Kaolack, 9 sept (APS) – Le Conseil régional de la consommation de Kaolack a fixé, mercredi, les nouveaux prix des denrées de première nécessité, a constaté l’APS.
Les prix du sucre, de l’huile, du riz brisé ordinaire et des aliments de volaille ont été arrêtés lors d’une réunion tenue à la gouvernance de Kaolack.
Le riz brisé ordinaire sera vendu à 13. 750 francs CFA le sac et à 290 francs le kilogramme.
Le riz brisé d’origine américaine sera cédé à 16.650 francs le sac et e à 350 francs le kg.
Le bidon d’huile de 20 litres va coûter 21.000 francs CFA et le litre, 1.125 francs.
Pour le sucre, le prix du sac de 50 kg est fixé à 28.750 francs CFA et à 600 francs CFA le kg.
Pour la volaille, l’aliment chaire est vendu à 17.960 francs CFA le sac de 50 kg.
L’aliment de volaille poulette, première âge, est fixé à 16410 francs CFA le sac. Pour l’aliment de volaille poulette deuxième âge, le sac de 50 kg est fixé à 15. 410 francs. Le sac de l’aliment de volaille pondeuse est fixé à 15710 francs CFA.
La réunion du conseil régional de la consommation était présidée par l’adjoint au gouverneur chargé des affaires administratives, Sidi Sarr Diéye en présence des organisations de consommateurs, des boutiquiers, des détaillants, des chefs de service et des agents de sécurité.
’’Nous appelons à la responsabilité de tout un chacun mais aussi à la collaboration des associations de consommateurs. Chaque consommateur doit être son propre contrôleur’’, a invité le chef du service régional du commerce, Mamadou Camara.
Il a assuré que des opérations coups de poing seront menées par son service pour ’’faire appliquer les nouveaux prix de denrées de premières nécessités à Kaolack’’.
’’Et, pour ce qui est de l’information, il y aura des affiches sur les prix qui seront distribués partout (...) pour que chaque consommateur puisse savoir le niveau actuel des prix’’, a promis M. Camara.
LE CANCER DES ENFANTS, UN BUDGETIVORE POUR LES PARENTS
La prise en charge des enfants atteints de cancer est très difficile, financièrement pour les familles. Pour preuve, on peut dépenser 1 million de Francs Cfa pour la chimiothérapie et cela, sans compter les frais d’hospitalisation.
La prise en charge des enfants atteints de cancer est très difficile, financièrement pour les familles. Pour preuve, on peut dépenser 1 million de Francs Cfa pour la chimiothérapie et cela, sans compter les frais d’hospitalisation. Une situation décrite par une pédiatre du service d’oncologie de l’hôpital Aristide Le Dantec, lundi 7 mars, à l’occasion d’un don de l’amicale des femmes de l’Aéroport international Blaise Diagne.
« Il n’y a pas un enfant qui a abandonné le traitement parce que ses parents n’ont pas de moyens parce que le service est beaucoup soutenu. L’hôpital fait des gratuités, il y a aussi l’apport des associations. L’estimation du coût de la chimio est assez difficile, parce que la chimio dépend du type de cancer et ce ne sont pas les mêmes médicaments qui sont utilisés, et pas la même durée du traitement. Mais, à la limite, les bilans complémentaires, le transport et tout ce qui est traitement adjuvent. Pour dire que le coût du traitement du cancer est assez élevé », a informé Fatou Bintou Diagne.
L’oncologue souligne en poursuivant son mot qu’« il s’agit généralement de familles démunies dont les parents ont des activités irrégulières, pas de couverture sanitaire, pas de prise en charge sociale. Donc, toutes les charges reviennent à la famille et c’est assez lourd ».
Face à cette situation, la pédiatre défend que « le diagnostic précoce est nécessaire parce qu’il amoindri le coût du traitement, et permet de guérir plus d’enfants ». Parce que de l’avis de la spécialiste, dans le cancer de l’enfant, il n’y a pas de facteurs évitables connus qui peuvent permettre de les prévenir.
249 enfants pris en charge en 2021
Interpellée sur le nombre d’enfants pris en charge dans le service, le médecin a fait savoir que chaque année dans ce service d’oncologie de Le Dantec, on prend en charge en moyenne « 225 à 250 enfants atteints de cancer ». Pour 2021, nous avons eu en tout 249 enfants qui ont été pris en charge dans ce service.
« Aujourd’hui, le gros plaidoyer c’est de rappeler que le cancer de l’enfant existe et il n’a pas de facteurs évitables connus pour le prévenir. Donc le seul recours c’est de reconnaitre les signes précoces par la population générale et les soignants et faire le diagnostic le plus précoce possible », a plaidé la spécialiste. Mais aussi la disponibilité des médicaments et que les autres localités puissent bénéficier d’un centre de traitement, parce que le seul centre qui traite les enfants atteints de cancer se trouve à Dakar. Elle précise en outre que« le cancer de l’enfant guérit à près de 85 % ou plus, mais dans nos pays on est encore loin parce que nous sommes à 52 %. « Mais, avec l’appui de tout le monde on peut augmenter le taux de guérison. Il y a beaucoup d’efforts à faire dans ce sens », renchérit Dr Diagne.
LES ALLIÉS DE LA RUSSIE EN AFRIQUE
Depuis des années, Moscou renforce son influence sur le contient africain. Cela semble porter ses fruits sur le plan diplomatique, après l'attaque contre l'Ukraine
DW Afrique |
Antonio Cascais, Reliou Koubakin |
Publication 09/03/2022
La résolution onusienne sur l’invasion russe de l’Ukraine a laissé apparaître une Afrique divisée. En effet, 25 pays africains n'ont pas pu se décider à voter en faveur de la résolution. Seize pays s'étant abstenus, tandis que neuf n’ont pas pris part au vote. Un seul, l'Érythrée, a même voté explicitement contre.
