l'Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (Ocrtis) ont mis hors d’état de nuire deux dealers au village de Bodé Lao situé dans le département de Podor. Exploitant une information anonyme faisant état d’un réseau intense de trafic de chanvre indien animé par le présumé dealer, S. Guèye qui opère à Aéré Lao et ses environs, les limiers de l’unité de lutte contre les stupéfiants de Podor, relevant de la Brigade régionale des Stupéfiants de Saint-Louis, ont réussi à l’appréhender avec son acolyte S. A. Ba né en 1994 à Aéré Lao, alors qu’ils tentaient de céder le produit prohibé. La fouille du sac trouvé sur sa moto Jakarta a permis de découvrir 07 blocs de chanvre indien de la variété dite «marron» pour un poids total de 10,900 kgs. L’opération s’est déroulée le dimanche 19 juin 2022, aux environs de 21h 00mn, au village de Bodé Lao. L’informateur avait soufflé aux limiers que S. Guèye né en 1991 à Ndioum et formateur en électricité est habitué à vendre du chanvre indien à ses clients moyennant la somme de 120.000 FCFA le bloc. Ils ont été placés en garde à vue avant d’être présentés au procureur de Saint-Louis pour les chefs d’association de malfaiteurs et détention et trafic de chanvre indien.
Échanges sur les nouveaux défis de la Régulation
Dakar et Paris échangent sur les nouveaux défis de la régulation des médias. Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra) et l'Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle et Numérique (Arcom) ont tenu une rencontre hier à Dakar sur leurs missions. Celles-ci s’inscrivent, selon un communiqué reçu à «L’As», dans un contexte globalisé avec une part croissante prise par les services audiovisuels et les plateformes transnationales de partage en ligne. Le Président du Cnra Babacar Diagne et son homologue français, Roch-Olivier Maistre, président de l'Arcom, vont identifier des axes de coopération et de partage d'expériences entre les deux institutions. Ce sera aussi l’occasion pour les deux parties de discuter de la préparation de la 7e Conférence des présidents du réseau francophone des régulateurs de Médias (Refram). Ces assises qui se tiendront à Paris les 6 et 7 octobre 2022 connaîtront la candidature du Sénégal à la vice-présidence dudit Réseau.
Bitumage des axes routiers : Kolda-Pata et Kolda-Salikénié
C’est le Président Macky Sall qui devait lancer ces travaux au Fouladou et dans le Pakao lors de sa tournée économique à laquelle il a renoncé. Finalement, c’est le ministre des Infrastructures, des Transports routiers et du Désenclavement qui a procédé hier au lancement des travaux du programme spécial de désenclavement, à savoir le bitumage des axes routiers :Kolda-Pata, Kolda Salikénié et les voiries urbaines de Kolda et Vélingara. Selon Mansour Faye, en initiant l’Acte III de la décentralisation, le chef de l’Etat a voulu corriger les disparités spatiales afin de répondre efficacement aux aspirations des citoyens afin d’améliorer leur qualité de vie et de rendre notre économie plus dynamique et compétitive. A en croire Mansour Faye, c’est tout le sens du Programme Spécial de Désenclavement(Psd) qui couvrira les zones à fortes potentialités économiques et qui est financé à hauteur de 400 milliards Fcfa par l’État avec le concours de la Grande Bretagne à travers UKEF et MUFG Bank. Ainsi, il est prévu le bitumage des axes suivants : Kolda-Salikénié, Kolda-Pata, Biaro-Médina Pakane, Kabendou-Wassadou-Frontière Guinée et des travaux de voiries à Kolda et Vélingara. Au total, la région de Kolda va bénéficier de près de 244 Km de routes revêtues en plus des travaux en cours d’achèvement dont le Pont de Ilèlle et les axes de la Boucle du Fouladou Dabo-Fafacourou-Médina Yoro Foulah et Médina Yoro Foulah Pata pour un linéaire de 103 km. Le ministre des Infrastructures n’a pas manqué de féliciter l’Ageroute, la Direction des Routes, le FERA ainsi que l’entreprise ASGC. Lancement de la 2e