Les femmes de la commune de Ngoye ont célébré hier, mardi 8 mars 2022, la Journée mondiale de la femme. Une occasion pour Mme Assemawo Diaw, adjointe au maire de Ngoye de poser leurs doléances.
«Nous voulons plus de considération pour les femmes. Les femmes peuvent faire toutes les tâches que les hommes exécutent. Nous avons exposés des produits de transformation de céréales locales. Tous ce que nous devons importer existe dans notre terroir. Nous remercions la première dame, Mme Mareme Faye Sall qui nous a accompagné dans la formation sur les produits locaux». Et elle poursuit : «nous voulons d’autres formations sur le maraîchage, même si on sait que la qualité de l’eau pose problème».
Et Mme Fatou Tarte, la secrétaire du mouvement Emergence de Ngoye de renchérir : «nous lançons un appel au ministre de la Femme pour qu’elle accompagne les femmes de Ngoye car nous sommes confrontés à un problème de financement et de formation. Nous voulons également être formés sur la gestion financière et administrative mais également la création d’un Centre commercial parce que les femmes, après la récolte, rencontrent beaucoup de difficultés pour écouler leurs produits. Elles sont obligés d’aller à Dakar pour écouler leurs produits».
LA DER AUDITE SES QUATRE ANNÉES D’ACTIVITÉS
200 000 personnes financées, 400 000 demandes en STAND BY, territorialisation et inclusion- La Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide pour les femmes et les jeunes a célébré ces quatre années d’exercice hier, mardi 8 mars 2022
Plus de 200 000 personnes financées mais un peu plus de 400 000 voire 500 000 demandes ou plus de 300 0 00 milliards de demandes de crédits en instance sur sa plateforme, c’est là quelques statistiques de ses activités que la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide pour les femmes et les jeunes a révélées hier, mardi 08 mars 2022, lors de la célébration de ses quatre années d’activités. Occasion aussi pour la structure créée en 2018 par le chef de l’Etat et dirigée par Papa Amadou Sarr de dresser un bilan de ses états de service et l’appropriation populaire de plus en plus manifeste de son rôle d’accompagnement des femmes et jeunes dans le domaine de l’entrepreneuriat.
La Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide pour les femmes et les jeunes a célébré ces quatre années d’exercice hier, mardi 8 mars 2022. Occasion pour la structure dédiée au financement des femmes et jeunes évoluant dans l’entrepreneuriat de dresser son bilan de ses quatre années d’exercice. « Le bilan de la DER/FJ, on peut le dresser en quelques mots. Quatre ans d’entrepreneuriat au service des femmes et des jeunes du Sénégal, quatre ans de programmes qu’on a mis en place, d’innovations de recherche de développement, de co-création, de partenariat de mobilisation de ressources, de financement sur le terrain et quatre ans à changer des vies sur l’ensemble du territoire national », a indiqué le délégué général à l’entrepreneuriat rapide pour les femmes et les jeunes, Papa Amadou Sarr.
Et de révéler dans la foulée son bilan en termes de personnes financées depuis quatre années : « C’est plus de deux cent mille (200 000) personnes financées, qui ont eu à toucher directement des crédits de la DER/FJ, du plus petit crédit que nous avons qui est le Nano crédit, aux financements structurés qui vont jusqu’à 200 000, 300 000 millions F CFA ».
Par ailleurs, a-t-il poursuivi, « Un autre bilan positif que nous avons, c’est que la DER a dû gagner le pari de la territorialisation et de l’inclusion. La Der est présente aujourd’hui sur les quatorze régions, les 45 départements et les 552 communes du Sénégal, à travers les financements que nous avons octroyés depuis 2018 ».
De même, Papa Amadou Sarr souligne que « L’autre bilan aussi satisfaisant est qu’au début, il y a eu beaucoup de critiques, il y avait beaucoup de doute mais aujourd’hui, il est utile de reconnaitre que les gens sont en train de plus en plus aussi bien au niveau national qu’international de reconnaitre en la DER un modèle qui réussit. Par contre, le délégué général n’a pas occulté les gaps que la DER/FJ a rencontrés : « les insuffisances en termes d’obtention de ressources financières adaptées aux demandes, nous en sommes à un peu plus de 400 000 voire 500 000 demandes ou plus de 300 000 milliards de demandes de crédits sur notre plateforme, sans compter les nouvelles demandes qui arrivent chaque jour. Et nous faisons bien entendu des frustrés. Nous avons peut être satisfait 20% de la demande globale, les autres 80% sont laissés pour compte et ont besoin de financement. C’est un peu les craintes que nous avons ».
Cependant, face à ces difficultés, il estime qu’ensemble avec l’Etat du Sénégal et ses partenaires, des solutions seront trouvées « Nous espérons qu’ensemble avec l’Etat du Sénégal et ses partenaires, nous obtiendrons les moyens financiers afin de répondre aux demandes de tous les Sénégalais et entrepreneurs qui viennent vers nous ». « Nous avons aussi fait le bilan de façon globale des activités qu’on a menées en termes de formations, de renforcement de capacités et aussi de coaching, de monitoring. Parce que la DER ce n’est pas que seulement le financement. La DER, c’est aussi avant tout le renforcement de capacités. Et je terminerai par notre produit phare qui est Nano crédit, que nous avons lancé il y a un peu plus d’un an et qui est aujourd’hui un programme de soutien à la femme.