L'Ethiopie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Burkina Faso, le Togo, le Cameroun, l'Eswatini et le Maroc ont décidé de ne pas prendre part au vote. L'Algérie, l'Ouganda, le Burundi, la République centrafricaine, le Mali, le Sénégal, la Guinée équatoriale, le Congo Brazzaville, le Soudan, le Soudan du Sud, Madagascar, le Mozambique, l'Angola, la Namibie, le Zimbabwe et l'Afrique du Sud se sont abstenus.
En Afrique du Sud, intellectuels, diplomates et opposants ont vivement critiqué l’abstention du gouvernement. "Le refus de condamner cette guerre place l'Afrique du Sud du mauvais côté de l'histoire", a par exemple déclaré le leader de l'opposition Herman Mashaba. L’ANC au pouvoir refuserait, selon l’opposant, de renoncer à son amitié avec la Russie, son vieil allié.
La « neutralité » de Pretoria
De son côté, le président Cyril Ramaphosa a défendu la "position neutre" de son gouvernement. L’ancien président de l’UA reprochant à l'Occident de ne pas faire assez pour parvenir à un règlement pacifique du conflit russo-ukrainien.
Pour le politologue angolais Olívio N'kilumbu, de nombreux représentants de l'ANC, au pouvoir en Afrique du Sud sans interruption depuis la fin de l'apartheid, sont loyaux envers la Russie.
"Certains estiment que l'ancien mouvement de libération [ANC] a une dette envers les Russes depuis l'époque de la Guerre froide. La propagande russe dans de nombreux pays d'Afrique, y compris et surtout en Afrique du Sud, vise à raviver les anciens liens de l'URSS avec les mouvements de libération", explique le politologue sur la DW.
Samedi dernier, l’ambassade russe à Pretoria a remercié l’Afrique du Sud pour son soutien à la guerre en Ukraine.
Soutien aux mouvements de libération
La propagande russe vise également d'autres pays, notamment en Afrique australe, dont les mouvements de libération ont été soutenus politiquement et militairement par l'ex-Union soviétique, explique le politologue N'Kilumbu. Des pays comme l'Angola, le Mozambique, le Zimbabwe ou la Namibie auraient également voté la résolution sur l'Ukraine à l'Assemblée générale de l'Onu "avec l'amitié historique à l'esprit".
Pendant la lutte contre le colonialisme, l'Union soviétique avait également soutenu les mouvements de libération dans plusieurs Etats d’Afrique australe en leur fournissant des armes et des formations.
Ces dernières années, Moscou s'est de plus en plus souvenu des anciens liens de l'époque soviétique et a développé ses relations politiques, économiques et surtout militaires avec de nombreux pays africains.
Principal fournisseur d’armes à l'Afrique
En 2019, Vladimir Poutine a organisé un sommet russo-africain auquel ont participé 43 dirigeants africains. Un an plus tard, la Russie était déjà devenue le principal fournisseur d’armes du continent.
De l’équipement militaire russe a ainsi été livré à la Centrafrique. Plusieurs entreprises russes ont obtenu des licences pour l'extraction d'or et de diamants dans le pays. Et la société privée de sécurité russe Wagner y est présente. Tout comme au Mali, même si Bangui et Bamako démentent.
De nombreux Etats africains n'ont jamais rompu avec Moscou. D'autres sont même tombés ces dernières années dans une nouvelle dépendance, surtout militaire, vis-à-vis de Moscou, explique l’écrivain guinéen Tierno Monénembo sur la DW :
"Il est difficile de prendre position [sur l’invasion de l’Ukraine] quand on est petit, quand on est faible, quand on est mal armé et sous-développé. On ne se mêle pas comme ça des affaires des grands."
Au début de l’invasion russe, l’Union africaine a appelé au respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine. Ce mercredi, le président Macky Sall, président de l’UA, dit s’être entretenu avec son homologue Vladimir Poutine pour "solliciter un cessez-le-feu durable".
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
QUAND DES “DÉMOCRATES” BAFOUENT TRANQUILLEMENT LA LIBERTÉ D’EXPRESSION
EXCLUSIF SENEPLUS - La crise entre la Russie et l’Ukraine devrait ouvrir un peu plus les yeux des Africains : il est temps, pour nous, de comprendre que les démocrates et humanistes ne sont pas toujours ceux que l’on croit
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 09/03/2022
Depuis que l’armée russe a envahi l’Ukraine, que n’entend-on pas et que ne lit-on pas de la part des Occidentaux (politiques et journalistes) ? Pas un jour ne passe sans que ces derniers n’accusent Vladimir Poutine d’avoir violé le droit international, de ne pas respecter sa parole, d’aimer la guerre, d’être un affreux dictateur et tutti quanti. Ceux qui diabolisent et pourfendent le maître du Kremlin soutiennent en même temps que leurs pays sont démocratiques. Ce n’est pas l’avis de l’historien et anthropologue Emmanuel Todd. Pour l’homme qui avait prédit l’effondrement de l’Union soviétique (cf La Chute finale, Paris, Robert Laffont, 1976), les Européens ne sont pas en démocratie mais dans une oligarchie (le gouvernement et tout l’État contrôlés ou dirigés par un petit groupe de personnes). Pourquoi ? Parce qu’on a affaire, selon lui, non pas à des citoyens, mais à des électeurs dont les voix ne sont pas entendues comme en 2005 avec le référendum sur l’Union européenne. Le Danemark avait connu une situation similaire, rappelle-t-il, lorsque la Wehrmacht (l’armée nazie) ignora la victoire du parti social-démocrate aux élections législatives du 23 mars 1943. Todd estime que, si l’Europe était démocratique, les décisions des électeurs seraient appliquées par les élites. De cet argument, il tire deux conclusions : 1) la démocratie libérale n’est pas un régime appelé à se répandre dans l’ensemble du monde mais un régime particulier adapté à un contexte spécifique. Ce régime triompha en Europe de l’Ouest (1945) et de l’Est (1991) uniquement du fait de l’hyperpuissance des États-Unis ; 2) il y a démocratie là où existent une liberté de la presse, une liberté d’expression et d’information, le droit de vote et une application du résultat du vote. Or que voyons-nous en Europe aujourd’hui ? Le peuple (demos) ne décide ni des lois, ni des candidats, ni du fonctionnement des institutions, ni des limites du pouvoir de ceux à qui il donne sa confiance. Pire, il n’est pas en capacité de se débarrasser des personnes qui ont trahi cette confiance (cf. Où en sommes-nous ?, Paris, Seuil, 2017).
