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24 juin 2025
LES AGENTS DE SANTÉ DANS LA RUE CONTRE LE DÉSÉQUILIBRE SALARIAL
À Ziguinchor, les agents de santé des trois départements de la région (Oussouye, Bignona et Ziguinchor) ont investi la rue ce mercredi matin pour dénoncer « le déséquilibre » dans le traitement salarial.
À Ziguinchor, les agents de santé des trois départements de la région (Oussouye, Bignona et Ziguinchor) ont investi la rue ce mercredi matin pour dénoncer « le déséquilibre » dans le traitement salarial.
De rouge vêtus, (casquette, tee-shirt et brassards), ces blouses blanches, regroupées autour de l’Alliance des syndicats autonomes de la Santé (ASAS)/ "And Guesseum", se sont ébranlés de l’hôpital de la Paix pour déposer leur mémorandum à la Préfecture de Ziguinchor.
« Nous nous rendons compte que c’est l’État lui-même, de façon unilatérale, qui octroie à des franges de la Fonction publique un certain nombre d’acquis financiers, a dénoncé le président de la section ASAS / And Gueusseum de la région, Ousmane Mbaye. Nous estimons aujourd’hui que non seulement l’État doit respecter le protocole d’accords de 2021, mais aussi ouvrir des négociations sur les questions nouvelles qui sont posées en termes d’octroi d’indemnités aux travailleurs de la Santé et de l’Action sociale. »
Mbaye et Cie sont déterminés à poursuivre la lutte.
UEMOA , UNE PRÉVISION DE CROISSANCE DE 6, 1% EN 2022
Les prévisions tablent sur une croissance de 6,1% au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en 2022, selon le Comité de politique monétaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)
Dakar, 9 mars (APS) - Les prévisions tablent sur une croissance de 6,1% au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en 2022, selon le Comité de politique monétaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) réuni récemment en visioconférence.
Dans un document transmis à l’APS, le Comité de politique monétaire note toutefois que ’’ces perspectives demeurent encore fragiles et entourées de risques baissiers, en liaison avec de fortes incertitudes relatives à l’évolution de la crise sanitaire, à l’environnement sécuritaire dans l’Union, à l’orientation des cours du pétrole ainsi qu’à l’impact des tensions géopolitiques dans le monde’’.
Le Comité de politique monétaire (CPM) a tenu sa première réunion ordinaire au titre de l’année 2022, par visioconférence, sous la présidence de Tiémoko Meyliet Koné, Gouverneur de la Banque centrale, président statutaire.
Le communiqué reçus des services de la BCEAO indique que le Comité a passé en revue les principales évolutions de la conjoncture économique internationale et régionale au cours de la période récente, ainsi que les facteurs de risque pouvant affecter les perspectives à moyen terme d’inflation et de croissance économique dans l’Union.
Examinant la conjoncture économique dans l’UEMOA ’’le Comité a relevé un raffermissement de l’activité économique au quatrième trimestre 2021, avec une croissance, en rythme annuel, de 5,1%, après 5,8% au trimestre précédent’’.
Cette évolution est attribuable à la bonne tenue de la demande intérieure, souligne-t-on.
Pour l’ensemble de l’année 2021, le CPM note que le PIB de l’Union, en termes réels, progresserait de 5,5% après une croissance de 1,8% en 2020, en lien avec la mise en œuvre de projets de relance économique par les Etats membres ainsi que le maintien d’une politique monétaire accommodante par la BCEAO.
Selon les prévisions, les prix à la consommation devraient progressivement décélérer pour se situer, à l’horizon de huit trimestres dans l’intervalle cible de 1% à 3%.
Cette tendance serait imprimée par la modération de l’évolution des prix des produits alimentaires et pétroliers par rapport à 2021, la hausse attendue de la production vivrière pour la prochaine campagne agricole 2022/2023 et la poursuite de la décélération du coût de fret, ajoute le communiqué.
Il souligne que la balance des risques entourant ces perspectives d’inflation est toutefois haussière, en raison des incertitudes liées à l’évolution de l’inflation au niveau mondial, à l’incidence de l’insécurité sur la production et à l’impact des tensions géopolitiques.
Sur la base de ces analyses, le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir inchangée l’orientation actuelle de la politique monétaire.
Ainsi, le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité demeure à 2,00% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,00%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020.
Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union reste inchangé à 3,0% depuis le 16 mars 2017.
Sur les marchés internationaux des matières premières, poursuit le texte, ’’les cours des produits énergétiques ont poursuivi leur progression durant le dernier trimestre de l’année 2021, sous l’effet du raffermissement continu de la demande mondiale’’.
Ainsi, les prix du pétrole ont progressé de 9,3%, en variation trimestrielle, après une hausse de 6,9% le trimestre précédent, de même que ceux des produits hors-énergie qui ont rebondi, après une légère baisse au troisième trimestre 2021.
Par ailleurs, les prix mondiaux des denrées alimentaires de base se sont accrus de 20,6%, sur le dernier trimestre de 2021 par rapport à la même période de l’année précédente.
Par Alassane Seck GUEYE
DE QUEL DROIT PARLEZ- VOUS MESDAMES ?
