Dakar, 4 mai (APS) – Le chef de l’Etat a indiqué, mercredi en Conseil des ministres, que l’accès universel à l’eau potable est une priorité de l’action gouvernementale.
’’Abordant la question liée à l’approvisionnement en eau potable des populations, le Chef de l’Etat indique que l’accès universel à l’eau potable est une priorité de l’action gouvernementale’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
La même source ajoute que ’’sous ce rapport’’, Macky Sall a demandé au ministre de l’Eau et de l’Assainissement et au Ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale (avec le PUDC et le PUMA), ’’de déployer, en liaison avec le Ministre des Finances et du Budget, les moyens adéquats pour accélérer l’exécution des programmes d’hydraulique en milieu rural’’.
Dans le communiqué, il a souligné ’’la nécessité d’améliorer le système de gouvernance des concessions d’ouvrages hydrauliques en milieu rural et de renforcer l’entretien, la réparation et la fonctionnalité des infrastructures hydrauliques, en relation avec les populations et les organisations communautaires de base’’.
Macky Sall a signalé, en outre, ’’l’urgence d’accentuer la modernisation des réseaux d’adduction en eau potable de la capitale et de sécuriser durablement l’approvisionnement en eau potable de Dakar et des villes de l’intérieur, au regard du développement urbain rapide noté ces dernières années’’.
Le chef de l’Etat a rappelé, dans la même lancée, ’’l’impératif d’accélérer la mise en œuvre du programme des branchements sociaux pour les ménages les plus vulnérables dans les quartiers et localités du périmètre affermé’’.
Il a indiqué au Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, ’’l’importance primordiale de préserver la qualité des eaux du système du Lac de Guiers et de veiller à l’optimisation des coûts de production de l’eau potable, en vue de promouvoir l’équilibre financier du secteur et une tarification socialement acceptable aux usagers’’.
5.822 PÈLERINS DONT 2.000 POUR LA MISSION OFFICIELLE AU HAJJ
Le Sénégal va convoyer aux lieux saints de l’islam, en Arabie Saoudite, 5.822 pèlerins dont 2.000 pour la mission officielle et 3.822 pour les voyagistes privés
Dakar, 4 avr (APS) – Le Sénégal va convoyer aux lieux saints de l’islam, en Arabie Saoudite, 5.822 pèlerins dont 2.000 pour la mission officielle et 3.822 pour les voyagistes privés, a annoncé mercredi, la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur Aïssata Tall Sall.
’’Cette année, le royaume d’Arabie Saoudite a décidé d’accueillir au total, 1 million de pèlerins (...) pour des raisons liées à la Covid-19’’, a-t-elle indiqué.
La ministre s’exprimait lors d’un point de presse dans les locaux de son ministère, en présence du délégué général au pèlerinage, Abdou Aziz Kébé, et de plusieurs voyagistes privés.
’’Sur ce quota, il a été attribué au Sénégal un total de 5822 pélerins affectés. Sur ce quota, la mission nationale au pèlerinage aura 2000 et les voyagistes privés se répartiront 3.822 pélerins’’, a-t-elle détaillé.
Aïssata Tall Sall a aussi indiqué que conformément à la décision du royaume d’Arabie Saoudite, les pèlerins autorisés à remplir le cinquième pilier de l’islam doivent être âgés de 65 ans au plus.
La ministre a informé que le package pour les frais du voyage et du séjour en terre saoudienne est fixé à 4.200.000 de francs CFA. Chaque pays devra convoyer ces pèlerins à bord de sa compagnie nationale.
’’Par conséquent, les pèlerins sénégalais, pour cette année, vont voyager à bord d’Air Sénégal’’, a-t-elle notamment fait savoir.
’’Ce sont des conditions que tous les pays ont acceptées’’, a ajouté la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.
Selon elle, la hausse du coût du package est liée à l’augmentation des prix du carburant consécutive à la guerre en Ukraine et à la hausse du taux de la monnaie saoudienne.
La ministre a, en outre, annoncé que le président de la République a décidé d’octroyer un terrain pour ériger une Maison du pèlerin aux environs de l’aéroport militaire Léopold-Sédar-Senghor.
Elle a aussi fait part de la volonté du chef de l’Etat, avec l’appui du royaume d’Arabie Saoudite, de réaliser à Dakar, un musée dédié à l’islam.
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LES REMOUS AUTOUR DE L'AVERTISSEMENT DE MACKY ET LE DEPOT DES PARRAINAGES AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM
La guéguerre entre le pouvoir territorial et le pouvoir central ainsi que le dépôt des parrainages dominent l'actualité de ce jeudi 5 mai 2022.
