iGFM - (Dakar) Le président Macky Sall a accueilli au palais, ce jeudi, la Présidente de la commission européenne.
Au cours de l'audience, les deux leaders ont revisité la coopération entre le Sénégal et L'Union Européenne avec, notamment, la signature d'un plan d'action annuel estimé à 103 millions d'euros. Les préparatifs du prochain sommet Afrique - Europe aussi ont été au cœur des échanges. Et Ursula Von Der Leyen a annoncé une stratégie globale d'investissement de plus de 105 milliards d'euros.
Le président Macky Sall qui s'en est réjoui, en a profité pour évoquer la question du financement de l'exploitation gazière dans nos pays. Problématique qui lui tient très à cœur. "Sur la transition énergétique j'ai réitéré notre attachement à la lutte contre le réchauffement climatique mais également notre plaidoyer pour le maintien du financement sur le gaz pour soutenir l'industrialisation de l'Afrique et l'accès universel à l'électricité puisque plus de 600 millions d'Africains restent encore privés d'électricité", a indiqué Macky Sall.
Au forum de Paris, en novembre dernier, le Préisdent Macky Sall avait annoncé la couleur. il s'était insurgé contre le fait que nombre de grandes puissances du monde soutiennent l’arrêt des financements alloués à l’exploitation gazière.
«L’Afrique a énormément de gaz. Et il est étonnant que de grands pays disent : on ne va plus financer le gaz. Et au même moment on nous dit qu’on veut nous aider à nous développer, pendant que ces pays utilisent des énergies beaucoup plus polluantes que le gaz. Le charbon est utilisé par tous ces grands pays. Je ne vais pas les citer. Ils utilisent tous du charbon, du fuel. Alors il est inconcevable et incompréhensive qu’on dise on ne va pas financer le gaz, donc empêcher la Bad la banque islamique de développement, la banque mondiale, de financer le Gaz. C’est signer l’arrêt de mort du continent africain. Ce que nous ne saurons accepter.", avait-il craché.
"UN SOMMET UE-UA BEAUCOUP PLUS EFFICACE"
La ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Aissata Tall Sall, veut que le prochain sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine soit beaucoup plus efficace que les précédents.
Dakar, 10 fèv (APS) – La ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Aissata Tall Sall, veut que le prochain sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine soit beaucoup plus efficace que les précédents.
’’Nous allons vers un sommet extrêmement important pour lequel nous allons redéfinir la forme de notre partenariat avant d’aborder les questions de fond parce que nous voulons que ce sommet soit beaucoup plus efficace que les précédents’’, a-t-elle déclaré.
Aissata Tall Sall s’exprimait, jeudi, lors d’une séance de travail avec les commissaires de la commission européenne en visite au Sénégal en prélude du Sommet UE-UA prévu les 17 et 18 février à Bruxelles.
’’C’est pour cela que nous avons pensé qu’ensemble, avec vous, ce format de table-ronde est quelque chose de pragmatique pour nous permettre d’arriver à ces résultats’’, a-t-elle fait savoir.
’’L’autre chose dans la forme est, de nous dire, que cette déclaration finale qui va sanctionner le sommet doit être forte, courte, moins politique et plus engageante. Elle doit lier les pieds et les mains de l’Europe et de l’Afrique ensemble dans ce qu’elles vont faire’’, a t-elle ajouté.
La ministre a énuméré ’’les fortes attentes du continent africain vis-à-vis de l’Europe, notamment le renforcement de (leur) partenariat autour des infrastructures, le soutien à la transition climatique et digitale’’.
’’L’Europe doit avoir une grande initiative pour l’Afrique pour nous permettre de nous décloisonner, de faire tomber les barrières, de faire passer les personnes et les biens dans toutes les frontières sans que cela ne soit une difficulté’’, a-t-elle dit.
Elle a fait remarquer que ’’l’Europe est le continent le plus proche de l’Afrique mais également c’est le contiennent avec lequel nous partageons plus de valeurs, à savoir des valeurs humaines, des valeurs de respect des droits humains, de lutte contre les inégalité s sociales, la promotion des femmes, protection des enfants, bref des valeurs universelles’’.
La vice-présidente exécutive de la commission européenne, Margarette Vestager, a de son côté salué ’’le partenariat’’ entre l’Afrique et l’Union européenne et ’’le leadership’’ de Mme Aissata Tall.
Elle a assuré que ’’l’UE continuera à se mettre aux côtés des pays africains pour les accompagner afin qu’ils puissent relever les défis de l’heure’’.
OUSMANE SONKO OFFICIELLEMENT INSTALLÉ DANS SES FONCTIONS
Ousmane Sonko, un des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, opposition), a été officiellement installé jeudi par l’Autorité préfectorale comme sixième maire de la ville de Ziguinchor (sud), a constaté l’APS.
Ziguinchor, 10 fév (APS) – Ousmane Sonko, un des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, opposition), a été officiellement installé jeudi par l’Autorité préfectorale comme sixième maire de la ville de Ziguinchor (sud), a constaté l’APS.
Vêtu d’un costume bleu, une écharpe aux couleurs nationales bien nouée, le nouveau maire de Ziguinchor a été installé officiellement par le Préfet de Ziguinchor El Hadji Madické Dramé en présence des membres du nouveau conseil municipal et des militants.
’’Dieu nous a choisis parmi tant d’autres candidats. On me jugera à la fin du mandat et selon le résultat que nous aurons réalisé. Il s’agit d’un mandat, une mission et surtout un sacerdoce’’, a dit Ousmane Sonko juste après son installation
’’Etre élu ne doit pas rimer avec jouissances et facilité. Bien au contraire c’est une responsabilité lourde qui nous pousse à rendre compte devant les électeurs et devant notre Créateur’’, a-t-il poursuivi.