phase de la boucle du Boudier Restons avec le ministre des Infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye qui a démarré sa tournée par le Pakao. Il a lancé hier à Sédhiou les travaux de la deuxième phase de la boucle du Boudier avec le bitumage de l’axe stratégique Sédhiou - Bambali-Djiredji-Djibabouya Marsassoum sur 81 Km. Selon Mansour Faye, cette section vient en complément de la phase 1 de la Boucle du Boudier entre Sédhiou-Kamoya-Marsassoum. Il renseigne que le Président Macky Sall a également engagé avec la Guinée-Bissau le projet d’amélioration du corridor routier Bissau-Dakar. Il sera financé par la Banque Africaine de Développement (Bad). Le projet consiste à l’aménagement de la route Farim-Tanaff-Sandinieri sur un linéaire de 49,40 km de routes dont 23 km en Guinée-Bissau et 26,40 km au Sénégal. Le projet permettra également l’aménagement de 58,6 km de pistes et de 4,5 km de voiries avec éclairage public solaire à Goudomp, Tanaff et Badin au Sénégal ; la construction de 4 infrastructures marchandes ; 1 gare routière ; 10 forages ; 2000 ml de mur de clôture ; 8 salles de classes réhabilitées ; 1 poste de santé réhabilité ; un deuxième Bac pour la traversée du fleuve Casamance à Sandiniéri en attendant la construction du pont. Audelà de ces axes stratégiques, informe Mansour Faye, le Psd permettra de réaliser dans la région de Sédhiou plusieurs tronçons dont celui de Saré Alkaly Bogal -Ndiamécouta.
Des filières identifiées pour le parc industriel de Touba
L’Agence d’Aménagement et de Promotion des Sites Industriels (Aprosi) et les acteurs du secteur industriel ont identifié jeudi, à Diourbel, les filières à mettre en place dans le futur parc industriel de Touba, a constaté l’ «Aps». «Il est prévu de développer les filières dédiées à l’alimentaire, au matériel de construction, à la valorisation de produits agricoles, à l’électricité, à la haute technologie», a indiqué Momath Ba, le directeur de l’Aprosi. Il s’exprimait au cours d’une réunion du Comité Régional de Développement (Crd) consacrée au projet de plateforme industrielle de Touba. Cette rencontre a permis de statuer sur les sites qui doivent abriter le projet mais également d’identifier les filières qui y seront développées. Selon M. Ba, les filières "cuir et peau’’ seront également développées dans le parc industriel de Touba, qui peut être un centre de valorisation des produits au regard de ses énormes potentialités. Ce parc industriel va permettre de désengorger la ville de Touba qui abrite de nombreuses unités industrielles, a-t-il indiqué, assurant que l’ensemble des services, notamment l’eau, l’électricité et l’assainissement seront mis en place pour un fonctionnement correct du site. Les débats ont tourné autour de l’emplacement de la future plateforme industrielle, qui est à cheval entre les communes de Dalla Ngabou et Touba-Mosquée, à hauteur de l’autoroute à péage. Pour le domaine industriel qui est prévu dans la commune de Mbacké, il faudra lever certaines contraintes relatives à l’occupation anarchique du site dédié avant le démarrage des travaux
GROGNE POPULAIRE SUR FONDS DE CONCERTS MÉTALLIQUES
Ainsi, d’une manifestation pour la réhabilitation des candidats écartés de la course aux suffrages populaires, on est passé à une autre centrée cette fois sur les conditions de vie actuelles des populations
Le « concert de casseroles » appelé par Ousmane Sonko pour protester contre la politique du régime actuel, s’est tenu mercredi sur l’étendue du territoire national. Rivalisant de créativité et d’ardeur, des percussionnistes composé de jeunes gens et jeunes filles mais aussi de pères et de mères de famille ont envahi l’espace public un laps de temps, accompagnés de klaxons, de sifflets et divers autres instruments sonores et laissé libre cours à l’expression de leur désaccord avec la politique du Président Macky Sall en matière d’emplois et de baisse du coût de la vie.
