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25 juin 2025
L'ANSFES CRIE SONT RAL-LE-BOL
Certaines parmi elles victimes d’agressions, les sages femmes réclament plus de sécurité. Elles ont battu le macadam ce lundi 7 mars, veille de la journée internationale des droits de la femme, pour se faire entendre, joignant l’acte à la parole.
Certaines parmi elles victimes d’agressions, les sages femmes réclament plus de sécurité. Elles ont battu le macadam ce lundi 7 mars, veille de la journée internationale des droits de la femme, pour se faire entendre, joignant l’acte à la parole. Après avoir décrété des journées « maternité sans sage-femme », en restant dans les lieux de travail avec le port de brassards rouges, l’Association nationale des sages-femmes d’État du Sénégal n’exclut pas de passer à la vitesse supérieure si ses revendications ne sont pas prises en charge, en boudant les maternités et autres lieux de travail.
Rappeler que Bigué Bâ Mbodj et ses collègues exigent la mise en place d’agents de sécurité qualifiés et valides au niveau de toutes les maternités du pays (priorité aux postes de santé, l’accompagnement judiciaire du Ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) dans la prise en charge des sages-femmes victimes de violences, ainsi que la mise en place d’une plateforme de « gestion équitable et transparente des affectations et mutations à l’image des enseignants », un accès « équitable » à la fonction de chef de poste aux sages femmes dans « le respect des diplômes et grade » des agents de santé, une « équité » dans le recrutement en tenant compte de « l’ancienneté » et le « reversement » des contractuelles du MSAS dans la fonction publique à la fin de leur contrat.
La disponibilité d’un numéro vert au niveau du MSAS pour signaler les violences et la mise en place d’une structure de prise en charge psycho-sociale des victimes de violences sont aussi réclamées.
« Après Aïda, agressée à Kolda, en 2020, Rokhaya à Sédhiou, en 2021, Gnima Sagna qui a failli y laisser sa vie au poste de santé de Fadial, nous venons de subir deux nouvelles agressions en 2022, à Diana Malari, puis le dernier en date dans le village de Bambali toujours dans la région de Sédhiou. Sans compter les agressions qui sont passées sous silence, car les victimes ont peur de parler », lit-on dans leur manifeste.
par Aminata Touré
POUR PLUS DE MOYENS POUR LES DROITS DES FEMMES
Les budgets nationaux devront être restructurés en vue d’établir des benchmarks traçables mettant en évidence les investissements particulièrement dédiés aux femmes dans les domaines-clé
Jeune Afrique |
Aminata Touré |
Publication 07/03/2022
Tous les ans, le 8 mars replace les femmes – la moitié du ciel – au cœur de l’actualité, pour cette seule et unique journée qui leur est internationalement dédiée. Une fois encore, gouvernants, médias et bien-pensants rappellent la place importante qu’elles occupent dans la société africaine, leur rôle central dans la famille, leur complémentarité indispensable à l’homme et tutti quanti.
Il va falloir renforcer cette confiance en nous pour relancer au plus vite nos machines économiques et donner une nouvelle impulsion à notre développement durable. Pour ce faire, nos dirigeants devront miser sur les femmes en transformant encore plus vite leurs conditions de vie et en leur ouvrant toutes les opportunités qui feront d’elles de véritables actrices de l’émergence économique et sociale de notre continent.
Il est indéniable que les droits des femmes ont connu une progression importante durant ces dernières décennies, grâce au travail inlassable des associations et des mouvements féminins. Ils ont incontestablement fait évoluer les mentalités et influencé les États, qui ont davantage investi dans l’éducation des filles, la santé de la mère et de l’enfant, et ont favorisé l’implication des femmes dans les instances de décision avec des résultats tangibles.
Au Sénégal, par exemple, depuis deux ans, une petite révolution passe inaperçue : pour le concours de l’entrée en classe de sixième consacrant la fin de l’école primaire et l’accès au collège d’éducation moyen secondaire, il y a eu plus de filles présentées à l’examen que de garçons.
Quand est-ce que Macky Sall arrêtera de considérer notre Constitution comme l’instrument de sa versatilité et de ses caprices ? DÉCLARATION DE DOOLEEL PIT-SENEGAL
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration de Dooleel PIT- Sénégal, reçu le 7 mars, à propos de la situation sociopolitique nationale.
« Alors que le monde n’a pas fini avec la « guerre » contre la pandémie de la Covid-19, de nouvelles menaces pointent à l’horizon avec le conflit déclenché par l’entrée des forces russes en Ukraine. Au-delà du bouleversement géostratégique auquel nous assistons, devons-nous craindre, le pire avec l’utilisation de l’arme atomique ?
Dans notre sous-région sahélienne, les conséquences de la déstabilisation de la Libye par l’intervention de l’OTAN en 2011- notamment la recrudescence des conflits larvés, les diverses contradictions socio-économiques ont fini de mettre à nu l’inanité des institutions étatiques que plusieurs décennies d’ajustement structurel avaient préparée à un tel destin. Dans plusieurs pays (Burkina, Mali, Guinée et Tchad), des juntes militaires ont pris le relais de régimes civils issus d’élections contestées et contestables.
Dans notre pays, près de trois ans après le terme du mandat des édiles des collectivités locales, le pouvoir s’est enfin et sous pression décidé à organiser les élections territoriales. Les résultats de ce scrutin ont fini de convaincre les plus sceptiques, comme l’opposition l’a toujours proclamé : c’est en connaissance de son rejet par les électeurs sénégalais que le pouvoir rechignait à se soumettre à cet exercice démocratique. La victoire éclatante de l’opposition dans les villes rend plus que plausible un changement de majorité parlementaire à l’occasion des législatives prochaines. Sommes-nous à la veille d’une cohabitation entre le président de République et un Premier ministre issu des rangs de de l’actuelle opposition ?
