CELEBRATION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES ET LA REVISION EXCEPTIONNELLE DES LISTES ELECTORALES A LA UNES DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM CE MARDI
Les quotidiens parus ce mardi 8 mars mettent exergue différents points liés à la célébration de la journée internationale des droits de la femme et la révision exceptionnelle de la liste électorale qui a débuté 7 mars 2022 en vue des prochaines élections
Les quotidiens parus ce mardi 8 mars mettent exergue différents points liés à la célébration de la journée internationale des droits de la femme et la révision exceptionnelle de la liste électorale qui a débuté 7 mars 2022 en vue des prochaines élections législatives. Suivez dans cet élement , la revue de presse de Zik fm présentée par Fabrice Nguéma.
LA CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME AU MENU DE LA REVUE DE L'ACTUALITE DE L'APS CE MARDI
La célébration de la Journée internationale de la femme domine l’édition des quotidiens parvenus mardi à l’APS.
Dakar, 8 mars (APS) – La célébration de la Journée internationale de la femme domine l’édition des quotidiens parvenus mardi à l’APS.
EnQuête s’est intéressé au quotidien des actrices de ‘’l’économie nocturne’’, les vendeuses de couscous, de bouillie de mil, etc. ‘’Ces dames ont choisi de vivre de l’économie nocturne en bravant l’insécurité, les rigueurs du climat…’’ écrit le journal.
WalfQuotidien s’est entretenu avec l’universitaire Amsatou Sow Sidibé, l’une des rares femmes à la tête d’un parti politique au Sénégal. ‘’Les femmes jouent les seconds rôles’’ en politique, fait remarquer Mme Sidibé, se désolant de leur marginalisation.
‘’Au Sénégal, la cause féminine a évolué dans un certain sens. De l’eau a coulé sous les ponts entre hier et aujourd’hui, même si, pour certains, ce progrès est (…) théorique’’ pour la plupart des femmes, résume L’Observateur.
Beaucoup de journaux tentent de mesurer l’impact, dans la représentativité des femmes, de la loi instituant la parité des genres pour les fonctions électives. Bés Bi Le Jour constate la ‘’violation’’ de cette loi en vigueur depuis 2010.
‘’Même si tout le monde se félicite de cette avancée, beaucoup estiment que [son application] pose problème (…) La loi sur la parité est à parfaire’’, lit-on dans Les Echos.
Adji Mergane Kanouté, vice-présidente de Benno Bokk Yaakaar, le groupe majoritaire à l’Assemblée nationale, se satisfait des acquis obtenus grâce à cette loi. ‘’Nous avons assisté à une véritable révolution au sein de l’Assemblée nationale, avec le vote de la loi sur la parité. Il y a une évolution, mais (…) il est difficile d’arriver à la parité 50/50’’, explique-t-elle au journal Le Quotidien.
Aujourd’hui, l’Assemblée nationale compte 70 femmes sur un effectif de 165 députés, selon le même journal.
Le Soleil s’est intéressé aux succès féminins en publiant les portraits de femmes arrivées à un franc succès dans des métiers souvent dominés par les hommes. ‘’Des figures féminines portées par leurs ambitions légitimes et leur quête louable de nouveaux espaces’’, note-t-il.
‘’Une journée pour célébrer la femme. Et après ? Au Sénégal, le folklore a tendance à prendre le dessus sur la réflexion. Et ce sera certainement le cas, ce matin’’, commente Le Témoin Quotidien. Il publie les réflexions de trois écrivaines sénégalaises, Fama Diagne Sène, Rahmatou Seck Samb, lauréates du Grand Prix du chef de l’Etat pour les lettres, et Khady Hane.
L’As fait remarquer que ‘’les femmes prennent de plus en plus la parole pour casser certains codes sociaux’’.
Dans le même journal, la sociologue Selly Ba compare le féminisme africain à celui du monde occidental.
La Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH) tire la sonnette d’alarme sur les conditions de vie et de travail des femmes. ‘’Bon nombre de femmes continuent de subir les pratiques déshumanisantes dans des environnements où elles ne jouissent pas pleinement de leurs droits de s’opposer à ce qu’elles subissent’’, écrit Vox Populi, citant la LSDH.
Sud Quotidien évoque les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées : la pauvreté, l’inaccessibilité à la propriété des terres, la discrimination et l’exploitation sur le marché du travail, etc. ‘’La résistance reste on ne peut plus d’actualité’’ pour les femmes, souligne-t-il.
Concernant les autres sujets, Libération annonce que le parquet s’oppose à la mainlevée du contrôle judiciaire dont le député Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor (sud), est l’objet depuis les accusations de viol de la jeune dame Adji Sarr contre lui.
‘’Le dernier mot revient au doyen des juges, qui doit statuer’’, ajoute Libération.
L’info évoque l’instabilité des structures chargées des ordures au Sénégal, que le gouvernement veut réunir en une seule entité. ‘’La gestion des ordures demeure un casse-tête pour l’Etat et les collectivités territoriales’’, souligne le journal.
Selon Tribune, certains commerçants ne vendent pas les denrées alimentaires aux priés nouvellement fixés par le président de la République.
DES MILLIONS PARTENT EN FUMÉE
Un incendie d’une rare violence a ravagé la Salle des ventes, située sur l’avenue Lamine Guèye, à Dakar-Plateau
C’est la tristesse et l’inquiétude chez les commerçants qui travaillent à la Salle des ventes de Dakar-Plateau. Ils ont été victimes d’un violent incendie qui a tout détruit sur son passage.
Hier, un incendie d’une rare violence a ravagé la Salle des ventes, située sur l’avenue Lamine Guèye, à Dakar-Plateau. Selon des commerçants interrogés, le feu s’est déclenché vers 15 heures, mais ils disent ignorer son origine.
Alertés, les sapeurs-pompiers ont déployé un important dispositif pour éteindre les flammes et sauver ce qui peut l’être. Pour soutenir les victimes, des personnalités se sont rendues sur les lieux. C’est le cas du nouveau maire de la ville de Dakar, Barthélémy Dias. «Je suis venu aujourd’hui pour marquer ma compassion à nos concitoyens commerçants de la Salle des ventes, venir leur témoigner notre solidarité en ces moments de difficultés et je me réjouis d’être venu et d’avoir trouvé sur les lieux la première autorité de la commune, en l’occurrence M. le ministre, maire de Dakar-Plateau, d’avoir trouvé les forces de sécurité, en l’occurrence la police et les sapeurs pompiers sur les lieux. Et nous avons eu à discuter et à échanger avec les responsables de ce marché, en l’occurrence la Salle des ventes. Nous avons constaté des dégâts assez importants. Et à ce titre, je rejoins M. le ministre, maire de Dakar Plateau qui a indiqué que ce n’est pas le lieu d’échanger de façon sérieuse et responsable. Et il a été convenu qu’on puisse se retrouver ultérieurement, au niveau de la mairie de Dakar Plateau de préférence, parce que je rappelle que nous sommes dans le cadre de l’acte III de la décentralisation et il s’agit de commune de plein exercice. Que nous puissions voir dans quelle mesure, dans le cadre de nos compétences transférées, comment soutenir et aider nos concitoyens commerçants», a expliqué Barthélémy Dias.