Ainsi, d’une manifestation pour la réhabilitation des candidats écartés de la course aux suffrages populaires, on est passé à une autre centrée cette fois sur les conditions de vie actuelles des populations. Gageons que les manifestations à venir seront du même ordre en termes de revendications, ce qui va beaucoup compliquer la tâche au Président du pays. La hausse des prix de produits alimentaires de base enclenchée depuis la crise du Covid et qui se poursuit avec le conflit géopolitique actuel en Ukraine, est en effet rude, voire insupportable pour les populations.
Pour cause, en cinq mois, les prix de l’huile, du pain, du sucre, du café, du lait, de la farine, de la tomate etc. ont augmenté, participant à la dégradation du pouvoir d’achat des Sénégalais faute d’indexation de leurs revenus sur l’inflation ou de subventions suffisantes pour maintenir le pouvoir d’achat. De surcroît, la campagne agricole d’hivernage, source de sécurité alimentaire pour les populations rurales, est menacée par le déficit d’engrais en provenance de Russie et d’Ukraine.
Bref la conjoncture économique est loin d’être favorable au pouvoir du Macky Sall. Cette situation, qui n’est pas propre au seul Sénégal, pose fondamentalement le problème des plans de développement des pays d’Afrique conçus dans le cadre d’une insertion au marché mondial par le biais de l’exportation en l’état brut de nos matières premières, et de la couverture de nos besoins en produits alimentaires par l’importation et non par le développement agricole. C’est ce schéma qui a « corseté » l’Afrique depuis les indépendances, dans des budgets nationaux inopérants pour le développement d’infrastructures, parce qu’insignifiants, faute de valeur ajoutée suffisante dans les produits d’exportations. Emerger économiquement dans ces conditions est une gageure.
En Afrique, la satisfaction des besoins de nourriture, de santé, d’éducation des populations, d’emploi des jeunes est peu couverte. Les revenus tirés de l’exportation des matières premières ne génèrent pas suffisamment de recettes pour alimenter les budgets sociaux et créer ou susciter la création d’activités génératrices d’emplois pour les jeunes. Au plan démographique, l’Afrique, c’est 15 % de la population mondiale mais paradoxalement elle ne participe qu’à hauteur de 2,6 % d’un commerce mondial d’où est retirée l’essentiel de la richesse des nations.
Le défaut d’une approche d’ensemble du développement économique du continent y est pour beaucoup. Il s’explique par la stratégie de balkaniser le continent pour mieux le diviser et exploiter ses richesses au gré des intérêts des grandes puissance et de leurs multinationales. Pourquoi acceptons-nous encore de croire à des plans de développement économique à l’échelle de micro-Etats pour la plupart, sans ressources financières et humaines permettant de faire face aux besoins de transformation des richesses du sous-sol dont la plupart des Etats sont pourvus ? Pourquoi autant de plans d’émergence que de micro-pays ?
Le Sénégal a longtemps été considéré comme un pays pauvre, dépourvu de ressources minières, hormis le phosphate. D’un jour à l’autre, on y a découvert de l’or, du gaz, du zircon, du fer, de l’uranium, du pétrole et du gaz. Du coup, le pays devient riche potentiellement, la condition nécessaire étant la valorisation de ces produits à leur juste prix. Qu’est-ce qui donc empêche cette valorisation ? A cette question, il nous est répondu que le pays n’a ni la technologie, ni les ressources humaines et encore moins les ressources financières pour les exploiter et les transformer.
On ajoute que, dans cette configuration, il était préférable de se spécialiser dans la perception de rentes et laisser les multinationales rompues à l’exploitation minière, prendre les risques et faire au mieux. C’est dans cette configuration que le Sénégal a exporté son or vers la Suisse pour une valeur de 115,756 milliards de Fcfa pour la période de janvier à Avril 2022, (statistiques du commerce extérieur de juin 2022 de l’ANSD) soit près de 83 % du total des exportations du Sénégal en direction des pays de la communauté européenne (139,135 milliards de fcfa sur la même période).
Le phosphate, transformé en acide phosphorique, composante de la fabrication d’engrais et utilisé dans l’industrie, est exploité par des privés indiens et exporté en totalité vers leur pays. Il en va de même pour le pétrole et le gaz déjà évoqués dans de précédentes contributions. Aujourd’hui, la configuration géopolitique change. L’Afrique est convoitée par les puissances traditionnelles d’Europe et les Etats Unis, mais également par les puissances émergentes dont la Chine, l’Inde, la Russie, la Turquie etc.