L’autonomisation économique et financière pour la femme à 90 %, avec des crédits allant de 10 000 à 500 000 F CFA instantanés en 24h ou en quelques heures, sans se déplacer forcément et avec un crédit digitalisé sous forme de porte-monnaie électronique qui permet aux femmes de sécuriser leurs ressources ».
S’il y a une activité qui fait recette sans bruit, c’est bien celle de la vente d’eau en sachet. Mais cette rentabilité attire des acteurs qui semblent reléguer les normes d’hygiène au second plan
Il est bientôt midi, la fraicheur matinale cède petit à petit la place au soleil qui jette ses rayons de plus en plus chauds. Au marché Dalifort, Pape, un homme, la trentaine, gare sa moto tricycle lourdement chargée de sachets d’eau. Pas plus d’une trentaine de sacs de 50 sachets chacun. C’est sa routine quotidienne. « Le business marche », nous dit-il. L’activité est simple pour ce tailleur reconverti. Le matin, il se ravitaille chez son fournisseur avant de faire le tour des magasins. « Je ne vends qu’aux magasins et aux boutiques. Chaque matin, les gérants m’appellent pour préciser le nombre de sachets dont ils ont besoin et je m’occupe de les livrer. En moins d’une demi-journée, j’ai fini de faire le tour », explique-t-il. Un business qui se porte très bien, selon ses propres mots. Par exemple, explique Pape, le fabriquant lui donne le sachet à 300 FCfa qu’il revend entre 400 et 500 FCfa, selon la quantité. Parfois, la recette journalière peut atteindre 15 000 FCfa. Un montant qui peut passer du simple au triple en période de chaleur.
La rentabilité est la même du côté des revendeurs. Khadim Fall tient un magasin au marché Dalifort. D’après lui, le sac de 50 sachets est revendu à 700 FCfa. Et selon lui, l’avantage réside dans le fait que c’est une marchandise qui s’écoule très vite. Dans les rues ou grandes artères, voire dans les boutiques, les sachets d’eau se vendent comme de petits pains et la rentabilité est réelle.
Des recettes pouvant atteindre 3000 FCfa par jour
Pagne bien tissée, cette dame de taille élancée scrute les visiteurs du Service des mines. Avec une corbeille remplie de sachets d’eau fraiche, elle fait des va-et-vient incessants, toujours le sourire aux lèvres. « Je vendais des beignets, mais avec la Covid-19, j’ai perdu la clientèle et je me suis réfugiée dans la vente d’eau en sachet », soutient-elle. En moyenne, ses recettes journalières tournent autour de 2000 FCfa. Un montant qui peut passer au double en période de canicule.
Fatou, à peine la vingtaine, préfère, elle, squatter les restaurants et les garages des mécaniciens. La chanson est la même. Elle se frotte bien les mains. Vers 16 heures déjà, elle a fini de faire sa recette. Pour elle, on ne peut pas vivre sans eau. Mais, si la clientèle lui semble fidèle, c’est parce que Fatou n’achète que les marques connues. « Il peut arriver qu’on nous propose des sachets avec des marques peu connues. Cependant, même si les prix sont beaucoup plus bas, je préfère miser sur la qualité », témoigne la dame.
Unités de fabrication de fortune
Derrière le marché « Gueule Tapée », non loin du rond-point Case-Bi de Cambérène, il y a toutes sortes d’ateliers. Entre mécaniciens, menuisiers, peintres automobiles, etc., il y a du tout, même des vendeurs d’aliments de bétail. Mais, entre ces magasins, un dépôt qui ne s’ouvre que rarement. Toutefois, il suffit que les tricycles se garent pour comprendre l’activité qui y est menée. Un des conducteurs, sans se soucier des détails, explique que c’est ici que sont fabriqués les sachets d’eau qu’il transporte dans des dépôts un peu partout. À l’intérieur, le décor est presque ordinaire : une machine posée sur une grande table, des sachets de l’autre côté, un grand tuyau branché à un robinet avec un filtre sur le bout, le tout dans un environnement très loin des standards d’hygiène.
Pour Mbaye Babacar Diagne, ingénieur expert en eau, c’est le principal danger avec cette activité commerciale. « L’eau utilisée peut être impropre à la consommation ; elle peut être souillée par le manque d’hygiène, par des contenants impropres, par la main sale ou par la poussière. Pire, la qualité de l’eau en sachet se dégrade rapidement avec un système de stockage inadéquat dans les boutiques », alerte-t-il.
Pour l’expert en eau, si le business est aussi florissant, c’est parce que l’eau en sachet est devenue un produit de grande consommation, car suppléant à la pénurie et/ou à l’absence d’eau potable dans les lieux publics. « Un exemple : le producteur, appelons le « X », achète les quatre mètres cubes d’eau traitée de la première tranche de consommation à moins de 3000 FCfa à la Société des eaux. Et avec les 4 m3 d’eau, il produit environ 8000 sachets d’eau de 500 ml et vend l’unité à 25 FCfa. Faites le calcul. La rentabilité est insolente », analyse-t-il. Et si la rentabilité a atteint ce niveau, c’est qu’il est très simple de disposer d’une unité de mise en sachet des eaux. Selon l’expert en eau, même si des structures font des efforts pour respecter les normes, il y a un réel besoin de réglementer le secteur, avec plus de rigueur. Des installations de fortune, il y’en a à la pelle. L’année dernière, la Brigade de la gendarmerie de l’environnement avait démantelé, dans la commune de la Patte d’Oie, une fabrique de glace alimentaire et d’eau en sachet. Le rapport faisait état d’une absence totale des normes d’hygiène. Même si l’usine avait été fermée et les propriétaires mis à l’amende, le phénomène persiste toujours.