Un an après cette analyse, Todd est revenu sur le sujet avec un développement sur la Russie. Il affirmait ceci : “Il est clair que les Russes peuvent s’informer à peu près, que le niveau de liberté de l’information n’est pas parfait, mais suffisant ; ils ont le droit de vote, et il y a des endroits où des maires hostiles au pouvoir sont élus. Dans l’ensemble, le gouvernement de Poutine fait ce que les Russes veulent. Je conclus en disant que selon ces critères de définition un peu stricts, je suis obligé de me demander si la Russie n’est pas plus démocratique que l’Union européenne où les résultats des votes ne sont pas appliqués.”(cf. https://legrandcontinent.eu/fr/2018/01/08/il-a-une-vie-apres-la-democrat...)
Les Européens, considérés comme les vassaux des États-Unis par Michel Onfray, Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour, François Asselineau et d’autres, clament à tout bout de champ que la démocratie est dans leur ADN, qu’ils respectent les droits de l’homme, que les autres peuples devraient embrasser leur civilisation mais qu’avons-nous observé tout dernièrement ? N’ont-ils pas fermé les portes de la Pologne aux Africains fuyant les bombardements en Ukraine ? Le 27 février 2022, la présidente de la Commission européenne n’a-t-elle pas annoncé l’interdiction de RT (Russia Today) et Sputnik dans l’Union européenne ? Ursula Von Der Leyen est convaincue que, grâce à cette mesure, ces médias d’État russes “ne pourront plus diffuser leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et pour semer la division dans notre Union”. L’ancienne ministre de la Défense allemande n’aurait peut-être pas pris cette décision si elle avait lu la fameuse phrase attribuée à Voltaire : “Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire.” J’utilise le mot “attribuée” parce que cette phrase serait de l’Anglaise Evelyn Beatrice Hall qui l’aurait employée dans The Friends of Voltaire, ouvrage publié en 1906 sous le pseudonyme de S. G. Tallentyre pour résumer la pensée voltairienne.
Sitôt informé de la décision, le secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes est monté au créneau pour parler de censure. Pour Ricardo Gutiérrez, le fait que deux pays européens soient en conflit n’autorise aucun gouvernement à porter atteinte à la liberté d’expression reconnue par la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée à Paris le 10 décembre 1948.
Le bannissement des médias russes par l’Union européenne nous met devant une double interrogation : ceux qui piétinent allègrement un droit aussi fondamental que la liberté d’expression ne sont-ils pas en train de nous dire que les autres peuples ne sont que des sous-hommes, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas voix au chapitre, qu’ils ne méritent ni respect ni considération ? Peut-on donner des leçons de démocratie aux autres (la Russie) quand on les empêche de s’exprimer ?
La crise entre la Russie et l’Ukraine devrait ouvrir un peu plus les yeux des Africains : il est temps, pour nous, de comprendre que les démocrates et humanistes ne sont pas toujours ceux que l’on croit. N’oublions pas qui a été enrichi par l’esclavage et la colonisation, qui profite de notre cacao, café, pétrole, uranium, coltan, bois, or, etc. N’oublions pas le conseil de Frantz Fanon : “Allons, camarades, il vaut mieux décider dès maintenant de changer de bord. La grande nuit dans laquelle nous fûmes plongés, il nous faut la secouer et en sortir. Le jour nouveau qui déjà se lève doit nous trouver fermes, avisés et résolus… Quittons cette Europe qui n’en finit pas de parler de l’homme tout en le massacrant partout où elle le rencontre, à tous les coins de ses propres rues, à tous les coins du monde. Voici des siècles que l’Europe a stoppé la progression des autres hommes et les a asservis à ses desseins et à sa gloire, des siècles qu’au nom d’une prétendue aventure spirituelle elle étouffe la quasi-totalité de l’humanité… Nous avons mieux à faire que de suivre cette Europe qui s’est montrée parcimonieuse, mesquine, carnassière homicide avec l’homme” (cf. Les Damnés de la terre, Paris, François Maspero, 1961).
Au Sénégal, une trentaine de jeunes avaient commencé à s’enrôler pour aller combattre pour l’Ukraine. Fort heureusement, la ministre des Affaires étrangères sénégalaise a vite arrêté cet enrôlement. Elle aurait dû expulser aussi l’ambassadeur ukrainien qui voulait recruter des Sénégalais pour l’Ukraine. Si les pays européens veulent voler au secours de Zelensky, qu’ils lui envoient Barkhane et Takuba qui n’ont rien à faire en Afrique. Si Poutine les énerve tant, qu'ils l’affrontent sur le terrain sans les Africains qu'ils ont toujours méprisés, volés, piétinés et massacrés ! L’Afrique ne peut plus servir de chair à canon. Cette année, les soi-disant démocrates, qui ne sont forts qu'avec les faibles, ont trouvé sur leur chemin un “vrai garçon” qui ne se laisse pas marcher dessus. Pourquoi veulent-ils nous amener à détester un homme dont le pays aida certains pays africains à chasser le colonisateur ?