Pas de salut économique pour les Etats africains sans politiques économiques créatrices d’emplois !
Le premier conflit majeur d’Europe depuis la 2ème guerre mondiale entre la Russie et l’Ukraine a entraîné une série d’effets mettant à mal le système productif, monétaire, logistique et commercial en vigueur dans le monde depuis la chute du mur de Berlin. Devant le désordre mondial actuel devant accoucher, si l’on se fie aux signes annonciateurs, d’une configuration économique mondiale bi- polaire dans laquelle l’Afrique est appelée à participer, la réflexion doit être urgemment enclenchée pour rompre d’avec son rôle traditionnel de pourvoyeur de matières premières et d’acheteur de produits finis.
En se fiant aux déclarations des dirigeants chinois et russes, la création d’un système alternatif commercial, monétaire, logistique serait imminente. Avec les sanctions infligées qui lui sont en matière de transactions commerciales, la Russie vend aujourd’hui son pétrole à l’Inde et à la Chine, et réorienterait son commerce extérieur vers ces deux pays. Au regard de la situation économique actuelle de l’Europe, et par conséquent de l’euro, cette réflexion s’impose aux décideurs et aux spécialistes des questions économiques et monétaires.
La guerre russo-ukrainienne et, avant elle, la pandémie du Covid sont à l’origine d’une inflation sans précédent en Europe avec comme conséquence des tensions sur la monnaie commune, l’euro, du fait de l’endettement public des pays européens du Sud et de divergences dans les politiques monétaires à mettre en œuvre pour le maintien de la valeur de l’euro principalement face au dollar.
Les mesures drastiques de restrictions budgétaires envisagées par la Commission européenne pour contenir une inflation galopante (8 % actuels pour une limite de 2% à moyen terme) peinent à être appliquées, en raison des tendances souverainistes des populations qui se manifestent par les suffrages obtenus par les partis prônant peu ou prou la sortie de l’Europe.
L’euro étant ainsi fragilisé par les atermoiements sur la politique monétaire à appliquer, que risque de devenir le FCFA auquel il est lié ? Des voix autorisées n’excluant pas l’éclatement de l’Europe, donc de la zone euro, quel sort sera réservé au Franc CFA ? Quid des réformes en préparation au niveau de la CEDEAO et de l’Uemoa ? Autant de questions qui interpellent les Etats, la BCEAO, ainsi que les économistes monétaristes !
La remarque que l’on peut faire sur le comportement des économies des pays ayant en commun le Fcfa est que les chocs exogènes du Covid et du conflit russoukrainien n’ont pas nécessité l’utilisation des taux directeurs par la BCEAO pour contenir l’inflation, comme c’est le cas pour les banques centrales européennes.
L’inflation dans nos pays est généralement d’origine externe et, par conséquent, non générée par le fonctionnement à l’interne de l’économie. L’extraversion de nos économies est telle que les instruments financiers de politique monétaire, comme les taux directeurs de la BCEAO servant de base aux taux d’intérêts pratiqués par les banques, ont peu d’effet sur le volume du crédit distribué à la clientèle.
La hantise de la crise bancaire des années 80 a généré une réglementation stricte imposant aux banques des normes de prudence réprimant ce type de crédit. En revanche, le marché financier a été ouvert aux Etats via les bons du Trésor et les obligations d’Etat pour la réalisation d’infrastructure set la couverture de leurs besoins de fonctionnement. Ces titres d’Etat refinancés ou rachetés en cas de besoin par la Banque centrale ont été prisés par les banques du fait leur sécurité et leur liquidité contrairement aux obligations d’Etat et autre bons du Trésor prisés par les banques en raison de leur solvabilité et de leur liquidité. La tendance répressive du système bancaire vis-à-vis du crédit aux PME bloque le développement du tissu économique de nos pays.
L’Afrique, le Sénégal en particulier ne peut « s’en sortir » sans la mise en œuvre de politiques économiques créatrices d’emploi. Les changements à venir dans le système actuel de production et de commercialisation au niveau mondial, les divers systèmes monétaires en voie de création (autour du yuan, de la roupie et du rouble) ou en voie de restructuration dans la zone euro, vont reposer la question de la réforme du Fcfa ou de son abandon en fonction des perspectives communes de développement des états concernés. Il est communément admis aujourd’hui que l’Afrique ne peut plus exporter ses matières premières sans transformation.