La guéguerre entre le pouvoir territorial et le pouvoir central ainsi que le dépôt des parrainages dominent l'actualité de ce jeudi 5 mai 2022. Ecoutez la revue de l'actualité présentée par Fabrice Nguéma sur la Zik Fm.
L’ASCENSION ET LA CHUTE DE L'EMPIRE DE L'HUILE DE PALME EN AFRIQUE DE L'OUEST
À l'exception des plantations « royales » de palmiers à huile, établies au 18ème siècle pour la production de vin de palme dans le royaume du Dahomey, tous les palmiers à huile d'Afrique de l'Ouest poussaient dans des bosquets sauvages ou semi-sauvages
Depuis des milliers d'années, le palmier à huile, originaire d'Afrique de l'Ouest, entretient une relation intime avec l'homme. L'expansion très rapide des palmeraies dans toute l'Afrique occidentale et centrale après une période de sécheresse datant de 2 500 ans environ a favorisé la migration humaine et le développement de l'agriculture ; à leur tour, les hommes ont favorisé la propagation des palmiers à huile en dispersant leurs graines et en pratiquant la culture sur brûlis. Des preuves archéologiques montrent que les fruits du palmier et leur huile faisaient déjà partie intégrante de l'alimentation des Africains de l'Ouest il y a 5 000 ans.
À l'exception des plantations « royales » de palmiers à huile, établies au 18ème siècle pour la production de vin de palme dans le royaume du Dahomey, tous les palmiers à huile d'Afrique de l'Ouest poussaient dans des bosquets sauvages ou semi-sauvages. Les femmes et les enfants ramassaient les fruits tombés sur le sol, tandis que les hommes récoltaient des grappes de fruits en grimpant au sommet des palmiers. Ces fruits étaient ensuite transformés en huile de palme par les femmes, selon un long processus et à forte intensité de main-d’œuvre qui consistait à faire bouillir et à filtrer les fruits frais avec de l'eau de façon répétitive. Des méthodes similaires sont encore largement utilisées dans toute l'Afrique de l'Ouest. Alors que l'huile de palme rouge pure était extraite du mésocarpe externe charnu du fruit du palmier, les femmes, souvent aidées par des enfants, cassaient également les graines de cet arbre pour fabriquer de l'huile de palmiste brune et claire.
L'huile de palme était, et demeure, un ingrédient clé de la cuisine ouest-africaine, comme le plat simple composé d'igname bouillie, d'huile de palme et de sel gemme (Kanwa), et de soupe Banga. Dans toute l'Afrique de l'Ouest, l'huile de palme était utilisée pour la fabrication du savon; aujourd'hui, le savon noir yoruba Dudu-Osun est une marque déposée au Nigeria. Au royaume du Bénin, l'huile de palme était utilisée pour les lampadaires et comme matériau de construction pour les murs du palais du roi. Elle a, par ailleurs, trouvé sa place dans des centaines de rites et de produits médicinaux différents, notamment sous forme de pommade pour la peau et comme antidote commun aux poisons. En outre, la sève des palmiers à huile était récupérée pour la production de vin de palme, et les feuilles de palmiers fournissaient du matériel pour les toits en chaume et les balais.
LE BOUM DU DEBUT DU 19EME SIECLE
L'huile de palme est connue en Europe depuis le 15ème siècle. Ce sont les marchands d'esclaves de Liverpool et de Bristol qui, au début du 19ème siècle, ont commencé à en importer à plus grande échelle. Ils connaissaient ses multiples usages en Afrique de l'Ouest et l'achetaient déjà régulièrement pour nourrir les esclaves déportés vers les Amériques. Avec l’abolition de la traite des esclaves vers les Amériques en 1807, les négociants britanniques d'Afrique de l'Ouest se sont tournés vers les marchés européens et les ressources naturelles comme matières premières, en particulier l'huile de palme. À cette époque, les principaux principaux aliments, riches en matières grasses et en lipides en Europe étaient d'origine animale – comme le saindoux ou l'huile de poisson – des produits pour lesquels il pouvait être difficile d'assurer un approvisionnement régulier. Ainsi, le marché de l'huile de palme constituait un débouché tout trouvé. Cette huile était utilisée comme lubrifiant industriel, dans la production de fer blanc, dans l'éclairage public et comme matière grasse semi-solide pour la fabrication de bougies et de savon. Dans les années 1820, les progrès de la chimie ont facilité le passage à la production industrielle de savon à grande échelle.