Poursuivant, l’édile de la capitale a indiqué : «Aussi bien que moi, M. le ministre maire, M. Alioune Ndoye, nous avons entendu le plaidoyer du commandant des sapeurs-pompiers qui a déploré le manque de bouches d’incendie. M. le ministre de Dakar-Plateau a marqué sa disponibilité, une fois que le travail technique sera effectué en amont, à faire en sorte que ces lieux qui reçoivent du public puissent être équipés de bouches d’incendie comme dans toute ville qui se respecte. Mais je pense aussi que c’est le lieu de sensibiliser nos concitoyens qui évoluent dans ces environnements, qu’ils comprennent que nous sommes en milieu urbain et qu’aujourd’hui Dakar a un besoin criard d’avoir des centres commerciaux dignes de ce nom, des centres commerciaux qui nous permettront d’avoir des concitoyens commerçants qui vont travailler dans des conditions de sécurité et dans des conditions de confort, mais surtout aussi d’avoir des Dakarois et des Dakaroises, qui pourront aller faire leurs courses et fréquenter ces endroits dans des conditions de sécurité et de confort.
Au-delà des pertes en numéraires, il s’agit aussi de la sécurité de nos concitoyens. Et au-delà du marché, je souhaiterais qu’on puisse, dans les semaines voire les mois à venir, pouvoir échanger sur l’amélioration du cadre de vie et de travail à Dakar».
Informé de la catastrophe, Alioune Ndoye qui était loin de Dakar a rappliqué dare-dare sur les lieux pour venir au chevet de ses riverains sinistrés. «J’ai vraiment regretté ce qui s’est passé et j’ai de la compassion pour les concernés. Je viens de loin. On m’a appelé. Je suis venu rapidement ici pour voir, mais je ne connais pas encore les causes. La salle des ventes est totalement détruite. Heureusement, il n’y a pas de dégâts physiques. Donc, on loue le Seigneur pour ça. Maintenant, on va discuter pour savoir de quoi il s’agit, mais on va forcément aller dans le sens de réorganiser tout cela. On ne peut pas être là à comptabiliser les incendies les uns après les autres, voir des gens travailler des décennies et voir tout réduit en cendres. Ce n’est pas leur intérêt, ce n’est pas le nôtre et ça menace tout l’environnement», a soutenu le ministre des Pêches. Il a également annoncé qu’il va rencontrer tous les acteurs et travailler avec Barthélémy Dias pour l’intérêt des commerçants et des riverains. «Il y a de cela quelques mois, une mission de la sécurité publique avait été dans ces endroits. On avait vu le niveau de dangerosité que cela représentait. Malgré la promiscuité, il y a des gens qui font à manger, etc. Il y a toujours le feu qui joue avec des matières hautement inflammables. Donc, inviter le maire de la ville de Dakar que nous remercions parce qu’effectivement, il nous a trouvés rapidement sur place et cela, nous le louons, pour ensemble nous asseoir avec les acteurs, les écouter, avoir la situation de la police pour savoir ce qui s’est passé», a dit Alioune Ndoye.
Par Fama Diagne Sène
GRAND PRIX DU CHEF DE L’ETAT POUR LES LETTRES, POUR QUAND LA DISTINCTION À L’ORDRE NATIONAL DU LION ?
L’émancipation de la femme comme celle de tout le genre humain ne deviendra réalité que le jour où le travail s’émancipera du capital. »
Aujourd’hui 08 mars 2022, journée internationale des femmes, International Women’s Day que l’Humanité célèbre depuis 1977. Moment de lutte pour les droits des femmes et notamment pour la réduction des inégalités par rapport aux hommes.
Cette journée est issue de l’histoire des luttes féministes menées çà et là dans le monde à l’appel du Parti socialiste d’Amérique, parti démocratique socialiste en avant-garde sur les problèmes sociaux de 1901 en 1972.
Moment de célébration également de l’appel de Clara Zetkin(1857- 1933), enseignante, journaliste et femme politique marxiste allemande, figure historique du féminisme, qui conscientisa le monde lors de la première conférence de l’internationale ouvrière : « Les pays dans lesquels existe le suffrage dit universel, libre et direct, nous montrent qu’en réalité il ne vaut pas grand-chose. Le droit de vote sans liberté économique n’est ni plus ni moins qu’un chèque sans provision.
Si l’émancipation sociale dépendait des droits politiques, la question sociale n’existerait pas dans les pays où est institué le suffrage universel. L’émancipation de la femme comme celle de tout le genre humain ne deviendra réalité que le jour où le travail s’émancipera du capital. »
Elue présidente en 1910 de la conférence internationale des femmes socialistes, elle demanda et obtint avec le soutien de la Russie la célébration d’une journée internationale des femmes ! Depuis des rassemblements et manifestations ont lieu tous les ans dans le monde, pour réclamer plus de droits et de considération aux mères de l’Humanité, renforcer leurs droits, leurs protections et la fin des discriminations au travail. Ceci, pour accéder à un état de droit ou les femmes enfin puissent vivre et s’épanouir en toute liberté. C’est finalement en 1977 que les Nations unies officialisent la journée, invitant tous les pays de la planète à célébrer une journée en faveur des droits des femmes.
Cette année, le thème défini par l’ONU pour la Journée internationale des Femmes est « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable » ; ceci vient « en reconnaissance de la contribution des femmes et des filles du monde entier qui mènent l’offensive quant à l’adaptation et la réponse aux changements climatiques et à leur atténuation, en faveur de la construction d’un avenir plus durable pour toutes les personnes ».
Il est donc temps pour nous de nous arrêter et de nous interroger sur notre avenir et celui du monde Ce matin en sortant de chez moi, j’ai rencontré des dizaines de femmes qui partaient au puits chercher de l’eau. D’autres, enfants au dos, prenaient le chemin des champs pour couper des condiments à vendre au marché pour nourrir la famille, certaines allaient chercher du bois mort pour le feu. D’autres préparaient les mortiers pour piler le mil pour le repas de soir, et les jeunes élèves se précipitaient à l’école pour balayer la classe et effacer le tableau comme s’il n’avait pas de garçon en classe ! Elles répondaient tous à l’appel du courage, valeureusement, nous confirmant l’idée que dans notre continent ce sont les femmes qui portaient le monde.