LES AGENTS DE SANTÉ DANS LA RUE CONTRE LE DÉSÉQUILIBRE SALARIAL
À Ziguinchor, les agents de santé des trois départements de la région (Oussouye, Bignona et Ziguinchor) ont investi la rue ce mercredi matin pour dénoncer « le déséquilibre » dans le traitement salarial.
À Ziguinchor, les agents de santé des trois départements de la région (Oussouye, Bignona et Ziguinchor) ont investi la rue ce mercredi matin pour dénoncer « le déséquilibre » dans le traitement salarial.
De rouge vêtus, (casquette, tee-shirt et brassards), ces blouses blanches, regroupées autour de l’Alliance des syndicats autonomes de la Santé (ASAS)/ "And Guesseum", se sont ébranlés de l’hôpital de la Paix pour déposer leur mémorandum à la Préfecture de Ziguinchor.
« Nous nous rendons compte que c’est l’État lui-même, de façon unilatérale, qui octroie à des franges de la Fonction publique un certain nombre d’acquis financiers, a dénoncé le président de la section ASAS / And Gueusseum de la région, Ousmane Mbaye. Nous estimons aujourd’hui que non seulement l’État doit respecter le protocole d’accords de 2021, mais aussi ouvrir des négociations sur les questions nouvelles qui sont posées en termes d’octroi d’indemnités aux travailleurs de la Santé et de l’Action sociale. »
Mbaye et Cie sont déterminés à poursuivre la lutte.
UEMOA , UNE PRÉVISION DE CROISSANCE DE 6, 1% EN 2022
Les prévisions tablent sur une croissance de 6,1% au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en 2022, selon le Comité de politique monétaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)
Dakar, 9 mars (APS) - Les prévisions tablent sur une croissance de 6,1% au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en 2022, selon le Comité de politique monétaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) réuni récemment en visioconférence.
Dans un document transmis à l’APS, le Comité de politique monétaire note toutefois que ’’ces perspectives demeurent encore fragiles et entourées de risques baissiers, en liaison avec de fortes incertitudes relatives à l’évolution de la crise sanitaire, à l’environnement sécuritaire dans l’Union, à l’orientation des cours du pétrole ainsi qu’à l’impact des tensions géopolitiques dans le monde’’.
Le Comité de politique monétaire (CPM) a tenu sa première réunion ordinaire au titre de l’année 2022, par visioconférence, sous la présidence de Tiémoko Meyliet Koné, Gouverneur de la Banque centrale, président statutaire.
Le communiqué reçus des services de la BCEAO indique que le Comité a passé en revue les principales évolutions de la conjoncture économique internationale et régionale au cours de la période récente, ainsi que les facteurs de risque pouvant affecter les perspectives à moyen terme d’inflation et de croissance économique dans l’Union.
Examinant la conjoncture économique dans l’UEMOA ’’le Comité a relevé un raffermissement de l’activité économique au quatrième trimestre 2021, avec une croissance, en rythme annuel, de 5,1%, après 5,8% au trimestre précédent’’.
Cette évolution est attribuable à la bonne tenue de la demande intérieure, souligne-t-on.
Pour l’ensemble de l’année 2021, le CPM note que le PIB de l’Union, en termes réels, progresserait de 5,5% après une croissance de 1,8% en 2020, en lien avec la mise en œuvre de projets de relance économique par les Etats membres ainsi que le maintien d’une politique monétaire accommodante par la BCEAO.
Selon les prévisions, les prix à la consommation devraient progressivement décélérer pour se situer, à l’horizon de huit trimestres dans l’intervalle cible de 1% à 3%.
Cette tendance serait imprimée par la modération de l’évolution des prix des produits alimentaires et pétroliers par rapport à 2021, la hausse attendue de la production vivrière pour la prochaine campagne agricole 2022/2023 et la poursuite de la décélération du coût de fret, ajoute le communiqué.
Il souligne que la balance des risques entourant ces perspectives d’inflation est toutefois haussière, en raison des incertitudes liées à l’évolution de l’inflation au niveau mondial, à l’incidence de l’insécurité sur la production et à l’impact des tensions géopolitiques.
Sur la base de ces analyses, le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir inchangée l’orientation actuelle de la politique monétaire.
Ainsi, le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité demeure à 2,00% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,00%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020.
Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union reste inchangé à 3,0% depuis le 16 mars 2017.
Sur les marchés internationaux des matières premières, poursuit le texte, ’’les cours des produits énergétiques ont poursuivi leur progression durant le dernier trimestre de l’année 2021, sous l’effet du raffermissement continu de la demande mondiale’’.
Ainsi, les prix du pétrole ont progressé de 9,3%, en variation trimestrielle, après une hausse de 6,9% le trimestre précédent, de même que ceux des produits hors-énergie qui ont rebondi, après une légère baisse au troisième trimestre 2021.
Par ailleurs, les prix mondiaux des denrées alimentaires de base se sont accrus de 20,6%, sur le dernier trimestre de 2021 par rapport à la même période de l’année précédente.
Par Alassane Seck GUEYE
DE QUEL DROIT PARLEZ- VOUS MESDAMES ?
Dans leur minorité, elles réclamaient plus de droits, plus de respect, plus d’attentions et d’égalité entre et envers les mecs. Et quoi encore ? Ce qui n’est pas le fort de la majorité qui se contrefiche de ces clichés occidentaux.
Hier, ce fut une belle journée. Un temps ensoleillé, suivi d’un coup de vent frais en début de soirée. De la chaleur et la fraicheur. Le couple infernal d’une vie. Comme ce qui lie la femme et l’homme. Ça passe du chaud au froid.
