SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
25 juin 2025
VIDEO
L'OCCIDENT A UN PROBLÈME EXISTENTIEL
Comment ne pas penser que le Mali paye pour la résistance de ses militaires aux normes de la françafrique. La France en Afrique n'avance plus masquée. Le tribalisme est moins la haine de l'autre que la haine de soi - ENTRETIEN AVEC BOUBACAR BORIS DIOP
Conversation avec le journaliste et auteur sénégalais, Boubacar Boris Diop, à propos de son dernier ouvrage en wolof "Malaanüm Lëndëm" publié aux Éditions EJO, dans l'émission Belles lignes sur itv, dimanche 6 mars 2022.
par Seydou Ka
FELWINE SARR, LES CHEMINS DE QUÊTE DE SOI
Entre souci de l’altérité et évocation du royaume d'enfance, le nouveau roman de Felwine Sarr, « Les lieux qu’habitent mes rêves », offre une synthèse réussie sur le dialogue des cultures
Dans son dernier roman intitulé « Les lieux qu’habitent mes rêves » (Gallimard, 2022, 174 pages), Felwine Sarr met en scène deux jumeaux sénégalais, Fodé et Bouhel, sur le chemin de l’apprentissage de la vie. Une quête qui prend le chemin des sagesses (notamment la spiritualité africaine) ou des voies inconnues, individuelles. L’auteur puise dans sa culture sérère et son expérience de citoyen du monde pour nous offrir un puissant roman sur l’enracinement et l’ouverture.
Fodé et Bouhel sont deux frères jumeaux sénégalais. A l’apparence, ils se ressemblent comme un « double » ou deux fleuves qui se jettent à la même source. Mais la vie les a mis sur des chemins initiatiques différents. Après le bac, Fodé, qui n’avait « aucun goût pour l’ailleurs », choisit de rester au pays sérère. Il se forme au métier de menuisier et doit reprendre la charge spirituelle de veilleur sur le Ndut après la mort de Ngof, le maître des initiations. Pour cela, il doit vivre une expérience singulière, celle de la décorporation. Il doit sortir de son corps, devenir souffle pour recueillir l’ultime savoir du maître. Il prit rendez-vous avec l’esprit de Ngof à Katamague. « Fodé repéra le rônier des Fédior. Ngof était enterré tout près […] Fodé sortit de son sac l’outre cousue sur les côtés et celle qui contenait l’eau du puits de Simal. Ngof lui avait remis une décoction qu’il devait ingurgiter pour dissoudre son corps […] son esprit se retrouva sur la cime de l’arbre, au milieu d’un petit tourbillon ». L’ultime transmission se fait. Son baptême de feu commence par le « Ndut » qui aurait lieu cette année deux mois après les récoltes. Il était très attendu. La dernière initiation avait eu lieu une quinzaine d’années auparavant. Les « Juul » (initiés) viendraient de partout. Les mangeurs d’âmes aussi. Entre légende, fiction et réalité, le lecteur est replongé dans l'ambiance du Ndut en pays sérère, un univers peuplé de "Nak" (mangeurs d'âmes) et autres habitants du territoire des ombres, où l'honneur des familles est en jeu. Fodé réussit à triompher de Buré Yaay Daman, le terrible « Nak ». Désormais, il est un « Yaal Xoox » (littéralement, qui a une tête, qui sait, possède un savoir ésotérique) dans sa communauté. En tant que « Kumax », il doit protéger les circoncis des esprits malfaisants lors du « Ndut », désobstruer le canal de la force de vie, afin qu’elle irrigue les champs, fasse pousser le mil, assurer la fécondité des femmes, éviter que ne s’abattent sur la communauté calamités et détresses. Son destin semble tout tracé : recevoir et transmettre cette « sagesse ancienne conservée dans l’outre » par le biais de l’initiation.
L’aventure « ambiguë » de Bouhel
De son côté, Bouhel, le cadet des jumeaux, qui a très tôt développé le goût du voyage, grâce à la magie de la lecture, choisit d’aller étudier la sémiologie dans une contrée lointaine appelée « Tugal » (la France). De cet aventure « ambiguë », il rencontre Ulga, une étudiante polonaise, elle aussi venue étudier à Orléans. Un amour fusionnel les lie. Leurs corps entrent « en résonance intime », voguent dans la même mer. Au rythme de la musique de Wasis Diop et de Cesària Evora, le récit nous mène Pologne et en Poméranie. Mais après la mort tragique de Vladimir, le frère d’Ulga, la relation bascule. Après l’Eden, la chute advient. Une « plante lumineuse qui grandissait et s’épanouissait dans un sol riche » doit être coupée, arrachée de son sol. « Galu Nobéél », la pirogue de l’amour, avait échoué sur une banquise. En effet, Bouhel s’exile en Suisse pour tenter une lente remontée à la surface. « J'avais déjà choisi l'exil dans ce pays pour repartir dans la vie. Tenter de mieux jouer la partie et enfin habiter ce rêve [...] J'avais cru que recommencer la vie signifiait me guérir de mes blessures, taire mes tourments, congédier mes espoirs, me délester de mes fardeaux, faire peau et âme neuves », dit le narrateur. Une quête de la guérison qui prend le chemin de la spiritualité. En dépit du fait que Bouhel avait été « sourd à l'appel des ancêtres et à ceux des cavaliers venus d'Orient ». « J'avais tenu à demeurer le disciple de ma propre compréhension des choses ». Des voies inconnues, mais qui ne le terrifiaient pas. Il fréquente un cloître de de moines, Marmyal, non pas à la quête de foi, mais d’une paix intérieure, pour « laisser les choses remonter des profondeurs de [sa] psyché ». Sa rencontre avec Frère Tim ouvre une conversation sur les mystères de la foi et la convergence des spiritualités. « Quand on y pense, il y a une relation transcendantale entre la foi que l’on pourrait dire globale ou universelle et la croyance particulière », soutient Frère Tim.
