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18 juin 2025
MISE SUR PIED D'UN NOUVEAU RÉSEAU D’ÉLUS LOCAUX AU SÉNÉGAL ET LA GUERRE DES POSITIONNEMENTS POUR LES LÉGISLATIVES AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE LUNDI
La mise sur pied du Réseau des élus locaux du Sénégal(REELS) par la coalition Yewwi Askan Wi (opposition), une structure parallèle à l’Association des maires du Sénégal (AMS) et la stratégie de Macky Sall pour reconquérir la capitale lors des législatives
Dakar, 11 avr (APS) - La mise sur pied du Réseau des élus locaux du Sénégal (REELS) par la coalition Yewwi Askan Wi (opposition), une structure parallèle à l’Association des maires du Sénégal (AMS) et la stratégie de Macky Sall pour reconquérir la capitale lors des législatives sont les sujets phares dans les quotidiens reçus lundi à l’APS.
La mise sur pied du REELS a été annoncée dimanche à Dakar par les leaders de Yewwi lors d’un point de presse, clôturant le séminaire de formation des élus de la coalition, à la ville de Dakar.
’’Regroupement d’élus locaux, Barth, Sonko et Cie dans le REELS’’ affiche à sa Une WalfQuotidien.
’’Comme annoncé dernièrement, Yewwi Askan Wi ne fera pas partie de l’Association des maires du Sénégal (AMS). Les leaders de la coalition qui étaient en séminaire de formation des élus de Yewwi Askan Wi les 08, 09 et 10 avril, ont annoncé leur décision de mettre sur pied le Réseau des élus locaux du Sénégal (REELS)’’, rapporte le journal.
La publication précise que cette entité qui regroupe les maires de ladite coalition fera ainsi face à l’AMS majoritairement composée des maires de la coalition présidentielle.
’’Nous avions considéré qu’il était important de continuer cette logique de solidarité, de regroupement, à travers une association que nous avons dénommée le Réseau des élus locaux du Sénégal (REELS) qui diffère de l’Association classique qu’on connaissait, Association des maires du Sénégal (AMS)’’, a déclaré Ousmane Sonko, le maire de Ziguinchor cité par WalfQuotidien.
Selon le journal L’Info, ’’Sonko et Cie chantent REELS’’. ’’La scission au sein de l’Association des maires du Sénégal (AMS) est actée’’, dit le journal qui note : ’’Les élus de Yewwi ont mis hier en place, le réseau des élus locaux du Sénégal’’, une association qui ’’compte désormais jouer pleinement son rôle dans la mise en œuvre des politiques territoriales’’.
Source A souligne qu’après ’’avoir accouché du Réseau des élus locaux du Sénégal (REELS), Yaw réclame sa tontine à l’AMS’’.
’’L’Association des maires de YAW voit le jour : Sonko et Cie passent à l’acte : REEL duel’’, affiche à sa Une Vox Populi. ’’Ambition de cohabitation jusqu’au niveau des association d’élus locaux’’, dit le journal, relevant aussi : ’’quand on sort Thiès, Rufisque, Keur Massar, Guédiawaye, Dakar, Kaolack, Ziguinchor…de l’Association des maires du Sénégal, il n’en reste qu’une squelette’’.
D’autres journaux se sont intéressés à la stratégie de Macky Sall pour reconquérir Dakar lors des élections législatives de juillet.
’’Législatives et bataille de positionnement : l’équation des alliés’’, titre EnQûete. ’’Face à l’appétit des Apéristes, les alliés vont devoir jouer les coudes pour se faire une place sur les listes. Déjà, le PS et l’AFP ne veulent pas se contenter des portions congrues. Les législatives au cœur de la bataille de reconquête de légitimité des partis alliés (PS, AFP…)’’, écrit le journal.
Macky Sall ’’dope ses troupes’’ pour la ’’reconquête de la capitale’’, indique Bès bi le Journal à la Une. ’’Battu dans la capitale aux locales, Macky Sall remobilise ses troupes pour la reconquête de Dakar’’, souligne le quotidien.
Selon la publication, ’’Macky Sall qui a réuni, samedi, les responsables de la coalition au siège de l’APR, a invité ses camarades à l’unité pour y arriver’’.
L’As parle du ’’Plan Sall pour reconquérir Dakar’’. Le journal note que ’’Macky Sall compte récupérer la capitale sénégalaise des mains de l’opposition dès les prochaines élections législatives’’.
’’Lors d’une rencontre samedi, il a livré aux responsables de la mouvance présidentielle à Dakar, la conduite à tenir pour obtenir la victoire au soir du 31 juillet 2022’’, écrit L’As’.
Pour sa part, le quotidien Le Soleil s’est focalisé sur la réalisation d’infrastructures de transport aérien et annonce ’’la finalisation des travaux des aéroports de Saint-Louis et de Ourossogui-Matam, réception et essai des équipements’’.
Le journal assure que ’’les tests se sont déroulés en République tchèque où s’était rendue une délégation sénégalaise’’.
Le Quotidien s’intéresse au quota alloué au Sénégal par les autorités saoudiennes pour le prochain pèlerinage aux lieux saints de l’Islam.
’’Pèlerinage à La Mecque : portion congrue pour le Sénégal’’, dit la publication qui précise de ’’le pays n’aura que 4736 pèlerins cette année’’. Et, selon le journal, ’’les privés réclament la totalité du quota’’.
LE MYTHIQUE STADIUM MARIUS NDIAYE EN RUINE
De l’extérieur, ce vieux bâtiment ne donne pas envie d’y entrer. De l’intérieur, impossible de se sentir dans le meilleur endroit pour assister à un match de basketball. Les raisons : le mythique stadium Marius Ndiaye est dans un état de délabrement
De l’extérieur, ce vieux bâtiment ne donne pas envie d’y entrer. De l’intérieur, impossible de se sentir dans le meilleur endroit pour assister à un match de basketball. Les raisons : le mythique stadium Marius Ndiaye est dans un état de délabrement très inquiétant. Des matchs sont interrompus pour défaut de projecteurs ou pour une panne de tableau magnétique. Les maux sont nombreux et les conditions n’y sont pas pour jouer au basketball à Marius Ndiaye.