Hier donc, elles célébraient une journée qui leur est dédiée par des organisations onusiennes. Cette belle journée trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle, en Europe et aux États-Unis, réclamant de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Aujourd’hui, certaines en ont fait le réceptacle d’une belle fête avec beaucoup d’excès sans se préoccuper de la crise qui est à la porte de l’Europe et qui nous guette.
Dans leur minorité, elles réclamaient plus de droits, plus de respect, plus d’attentions et d’égalité entre et envers les mecs. Et quoi encore ? Ce qui n’est pas le fort de la majorité qui se contrefiche de ces clichés occidentaux. « Si c’est réclamer les droits de la Femme sur le plan social, professionnel et religieux, le respect réciproque tout en étant soumise à un mari raisonnable, responsable et respectable, qui se comporte comme le mari religieux cité ci-dessus… alors, je suis féministe. Je n’ai jamais réclamé l’égalité entre homme et femme car, quelque part, je me sens supérieure à l’homme en ce sens que lui, est incapable d’enfanter. Or, c’est le plus grand rôle qu’un être humain puisse jouer sur terre. Je suis l’alliée de Dieu pour la continuité des espèces. « Na ndey di ndey, baay di baay, gune di doom », ainsi répondait la regrettée romancière Mame Younouss Sèye à la question de savoir si elle se considérait comme une féministe. Sa belle sentence résume tout. Aucun homme n’est supérieur à la femme.
Celle-ci demeure reine d’un jour, reine de toujours. Pourquoi alors certaines d’entre elles réclament des droits qu’elles possèdent déjà ? Et de quel droit d’ailleurs, elles qui ont toutes les libertés sur les hommes. Les combattantes de l’autre siècle réclamaient de meilleures conditions de travail. Aujourd’hui, elles se disputent des postes avec des hommes et font même mieux que les hommes. Certaines les dirigent. Elles sont médecins, avocates, gendarmes, militaires, pilotes. Sur le plan politique, elles sont à toutes les stations.
Au Sénégal, il ne leur reste que la station présidentielle. Qu’est-ce qu’elles veulent encore en parlant de droit alors qu’elles encerclent les mecs et ont tous les droits sur eux. Même ce droit de brûler et de tuer. Nos juridictions traitent quotidiennement de ces cas. Elles sont si terribles …qu’on les craint ! Il est révolu l’époque où l’homme, en toute liberté, épousait et répudiait selon ses humeurs. Même le fameux « Fassé naleu » reste aujourd’hui un délit que l’homme pourrait payer chèrement. A ses dépens ! On a si peur de se retrouver avec une seconde ou troisième épouse que les « Takku Suff » font flores.
Autres marques de leurs force et liberté, elles contractent des mariages entre plusieurs hommes. Et chaque jour, nos tribunaux vident aussi ces contentieux. Plusieurs mecs sont ainsi plumés et se retrouvent au cœur de la bigamie. Dites, quelle femme osait franchir cette ligne il y a trente ans ?
Elles en font un jeu maintenant, escroquant des hommes nantis. Si fortes et si puissantes sur nous autres pauvres mecs. Elles qui ont ce pouvoir de nous endormir avec leurs facultés démoniaques de séduction si bien qu’on leur laisse entre les seins, après une nuit d’enfer, le titre foncier de nos maisons chèrement acquises. D’autres artifices sont utilisés pour carrément « tuer », les plus ingénieux des hommes. Les positions sont inversées. Elles sont au diapason de ce qui fait leur petit bonheur d’exister. Elles ne sont plus passives, mais participent intensément au jeu érotique. Elles réclament plus et mieux. Une porte ouverte à l’infidélité pour les vicieuses.
Droit de vie et d’exister sur nous. Une loi sur le viol a été expressément votée. Elles en usent et en abusent pour régler des comptes. Que l’on se comprenne bien, il y a partout des violeurs et ce n’est pas une exception sénégalaise. On les harcèle et elles en font autant.
Une autre expression de la parité. A homme égal, femme égale. Alors, on est en droit de bien leur demander de quel droit elles parlent. Que celles qui réclament plus de droit l’arrachent alors comme elles en font dans l’empressement de nos ceintures. Qu’elles fassent sauter les boutons ou ce bout de fil qui retient nos pantalons traditionnels. C’est symptomatique qu’au train où roule le monde que des femmes viennent encore réclamer des droits. De quel droit parlez-vous mesdames ? Vous avez tous les droits !
JUSTINE MANGA, PREMIÈRE FEMME MAIRE DE NYASSIA
Son élection alimente toujours des débats à Ziguinchor où leadership politique féminin peine encore à s’affirmer. Mais cela ne surprend guère tous ceux qui ont suivi la trajectoire de cette battante
Jean Diatta Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 09/03/2022
Justine Manga est une femme pas comme les autres. Elle est l’une des deux femmes, avec la Secrétaire d’Etat Victorine Ndèye, qui ont remporté les élections municipales de leurs localités, dans le département de Ziguinchor, lors des dernières consultations. Ce qui a fait d’elle maire de la commune de Nyassia, située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Ziguinchor.
Abordant l’élection sous la bannière de la coalition UCS-mboolo, dirigée par Abdoulaye Baldé, cette dame, née dans le petit village de Katouré qui a longtemps subi les affres du conflit casamançais, a ainsi mis fin au règne sans partage des hommes à la tête de cette commune en devenant la première mairesse. Son élection alimente toujours des débats à Ziguinchor où leadership politique féminin peine encore à s’affirmer. Mais son élection ne surprend guère tous ceux qui ont suivi la trajectoire de cette battante qui s’est battue énormément pour l’émancipation et l’autonomisation de la femme casamançaise particulièrement et sénégalaise en général. Elle a fait très tôt de choisir de s’investir en zone rurale pour émerger ensemble avec ses sœurs villageoises, malgré un BTS en commerce international qu’elle a acquis à Dakar.