En tout cas, cette défaite politique cinglante de la coalition Benno Bokk Yakaar aux dernières locales ne fait que confirmer le rejet massif dont elle a fait l’objet de la part de la jeunesse de notre pays, depuis les mémorables journées de Mars 2021.
Elle démontre également, l’incapacité du régime de Macky Sall à contrecarrer le mouvement de résistance né à cette époque, et dont les leaders sont les véritables vainqueurs de ces élections, malgré les campagnes soutenues pour les discréditer et l’instrumentalisation de la Justice pour les neutraliser.
Pour le CPR Dooleel PIT-Sénégal, il s’agit à partir des résultats des élections du 23 janvier dernier de rassembler toutes les forces patriotiques autour des conclusions des Assises nationales et des recommandations de la CNRI, qu’il faudra, au besoin réactualiser. Déjà en avril 2021, nous proposions la tenue d’une « Concertation nationale délibérative », qui devait s’accorder sur le diagnostic et les pistes de solutions pour la sortie de la crise.
Nous estimions, plus loin, que "le but de la concertation nationale délibérative devait être d’œuvrer, ensemble, afin que le Sénégal soit mis sur les rails de la paix civile, de la démocratie, du respect des valeurs républicaines, de la laïcité, du redressement de l’économie nationale et la gestion efficace de nos ressources naturelles".
Loin de prêter une oreille attentive aux solutions de sortie de crise émanant de notre groupe et d’autres forces vives de la Nation, le président Macky Sall se complaît dans la dilapidation de nos maigres ressources en construisant des hôpitaux ne disposant ni d’équipements adéquats ni de ressources humaines suffisantes et de qualité et en initiant des projets somptuaires. Au même moment, la politique d’emploi des jeunes se révèle être plus un outil de propagande qu’un véritable moyen pour solutionner le chômage endémique qui les frappe.
Pendant ce temps, le chef de l’État continue dans sa course effrénée de tripatouillage de la Constitution de notre pays. À la fin de l’année 2021, il a décidé pour des raisons aussi spécieuses que celles qui avaient été avancées pour supprimer le poste de restaurer la fonction de Premier ministre. Aussitôt le projet de loi présenté en Conseil des ministres, il demandait à l’Assemblée nationale de l’adopter en procédure d’urgence. Trois mois après la promulgation de la loi, le pays est sans Premier ministre alors que les conditions avancées pour une telle nomination sont réunies. Quand est-ce que Macky Sall arrêtera de considérer notre Constitution comme l’instrument de sa versatilité et de ses caprices ??
Sur le front social, après plusieurs semaines de mobilisations et de grèves, les enseignants ont obtenu du gouvernement un train de mesures pour améliorer leurs conditions de vie et de travail. Ce succès montre à souhait que seule l’unité des travailleurs et la lutte paient.
Le contexte national, sous-régional et mondial de crises exige des militants du PIT-Sénégal, des démocrates et patriotes sénégalais une mobilisation et rend encore plus pertinents le diagnostic et les recommandations du mémorandum du 3 décembre 2020 du comité provisoire pour la plate-forme de réflexion « Doleel PIT-Senegal Ngir Defaraat Reewmi » : mettre le Parti au service des masses populaires, de l’indépendance nationale dans un monde plus juste et pacifique. À cet effet, le CPR Doleel PIT-Senegal :
déplore le choix de la guerre fait par la Russie. Si l’on ne peut taire les surenchères et provocations des États-Unis, de l’Union européenne et de l’Otan, qui n’ont eu de cesse de vouloir implanter de nouvelles bases aux frontières de la Russie, rien ne saurait justifier l’escalade militaire enclenchée par le pouvoir de Moscou. Exige le cessez-le-feu immédiat et l’arrêt de la guerre dont les premières victimes sont les populations civiles ; exhorte les différents protagonistes au dialogue pour créer les conditions de paix et de sécurité collective ;
Constate que le militarisme franco-africain dans la « guerre contre le terrorisme » a montré son incapacité à résoudre les problèmes sécuritaires au Sahel ; que la violence dans la région procède de plusieurs mécanismes et la résolution de la crise nécessite des approches politiques qui assurent l’équité territoriale, corrigent les inégalités sociales etc. ;
félicite l’opposition démocratique, progressiste et panafricaniste sénégalaise pour sa brillante victoire aux élections locales du 23 janvier 2022, l’exhorte à l’unité pour une victoire éclatante aux législatives du 31 juillet 2022 condition de l’instauration d’un gouvernement de rupture avec l’ordre ancien et de refondation de notre pays ;
décide d’engager la bataille de la régénération des idéaux des Assises nationales et y convie tous les militants du PIT-Sénégal, afin qu’ils y occupent toute leur place et prennent leur distance avec tous ceux qui veulent les amarrer au camp de la démission nationale qu’incarne la coalition Benno Bokk Yakaar ;
Rappelle aux militants du PIT-Sénégal que leur camp est celui du travail, du progrès social, de l’indépendance nationale dans une Afrique unie dans un monde de paix et juste et par conséquent il est de leur devoir de se joindre à l’opposition démocratique, progressiste et panafricaniste. »
FAIRE DU 8 MARS, UN VÉRITABLE CADRE D'ÉPANOUISSEMENT DES FEMMES
Le défaut d’application des dispositions juridiques existant concernant par exemple les violences de toutes sortes faites aux femmes et aux filles - DÉCLARATION DE LA COMMISSION NATIONALE DES FEMMES DE YOONU ASKAN WI
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration de Yoonu Askan Wi relative à la journée du 8 mars marquant la célébration des droits de la femme à travers le monde.