L’Union Africaine avait consacré la décennie 2010-2020, décennie de la femme africaine en hommage aux femmes de notre continent et en reconnaissance des nombreuses contraintes qui pesaient sur leur émergence. Parmi elles, évidemment, le manque d’égalité de chance. C`est toujours après que les fourneaux se soient éteints, que l`époux et les enfants rassasiés se soient endormis, que la maison soit rangée et astiquée, que nous trouvons quelques heures de la nuit, ou du petit matin pour nous consacrer à notre création ou au plan de management de nos services ou institutions.
C`est pourquoi, à chaque fois qu`on prime une femme pour un talent ou pour un autre, dans le monde politique, estudiantin, artistique ou autre, on a aussi consacré la mère, l`épouse et la ménagère qui font corps avec elle et qui dans un jeu d’équilibrisme extraordinaire parviennent harmonieusement à laisser éclore les capacités de ces différentes personnalités qui cohabitent au sein de son corps. Elles sont mères, épouses et ménagère tout au long de leurs vies. Cette journée d’aujourd’hui devrait sur le plan national être dédiée à une femme d’exception pour célébrer son idéal, ses combats, ses convictions. Cette femme sera présentée partout dans les universités, lycées, écoles ou instituts, Assemblée nationale et services afin que la nation s’arrête et lui rende hommage. Cette femme devrait être élevée à l’Ordre national du Lion afin que son combat soit reconnu comme pilier fondamental de la stabilité de notre nation.
Cette année, j’offre, à vos noms à tous, la distinction à l’Ordre du Lion à la première femme avocate de notre jeune nation : Maitre Mame Bassine Niang.
Elle née en 1951 à Tambacounda et décédée à Dakar le 27 septembre 2013, elle est membre fondateur de l’Association des juristes sénégalaises (AJS) et la vice-présidente de la Fondation Internationale des Femmes Juristes (FIDA). Née au sein d’une famille musulmane, elle suit des études de droit en France, à Aix-en-Provence, puis, de retour au Sénégal, devient la première femme noire avocate au barreau de Dakar en 1975.
Sa carrière professionnelle s’attache à la défense des droits de l’homme dans un contexte de restriction de la liberté de penser. Son engagement la poussait à créer l’Organisation nationale des droits de l’Homme du Sénégal (ONDH) dont elle fut la première présidente.
Considérée comme une icône féministe et concernée par la question de l’émancipation des femmes, elle est membre fondateur de l’Association des juristes sénégalaises (AJS), vice-présidente de l’Association sénégalaise d’études et de recherches juridiques (ASERJ) et vice-présidente de la Fondation internationale des femmes juristes (FIDA). Elle a également été Haut-commissaire aux Droits de l’Homme sous la présidence d’Abdoulaye Wade.
Tous ces combats menés frontalement pour des femmes libres et épanouies, devraient suffire pour la célébrer aujourd’hui comme une icône incontestée de l’émancipation féminine.
Maitre Mame Bassine Niang, quitta ce monde le 27 septembre 2013 à l’âge de 62 ans, laissant derrière elle une vie de combat et de réussite dans un monde où la liberté de pensée était restreinte. Elle nous laisse également un ouvrage «mémoire pour mon père»1 (Mame Bassine Niang. Mémoires pour mon père. Dakar: Les Nouvelles éditions Africaines du Sénégal, 1997. (222p.). ISBN: 2-7236-1113-2. Biographie) qui montre encore une fois, sa beauté d’âme, sa générosité, son intelligence et sa dignité purement princière. Un ouvrage à lire, un hommage à donner afin que nos frères et enfants puissent apprendre d’elle et de sa vie. Sa belle rhétorique : Si être féministe, c’est être solidaire de la cause des femmes parce que je suis une femme, je suis donc réellement féministe ! Résume si bien ce à quoi, elle a toujours cru.
1 Mame Bassine Niang. Mémoires pour mon père. Dakar: Les Nouvelles éditions Africaines du Sénégal, 1997. (222p.). ISBN: 2-7236-1113-2. Biographie
Le procès des 12 employés du CESE contre Idy renvoyé
Les 12 agents du Conseil Économique, Social et Environnemental (Cese) licenciés par Idrissa Seck après sa nomination devront encore patienter avant de voir leur dossier enfin élucidé. Évoquée à l’audience du tribunal du travail hors classe de Dakar du lundi 07 mars 2022, l’affaire de ces agents victimes de leur proximité avec Mimi Touré a été renvoyée au 11 avril 2022. En effet, le renvoi a été sollicité et obtenu par l’avocat du Conseil Économique, Social et Environnemental(Cese) pour observations, après que le conseiller juridique des plaignants lui a communiqué leurs dossiers. Au nombre de 12 dont 10 CDI (Contrat à durée indéterminée) et 02 CDD (Contrat à durée déterminée), ces ex-travailleurs avaient saisi le cabinet de Me Joseph Etienne Ndione pour rentrer dans leurs droits. Deux rencontres de conciliation avaient été organisées, selon nos informations, mais le Cese n’avait pas été représenté. D’ailleurs lors de l’audience du 03 février 2022 du Tribunal du Travail Hors Classe de Dakar, la non-conciliation avait été notée, nonobstant la non-comparution du Cses bien que régulièrement cité. C’est par la suite que la phase contentieuse avait été déclarée ouverte et la cause renvoyée à l’audience publique du 21 février 2022 pour sa mise en état et pour une nouvelle citation du Cese. À ladite audience, l’affaire avait été renvoyée 07 mars 2022 pour la communication de leurs dossiers à la partie adverse.
Aïssatou Sarr diffuse la sextape de sa cousine
Aïssatou Sarr voue une haine viscérale à sa cousine germaine Fatou Ndiaye. Visitant un jour le site pour adultes, «senep…», Fatou Ndiaye est tombée sur sa sextape (vidéo érotique) dans laquelle elle se masturbait. Ses parents et proches mis au courant de cette sordide affaire, elle n’arrivait plus à les regarder dans les yeux. C’est ainsi qu’elle a mis en veilleuse ses études. Mais sa cousine germaine Aïssatou Sarr avec qui elle habite dans la même maison a remué le couteau dans la plaie en publiant la fameuse vidéo sur WhatsApp avant de la transférer à tous les contacts de leur famille. Choquée par ces agissements, Fatou Ndiaye a pris son courage à deux mains en portant porter plainte contre sa cousine. Arrêtée, cette dernière a reconnu les faits qui lui sont reprochés devant les enquêteurs. Elle révèle avoir agi de la sorte, en guise de riposte à la grande sœur de sa présumée victime qui l’avait traitée de belle de nuit via les réseaux sociaux. Sous mandat de dépôt le 3 mars 2022 pour collecte et diffusion de données à caractère personnel, Aïssatou Sarr a réitéré ses déclarations hier devant la barre du Tribunal de grande Instance de Dakar où elle comparaissait. A l’en croire, elle avait un différend avec la sœur de la plaignante. Pour se venger, elle est allée sur le site «senep… » pour capturer la sextape de sa sœur et publier l’image sur son statut WhatsApp. A la suite de ses aveux, le ministère public a requis deux mois de prison ferme pour la répression. Mais pour la défense, l’accusation n’est pas justifiée car Aïssatou a fait une publication restreinte. Le tribunal a déclaré coupable Aïssatou Sarr et l’a condamnée à un mois dont 15 jours de prison ferme.