Contrôle défaillant
« Le marché échappe à tout contrôle de l’État. Curieusement, les autorités compétentes restent sourdes mais aussi aveugles. Les contrôles sont rares. Le contrôle sanitaire de l’eau en sachet n’est pas souvent assuré et les producteurs ne sont pas tous disposés à effectuer les analyses régulières », déclare Mbaye Babacar Diagne. Poursuivant, l’ingénieur expert en eau explique qu’il existe deux types de contrôle : « un contrôle officiel, ponctuel, qui relève de la compétence des pouvoirs publics. Il s’agit là du contrôle réglementaire fondamental, ensuite une auto-surveillance permanente par les exploitants de leurs services de distribution ».
FAIS DES ENFANTS ET TAIS-TOI
implants, Contraceptifs injectables, pilules, préservatif... Les méthodes de contraception restent assez diversifiées, mais beaucoup de femmes n’osent pas aborder le sujet avec leur conjoint, de peur de faire voler en éclats le foyer
Au Sénégal, comme partout ailleurs dans le monde, les femmes mariées ont le droit de faire leurs propres choix et de décider de faire des enfants ou non, à quel moment et leur nombre. Cependant, la réalité est tout autre. Elles sont confrontées à des obstacles d’ordre financier et structurel pour avoir accès à des produits contraceptifs et notamment à la contraception d’urgence.
Dispositifs intra-utérins, implants, contraceptifs injectables, pilules, préservatif masculin, spermicides et préservatif féminin, méthodes permanentes comme la stérilisation féminine et masculine… Les méthodes de contraception restent assez diversifiées, mais beaucoup de femmes n’osent pas aborder le sujet avec leur conjoint, de peur de faire voler en éclats le foyer. Entre pesanteurs sociales, manque d’autonomie financière, puissance paternelle, les femmes sont souvent obligées de faire des enfants. Bon gré, mal gré !
‘’Vous avez vu mes enfants, on dirait que je les ai tous eus le même jour. Je suis fatiguée d’accoucher sans espacer les naissances. Mon époux ne cesse de m’insulter quand je lui parle de contraception. Pis, il en parle à sa mère qui m’insulte elle aussi. Alors, j’ai ma stratégie pour échapper aux grossesses’’, témoigne Salimata Niane, 16 ans de mariage, six enfants, toutes des filles. Pour éviter d’être une machine de fabrique d’enfants, n’osant plus demander de l’argent pour la contraception, elle avait pris l’option de refuser tout rapport sexuel pendant ses périodes fécondes. ‘’Cela le mettait en colère et il passait la nuit dehors. Mais je devais résister, parce qu’il y va de la santé de nos enfants’’, ajoute la jeune femme.
Compte tenu des limites de cette stratégie, hantée par la possibilité de nouveaux accouchements, Salimata a finalement décidé de prendre de l’argent sur la dépense quotidienne pour se procurer une méthode contraceptive en cachette. Pendant ce temps, son mari, lui, continue de rêver d’un septième enfant, un garçon. ‘’Il me dit de consulter un médecin. Il pense que je n’arrive plus à concevoir. Mais je lui ai dit qu’il faut tout laisser entre les mains de Dieu’’, explique Mme Niane, un brin espiègle.
Rosalie Ndour vit presque la même situation que Salimata. Après le mariage, elle a été contrainte de démissionner de son travail, à cause d’une première grossesse difficile. Pour cette jeune dame qui ne veut pas vivre aux dépens d’un homme, le choix n’a pas été facile. Mais elle n’avait pas le choix, tout en espérant retrouver son poste après l’accouchement. Hélas ! Sept mois seulement après ce premier accouchement, la voilà une nouvelle fois enceinte. Elle décide alors d’abandonner son rêve de travailler pour s’occuper de ses deux bouts de chou. Mais afin de se prémunir et d’assurer un bien-être à sa progéniture, Rosalie a opté pour une méthode contraceptive sans en parler à son mari. Elle se défend : ‘’Je ne suis pas obligée de lui en parler. Il l’a mal pris au début, mais a fini par comprendre. Il faut que les hommes comprennent qu’on n’est pas obligées tout le temps de les consulter sur des choses nous concernant. J’ai le droit de consulter un médecin, quand je veux, car il s’agit de ma santé. C’est la même chose en matière de santé de reproduction. Il y a énormément de femmes qui meurent dans les salles d’accouchement. Il faut que les hommes sachent qu’en refusant aux femmes ce droit d’espacer les grossesses, ils les mettent en danger sans le savoir.’’