Des quantités toujours plus importantes d'huile de palme – passant de 157 tonnes métriques par an à la fin des années 1790 à 32 480 tonnes au début des années 1850 – ont été introduites au Royaume-Uni par de petits négociants ouest africains. Ce négoce n'était fait pas pour les coeurs sensibles. Une fois par an, les négociants passaient jusqu'à six semaines à naviguer sur de petites goélettes vers l'une des nombreuses stations commerciales de la côte ouestafricaine. Il y avait plusieurs douzaines de stations commerciales dans la région des Oil Rivers, dans l’actuel delta du Niger, centre du commerce de l'huile de palme en Afrique occidentale. Les commerçants européens vivaient et commerçaient entièrement sur des voiliers abandonnés. C'était en partie pour essayer d'éviter les maladies mortelles, comme la malaria et la fièvre jaune, mais aussi parce que les autorités locales les empêchaient de construire sur la terre ferme. Le commerce intérieur était étroitement contrôlé par des courtiers locaux et des chefs de village. Les commerçants européens donnaient à ces courtiers des marchandises européennes, telles que des ustensiles de cuisine, du sel et des tissus.
Ensuite, ils attendaient à bord de leurs navires le retour des courtiers qui pouvait parfois durer des mois. De nombreux courtiers africains étaient eux-mêmes d'anciens esclavagistes. La traite des esclaves dans le delta du Niger n'a pas immédiatement pris fin avec l'abolition, mais s'est poursuivie parallèlement au commerce des palmiers jusque dans les années 1840. Les courtiers en palmiers et les négociants européens ont continué à utiliser le même réseau et le même système que ceux développés pour le commerce des esclaves. En attendant, les tonneliers des négociants européens assemblaient de grands fûts pour contenir l'huile de palme. Il y avait principalement les bosquets sauvages et semi-sauvages existants en Afrique de l'Ouest pour satisfaire la demande européenne. Dans l'arrière-pays des Oil Rivers et dans de nombreuses autres régions, on pouvait trouver une abondance de palmiers à huile sauvage à récolter. Quelques autres palmiers étaient plantés.
Les Krobo dans le sud-est du Ghana, où quelques palmiers à huile poussaient naturellement, avaient commencé pratiquer la culture systématique pour répondre à la demande européenne. Au Dahomey également, de nouvelles plantations ont été créées. Certaines régions du sud-est du Nigeria se sont tellement concentrées sur la production d'huile de palme qu'elles sont devenues totalement dépendantes des importations d'ignames en provenance du nord. Toutefois, il n'y a pas eu de transformation radicale et à grande échelle de la gestion des terres, de la propriété ou de l'écologie.
L'ESSOR DES COURTIERS EN HUILE DE PALME
Les producteurs ouest-africains ont répondu avec succès à la demande accrue d'huile de palme européenne en modifiant et en développant les méthodes de production existantes à petite échelle. Les jeunes hommes s’occupaient de la récolte des grappes de fruits frais – un travail dangereux. Pour le traitement de l’huile de palme, une autre méthode, beaucoup moins exigeante en main-d'œuvre, a été mise au point. Il fallait attendre que les fruits frais fermentent, avant d’être piétinés dans de grandes fosses creusées dans le sol, ou parfois dans de vieilles pirogues. L'huile ainsi obtenue était beaucoup plus sale et indigeste ; elle était également moins chère, mais cette nouvelle technique a permis d'en produire à plus grande échelle qu'auparavant.
Le transport de l'huile de palme représentait beaucoup de travail : il fallait transporter des calebasses remplies d'huile le long des chemins forestiers jusqu'à la rivière la plus proche et travailler sur des pirogues. Cela constituait une source de revenus en espèces pour les jeunes hommes, mais ce sont généralement les hommes plus âgés et déjà plus riches, et en particulier les chefs, qui tiraient le plus grand profit de « l'or rouge », grâce au travail de leurs épouses et de leurs esclaves et au contrôle du commerce. La richesse et le pouvoir pouvaient être acquis grâce au courtage, et les structures de pouvoir locales étaient profondément liées au commerce de l'huile de palme. Un courtier particulièrement puissant à cette époque était William Dappa Pepple, le amanyanabo (roi) de Bonny (dans l'actuel sud-est du Nigeria) de 1837 à 1854.
PRISE DE CONTROLE COLONIALE
À la fin du 19ème siècle, des chimistes ont découvert que l'hydrogénation pouvait être utilisée pour transformer les huiles végétales en margarine. Celle-ci a joué un rôle de plus en plus important dans l'apport de graisses dans l'alimentation de la classe ouvrière urbaine croissante d’Europe. Alors que le volume des importations d'huile de palme d'Afrique de l'Ouest vers le Royaume-Uni s'est stabilisé entre les années 1850 et 1890, la production à grande échelle de ce nouveau produit comestible a relancé la demande d'huile de palme au début du 20ème siècle. Entre 1854 et 1874, la France et la Grande-Bretagne avaient déjà commencé à créer des colonies européennes officielles au Sénégal, à Lagos et sur La Côtede-l'Or (Gold Coast).