Des notables de Yoff tirent sur Seydina Mandione Laye
Réponse du berger à la bergère ! La sortie du marabout-politicien Seydina Mandione Laye contre Abdoulaye Diouf Sarr a soulevé l’ire de certains dignitaires de Yoff. En effet, le conseil des notables de la communauté léboue de Yoff, notamment Ousmane Sylla Sarr, Jaraaf Doudou Mbengue, Saltigué Mamadou Mbengue, sont montés au créneau pour défendre le ministre de la Santé et de l’Action sociale et tirer à boulets rouges sur le marabout qui a prêché le limogeage d’Abdoulaye Diouf Sarr du gouvernement. « Seydina Mandione Laye, si son leader Mame Mbaye Niang lui a promis un poste de ministre, qu’il sache que Diouf Sarr n’est pas un quota de la communauté léboue », assène Ousmane Sylla Sarr. Il l’invite à laisser Abdoulaye Diouf Sarr tranquille. Lui emboitant le pas, Jaraaf Doudou Mbengue déclare : «Certes, la politique peut diviser des parents, mais comment est-ce que quelqu’un qui est cité dans des malversations peut s’ériger en donneur de leçons ? » Pour le président des parents d’élèves du lycée du Yoff, les propos tenus par le marabout représentant de Mame Mbaye Niang lors du 142e appel des Layènes sont condamnés par toute la communauté. A l’en croire, Abdoulaye Diouf Sarr a du mérite car c’est grâce à lui que le village lébou fondé en 1432 a eu son premier lycée.
Les vacataires de l’Université de Bambey réclament leurs salaires
C’est la galère chez les enseignants vacataires de l’université Alioune Diop de Bambey. Ces vaillants enseignants qui se tapent l’essentiel du travail pédagogique courent derrière plusieurs mois de salaire. Regroupés en collectif, ils préfèrent tirer la sonnette d’alarme avant de paralyser les facultés. Dans un communiqué, le collectif renseigne que les autorités universitaires ont commencé le paiement des vacations effectuées depuis le mardi 1er mars 2022, soit dix mois après la fin du premier semestre de l’année universitaire 2020-2021. Malgré le retard accusé, le collectif constate pour le déplorer que les autorités universitaires n’ont pas pris toutes les dispositions nécessaires pour le paiement effectif de tous les ayants droit. En fait, certains vacataires ne sont pas toujours payés, alors qu’ils ont rigoureusement suivi la procédure normale. D’après le collectif, ceci cause un préjudice inacceptable aux collègues concernés et relève d’un manque de rigueur notoire dans le traitement du paiement des enseignants vacataires. Pour rappel, les enseignants vacataires représentent 80% du système universitaire.
Sit-in des travailleurs du groupe Excaf
Les travailleurs du groupe Excaf disent non à la liquidation de leur groupe par Canal. En sit-in hier devant les locaux du groupe, ils menacent de s’opposer vigoureusement à toute tentative de liquidation mafieuse d’Excaf. D’après le porte-parole des travailleurs, Lansana Diandy, ce rassemblement n’est que le début d’une longue lutte. A l’en croire, le groupe Canal est dans l’illégalité depuis des années parce qu’il n’y a aucun décret qui l’autorise à s’implanter au Sénégal. Mieux, il est incompréhensible aux yeux de Lansana Diandy qu’un ministre soutienne que tous les Sénégalais ont besoin de Canal. C’est une contribution, dit-il, à la liquidation d’une entreprise locale qui emploie plus de 500 compatriotes.
Réplique de Ndiogou Malick Dieng
Le coordonnateur départemental du Parti démocratique sénégalais (Pds) de Guédiawaye et président de la section de Sam Notaire n’est pas ébranlé par la résolution de ses frères pour sa destitution. Ndiogou Malick Dieng, qui avait ramé à contrecourant des directives du secrétaire général national Me Abdoulaye Wade en s’alliant avec la coalition Benno Bokk Yaakaar lors de l’élection des membres du bureau de la ville de Guédiawaye, estime que les initiateurs de cette résolution pour la majorité avaient quitté le Parti démocratique sénégalais (Pds). A l’en croire, aucun des cinq présidents de section à Guédiawaye, notamment à Sam Notaire, Ndiarème Limamou Laye, Wakhinane Nimzatt, Médina Gounass et Golf Sud n’a pris part à la rencontre lors de laquelle il a été proposé son exclusion du Pds. C’est pourquoi, le 3e adjoint au maire de Guédiawaye qualifie la résolution de nulle et non avenue.
Un décès lié à la covid-19 et 02 cas graves internés
Le ministère de la Santé et de l’action Sociale annonce le décès d’un patient lié au coronavirus. C’est un malade interné dans les services de réanimation qui a rendu l’âme hier. Maintenant, d’après le bilan quotidien des autorités sanitaires, il ne reste que 02 cas graves en réanimation. Cependant, 11 nouvelles contaminations sont enregistrées sur 1 307 tests, soit un taux de positivité de 0,84%. Il s’agit d’un cas contact et de 10 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont répartis comme suit : 08 dans la région de Dakar et 02 dans les autres régions. Par contre, 08 nouveaux patients sont déclarés guéris de la covid-19. A ce jour, le Sénégal a enregistré 85 768 cas positifs dont 83 728 guéris, 1 962 décès et 77 sous traitement.
La région médicale renforce le dispositif sanitaire au Daakaa
L‘édition 2022 du Daakaa de Médina Gounass bat son plein. Malgré la baisse des contaminations au coronavirus, la région médicale de Kolda et le Service national de l’éducation et de l’information pour la Santé (Sneips) renforcent le dispositif sanitaire pour une meilleure prise en charge des pèlerins. Sous la houlette de Dr Yaya Baldé, médecin chef régional, les services sanitaires comptent lutter contre la propagation du coronavirus. Dr Baldé a confié à nos confrères de Dakaractu que le dispositif sanitaire est encore renforcé. Il y a eu la contribution des régions voisines de Kolda telles que Tamba et Ziguinchor. Dr Yaya Baldé rassure qu’il y a un dispositif complet pour un bon déroulement du Daakaa. La pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) est venue en appoint en renforçant la dotation en médicaments essentiels. Mieux, elle a mis à la disposition de certains pèlerins qui souffriraient de maladies chroniques de médicaments de spécialité. Le service national de l’éducation et de l’information (SNEIPS) a pris en charge la question de la sensibilisation des pèlerins sur le respect des gestes barrières. D’ailleurs, une brigade du service de l’hygiène est mise à contribution pour la surveillance des frontières.