A l’instar de Rosalie, Diana Diatta a décidé de faire un break, après deux accouchements acquis coup sur coup. En effet, alors qu’elle était en congé pour la première fois après sept ans de travail, elle a eu son premier bébé. Avant de reprendre le boulot, elle est encore retombée enceinte. Une grossesse très difficile, qui a failli non seulement lui coûter son emploi, mais aussi la vie. Dans la salle d’accouchement, Diana a, en effet, eu des complications. Les médecins lui ont fait une césarienne d’urgence pour récupérer l’enfant. Cela fait maintenant huit ans. Depuis, elle utilise une contraception pour gérer sa carrière. ‘’Les gens doivent savoir que le taux de mortalité maternelle est très élevé. Il est inadmissible que des femmes continuent à perdre la vie en donnant la vie. Il est temps que nous les femmes pensions à nous, à nos carrières professionnelles, entre autres. Aujourd’hui, pour recruter une femme, les sociétés hésitent, parce que tout le monde pense que les hommes sont plus productifs. Pendant que nous donnons naissance tous les ans, les hommes, eux, travaillent. C’est injuste. Nous avons les mêmes droits’’, conseille-t-elle.
‘’Parfois, on oublie que nous avons les mêmes droits que nos époux’’
S’il y a des femmes qui mettent en avant leur propre santé pour justifier leur besoin d’espacer les grossesses, d’autres invoquent leur travail pour se défendre. Aïcha Diop est hôtesse de l’air. Elle a un garçon âgé de 5 ans. Pour le moment, elle ne veut pas entendre parler d’un autre enfant. D’ailleurs, confie-t-elle, son travail ne le lui permet même pas. Et c’est la priorité. ‘’Je ne peux pas associer ce travail avec la maternité. Un enfant suffit. C’est pourquoi j’ai fait une contraception. D’ailleurs, je peux rester des mois sans le voir. Dans la vie, tout est question de choix. On ne doit pas limiter notre avenir au mariage ou à la conception. La femme est libre de ses choix. J’ai des ambitions, une carrière à gérer. A quoi ça sert aussi de faire des enfants si on ne les voit pas ou on les voit rarement ? Tant que mon mari me comprend, le reste je ne gère pas’’, explique Aïsha Diop qui travaille dans une compagnie aérienne arabe.
Et jusque-là, cela semble être le cas. Le mari la comprend, même si lui aurait souhaité avoir plus d’enfants, après neuf ans de mariage. Mais les règles du jeu ont été fixées dès le début de la relation. Ayant rencontré celui qui devait être son mari dans les avions, elle lui a dès le départ fait part de l’importance qu’elle accorde à son emploi. Ce dernier de témoigner : ‘’C’est après notre lune de miel que ma femme m’a informé de son désir d’utiliser des contraceptions. Elle venait de changer de compagnie. Du coup, elle ne voulait pas tomber enceinte et ça se comprend. Aujourd’hui, nous avons un fils de 5 ans. J’en veux d’autres, mais c’est elle qui conçoit et elle est en mesure de savoir ce qui est bien pour sa santé. Moi, je la soutiens’’, précise Abdou Fall, non sans relever que l’accès à la santé de la reproduction est un droit pour la femme et qu’il faut le respecter.
L’argent, le nerf de la guerre
Si Diana a eu le choix, d’autres n’ont pas eu cette chance. N’ayant pas une certaine autonomie financière, elles sont obligées de discuter avec leur conjoint, afin d’obtenir l’argent nécessaire à l’achat des produits contraceptifs. Oureye Lô témoigne : ‘’Juste avant de tomber enceinte de mon dernier enfant, j’étais allée dans un centre de santé pour profiter de la semaine de gratuité de la contraception. Mais je suis arrivée trop tard ; la semaine de gratuité était terminée. J’avais demandé à mon mari de l’argent. Déjà, en temps normal, quand on demande de l’argent pour certaines dépenses, c’est tout un problème. Vous imaginez alors quand c’est pour des produits contraceptifs.’’
A l’instar d’Oureye, Astou Ndiaye, vendeuse de jus de fruits, est elle aussi confrontée aux mêmes difficultés. Si elle avait les moyens de se payer des produits contraceptifs, confie-t-elle, elle n’aurait pas eu autant d’enfants. A 25 ans, mariée à un homme polygame, elle compte déjà six enfants. Elle déclare : ‘’J’ai eu mon premier enfant à 21 ans. Il y a moins d’un an de différence entre les enfants. Ce n’est qu’au quatrième que j’ai connu la contraception. Au début, mon mari s’est opposé en soutenant qu’il me répudierait, si je fais la contraception. Par la suite, quand il s’est rendu compte qu’il devenait de plus en plus difficile de les prendre en charge, il a accepté. Mais il a dit que si je tombais malade à cause de la contraception, j’assumerais toute seule.’’
Ainsi, Astou supporte toute seule les coûts de sa contraception. Avec l’argent qu’elle obtient de la vente de jus de fruits, elle nourrit aussi ses enfants. ‘’La contraception, soutient-elle, coûte cher. Il y a des moments où j’ai des difficultés pour renouveler ma contraception, car je n’ai pas d’argent. Si j’avais eu l’information plus tôt sur la contraception, je n’aurais jamais eu six enfants. Les maris, ici, prennent toutes les décisions de la famille, même sur la contraception. Je souhaite que la contraception soit rendue gratuite.’’
Alors que la question divise la société, que certains hommes rechignent à permettre la contraception à leurs épouses, d’autres estiment que la femme devrait pouvoir prendre ses propres décisions. ‘’Moi, j’ai laissé le choix libre à ma femme. C’est elle qui n’a pas voulu faire la contraception, mais nous avons des naissances espacées. Il faut que les gens comprennent que c’est un droit. La femme, si elle le désire, peut faire le planning familial, même sans l’aval de son mari. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. J’ai vu un couple se séparer à cause des méthodes contraceptives’’.