Dans leur minorité, elles réclamaient plus de droits, plus de respect, plus d’attentions et d’égalité entre et envers les mecs. Et quoi encore ? Ce qui n’est pas le fort de la majorité qui se contrefiche de ces clichés occidentaux.
Hier, ce fut une belle journée. Un temps ensoleillé, suivi d’un coup de vent frais en début de soirée. De la chaleur et la fraicheur. Le couple infernal d’une vie. Comme ce qui lie la femme et l’homme. Ça passe du chaud au froid.
Hier donc, elles célébraient une journée qui leur est dédiée par des organisations onusiennes. Cette belle journée trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle, en Europe et aux États-Unis, réclamant de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Aujourd’hui, certaines en ont fait le réceptacle d’une belle fête avec beaucoup d’excès sans se préoccuper de la crise qui est à la porte de l’Europe et qui nous guette.
Dans leur minorité, elles réclamaient plus de droits, plus de respect, plus d’attentions et d’égalité entre et envers les mecs. Et quoi encore ? Ce qui n’est pas le fort de la majorité qui se contrefiche de ces clichés occidentaux. « Si c’est réclamer les droits de la Femme sur le plan social, professionnel et religieux, le respect réciproque tout en étant soumise à un mari raisonnable, responsable et respectable, qui se comporte comme le mari religieux cité ci-dessus… alors, je suis féministe. Je n’ai jamais réclamé l’égalité entre homme et femme car, quelque part, je me sens supérieure à l’homme en ce sens que lui, est incapable d’enfanter. Or, c’est le plus grand rôle qu’un être humain puisse jouer sur terre. Je suis l’alliée de Dieu pour la continuité des espèces. « Na ndey di ndey, baay di baay, gune di doom », ainsi répondait la regrettée romancière Mame Younouss Sèye à la question de savoir si elle se considérait comme une féministe. Sa belle sentence résume tout. Aucun homme n’est supérieur à la femme.
Celle-ci demeure reine d’un jour, reine de toujours. Pourquoi alors certaines d’entre elles réclament des droits qu’elles possèdent déjà ? Et de quel droit d’ailleurs, elles qui ont toutes les libertés sur les hommes. Les combattantes de l’autre siècle réclamaient de meilleures conditions de travail. Aujourd’hui, elles se disputent des postes avec des hommes et font même mieux que les hommes. Certaines les dirigent. Elles sont médecins, avocates, gendarmes, militaires, pilotes. Sur le plan politique, elles sont à toutes les stations.
Au Sénégal, il ne leur reste que la station présidentielle. Qu’est-ce qu’elles veulent encore en parlant de droit alors qu’elles encerclent les mecs et ont tous les droits sur eux. Même ce droit de brûler et de tuer. Nos juridictions traitent quotidiennement de ces cas. Elles sont si terribles …qu’on les craint ! Il est révolu l’époque où l’homme, en toute liberté, épousait et répudiait selon ses humeurs. Même le fameux « Fassé naleu » reste aujourd’hui un délit que l’homme pourrait payer chèrement. A ses dépens ! On a si peur de se retrouver avec une seconde ou troisième épouse que les « Takku Suff » font flores.
Autres marques de leurs force et liberté, elles contractent des mariages entre plusieurs hommes. Et chaque jour, nos tribunaux vident aussi ces contentieux. Plusieurs mecs sont ainsi plumés et se retrouvent au cœur de la bigamie. Dites, quelle femme osait franchir cette ligne il y a trente ans ?
Elles en font un jeu maintenant, escroquant des hommes nantis. Si fortes et si puissantes sur nous autres pauvres mecs. Elles qui ont ce pouvoir de nous endormir avec leurs facultés démoniaques de séduction si bien qu’on leur laisse entre les seins, après une nuit d’enfer, le titre foncier de nos maisons chèrement acquises. D’autres artifices sont utilisés pour carrément « tuer », les plus ingénieux des hommes. Les positions sont inversées. Elles sont au diapason de ce qui fait leur petit bonheur d’exister. Elles ne sont plus passives, mais participent intensément au jeu érotique. Elles réclament plus et mieux. Une porte ouverte à l’infidélité pour les vicieuses.
Droit de vie et d’exister sur nous. Une loi sur le viol a été expressément votée. Elles en usent et en abusent pour régler des comptes. Que l’on se comprenne bien, il y a partout des violeurs et ce n’est pas une exception sénégalaise. On les harcèle et elles en font autant.
Une autre expression de la parité. A homme égal, femme égale. Alors, on est en droit de bien leur demander de quel droit elles parlent. Que celles qui réclament plus de droit l’arrachent alors comme elles en font dans l’empressement de nos ceintures. Qu’elles fassent sauter les boutons ou ce bout de fil qui retient nos pantalons traditionnels. C’est symptomatique qu’au train où roule le monde que des femmes viennent encore réclamer des droits. De quel droit parlez-vous mesdames ? Vous avez tous les droits !