Le système actuel crée du chômage et de la pauvreté dont les « filets sociaux » ne peuvent combler les effets. La stabilité du Franc Cfa via un taux d’inflation minimal a toujours été de mise dans la zone, sans qu’elle n’ait impulsé le développement économique par un soutien des banques aux entreprises naissantes évoluant dans des secteurs de croissance ou créatrices d’emploi. Le paradigme d’une stabilité monétaire sans effet sur le développement du tissu industriel et la création d’emploi doit être revu.
La création et le développement d’industries de transformation doivent être encouragés. L’innovation doit être promue dans le sens de la création d’instruments financiers en faveur de la création et du développement par les jeunes de PME africaines. L’accès des start up africaines au marché financier doit être facilité au même titre que cela l’est pour les Etats dans le cadre du marché des titres publics.
Le desserrement du crédit par les banques commerciales pour financer l’entreprise, en particulier les PME, devrait , à notre sens, passer par l’adoucissement des normes prudentielles appliquées aux banques, et le découragement des banques à privilégier les produits de trésorerie générés par l’acquisition de titres publics au détriment des crédits à la clientèle privée.
Par Demba Moussa Dembélé
LE CRÉPUSCULE D’UN RÉGIME DESPOTIQUE
Jamais l’administration sénégalaise n’a été autant politisée. Tout montre aujourd’hui que le Sénégal est dirigé par un régime despotique, qui cherche à utiliser tous les moyens, y compris la terreur, pour rester au pouvoir contre la volonté du peuple
Tout montre aujourd’hui que le Sénégal est dirigé par un régime despotique, qui cherche à utiliser tous les moyens, y compris la terreur, pour rester au pouvoir contre la volonté du peuple.
L’Etat de droit foulé aux pieds
L’un des symboles les plus illustratifs du despotisme du régime actuel est l’effondrement de l’Etat de droit. On se souvient qu’en février 2021, plus d’une centaine d’éminents universitaires avaient donné l’alerte, dans un document largement relayé par les médias, sur la crise de l’Etat de droit au Sénégal. Mais le despote Macky Sall n’en a eu cure ! Les arrestations arbitraires de députés et de maires pour avoir exercé leur droit de manifester pacifiquement donnent une idée de la détérioration de l’Etat de droit et de l’ampleur du recul démocratique sous le régime de Macky Sall. Les libertés démocratiques, si chèrement acquises, comme la liberté de réunion, d’association et d’expression, sont de plus en plus menacées. Avec pour objectif le musellement des critiques et la promotion d’une pensée unique, celle du despote et de ses affidés. Jamais l’administration sénégalaise n’a été autant politisée que sous la présidence de Macky Sall. Avec lui, il faut être membre de son parti ou de sa Coalition pour détenir un poste ministériel ou diriger une société publique ou un département ministériel. Au sein du commandement territorial, les préfets et sous-préfets se comportent comme des auxiliaires du parti présidentiel. Au Fouta, le prétendu « titre foncier »de Macky Sall, son griot Farba Ngom se comporte comme le parrain d’une mafia tropicale, terrorisant les populations et même les représentants de l’Etat à tous les niveaux.
Sous Macky Sall, la justice a été transformée en un instrument au service de ses objectifs politiques. Au point que les principaux organes qui la symbolisent, comme la Cour suprême et le Conseil constitutionnel, ont perdu leur crédibilité, aux yeux d’une grande partie de l’opinion. La justice n’est plus rendue au nom du peuple mais selon les desiderata de Macky Sall ! C’est dans ce contexte qu’il faut situer la décision honteuse et ridicule du Conseil constitutionnel, qui est en train de mettre le feu aux poudres dans le pays. Sans être juriste, il est évident que cette décision n’a rien à voir avec le droit. Elle est éminemment politique et dictée par le désir de Macky Sall de voir les leaders de la Coalition Yewwi éliminés de la course aux législatives. Et tout le monde savait, y compris Macky Sall, que Yewwi n’accepterait jamais une telle forfaiture. Si le régime de Wade avait procédé ainsi avec Macky et sa Coalition, ils ne l’auraient jamais accepté. Si le Conseil constitutionnel avait recalé la liste nationale de Benno, Macky ne l’aurait pas accepté et il aurait trouvé un prétexte pour renvoyer les élections à une date ultérieure pour permettre à sa Coalition de revenir dans le jeu.