« Le mois de mars s’est imposé progressivement un peu partout dans le monde comme une période dédiée aux femmes en raison du fait qu’elle abrite la journée internationale des femmes qu’est le 8 mars. Ce constat est valable si l’on considère l’évolution des choses sous un angle historique avec la manifestation originelle des ouvrières américaines le 8 mars 1857 ou les rassemblements du 8 mars contre la guerre durant la première guerre mondiale et celle des femmes russes le 8 mars 1917 à la veille de la révolution d’octobre. Il en est également ainsi d’un point de vue institutionnel, depuis la fixation officielle de la première journée internationale des femmes à la Conférence de Copenhague en 1910 sur l’initiative de Clara Zetkin jusqu’à la déclaration des Nations Unies en 1977 en passant par les différentes conférences onusiennes (Mexico, Nairobi et Copenhague) qui ont précédé cette dernière. Sans oublier le Protocole de Maputo initié les 8 et 9 mars dans le cadre de la préparation au niveau africain de la conférence de Beijing.
Mais, dans ce panorama chronologique, l’évènement qui a le plus marqué les esprits est peut-on dire, le drame qui a frappé le mouvement ouvrier le 25 mars 1911 avec la mort dans l’incendie d’un atelier textile à New York, de 140 ouvrières dont une majorité d'immigrantes enfermées à l'intérieur d’une usine. Evènement qui rattache de ce fait, la question féminine à la situation générale des travailleuses et celle des ouvrières plus spécifiquement. Evènement devenu mondial et auquel se rattache en plus, en raison de la tonalité dramatique qu’ils partagent tous deux, l’épopée des femmes de Ndeer qui, plusieus décennies auparavant, ont fait preuve d’un courage, d’une vision et de valeurs incommensurables, par l’acte de don de soi légué à la postérité, via l’immolation qu’elles se sont elles-mêmes infligée volontairement.
Cependant aujourd’hui, cette coïncidence suscite çà et là, des propositions qui, en toute bonne foi sans doute, suggèrent de remplacer le 8 mars par le 7 mars en soutenant que cette dernière date participe d’un événement qui nous appartient en propre alors que la première elle, nous serait tout simplement étrangère. De pareilles suggestions qui semblent en apparence aller de soi, ne tiennent pas suffisamment compte du fait que les femmes déjà soumises en général à diverses formes d’asservissement domestique, subissent en plus comme travailleuses, à l’instar de toutes les autres composantes des masses laborieuses, le diktat d’un système global régi par le déploiement du capital. Cet état de fait donne la mesure de l’erreur de taille que constituerait l’affaiblissement de l’impact d’un 8 mars renouant avec sa véritable signification dans notre agenda d. En ce XXIème siècle, c’est en effet de façon globale que les larges masses féminines continuent de subir de plein fouet les conséquences désastreuses de l’impérialisme contemporain. L’un et l’autre, le 8 mars et le 7 mars de Talaatay Ndeer expriment la même nécessité d’incorporer pleinement dans la lutte contre l’esclavagisme mercantiliste, l’exploitation impérialiste et l’oppression néocoloniale, le rejet des antivaleurs patriarcales qui, depuis des temps immémoriaux, façonnent des pratiques et des mentalités d’aliénation et de dépossession des femmes de leur droits et devoirs fondamentaux. Réalité contre laquelle, les femmes du Waalo et les Linguères qui ont assuré leur leadership à la tête de ce royaume historique situé entre le Fouta Toro des almamis et les émirats maures, ont su ramer à contre-courant. Seule une telle intégration peut permettre de réunir les conditions pour inscrire au cœur de la lutte de libération globale, l’exigence de suppression des inégalités de sexe et l’oppression spécifique qu’elle génère dans tous les secteurs de la vie sociale. Comme quoi, des références historiques s’élaborant dans des contextes géographiques, culturels ou politiques variés peuvent porter des enjeux de prime abord divergents, comme cela semble être le cas pour les épisodes historiques des 7 et 8 Mars. Alors qu’en vérité, les logiques historiques dont elles procèdent, loin d’appeler au rejet de l’un ou de l’autre évènement auquel renvoient ces références, doivent au contraire dans leur lame de fond, être considérées comme des facteurs de complémentarité et d’enrichissement mutuel, des moments convergents d’appropriation du patrimoine historique dont les femmes du peuple sont porteuses dans la dynamique de l’égalité de genre et de la transformation sociale.