Beaucoup de joueurs, techniciens et dirigeants se sont plaints de la situation de leur cadre de travail. Ce, depuis plus de deux saisons mais jusqu’ici aucune réaction de la part de l’autorité en charge du sport, qui a annoncé la réfection de l’édifice à plusieurs reprises mais en vain. « Nous sommes en train de faire de notre mieux pour remettre le stade à niveau, pour qu’on puisse y finir la saison tranquillement. Vous aurez constaté qu’on a fait un travail sur les cerceaux (Mousse de protection, Ndlr), l’entretien du stade, surtout les toilettes qui étaient inutilisables. Sur promesse du directeur des infrastructures sportives (Cheikh Ahmed Tidiane Sarr, Ndlr), les projecteurs seront réparés. En gros, d’ici le week-end prochain, il y aura des améliorations pour qu’on puisse y jouer le restant de la saison », a confié le président de la Fédération sénégalaise de basketball (Fsb), Me Babacar Ndiaye.
Le stadium Marius Ndiaye sera réfectionné
L’annonce date d’il y a plus d’un an. En effet, en marge de la finale de la Coupe du Sénégal 2021, qu’il a présidée en octobre dernier, le ministre des sports, Matar Bâ, évoquait la réfection de Marius Ndiaye qui, selon lui, est « l’une des priorités » de son département. Le coût annoncé pour rénover l’infrastructure est de 358 millions FCfa. Le monde du basketball attend ce moment avec impatience. « Le ministre a annoncé le lancement des travaux dans une télé de la place, et ça, c’est une bonne nouvelle pour le monde du basket. Selon mes informations, le marché sera lancé au courant de cette année. Les travaux vont démarrer bientôt et ce problème sera derrière nous. A notre niveau, on fera tout pour qu’on puisse finir la saison en beauté », a garanti le patron de la balle orange du Sénégal.
Espérer que la satisfaction vienne de la sélection nationale
L’Égypte sera l’hôte de la troisième fenêtre des Éliminatoires Zone Afrique de la Coupe du Monde Fiba 2023, pour la poule C, composée de la République démocratique du Congo, l’Égypte, le Kenya et le Sénégal. Les Lions de la téranga n’ont besoin qu’une victoire pour se qualifier au second tour, mais les dirigeants voient mieux. « Toutes les fenêtres sont importantes. Celle qui va se tenir en Égypte (du 1er au 3 juillet 2023, Ndlr), c’est pour nous qualifier au deuxième tour. Notre objectif, c’est de gagner les trois matchs au Caire puisqu’on aura le groupe au complet, ainsi que le sélectionneur national et son adjoint. Ça nous permettra de maximiser nos chances et d’être plus en confiance pour les prochaines fenêtres. Mais les joutes les plus décisives sont celles d’août et de février. Parce qu’au deuxième tour (play-offs), il y aura deux poules de six équipes. Et là, il y aura beaucoup plus d’adversité. Donc, on aura besoin d’avoir notre groupe au complet, Boniface Ndong et son staff », rassure le président de la Fédération sénégalaise de basketball.
« Nous voulons accueillir la dernière fenêtre pour bénéficier du soutien du public »
Après l’Égypte du 1er au 3 juillet, ce sera finalement au tour de la Tunisie d’accueillir la manche aller des play-offs, qui vont regrouper les 12 meilleurs du premier tour pour déterminer les cinq représentants de l’Afrique à la Coupe du Monde Fiba 2023, qui sera coorganisé par l’Indonésie, le Japon et les Philippines. Le Sénégal était intéressé par la fenêtre du mois d’août, mais c’est finalement la Tunisie qui va l’accueillir. « Nous voulons accueillir la dernière fenêtre, prévue au mois de février. Devant notre public, l’impossible devient possible. On est en train d’étudier la possibilité d’accueillir cette fenêtre pour maximiser nos chances d’aller au mondial », promet Me Babacar Ndiaye.
LE PS SILENCIEUX SUR LE CONGRÈS, ET ...
Un groupe de socialistes avait appelé à un congrès extraordinaire. Mais le Bureau politique de samedi a préféré se concentrer sur autre chose : la participation du Ps à la collecte des parrainages de Benno bokk yaakaar en direction des Législatives.
Un groupe de socialistes avait appelé à un congrès extraordinaire. Mais le Bureau politique de samedi a préféré se concentrer sur autre chose : la participation du Ps à la collecte des parrainages de Benno bokk yaakaar en direction des Législatives. Aminata Mbengue Ndiaye a exhorté ses camarades à descendre sur le terrain pour empêcher la cohabitation.
C’est un bureau politique qui était attendu pour la tension qui a prévalu, la veille, avec le groupe de cadres qui réclamaient un Congrès extraordinaire. Mais la réunion de samedi, qui a tiré en longueur, a été moins agitée au final. C’est ce que suggère le communiqué publié à l’issue de ce Bp du Ps qui a plus à cœur de participer à la campagne de parrainage. Le sujet a fait l’objet de débat lors de leur 15e session du bureau politique à la Maison du parti.
Dans son propos liminaire, la Secrétaire générale, Aminata Mbengue Ndiaye, a salué l’esprit qui a prévalu lors des élections locales et qui a permis à leur coalition de remporter 430 communes sur les 557. Elle a ainsi exhorté ses camarades à rééditer le coup pour les Législatives à venir. « Nous sommes au stade de la collecte des parrainages, en application des dispositions du code électoral. C’est dans ce cadre que j’ai mis à la disposition des unions régionales, un lot de fiches de parrainage, en appoint de ce qui est attendu de la coalition à la base », a-t-elle indiqué.
Toujours dans la perspective du parrainage, Abdoulaye Wilane exhorte tous ses camarades à descendre sur le terrain. Pour l’ancien maire de Kaffrine, il est hors de question qu’il y ait une cohabitation à l’Assemblée nationale. « Nous sommes en train de procéder aux travaux de collecte de parrainages. Je voudrais en profiter pour dire que le Ps engage partout à travers le pays, ses militants et militantes, tous, sans hésitation, à parrainer les listes de Benno bokk yaakaar, les déposer auprès des coordonnateurs régionaux, départementaux ou communaux ou bien les déposer ici, au niveau du siège du parti ou les amener directement à la permanence de Bby », a-t-il déclaré.