L'Afrique occidentale britannique a fini par intégrer la Sierra Leone, la Gambie, la Gold Coast et le Nigeria (avec le Cameroun britannique). Dans les années 1930, l'Afrique occidentale britannique exportait environ 500 000 tonnes de produits du palmier par an. Ces produits ont continué à jouer un rôle majeur dans les économies rurales d'Afrique de l'Ouest, mais ils ont échappé progressivement au contrôle local sous l'administration coloniale; la richesse et le pouvoir potentiels que l’huile de palme avait procuré à la population locale avaient disparu. De plus, alors que les puissances coloniales continuaient d'étendre leur influence ailleurs dans les tropiques, une évolution qui allait changer la donne s’annonçait lentement : l'essor de la plantation de palmiers à huile. En quelques décennies, des étendues de forêts d'Asie du Sud-Est ont été défrichées, créant une voie rapide vers des plantations de monoculture à l'échelle industrielle, mettant ainsi fin à la position de l'Afrique de l'Ouest en tant que plaque tournante mondiale de la production d'huile de palme.
« IL NE FAUT PAS RÉGULER MAIS IL FAUT PLUTÔT TROUVER UN CONSENSUS »
C’est le journaliste-blogueur Basil Niane qui régit ainsi au débat sur la nécessité d’une régulation de ces médias sociaux pour faire face aux nombreuses dérives déplorées par nombre de Sénégalais
"La liberté est synonyme d'une responsabilité ; donc il faut que les gens prennent conscience du danger qu'ils encourent en étant sur les réseaux sociaux." C’est le journaliste-blogueur Basil Niane qui régit ainsi au débat sur la nécessité d’une régulation de ces médias sociaux pour faire face aux nombreuses dérives déplorées par nombre de Sénégalais. Pour lui, il faut plutôt beaucoup plus d'encadrement et non pas réguler, en trouvant un consensus.
"Je pense qu'il ne faut pas réguler mais il faut plutôt trouver un consensus c'est-à-dire essayer de voir avec les acteurs comment mettre en place un cadre pour mieux encadrer les réseaux sociaux. Je parlerai beaucoup plus d'encadrement parce que la liberté d'expression est trop proche des réseaux sociaux et si on met une loi qui interdit certaines choses ; cela peut atteindre la liberté d'expression. Nonobstant, il faut savoir aujourd'hui que l'Etat du Sénégal, avec le Code sur la protection de la vie privée, dispose de lois qui peuvent, après une insulte ou une diffamation, permettre à tout citoyen de porter plainte. Il existe d'ailleurs une loi sur la cybercriminalité et sur la protection des données personnelles.
D'ailleurs c'est un travail qui est fait par un juge et par la CDP (Commission de protection des données personnelles). À l'heure actuelle, cette question revient à l'ordre du jour parce que ce qui se passe sur les réseaux sociaux, nous l'avons tous vu. C'est devenu quand-même un cancer même de la liberté d'expression. Liberté d'expression ne veut pas dire insulter une personne. Vous avez la possibilité de vous exprimer sans heurter la sensibilité de la personne. Cette liberté ne doit pas se résumer à des insultes, à des diffamations. Comme nous voyons avec la diffusion des audio et des vidéos sur internet. C'est devenu un four tout. Cela est dû à deux choses pour moi : d'abord les jeunes sont conscients de la politique du pays, et chaque jeune a la possibilité de s'exprimer sur les réseaux sociaux à travers les différents réseaux. Maintenant, aller jusqu'à restreindre les réseaux sociaux serait trop faire. Mais il faut trouver un encadrement pour soutenir et aider ceux qui ne sont pas au diapason des réseaux sociaux mais aussi protéger ceux qui sont au niveau de cette plateforme. Il faudrait une responsabilité accrue.
La liberté est synonyme d'une responsabilité ; donc il faut que les gens prennent conscience du danger qu'ils encourent en étant sur les réseaux sociaux. Il faut aussi que les personnes qui ont la voix puissent parler à la jeunesse parce qu'en général ce sont les jeunes qui dérapent sur les plateformes. Et il y va aussi de la politique. Il faut réinventer la politique et ne pas mettre en avant cet aspect de guéguerre entre les acteurs qui peuvent vraiment nuire à l'instabilité sociale de notre pays."
À PROPOS DE LA RÉGULATION DES RÉSEAUX SOCIAUX
Les dérives et nombreux dérapages sur les réseaux sociaux sont en train de devenir une hantise pour la société
L'avènement et l'ascension fulgurante des réseaux sociaux, avec leurs cortèges de dérives multiples et d’atteinte à la dignité des personnes et des données à caractère personnel entre autres, remettent au centre des débats la problématique de leur régulation. Il est nécessaire dans ce cadre pour les pouvoirs publics de trouver le juste milieu entre encadrement et liberté d'expression.