JUSTINE MANGA, PREMIÈRE FEMME MAIRE DE NYASSIA
Son élection alimente toujours des débats à Ziguinchor où leadership politique féminin peine encore à s’affirmer. Mais cela ne surprend guère tous ceux qui ont suivi la trajectoire de cette battante
Jean Diatta Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 09/03/2022
Justine Manga est une femme pas comme les autres. Elle est l’une des deux femmes, avec la Secrétaire d’Etat Victorine Ndèye, qui ont remporté les élections municipales de leurs localités, dans le département de Ziguinchor, lors des dernières consultations. Ce qui a fait d’elle maire de la commune de Nyassia, située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Ziguinchor.
Abordant l’élection sous la bannière de la coalition UCS-mboolo, dirigée par Abdoulaye Baldé, cette dame, née dans le petit village de Katouré qui a longtemps subi les affres du conflit casamançais, a ainsi mis fin au règne sans partage des hommes à la tête de cette commune en devenant la première mairesse. Son élection alimente toujours des débats à Ziguinchor où leadership politique féminin peine encore à s’affirmer. Mais son élection ne surprend guère tous ceux qui ont suivi la trajectoire de cette battante qui s’est battue énormément pour l’émancipation et l’autonomisation de la femme casamançaise particulièrement et sénégalaise en général. Elle a fait très tôt de choisir de s’investir en zone rurale pour émerger ensemble avec ses sœurs villageoises, malgré un BTS en commerce international qu’elle a acquis à Dakar.
Cette quadragénaire, qui occupait déjà le poste de deuxième adjointe au maire de l’équipe municipale sortante, a cru en son destin et a visé visant plus haut lors des dernières locales et elle a eu gain de cause en s’imposant devant tous ses adversaires et notamment face au maire sortant Mamadou Diallo qui était le candidat de la mouvance présidentielle et non moins protégé de Benoît Sambou, le président du CNDT. Mais se hisser là où elle est aujourd’hui, la collaboratrice de Abdoulaye Baldé, qui est originaire d’une région (la Casamance) où les femmes sont souvent reléguées au second plan dans les instances de décision politique à cause peut-être des traditions, a dû parcourir un chemin souvent semé d’embûches en se forgeant dans les organisations féminines qui ont beaucoup pesé dans la balance pour son élection. Après l’obtention de son Brevet de Technicien Supérieur (BTS) en commerce international au lycée technique Maurice Delafosse de Dakar, elle a pris le risque de revenir au bercail au lieu de tenter sa chance à Dakar où il est plus facile de s’insérer. Elle s’engage à servir les femmes de sa localité.
Un retour à succès au bercail :
‘’J’avais décidé de revenir dans ma région et particulièrement dans ma commune rurale de Nyassia, pour servir les femmes de mon terroir, de mon département et de ma région. Abandonner tout à Dakar et rentrer au bercail, pour une fille qui a un certain niveau d’études à l’époque, ça n’a pas du tout été facile. Au moment où les autres filles qui avaient le même cursus rêvaient de travailler dans la capitale ou d’émigrer, moi, mon ambition était de venir servir et je ne l’ai jamais regretté. Beaucoup de gens n’ont pas compris mon choix. Certains dont des membres de ma famille s’étaient même fâchés contre moi. Mais moi je savais déjà ce que je faisais’’, a -t-elle confiée à la presse, après son sacre, précisant que c’est à la fin des années 2 000 qu’elle est retournée au bercail et a commencé de s’investir dans les organisations de promotion féminine en apportant son expertise à ses mamans et sœurs du Bayotte (une contrée de l’arrondissement de Nyassia). Elle souligne que son ambition, c’est permettre à ces femmes d’atteindre l’autonomisation et surtout de sonner pour l’éveil des consciences pour un leadership féminin fort, dans cette zone où les orientations sont exclusivement décidées par les hommes. Elle commence, alors, par gérer l’épargne commune des femmes afin que ces dernières puissent obtenir des prêts pour développer de petites activités génératrices de revenus. Chemin faisant, elle est élue après secrétaire générale de la Fédération des femmes de la commune de Nyassia avant d’être cooptée par l’Organisation non gouvernementale Usoforal, dirigée par une autre battante en l’occurrence Seynabou Male Cissé qui œuvre beaucoup pour le retour de la paix en Casamance pour diriger un projet d’autonomisation des femmes dans sa zone de Nyassia. Une mission qu’elle a remplie avec une totale satisfaction, relève Fatou Diallo Guèye, responsable genre de cette organisation, ‘’Je me disais qu’il était hors de question que j’échoue. J’avais les compétences requises et j’y ai mis toutes mes forces pour arriver à ce résultat’’, se réjouit aujourd’hui la nouvelle mairesse de Nyassia qui révèle que parallèlement à ce challenge, elle poursuivait sa carrière politique qu’elle avait commencée au sein de l’UJT, lorsqu’elle était étudiante à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Et la domination de l’arène politique de sa contrée par les hommes ne la décourage pas poussée qu’elle est par son envie débordante de faire germer un leadership féminin politiquement inexistant dans le Bayotte. Et les prouesses qu’elle n’a cessé d’accumuler dans ce rude combat pour l’autonomisation des femmes du Bayotte et, audelà, de toute la région de Ziguinchor, ont fini par lui donner un leadership et une légitimité qui l’ont poussée à revoir ses ambitions à la hausse. Autrement, elle s’est dit du poste d’adjointe elle peut devenir maire titulaire. Ayant bénéficié d’un fort soutien des femmes de la contrée et des autres communautés de la contrée qui croyaient en ses capacités managériales, elle a été portée à la tête de la mairie de Nyassia le 23 janvier dernier, devenant ainsi la première femme mairesse de la commune de Nyassia. Elle peut aujourd’hui se glorifier d’être aujourd’hui d’être la première femme de la commune de Nyassia et aussi l’une des premières femmes élues à la tête d’une collectivité territoriale de la Casamance naturelle.