Avant de poursuivre : « Sur ce plan, il n’y a pas de débat genre le Ps est dans ceci ou cela. Le Ps est un parti d’hommes et de femmes responsables. Et plus que n’importe quels acteurs politiques de ce pays, les responsables du Ps ont la claire conscience de la nécessité de garantir la paix, la stabilité et le fonctionnement régulier des institutions de la République. Parce qu’en réalité, de l’indépendance à nos jours, tout ce qui se fait en termes de gouvernance se fait sur la base des acquis laissé par nos devanciers. »
LES AUDIENCES SUSPENDUES À PARTIR DU MARDI
Pour réclamer leurs arriérés estimés à plus de 95 millions de francs Cfa, les juges consulaires du Tribunal du Commerce Hors Classe de Dakar ont décidé de suspendre les audiences à partir de ce mardi 12 avril.
Pour réclamer leurs arriérés estimés à plus de 95 millions de francs Cfa, les juges consulaires du Tribunal du Commerce Hors Classe de Dakar ont décidé de suspendre les audiences à partir de ce mardi 12 avril. Et ce, jusqu’au règlement définitif de leur situation. Ils disent en être arrivés à cette extrémité, après avoir sollicité plusieurs fois les autorités (Ministère de la justice, Ministère des finances et du Budget, Agent Judiciaire de l’Etat), mais sans succès.
« Depuis l’installation du tribunal de commerce hors classe de Dakar le 23 février 2018, suivie de la cérémonie de notre prestation de serment et entrée en fonction, nous rencontrons d’énormes difficultés pour percevoir convenablement nos indemnités ». Ils ont à ce propos rappelé que « tous les états de gestions et de finance des années 2018, 2019, 2020,2021 et 2022 ont été établis, signés et envoyés au ministère de la justice pour liquidation en vue du paiement , conformément au décret 2019-1602 du 1er octobre 2019, fixant les indemnités des juges et conseillers consulaires ».
VIDEO
LES RALLIEMENT POUR LES LÉGISLATIVES ET LE PARRAINAGE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE LUNDI 11 AVRIL
La plus part des parutions de ce lundi 11 Avril 2022 mettent en exergue les différentes tractations politiques en cours en vue des prochaines législatives et la collecte des parrainages du camp présidentiel.
La plus part des parutions de ce lundi 11 Avril 2022 mettent en exergue les différentes tractations politiques en cours en vue des prochaines législatives et la collecte des parrainages du camp présidentiel. Ecoutez la revue de l'actualité présentée par Fabrice Nguéma sur les ondes de Zik Fm.
AFFAIRE DES 94 MILLIARDS CFA : LES DÉCISIONS DE JUSTICE NON APPLIQUÉES, LA BATAILLE REPREND
Suite à de longues périodes de batailles judiciaires, les héritiers Mbengue remportent les victoires, mais les décisions de justice ne seront jamais appliquées
L’affaire a tourné à un conflit politique lorsque le leader de Pastef, Ousmane Sonko, s’en est mêlé. De même que Tahirou Ndiaye et Mamour Diallo. Mais à l’origine, il s’agissait d’un contentieux judiciaire opposant les héritiers de feu Ousmane Mbengue (héritier avec sa famille de feue Mbougour Diagne), au défunt Djily Mbaye. Objet du litige : 258 ha de terrain situés dans la zone de Rufisque et évalués à 94 milliards de francs Cfa. Ce week-end encore, Rufisque a frôlé le pire avec des héritiers prêts à casser les constructions « illégales » sur le site.
Suite à de longues périodes de batailles judiciaires, les héritiers Mbengue remportent les victoires, mais les décisions de justice ne seront jamais appliquées. Le Président Macky Sall qui tombe sur le dossier ordonne la restitution de son bien à la famille. L’ordre tombe dans les oreilles de sourds. Plusieurs tentatives d’abattre des constructions et d’en découdre physiquement avec des acquéreurs sont évitées de justesse. Pas pour longtemps, puisque des affrontements se sont soldées par des blessés graves. Ce week-end encore, le ton est monté avec la communauté lébou qui entend, selon elle, faire respecter le droit. Aux premières lignes du combat le doyen Yéri Diakhaté et, surtout, Demba Anta Dia le mandataire attitré de la famille.
En effet, le Titre Foncier 1451 a été immatriculé en 1957 par la famille de feu Ousmane Mbengue qui l’ont hérité de feu Mbougour Diagne. C’est dire que histoire de ce terrain est une vieille histoire qui a entrainé une très longue procédure. Dans les années 1970, Feu Djily Mbaye a voulu avoir ce titre pour ériger un projet. «On ne sait comment, mais il s’est présenté comme étant le propriétaire. Sa démarche a été, de bout en bout, entachée du faux. Nous nous sommes engagés alors dans une procédure judiciaire sous la conduite de M. Yéri Diakhaté, un des héritiers âgé aujourd’hui de près de 90 ans, mais qui continue à se battre pour son droit, notamment contre la Saim (Société immobilière qui gère les biens de feu Djily Mbaye, Ndlr). Après huit années de procédure, il a eu gain de cause», rappelle Demba Anta Dia. Ensuite, l’affaire a été renvoyée à la Cour d’appel de Kaolack qui a confirmé le premier jugement rendu sans appel, ni opposition. «Il faut rappeler que c’est pendant que nous étions en procès que Djily Mbaye a immatriculé toute l’assiette foncière à son nom pour après présenter ses documents à son cousin, l’ancien président de la République» (Abdou Diouf, Ndlr). Parce que c’est la Saim, représentée par Djily Mbaye, soutient notre interlocuteur, qui a proposé à l’Etat du Sénégal l’expropriation du TF pour cause d’utilité publique, « en étant tout à fait conscient du fait qu’il n’y a ni droit, ni titre. Malgré tout, il l’a présenté et le titre a été inscrit au nom de l’Etat. Il a été immatriculé et une partie a été donnée à la Sn Hlm où, je le dis pour le déplorer, il y a de véritables délinquants fonciers». Le terrain en question fait 258 ha. Nulle part, selon M. Dia, il n’a été dit que telle partie appartenait à la Sn Hlm, dans la mesure où l’arrêt de la Cour de Kaolack avait formellement dit que tout devait être restitué à leurs propriétaires légitimes «puisque toute la procédure avait été faussée et qu’il n’était pas possible d’exproprier». M. Dia estime qu’une telle opération n’aurait pas été possible sans la complicité de certains commis de l’Etat qui ont abusé l’Etat. C’est dire donc que dans cette affaire, l’Etat est tout aussi victime que les héritiers.