Le coût de la contraception
Fatou Fall est sage-femme d’Etat. Elle soutient être témoin d’atteinte aux droits humains ou de violences infligées par les maris aux femmes, parce qu’elles avaient recours à la contraception. ‘’Les hommes, dit-elle, sont souvent en colère lorsqu’ils s’aperçoivent que leur épouse ou des membres de la famille de sexe féminin ont recours à un moyen de contraception… Un d’entre eux est venu me dire une fois : ‘C’est moi qui l’ai épousée. Il faut donc mon autorisation avant qu’elle ne puisse utiliser la contraception.’ Les hommes pensent que la contraception peut être un subterfuge pour l’infidélité’’, renseigne-t-elle.
Selon sa collègue Binta Dème, outre le facteur argent, il y a les normes sociales qui posent aussi problème. ‘’Même dans le cas où elles ont de l’argent, l’autorisation du mari est nécessaire et ce dernier a du mal à donner son accord. Il y a une mère qui utilisait [l’implant] Norplant. Elle est venue au centre pour que l’implant soit enlevé, en disant que son mari s’est opposé à la contraception. Les infirmiers ont discuté avec elle pour lui dire que c’était son choix d’insérer le Norplant. Le lendemain, elle est revenue pour insister afin qu’on le lui enlève. Les infirmiers ont finalement accepté. Après une discussion, elle explique que la situation était houleuse à la maison’’, rapporte Binta.
Embouchant la même trompette, la comptable Jeanine Mendes, 30 ans, trois enfants, raconte une mésaventure qu’elle a failli avoir à cause d’une histoire de contraception. Elle revenait d’une causerie organisée par les femmes de son quartier sur la question, aux Parcelles-Assainies. ‘’Lorsque mon mari a lu les fiches (sur la contraception), il m’a accusée d’avoir utilisé ces méthodes sans son avis. J’ai essayé de lui expliquer comment je les avais obtenues. Il a failli me battre devant les enfants. Il a brûlé toutes les fiches. Pourtant, je travaille, mais comme mon mari n’en veut pas, j’ai laissé tomber. Je préfère utiliser la méthode de comptage de mes menstrues. Je maitrise bien cette méthode. Je suis très soumise’’, confirme Mme Mendes.
Pour leur part, Sylvain Sambou et Abdoulaye Faye imputent certaines réticences à la pauvreté. ‘’La plupart des hommes, précise M. Sambou, sont durs de nature et la pauvreté les rend amers. Quand une femme aborde la question de la contraception, les hommes estiment qu’il s’agit d’une dépense supplémentaire qui s’ajoute à la liste déjà longue des dépenses du ménage’’.
DES ACTRICES DE L'ÉCONOMIE NOCTURNE
Elles commencent leurs journées quand beaucoup reviennent du travail. Elles sont vendeuses de couscous, de sandwichs, de bouillie de mil… Ces dames ont choisi de faire vivre l’économie nocturne, en bravant l’insécurité, les rigueurs du climat
Elles commencent leurs journées quand beaucoup reviennent du travail. Elles sont vendeuses de couscous, de sandwichs, de bouillie de mil… Ces dames ont choisi de faire vivre l’économie nocturne, en bravant l’insécurité, les rigueurs du climat, le confort au prix de faibles revenus.
18 h passées de quelques minutes aux alentours de l’église Saint-Paul de Grand-Yoff. Un pousse-pousse décharge des bagages dans un coin de la rue. Dans les colis, se distinguent des ustensiles de cuisine et des provisions, sous le regard vigilant de Yaye Awa. La dame est vendeuse de sandwichs et vit cette routine depuis 27 ans. Seulement, en cette période finissante du mois de février où Dakar affiche les 18 degrés, les choses ne semblent pas simples pour cette veuve. Emmitouflée dans une tenue traditionnelle avec un pullover noire en dessous, elle tente tant bien que mal de tenir, face à la rigueur du climat.
Ses charges familiales ne lui en laissent pas le choix. ‘’J’ai des enfants à qui je dois gérer la scolarité. Ils ont perdu très tôt leur père et je ne peux me reposer sur personne pour leur prise en charge’’, indique Yaye Awa. Elle commence tous les jours son activité à cette heure avant de regagner tard son domicile. ’’Je suis là à partir de 18 h et il arrive que je travaille jusqu’à 3 h ou 4 h du matin. Et au cours de la journée, je prépare les mets à vendre le soir. Je commence à fonctionner à partir de 11 h, tous les matins’’, explique-t-elle.
Comme Yaye Awa, beaucoup de femmes ont choisi la nuit pour exercer leurs activités et faire tourner la petite économie. Loin des bureaux climatisés ou des grands magasins luxueux, elles participent, à leur manière, au développement de la société et à l’épanouissement de leurs familles respectives. En ces moments de conjoncture où beaucoup peinent à assurer les trois repas quotidiens, ces dames ont eu l’intelligence d’exploiter cela en offrant des dîners chauds à moindre coût.
Toutefois, elles semblent être oubliées par les bailleurs et autres investisseurs. En effet, elles bénéficient rarement, pour ne pas dire jamais de financements ou de soutiens. N’ayant pas, pour la plupart, fait des études, elles ne savent pas par quels moyens contracter des crédits pour développer leurs activités. Celles qui sont informées ont parfois peur de contracter des prêts, à cause des taux d’intérêt jugés exorbitants. Yaye Awa explique, à cet effet, que les intérêts qui leur sont imposés sur ces financements sont insoutenables, ce qui fait qu’elle préfère se débrouiller avec ses propres moyens.