Les dérives et nombreux dérapages sur les réseaux sociaux sont en train de devenir une hantise pour la société. En plus du chef de l’Etat Macky Sall qui n’a de cesse et à plusieurs reprise évoqué la nécessité de leur régulation, ces failles de ces médias sociaux ont été centre des sermons de tous les imams ou presque lors de la prière de l’Aïd-al Fitr ou Korité 2022/1443H et des évêques, notamment l’archevêque de Dakar lors de la messe de Pâques quelques semaines plus tôt. Les réseaux sociaux sont très souvent le canal de propagande de divers contenus qui peuvent d'une part être ludiques et d'autre part inciter à la haine, être sources de diffamation et parfois d'injures et attenter à la dignité de personnes.
Avec des milliards d'utilisateurs, il est difficile de cerner les intentions de chacun. Un nid de discordes s'installe peu à peu dans une société ou les réseaux sociaux occupent une place importante dans le quotidien des sénégalais. La régulation s'impose alors face à certains qui abusent de cette liberté d'expression qu'offrent les réseaux sociaux. Ces outils censés nous connecter les uns aux autres risquent malheureusement de nous éloigner de plus en plus. La jeunesse est mise au banc des accusés. Pape Sidy Ndiaye nous dit être dépassé par la situation et a hâte de voir le Sénégal procéder une régulation définitive de cet outil de communication. "Les réseaux sociaux sont un mal nécessaire, certes. Mais je pense qu'il faut y aller avec beaucoup de délicatesse. Je tombe des nus en voyant certaines vidéos ou photos postées. On a perdu nos valeurs. J'espère tout simplement que les mesures seront prises, sur le long terme, pour qu'au moins on puisse vivre sans la crainte de retrouver une partie de notre vie exposée au grand jour."
LA RESPONSABILITE DE TOUT UN CHACUN
Face à ce qu'on peut considérer aujourd'hui comme un moyen incontournable de communication, le recours aux médias classiques n'est plus obligatoire pour toucher le grand public. En donnant la latitude à tout un chacun de publier et d'interagir dans le monde virtuel, les réseaux sociaux constituent une nouvelle forme d'expression directe et une nouvelle manière d’accéder à de nouvelles sources d’information. Seulement, l’on remarque que les réseaux sociaux sont devenus un espace de règlement de compte pour beaucoup d'utilisateurs qui ne rechignent pas à publier des vidéos, images et audio compromettants, qui peuvent briser toute une carrière ou disloquer des familles.
Malgré les efforts de la Commission Nationale de protection de données personnelles (CDP), le mal continue de prospérer, au grand désespoir des utilisateurs. Et quand des sites s’y mêlent, le mal devient plus profond. Au Sénégal, on dénombre plus de 400 sites d'informations en ligne. Des sites qui parfois ne suivent pas les règles d'éthique et de déontologie et semblent échapper à tout contrôle ou régulateur, avec des contenus parfois obscènes et diffamatoires.
À travers les réseaux sociaux, on fait face à une pléthore d'informations qui ne sont pas toujours fiables. Pourtant, toute information doit être traitée afin d'éviter les intox, ce qui n’est pas le cas dans certains sites d'information en ligne. La liberté d’expression est un droit humain fondamental consacré par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cependant il est important de préciser que toute liberté non encadrée peut être source de débordement.
MACKY CRÉE LA CONTROVERSE
La sortie du chef de l’Etat qui a littéralement menacé de révocation les maires qui s’adonneraient à des recrutements hors du cadre légal prévu par la loi, n’est pas passée chez certains
SEYNABOU BA & NANDO CABRAL GOMIS |
Publication 05/05/2022
La sortie du chef de l’Etat qui a littéralement menacé de révocation les maires qui s’adonneraient à des recrutements hors du cadre légal prévu par la Loi, lors de la cérémonie différée de remise des cahiers de charges à l’occasion du 1er mai, n’est pas passée chez certains acteurs politiques, notamment ceux de l’opposition. En effet, réagissant à cette sortie du chef de l’Etat, la réplique a été ferme du côté d’Abass Fall. L’actuel premier adjoint au maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias, que d’aucuns ont cité comme la principale cible de cette menace du chef de l’Etat à cause des contrats qu’il a accordés à l’activiste Guy Marius Sagna et au capitaine Seydina Oumar Touré révoqué des cadres de la Gendarmerie nationale, a lancé à l’endroit du chef de l’Etat : «« Tu ne révoqueras personne !». S’exprimant lui aussi sur cette sortie du chef de l’Etat, le Coordonnateur de la section sénégalaise de Transparency international «Forum civil », Birahim Seck a rappelé à l’endroit du Président Sall que le maintien illégal à l'Armp et à la Cena de Saër Niang et Doudou Ndir dont les mandats sont terminés depuis longtemps est également une violation flagrante des lois. Pour leur part, Moussa Sarr, porte-parole de la Ligue démocratique (Ld) et Dr Malick Diop, porte-parole de l’Alliance des forces de progrès (Afp), soulignent que le président n’a pas fait une menace mais plutôt un rappel au respect des lois qui nous registrent. Interpellé également sur cette sortie du chef de l’Etat, Sidya Ndiaye, Secrétaire général de l'intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales a révélé que c’est lui qui a interpellé le chef de l’Etat sur cette question après constat des cas pratiques de maires qui, dès leur installation, ont demandé à des travailleurs de rester chez eux sans notification en violation de la loi et de la règlementation.