INJONCTION DU PRÉSIDENT SALL
Le Président Macky Sall qui a hérité du dossier presque une trentaine d’années plus tard, « s’y est très bien impliqué après que nous lui avions expliqué tous les tenants et les aboutissants. Il n’est en rien concerné même s’il y a la continuité de l’Etat. Il a montré toute sa disponibilité à le gérer », se félicite M. Dia. Toutefois, croit-il savoir, si l’affaire traîne, c’est du fait de certains des proches collaborateurs du Président de la République. «Et en tant que mandataire de la famille des héritiers, je suis gêné de dire des choses qui mettent le Président dans une situation inconfortable parce que j’estime qu’il ne le mérite pas et qu’il a lui-même donné des instructions fermes disant qu’il fallait restituer aux lébous leurs terres. Et nous sommes dans cette dynamique ».
AFFAIRE PUREMENT JUDICIAIRE, SONKO OUT
Il est vrai qu’Ousmane Sonko a, par sa posture d’homme politique, donné une ampleur à cette affaire. Seulement, « nous tenons à faire savoir que ce dossier n’est pas un dossier politique, mais juridique qui a été vidée en notre faveur. Aujourd’hui, nous déclarons à haute voix que notre seul interlocuteur c’est le président de la République ». Et en dépit de toutes les « malversations » notées du fait de certains proches collaborateurs du chef de l’Etat, « pas un seul instant nous n’avons incriminé ce dernier. Cela dit, en tant que mandataire et au nom de toute la famille de feu Ousmane Mbengue, je rappelle que nous n’avons rien à avoir avec Ousmane Sonko et que cette affaire nous concerne, nous avec l’Etat du Sénégal ».
MANŒUVRES TOUS AZIMUTS
Cela dit, « il est clair que nous voulons à tout prix éviter des confrontations avec des acquéreurs de la Sn Hlm. Cette société n’a aucun droit sur le TF, mais continue à y vendre des terrains et cela ne passera pas. Nous sommes dans un Etat de droit régi par des lois et des textes. Il est inadmissible que ces lois et ses textes soient souvent violés. Nous sommes déterminés à faire face quoi qu’il nous en coûte », fulmine M. Dia. D’ailleurs, ce dernier rappelle qu’il a été envoyé en prison pour six mois «sur la base de fausses informations » parce qu’on chercherait à mettre des bâtons dans les roues de la famille dont il est le mandataire. «Le procureur Bassirou Guèye a été donc induit en erreur, et le juge du 6ème Cabinet a très bien géré la situation. Mais pour nous la bataille continue ; parce que la justice sur cette affaire nous a donné raison ».
Et cela, la Cour d’appel de Dakar l’a encore confirmé le 25 Août passé sous astreinte de 100 mille francs Cfa puisque le conservateur de Rufisque a été assigné en justice. « Et je dois dire que nous n’avons rien contre ce dernier ou ceux qui travaillent aux domaines de Rufisque dans la mesure se sont des commis de l’Etat qui agissent sous les ordres. En conséquence, ce dossier les dépasse. Je pense que ce sont des gens de bonne foi, victimes eux aussi de la cupidité de leurs supérieurs ».
Et M. Dia de poursuivre : « Tant que la justice sera là, nous œuvrerons à éviter la confrontation ; mais nous nous battrons, au nom justement du rendu de la justice, pour rentrer dans nos droits. L’Etat a été fautif et sanctionné à travers la Sn Hlm qui, jusqu’au moment où je vous parle, est incapable de produire un état de droit réel car elle ne l’a pas». Et Demba Anta Dia d’inviter le Président Macky Sall à rappeler à l’ordre ses hommes, et au respect du droit d’autrui.
Par Félix NZALE
UN PAS EN AVANT, DEUX PAS EN ARRIÈRE
Une foule ne réfléchit pas, mais l’individu si. Alors, le travail est individuel. Un effort de chacun sur soi-même pour comprendre que ce qui nous appartient doit être protégé et sauvegardé ne serait pas une corvée de trop.
Qualifié suite à sa double confrontation contre l’Egypte, le Sénégal sera bien présent au Qatar pour la Coupe du monde de football. L’explosion de joie et les scènes de liesse qui ont suivi cette qualif’ au match retour au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, donnent cependant à réfléchir.
Avant le match, des hordes de jeunes ont déboulé sans sésame d’entrée dans ce stade hyper moderne. Ils ont défié les forces de l’ordre avec cette volonté tenace de pénétrer par la force. On se rappelle encore le jour de l’inauguration qui a vu les présences de nombreuses autorités, y compris au moins cinq chefs d’Etat. Des sièges ont été saccagés, plusieurs installations vandalisées. Ailleurs, au Nigéria, c’est tout le stade qui a été détruit au motif que les Super Eagles ont été éliminés. Et ce ne sont pas là des épiphénomènes ou des accès émotionnels résiduels. En Afrique, généralement, c’est une constante : on n’est pas content, on casse tout.
C’est oublier, pour ce qui nous concerne, que plusieurs milliards de nos francs ont été déboursés pour nous offrir ce que nous réclamions tous. A savoir une infrastructure digne de notre rang de meilleure équipe d’Afrique validée par la victoire finale lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN).