Cette quadragénaire, qui occupait déjà le poste de deuxième adjointe au maire de l’équipe municipale sortante, a cru en son destin et a visé visant plus haut lors des dernières locales et elle a eu gain de cause en s’imposant devant tous ses adversaires et notamment face au maire sortant Mamadou Diallo qui était le candidat de la mouvance présidentielle et non moins protégé de Benoît Sambou, le président du CNDT. Mais se hisser là où elle est aujourd’hui, la collaboratrice de Abdoulaye Baldé, qui est originaire d’une région (la Casamance) où les femmes sont souvent reléguées au second plan dans les instances de décision politique à cause peut-être des traditions, a dû parcourir un chemin souvent semé d’embûches en se forgeant dans les organisations féminines qui ont beaucoup pesé dans la balance pour son élection. Après l’obtention de son Brevet de Technicien Supérieur (BTS) en commerce international au lycée technique Maurice Delafosse de Dakar, elle a pris le risque de revenir au bercail au lieu de tenter sa chance à Dakar où il est plus facile de s’insérer. Elle s’engage à servir les femmes de sa localité.
Un retour à succès au bercail :
‘’J’avais décidé de revenir dans ma région et particulièrement dans ma commune rurale de Nyassia, pour servir les femmes de mon terroir, de mon département et de ma région. Abandonner tout à Dakar et rentrer au bercail, pour une fille qui a un certain niveau d’études à l’époque, ça n’a pas du tout été facile. Au moment où les autres filles qui avaient le même cursus rêvaient de travailler dans la capitale ou d’émigrer, moi, mon ambition était de venir servir et je ne l’ai jamais regretté. Beaucoup de gens n’ont pas compris mon choix. Certains dont des membres de ma famille s’étaient même fâchés contre moi. Mais moi je savais déjà ce que je faisais’’, a -t-elle confiée à la presse, après son sacre, précisant que c’est à la fin des années 2 000 qu’elle est retournée au bercail et a commencé de s’investir dans les organisations de promotion féminine en apportant son expertise à ses mamans et sœurs du Bayotte (une contrée de l’arrondissement de Nyassia). Elle souligne que son ambition, c’est permettre à ces femmes d’atteindre l’autonomisation et surtout de sonner pour l’éveil des consciences pour un leadership féminin fort, dans cette zone où les orientations sont exclusivement décidées par les hommes. Elle commence, alors, par gérer l’épargne commune des femmes afin que ces dernières puissent obtenir des prêts pour développer de petites activités génératrices de revenus. Chemin faisant, elle est élue après secrétaire générale de la Fédération des femmes de la commune de Nyassia avant d’être cooptée par l’Organisation non gouvernementale Usoforal, dirigée par une autre battante en l’occurrence Seynabou Male Cissé qui œuvre beaucoup pour le retour de la paix en Casamance pour diriger un projet d’autonomisation des femmes dans sa zone de Nyassia. Une mission qu’elle a remplie avec une totale satisfaction, relève Fatou Diallo Guèye, responsable genre de cette organisation, ‘’Je me disais qu’il était hors de question que j’échoue. J’avais les compétences requises et j’y ai mis toutes mes forces pour arriver à ce résultat’’, se réjouit aujourd’hui la nouvelle mairesse de Nyassia qui révèle que parallèlement à ce challenge, elle poursuivait sa carrière politique qu’elle avait commencée au sein de l’UJT, lorsqu’elle était étudiante à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Et la domination de l’arène politique de sa contrée par les hommes ne la décourage pas poussée qu’elle est par son envie débordante de faire germer un leadership féminin politiquement inexistant dans le Bayotte. Et les prouesses qu’elle n’a cessé d’accumuler dans ce rude combat pour l’autonomisation des femmes du Bayotte et, audelà, de toute la région de Ziguinchor, ont fini par lui donner un leadership et une légitimité qui l’ont poussée à revoir ses ambitions à la hausse. Autrement, elle s’est dit du poste d’adjointe elle peut devenir maire titulaire. Ayant bénéficié d’un fort soutien des femmes de la contrée et des autres communautés de la contrée qui croyaient en ses capacités managériales, elle a été portée à la tête de la mairie de Nyassia le 23 janvier dernier, devenant ainsi la première femme mairesse de la commune de Nyassia. Elle peut aujourd’hui se glorifier d’être aujourd’hui d’être la première femme de la commune de Nyassia et aussi l’une des premières femmes élues à la tête d’une collectivité territoriale de la Casamance naturelle.
À rappeler qu’elle a émigré, entre temps, du Pds à l’UCS de Abdoulaye Baldé avec qui elle compte poursuivre le compagnonnage. Visera -t-elle quelque chose lors des législatives de juillet prochain ? Si telle est son ambition, elle va falloir en découdre encore avec les hommes qui sûrement chercheront toujours à se tailler la part du lion. Mais l’ardeur des hommes ne fait pas peur apparemment à Justine Manga qui s’est donnée pour mission de se battre toujours se battre pour franchir tous les obstacles afin d’émanciper la femme.
Par Pape NDIAYE
LE PDS À L’ÉPREUVE D’UN TRAIN APR PRESQUE À LA GARE
Même s’il a déjà son nouveau Premier ministre en tête, le blocage de la formation du gouvernement par le président reste une énigme. Les résultats inattendus des dernières locales auraient faussé ses calculs
Apres l‘euphorie occasionnée par le sacre des Lions à la Coupe d’Afrique des Nations de football, suivie de l’ambiance autour de l’inauguration du stade du Sénégal qui porte désormais le nom du président Abdoulaye Wade, place à la réalité. Avec le recul, nous constatons que le président Macky Sall, après avoir profité à fond de cette période de grâce, est aujourd’hui confronté à des difficultés multiples.