L'apprentissage prend aussi le chemin de l'écriture, perçue comme une "ascèse", notamment la poésie, capable d'ouvrir complètement les portes du sens. Mais en dépit du fait qu'elle « tient dans sa main la totalité de l'univers dont elle agrège les lumières, les ombres et les protubérances », la poésie, l'écriture de façon générale, ne suffit. Elle est « une insurrection permanente qu'aucune fausse paix n'amadoue ». Et on ne guérit pas tout seul. Il fallait donc pour Bouhel accepter la main tendue. Comme on vous aide, aux margelles du puits, à soulever la bassine d'eau et à la mettre sur votre tête. « Fodé tiendrait l'une des anses et frère Tim pourrait tenir l'autre », se dit-il.
La graine de l’hybridité
En effet, en pays sérère, on savait dévier un malheur, vous éviter qu’une clé se referme derrière vous (la prison). Certains de ces savoirs avaient été développés durant le temps colonial pour faire face à l’oppression. La graine d’adansonia semée devant la prison de Mokotów à Varsovie, sur recommandation de Fodé, pour faire libérer Bouhel, après le meurtre accidentel de Vladimir, symbolise autant l’hybridation que la décolonisation des représentations et savoirs africains. Un vaste chantier que Felwine Sarr poursuit depuis des années avec Achille Mbembé dans le cadre des Ateliers de la pensée. « Quelquefois, la métamorphose ne s’achève pas, elle nous installe dans l’hybride et nous y laisse », écrit Cheikh Hamidou Kane. Mais à la différence de Samba Diallo, le héros de « L’Aventure ambiguë », Bouhel ne tente pas un retour à la source. C’est en Europe qu’il entreprend sa guérison. Et « du pays sans fin, Ngof observait le destin des frères jumeaux ». En effet, dans les spiritualités africaines, il existe des passerelles entre le monde des vivants et l’au-delà.
En définitive, entre souci de l’altérité et évocation du royaume d'enfance, le nouveau roman de Felwine Sarr offre une synthèse réussie sur le dialogue des cultures. Si ce thème est devenu un classique de la littérature africaine depuis "L'aventure ambiguë" de Cheikh Hamidou Kane, l'originalité réside dans le choix des personnages et la géographie du récit. A défaut de sortir du face-à-face avec l’Occident, on sent le souci d’explorer d’autres lieux (l’Europe de l’Est). Entre le pays sérère au Sénégal, la France, la Pologne, la Suisse, la Poméranie, mais aussi le pays sans fin, il nous amène, à travers ses personnages, à la découverte des lieux qu’habitent ses rêves. Mêlant démarche poétique, effluves sur l’amour et réflexion sur le sens de l’existence, Felwine Sarr y explore les chemins de quêtes de soi. Au fil des pages, celle-ci se transforme en quête de sens tout court dans un monde qui a perdu son âme à cause du néolibéralisme. C’était le rêve fou de Vladimir que de changer le monde. Felwine puise dans sa culture sérère et son expérience de citoyen du monde pour nous offrir un puissant roman sur l’enracinement et l’ouverture.
La décision de Bouhel d’« incorporer » l’âme de Vladimir, de la faire « revivre » en lui et l’arrivée de Fodé en Suisse pour que leurs deux fleuves se mêlent « en un grand cours d’eau », s’inscrit dans ce projet cher à l’auteur d’Afrotopia : construire une nouvelle anthropologie relationnelle et redéfinir une nouvelle épistémè qui rompt avec « l’universel de surplomb ». Et dans vaste chantier, ce que les cultures négro-africaines et les spiritualités orientales pourraient justement enseigner aux Européens serait de retrouver le sens de l’hospitalité, expliquait l’économiste français Gaël Giraud dans un récent ouvrage co-écrit avec Felwine Sarr, « L’économie à venir » (Editions Les liens qui libèrent, 2021, 208 pages).
SENEGAL-EGYPE MATCH EN GUICHET FERME
Le match Sénégal-Egypte (29 mars) risque d’être joué «à guichets fermés», telle est l’appréhension du ministre du sport Matar BA. Selon les echos qui donne l’information, l’ambiance s’annonce électrique au stade Abdoulaye WADE.
Le match Sénégal-Egypte (29 mars) risque d’être joué «à guichets fermés», telle est l’appréhension du ministre du sport Matar BA. Selon les echos qui donne l’information, l’ambiance s’annonce électrique au stade Abdoulaye WADE.
Pour la belle tenue de cette rencontre comptant pour les barrages retour de la coupe du monde 2022 prévue au Qatar, Matar BA demande aux organisateurs de faire en sorte que chaque numéro, sur les billets, corresponde à un siège. Il a aussi rassuré que tout sera maîtrisé avant le 29 mars.