Que ce serait-il passé si le Sénégal avait été éliminé par l’Egypte car cela était bel et bien possible, surtout aux tirs aux buts ? C’est sans doute ce bijou qui aurait été saboté. Et les mêmes saccageurs reviendraient plus tard pour en exiger un nouveau ! Le football, comme toutes les autres disciplines, est un sport qui soulève des passions. L’on peut gagner aujourd’hui, et perdre demain. Tel est d’ailleurs la loi du sport en général.
Une foule ne réfléchit pas, mais l’individu si. Alors, le travail est individuel. Un effort de chacun sur soi-même pour comprendre que ce qui nous appartient doit être protégé et sauvegardé ne serait pas une corvée de trop. Comprendre cela, c’est arriver dans un lieu de compétition avec la claire conscience que tout peut arriver. Mais qu’il y a seulement à dompter ses émotions pour ne pas verser dans une hystérie destructrice. Mais il faut croire que certains pensent qu’ils progressent quand ils ont fait un pas en avant, deux pas en arrière.
DES FILLES SOUFFRENT, EN SILENCE
Silence ! Des filles soufrent. Au Sénégal certaines sont souvent victimes du harcèlement, particulièrement sur les réseaux sociaux où elles sont parfois exposées à des contenus pornographiques.
Le cyber harcèlement constitue une problématique majeure à laquelle sont confrontés les utilisateurs de l’internet, particulièrement les files. Le harcèlement via internet se fait de nos jours par mail, sur les réseaux sociaux, parfois sur des commentaires sur des publications sur internet ou sur YouTube. Ces pratiques ont des effets négatifs sur la santé mentale des jeunes filles, entrainant des conséquences manifestes de plusieurs natures.
Silence ! Des filles soufrent. Au Sénégal certaines sont souvent victimes du harcèlement, particulièrement sur les réseaux sociaux où elles sont parfois exposées à des contenus pornographiques. En effet, victimes d’insultes, de photos-vidéos montages, de chantages et d’arnaques à la webcam, des filles se trouvent souvent réduites au silence, par peur d’être marginalisées. Ce qui, dans une certaine mesure, peut entrainer des conséquences sur le parcours scolaire, avec une baisse des niveaux, l’absentéisme, le suicide ou tentative de suicide. Et ce n’est pas Mouna qui dira le contraire. Elève en classe de Terminale, cette jeune fille, âgée de 20 ans, a été victime du harcèlement. «Un homme s’est procuré mon numéro de téléphone, sans mon consentement. Il m’appelait et m’envoyait des messages via WhatsApp à longueur de journée. Malgré le fait que j’avais bloqué ses appels et messages, il persistait toujours en essayant de me joindre avec d’autres numéros. Durant une année, j’ai vécu ce harcèlement en silence, à travers ses messages indécents que je recevais à tout moment. Même en classe et lors de mes tournages», confie-t-elle.
POUR UNE MEILLEURE PROTECTION DES FILLES EN LIGNE ET DONNER SUITE AUX PLAINTES DEPOSEES A LA CDP ET LA GENDARMERIE
Finalement, la jeune Mouna, qui ne pouvait pas partager ce qu’elle subissait avec son entourage, a eu l’idée de capturer tous les messages qui lui ont été envoyés par cet homme et a déposé une plainte au niveau de la Commission de protection des données personnelles (Cdp). «J’ai fait des screens et j’ai rassemblé toutes les preuves pour déposer une plainte au niveau de la Commission de protection des données personnelles. C’était vraiment compliqué pour une jeune fille qui n’avait aucune expérience pour ces genres de choses. Les gens doivent prendre au sérieux ces mauvaises pratiques. Nous sommes scotchées sur nos téléphones 24 heures sur 24 et partout d’ailleurs. Je conseille à mes camarades qui ont vécu ses formes de violences d’avoir le courage de les dénoncer», lance-t-elle. Tout comme Mouna, Adji Fatou aussi a été victime du harcèlement en ligne. Cette jeune fille qui s’active dans l’art engagé pour les droits des filles, recevait des messages de la part d’un inconnu à tout moment. «J’avais souvent entendu parler des harcèlements, mais je ne croyais pas que cela pouvait m’affecter à ce point. Quand j’ai commencé à devenir un peu célèbre dans ma commune, je commençais à recevoir des messages désobligeants. Même quand je travaille avec ma machine, je reçois ces messages via Facebook et autres. C’est par la suite que j’ai capturé tous les messages et je les ai envoyés à la Cdp. Nous les filles sommes les plus vulnérables sur les réseaux sociaux. Cela fait très mal. C’est pour cette raison que je demande une meilleure protection pour les filles en ligne», a-t-elle plaidé. Elle demande ainsi aux autorités en charge de ces questions de donner suite aux plaintes qu’elles déposent au niveau de la Cdp et de la Gendarmerie.
L’ECOLE, UN AUTRE TERREAU FERTILE POUR LES HARCELEMENTS
En dehors des réseaux sociaux, les filles subissent d’autres formes de harcèlement. A l’école, elles sont souvent victimes de maltraitances de la part même de leurs camarades de classe. C’est le Cas de Aïcha, âgée de 16 ans. «En classe de 4ème, j’étais harcelée par mes camarades de classe. Je venais juste d’arriver dans ce collège. Il arrive que quand tu es très dynamique en classe et que tu as de bons résultats, les élèves ne t’apprécient pas beaucoup, surtout quand tu es nouvelle. J’ai eu la mal chance d’être snobée. Comme c’était un groupe qui se connaissait déjà et que je venais d’arriver, personne ne m’adressais la parole. J’avais fait une nouvelle coiffure et on se moquait de moi. On rigolait derrière mon dos, avec des surnoms. Du fait de ce harcèlement, mes notes ont commencé à baisser car, je n’avais plus l’esprit tranquille et je séchais les cours, rien que pour les éviter», raconte-t-elle. Cette étape de sa vie a beaucoup impacté son parcours scolaire. Il est urgent, dit-elle, de mettre fin au harcèlement partout au Sénégal, avec la volonté politique d’octroyer une assistance psycho-sociale et communautaire de proximité.