D’abord, même s’il a déjà son nouveau Premier ministre en tête, le blocage de la formation de son gouvernement reste une énigme. Les résultats des dernières élections locales, qui ne sont pas ceux qu’il attendait, auraient faussé ses calculs. Surtout avec la déroute de plusieurs « ministrables » dans des communes stratégiques comme Thiès, Dakar, Ziguinchor et Kaolack. Souhaitons que le président Macky Sall soit très bien inspiré pour former un gouvernement techniquement efficace avec des hommes qu’il faut aux places qu’il faut. Sur le plan social aussi, le président Macky Sall est confronté à plusieurs fronts. Les syndicalistes de l’éducation et ceux de la santé sont en ébullition. On dirait qu‘ils se sont donné le mot. Les élèves ont perdu plusieurs mois de cours. Après de multiples rencontres avec le gouvernement, les syndicalistes de l’enseignement ont voté la reprise des cours. L’école espère donc retrouver le bout du tunnel ou la fin de la récréation. Pendent ce temps, le secteur de la santé menace d’aller en grève pour non-respect des accords signés avec le gouvernement.
Par ailleurs, le renchérissement des prix des denrées de première nécessité constitue un problème supplémentaire qui pèse sur les faibles revenus des ménages. Une hausse des prix dans un contexte de pauvreté extrême, malgré une décision du gouvernement de baisser les prix. D’ailleurs, l’Unacois vient de se faire entendre par un refus catégorique d’appliquer les nouveaux prix officiellement annoncés par le gouvernement. La gravité de la situation de pauvreté est illustrée par les résultats de l’enquête harmonisée réalisée sur les conditions de vie des ménages par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd).
Au delà des fronts sociaux, la bataille politique !
Au plan politique, les dernières élections locales ont consacré la perte par la mouvance présidentielle de certaines localités très symboliques. Justement, c’est pourquoi le président de la République cherche la meilleure formule pour aborder victorieusement les prochaines élections législatives prévues le 31 juillet 2022.
Dans cinq mois à peine. D’où les portes de la transhumance qu’il a grandement ouvertes de nouveau pour renforcer le camp de l’Apr avec des maires nouvellement élus. Premier à taper à la porte du président, Bamba Fall, qui, après avoir remporté la « Coupe du Maire » sous le maillot de « Geum Sa Bop », a finalement rejoint le Barça de la mouvance présidentielle. Mais l’autre gros poisson à pêcher reste et demeure le Pds de Me Abdoulaye Wade. En perspective d’une alliance future entre libéraux et « libéros », c’est l’Apr ou Benno qui a tout à gagner pour ses velléités offensives et défensives.
Convaincus de la « cohérence » des orientations de l’Apr et du Pds et de la complémentarité de leurs objectifs et aspirations, certains activistes, sergent-recruteurs et médiateurs de l’ombre annoncent être entrés dans une phase de rapprochement entre le président Macky Sall et son prédécesseur Abdoulaye Wade. Comme argument, ils agitent le vieux projet de Me Abdoulaye Wade de retrouvailles de la famille libérale. Il est vrai que les rencontres de Massalikal Djinaan et du Palais entre Macky et Wade ont été suivies d’une pause de méfiance pour ne pas dire d’une période de froideur. C’est seulement à l’occasion de l’accueil des Lions et de l’inauguration du stade du Sénégal baptisé au nom de Me Abdoulaye Wade que les drapeaux du rapprochement ont été encore agités dans les gradins de Diamniadio. Malgré la réaction à chaud d’un baliseur-éclaireur nommé Abdou Mbow, favorable aux retrouvailles libérales, le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), Me Abdoulaye Wade, a démenti tout rapprochement entre sa vieille formation politique et l’Apr comme pour clore le débat. D’ailleurs, le dernier communiqué du bureau politique du parti libéral d’opposition a porté l’estocade à ce projet de rapprochement caressé entre autres par Doudou Wade, ancien président du groupe libéral de la majorité à l’Assemblée nationale du temps de Wade. Comme si le Pds aurait flairé le coup d’une éventuelle alliance où il risque d’être le grand perdant. Autrement dit, se laisser remorquer par un train « Apr » presque entré en gare à quelque 18 mois de la présidentielle 2024.
Toutefois, le président Macky Sall, en fin stratège, s’arrêtera t-il en si bon chemin ou alors trouvera-t-il toujours les moyens d’élargir sa majorité avec sa famille naturelle, les libéraux ? Mais alors, dans ce cas de figure, que fera-t-il de ses alliés socialistes qui ont accepté de se faire cuisiner à la sauce libérale ? La suite des évènements nous édifiera.
À QUATRE MOIS DES LÉGISLATIVES, SERAIT-IL RISQUÉ POUR MACKY SALL DE COMPOSER UN NOUVEAU GOUVERNEMENT ?
Depuis bientôt 3 mois, le Sénégal est dans l’attente de la nomination de son Premier ministre. Ce, suite à la restauration dudit poste. Mais, le président de la République ne semble pas en être préoccupé malgré le vote en procédure d’urgence pour restaurer ce poste qui avait disparu au lendemain de la présidentielle de 2019. Serait-il risqué pour Macky de composer un nouveau gouvernement avant les législatives qui doivent se tenir, exactement dans 4 mois et 22 jours ? Le professeur Moussa Diaw donne son avis…
La loi votée le 10 décembre 2021 en séance plénière à l’Assemblée nationale par une écrasante majorité des députés et promulguée, beaucoup d’observateurs s’attendaient à la nomination du énième Premier ministre de Macky Sall dans les 15 jours qui ont suivi. Hélas, le président de la République avait décidé de décaler juste après les élections Locales du 23 janvier 2022. Plus de 40 jours après, c’est le statu quo par rapport à la nomination de celui qui sera le prochain « patron » de la Primature.