À signaler que l’État du Sénégal compte mettre 700 millions de FCfa sur la table pour permettre aux Lions d’aborder sans couac cette double confrontation avec les Pharaons d’Égypte.
par Niangus
NOTRE AMI CHEIKH
EXCLUSIF SENEPLUS - Cheikh Tidjane Sy faisait l’unanimité. Tout le monde lui reconnaît une intégrité morale et une probité intellectuelle à toute épreuve. Notre ami, c’était aussi une grande générosité
Je n’aime pas trop écrire, n’étant pas vraiment préparé à l’exercice. Mais je m’y prête bien volontiers cette fois, car, si je ne rendais ici hommage à mon défunt ami Cheikh-Tidjane Sy, je serais un fieffé ingrat ! D’aucuns savent…
Ah ! si je l’avais sous la main, celui-là, je ne me priverais pas de le tancer : « Mais… Cheikh Sy, qu’est-ce que tu nous as fait là ! T’en aller de la sorte, sans crier gare, sans même que nous ne sachions que tu étais malade. Ça ne ressemble guère au parfait gentleman que j’ai connu. » Bon, je sais… on ne choisit ni l’année, ni le jour, ni l’heure du « grand départ sans retour ». La manière même dont tu as tiré ta révérence reflète cependant parfaitement ta personnalité : en toute discrétion, stoïquement, sans inquiéter tes nombreux amis et collègues.
Cheikh - ou Sixuu ou C.-T. (Citi) - jouissait à Dakar d’une retraite bien méritée, tandis que je traînais encore à l’étranger. Amis, frères, nous restions en contact par téléphone, histoire d’évoquer le bon vieux temps. Pas facile de joindre Cheikh Sy du premier coup ; je devais essayer plusieurs fois et lui laisser des messages. Il me rappelait quand ça lui chantait sans que je ne m’en formalise, le sachant grandement négligent, mais jamais plus de trois jours après. Nous avions notre « code ». Il suffisait qu’après l’incontournable « Allô ! » je lance « Mister Saaaaayyy ? » pour qu’il reprenne au bond : « Niiaaanguuus ! » Et c’était parti ! Discussion fraternelle, sérieuse ou sur le ton de la plaisanterie. Genre, en anglo-français académique…
Moi : « Mister Saaaaayyy ? You no good, you no borodher. Me called you at least ten times (twice, thruly) and no feedback. What di hell happens ? Me hate you, wooooo ! »
Lui : «O.Kaay. Me love you too, wooooo ! Mais, toi-là, qui t’a dit que j’étais en ville ? J’étais sur la cote pour surveiller mon chantier. Là-bas, c’est la zone, il n’y a pas de réseau. »
Cheikh et moi ne nous prenions pas au sérieux et aimions bien rigoler, certes, mais nous n’avons jamais cessé tout au long de nos relations de parler Afrique, de débattre à fond des problèmes de notre continent et de nos solutions de « militants ».
J’ai commencé à m’inquiéter quand, fin 2020-début 2021, après mon dernier « coup de fil », il est resté une bonne semaine sans réagir. En fait, il était hospitalisé, et, quelque temps après, tomba la sinistre nouvelle : Cheikh Sy nous avait quittés, ce sombre 27 février 2021. Au départ incrédule, je finis par me rendre à l’évidence : c’est vrai, réel, irréversible ; tu ne reverras plus ton « frangin » Cheikh. Je me retrouve désemparé, anéanti. Que faire, quand on perd être cher, que l’on s’imaginait éternel ? Au moins écrire, pour honorer sa mémoire et amoindrir la douleur. Et se consoler en se repassant tel un bon film les beaux souvenirs.
En Afrique, une hypocrite convention sociale prescrit de louanger les morts, de ne jamais les critiquer. En ce qui concerne Cheikh, pas besoin de « se forcer », il faisait l’unanimité. Tout le monde lui reconnaît une intégrité morale et une probité intellectuelle à toute épreuve, une fidélité sans faille à ses convictions politiques. Notre ami, c’était aussi une grande générosité et un sens inné de la solidarité, la simplicité, l’humilité... Avec un tel amour des gens qu’il se fût sûrement ingénié à trouver quelque bon côté à une pure crapule. J’espère que chacun de vous compte un Cheikh Sy dans son entourage.
J’ai lu les trop rares hommages qu’on lui a rendus. J’y joins donc mon témoignage. Merci à notre frère Abdoulaye Bathily d’avoir retracé l’édifiant parcours militant de Cheikh, de Dakar à Accra (où il se liera d’amitié avec Jerry Rawlings), puis à Yaoundé et à Arusha, en passant par Paris et Londres. Autant de jalons de son cursus universitaire et de sa carrière professionnelle au sein de l’Unesco. Comme l’a déploré Ablaye, C.-T. est l’un des nombreux intellectuels africains, hélas ! trop méconnus de notre jeunesse, qui ont œuvré dans l’ombre pour l’émancipation du continent. Quoique, anonyme, il ne l’était assurément pas dans son entourage et à l’Unesco, où il était connu comme… « la panthère noire » - pour changer !
L’université de Dakar en 1968-69
Cheikh et moi nous sommes connus sur le tard, à la rentrée 1968-69, à l’université de Dakar. Au début nous nous saluions de loin, entre « camarades ». La « raison » de cette distance ? Aucune de sensée. Des « divergences » imaginées entre jeunes gens « de gauche », pourtant tous patriotes et panafricanistes. À notre décharge, nous traversions la phase postadolescente d’affirmation de nos personnalités, la période où l’on est toujours, sainement, « contre ».
Je n’étais donc pas du premier cercle des relations de Sixuu. Mais, à l’époque déjà, j’avais remarqué sa démarche nonchalante (sauf quand nous étions pourchassés par ces messieurs de la police), le négligé savamment étudié de ses tenues vestimentaires et son affabilité. Je savais aussi que son très respecté patronyme aurait pu, tout au long de sa vie, lui valoir maints menus avantages ou quelques grands privilèges. Sans que jamais il ne songeât à en tirer profit.
À quoi ressemblait l’université de Dakar, qui ne comptait alors que 3 000 étudiants, en 1968-69, quand nous étions tous « jeunes, beaux, intelligents » et… minces ?