*Les noms sont des noms d’emprunt, pour la protection de ces victimes
COMMISSAIRE ALY KANDE, CHEF DE LA DIVISION SPECIALE CYBERCRIMINALITE : «La couche féminine est la plus grande victime de ce harcèlement en ligne»
Le cyber harcèlement constitue une problématique majeure à laquelle sont confrontés les utilisateurs de l’internet. Le harcèlement via internet se fait de nos jours par courriels, les réseaux sociaux, parfois à travers des commentaires sur des publications sur internet ou sur YouTube. Selon le commissaire Aly Kandé, chef de la Division spéciale Cybercriminalité, le cyber harcèlement est le fait d’utiliser les technologies d’information et de la communication pour porter délibérément atteinte à un individu, d’une manière répétée dans le temps. «C’est une forme d’agression qui se caractérise par la réception non désirée et répétée de messages, par tous les canaux, pour nuire une ou un groupe de personnes. Cela se traduit, à la longue, par une dégradation de la santé physique ou mentale de la personne harcelée. C’est une forme de mal faisances qui n’épargne aucune catégorie de la société», prévient-il. Par ailleurs, il informe qu’au sein de la Division spéciale de la Cybercriminalité, le harcèlement le plus récurent concerne les diffusions de données à caractère personnel notamment des images et vidéos qui pourraient porter atteinte à l’intégrité morale de la personne. «La couche féminine est la plus grande victime de ce harcèlement car n’ayant pas assez d’outils pour faire face à de telles pratiques. Toutefois, il faut noter que toutes les tranches d’âges et couches sociales sont parmi les victimes», souligne le commissaire. Dans sa politique de lutte contre ces types d’infractions, Commissaire Kandé révèle que la Police nationale a mis en place un ensemble de structures de veille, d’alerte et de prévention pour protéger les populations contre ces fléaux. «La Division spéciale de Cybercriminalité occupe une place de choix pour le traitement de ces infractions. En effet, elle constitue un cadre où les victimes sont accueillies», ajoute-t-il. Cependant, il indique que la meilleure prévention contre le cyber harcèlement consiste à protéger ses données personnelles par la gestion des paramètres de confidentialité sur les réseaux sociaux.
ABOUBACAR DIAKHATE, PSYCHOLOGUECONSEILLER A LA DIVISION DE LA SANTE MENTALE : «Ces pratiques ont des conséquences psychologiques et émotionnelles chez la fille»
Ces pratiques qui sont souvent négligées dans notre société peuvent être à l’origine de nombreuses pathologies psychiatriques chez la fille. «Il y a des conséquences psychologiques et émotionnelles. Il y aura toujours des séquelles, parce que la jeune fille qui a été harcelée, si elle n’est bien suivie, risque d’avoir des perturbations sur le plan scolaire ; cela peut même engendrer un abandon des études. Sur le plan familial, des filles qui ont été victimes des harcèlements sont souvent marginalisées. Ce qui crée une sorte de manque de confiance en soi chez la fille qui a été victime d’abus ou du harcèlement», explique Aboubacar Diakhaté, psychologue-conseiller à la Division de la Santé mentale du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Ainsi, il invite l’Etat à prendre en charge correctement ces filles qui sont victimes de ces mauvaises pratiques, le plus rapidement possible, car elles ont des effets néfastes sur la santé globale. «Il va falloir une prise en charge précoce pour que la fille puisse retrouver le sourire. Généralement, on constate qu’elles ont perdu leurs potentiels. Il faudra que l’Etat prenne en charge correctement ces politiques de prise en charge de ces cas, de plus en plus en voie de recrudescence, du harcèlement ; ce qui crée finalement un problème de santé publique», prévient-il.
SEULS QUATRE CENTRES POUR LA PRISE EN CHARGE DES PATHOLOGIES PSYCHIATRIQUES POUR TOUTE LA POPULATION JEUNE
Par ailleurs, il relève que la dépression constitue, aujourd’hui, la troisième pathologie au niveau des tableaux cliniques, avec un pourcentage très élevé chez les jeunes. «On retrouve souvent des pathologies psychiatriques comme la Schizophrénie, la dépression, l’utilisation de la drogue chez les enfants qui sont souvent victimes du harcèlement. Ces jeunes doivent être traités dans des centres de prise en charge», indique Dr Diakhaté. Toutefois, il souligne que le nombre de ces centres est très réduit au Sénégal. «Dans notre paysage médical, on a peu de centres qui prennent en charge ces pathologies chez l’enfant. Les seuls centres dont nous disposons sont le centre de prise en charge psychiatrique de Diamniadio, le Keur Khaleyi de Fann, Albert Royer et le Cpiad. Donc quatre centres pour toute la population jeune. C’est l’occasion de faire le plaidoyer auprès des autorités afin qu’elles essayent d’augmenter le nombre de structures de prise en charge des jeunes», lance-t-il
MARTIAL KOUNOU, DIRECTEUR PAYS DE L’ONG PLAN INTERNATIONAL : «C’est inacceptable, intolérable, anormale et condamnable»
Le harcèlement et des violences sexistes sont de nos jours tellement récurrents qu’on a tendance à les prendre pour une norme. Ce qui est inacceptable, intolérable, anormale et condamnable. Au lieu d’être encouragées à s’exprimer en ligne, les filles sont abusées et mises à l’écart des espaces collectifs. C’est le cri de cœur du Directeur pays de l’Ong Plan International, Marcel Kounou. Il informe que le travail de plaidoyer accompli pour la campagne «Pass the Mic» a permis de capitaliser des témoignages de plus de 1000 filles de Dakar, Louga, Saint-Louis, Kaolack, Thiès et Kédougou. «Tous ces témoignages racontent un vécu similaire, jonché d’insultes, de photos-vidéos montages, d’extorsions, de chantages et de menaces de publication sans leur consentement, d’arnaque à la webcam. A cette discrimination, s’ajoutent divers types d’abus qui, en raison du niveau d’éducation des filles, leurs éventuels handicaps et leur appartenance géographique, continuent à accentuer leur vulnérabilité. Les filles se trouvent ainsi réduites au silence par des pratiques de harcèlement», déplore-t-il. Il rappelle ainsi que les Objectifs de développement durable (Odd) préconisent l’utilisation des technologies de l’information et de la communication et la généralisation de l’accès à l’internet dans le but de lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes. «Les marchés de technologies mobiles sont en pleine expansion dans les pays en développement, particulièrement au Sénégal. Toutefois, trop souvent, dans ce boom technologique, on ne met pas les garde-fous indispensables à la sécurité des filles, pour les protéger des violences sexistes perpétuées en ligne», indique M. Kounou. Selon lui, rares sont les rapports crédibles portés par les détenteurs de pouvoirs qui pourraient régler, d’une part, l’ampleur de la nature du problème et, d’autre part, l’existence de mécanismes de signalement des sites internet et de plateformes sur les réseaux sociaux. Il est nécessaire, selon lui, que les entreprises technologiques, les réseaux sociaux et les gouvernants démontrent leur sensibilité par rapport au harcèlement en ligne mais surtout envisager des mesures punitives à l’encontre de leurs auteurs.