L’enseignant chercheur en sciences politiques, Moussa Diaw, a d’emblée tenu à rappeler que le président de la République avait décidé de restaurer le poste de Premier ministre et de nommer une personnalité quand il sera désigné à la tête de l’Union Africaine (UA). Le prétexte, qui avait été, selon lui, avancé reposait sur un agenda chargé par les affaires africaines qui « l’occuperont de manière à ne pas avoir suffisamment de temps pour traiter les dossiers internes. Cette déclaration et l’injonction donnée aux membres du gouvernement, de préparer les dossiers pour un éventuel changement, n’ont pas été suivies de décisions attendues dans l’option d’une nouvelle monture gouvernementale. »
Par la suite, plusieurs événements marquants sont, souligne le professeur Moussa Diaw, venus bousculer l’agenda présidentiel. « Il s’agit, entre autres, de la fête des « Lions » qui ont remporté la coupe continentale et l’inauguration, à grande pompe, du stade dénommé « Abdoulaye Wade ». Depuis, les choses piétinent et le gouvernement se réunit comme d’habitude en attendant que le président se décide sur cette question. « Il est vrai qu’il est maître du jeu et prend son temps pour une évaluation de la situation politique et sociale dans un contexte de mouvements sociaux divers (éducation, santé) », soutient le professeur Moussa Diaw. Qui se demande s’il était opportun d’annoncer le retour d’un poste de Premier ministre au moment où l’action portait sur l’évaluation des élections locales pour en tirer des leçons afin d’initier des réajustements politiques nécessaires ? Ceci est, pour l’enseignant chercheur en sciences politiques, d’autant plus important que des membres du gouvernement, pas les moindres, ont perdu dans les communes où ils étaient investis. Au lendemain des résultats, les ministres concernés étaient, souligne-t-il, sous l’effet d’un traumatisme politique « qui empêchait certains d’apparaître au grand public, au regard des sommes colossales qui ont été dépensées sans compter avec, au bout du compte, des résultats décevants pour lesquels ils ne parviennent pas d’ailleurs à donner une explication convaincante. »
LES RISQUES DE COMPOSER UN NOUVEAU GOUVERNEMENT AVANT LES LÉGISLATIVES...
L’épée de Damoclès d’un éventuel changement de gouvernement est venue alourdir l’atmosphère portant des angoisses liées à des départs, « signifiant la fin de privilèges et de notoriété accordés aux fonctions de ministre. » Cela dit, qu’est-ce qui peut, s’interroge Monsieur Diaw, motiver un changement d’équipe gouvernementale dans un tel contexte ? A son avis, le Président était trop pressé de faire une annonce sans une analyse approfondie des élections locales qui ont montré une percée notoire de l’opposition dans les grandes villes comme Dakar, Thiès, Diourbel, etc.
Le professeur Moussa Diaw de s’expliquer en ces termes : « La majorité s’est contentée d’une lecture arithmétique des résultats plutôt que de procéder à une étude objective de la sociologie électorale locale qui aurait permis une approche lucide de ces consultations qui ne ressemblent pas aux précédentes en raison des enjeux, de leur contexte et des événements récents qui ont marqué la vie politique. De même, les choix politiques au moment des investitures exigent de se départir de la logique de sanctions contre les perdants dont les effets pourraient être irréversibles parce que les rapports de forces ont été considérablement modifiés dans des départements à fortes concentrations électorales. Dans ce cas, il convient de resserrer les liens plutôt que de chercher des bouc-émissaires d’un scrutin peu favorable, dans son ensemble, à la majorité sans verser dans la surestimation. »
« IL SERAIT PLUS LOGIQUE DE NOMMER UN PREMIER MINISTRE APRÈS LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES... »
Poursuivant, le professeur Moussa Diaw souligne que les élections législatives sont fixées au 31 juillet 2022, une période de la saison des pluies, avec des aléas climatiques, « que personne ne maîtrise, susceptibles de perturber l’organisation matérielle du scrutin. » L’autre point important qu’il a tenu à souligner, c’est le fait de prendre le risque de composer un nouveau gouvernement à quatre mois des législatives « qui pourraient réserver des surprises si elles confirment le poids consistant de l’opposition dans le paysage politique. »
Par conséquent, il serait, selon lui, plus logique de nommer un Premier ministre après les élections législatives pour assurer une cohérence de l’action politique. « Mais, les pratiques n’ont pas vraiment évolué, on agite encore la stratégie de la récupération politique tout en sachant qu’elle est en soi contreproductive car la jurisprudence ou l’expérience du patron de Rewmi (Idrissa Seck) est édifiante. Dans ce tropisme, on évoque également la retrouvaille de la famille libérale sans trop y croire tout comme s’invite dans le débat la constitution d’un gouvernement élargi à l’opposition « timorée » ou d’union nationale que rien ne justifie actuellement en respectant les principes et règles démocratiques. Aujourd’hui, le manque de communication sur les annonces présidentielles, les angoisses d’une probable guerre mondiale, boostant les prix des produits de premières nécessités, constituent des défis sur lesquels les citoyens attendent des gouvernants des politiques claires et rassurantes.
Ainsi, Il faut rompre avec la politique politicienne de calculs et de manœuvres pour s’engager dans la voie de la modernisation de l’Etat, de l’amélioration du secteur de la santé, de l’éducation et des institutions pour une gouvernance transparente et vertueuse », conseille en conclusion l’enseignant chercheur en sciences politiques, Moussa Diaw.