Un président aux abois
L’instrumentalisation du Conseil constitutionnel et la tentative d’éliminer la liste nationale de Yewwi ainsi que le rejet de plusieurs listes du fait du parrainage, pourtant condamné par la Cour de justice de la CEDEAO, illustrent la peur au ventre qui hante Macky Sall à moins de deux ans de la fin de son second et dernier mandat. Cette peur a été décuplée par les résultats des locales qui ont démontré son impopularité croissante et la montée en puissance de l’opposition. Il craint que les résultats des élections législatives n’amplifient ceux des locales. Ce qui enterrerait définitivement ses velléités de troisième mandat. C’est donc la peur de perdre le pouvoir qui explique certains comportements de Macky Sall qui n’honorent pas la fonction présidentielle. On se rappelle que pendant les locales, il s’était affiché avec Djibril Ngom, qui avait trahi Yewwi dans le département de Matam.
La photo prise au Palais lors de cette rencontre, avec une grosse enveloppe à terre et sans doute bourrée d’argent, avait soulevé une grande indignation dans l’opinion, y compris parmi des partisans du régime. Tout récemment, sa rencontre à Paris avec celui que tout le monde appelle « insulteur public », Kalifone, qui avait débité des insanités contre Macky Sall et sa famille, avait fait l’objet de très vives critiques, de la part même de milieux proches du régime.
L’armée mexicaine et ses mercenaires
Dans la panique qui gagne les rangs du pouvoir, certains membres de l’armée mexicaine, de plus en plus démoralisée, appellent ouvertement à l’assassinat d’opposants, notamment de Ousmane Sonko, sans être inquiétés le moins du monde par une justice aux ordres! Pendant ce temps, des députés et maires de l’opposition sont arrêtés sous les prétextes les plus fallacieux : « offense au chef de l’Etat », ou « trouble à l’ordre public ». Face à l’incurie de son armée mexicaine, Macky Sall pense pouvoir compter sur la cohorte de mercenaires qu’il a recrutés au fil du temps. Certains dans cette foule sont des repris de justice, des trafiquants en tous genres et des ivrognes notoires, qui sont également gagnés par la peur de perdre leurs privilèges. Certains d’entre eux sont devenus de véritables pyromanes qui cherchent à brûler le pays pour essayer de retarder la chute inéluctable du régime.
Le sort des despotes
Redoutant cette chute et se sentant dos au mur, Macky Sall a fini d’instaurer un véritable état policier. En témoignent les interdictions de manifester, la multiplication des arrestations arbitraires, la violation des droits les plus élémentaires des citoyens et l’impunité dont jouissent les forces de l’ordre malgré toutes les accusations portées contre elles. Mais le recourir à une répression aveugle, voire à la terreur, contre le peuple, risque tout simplement d’être fatal à Macky Sall, comme le montrent les exemples d’autres despotes.
Yaya Jammeh, après 22 ans de règne sanglant et sans partage, a fini par se réfugier en Guinée équatoriale. Il sera peut-être extradé un jour s’il est jugé et condamné dans son pays. Blaise Compaoré, l’assassin de Thomas Sankara, qui a régné pendant près de trois décennies, a fini par fuir, suite à une insurrection populaire, pour aller se réfugier en Côte d’Ivoire. Il a été condamné à perpétuité pour l’assassinat de Sankara et un mandat d’arrêt international a été lancé à son encontre. Il vit maintenant comme une bête traquée, avec la hantise d’être arrêté un jour et renvoyé au Burkina. Tel est le sort de quelques despotes de l’Afrique de l’Ouest, qui devrait faire réfléchir Macky Sall et son entourage. Les peuples sont plus forts que les dictateurs. Et ils finissent toujours par avoir le dernier mot.