LUTTE CONTRE LE HARCELEMENT EN LIGNE : L’Association des femmes juristes du Sénégal s’engage
L’Association des femmes juristes du Sénégal (Ajs) a décidé de porter le combat pour que les filles puissent être protégées en ligne. «Nous avons constaté que les jeunes filles souffrent beaucoup du harcèlement en ligne ; alors qu’elles n’ont pas de répondants. Même si des institutions sont mises en place à cet effet, les filles portent plainte au niveau de ces structures, mais souvent sans retour. L’Association des juristes sénégalaises peut participer à cette lutte en portant le plaidoyer, parce que cela rentre dans nos missions de protection des droits humains en général et des droits des enfants et des femmes en particulier», soutient Alimatou Diaw, chargée des projets à l’Ajs. Selon elle, il est vraiment crucial de discuter de la question et de trouver des solutions à ce fléau, pour que les filles puissent avoir gain de cause lorsqu’elles sont victimes du harcèlement
LE PS FAIT SON NDEUP
Après presque 27 mois sans réunion d’instance directionnelle, les Verts de Colobane ont organisé leur premier bureau politique post Covid-19. L'occasion d'une introspection de la part de cette grande formation politique désormais à la dérive
Plus de deux années après son dernier bureau politique en raison des contraintes liées à la propagation de la pandémie de coronavirus et d’autres raisons sous-jacentes renvoyant à des contradictions internes, selon certains observateurs, le Parti socialiste a tenu, samedi dernier, sa première réunion de bureau politique post Covid-19. Occasion pour la secrétaire générale Aminata Mbengue Ndiaye et cie de faire leur propre introspection, de soupeser leur compagnonnage avec le parti au pouvoir dans le cadre de Benno Bokk Yaakaar. Voire d’auditer leur participation aux dernières Locales et de se projeter vers les législatives de juillet prochain et la jauge parrainage.
Le Parti socialiste, ancienne formation politique au pouvoir au Sénégal de 1960 à 2000 avant de perdre la magistrature suprême, a fait sa grande rentrée politique avant-hier, samedi 09 avril. Après presque vingt-sept mois sans réunion d’instance directionnelle en raison d’impératifs imposés par le nouveau coronavirus et sa propagation au sein des populations, les « Verts de Colobane » ont organisé leur premier bureau politique post Covid-19. Une rencontre qui a pratiquement fini en congrès extraordinaire dans la salle Lamine Guèye de la Maison du parti sise à Colobane, en présence de toutes les coordinations, venues de tous les 46 départements du pays. Et pendant près de 9 tours d’horloge, les responsables politiques du Ps se sont livrés à un débat ardu, pour ne pas dire une introspection sans complaisance. Prenant la parole, la secrétaire générale nationale, Aminata Mbengue Ndiaye, est largement revenue sur les valeurs qui fondent le Parti socialiste, tout en rendant hommage à feu Ousmane Tanor Dieng. Aussi dira-t-elle : « Nous avons bien des raisons d’être fiers. Aujourd’hui plus que jamais, nous restons chevillés aux valeurs qu’il incarnait, à la ligne que nous avions tracée ensemble. Nous sommes également toujours engagés dans la poursuite des objectifs fondamentaux qui justifient notre existence : la conquête et l’exercice du pouvoir». Dans la foulée, elle précisera : « Atteindre un tel objectif suppose une union des cœurs, des esprits, de la solidarité et de la camaraderie ».
Aminata Mbengue Ndiaye n’éludera pas le compagnonnage au sein de la coalition BBY, tissé au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle de 2012. La Sg du Ps a tenu à rappeler sans ambages qu’il était question de se battre ensemble, de gagner ensemble et de gouverner ensemble. Quoique, a-t-elle dit, « se battre ensemble ne signifie pas une perte de nos valeurs ». Quid des élections locales qui ont été largement remportées, selon elle, avec plus de « 2 000 000 de voix pour 436 communes, 38 conseils départementaux ». Aminata Mbengue Ndiaye fera savoir à ce niveau : « S’agissant de notre parti, il y a lieu de noter que la possibilité était ouverte d’encourager toute autre alternative crédible en dehors de BBY, à l’exception de toute alliance avec l’opposition. Pour ce faire, nous avions pris l’initiative, en accord avec le secrétariat exécutif national, de déposer une double caution afin de prendre en charge une large préoccupation exprimée par nos camarades responsables lors des rencontres consultatives avec les 14 unions régionales». Ainsi, sur les 56 listes communales déposées, le PS affirme en avoir remporté 9 dont 3 étaient dirigées par leurs camarades de l’Apr. Et sur 03 listes départementales, une liste parallèle du Ps a remporté 1 département, celui de Nioro.