Problématique des financements
Une posture qu’elle partage avec Fatou Kiné, vendeuse de couscous à une intersection, non loin du marché de Grand-Yoff. Elle avoue aussi n’avoir jamais reçu de financement ou une quelconque proposition allant dans ce sens. À quelques minutes de 19 h, la dame, qui vient juste d’arriver sur son lieu de travail, défait ses bagages pour servir ses premiers clients. Son couscous est encore tout chaud. De la petite fumée se dégage de la grande bassine en plastique dans laquelle elle l’a stocké. Fatou Kiné est dans ce commerce depuis cinq ans. Elle tient en même temps un restaurant qui roule jusqu’à 17 h. ’’Nous sommes là tous les jours jusqu’à 00 h, en temps de fraîcheur, alors qu’en période de canicule, on peut aller jusqu’à 1 h du matin’’, informe la jeune mère de famille.
Durant ce dernier week-end qui précède le début du carême chrétien (NDLR : le reportage est réalisé quelques jours avant le début du carême) à Grand-Yoff, des parents se ruent vers les vendeurs de déguisements et autres accessoires pour la célébration de la fête du Mardi Gras. Les allées du marché sont fortement fréquentées ; plus denses que d’habitude. En plus de l’animation assurée par la sonorisation des baffles des commerçants, les moteurs et klaxons des véhicules y ajoutent une touche de charivari. Loin de ce vacarme, Maïmouna et Coumba sont tranquillement installées devant des seaux en plastique rempli de bouillie de mil. La soirée avance ; bientôt 21 h passées et les clients viennent à compte-gouttes, en cette soirée du samedi. Ce soir, la clientèle préfère peut-être les restaurants.
Maïmouna reconnait avoir bénéficié une fois d’un financement de 250 000 F CFA, en 15 ans d’activité. Une somme qu’elle a pu rembourser, mais n’est pas très sûre de vouloir renouveler l’expérience. ‘’Je rechigne à prendre un nouveau prêt, malgré les nombreuses relances du bailleur, parce que les choses ne marchent plus comme avant. Il faut dire qu’on a des promesses de financement qui peinent à être concrétisées’’, dit-elle, tout en se levant de son siège pour servir un client.
Maïmouna indique, en outre, que le prêt lui avait permis de fructifier son fonds et de faire avancer ses activités. ’’Mon financement m’avait permis d’acheter une quantité importante de mil dans mon village natal. Une partie a servi à faire de la bouille pour mon commerce, tandis que j’ai revendu l’autre partie. J’ai pu verser l’argent à temps, tous les deux mois, comme c’était prévu’’, renseigne-t-elle avec fierté.
Avec ces années passées dans ces différents secteurs, il serait judicieux de se demander si nos interlocutrices ont pensé à faire des économies ou des réalisations, afin d’agrandir leur commerce. A ce sujet, Fatou, vendeuse de friandises et autres fruits saisonniers, explique qu’elle n’a pas pu réaliser quelque chose depuis bientôt 20 ans qu’elle tient son commerce. La mère de cinq enfants fait savoir que ses recettes journalières sont divisées en trois parties. Une, dit-elle est réinvestie dans son commerce, l’autre dans les dépenses quotidiennes et le reste est réservé aux tontines et, à terme, cet argent va servir à prendre en charge la famille. ’’Grâce à mon activité, j’arrive à subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille. J’ai été trop tôt orpheline de mère et mon père, qui est finalement décédé aussi, était trop vieux ; le travail était ma voie de salut pour tenir. Je le fais depuis que je suis toute jeune. Je me dis que mon commerce n’est pas assez rentable pour me permettre d’épargner’’, se résigne-t-elle.
Pour Yaye Awa, sa plus grande réalisation avec son commerce est d’avoir assuré l’éducation de ses enfants. Elle a pu les soutenir jusqu’à l’université. ’’J’ai toujours payé leur scolarité. L’un a préféré malheureusement tout abandonner en classe de terminale pour travailler dans la maçonnerie. Il voulait à tout prix me venir en aide. J’ai également perdu mes parents. Donc, je devais aussi prendre en charge mes jeunes frères et tous se fait grâce à cette activité. Quand j’y pense, je n’éprouve aucun regret. Je me dis qu’un jour, les enfants réussiront et ce sera la fin de mon supplice’’, espère-t-elle tout en commençant à désosser son poulet rôti.
Maïmouna, debout, derrière sa table de fortune pour gérer le flux de clients, est d’avis qu’il est simplement impossible d’épargner, dans leur situation. Cela s’explique par les nombreuses obligations familiales et sociales qui font que ce qu’elles gagnent leur suffit à peine. ’’Quand on est marié, on a beaucoup d’obligations. Il faut soutenir le mari et s’occuper de son foyer. Notre argent rentre dans les dépenses familiales. Nous n’avons même pas la possibilité d’épargner. Il arrive que nos recettes ne nous servent qu’à acheter quelques kilogrammes de mil pour assurer la vente du lendemain. Il est très difficile de réaliser des bénéfices, dans ces conditions. Ce travail à lui seul ne nous permet pas de nous en sortir. L’idéal serait d’avoir d’autres activités à côté’’, pense-t-elle.