ABASS FALL, 1ER ADJOINT VILLE DE DAKAR A MACKY SALL : « Tu ne révoqueras personne ! »
« Macky Sall après avoir essayé d'effacer Dakar des collectivités territoriales, après avoir tenté en vain de nommer un maire pour Dakar, après avoir été battu à Dakar et toujours rongé par cette défaite cuisante qui frôle l'humiliation, tente désespérément de menacer et de façon non courageuse le maire Barthélémy Dias de révocation. Les Dakarois attendent avec impatience qu'il passe à l'acte. Cette souffrance tirée de cette défaite l'a rendu amer et il ne manque aucune occasion et de façon inconsciente de montrer sa rancœur. Il nous parle du respect des règles régissant les institutions, lui qui passe tout son temps à violer les règles institutionnelles, constitutionnelles et d’élégance républicaine. Macky Sall ne peut et ne doit aucunement nous donner des leçons en la matière. Ce qu’il refuse d’admettre, c'est que lui-même est sous révocation. L'acte le concernant a été déjà décrété et établi. Il ne reste que la signature finale du peuple qui se fera en 2024. Auparavant, la première étape sera celle des élections législatives du 31 juillet 2022 qui va consacrer définitivement le divorce entre le peuple et un président qui appartient au passé».
BIRAHIM SECK, COORDONNATEUR DU FORUM CIVIL » «Le maintien en fonction de l'actuel DG de l'Armp… et celui du Président de la Cena sont une violation flagrante des lois »
« Monsieur le Président de la République, effectivement toutes nominations en dehors de l'organigramme fixé par les lois et règlements sont nulles et de nul effet mais aussi, le maintien en fonction de l'actuel DG de l'Armp alors qu'il a fini son mandat depuis 2017, ainsi que celui du Président de la CENA sont une violation flagrante des lois et règlements pour ne citer que ces exemples ».
SIDYA NDIAYE, SECRETAIRE GENERAL DE LA FGTS) : « C’est moi-même qui ai interpellé le chef de l’Etat sur cette question, nous avons des cas pratiques de maires… »
« C’est moi-même qui ai interpellé le chef de l’Etat sur cette question. Je lui ai dit que nous n’avons pas compris que certains, dès leur installation, commencent à faire une chasse aux sorcières en voulant se séparer des collaborateurs qui sont en place depuis longtemps en vue dès les remplacer par leurs propres militants. Le président a été très clair. Une fois que les élections sont terminées, la maire n’a plus de couleur politique. Elle (mairie) est là pour la collectivité et doit servir toute la population. Nous avons des cas pratiques de maires qui, dès leur installation, ont demandé à des travailleurs de rester chez eux sans notification en violation de la loi et de la règlementation. J’en profite d’ailleurs pour rappeler que la loi sur la fonction publique locale est entrée en vigueur. Tous les décrets d’application ont été signés. Le dernier en date concerne le Centre national de la fonction publique locale et de la formation qui a été créé pour gérer l’effectif et la masse salariale ainsi que conduire la formation des élus. Ce dernier décret a permis de nommer un directeur général qui va gérer la structure et un Conseil d’administration au sein duquel vont siéger de manière paritaire l’administration, les travailleurs et les élus locaux. D’ailleurs, la première session de ce Conseil d’administration s’est tenue et cette rencontre a permis de fixer des objectifs et les ambitions pour les années à venir. Aujourd’hui, seuls 350 travailleurs n’ont pas encore fait l’objet d’arrêté d’intégration sur un effectif de 11 000 et plus de travailleurs des collectivités territoriales. Et toutes les villes et départements sont concernés par ces 350 travailleurs qui n’ont pas encore fait l’objet d’arrêté d’intégration ».