Sur le campus soufflait un rafraîchissant vent de liberté, de pensée et de mœurs, après les salutaires événements de Mai-68 (cf. Mai 68 à Dakar… du Pr Abdoulaye Bathily). L’« explosion » n’aura surpris que les gens du pouvoir, tant les conditions de vie de la population et des étudiants s’étaient dégradées au fil du temps. Seule ombre au tableau : l’interdiction pour les garçons d’entrer au Camp-Claudel. Haro ! sur nous, « soixante-huitards », qui n’avons même pas pu casser ce « mur de la honte » ! De la musique, volume à fond, fusait des chambres, inondant les couloirs ; on jouait alors beaucoup « Regard sur le passé », du Bembeya Jazz de Guinée. L’orchestre et l’équipe de basket de l’université nous faisaient honneur. Superbe ambiance au restau-U, bondé les jours de « riz cubain » (vite rebaptisé « riz Che-Guevara ») ou de couscous, que seules gâchaient parfois les facéties de carabins qui s’amusaient à jeter sur la table un doigt, une oreille prélevées sur des cadavres d’« indigents ». Le samedi, virée rituelle au « Soumbédioune ». Il faut bien que jeunesse se passe.
Côté politique, la mode était aux idées « de gauche », et les étudiants PS se faisaient discrets. La tolérance faisant loi, nul ne songeait à les harceler (bon… il y a peut-être eu quelques escarmouches). Nombre d’entre nous s’activaient dans le militantisme anti-impérialiste au sein d’associations nationales, telle l’Union démocratique des étudiants sénégalais (UDES), pour le Sénégal, et d’une structure supranationale, l’Union des étudiants de Dakar, UED). Le Stade du 28 février (terrain de basket) résonne peut-être encore des discours enflammés de feus Samba Baldé, Mbaye Diack et Moctar Diack, d’Abdoulaye Bathily ou de Mohamadoun Yatassaye.
En ces temps, la religion était affaire strictement privée. Une mosquée sur le campus ? Personne ne l’a jamais revendiqué. Les étudiants se satisfaisaient du lieu de prière tout proche du Point-E, où ils côtoyaient, bénéfiquement, toutes les couches de la population. Les musulmans non-pratiquants, présumés « mécréants » alors qu’ils priaient en fait quasiment tous, discrètement, « chambraient » les « musulmans démocrates », qui les « bassinaient » avec leurs prêches : « Vous n’avez que vingt ans, vous priez et jeûnez tout le temps, et répétez mille fois par jour Inch Allah ! Que pourrez-vous bien faire de plus quand vous aurez quatre-vingts ans, hein ? » Réplique, foudroyante, des incriminés : « Vous, vous irez droit en enfer ! »
Atmosphère plutôt paisible et détendue sur le campus, donc.
Les dérives actuelles à l’université de Dakar - regroupements par régions, villes, quartiers ; fourniture d’argent et d’armes blanches à des affidés par des politiciens irresponsables, sont tout simplement affligeantes. Et notre cher papa feu Cheikh Anta Diop n’en serait sûrement pas fier.
De camarades à « potes » puis à amis et frères
Mais revenons à Cheikh Sy. Après que le bon président Senghor nous a eus exclus de l’université, définitivement, en mars 1971, nous nous sommes retrouvés à Paris, sans bourses, pour nos études. Sixuu avait trouvé un bon job et m’a fait embaucher dans la « boîte ». Ma reconnaissance éternelle, et la gratitude, aussi, des nombreux jeunes Africains que j’ai par la suite introduits dans la place.
« Paris les études », « Paris la fête ». Désormais « potes », nous étions abonnés aux « teufs » « branchées », avec de superbes « nanas » plutôt « compréhensives ». Nous évitions les rares Africaines que nous y croisions, car - c’était couru - l’une de leurs tantes ne manquerait pas de nous demander, au bout de trois mois de relation : « Quelles sont tes intentions ? »…
Ayant réalisé l’inanité de nos polémiques passées, nous nous sommes recentrés sur l’essentiel : notre « mère Afrique ». Distinguons, ici, entre patriotes nationalistes, nimbés d’un « supplément d’âme » unioniste, et panafricanistes « purs et durs ». Cheikh et moi étions de ces derniers. De ceux-là qui sont intimement convaincus que rien de significatif ne pourra se faire pour le bien-être des peuples africains sans la rupture avec l’ancien colonisateur, l’unification de nos actuels États croupion, avec des dirigeants d’une tout autre trempe. Cheikh avait son idéal panafricain chevillé au corps. Il fustigeait, en particulier, tous les préjugés nourris par les francophones à l’encontre des anglophones.
Puis, de potes, nous sommes devenus amis, même si nos cursus respectifs nous avaient éloignés, conduisant Cheikh en Grande-Bretagne et dans des pays anglophones. Au terme de ses études, après un passage au Sénégal, Cheikh entamera une brillante carrière à l’Unesco, où il occupera de hautes fonctions. Quand il prendra sa retraite, il me confiera son regret de n’avoir pu mener à terme un projet qui lui tenait à cœur : l’édification de musées des luttes anticolonialistes dans nos pays - ce serait parfait pour remiser certaines statues... Des responsables angolais, mozambicains et algériens se seraient montrés vivement intéressés.
Responsable régional en Afrique centrale puis en Afrique australe, il m’invita à venir passer avec lui quelques semaines à Yaoundé et à Arusha. « Prends juste ton billet. Je m’occupe de tout le reste. » Je n’ai pas donné suite et m’en mords aujourd’hui les doigts.