LA TABASKI, LES INONDATIONS ET LA POLITIQUE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE VENDREDI
L’approvisionnement du marché en moutons pour les besoins de la fête de Lahid Al Ahda, ou Tabaski, les risques d’inondation et la politique figurent parmi le sujets phares traités par les quotidiens parvenus vendredi à l’APS.
Dakar, 24 juin (APS) – L’approvisionnement du marché en moutons pour les besoins de la fête de Lahid Al Ahda, ou Tabaski, les risques d’inondation et la politique figurent parmi le sujets phares traités par les quotidiens parvenus vendredi à l’APS.
‘’Approvisionnement en moutons pour la Tabaski : l’Etat rassure’’ indique Sud Quotidien en Une. Le journal rapporte qu’à quelques jours de la Tabaski, le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aly Saleh juge ‘’satisfaisante’’ la situation du marché du mouton.
Selon la publication, il a assuré qu’à la date du 20 juin, le suivi des effectifs de moutons présents au niveau d’un dispositif de 205 marchés et points de vente mis en place dans toutes les régions, a permis de recenser un cumul de 376 401 moutons en 2022 contre 363051 à la même période en 2021, soit une différence de 13350’’.
‘’Tabaski- approvisionnement en moutons du marché : 810 000 moutons dont 260.000 pour la région de Dakar’’, titre Tribune qui rapporte les propos du ministre en charge de l’Elevage : ‘’Globalement, la situation des approvisionnements est assez satisfaisante avec une tendance à date quasi similaire à celle de l’année dernière’’.
Le journal l’As consacre sa Une à ce sujet en signalant que le gouvernement excluait une pénurie de moutons.
Pendant ce temps, Bes bi lance l’alerte sur les risques d’inondation en cette période hivernale.
Faisant le compte rendu de la conférence de presse organisée la veille par le gouvernement, rapporte des propos du ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam.
‘’On s’attend à une pluviométrie extrême, nous avons des aléas plus rapides. Si ce que nous avons observé dans les pays de la sous-région s’applique au Sénégal, aucun ouvrage ne pourra résister’’ a alerté le ministre dans les colonnes du journal
‘’Hivernage, Tabaski, sécurité : Face à la presse, le Gouvernement rassure’’, rapporte le Soleil.
D’autres journaux ont mis le focus sur la politique notamment les législatives et les diverses manifestations de l’opposition notées ces dernières semaines.
A quelques semaines des joutes électorales : la tension va crescendo’’, titre Kritik.
‘’Alors que l’enjeu démocratique voudrait que le jeu des urnes dépratage les acteurs, les camps ont engagé la bataille depuis belle lurette, sous d’autres formes souvent violentes et meurtrières qui ne donnent aucune garantie quant à la tenue d’élections libres et transparentes’’, constate la publication.
‘’Législatives : rejet du recours en annulation du parrainage : l’opposition perd la bataille suprême’’ informe Le Quotidien. Selon ce journal, la Chambre administrative de la Cour suprême a rappelé la décision du Conseil constitutionnel qui a jugé le parrainage conforme à la Loi électorale.
‘’En clair, la Cour suprême ignore l’arrêt de la Cours de Justice de la CEDEAO, principal argument du recours’’.
Walfquotidien aussi s’est focalisé sur les derniers développements notés dans le champs politique et titre : ‘’menaces de mort tous azimuts : le Sénégal sur une pente dangereuse’’.
‘’Le pays est sur une pente dangereuse avec les menaces de mort qui foisonnent. Depuis un certain temps, surtout depuis la crise politique née de l’invalidation de la liste proportionnelle de la coalition Yewwi dirigée par Ousmane Sonko, les gens ne se cachent même plus pour menacer de mort. Ils n’envoient plus de message anonyme’’, déplore Walf.
L’Info aussi parle des tensions en prélude des législatives du 31 juillet 2022.
‘’Concert de casseroles et de klaxons : le Gouvernement nargue Yaw’’, rapporte la publication.
Elle indique que le porte-parole du Gouvernement Oumar Gueye a minimisé le concert de casseroles et de klaxon organisé mercredi dernier à l’appel de l’opposition.
‘’L’opposition a inventé ce système pour s’amuser’’ relative le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires.