À rappeler qu’elle a émigré, entre temps, du Pds à l’UCS de Abdoulaye Baldé avec qui elle compte poursuivre le compagnonnage. Visera -t-elle quelque chose lors des législatives de juillet prochain ? Si telle est son ambition, elle va falloir en découdre encore avec les hommes qui sûrement chercheront toujours à se tailler la part du lion. Mais l’ardeur des hommes ne fait pas peur apparemment à Justine Manga qui s’est donnée pour mission de se battre toujours se battre pour franchir tous les obstacles afin d’émanciper la femme.
Par Pape NDIAYE
LE PDS À L’ÉPREUVE D’UN TRAIN APR PRESQUE À LA GARE
Même s’il a déjà son nouveau Premier ministre en tête, le blocage de la formation du gouvernement par le président reste une énigme. Les résultats inattendus des dernières locales auraient faussé ses calculs
Apres l‘euphorie occasionnée par le sacre des Lions à la Coupe d’Afrique des Nations de football, suivie de l’ambiance autour de l’inauguration du stade du Sénégal qui porte désormais le nom du président Abdoulaye Wade, place à la réalité. Avec le recul, nous constatons que le président Macky Sall, après avoir profité à fond de cette période de grâce, est aujourd’hui confronté à des difficultés multiples.
D’abord, même s’il a déjà son nouveau Premier ministre en tête, le blocage de la formation de son gouvernement reste une énigme. Les résultats des dernières élections locales, qui ne sont pas ceux qu’il attendait, auraient faussé ses calculs. Surtout avec la déroute de plusieurs « ministrables » dans des communes stratégiques comme Thiès, Dakar, Ziguinchor et Kaolack. Souhaitons que le président Macky Sall soit très bien inspiré pour former un gouvernement techniquement efficace avec des hommes qu’il faut aux places qu’il faut. Sur le plan social aussi, le président Macky Sall est confronté à plusieurs fronts. Les syndicalistes de l’éducation et ceux de la santé sont en ébullition. On dirait qu‘ils se sont donné le mot. Les élèves ont perdu plusieurs mois de cours. Après de multiples rencontres avec le gouvernement, les syndicalistes de l’enseignement ont voté la reprise des cours. L’école espère donc retrouver le bout du tunnel ou la fin de la récréation. Pendent ce temps, le secteur de la santé menace d’aller en grève pour non-respect des accords signés avec le gouvernement.
Par ailleurs, le renchérissement des prix des denrées de première nécessité constitue un problème supplémentaire qui pèse sur les faibles revenus des ménages. Une hausse des prix dans un contexte de pauvreté extrême, malgré une décision du gouvernement de baisser les prix. D’ailleurs, l’Unacois vient de se faire entendre par un refus catégorique d’appliquer les nouveaux prix officiellement annoncés par le gouvernement. La gravité de la situation de pauvreté est illustrée par les résultats de l’enquête harmonisée réalisée sur les conditions de vie des ménages par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd).
Au delà des fronts sociaux, la bataille politique !
Au plan politique, les dernières élections locales ont consacré la perte par la mouvance présidentielle de certaines localités très symboliques. Justement, c’est pourquoi le président de la République cherche la meilleure formule pour aborder victorieusement les prochaines élections législatives prévues le 31 juillet 2022.
Dans cinq mois à peine. D’où les portes de la transhumance qu’il a grandement ouvertes de nouveau pour renforcer le camp de l’Apr avec des maires nouvellement élus. Premier à taper à la porte du président, Bamba Fall, qui, après avoir remporté la « Coupe du Maire » sous le maillot de « Geum Sa Bop », a finalement rejoint le Barça de la mouvance présidentielle. Mais l’autre gros poisson à pêcher reste et demeure le Pds de Me Abdoulaye Wade. En perspective d’une alliance future entre libéraux et « libéros », c’est l’Apr ou Benno qui a tout à gagner pour ses velléités offensives et défensives.