Force est de constater cependant que de façon générale, à l’encontre de la volonté des femmes de s’engager pleinement dans la lutte pour la souveraineté et la démocratie contre le colonialisme, le néocolonialisme et leur politique élitiste de déculturation systématique, plusieurs obstacles se dressent dans notre pays, comme autant de remises en cause de la nécessité de réaliser l’égalité citoyenne entre les sexes. Parmi ces obstacles, le défaut d’application des dispositions juridiques existant concernant par exemple les violences de toutes sortes faites aux femmes et aux filles ; une situation socio-économique délétère avec l’appropriation égoïste des produits collectifs du labeur populaire par une minorité exploiteuse, les multiples entraves sociales, les difficultés économiques qui aggravent la précarité et la paupérisation dans laquelle se compte une grande partie de femmes et leurs familles, confrontées à de grandes difficultés sociales malgré les projets brandis autour du PSE et de ses Plans d’Action Prioritaires, censés améliorer leur quotidien (PUDC, DAP, PUMA, carte d’égalité des chances, bourses familiales, DER, etc. Il est important de mener la lutte pour l’application des résolutions en faveur des femmes adoptées par les différentes institutions susmentionnées. Il est aussi vrai que la victoire de l’opposition aux élections locales dans les grandes villes et les percées notables effectuées ailleurs par des listes citoyennes autonomes et par la coalition Yewwi Askan Wi en particulier, peuvent et doivent rendre possible au plan de l’éducation fonctionnelle en faveur des femmes, l’acquisition de savoirs et de savoir-faire immédiatement applicables dans leurs différentes activités pour démultiplier leurs compétences en les développant dans différents domaines économiques, sociaux, culturels et autres. Il s’agit là de conditions nécessaires mais cependant pas suffisantes. Pour que la lutte des femmes puisse être portée à une nouvelle échelle, il importe aussi en effet pour le mouvement démocratique des femmes de se doter d’une plate-forme programmatique portant sur les spécificités des besoins des femmes, dans les domaines sociaux, économiques, socioculturels et politico- juridiques. Autant de points de revendications à préciser en vue de se mobiliser pour leur matérialisation effective.
De cette manière, engagée dans la conquête d’une citoyenneté inclusive et désaliénée pour mettre un terme définitif à leur exclusion de la vie publique, elles affirmeront leur rôle aux côtés des forces motrices sociales et politiques, actrices de cette étape de transformation sociale complexe, perpétuant ainsi les traditions de lutte des 7 et 8 mars. Elles le feront en capitalisant la conscience historique dont les femmes du peuple sont porteuses en tant que catégorie sociale particulière et gardienne des valeurs de justice, de solidarité ainsi que des œuvres de culture et de civilisation au sein de la formation sociale sénégalaise. Elles le feront enfin sans omettre de conduire une révolution des mentalités et des comportements pour une conscience désaliénée dans le mouvement démocratique, pouvant mettre fin notamment aux effets pervers de la fausse conscience féminine dans l’ensemble de la société, aux pratiques qui les reproduisent ainsi qu’à leur instrumentalisation, électoraliste en particulier, par les forces de domination.
Pour s’élever au niveau de la symbolique que véhicule le 8 mars, il convient d’y ajouter les revendications spécifiques pour les travailleuses autour des axes ci-dessous, à préciser et compléter : Le droit au travail pour les femmes à considérer comme des membres à part entière de la société en tant que citoyennes ayant le même droit que les hommes de travailler et de bénéficier du fruit de leur travail.
Par conséquent, la lutte pour la préservation de la dignité et de l’identité nationale-communautaire menée par les femmes de Ndeer contre le mercantilisme esclavagiste, ne doit pas être coupée de la dynamique de prise en compte de la globalité de la condition féminine sur le socle de l’identité de classe, symbolisée par les luttes féminines ouvrières qui ont donné naissance à l’épopée du 8 mars. »
YOFF APPELLE À UNE ACTION COORDONNÉE ET URGENTE CONTRE L'EXTRÉMISME
C’est un discours empreint d’humanisme, résultat d’un diagnostic profond de la question de l’extrémisme, que Baye Seydina Issa Laye a délivré, lors de la clôture, avant-hier, de la 142ème édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye.
Décortiquant le thème de la 142ème édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye portant sur “Le rôle de l’éducation dans la lutte contre l’extrémisme”, Baye Seydina Issa Laye dit avoir constaté avec beaucoup de crainte la montée d’un discours extrémiste au Sénégal. En conséquence, il a appelé les pouvoirs publics, en collaboration avec la classe politique et les familles religieuses, à une action urgente.
C’est un discours empreint d’humanisme, résultat d’un diagnostic profond de la question de l’extrémisme, que Baye Seydina Issa Laye a délivré, lors de la clôture, avant-hier, de la 142ème édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye.
Dans son message, ce petit-fils du fondateur de la confrérie layène s’est montré sans langue de bois en appelant les gens à arrêter de penser que ce sont eux seulement qui font le Sénégal. « Ceux qui le pensent se trompent lourdement. C’est impossible. Dix personnes ne peuvent pas prétendre être plus intelligentes que 16 millions de Sénégalais. Il faut que les gens apprennent à se respecter entre eux. C’est cela la vérité. 99 Sénégalais sur 100 sont membres de familles religieuses. Et cela participe à la stabilité du pays », a déclaré Baye Seydina Issa Laye devant une délégation gouvernementale conduite par le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome. Pour lui, une tendance commence à se dégager au Sénégal dans les discours. «Mais celui qui n’a pas un bagage intellectuel suffisant ne peut en aucun cas prétendre faire des prêches. Et cela doit interpeller tout le Sénégal, que ce soit la classe politique ou les religieux», affirme Baye Seydina Issa Laye qui estime que le thème de l’édition de cette année cadre parfaitement avec la situation sécuritaire sous régionale. «On est en train de remettre en cause certains fondements de la nation et cela risque de saper la concordance et la convivialité entre les religions. Et ce discours commence à faire peur à toute personne avertie. Parce que des gens, avec un agenda caché, sont en train d’organiser des rassemblements partout sans que personne ne comprenne leurs réelles motivations », avertit Baye Seydina Issa Laye qui interpelle les familles religieuses.
D’autant que soutient-il, l’Etat seul ne peut y faire face. «Il faut absolument une collaboration avec toutes les parties prenantes avant que le pays ne connaisse une instabilité. C’est pourquoi, il faut agir dans l’éducation pour assurer une sécurité intellectuelle avec des citoyens dotés d’un solide esprit de discernement». Avertissant les imams face à la manipulation, il indique : «Si on permet aux gens de profiter d’eux (Imams) pour faire passer n’importe quel message, ils seront très surpris une fois que le pays prendra feu».