Ce que semble d’ailleurs bien comprendre Fatou Kiné. La vendeuse de couscous qui allie cette activité à la gestion d’un restaurant a fini par avoir une longueur d’avance sur les autres. En seulement cinq ans dans le milieu, cette veuve a aujourd’hui construit un toit pour ses enfants dans la commune de Yeumbeul (banlieue dakaroise).
’’Aujourd’hui, je peux rendre grâce à Dieu. Avec ce travail, j’ai construit une maison pour mes enfants et ils y logent. Je prends en charge leur scolarité et toutes les autres dépenses familiales qui incombent à un chef de famille. J’avoue que je n’ai pas de répit entre les journées au restaurant et le reste du temps ici. Je sors de chez moi le matin à 8 h pour ne revenir qu’aux environs de 1 h du matin. J’ai tout le temps mal à la tête et à l’hôpital, on m’a dit que c’est à cause du manque de sommeil’’, dit-elle.
En effet, les soucis de santé ne manquent pas chez ces femmes qui bravent quotidiennement le vent et ce climat froid de la nuit à la recherche de gains. Yaye Awa, elle, ressent des douleurs articulaires, car en plus du climat, les choses s’aggravent avec l’âge. ’’Il m’arrive de dormir sur mon commerce et ce sont les clients qui me tirent de mon sommeil. Vous voyez comment j’ai vieilli avec mes cheveux blancs, alors que mon âge n’est pas si avancé que ça’’, raille-t-elle.
’’Il arrive que des gens se baladent avec des machettes ici’’
En plus des questions de santé, ces dames devront également faire face à l’aspect sécuritaire. Grand-Yoff, avec sa réputation, ne rassure guère. Alors, comment imaginer des femmes dans les rues de cette commune jusqu’à certaines heures de la nuit ? A ce sujet, Ya Awa, sur un ton de défiance, montre qu’elle n’a nullement peur de ces ’’délinquants’’.
’’On voit du tout dans la rue, mais moi, je suis née ici et je maîtrise le secteur. Donc, il y a des limites à ne pas franchir, car on se connaît bien. A chaque fois que je vois des choses qui ne sont pas rassurantes ou quand je sens que je suis en danger, j’interpelle la police’’, dit-elle. Il arrive souvent que des gens se baladent la nuit, d’après la vendeuse de sandwichs avec des machettes ou commettent régulièrement des agressions sous leurs yeux.
Fatou Kiné n’a pas la même chance. Elle a été à plusieurs reprises victime d’agression. ’’Mon portefeuille a souvent été arraché ici. Même s’ils n’ont jamais emporté une somme importante d’argent, mais j’y ai souvent perdu tous mes papiers’’. Ce qui meurtrit davantage cette dame résidant à Khar Yallah, c’est l’éloignement de ses quatre enfants. Elle peut, dit-elle, rester 15 jours sans voir sa famille établie à Yeumbeul. Fatou, la vendeuse de friandises, vit, elle, en famille, mais effectue de longues journées partagées entre son commerce et ses obligations domestiques. ’’Après la prière de l’aube, je prépare mes jeunes enfants pour l’école. Je me charge des travaux ménagers avant d’aller faire mes courses pour la préparation du repas. Je profite de ce moment pour préparer mes affaires à vendre. Avant 15 h, je termine et mon repas et mes friandises’’, partage-t-elle.
Nos différentes interlocutrices connaissent toutes l’existence de la journée du 8 Mars, mais n’ont jamais participé aux festivités à cause de leurs activités. Elles ne manquent pas cependant de doléances.
’’A vrai dire, je n’ai jamais participé à la fête, comme le font les femmes. Ce serait bien pour nous de bénéficier de soutiens pour fructifier nos activités. Il faut dire que ce sont les femmes qui gèrent actuellement les familles. Les hommes ont démissionné depuis belle lurette’’, soutient Fatou Kiné. Yaye Awa retient uniquement de cette journée les tissus distribués par les groupements de femmes à crédit. ’’A Grand-Yoff, je pense que nous sommes les grandes oubliées de cette journée. Aucune de nos revendications n’est prise en compte, à l’occasion de cette célébration’’, peste-t-elle. Ce, alors que les vendeuses de bouillie disent n’avoir même pas le temps de regarder la télévision, à plus forte raison d’apprécier la célébration de la Journée internationale de la femme.
AIR SENEGAL AU BORD DU GOUFFRE
La situation financière de Air Sénégal est catastrophique. Outre les retards, le problème de personnel navigant, la médiocrité du personnel naviguant, la compagnie nationale est au bord du gouffre financier.
La situation financière de Air Sénégal est catastrophique. Outre les retards, le problème de personnel navigant, la médiocrité du personnel naviguant, la compagnie nationale est au bord du gouffre financier.
Air Sénégal est lourdement endettée et doit 22 milliards FCfa à l’Aibd, 2A S et LAS. Plus de la moitié de la dette est dû à l’Aibd Sa, chargée de recouvrer auprès des compagnies aériennes, la Redevance de développement des infrastructures aéroportuaires (RDIA). Elle doit également à Aibd Sa, 13 milliards FCfa.
A signaler que Air Sénégal enregistrerait les pires performances en termes de ponctualité. En réalité, la compagnie aérienne Air Sénégal SA fait du retard à l’allumage et vole tout droit vers une descente aux enfers.