Convaincus de la « cohérence » des orientations de l’Apr et du Pds et de la complémentarité de leurs objectifs et aspirations, certains activistes, sergent-recruteurs et médiateurs de l’ombre annoncent être entrés dans une phase de rapprochement entre le président Macky Sall et son prédécesseur Abdoulaye Wade. Comme argument, ils agitent le vieux projet de Me Abdoulaye Wade de retrouvailles de la famille libérale. Il est vrai que les rencontres de Massalikal Djinaan et du Palais entre Macky et Wade ont été suivies d’une pause de méfiance pour ne pas dire d’une période de froideur. C’est seulement à l’occasion de l’accueil des Lions et de l’inauguration du stade du Sénégal baptisé au nom de Me Abdoulaye Wade que les drapeaux du rapprochement ont été encore agités dans les gradins de Diamniadio. Malgré la réaction à chaud d’un baliseur-éclaireur nommé Abdou Mbow, favorable aux retrouvailles libérales, le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), Me Abdoulaye Wade, a démenti tout rapprochement entre sa vieille formation politique et l’Apr comme pour clore le débat. D’ailleurs, le dernier communiqué du bureau politique du parti libéral d’opposition a porté l’estocade à ce projet de rapprochement caressé entre autres par Doudou Wade, ancien président du groupe libéral de la majorité à l’Assemblée nationale du temps de Wade. Comme si le Pds aurait flairé le coup d’une éventuelle alliance où il risque d’être le grand perdant. Autrement dit, se laisser remorquer par un train « Apr » presque entré en gare à quelque 18 mois de la présidentielle 2024.
Toutefois, le président Macky Sall, en fin stratège, s’arrêtera t-il en si bon chemin ou alors trouvera-t-il toujours les moyens d’élargir sa majorité avec sa famille naturelle, les libéraux ? Mais alors, dans ce cas de figure, que fera-t-il de ses alliés socialistes qui ont accepté de se faire cuisiner à la sauce libérale ? La suite des évènements nous édifiera.
À QUATRE MOIS DES LÉGISLATIVES, SERAIT-IL RISQUÉ POUR MACKY SALL DE COMPOSER UN NOUVEAU GOUVERNEMENT ?
Depuis bientôt 3 mois, le Sénégal est dans l’attente de la nomination de son Premier ministre. Ce, suite à la restauration dudit poste. Mais, le président de la République ne semble pas en être préoccupé malgré le vote en procédure d’urgence pour restaurer ce poste qui avait disparu au lendemain de la présidentielle de 2019. Serait-il risqué pour Macky de composer un nouveau gouvernement avant les législatives qui doivent se tenir, exactement dans 4 mois et 22 jours ? Le professeur Moussa Diaw donne son avis…
La loi votée le 10 décembre 2021 en séance plénière à l’Assemblée nationale par une écrasante majorité des députés et promulguée, beaucoup d’observateurs s’attendaient à la nomination du énième Premier ministre de Macky Sall dans les 15 jours qui ont suivi. Hélas, le président de la République avait décidé de décaler juste après les élections Locales du 23 janvier 2022. Plus de 40 jours après, c’est le statu quo par rapport à la nomination de celui qui sera le prochain « patron » de la Primature.
L’enseignant chercheur en sciences politiques, Moussa Diaw, a d’emblée tenu à rappeler que le président de la République avait décidé de restaurer le poste de Premier ministre et de nommer une personnalité quand il sera désigné à la tête de l’Union Africaine (UA). Le prétexte, qui avait été, selon lui, avancé reposait sur un agenda chargé par les affaires africaines qui « l’occuperont de manière à ne pas avoir suffisamment de temps pour traiter les dossiers internes. Cette déclaration et l’injonction donnée aux membres du gouvernement, de préparer les dossiers pour un éventuel changement, n’ont pas été suivies de décisions attendues dans l’option d’une nouvelle monture gouvernementale. »
Par la suite, plusieurs événements marquants sont, souligne le professeur Moussa Diaw, venus bousculer l’agenda présidentiel. « Il s’agit, entre autres, de la fête des « Lions » qui ont remporté la coupe continentale et l’inauguration, à grande pompe, du stade dénommé « Abdoulaye Wade ». Depuis, les choses piétinent et le gouvernement se réunit comme d’habitude en attendant que le président se décide sur cette question. « Il est vrai qu’il est maître du jeu et prend son temps pour une évaluation de la situation politique et sociale dans un contexte de mouvements sociaux divers (éducation, santé) », soutient le professeur Moussa Diaw. Qui se demande s’il était opportun d’annoncer le retour d’un poste de Premier ministre au moment où l’action portait sur l’évaluation des élections locales pour en tirer des leçons afin d’initier des réajustements politiques nécessaires ? Ceci est, pour l’enseignant chercheur en sciences politiques, d’autant plus important que des membres du gouvernement, pas les moindres, ont perdu dans les communes où ils étaient investis. Au lendemain des résultats, les ministres concernés étaient, souligne-t-il, sous l’effet d’un traumatisme politique « qui empêchait certains d’apparaître au grand public, au regard des sommes colossales qui ont été dépensées sans compter avec, au bout du compte, des résultats décevants pour lesquels ils ne parviennent pas d’ailleurs à donner une explication convaincante. »
LES RISQUES DE COMPOSER UN NOUVEAU GOUVERNEMENT AVANT LES LÉGISLATIVES...
L’épée de Damoclès d’un éventuel changement de gouvernement est venue alourdir l’atmosphère portant des angoisses liées à des départs, « signifiant la fin de privilèges et de notoriété accordés aux fonctions de ministre. » Cela dit, qu’est-ce qui peut, s’interroge Monsieur Diaw, motiver un changement d’équipe gouvernementale dans un tel contexte ? A son avis, le Président était trop pressé de faire une annonce sans une analyse approfondie des élections locales qui ont montré une percée notoire de l’opposition dans les grandes villes comme Dakar, Thiès, Diourbel, etc.