Souvenirs, souvenirs…
Les derniers souvenirs que je garde de Cheikh-Tidjane : une visite impromptue chez lui à Dakar, avec deux « nièces à l’africaine » ; et notre dernière rencontre à Bamako, au Mali, « l’autre moitié du Sénégal », entendu que la Gambie, la Guinée-Conakry et la Guinée-Bissau, la Mauritanie… en font d’ores et déjà partie - il n’est interdit de rêver !.
Chez Cheikh, c’était l’hospitalité africaine au plein sens du terme : porte ouverte et table à l’avenant, tant pour les potes du Sénégal que pour ceux de l’étranger. Je « débarque » un soir chez lui avec deux nièces, à l’heure du dîner. « Vous avez mangé ? », s’enquiert-il. « Non », répondent ces dames. Il remet pour les courses une impressionnante liasse de billets au gardien, qui revient avec assez de « bouffe » pour dix personnes. Excellente soirée. Quand nous partons, il me rappelle discrètement et me demande : « Comment ça va, la poche ? » Je ne « suis » pas : « Comment ça, la poche ? » « Les finances, le fric ! », reprend Cheikh. Fauché, je décline toutefois l’offre de « dépannage » : « Cheikh Sy, je ne t’ai rien demandé ! » Gonflé, non ? Les hasards de la vie font que, à l’heure de la retraite, des amis soient plus ou moins bien lotis « matériellement ». Profondément humain et généreux, C.-T . savait, avec tact, s’enquérir de la situation financière, mais aussi des « états d’âme » de ses proches sitôt qu’il les voyait soucieux ou tristes, pour les aider ou pour leur remonter le moral. Il voulait ainsi, à toute force, « caser » le vieux divorcé que je suis afin, disait-il, que je ne vieillisse pas seul, et m’a mis en relation téléphonique avec trois de ses amies. Bien sûr, ça n’a pas marché.
Autre bon moment : Bamako, il y a quatre ans ou cinq ans. Déjà retraité, Cheikh y est invité à un séminaire de l’Unesco par l’un des nombreux jeunes Africains à qui il a mis le pied à l’étrier. Il lui aura suffi de trois visites dans notre maison de famille pour se « mettre dans la poche » tout le monde : habitants, voisins, enfants du quartier. Par sa gentillesse naturelle. Et, pour les taquineries aussi, il ne passait pas son tour. Chez une « cousine » de notre âge où je l’avais emmené, Cheikh suscite l’ire de la fille d’icelle en lui disant que sa maman, qu’il a connue hôtesse trente ans auparavant, était « toujours bien plus belle » qu’elle. La glace est brisée. Pas vexée, ma « nièce » nous accompagnera, avec une amie, au restaurant le même soir. Un orchestre dans lequel je comptais des amis s’y produisait, jouant la musique de notre jeunesse : pachanga (salsa), slow… Opportunistes, les musiciens se mirent à chanter les louanges de Cheikh Sy, que je leur avais présenté. Et voilà que notre frère se lève deux ou trois fois pour leur remettre des billets de 10 000 francs ! Je l’alerte : « Ici, c’est un pays pauvre. On ne donne pas plus de 2 000 F. » Il fait mine de m’écouter… tant que je suis là. Je pars quelques minutes, et, à mon retour, qu’est-ce que je vois ? « Mon Cheikh » qui déboule de l’estrade pour regagner notre table. Il avait profité de ma courte absence pour refiler d’autres gros billets. « Je t’ai vuuuu, Mister Saaaayy… C’est encore ton côté aristo qui ressort ! » Car il avait bien des allures d’« aristo », notre frère : par son flegme et son port, son habillement très « classe », sa démarche, son phrasé, ses manières raffinées avec les dames.
Voilà… Je n’en finirais pas d’énumérer les actes et les propos, que j’aie été témoin ou qu’on me les ait rapportés, illustrant les qualités que je prête à l’homme.
Ah, j’allais oublier : et Dieu, dans tout ça ? Bien sûr, tous ses amis, frères et collègues de Cheikh prieront pour lui. Chacun à sa façon : messe, libation… Nous autres musulmans ordinaires le ferons discrètement, seuls dans une chambre, face à l’Éternel, au-devant de notre conscience : « Dieu Tout-puissant et Miséricordieux, nous te prions de bien vouloir accueillir en ton Sein notre très cher frère Cheikh-Tidjane Sy, car il était bon, tout simplement ; nous serions légion à en témoigner. Et, aussi, pardonne au pécheur que je suis si j’ai offensé l’une de tes Créatures sur Terre, même sans le vouloir. »
Mon propos initial n’était pas d’aborder le sujet mais je me dois d’évoquer cet islamisme fou qui déferle sur Afrique noire, car il y a danger de mort. Et la déferlante du fanatisme n’épargne pas les chrétiens. Avez-vous vu cette vidéo où un « pasteur » télévangéliste s’est filmé, prétendant devant ses fidèles, son troupeau, qu’il parlait au téléphone, « en ligne directe », avec le Bon Dieu !