Ainsi, il encourage les forces de défense et de sécurité qui, selon lui, abattent, un travail colossal au niveau des frontières et à l’intérieur du territoire national à intensifier leurs actions. Abordant enfin quelques pistes de réflexions pour faire face à la montée de l’extrémisme, Baye Seydina Issa Laye invite les pouvoirs publics à renforcer leurs stratégies de lutte contre la pauvreté. «Parce qu’elle fait partie des causes profondes qui amènent à l’extrémisme. Il faut aussi faire fi des appartenances religieuses et des clivages sociaux et travailler dans une parfaite collaboration», plaie-t-il.
Pour sa part, le ministre Antoine Félix Diome, accompagné par ses collègues du gouvernement dont Abou Karim Sall, Oumar Guèye, Seydou Guèye, Bamba Fall, Abdoulaye Diouf Sarr, Abdou Karim Fofana, a partagé l’intervention de son hôte de Yoff. Pour le ministre de l’Intérieur, le Sénégal doit baser sa stratégie de lutte contre l’extrémisme sur l’anticipation en éduquant les jeunes dans les valeurs religieuses de tolérance. A cet effet, il souhaite que les conclusions du comité scientifique soient accessibles à toutes les familles religieuses.
«LE TEMPS DE L’ACTION ET DES RÉALISATIONS CONTINUE»
Le Président Macky Sall a profité du lancement des travaux de la construction de la deuxième phase du Train Express Régional (TER), samedi dernier, pour soutenir qu’il est dans le temps de l’action.
Les travaux de la construction de la deuxième phase du Train Express Régional (TER) ont été lancés avant-hier, samedi 05 Mars 2022. Lors de son discours, Macky Sall a indiqué que ‘’le temps de l’action et des réalisations continue’’.
Le Président Macky Sall a profité du lancement des travaux de la construction de la deuxième phase du Train Express Régional (TER), samedi dernier, pour soutenir qu’il est dans le temps de l’action. « Le temps de l’action et des réalisations continue. Après l’inauguration du stade Me Abdoulaye Wade, et l’ouverture à la circulation du pont de Cambérène, cette deuxième phase du TER portera sur un linéaire de 19km. Il y a aussi une commande additionnelle de 7 trains pour porter le total de notre parc à 22 trains. L’ensemble de cette seconde phase coûtera 207 milliards Fcfa», a indiqué le chef de l’État.
Selon le locataire du Palais, Thiès et Mbour seront les prochaines étapes. «Désengorger Dakar et gagner du temps en voyageant dans les meilleures conditions de sécurité et de confort, c’est exactement ma vision, mon ambition et mes attentes, lorsque nous lancions le 14 décembre 2016 à Diamniadio le chantier de la première phase du TER sur un linéaire de 36 kilomètres. Dans mon discours du 27 décembre, je promettais que le TER arrivera jusqu’à l’Aéroport international de Blaise Diagne, puis étape par étape, il sera à Thiès et à Mbour», a-t-il souligné, informant qu'avec le lancement des travaux à la gare du TER à l'AIBD «mais également l’extension de la ligne», il pose «aujourd’hui le premier jalon qui matérialise l’exécution de cette promesse».
Dans son discours, le président de la République a annoncé que 200 travailleurs seront recrutés dans le projet et les travaux dureront 21 mois dont quatre pour la libération de l’espace prévu pour l’ouvrage. Macky Sall s’est également réjoui de l’intérêt que portent les populations sur le TER. «Le 27 décembre dernier, nous avions procédé à Diamniadio à la mémorable cérémonie d’inauguration de la première phase du Train Express Régional (TER). Depuis, le train est sur les rails à la grande satisfaction des usagers. Nous avons vu la forte affluence et les multiples témoignages que suscite le Train Express Régional. Je suis heureux pour le peuple sénégalais, heureux pour les usagers dont certains de plus en plus laissent leurs voitures pour prendre le train afin de gagner du temps dans de meilleures conditions de sécurité et de confort», a-t-il déclaré.
LE DIRECTOIRE DU PUR SERA FORTEMENT REMANIÉ
Les instances dirigeantes du Parti de l’Unité et du rassemblement(Pur) seront bientôt remaniées. D’après des sources dignes de foi, un congrès extraordinaire sera organisé le 12 mars prochain.
Moins de trois ans après avoir tenu son Congrès ordinaire, le Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur) se prépare à renouveler ses instances. Il prévoit d’organiser un congrès extraordinaire le 12 mars prochain. A cette occasion, renseignent nos sources, certains caciques seront éloignés du top management de la formation au bénéfice d’une nouvelle élite composée de proches de Cheikh Tidiane Youm.
Les instances dirigeantes du Parti de l’Unité et du rassemblement(Pur) seront bientôt remaniées. D’après des sources dignes de foi, un congrès extraordinaire sera organisé le 12 mars prochain. Une occasion pour pousser vers la sortie certains caciques de la formation qui ne s’entendent pas trop avec Cheikh Ahmed Tidiane Youm qui détient quasiment les rênes du Pur.
Aussi, apprend-on, de nouvelles têtes vont entrer dans le top management de la formation verte. Ces changements vont intervenir deux ans après le congrès ordinaire qui avait entraîné le départ du candidat déchu à la Présidentielle de 2019, Issa Sall.