Le professeur Moussa Diaw de s’expliquer en ces termes : « La majorité s’est contentée d’une lecture arithmétique des résultats plutôt que de procéder à une étude objective de la sociologie électorale locale qui aurait permis une approche lucide de ces consultations qui ne ressemblent pas aux précédentes en raison des enjeux, de leur contexte et des événements récents qui ont marqué la vie politique. De même, les choix politiques au moment des investitures exigent de se départir de la logique de sanctions contre les perdants dont les effets pourraient être irréversibles parce que les rapports de forces ont été considérablement modifiés dans des départements à fortes concentrations électorales. Dans ce cas, il convient de resserrer les liens plutôt que de chercher des bouc-émissaires d’un scrutin peu favorable, dans son ensemble, à la majorité sans verser dans la surestimation. »
« IL SERAIT PLUS LOGIQUE DE NOMMER UN PREMIER MINISTRE APRÈS LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES... »
Poursuivant, le professeur Moussa Diaw souligne que les élections législatives sont fixées au 31 juillet 2022, une période de la saison des pluies, avec des aléas climatiques, « que personne ne maîtrise, susceptibles de perturber l’organisation matérielle du scrutin. » L’autre point important qu’il a tenu à souligner, c’est le fait de prendre le risque de composer un nouveau gouvernement à quatre mois des législatives « qui pourraient réserver des surprises si elles confirment le poids consistant de l’opposition dans le paysage politique. »
Par conséquent, il serait, selon lui, plus logique de nommer un Premier ministre après les élections législatives pour assurer une cohérence de l’action politique. « Mais, les pratiques n’ont pas vraiment évolué, on agite encore la stratégie de la récupération politique tout en sachant qu’elle est en soi contreproductive car la jurisprudence ou l’expérience du patron de Rewmi (Idrissa Seck) est édifiante. Dans ce tropisme, on évoque également la retrouvaille de la famille libérale sans trop y croire tout comme s’invite dans le débat la constitution d’un gouvernement élargi à l’opposition « timorée » ou d’union nationale que rien ne justifie actuellement en respectant les principes et règles démocratiques. Aujourd’hui, le manque de communication sur les annonces présidentielles, les angoisses d’une probable guerre mondiale, boostant les prix des produits de premières nécessités, constituent des défis sur lesquels les citoyens attendent des gouvernants des politiques claires et rassurantes.
Ainsi, Il faut rompre avec la politique politicienne de calculs et de manœuvres pour s’engager dans la voie de la modernisation de l’Etat, de l’amélioration du secteur de la santé, de l’éducation et des institutions pour une gouvernance transparente et vertueuse », conseille en conclusion l’enseignant chercheur en sciences politiques, Moussa Diaw.
LA RÉBELLION ENFLE DANS LES RANGS PRÉSIDENTIELS
Annoncées hier en exclusivité dans ces mêmes colonnes, les visites politiques du chef de l’État, Macky Sall et chef de file de la coalition Benno Bokk Yakaar, vendredi prochain dans les villes de Tambacounda et Kaolack risquent d’être tumultueuses
Annoncées hier en exclusivité dans ces mêmes colonnes, les visites politiques du chef de l’État, Macky Sall et chef de file de la coalition Benno Bokk Yakaar, vendredi prochain dans les villes de Tambacounda et Kaolack risquent d’être des plus tumultueuses.
En effet, selon des sources concordantes, en prélude à cette descente dans l’ex-région du Sénégal oriental, le Président Macky Sall a reçu en audience le maire de Kédougou, Ousmane Sylla, président du Mouvement Forces citoyennes pour le progrès (MFCP), tombeur de la coalition Benno Bokk Yakaar dans la ville aurifère lors des élections locales du 23 janvier 2022. Une audience qui reste au travers de la gorge des responsables de la mouvance présidentielle d’autant plus qu’Ousmane Sylla, pour leur faire mordre la poussière, avait bénéficié des soutiens de certains leaders locaux de l’opposition dont les listes étaient rejetées comme Moustapha Guirassy de Yewwi Askan wi.
Également, des responsables de l’Alliance pour la République dont un Secrétaire d’État, tapis dans l’ombre, avaient soutenu la candidature de Ousmane Sylla, un jeune leader industriel dans les domaines de la sidérurgie et de l’automobile, à la mairie de Kédougou. Une pilule d’autant plus difficile à avaler avec la convocation du même Ousmane Sylla ce vendredi 11 mars à Tambacounda par le président de la République, Macky Sall, en même temps que les leaders locaux de la mouvance présidentielle. Pour ces responsables locaux, il n’est pas question de se retrouver avec leur bourreau. Et ce, quelles que soient les promesses de Macky Sall.