BUREAU POLITIQUE SUR FOND DE TENSIONS
La rencontre du bureau politique de samedi a été aussi l’occasion pour les «Verts de Colobane» de passer en revue certaines frustrations qui handicaperaient la marche de leur parti. Abdou Karim Mbengue, responsable du parti à Rufisque, a dans sa communication, invité ses camarades de parti à organiser dans un délai raisonnable un séminaire pour passer en revue la vie du parti et surtout son image. Même son de cloche chez son camarade Alpha Bayla Guèye qui a invité à une redynamisation du parti et une évaluation des activités à la base et l’identité même du PS. Cependant, la sortie qui aura le plus cristallisé les passions aura été celle de Boubacar Baldé Sarkozy, porte-parole de l’Initiative de Réflexion et d’Action Socialiste (Iras). Selon lui, le parti, entre 2012 et 2022, a payé un lourd tribut à travers son compagnonnage avec Bby. Ce compagnonnage, dira-t-il, a fini d’affaiblir le Ps et son ambition de reconquérir le pouvoir. Et d’indexer dans la foulée la léthargie et l’immobilisme qui auraient contribué à gangrener négativement le fonctionnement et les instances de décision du Ps. La communication de Boubacar Baldé Sarkozy a soulevé de suite de vives contestations. Certains orateurs ont fustigé la démarche de l’Iras. En effet, selon eux, les instances du parti fonctionnent régulièrement et des cadres d’expression existent et ils ne comprennent donc pas la sortie de l’Iras dans la presse. Mais « qu’ils se le tiennent pour dit, nous n’accepterons pas qu’on ternisse l’image du parti et qu’on fragilise notre Sgn. Quiconque s’attaque à Aminata Mbengue Ndiaye nous trouvera sur son chemin », a même dit Mame Bounama Sall Jr.
SERIGNE MBAYE THIAM DANS LE VISEUR
Il faut aussi dire qu’au cours de ce bureau politique où plus d’une centaine d’orateurs ont pris la parole et où le courage politique de la Sgn a été salué par tous les participants, le ministre Serigne Mbaye Thiam, accusé de lorgner la place d’Aminata Mbengue Ndiaye, n’a pas été épargné par certains orateurs. A l’image d’Ali Mané qui s’en est pris ouvertement à lui. « Le problème du Parti Socialiste à Nioro, c’est Serigne Mbaye Thiam et il faut qu’on le règle », a dit Ali Mané, le tout nouveau président du Conseil départemental de Nioro. Une déclaration qui a soulevé une contestation de la part des partisans de Serigne Mbaye Thiam qui ont tenu des propos parfois durs à l’endroit de M. Mané qui est resté droit dans ses bottes. Il faut noter par ailleurs que la Secrétaire générale nationale a été vivement félicitée à l’applaudimètre par l’ensemble des délégués pour avoir osé déposer une caution pour le compte du Parti socialiste. Elle a été également vivement félicitée pour avoir financièrement accompagné, à coup de millions, les listes et les candidats du PS aux élections locales.
LE PS SE PROJETTE SUR LES LEGISLATIVES
A moins de trois mois et poussière des élections législatives, la rencontre du Ps entendait aussi au-delà du bilan des Locales, analyser les perspectives en vue du scrutin de juillet, avec en toile de fond le parrainage. Pour autant, Aminata Mbengue Ndiaye a tenu à rappeler le contrat de confiance qui lie le Ps avec le président Macky Sall. S’agissant de ces Législatives, Aminata Mbengue Ndiaye a informé ses camarades dans le cadre de la collecte des parrainages, avoir mis à la disposition des unions régionales, un lot de fiches de parrainage, en appoint de ce qui est attendu de la coalition à la base. Petit bémol toutefois. A la suite de la Secrétaire générale nationale, Mame Bounama Sall (senior) a saisi l’occasion pour faire une précision de taille sur la dernière rencontre du SEP liée au parrainage. En effet, révèlera-t-il, après s’être offusqué de l’absence d’Aminata Mbengue Ndiaye de la liste des coordonnateurs régionaux, il a été rassuré par le cabinet du président qui, preuve à l’appui, a informé que la SG du PS est bien responsable régionale de la région de Louga et Moustapha Diop, responsable départemental.
ABDOU KHADRE NDIAYE LISTE LES BLOCAGES DE L'ATTEINTE DE L'AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE
Répondant à une interpellation, il a indiqué que les blocages de la matérialisation des politiques d’autosuffisance alimentaire sont liés à des facteurs climatiques dont la « pluviométrie qui ne dépend pas de l’homme »
Invité de l’émission objection de la radio Sudfm hier, dimanche 10 avril, l’Expert en politique publique et développement Abdou Khadre Ndiaye est revenu sur les raisons de l’inefficacité des politiques d’autosuffisance mises en œuvre par les différents régimes qui se sont succédé à la tête de l’Etat sénégalais, ces dernières années.
Répondant à une interpellation de notre confrère Baye Oumar Guèye sur la question, il a indiqué que les blocages de la matérialisation des politiques d’autosuffisance alimentaire sont liés à des facteurs climatiques dont la « pluviométrie qui ne dépend pas de l’homme ». Mais aussi des facteurs qui dépendent du ministère de l’Agriculture notamment « l’octroi du matériel agricole et d’intrants aux agriculteurs ».
Poursuivant son analyse, l’Expert en politique publique et développement de faire ainsi remarquer à ce titre qu’il n’y a pas échec nonobstant le fait que l’objectif de l’autosuffisance alimentaire n’est pas encore atteint. « Le Sénégal a pris plusieurs options, de 1960 à nos jours. Souvenez-vous bien, avec le régime Dia, il y avait ce qu’on appelait ‘Socialisme africain’. Il y avait aussi le système des Seko qui existait avec les paysans et y avait des bons et tout. Mais lorsque Abdoulaye Wade est venu aussi, il a eu à développer des plans de développement économique, surtout dans le domaine de l’agriculture comme la Goana et d’autres plans mis en œuvre », a-t-il d’emblée précisé.
Avant d’ajouter ; « En 2012, à son arrivée, le président Macky Sall a, lui aussi, mis en place beaucoup de réformes. Au niveau du ministère de l’Agriculture et de l’Équipement rural, il y a ce qu’on appelle le Pracas, qui est un programme pour l’accélération de l’agriculture. Ici, la souveraineté alimentaire est axée sur l’autosuffisance dans la filière horticole et la culture du riz».