Aujourd’hui, hélas, notre « islam noir », pacifique et tolérant, profondément humaniste, est en passe d’être submergé par la violence et l’intolérance. Des « autorités » autoproclamées et vindicatives voudraient imposer que - au « pays des Noirs » ! - l’on montre « patte blanche arabe » pour être reconnu « bon musulman ». Un islamisme rampant, puis galopant et désormais débridé, aux antipodes de l’islam véritable, celui de nos grands-parents. Leur pratique religieuse était marquée par l’« intériorité » de la foi, la piété du cœur, la discrétion et la sobriété. Quant au pittoresque concours « plus musulman que moi tu meurs… » - barbe surabondante ; « cal » hypertrophié au front, exhibé devant les caméras ; chapelet frôlant le sol à la main dans la rue - non, merci. Sans nous. Avec l’âge, nous avons appris à mesurer l’inanité du paraître, de l’exhibitionnisme. Fort heureusement, les guides des grandes confréries du Sénégal parviennent pour l’instant à endiguer cette marée. Mais que nul n’en ignore : l’objectif, dissimulé, de ces illuminés, ce n’est ni plus ni moins que d’écraser la société sous une chape de plomb, d’instaurer une charia moyenâgeuse, comme ils l’ont fait dans le nord du Mali en 2012. Au « programme » : décapitation et mutilation, impunité assurée pour ceux qui détiennent le pouvoir, le fusil, même quand ils violent des femmes mariées, « flicage » permanent, flagellation et humiliation publique de pauvres gens. Sans oublier l’interdiction de tout ce qui fleure la joie de vivre (sport, musique, cinéma…), l’annihilation de la modernité, de la science, de la culture noire africaine. Dans la société dont ils rêvent, notre cauchemar, au bout de deux générations, on n’aura plus la moindre idée de ce qu’était la liberté, de penser, de parler. Que les suivistes qui souhaitent aller par-là sachent au moins où l’on veut les conduire.
Jeunes Africains, musulmans ou chrétiens, secouez-vous ! Pour votre survie, car nous, nous ne serons plus là pour voir ça. Il fallait que cela fût écrit.
Prenons pieusement congé de notre bien-aimé camarade, « pote », ami Cheikh-Tidjane Sy. Repose en paix vieux frère, tu l’as mérité, amplement. Adieu, ou, plutôt, à bientôt. Soixante-dix ans révolus en Afrique noire, c’est, ma foi, un âge canonique ! Et nous sommes, c’est écrit, les prochains sur la ligne de départ… À très bientôt, donc
Love for ever.
COUPE DU MONDE U20 FÉMININE, LES LIONCELLES FACE AUX NIGERIA, LE 12 MARS
L’équipe nationale féminine du Sénégal des moins de 20 ans sera opposée à celle du Nigéria, le 12 mars prochain, pour le compte de la manche aller du dernier tour qualificatif à la Coupe du monde de la catégorie.
Dakar, 7 mars (APS) - L’équipe nationale féminine du Sénégal des moins de 20 ans sera opposée à celle du Nigéria, le 12 mars prochain, pour le compte de la manche aller du dernier tour qualificatif à la Coupe du monde de la catégorie.
Le match retour est programmé le 26 du même mois à Benin City (Nigeria), a appris l’APS après la publication de l’agenda de cette compétition.
Avant d’accéder à ce tour qualificatif, les protégées de la sélectionneuse Aïcha Henriette Ndiaye ont sorti respectivement le Mali (4-2 et 1-1), la Guinée (2-0 et 1-3) et le Maroc (1-1 et 1-1 puis 5TAB4).
Le football féminin n’a jamais pris part à une phase finale de Coupe du monde.
La sélection féminine A du Sénégal a pour sa part participé à une première fois à la Coupe d’Afrique des nations en 2012, avant d’obtenir une deuxième fois, 10 ans plus tard, son ticket pour la prochaine édition de cette compétition prévue en juillet au Maroc.
WAVE-ORANGE MONEY, LA GUERRE DES INTERETS
Dans le secteur du transfert d’argent le combat fait rage. Orange Money a écrasé ses prix pour mieux croiser le fer avec Wave. Mais, ses chiffres ne sont pas encore reluisants.
iGFM - (Dakar) Dans le secteur du transfert d’argent le combat fait rage. Orange Money a écrasé ses prix pour mieux croiser le fer avec Wave. Mais, ses chiffres ne sont pas encore reluisants.
Dans ses résultats financiers sur l’année 2021 qu’elle vient de publier, Sonatel renseigne qu’Orange Money a accusé une «Décroissance du Chiffre d’Affaires (-4,1%), suite à la forte concurrence sur le mobile money et la baisse tarifaire significative.»
Bien qu'ayant atteint la barre des 10 millions de clients actifs, Orange Money a, cependant, vu sa contribution dans le chiffres d'affaires de Sonatel reculer en 2021.
«Près de 11% des revenus sont générés par nos activités Mobile Money, soit une baisse de -1,7 pts portée par le Sénégal avec un poids du Chiffre d’Affaires Orange Money en diminution de 5,8 pts passant de 11,3% en 2020 à 5,5% en 2021», renseigne Sonatel.
Sékou Dramé, le Directeur général de la Compagnie de téléphonie et ses collaborateurs ne comptent pas lâcher prise. Cette année, ils comptent s'appuyer sur deux leviers pour récupérer des parts de marché.
«Face à la recrudescence de la concurrence sur le marché Mobile Money au Sénégal et au Mali, le groupe travaillera à consolider ses positions par un enrichissement des offres et une simplification des parcours clients», préviennent-ils.
ADAMA NDIAYE
A REBROUSSE-POIL, LA FRANCE, LE GRAND SATAN
La haine de la France est devenue tendance au Sénégal, et par-delà, en Afrique francophone. Ce rejet de l’ancienne puissance coloniale est par ailleurs payant. Il suffit, par les temps qui courent, de déclamer des slogans anti français, aussi simplistes
La haine de la France est devenue tendance au Sénégal, et par-delà, en Afrique francophone. Ce rejet de l’ancienne puissance coloniale est par ailleurs payant. Il suffit, par les temps qui courent, de déclamer des slogans anti français, aussi simplistes soient-ils, pour gagner ses galons de rebelle médiatique, de révolutionnaire 2.0, et d’homme politique courageux.