De son côté, l’opposition qui avait cru gagner Kédougou avec ce dissident de la mouvance présidentielle crie à la trahison. Autre point de tension, Tambacounda. Les responsables locaux de la mouvance présidentielle de la capitale orientale ne veulent aussi pas fumer le calumet de la paix avec leurs frères qui avaient créé des listes parallèles ou soutenu l’opposition. Les proches du maire de Tambacounda, Pape Banda Diète qui était parti sous la bannière du Parti socialiste, ne veulent point entendre de retrouvailles avec Sidiki Kaba, le ministre des Forces armées. En ce qui concerne la ville de Kaolack, Macky Sall n’aura pas aussi la tâche facile.
Les partisans de Modou Rahma Ndiaye reprochent au tandem Mahmout Saleh et Mor Ngom d’avoir favorisé la candidature de Serigne Mboup, nouvel édile de la ville à leurs dépens. Autant le dire ici et maintenant, cette tournée politique qu’entame à compter de ce vendredi après sa prière au Dakka de Médina Gounass, le chef de file de Benno Bokk Yakaar sera pour le moins mouvementée.
LE SADEF S’OPPOSE AU PROLONGEMENT DU CALENDRIER SCOLAIRE
S’il y a un syndicat déçu de l’issue des accords signés entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants, c’est bien le Syndicat Autonome pour le Développement de l’Education et de la Formation (Sadef).
Les accords signés entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants continuent d’alimenter les débats. Et c’est le Syndicat Autonome pour le Développement de l’Education et de la Formation (Sadef) qui monte au créneau pour exprimer sa déception, mais aussi son opposition à tout prolongement de l’année scolaire.
S’il y a un syndicat déçu de l’issue des accords signés entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants, c’est bien le Syndicat Autonome pour le Développement de l’Education et de la Formation (Sadef).
Ses responsables ont profité d’une assemblée générale de leurs camarades de Pikine pour déplorer la faiblesse des acquis obtenus. « Nous exprimons notre déception sur l’issue de ces accords entre le gouvernement et les syndicats du G5. Pour nous, ces accords sont en deçà de nos attentes, car ils sont faibles par rapport aux fortes attentes des enseignants», s’offusque le secrétaire général du Sadef. Très amer, Mbaye Sarr marque son opposition au prolongement de l’année scolaire en cours.
Parlant de leurs doléances, Mbaye Sarr indique : « Nous réclamons la révision du statut des enseignants décisionnaires et des professeurs de collèges d’enseignement moyen général (Pcmg), des mesures conservatoires pour les classes intermédiaires. » La réforme du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) préoccupe également le secrétaire général du Sadef.
Selon lui, « Il urge de réformer le Cfee, car il n’est plus question que les élèves passent leurs examens et restent plus d’un mois sans avoir leurs résultats. C’est une situation angoissante et stressante qu’il faut éradiquer. Et cela passe par des mesures fortes dont la création de jurys comme aux examens du Bfem et du Bac, avec la mobilisation des enseignants dans de bonnes conditions par le paiement de leurs primes à date échue».
LE SÉNÉGAL SE DOTE D’UNE IDENTITÉ NUMÉRIQUE EN 2024
Le Sénégal s’est résolument décidé à réglementer le cadre de son économie numérique.
Dans deux ans, le Sénégal va mettre en place son identité nationale numérique. L’annonce est du ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications, Yankhoba Diattara, qui prenait part au Forum international organisé à Dakar, du 8 au 9 mars, sous le thème : «Identité numérique et Gouvernance des données».
Le Sénégal s’est résolument décidé à réglementer le cadre de son économie numérique. Et cela passe par la construction d’une identité numérique. De ce fait, Dakar abrite depuis hier un Forum international sur le thème : “L’Identité numérique et la gouvernance des données”.
Cet événement hybride, co-organisé par la Commission des données personnelles du Sénégal (Cdp), le Réseau Africain des Autorités de Protection des Données Personnelles (RAPDP) et l’Alliance Smart Africa, a vu la participation de plusieurs pays africains comme le Maroc, l’Afrique du Sud, le Ghana entre autres dont certains en ligne comme l’île Maurice.
En effet, il s’agira, du 08 au 09 mars, de pousser la réflexion pour l’harmonisation des actions et programmes, face à des problématiques qui interpellent au quotidien les acteurs du numérique et les régulateurs des données personnelles.
Participant à l’ouverture du Forum, le ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications dit espérer que le Sénégal puisse bénéficier de l’expertise de ces acteurs de l’écosystème pour consolider le processus de sa transformation numérique. D’après Yankhoba Diattara, malgré les efforts du Sénégal, il y a encore du chemin à parcourir.
Ainsi, dit-il, pour réaliser l’interopérabilité des systèmes d’information de l’Etat, il est impératif de mettre en place l’identité numérique afin de faciliter les échanges de données sur les personnes et les entreprises. Il s’agira, d’après le ministre de l’Economie numérique, de cerner les contours d’une identité numérique nationale unique qui englobe les technologies de pointe, respecte la souveraineté des parties prenantes publiques comme privées et favorise l’inclusion de tous les citoyens.“ Pour procéder à la mise en œuvre de ce projet structurant, un atelier de formulation du processus de mise en place de cette identité numérique a permis à toutes les parties prenantes de s’accorder sur une vision consensuelle qui est la suivante : l’existence en 2024, au Sénégal, d’une Identité numérique opérationnelle, fiable, sécurisée et accessible, au profit des usagers”, a indiqué Yankhoba Diattara.