MOUSSA SARR, PORTE PAROLE DE LA LD : « Ce que le président a dit n'est pas une menace mais plutôt un rappel au respect des lois ... »
«J’ai écouté le président de la République et je voudrais dire que je marque mon accord par rapport à la déclaration à laquelle vous faites allusion. Et pour moi, le président Macky Sall n’a pas menacé les maires. Je pense que nous devons être très clairs dans le sens du discours. Je le dis avec beaucoup d’insistance. Il ne s’agit nullement d’une menace dirigée contre tel ou tel maire. Ce que le président de la République a dit est très clair. Les collectivités territoriales sont des démembrements de l’Etat et nous sommes dans un Etat organisé, un Etat dont le fonctionnement est régi par des lois et des règlements. Nous sommes en démocratie et les lois nous régissent. C'est nous qui avons voté les lois qui régissent l’Etat du Sénégal. Voilà pourquoi tous les citoyens sénégalais, quel que soit leur niveau de responsabilité, doivent tous se soumettre aux lois que nous nous sommes librement donnés. Tous les citoyens sénégalais, qu’ils soient des citoyens sans aucune responsabilité ou qu’ils soient des citoyens qui ont une responsabilité dans la gestion des affaires de l’Etat. Dans ce sens donc, les maires comme le reste des Sénégalais qui sont à d’autres degrés de responsabilité, eux tous, doivent respecter les lois que nous avons dans ce pays-là. C’est la raison pour laquelle le président a raison de rappeler, parce que ce que le président a dit c’est un rappel au respect des lois et des règlements en vigueur. Parce qu’un maire, un directeur général, un ministre ou même le président de la République ne peut pas faire ce qu’il veut. Ce que le président fait, c’est ce que le ministre, le directeur général ou le maire ou n’importe quel Sénégalais doit forcément obéir aux lois qui régissent. Et c'est à ce titre là que ce que vous appelez une menace, pour moi ce n’est pas une menace, mais c’est juste un rappel au respect des lois qui nous régissent. Parce qu’imaginez simplement, si un maire d’une telle collectivité fait ce qu’il veut, un ministre fait ce qu’il veut, un directeur général fait ce qu’il veut, nous ne serons plus dans une République, nous ne serons plus dans un État. Et ça, c’est justement ça qui va menacer la stabilité d’un État. Si chacun de nous fait ce qu'il veut, c'est ça qui sera une menace à l’Etat, sera une menace à la République. Donc si nous voulons sauvegarder notre République, si nous voulons préserver notre État, chacun de nous doit respecter les lois et les règlements. Parce qu’un maire, il a un exécutif local mais également le conseil municipal et le maire ne peut pas faire ce qu’il veut. Quand le maire veut prendre une décision, il doit soumettre sa décision au conseil municipal qui délibère. Parce que les conseils municipaux également, ils sont élus. Ils sont élus et le maire doit également respecter la volonté du conseil municipal qui ne doit pas, lui-même, faire ce qu’il veut et doit également obéir. C’est pourquoi d’ailleurs, c’est par là que je termine, le préfet et le sous-préfet sont ceux qui doivent garantir le contrôle de l’égalité. Si le préfet ou le sous-préfet assiste à une délibération du conseil municipal, c’est pour permettre de garantir le contrôle de l’égalité. Parce que tout ce que nous faisons dans les conseils municipaux et les conseils départementaux qui sont des démembrements de l’Etat, tout cela doit obéir aux lois qui régissent notre État. Donc en conclusion, pour moi le discours du président de la République, ce n'est pas une menace mais un rappel au respect des textes».
DR MALICK DIOP DE L’AFP : « C’est bien de rappeler les règles de fonctionnement, surtout qu’il y a des gestionnaires de collectivités territoriales nouvellement nommés… »
« C’est un rappel concernant la gestion globale. Le président a parlé aussi bien des structures de l’Etat au niveau central comme décentralisé. A savoir d’une part les structures qui sont dans le cadre du secteur parapublic avec la possibilité naturellement le pouvoir rendre compte de ce qu’elles font. Le Président a bien précisé surtout à ce titre que si on veut faire des résultats, il faut le faire dans un cadre où la gestion ne va pas être une gestion de gabegie principalement pour les structures qui relèvent directement de l’Etat central. À côté, le Président a parlé également des structures de l’Etat décentralisé, à savoir les collectivités territoriales en précisant que leur gestion doit être transparente, en plaidant également que les règles dans le cadre de la gestion soient suivies, que ça répondre aux dispositions légales que les gens respecteront. Donc, c’est bien de temps en temps, de rappeler les règles de fonctionnement des structures surtout qu’il a des gestionnaires de collectivités territoriales nouvellement nommés… »
Par Alassane THIAM
AU FAIT, AUCHAN EST TOUJOURS LÀ
«Auchan tue le commerce local», c’était le leitmotiv de ses détracteurs, sachant que les boutiquiers vivotaient tant bien que mal. La question de l’intérêt économique de l’implantation de ce supermarché au Sénégal est reléguée au second plan.