Accusé entre-temps d’être proche du régime de Macky Sall, celui-ci a fini par créer sa propre formation politique intitulée le Parti de la Paix, de l’Ethique et de l’Equité. Aujourd’hui, le Pur est dirigé par un directoire composé d’un responsable national chargé de la stratégie et de la vie politique en la personne de Cheikh Ahmed Tidiane Youm, d’un responsable national chargé de l’information et de la Communication en la personne de Cheikh Ahmed Tidiane Sarr et du responsable national chargé des relations publiques, Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye.
Le Pr Issa Sall qui occupait le poste de coordonnateur national avant les nouvelles modifications opérées au sein du Pur était remplacé par Aboubakry Ndiaye qui est secondé à ce poste par Pape Moussa Kane. Toute cette équipe dirigeante sera bientôt renouvelée même si, d’après nos informations, Cheikh Tidiane Youm continuera d’être l’homme fort de la formation. Celui-ci continue de bénéficier de la confiance de Serigne Moustapha Sy. Cependant, il fait l’objet de critiques au sein de l’entité politique où on lui reproche de promouvoir ses proches qui n’ont aucune légitimité au sein de l’appareil.
D’ailleurs, selon nos informations, certains militants sont courroucés par cette «propension» à imposer ses hommes. Il en est ainsi, pointent-ils du doigt, du parachutage de l’actuel cinquième adjoint de la ville de Dakar, Daouda Guèye. Même si ce n’est pas une crise ouverte, ce choix est contesté dans les rangs des Verts. Aussi, certains militants ne sont pas en odeur de sainteté avec Monsieur Youm, à l’image du candidat déchu de Yewwi Askan Wi (Yaw) à Saly, Idrissa Mbengue qui dirige l’école du parti appelée «Pencum Pur». Nos sources informent que ce dernier pourrait même quitter le directoire ou perdre sa responsabilité. Il est également rapporté que Cheikh Sarr comme Cheikh Tidiane Ndiaye, à défaut d’être écartés, pourraient voir leurs pouvoirs amoindris.
BILAN DES LOCALES ET PRÉPARATION DES LÉGISLATIVES
Ce congrès extraordinaire permettra sans nul doute de faire le bilan des élections locales. A rappeler que même si Cheikh Tidiane Youm a été battu pour la présidence du Conseil Départemental de Mbour, les membres du Pur investis par Yaw ont pu faire de bons scores à l’issue des Locales en décrochant plusieurs collectivités territoriales : Pambal, Diacksao, Thiès Ouest, Keur Massar… Il faut relever aussi que le responsable libéral Bara Gaye, proposé par le Pur lors des Locales, a pu battre le ministre de l’Economie Amadou Hott à Yeumbeul Sud. Bara Gaye pourrait ainsi se donner un nouvel élan politique en rejoignant les rangs du Pur où il pourrait bénéficier d’un avenir politique reluisant.
En définitive, il faut noter que ces renouvellements vont se tenir à quatre mois des élections législatives. Et le Pur, en plus de préserver ses acquis à l’Assemblée, doit prétendre à plus de sièges. En effet, en 2017, le Pur était parti seul aux élections sous sa propre bannière.
Et au bout, il avait obtenu trois sièges au Parlement qui étaient revenus à Issa Sall, Oulimata Guiro et Babacar Thiaw. Mais d’après nos informations, d’autres hommes seront présentés cette fois-ci pour concourir aux postes à l’hémicycle. Et ce congrès extraordinaire permettra ainsi d’avoir une idée sur les personnalités qui vont à coup sûr siéger à l’Assemblée nationale à la prochaine législature.
Par Pr. Fatou Sow SARR
LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU SENEGAL
Talataay Nder, au-delà d’une simple commémoration, devrait être un moment de retour à nos valeurs, car l’acte posé par la Linguère Fatim Yamar Khouriaye, est fondateur de notre devise :
Le Sénégal célèbre chaque année, avec faste, la journée du 8 mars, à l’instar de la communauté internationale. Le hasard de l’histoire a fait que Talataay Nder précède le 8 mars et qu’il se soit déroulé 37 ans avant la revendication des ouvrières du textile de New York.
La symbolique du 7 mars 1820, jour où les femmes sont mortes pour défendre leur Patrie, est pour nous plus puissante que celle des ouvrières du textile de New York qui se battaient pour leurs droits.
Talataay Nder, au-delà d’une simple commémoration, devrait être un moment de retour à nos valeurs, car l’acte posé par la Linguère Fatim Yamar Khouriaye, est fondateur de notre devise : «On nous tue, mais on ne nous déshonore pas.»
Il fallait beaucoup d’amour de la Patrie, pour affronter l’ennemi. Il fallait un sens élevé de l’honneur et de la dignité, pour refuser d’être des prisonnières de guerre. Mais par-dessus tout, il fallait beaucoup de courage pour se donner la mort.
C’est pour toutes ces raisons que le 7 mars devrait être inscrit dans l’agenda républicain et que cette journée devrait être dédiée au retour à nos valeurs.
Cela fait 14 ans que nous avons lancé l’initiative de la célébration du 7 mars au Théâtre national Daniel Sorano, avec la réalisation d’une bande dessinée sur «La véritable histoire de Nder racontée aux enfants», que nous distribuons gratuitement dans les écoles, grâce aux subventions de quelques partenaires.
Depuis 2008, nous avons demandé, via un mémorandum, au gouvernement du Sénégal, l’inscription de la journée du 7 mars dans l’agenda républicain, mais cela est resté lettre morte.
Au moment où notre société connait de profondes mutations, avec des risques majeurs de déstabilisation de la famille, nous avons plus que jamais besoin d’un retour à nous-mêmes et nos valeurs fondatrices.
Nous espérons que vous comprendrez le sens de cette requête et que vous concrétiserez ce vœu.