Mieux, ajoute-t-il, l’étude se poursuit en vue de la mise en place effective de cette identité numérique nationale dans les meilleurs délais, avec un cadre juridique mis à jour et harmonisé. Pour sa part, la présidente de la commission de protection des données personnelles, Awa Ndiaye, a estimé que l’attribution d’une identité numérique à chaque citoyen est devenue un prérequis fondamental pour l’implémentation des politiques publiques des États et pour les transactions électroniques avec le secteur privé. De ce fait, argue-t-elle, l’adoption d’une identité nationale unique ou l’admission d’identités sectorielles sont importantes pour le design et la gouvernance de l’identité dans chaque pays. Et cela, malgré les nombreuses questions d’ordre juridique, technique et éthique. “La disparité entre les législations et le besoin d’interopérabilité des identités numériques doivent être surmontés, afin de mettre en place un système transparent et inclusif, sécurisé et de confiance”, a plaidé la présidente de la Cdp.
«LES FEMMES SE DEMANDENT CE QU’ELLES GAGNENT À FORMALISER LEUR BUSINESS»
Yacine Dia Ndiaye, fondatrice de la plateforme «Ma Féminité», promeut l’entrepreneurial des femmes en Afrique francophone, revient sur les écueils qui freinent l’ascension de ces dernières dans les affaires
Dans cet entretien, la fondatrice de la plateforme «Ma féminité», qui promeut l’entrepreneurial des femmes en Afrique francophone, revient sur les écueils qui freinent l’ascension de ces dernières dans les affaires. Regrettant le fait qu’elles soient beaucoup plus présentes dans le secteur informel, Yacine Dia Ndiaye a soutenu que de nombreuses femmes pensent qu’elles n’ont aucun intérêt à formaliser leurs activités.
«L’AS» : Les femmes sont en général très dynamiques et travailleuses au Sénégal. Mais vivent-elles dignement de leur travail ?
YACINE DIA NDIAYE : C’est vrai qu’il y a un réel dynamisme à saluer à ce niveau; mais cela ne suffit pas pour vivre décemment. Il faut être dans la pérennité et savoir que quand on met en place un business, il faudrait qu’il soit à forte valeur ajoutée et qu’il réponde vraiment aux besoins du marché. Il faut aussi et surtout être dans l’optique de créer une entreprise viable et génératrice d’emplois.
Comment évaluez-vous aujourd’hui l’entrepreneuriat féminin dans le pays ?
Les femmes sénégalaises ont toujours été entreprenantes et actuellement on voit de très belles avancées, de l’innovation et de la valeur ajoutée dans ce qu’elles font. Mais, il y a encore beaucoup de défis à relever notamment l’accès à l’information, les mécanismes de création d’entreprise et autres opportunités. L’accès à la terre notamment dans les zones rurales est également une vraie préoccupation. Sans compter les difficultés d’accéder aux crédits. A vrai dire, les femmes se rabattent le plus souvent dans les microcrédits dont les taux d’intérêts sont assez élevés. Elles ont également des problèmes de compétences techniques et managériales afin de pouvoir continuer à innover et à répondre aux besoins du marché. Il faut ajouter dans la foulée les barrières socioculturelles. Donc, il y a pas mal de freins qui sont liés à l’entrepreneuriat féminin.
Les femmes investissent plus le secteur informel. Qu’est-ce qu’il faudrait pour inverser cette tendance ?
En effet, dès qu’on parle d’entrepreneuriat féminin, on pense directement au secteur informel. Les femmes sont beaucoup plus présentes dans ce secteur-là. Et c’est dommage. Notre combat au quotidien, c’est de pousser les femmes à formaliser leurs activités entrepreneuriales pour pouvoir bénéficier des avantages que cela procure. Mais, il y a pas mal de barrières qui nous empêchent d’y arriver. Les femmes se demandent souvent ce qu’elles gagnent vraiment à formaliser leur business. Elles sont aussi très réticentes dans tout ce qui est fiscalité. Ces entrepreneures éprouvent énormément de difficultés en ce qui concerne les paperasses administratives. Par exemple, pour qu’une femme qui est dans une zone rurale, il faut qu’elle parte au niveau départemental ou régional pour créer juste son entreprise. Donc, il faudrait encore décentraliser pour faciliter l’obtention de papiers administratifs. Et on voit que l’Etat commence à faire beaucoup d’efforts dans ce sens.
Quel plaidoyer faites-vous pour une meilleure prise en compte des femmes dans le domaine des politiques publiques dédiées l’entrepreneuriat ?
Nous voudrions qu’en termes de politiques publiques que l’Etat renforce les capacités entrepreneuriales des femmes à travers des formations et des mentorats en prenant en compte les barrières linguistiques. C’est aussi faciliter l’accès au financement en développant les compétences financières et les instruments financiers qui seront mis en place. Il faut promouvoir également l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et l’accès à la protection sociale.