Des hommes politiques en déficit de popularité comme Mamadou Lamine Diallo ou Abdoul Mbaye surfent sur cette mode mortifère pour glaner likes et retweets à défaut d’empiler les voix dans les bureaux de vote. N’importe quel quidam peut avoir son quart de gloire après une vidéo sur TikTok ou Youtube répertoriant la mainmise des entreprises françaises dans l’économie locale. Même des intellectuels renommés cèdent à la paresse et à la facilité d’ériger la France et la colonisation comme bouc émissaire de toutes les crises que nous traversons. Une sorte de conformisme subversif.
Pour autant, il convient de s’interroger sur les ressorts de cette haine qui mêle populisme, hystérie, xénophobie et complotisme. Attardons-nous sur ce dernier mot qui me semble le plus important car le sentiment anti français se nourrit de beaucoup de fantasmes. Il prend parfois la forme du vieil antisémitisme qui sévissait en Europe dans les années 30. À l’époque, il était de bon ton de voir la main du juif dans tous les désordres, agitations et crises du vieux continent. Le même schéma se reproduit dans les milieux anti-impérialistes quand il s’agit de la France accusée de tirer les ficelles durant les élections, les coups d'État, et même les débats médiatiques. Ainsi on a pu entendre au Sénégal, que les récentes sorties médiatiques de Adji Sarr, qui accuse de viol l’homme politique Ousmane Sonko- qui a bâti une partie de son succès grâce à ses diatrbies anti-françaises- ont été orchestrées depuis l’Élysée et le Quai d’Orsay pour discréditer le maire de Ziguinchor et freiner sa chevauchée irrésistible vers la conquête de la Présidence de la République. Rien que ça…
De même, ce lundi, les employés d’Excaf Telecom ont agité l’épouvantail français pour expliquer les déboires de leur entreprise. Dénonçant le “néocolonialisme”, le porte-parole des employés du groupe a dépeint Canal Plus Afrique, filiale du groupe médiatique Canal Plus appartenant à l’industriel Vincent Bolloré, comme le bras armé de l’impérialisme français et le principal coupable dans la “liquidation” d’Excaf. S’en est suivi un long réquisitoire mêlant préférence nationale et dénonciation des collabos locaux qui défendraient les intérêts des entreprises du CAC 40 plutôt que les sociétés nationales.
Comprenons-nous bien, nous ne sommes pas indifférents au sort d’Excaf ni à celui de ses employés. Il s’agit d’un véritable désastre économique touchant un fleuron médiatique national, mais aussi social avec des centaines de travailleurs qui se retrouvent tout d’un coup jetés dans les affres du chômage. Ces pères, ces mères, ces jeunes soutiens de famille, ont le droit légitime de se battre pour la survie de leur entreprise. Et nous leur exprimons toute notre solidarité.
Mais si la cause est juste, la méthode de lutte est contestable. Elle relève de l’opportunisme pur et simple puisque la France, comme nous le relevions, est vouée aux gémonies de toutes parts. “France Dégage” est le nouveau cri de ralliement en vogue de Bamako à Ouagadougou en passant par Dakar. "Ceux qui peuvent vous faire croire à des absurdités, peuvent vous faire commettre des atrocités." On prête à Voltaire la paternité de cette formule. On a déjà vu les conséquences ravageuses de la stigmatisation quotidienne de la France lors des émeutes de l’année dernière où plusieurs magasins Auchan et station service Total, ont été saccagés. Ce souvenir devrait non seulement nous faire honte, mais surtout inciter la classe politique et certaines de nos élites à la responsabilité.
La défense de la souveraineté nationale est une cause noble, mais ce combat nécessite, aujourd’hui plus que jamais, une certaine hauteur de vue et un minimum d’honnêteté intellectuelle. Des vertus devenues rares dans le monde des activistes et des hommes politiques.
LES TRAVAILLEURS DU GROUPE EXCAF DISENT NIET
Les travailleurs du groupe Excaf Télécom étaient nombreux, ce lundi matin, devant leur siège sis à la Sodida pour dénoncer une tentative de liquidation de leur groupe par Canal International.
Les travailleurs du groupe Excaf Télécom étaient nombreux, ce lundi matin, devant leur siège sis à la Sodida pour dénoncer une tentative de liquidation de leur groupe par Canal International. A l’occasion, ils ont indexé l’Etat du Sénégal comme étant le principal responsable de cette situation. « Nous nous sommes mobilisés pour dire non à une tentative mafieuse de liquidation du groupe Excaf Telecom par le groupe Canal International. Une entreprise française qui n’a cessé de nous causer d’énormes difficultés depuis que nous avons gagné le marché de la TNT. Nous savons ceux qui sont derrière cette décision-là. Nous les connaissons très bien. Ce sont des Sénégalais qui ont trahi leur pays, qui sont derrière Canal. Et nous les travailleurs d’Excaf n’accepterons pas cela », a dénoncé Lansana Diandy, Secrétaire Général de la section Synpics Excaf Télécom.
Il a condamné la sortie d’un ministre de la République du Sénégal qui aurait soutenu que tous les Sénégalais ont besoin de Canal. « Vous avez tous entendu un ministre de la République dire que tous les Sénégalais ont besoin de Canal. Il est payé par le contribuable sénégalais, et il devait être le premier à défendre une entreprise nationale. Il renie le peuple Sénégalais pour défendre les intérêts des colons. Ce néocolonialisme doit s’arrêter. Allez chercher partout, vous ne verrez nulle part un décret de l’Etat du Sénégal depuis le Président Abdou Diouf jusqu’à présent qui autorise Canal à diffuser au Sénégal. Alors, vous voulez qu’on collabore avec une entreprise illégalement installée au Sénégal et qui exploite les Sénégalais. Nous sommes plus de 500 employés. Nous sommes présents partout dans les 14 régions du Sénégal ».