Pendant ce temps, d’autres quotidiens dont l’Observateur se sont intéressés à la visite de chantier effectuée jeudi sur la Corniche Ouest par le président de la République, Macky Sall.
‘’Visite de chantier : embellissement de la Corniche, les nouvelles directives du chef de l’Etat’’ titre L’Obs. Selon ce journal, MackySall veut la livraison dans 26 mois du chantier d’embellissement de la Corniche Ouest qui devrait protéger Dakar de la menace contre l’avancée de la mer.
Enquête sur ces ouvrages écrit : ‘’le président habille la Corniche et marche sur Khalifa et Dias’’. Selon cette publication : le projet d’aménagement et d’embellissement de la Corniche Ouest de Dakar, constitue un ouvrage ‘’parmi les attirails pour calmer les ardeurs des populations rebelles de Dakar’’.
LES ASSURANCES DU MINISTRE DE L’ELEVAGE À PROPOS DE LA TABASKI
A quelques jours de la fête de Tabaski, le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop juge «satisfaisante» la situation du marché de moutons
Le ministre de l’Elevage et des Productions animales rassure les populations sur l’approvisionnement en moutons pour les besoins de la fête de Tabaski. Aly Saleh Diop qui intervenait hier, jeudi 23 juin, à la rencontre dénommée «Gouvernement face à la presse», est aussi revenu sur les mesures du gouvernement consistant à soutenir les éleveurs et opérateurs engagés dans la distribution de moutons de Tabaski.
A quelques jours de la fête de Tabaski, le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop juge «satisfaisante» la situation du marché de mouton. Il animait hier, jeudi 23 juin, avec d’autres ministres la rencontre du «Gouvernement face à la presse». «Globalement, la situation des approvisionnements est satisfaisante avec une tendance à date quasi similaire à celle de l’année dernière. Cependant, il est important de noter une forte contribution de l’offre nationale de moutons ainsi que des entrées massives de moutons en provenance de la Mauritanie», a déclaré le ministre de l’Elevage et des Productions animales.
Etayant ses propos, il ajoute : «à la date du 20 juin, le suivi des effectifs de moutons présents au niveau d’un dispositif de 205 marchés et points de vente que nous avons mis en place de toutes les régions du Sénégal, a permis de recenser un cumul de 376.401 moutons en 2022 contre 363.051, soit une différence positive de 13.350». Sur ce, il a précisé que «72.286 moutons ont été recensés contre 48.568 en 2021, soit un surplus de 23.718 têtes dans la région de Dakar».
En ce qui concerne les importations, Aly Saleh Diop informe «qu’un effectif total de 87477 sujets a été enregistré à partir des postes de contrôle contre 83558, soit un surplus de 1919 sujets». Rappelons que cette année, c’est la Mauritanie qui va ravitailler le marché sénégalais en moutons en raison de l’embargo sur le Mali. Sur les conditions de transport du bétail, Aly Saleh Diop a indiqué que «compte tenu du contexte qui prévaut dans la sous-région, il a été convenu cette année de faciliter le passage du bétail directement par les postes frontaliers entre nos deux pays».
TROIS MILLE TONNES D’ALIMENTS DE BÉTAIL MISES À LA DISPOSITION DES ÉLEVEURS ET OPÉRATEURS
Aly Saleh Diop est également revenu sur les dispositions prises pour soutenir les éleveurs et opérateurs. «Les tensions notées en approvisionnement en intrants, maïs, sons, blés sur les prix de l’aliment ont fortement éprouvé le bétail. C’est ainsi que le gouvernement a décidé de mettre à la disposition des éleveurs et opérateurs engagés dans la distribution de moutons de tabaski trois mille tonnes d’aliments de bétail vendus à un prix subventionné de 5200 F le sac contre 12 mille à 14 mille sur le marché afin de contribuer à une meilleure accessibilité de moutons de tabaski aux populations. Les livraisons vont s’effectuer à partir de cette semaine dans les points de ventes ciblés», a souligné le ministre de l’Elevage et des Productions animales. Il faut noter que les besoins en moutons de Tabaski au Sénégal cette année restent «maintenus à 810.000 têtes dont 260 000 pour la région de Dakar».