Deux casques bleus tués au centre du Mali
C’est la recrudescence des attaques djihadistes au Mali. Hier, un convoi logistique de la Minusma, qui se rendait à Tombouctou, a heurté un engin explosif improvisé au nord de Mopti. Selon un communiqué de la force onusienne au Mali, un premier bilan de l’explosion fait état de la mort de deux casques bleus et quatre autres blessés. Le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et Chef de la Minusma (RSSG), El Ghassim Wane, condamne vigoureusement cette attaque avant de préciser que les attaques visant des soldats de la paix des Nations Unies peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international. L’officier appelle les autorités maliennes à ne ménager aucun effort pour identifier les auteurs de ces attaques afin qu’ils puissent être rapidement amenés devant la justice. A l’en croire, cette nouvelle attaque, tout comme les autres qui l’ont précédée, rappellent à nouveau l’impérieuse nécessité d’efforts encore plus soutenus pour stabiliser le centre du Mali. El Ghassim Wane présente ses condoléances les plus attristées au gouvernement pour les défunts Casques bleus, ainsi qu’à leurs familles et à leurs frères d’armes, et souhaite prompt rétablissement aux blessés.
Démarrage de l’exercice maritime multinational
Le Sénégal accueille l’édition 2022 de l‘exercice maritime multinational «obangame express» qui se déroulera du 08 au 18 mars 2022. La Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (Dirpa) informe que cet exercice vise principalement à renforcer la sûreté et la sécurité maritimes dans le Golfe de Guinée, en soutenant l’opérationnalisation de l’architecture de Yaoundé. L‘édition 2022 qui est co-organisée avec le commandement des forces navales américaines pour l’Afrique (Us Navaf) verra la participation des unités navales des marines américaine, espagnole, marocaine, gambienne et sénégalaise, soutenues par deux avions de patrouille maritime des États-Unis d’Amérique et du Sénégal. L’exercice sera constitué de sessions de formations et d’entraînements des personnels des marines et d’un symposium qui se tiendra à la Base navale Amiral Faye Gassama. La rencontre réunira les chefs d’état-major des marines et des garde-côtes et permettra d’avoir des discussions de haut niveau sur les problématiques et défis majeurs relatifs à la sécurité maritime dans la sous-région.
Par Rahmatou Seck Samb
OR, QU’EST-CE ÊTRE UNE FEMME ÉCRIVAINE ?
Notre spécificité de femme c’est de porter vie, notre particularité de femme écrivain c’est de faire de cette vie que nous portons un mot de langage ou de murmure.
Je jetterais aux orties ma plume de femme écrivain si notre littérature féminine était seulement œuvres signées d’un nom de femme.
Je jetterais aux orties ma plume si elle n’était pas le reflet de notre imaginaire, de nos combats marqués par le monde que nous portons au plus profond de nos entrailles et dont la délivrance se fait dans la douleur et le vagissement du petit être qui surgit.
Notre spécificité de femme c’est de porter vie, notre particularité de femme écrivain c’est de faire de cette vie que nous portons un mot de langage ou de murmure.
Notre littérature de femme porte toujours la part de notre sensibilité. Elle reste l’expression de nos souffrances et de nos silences qu’un monde de valeur nous impose. Puisque nous portons en nous ce lourd héritage, la création, l’épanouissement et le destin de nos œuvres porteront les stigmates de notre condition.
De la naissance à la mort – alors qu’une œuvre littéraire est supposée être éternelle - nos œuvres de femmes sont marquées par des obstacles sur le chemin de leur création et de leur diffusion. Les femmes écrivaines, africaines ont une double conscience qui nécessairement interfère à la fois positivement et négativement dans leur production.
Notre conscience première est d’utiliser nos plumes pour mener les combats qui sont les nôtres. Les plumes de femmes sont des armes redoutables pour pourfendre les traditions qui nous ligotent, mais aussi pour exalter les valeurs positives de l’Afrique profonde.
Si cette conscience première – conscience de femme, d’épouse, de mère – est un formidable vivier pour notre création, notre conscience seconde sera le frein à son épanouissement. Cette conscience seconde et de devoir porter sur nos épaules, les responsabilités face à la famille élargie, mais aussi celle de la société : nous sommes les prêtresses de nos rites, celles qui de la naissance à la mort marquent la vie de nos sociétés. Et dans ce contexte la création littéraire féminine pour exister ne peut être qu’arrachement face à ces rôles qui nous sont dévolus. Il faut s’arracher pour écrire.
L’écriture féminine s’inscrit dans la lutte contre la pauvreté, celle-ci, plus que l’absence de l’avoir, du pouvoir, elle est tout simplement l’absence du savoir. Par ailleurs, le prestige qui rejaillit sur la femme écrivaine peut sans doute inciter la fillette à rester sur les bancs de l’école et emprunter un jour les chemins de l’écriture
Par Rahmatou Seck Samb,
Ecrivaine, Grand prix du Président de la République pour les Lettres
Par Khadi HANE
DE GRÂCE, NE ME DITES PAS QUE JE SUIS UNE FEMME
Je me retrouve toujours prise dans un environnement qui me refuse de m’exprimer en tant qu’être humain préoccupé par autre chose que la place de la femme dans la littérature africaine, la situation de la femme dans un foyer polygame, etc.
Les thématiques autour de la femme restent encore aujourd’hui des sujets récurrents. Qu’est-ce qu’être une femme au 21ème siècle ? Cela rime à quoi ?
Rendue officielle en 1977 par les Nations Unies, la journée de la femme, célébrée le 8 mars, chaque année, nous invite à réfléchir à la manière de mieux impliquer les femmes dans les problématiques liées à la vie de tous les jours. La crise climatique pour cette année, la santé publique pour l’année dernière, des thèmes relatifs à l’égalité entre hommes et femmes, pour les années précédentes.
Qu’en est-il de la vision de la femme par elle-même ? Sommes-nous obligées d’attendre que l’on vienne nous dire comment combattre les injustices qui nous sont faites par une société volontairement organisée de façon inéquitable par des hommes et pour des hommes ? Qu’est-ce qui fait que nous sommes des femmes, excepté les attributs physiques qui sont les nôtres, dont nous devons seulement nous servir dans des circonstances dans lesquelles ils nous apportent un plus face aux hommes ? J’aime répondre à ceux qui me réduisent à ma condition féminine que je suis d’abord un individu doté d’un cerveau, fait de boyaux, d’os, de sang et d’eau comme n’importe quels homme ou femme avec qui j’ai en commun le partage de la même sphère humaine.