C’est pour cette raison qu’ils ont invité l’Etat du Sénégal à prendre ses responsabilités afin de soutenir cet « empire » qu’est l’entreprise nationale Excaf Telecom. « Aujourd’hui, si nous perdons notre monopole de l’audiovisuel, ce qui veut dire demain Canal peut imposer la vision occidentale au Sénégal. La vision qui nous faire perdre nos valeurs religieuses, culturelles. Et demain, qu’est-ce que cela va devenir pour nous enfants », a-t-il aussi dit.
L’HEURE EST VENUE DE FAIRE AVANCER LES DROITS DES FEMMES
Dans un message diffusé ce 7 mars, la veille de la Journée internationale des droits des femmes, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), António Guterres, a honoré les femmes et les filles du monde entier
Dans un message diffusé ce 7 mars, la veille de la Journée internationale des droits des femmes, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), António Guterres, a honoré les femmes et les filles du monde entier, rendant hommage à « leur rôle dans la lutte contre la pandémie de COVID-19, à leurs idées, leurs innovations et leur activisme, qui rendent notre monde meilleur, et à leur leadership sur tous les fronts. »
Par contre, il a relevé pour s’en désoler que « dans trop de domaines, les femmes voient leurs droits régresser. » Ainsi, « les femmes et les filles ont été éloignées des écoles et des lieux de travail par la pandémie. Elles souffrent de la montée de la pauvreté et de la violence. Elles assument la plus grande part du travail de soin dans le monde, un travail non rémunéré et pourtant essentiel. Elles subissent violences et sévices, uniquement en raison de leur genre. Partout, les femmes sont honteusement sous-représentées dans les sphères du pouvoir et les conseils d’administration », a-t-il regretté.
Poursuivant, il a ajouté que « le thème de cette année (l’égalité aujourd’hui pour un avenir durable) nous rappelle aussi qu’elles sont les premières à subir les effets des changements climatiques et de la dégradation de l’environnement. » « Que cette Journée internationale des femmes marque un tournant : il est temps de faire avancer les choses pour toutes les femmes et toutes les filles », a-t-il formulé, dans ce sillage, soulignant qu’il faut « garantir à chacune une éducation de qualité, qui lui permette de mener la vie qu’elle veut et de contribuer à un monde meilleur. »
« Afin que nous puissions toutes et tous bénéficier des idées, de l’expérience et du leadership des femmes partout où les décisions sont prises », l’homme d’État portugais a également suggéré d’investir « massivement dans l’accès des femmes à la formation et au travail décent », de prendre « des mesures radicales pour éliminer la violence fondée sur le genre », de lancer « des initiatives audacieuses pour protéger notre planète », de garantir « un accès universel aux soins, pleinement intégré aux systèmes de protection sociale. »
Selon lui, cet objectif est assujetti à « l’adoption de mesures ciblées, comme des quotas de genre. »
« L’inégalité de genre est, par essence une question de pouvoir, car notre monde et notre culture sont dominés par les hommes. Il est temps d’inverser les rapports de force. À l’ONU, nous avons atteint la parité dans les équipes dirigeantes du Siège et de nos bureaux du monde entier : cela nous permet de mieux remplir notre mission et de mieux représenter les communautés au service desquelles nous œuvrons », a-t-il lancé.
Avant de clore : « nous avons besoin de plus de femmes ministres de l’environnement, chefs d’entreprise, présidentes et premières ministres, qui puissent pousser les pays à s’attaquer réellement à la crise climatique, créer des emplois verts et construire un monde plus juste et plus durable. L’après-pandémie ne saurait être caractérisée par un recul de l’égalité des genres. L’heure est venue de faire avancer les droits des femmes. Mobilisons-nous ! ».
ALFRED GOMIS A L'HONNEUR
Le Stade Rennais (élite française) a organisé une fête pour célébrer le titre de champion d’Afrique de l’équipe du Sénégal, une manière d’honorer son gardien sénégalais Alfred Gomis et son coéquipier en sélection Ismaila Sarr, un ancien de la maison
Dakar, 7 mars (APS) – Le Stade Rennais (élite française) a organisé une fête pour célébrer le titre de champion d’Afrique de l’équipe du Sénégal, une manière d’honorer son gardien sénégalais Alfred Gomis et son coéquipier en sélection Ismaila Sarr, un ancien de la maison, a indiqué à l’APS, Arona Diarra, membre de la direction commerciale du club français.
"C’est un événement fêté en interne par le club et lui-même (Alfred Gomis) a organisé une fête en invitant tout l’effectif, et j’ai eu le privilège de prendre part à la fête", a dit Diarra, un des membres de la direction commerciale du club français.
Le natif de Pikine travaille depuis plusieurs années au Stade Rennais. Il a récemment pris part à un séminaire sur l’impact économique du sport, une rencontre tenue au Musée des Civilisations noires, à Dakar.
"C’est déjà important de compter dans son effectif des internationaux, et quand c’est un international qui rentre avec un titre, c’est plus appréciable", note le jeune cadre.
Alfred Gomis est un membre à part entière de l’équipe nationale du Sénégal, au sein de laquelle il seconde le portier titulaire Edouard Mendy, même s’il n’a joué aucun match lors de la CAN 2021.
Le portier du Stade Rennais était atteint de la Covid-19, au moment où démarrait la CAN qu’il a ensuite regardé du banc de touche jusqu’au sacre des Lions.
Le staff sénégalais avait fait confiance à Seyni Dieng (Queens Park Rangers, Angleterre) lors des deux premiers matchs, avant que le titulaire Edouard Mendy ne prenne le relais pour le reste de la compétition.