Incroyable ! Il y a cinq ans, des activistes sénégalais avaient trouvé un slogan emprunté des révolutions arabes : «Dégage» ! La marque de grande distribution alimentaire mondiale, deuxième en France, présente dans plus d’une vingtaine de pays était ciblée : «Auchan Dégage» ! Sans que l’on ne sache les motifs réels de cette injonction. Pourquoi pas Total, BP, Casino, Shell, Delmas, Compagnie sucrière, TWY Ford, (entreprise de carrelage chinoise), la société Turque SUMMA qui a construit le stade de Football Maitre Abdoulaye Wade, la Brioche Dorée, etc.
«Auchan tue le commerce local», c’était le leitmotiv de ses détracteurs, sachant que les boutiquiers vivotaient tant bien que mal. La question de l’intérêt économique de l’implantation de ce supermarché au Sénégal est reléguée au second plan. Or, un pays comme la Côte d’Ivoire, toujours en pleine croissance, attire de plus en plus d’investisseurs, déploie le tapis rouge aux entreprises internationales. Ses dirigeants mettent en avant d’abord l’intérêt de voir sa population retrouver du travail et percevoir des impôts et des taxes pour se développer et se moderniser.
Toutes les entreprises internationales se bousculent pour s’y installer. Les pays développés ou en voie de développement se battent corps et âme pour que les grandes entreprises multinationales s’installent chez eux. Le Maroc a pu attirer l’industrie automobile française, notamment le constructeur automobile Renault, au grand dam des français qui souhaitaient que les emplois restent dans l’hexagone.
Le comble est que cette lutte d’un noyau dur des sénégalais est perdue d’avance car elle ne tient pas compte de l’apparition d’une classe moyenne supérieure sénégalaise et de la forte présence de nombreux employés d’organismes internationaux avec un pouvoir d’achat plus élevé. Ces nouveaux consommateurs réclament des produits de qualité dont la traçabilité est irréprochable. C’est important de noter qu’Auchan ne s’est installé au Sénégal qu’après une sérieuse étude de marché.
Ses dirigeants ne sont pas des enfants de cœur et leur objectif est bien entendu de faire des bénéfices comme toutes les entreprises à but lucratif. Les pays développés ont très tôt compris l’intérêt d’une ouverture contrôlée aux entreprises à fort potentiel économique. Nous avons assisté en 1990 à une grande bataille mémorable qui a eu lieu entre l’Espagne et la France pour l’installation de Disney Land en Europe.
Tous les coups étaient permis pour attirer ce complexe touristique. Le dossier était directement géré par l’ancien premier ministre français et tous leurs réseaux étaient activés pour gagner la bataille de l’emploi, sachant également que les retombées sont non négligeables au niveau des entreprises de sous-traitance et de tourisme. Il fallait bichonner les américains avec quelques réductions d’impôt durant les premières années, construire un nouveau réseau ferroviaire qui relaie Paris à Marne-la-Vallée pour faciliter l’accès au parc de Disneyland. Tout était mis en exergue pour montrer au Mastodonte américain qu’il est le bienvenu en France. Nous pouvons dire que certains activistes sénégalais ont confondu le patriotisme économique aux batailles nationalistes sans fondement économique. Il faut se rendre à l’évidence qu’Auchan a créé des centaines d’emploi, a favorisé le développement des produits locaux : plus de 90% de viande et de légumes sont produits au Sénégal.
C’est avec délectation que nous pouvons retrouver les produits locaux abandonnés tels que le fonio, des jujubes etc. Notons que ce supermarché pratique souvent des prix plus bas que les boutiquiers et la traçabilité des produits doit satisfaire les associations des consommateurs. La lutte aurait pu s’orienter vers les conditions de travail des salariés d’Auchan, les amplitudes d’ouverture, 8h jusqu’à minuit, qui pourraient entraver leur vie familiale, le niveau des salaires, l’intéressement des travailleurs aux résultats d’Auchan, la présence des salariés au sein du conseil d’administration et surtout la transparence sur le taux d’imposition de cette entreprise.
Mon propos ne consiste pas à opposer un commerce de détail local et un supermarché, car les deux sont complémentaires et ne s’adressent toujours pas au même public. Il faut seulement apprendre des autres pays qui sont devenus attractifs et attirent des investisseurs étrangers afin de pouvoir grandir et de devenir parfois leurs concurrents.
CHUT ! il ne faudra pas «tracer» les opposants à la présence d’Auchan au Sénégal car nous risquons de les surprendre dans ce supermarché, surtout en période de «promo».