Être dotée d’une poitrine, fait-il de moi un être incapable d’avoir son propre point de vue quant à la manière dont le monde doit fonctionner ?
Régulièrement sollicitée pour des conférences, des tables rondes, d’autres rencontres plus ciblées avec un public collégien, lycéen, en prison ou auprès d’associations de familles issues de l’immigration, je suis toujours frappée par la constance des thèmes qui me sont proposés, parce qu’on me cantonne à n’être qu’une femme. D’origine africaine. Musulmane. Ces trois caractéristiques censées me définir, je me retrouve toujours prise dans un environnement qui me refuse de m’exprimer en tant qu’être humain préoccupé par autre chose que la place de la femme dans la littérature africaine, la situation de la femme dans un foyer polygame, l’avenir de la femme dans une communauté musulmane, l’excision, le contrôle des naissances, mes ambitions littéraires par rapport à mes consœurs écrivaines non africaines, et j’en passe.
Au même titre que son continent, la femme africaine suscite la même passion chez ceux qui la réduisent à une vision obsolète produite par des préjugés longtemps véhiculés sur elle et plus largement sur toutes les femmes du monde. Être femme n’est pas plus ni moins qu’être un homme avantagé par des décorations physiques naturelles, celles-ci n’altérant en rien sa légitimité dans la conduite des affaires publiques, politiques, économiques et sociales.
Dans la lutte contre toute forme de violence envers tout être humain, quel que soit le genre qu’on lui attribue. Bien évidemment, tout ceci reste ma façon de me projeter dans un monde qui ne me conçoit pas comme je me conçois moi-même. Aucune femme n’étant pareille à une autre, certaines d’entre nous, par volonté ou parce qu’élevées dans un espace qui les a façonnées de telle sorte qu’elles se refusent tout droit de se mesurer à un homme, réfutent l’idée même d’aspirer à autre chose que ce qui leur est laissé. Ce sont celles-là les ennemies des femmes, car ce sont elles qui, par l’éducation qu’elles dispensent à leurs filles, en font de futures femmes opposées à tout changement de l’ordre établi par des hommes. Une question reste ouverte : naît-on femme ou le devient-on par la force des choses ?
Khadi Hane est écrivaine
ENSEIGNANTES EN ZONE RURALE, DES SOLDATES DE LA RÉPUBLIQUE QUI SOUFFRENT LE MARTYRE
Au Sénégal, le métier d’enseignant est un pari bien risqué en monde rural. Il l’est beaucoup plus encore lorsque ce sont des femmes qui l’exercent
Au Sénégal, le métier d’enseignant est un pari bien risqué en monde rural. Il l’est beaucoup plus encore lorsque ce sont des femmes qui l’exercent. Et effectivement, dans les contrées les plus reculées, certaines femmes dispensent le savoir dans des conditions extrêmement difficiles. Des témoignages de femmes enseignantes en disent long sur leurs conditions de travail et d’existence dans les écoles rurales.
Aujourd’hui 8 mars, une journée dédiée à la condition féminine, ce sera la «grande» fête au Grand théâtre de Dakar avec plein de femmes richement vêtues et recouvertes d’or tandis que, au même moment, de pauvres fonctionnaires exercent dans des conditions terribles en milieu rural. C’est le cas de ces enseignantes affectées au fin fond du Sénégal où le «chemin de l’école» est parsemé d’embûches.
Boury Niang, Khady Diouf, Ndèye Khady Faye et Mme Ndiaye se sont rendu compte de cette réalité le jour où elles ont reçu leurs ordres de mission pour rejoindre leurs premiers postes de travail. Quatre collègues enseignantes aux parcours différents mais qui ont toutes servi en milieu rural dans des conditions exécrables. Une situation qui a même affecté l’état de santé de Mme Ndiaye en convalescence depuis plus de deux mois après avoir subi une intervention chirurgicale de à un «polype». Tout a commencé par des saignements qui l’ont conduite au poste de santé, dans la zone de Nioro, où il n’y avait qu’une seule matrone pour toutes les femmes du village. «Lorsque je suis arrivée, elle m’a dit que j’ai fait une fausse couche, et cela m’a étonnée. Elle m’a proposé un curetage pour retirer des débris lié à cet avortement dont elle parlait. Je précise que je n’étais pas enceinte. Mais elle tirait, tirait et n’arrivait toujours pas à enlever ce « truc » qui serait dans mon ventre. J’ai souffert parce que ça faisait trop mal. Finalement, elle m’a dit qu’elle ne comprenait plus, qu’elle n’arrivait pas à enlever l’affaire. Elle m’a libérée. Et comme je ne pouvais pas sortir de la zone sans autorisation, je suis restée là-bas tandis que mon état de santé s’aggravait de jour en jour. J’étais devenue toute pâle, toute blanche car complètement anémiée. Malgré cela, je ne pouvais pas quitter mon poste de travail pour une prise en charge. Finalement, c’est en décembre que j’ai subi une intervention chirurgicale «, confie notre interlocutrice tout en s’indignant du manque de personnel de santé qualifié dans certaines zones où sont affectées des agents de l’Etat en général. Un dénuement en personnel qui lui a failli ôter la vie. Mais si Mme Ndiaye a finalement eu la vie sauve, toutes n’ont pas la même chance qu’elle, hélas. Car, des décès d’enseignantes, il y en a dans la région de Kaolack.
Dans certaines localités, dit-elle, on enregistre quelques fois des décès d’enseignantes au cours de grossesses par manque de suivi ou à la suite de complications. «Les mutuelles de santé sont là, on adhère, on cotise, mais le personnel fait défaut. Par exemple, dans ce poste de santé où je m’étais rendue, il y avait une seule matrone qui, devant prendre à la fois en charge quatre parturientes en travail, intervenait par ordre d’arrivée alors que les niveaux d’urgences ne sont pas les mêmes». D’où le plaidoyer de Mme Ndiaye pour des structures sanitaires adaptées et des personnels qualifiés surtout que «les effets de la grossesse varient d’une femme à une autre selon son organisme».