Excellence,
Monsieur le président de la République
A vous, à votre épouse et à tous les Sénégalais, je souhaite une excellente commémoration de la journée du 7 mars 2022.
Pr. Fatou Sow SARR
Directrice de l’Institut du Genre et de la Famille
Par Colonel Alioune SECK
LE NON-ALIGNEMENT DU SENEGAL
Le vote des membres de l’Assemblée générale de l’Onu revêt un caractère historique dans l’histoire de l’Afrique du 21ème siècle.
Le 2 mars 2022, à l’Assemblée générale des Nations unies, il y a eu un rejet massif de l’invasion de l’Ukraine par la Russie d’une part, et de l’usage d’armes nucléaires d’autre part ; et enfin, l’avènement d’une nouvelle voie de non-alignement des pays africains.
Le vote des membres de l’Assemblée générale de l’Onu revêt un caractère historique dans l’histoire de l’Afrique du 21ème siècle.
En effet, par un rejet massif avec 141 voix contre, 5 pour et 35 abstentions, la communauté internationale s’oppose à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et à l’usage éventuel d’armes nucléaires.
Il est important de souligner l’écrasante majorité de ce vote, 77,9%, mais il est tout aussi considérable d’en tirer des leçons pour le continent africain, qui est à la croisée des chemins. Car la date du 2 mars 2022 sera inscrite dans l’agenda des nations, pour les raisons importantes suivantes : l’Onu demeure viable et les Africains peuvent ne pas s’aligner ni sur l’Otan/l’Ue, ni sur l’empire résiduel russe.
L’Onu reste malgré tout encore viable, en dépit du caractère obsolète de son droit de veto que détiennent seules les cinq grandes puissances vainqueurs de la Deuxième guerre mondiale en 1945, il y a 77 ans.
Oui l’Onu permet, au moins, de recueillir les suffrages de l’ensemble des peuples de la planète à travers leurs représentants ; par le moyen de la démocratie indirecte. Elle donne également l’opportunité aux membres de pays en conflit ouvert de s’asseoir, côte à côte, selon l’ordre alphabétique, et d’échanger.
Ainsi, Poutine a tort de régler ses différends avec les Européens et l’Otan, et la République indépendante d’Ukraine en exerçant une violence brutale et aveugle contre un peuple qui ne demande qu’à vivre librement, avec les partenaires de son choix.
La Charte de l’Organisation des Nations unies ne proclame-t-elle pas la libre détermination des peuples à disposer d’eux-mêmes ?
Cette condamnation massive de la Russie est un avertissement à tout autre Etat qui serait tenté d’user des privilèges de l’antériorité ou de l’appartenance de blocs durant la Guerre froide ou des apanages d’une colonisation précédente.
Mais au-delà de cette viabilité, ce vote montre le caractère obsolète du droit de veto de l’Onu. En vérité, les 3 pays détenteurs de cette fameuse prérogative du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, porteurs de cette résolution de l’Ag de l’Onu, ont senti la nécessité de porter le différend à l’Assemblée générale après un blocage par le refus russe.
Ceci prouve, à tout le moins, qu’aucun des cinq grands ne sciera jamais la «branche du droit de veto» sur laquelle il est assis et encore moins donner des bâtons pour se faire battre.
Ce mode de fonctionnement de l’Onu est tout à fait régulier. Et il est même légal.
C’est donc un grand retour aux méthodes de l’ère de la Guerre froide, quand aucune issue n’était possible au Secrétariat général du Conseil de sécurité de l’Onu ; alors la bataille était portée à l’Assemblée générale de l’Onu, qui apparaissait comme une instance plus démocratique (indirectement certes).
Oui, enfin à l’Assemblée générale de l’Onu où les représentants des 181 nations pouvaient librement voter et ainsi exprimer leur position par rapport à une marche cruciale du monde qu’ils sont censés représenter.
Ainsi donc 17 pays africains sur 54, dont le Sénégal, à juste raison, se sont abstenus hier à New York.
Et en Afrique, la condamnation est encore plus cinglante si l’on se rend compte que seule l’Erythrée est pour l’invasion russe en Ukraine.
Finie l’époque de l’alignement aveugle des Etats africains pour la défense ou la lutte pour des causes sans intérêts réels ou supposés, au bénéfice des habitants du continent noir. L’Afrique n’a rien gagné de la Guerre froide et elle perdra énormément en s’alignant automatiquement sur Poutine ou l’Otan et les Européens.
Ce vote de 31,4% (17/54 Etats) des pays du continent jette un jalon historique qui met dos à dos l’Otan/les Européens d’une part ; et l’empire du nouveau tsar russe d’autre part.
Un bon vote teinté de sagesse ; qui ouvre une nouvelle voie en Afrique, qu’accompagne la Chine.
Un accompagnement circonstanciel, ponctuel ; peu importe. Ce vote est décisif car il honore la diplomatie sénégalaise revigorée. Certainement l’Otan/les Européens, sentant leurs intérêts gravement menacés par le caractère belliqueux de Poutine, ont préféré prendre à témoin la communauté internationale et faire voter une résolution dont le vote est écrasant.
D’ailleurs, l’issue ne présentait aucun suspens ; mais l’existence de deux poids et deux mesures laisse encore perplexes tous les Peuples africains. En 2011, quand il s’est agi du problème de la Libye, l’Otan/les Européens n’avaient pas éprouvé le besoin de porter la question libyenne sur la table de l’Assemblée générale de l’Onu. Au contraire, ils ont préféré faire voter précipitamment la résolution 1973, dont les conséquences sont encore vécues, de façon plus que négative, par les pays africains.