JIF 2022, LES FEMMES TRANSFORMATRICES DE POISSON AFFICHENT LEUR DÉSESPOIR
Au moment où le monde célèbre encore une fois la femme, le 8 mars, une bonne frange de la gent féminine n’a pas le cœur à la fête. Dans ce lot, figurent en bonne place les femmes transformatrices de poisson.
Au moment où le monde célèbre encore une fois la femme, le 8 mars, une bonne frange de la gent féminine n’a pas le cœur à la fête. Dans ce lot, figurent en bonne place les femmes transformatrices de poisson. Pour cause : l’économie mondiale est atteinte de plein fouet par la pandémie et le secteur de la pêche en Afrique de l’ouest n’est pas épargné par cette crise, mais aussi par les changements climatiques et des pratiques illicites sur les ressources halieutiques.
La situation est encore plus complexe au Sénégal avec la présence d’usines de fabrique de farine et d’huile de poisson qui sont en concurrence directe avec la consommation locale et privent les femmes transformatrices de poisson, de leur travail et de leur principale source de revenu, si l’on en croit Greenpeace Afrique.
Même si l’activité de ces femmes est cruciale pour la sécurité alimentaire et la stabilité socioéconomique du Sénégal, note un communiqué de l’Ong, du point de vue légal, elles sont vulnérables car leur métier n’est pas légalement reconnu par les autorités administratives et elles courent depuis des années derrière la reconnaissance juridique de leur métier de transformatrices de poissons. « En ce jour spécial, nous demandons à l’Etat la reconnaissance juridique du statut des femmes transformatrices de poisson et la fermeture des usines de farine et d’huile de poisson », déclare ainsi, selon Greenpeace, Diaba DIOP, présidente du Réseau des Femmes de la Pêche Artisanale du Sénégal (REFEPAS).
L’appel lancé par Mme Diop est d’autant plus à propos que, toujours à en croire Greenpeace, les chiffres révélés par le dernier rapport de la FAO montrent, encore une fois, la gravité des ravages de ces industries de farine et d’huile de poisson sur l’activité de la pêche au Sénégal.
D’après le document publié en janvier 2022, les usines de farine de poisson installées au Sénégal comptaient 129 travailleurs permanents et 264 travailleurs temporaires en 2018, généralement recrutés parmi la population locale. Ces industries présentent ainsi un faible poids socio-économique alors qu’elles représentent une menace majeure pour les moyens de subsistance de 600 mille travailleurs du secteur de la pêche artisanale.
Pour toutes ces raisons, Greenpeace attire l’attention des autorités sénégalaises qu’il y va de la survie socio-économique de centaines de milliers d’acteurs de la pêche en attente d’actes forts de leur État.
BAL 2022, LE DUC ENCORE BATTU
Le Dakar Université Club (DUC) a encore été battu (92-98) dans cette deuxième édition de la Basketball Africa League (BAL), en perdant devant Ferroviário, mardi soir, au Dakar Arena de Diamniadio.
iGFM (Dakar) Le Dakar Université Club (DUC) a encore été battu (92-98) dans cette deuxième édition de la Basketball Africa League (BAL), en perdant devant Ferroviário, mardi soir, au Dakar Arena de Diamniadio.
Cette défaite complique les choses pour le représentant sénégalais dans cette compétition. En effet, les hommes de Parfait Adjivon devront cravacher fort s'ils veulent poursuivre l'aventure à Kigali, en mai. Il leur reste trois matchs pour créer le miracle, devant leur public.
LES ENSEIGNANTES MISES A CONTRIBUTION POUR LE MAINTIEN DES FILLES A L'ECOLE A KFRINE
L’inspecteur de l’éducation et de la formation (IEF ) Doudou Fofana a invité, mardi, le Réseau régional des enseignantes à renforcer davantage la sensibilisation sur le maintien des filles à l’école.
Kaffrine, 8 mars (APS) - L’inspecteur de l’éducation et de la formation (IEF ) Doudou Fofana a invité, mardi, le Réseau régional des enseignantes à renforcer davantage la sensibilisation sur le maintien des filles à l’école.
’’J’invite les femmes du réseau à s’activer davantage dans la communication et la sensibilisation sur le maintien des jeunes filles à l’école’’, a-t-il dit lancé à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme par le Réseau régional des femmes enseignantes sur le thème : ’’L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable’’.
Ce travail de sensibilisation incombe à tous, mais surtout au femmes en tant qu’éducatrice au sein des familles, a souligné M. Fofana qui s’exprimait au nom des Inspecteurs de l’éducation et de la formation des quatre départements de la région.
Il a cité la problématique les mariages et grossesses précoces dans la region comme principale cause de la déperdition scolaire des jeunes filles.
Doudou Fofana a egalement évoqué d’autres défis liés à la promotion des filles dans les matières scientifiques, l’enregistrement des naissances.
La célébration du 8 mars à Kaffrine a été l’occasion de rendre hommage à des femmes qui ont fait toute leur carrière dans l’enseignement et la formation et aujourd’hui à la retraite.
Il s’agit de Rokhaya Sy, Ousseynatou Ba, Dieme Ndao et Aissatou Sanou Gaye, marraine de cette journée et actuelle présidente régionale de la COSYDEP (coalition nationale sénégalaise pour la défense de l’éducation).