Thionokh, un village au bout du monde
Hélas, beaucoup d’enseignantes ont déjà une santé fragile à l’image de Ndèye Khady Faye Mme Faye qui dit avoir souffert à Thionokh, dans le département de Ranérou, son premier poste. «Thionokh, c’était un poste de choix réservé aux dames. Le premier jour, je n’ai pas fermé l’oeil de toute la nuit. Ce n’était pas facile. Il n’y avait pas de lumière, on était dans l’obscurité totale, dans une nouvelle famille, loin des parents, et on devait s’adapter. Heureusement que, avec Awa Lô Mme Tall, on a trouvé sur place une équipe pédagogique très soudée. C’est ce qui nous a un peu réconfortées. Parce que, même si on avait une urgence familiale, on ne pouvait sortir que les vendredis. Ma tante maternelle est décédée, et je suis arrivée tard à la maison», se souvient «Dieuwrina» qui avait également en charge un enfant maladif. «Dieuwrina», un surnom que lui ont donnée ses collègues enseignants pour son engagement, son dévouement dans la voie mouride et familiale. Une vraie battante, une dame de fer qui a le sens des responsabilités, surtout pour son sens de la motivation pour le bien-être «familial» à l’école et aussi la nourriture qu’elle servait à ses collègues. C’est la fameuse «popote» pour laquelle chaque enseignant verse une participation symbolique qui varie entre 10 000 francs et 15 000 francs. «Durant ma première année à Thionokh, c’est Mme Sock Nogoye Faye qui se chargeait de la popote, puis Mme Guèye, ensuite Mme Tall avant que je ne prenne la relève après leurs affectations. Je me débrouillais pas mal. Durant les heures de récréation, je partais rapidement m’approvisionner pour le repas du midi que je préparais à la descente à 13 heures, et le diner vers 18 heures. Tous les vendredis aussi, je faisais le linge pour presque tous mes collègues enseignants, jusqu’à 19 heures». Une surcharge de travail à laquelle font face presque toutes les enseignantes qui servent en brousse. «90 % du travail de l’enseignant se fait à la maison. A l’école, tu restes debout de 8 heures à 13 heures pour des enseignements de qualité. Le bureau est juste aménagé pour déposer les affaires. La chaise, c’est pour la récréation. Le manger, on le fait à tour de rôle. A cet effet, on se lève à 5 heures du matin pour le petit déjeuner avant l’école, à la descente, c’est le déjeuner qu’il faut préparer puis le diner le soir. Après, tu te mets à préparer des fiches et à remplir ton cahier journal pendant deux heures pour avoir la signature du directeur. Si tu es une femme mariée, il y a ton homme qui t’attend à côté», témoigne cette maîtresse battante sur le quotidien des femmes enseignantes exerçant en zone rurale pour inculquer aux enfants le savoir. C’est ainsi que ces braves dames planifient leurs journées qui sont presque sans repos. Un vrai sacrifice qui a impacté sur l’état de santé de Mme Faye Ndèye Khady Faye alias « Dieuwrigna ». «Chaque année, je tombais malade, surtout durant les vacances. En 2019, j’avais une classe d’examen, je suis rentrée pour une prise en charge. Mon directeur a signalé ma maladie à notre inspecteur qui a coupé mon salaire pour une durée d’un mois car on me demandait des papiers justificatifs. Ça m’a fait mal, mais j’ai eu quand même le soutien de mes collègues», indique cette brave dame, la première à avoir tenu une classe de CM2 à Thionokh avec un taux de réussite de 99 % de réussite au concours d’entrée en sixième. D’excellents résultats obtenus malgré la «pauvreté» de l’alimentation. «On mange du Mbakhalou Saloum, du domoda kéthiakh ou du domoda guedj», confie sa collègue Boury Niang qui ne cesse de rigoler à propos du «domado kéthiakh pour des salariés».
Fort heureusement, ces courageuses enseignantes avaient cultivé le vivre-ensemble et en commun qui a fait que ces quatre colocataires qu’elles étaient très unies. Ce qui a fait qu’elles n’avaient pas de «difficultés majeures» à Louguéré thioly. Un vivre-ensemble renforcé d’avantage par la survenue des jumeaux de Mme Pouye Khady Diouf (Serigne Babacar et Mame Abdou). Mme Pouye confie d’ailleurs que Mme Ndiaye et Mme Lô l’ont beaucoup soutenue dans ces durs moments à Louguéré Thioly. «Ce sont de gentilles collègues. Quand je préparais mes fiches, elles s’occupaient des enfants. Des fois, Mme Ndiaye portait même Serigne Babacar sur son dos en plein cours. C’était en 2018 et j’étais candidate au CAP. Je faisais les EPS à 16 heures-18 heures. Je ne rentrais chez mes parents que durant les fêtes parce que je ne pouvais pas tout le temps voyager avec les enfants dans certaines conditions», raconte Mme Pouye Khady Diouf. Mais aussi pénible qu’était la vie à Thinokh ou à Louguéré Thioly, c’était le paradis en comparaison de Caak, un village situé sur la route de Vélingara Ferlo où Mme Pouye Khady Diouf fut la première femme enseignante à servir. D’où le nom «Madame Debbo» ou «Madame bou goor bi» comme l’appelaient les habitants du village. Un village sans toilettes. «Si on voulait faire ses besoins, on attendait la tombée de la nuit pour aller se soulager derrière un arbre». Un calvaire que l’infortunée maîtresse a dû supporter pendant une année avant de tomber enceinte à sa deuxième année. Une grossesse gémellaire intervenue alors qu’elle était candidate au CAP. Pour ne rien arranger, Mme Pouye Khady Diouf tenait aussi une classe multigrades (Ce1 et Cm1). Ce n’est finalement qu’au mois de février qu’elle a obtenu un congé. C’est à son retour qu’elle a pu bénéficier d’un redéploiement à Louguéré Thioly.
Des hameaux sans électricité, sans eau, sans toilettes…la galère !
La plupart des écoles de campagne n’ont ni eau ni électricité et sont dépourvues d’infrastructures de base tels que des salles de classes et des toilettes, de personnels de santé qualifiés, de moyens de transport... Beaucoup d’enseignants qui y sont affectés ne sont pas en sécurité et dorment à la belle étoile en temps de chaleur. «J’ai eu à partager la même chambre avec une collègue qui avait une arthrose qui provoquait une paralysie parfois. Ce qui faisait que, certaines nuits, elle ne pouvait même pas sortir. On vivait ensemble à Thionokh. J’étais obligé de lui trouver un seau pour ses besoins. Jusqu’à présent elle est dans la zone. Elle a présenté des papiers, mais on l’a laissée là-bas», raconte avec indignation notre interlocutrice elle qui évoque aussi le cas de cette autre collègue dont la chambre en paille avait pris feu à Nioro.
A Louguéré Thioly, les logements étaient acceptables comparés à ceux de Caak, mais l’eau était une denrée rare notamment l’eau à boire parce que le château d’eau était en panne. «Parfois on déboursait 15 000 francs tous les deux jours pour avoir de l’eau. De l’eau dans laquelle vivaient toutes sortes de bestioles et dans laquelle les habitants faisaient leur bain. On trouvait tout dedans même des peaux de grenouilles... On faisait de la filtration, de la javellisation, on mettait des médicaments déparasitants... On me disait de ne jamais regarder dedans. Qu’il faut boire rek. En tout cas, je l’ai bue pendant cinq mois sans effet immédiat. C’est par la suite qu’on a acheté des seaux à filtre», confie encore Boury Niang. Bien évidemment, en plein Ferlo, le poisson était tout simplement introuvable. Sinon, et si on en trouvait, il fallait débourser 1000 francs pour un tas de trois poissons minuscules. Par contre, de la viande, on en trouvait à gogo et à moindre coût.