Cette résolution 1973 explique d’ailleurs, en partie, l’enchaînement, par un effet de domino, de quatre coups d’Etat militaires en Afrique de l’Ouest (Tchad, Mali, Guinée et Burkina Faso) après une détérioration profonde des conditions économiques, sociales et politiques dans le Sahel et plus généralement en Afrique. Bien sûr le terrorisme existait en Afrique avant l’affaire libyenne, mais cette dernière a accru les facteurs favorables à l’implantation de cellules djihadistes dans le Sahel.
C’est donc bien une voie d’un nouveau non-alignement que 17 pays tracent. La troisième voie de salut : ne s’aligner ni sur une Otan désuète que ne veut plus financer le principal bailleur, ni sur les Européens de démocratie libérale ; et ni sur l’empire anachronique de Russie.
Une nouvelle voie de non-alignement, opportuniste ou non, qu’accompagne la Chine
Ce vote du 2 mars 2022 est le pendant de l’esprit du mouvement des non-alignés de Bandoeng, une ville de l’Indonésie, des années 1955, quand des pays décidaient de devenir des émancipés, par rapport aux blocs de l’Est et de l’Ouest, pendant la Guerre froide. Parmi eux, beaucoup de pays africains. Ce mouvement des non alignes fut créé et animé par les premiers dirigeants des pays en voie de développement qu’étaient Kwamé Nkrumah (du Ghana), Josip Broz Tito (Yougoslavie), Soekarno (Indonésie), Chou en Lai (Chine), Gamal Abdel Nasser (Egypte).
Ce vote du Sénégal, le 2 mars 2022, sort enfin le pays de la morosité du facile «copier/coller» de nos élites (une extraversion outrageante de consommation passive de tout ce qui vient de l’extérieur), du «guerté thiaf» (une culture agricole de rente d’une légumineuse sans valeur ajoutée), du «car rapide» (l’usage, pendant 70 ans, d’une banale technologie d’un moteur à quatre temps, pour essayer de résoudre vainement les énormes difficultés de transport de masse), du «feug djiaye» (l’importation de friperie à propos de laquelle la pandémie du Covid-19 a montré qu’elle est un vecteur puissant de transmission de microbes et de virus) et «des trois normaux ( des séances longues et infinies, animées par une jeunesse massivement au chômage, oisive et inoccupée, de partage de bouillon de thé vert importé)».
Autant d’attitudes qui bloquent le Sénégal et l’empêchent de tendre véritablement vers l’émergence.
Colonel Alioune SECK (er)
Grand officier de l’Ordre de mérite du Sénégal
Senior consultant, AC consultants
Usa naval Postgraduate School graduate
Monterey, California, usa
Dakar, Sénégal, Africa
BABACAR DIOP DÉNONCE UN SCANDALE ÉCOLOGIQUE
Babacar Diop a dénoncé la privatisation des espaces verts, au cœur de la ville de Thiès, qui a gravement porté atteinte à «la situation environnementale» de la Cité du Rail
Dr Babacar Diop a dénoncé la privatisation des espaces verts, au cœur de la ville de Thiès, qui a gravement porté atteinte à «la situation environnementale» de la Cité du Rail. Le maire de Thiès a annoncé, en marge d’une visite de terrain, la restitution de tous ces espaces verts aux Thiessois.
Mickey land, créé en 2014, est le premier parc d’attraction de la ville de Thiès. Pour beaucoup de Thiessoiss, c’est une bouffé d’oxygène pour les plus petits, mais l’insalubrité qui y règne, dans ce site situé au cœur de la ville de Thiès, semble en choquer plus d’un.
Maire de la ville de Thiès, Dr Babacar Diop est aussi choqué que crédule. «Cette place ressemble plus à une terre des ordures, de l’insécurité, du désordre, de la violence faite aux enfants alors qu’elle est devant la mairie de la ville de Thiès. Quand le maire de Thiès se réveille et va au travail, il fait face à cette place.»
Et l’édile de Thiès de poursuivre : «l’état de cette place symbolise simplement la situation environnementale de notre ville. Nous avons connu dans ce pays et dans cette ville, des scandales financiers et économiques mais je pense que ce qui se passe au cœur de Thiès, à Mickey Land et Kajoor Glace, avec l’occupation de l’espace, c’est un scandale écologique. C’est un dépotoir placé au cœur de Thiès et qui empêche les Thiessois de respirer. On a confisqué l’espace public dans cette ville», s’offusque Dr Babacar Diop qui effectuait une visite au niveau de ces espaces. Il a annoncé la restitution aux Thiessoiss de ces espaces pour les rendre plus «démocratiques et accessibles à tous».
Il dit : «Dès aujourd’hui je commencerai à prendre des mesures administratives pour récupérer ces espaces-là, mais aussi pour protéger nos enfants parce que désormais je ne peux plus laisser des enfants de Thiès entrer à cause des problèmes d’insécurité.»
Le maire de Thiès en perd presque son latin quand il s’agit de s’épancher sur les contrats d’acquisition de ces espaces verts : «Si on vous dit ce qui est derrière ces contrats-là, vous vous rendrez compte que c’est un scandale écologique mais aussi financier qui n’honore pas Thiès et les Thiessoiss.»
Le premier magistrat de la ville de Thiès appelle tous les Thiessoiss à le soutenir dans ce combat. A ses yeux, «ce sont les Thiessoiss qui doivent savoir ce qu’ils veulent dans cette ville qui ne dispose plus d’espaces verts». Lesquels, poursuit-il, «sont privatisés au profit d’investisseurs qui s’enrichissent sur le dos des populations».