Pour rejoindre leur lieu de travail ou assister aux cellules pédagogiques, les enseignantes de brousse parcourent des kilomètres et des kilomètres à pied, en charrettes ou à motos au risque et au péril de leur vie... Elles empruntent des taxis « clandos », des charrettes et des «jakarta», parcourent des kilomètres, bravent la poussière pour aller participer aux cellules pédagogiques. «C’est pourquoi on s’organise de telle sorte que tous les enseignants puissent participer aux cellules parce que c’est important pour eux. On les organise les jours de louma — marchés hebdomadaires—, pour faciliter le déplacement aux enseignants se trouvant dans des zones très enclavées», confie un enseignant qui a servi pendant 10 ans dans la zone de Ranérou. Tout comme les infrastructures de base et ou le personnel qualifié dans les structures sanitaires, le transport reste un grand problème en zone rurale. Les enseignants, particulièrement les femmes, en souffrent. «En 2012, on devait aller en vacances mais on a attendu le jour du départ un véhicule jusqu’à minuit. Brusquement, un camion a débarqué. Tous se sont engouffrés dedans. Je ne voulais pas prendre le camion. J’ai pleuré de Louguéré Thioly à Linguère.
Après juste 5 kilomètres de route, le camion est tombé en panne. Quelques minutes après, il a redémarré pour encore s’immobiliser 15 kilomètres après. J’ai dit à mes collègues ‘Gnaw. C’est bien fait. Parce que je leur avait proposé de rester en leur indiquant que c’était risqué de prendre ce camion mais personne n’avait voulu m’écouter», explique en riant Mme Niang. Mais malgré tout ce calvaire, malgré les problèmes de famille et de santé, malgré la mauvaise alimentation, le manque d’infrastructures sanitaires, l’absence d’électricité, la mauvaise qualité de l’eau — là où on en trouve —, l’inexistence de loisirs etc. ces braves enseignantes restent en brousse ! Sans compter que le poids des tâches domestiques et l’organisation de la vie familiale pèsent sur les «frêles» épaules de ces femmes. Ce qui est parfois très compliqué à gérer avec le métier d’enseignante. Ça pèse, certes, admettent ces femmes, mais elles sont unanimes en disant que c’est gérable aussi. Telle est la femme : elle est le poumon de la famille, c’est sur elles que reposent beaucoup de tâches. Elles sont enseignantes, elles ont non seulement la préparation des cours à faire, mais encore elles ont aussi à faire face aux inspections, au quotidien (travaux ménagers tels que la cuisine) à gérer et à joindre les deux bouts. Les tâches ménagères, elles s’en acquittent toutes seules. Elles n’ont pas de bonnes. Elles s’organisent. Elles planifient les week-ends. Dure, dure, dure, la vie des braves enseignantes en milieu rural ! Le 08 mars devrait leur être spécialement dédié…
CÉLÉBRATION DE LA FÊTE DU 4 AVRIL 2022, UNE PRISE D’ARMES À LA PLACE DE L’INDÉPENDANCE
A cause des travaux du projet de Bus Rapid Transit (Brt) à Dakar, le traditionnel défilé militaire célébrant l’anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale n’aura pas lieu cette année
A cause des travaux du projet de Bus Rapid Transit (Brt) au niveau des intersections menant au boulevard du Général De Gaulle, à Dakar, le traditionnel défilé militaire célébrant l’anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale n’aura pas lieu cette année. En lieu et place, une prise d’armes validée par le chef d’état-major général des armées (Cemga) sera organisée le 04 avril prochain à la place de l’Indépendance. « Le Témoin » quotidien vous file aussi le thème de cette année : « Forces de défense et de sécurité, et résilience nationale ».
Partout à Dakar, c’est le même constat ! Les gigantesques travaux du projet Bus Rapid Transit (Brt) en cours perturbent la circulation des personnes et des biens. Des tranchées sont creusées partout, des routes détruites, des constructions démolies, des canalisations endommagées…
Les intersections de la Médina, de Colobane et de Gibraltar menant sur le boulevard du général Charles de Gaulle ne sont pas épargnées par ces travaux. D’où l’impact sur les préparatifs de l’organisation du grand défilé militaro civil traditionnel du 04 avril. S’ajoute à la reprise des cours après des mois de grève des enseignants, ce qui fait que les écoliers et élèves n’ont plus de temps à consacrer à des répétitions pour participer au défilé de la fête de l’Indépendance.
Face à ces désagréments d’ordre social, sanitaire, environnemental et sécuritaire, le défilé populaire civil et militaire devant marquer le 62e anniversaire de notre indépendance n’aura pas lieu sur l’immense boulevard Charles de Gaulle que « Le Témoin » a rebaptisé « Boulevard Mao TseToung » en ce qu’il est devenu un véritable « Chinatown ».
A la place d’un méga défilé, donc, une prise d’armes sans la composante motorisée sera organisée le 04 avril 2022 à la place de l’Indépendance, en plein centreville de Dakar. Un bon « format » de circonstance validé par le chef d’état major général des armées (Cemga) le général Cheikh Wade. Cette cérémonie militaire sobre et solennelle que présidera le président de la République Macky Sall, chef suprême des armées, aura pour thème : « Forces de défense et de sécurité, et résilience nationale ».
Contrairement aux gigantesques défilés populaires et folkloriques des années d’avant-covid, la prochaine fête du 4 avril sera certes solennelle mais surtout sobre. Autrement dit, les élèves, les écoliers et les étudiants des écoles élémentaires et instituts de formation ainsi que les majorettes ne vont pas parader cette année.
Si l’Armée profitait généralement de cette occasion pour montrer les efforts consentis par le président de la République en matière d’acquisition d’équipements de guerre notamment en termes de chars de combat, de véhicules blindés, d’avions de chasse, de vedettes pour la marine nationale etc., cette année 2022, il n’y aura rien de tout cela ! Car la célébration du 04 avril sera marquée par une cérémonie de prise d’armes restreinte. Et dans un cadre restreint ! Et si, en temps normal, la Nation a toujours témoigné sa fierté et sa reconnaissance à notre Armée nationale qui est une armée de métier républicaine, hiérarchisée et disciplinée ayant fait ses preuves sur tous les théâtres d’opérations et sous différentes bannières (Onu, Ua, Cedeao, Ecomog etc.,) en cette année de grâce 2022, il y aura, hélas !, une « non communion » entre Armée et Nation sur le boulevard du Général de Gaulle. Mais ce n’est que partie remise sans doute. Dans tous les cas, que la fête soit belle !