Ousmane Sonko qui promet d’être un maire ’’intransigeant’’ a assuré qu’il fera ’’le travail nécessaire avec l’administration centrale dans l’intérêt exclusif des population’’.
’’Il y aura une collaboration permanante entre le pouvoir central et le pouvoir local. J’espère qu’au-delà de nos statuts politiques, nous saurons restés républicains pour la satisfaction des intérêts des populations’’, a souligné le successeur d’Abdoulaye Baldé.
’’Nous allons travailler avec tous les conseillers. Nous serons ouverts. Nous serons à l’écoute de tout le monde’’, a-t-il assuré.
COVID-19 : L’ESPAGNE OFFRE 302.400 DOSES DU VACCIN JOHNSON AU SÉNÉGAL
Le gouvernement du Royaume d’Espagne a offert, via l’Unicef, un lot de 302.400 doses de vaccins Johnson & Johnson au Sénégal, a appris l’APS, jeudi.
Dakar, 10 fev (APS) - Le gouvernement du Royaume d’Espagne a offert, via l’Unicef, un lot de 302.400 doses de vaccins Johnson & Johnson au Sénégal, a appris l’APS, jeudi.
Dans un communiqué reçu à l’APS, l’agence onusienne souligne que ’’la livraison de ces doses à travers le mécanisme COVAX vient soutenir les progrès du Sénégal dans le cadre de la campagne nationale de vaccination’’.
Selon la même source, ’’ce don s’inscrit dans le cadre du plan d’accès universel à la vaccination solidaire approuvé par le gouvernement espagnol par lequel au moins 50 millions de vaccins seront mobilisées
à travers le mécanisme COVAX’’.
Elle ajoute que ’’sur ce volume, 20 millions au minimum sont destinés aux pays d’Afrique subsaharienne et de l’Afrique du Nord, traduisant un engagement du gouvernement espagnol envers le continent africain, mais aussi son implication dans la lutte contre la Covid-19’’.
FATHI BACHAGHA DESIGNE PREMIER MINISTRE LIBYEN
Le Parlement libyen a désigné ce jeudi, l’ancien ministre de l’intérieur Fathi Bachagha pour le poste de Premier ministre. Il va ainsi succéder à Abdelhamid Dbeibah à la tête de la Primature libyenne.
Le Parlement libyen a désigné ce jeudi, l’ancien ministre de l’intérieur Fathi Bachagha pour le poste de Premier ministre. Il va ainsi succéder à Abdelhamid Dbeibah à la tête de la Primature libyenne.
Après une séance de vote controversé ce jeudi, le Parlement libyen a nommé Fathi Bachagha au poste du Premier ministre. « Le Parlement vote à l’unanimité la confiance à Fathi Bachagha comme chef du gouvernement », a indiqué le porte-parole du Parlement, Abdallah Bliheq, à l’issue d’une séance à Tobrouk (est).
Le Parlement avait retenu, après un appel à candidatures, deux prétendants sur un total de sept: Fathi Bachagha, 59 ans, et l’outsider Khaled al-Bibass, 51 ans, un ancien haut fonctionnaire également au ministère de l’Intérieur. Mais avant le vote, Khaled al-Bibass s’est retiré de la course au fauteuil de la Primature, laissant libre cours à une candidature unique de Fathi Bachagha.
Cette élection intervient alors que le Premier ministre intérimaire, Abdelhamid Dbeibah, a indiqué ces dernières semaines, qu’il ne céderait le pouvoir qu’à un gouvernement sorti des urnes. « Je n’accepterais aucune nouvelle phase de transition ou autorité parallèle », a averti Abdelhamid Dbeibah, mardi, dans un discours télévisé, en affirmant que son gouvernement intérimaire ne remettrait le pouvoir qu’à « un gouvernement élu ».
Pour le Parlement, le mandat de l’exécutif a expiré avec le report des élections, mais l’exécutif assure que sa mission est censée durer jusqu’à la désignation d’un gouvernement sorti des urnes.
LE NÉOLIBÉRALISME EST POUR LES DOMINANTS COMME UN RÊVE MERVEILLEUX
La sociologue et romancière, Sandra Lucbert interroge la narration néolibérale de notre monde, ce qui en fait un récit aliénant et hégémonique sans même que nous le percevions, à travers son dernier livre "Le ministère des contes publics" - ENTRETIEN
Indispensable : c’est le mot qui vient à l’esprit pour qualifier le percutant texte de Sandra Lucbert, Le Ministère des contes publics qui vient de paraître dans la Petite Jaune de Verdier. Poursuivant avec encore plus de force le travail d’investigation ouvert dans Personne ne sort les fusils, Sandra Lucbert interroge la narration néolibérale de notre monde, ce qui en fait un récit aliénant et hégémonique sans même que nous le percevions. C’est pour sortir de ce conte, notamment sur la Dette Publique, que son texte offre les moyens ardents d’un réveil : sortir du rêve de l’autre mais avec les moyens de la littérature même, de la critique littéraire. C’est la littérature qui, plus que jamais est au cœur de son travail pour mieux se saisir du monde. Autant de questions que Diacritik ne pouvait manquer d’aller poser, le temps d’un nécessaire grand entretien, à Sandra Lucbert.
Ma première question voudrait porter sur la genèse de votre fort livre, Le Ministère des contes publics, qui vient de paraître. Comment s’est imposée à vous la nécessité de réfléchir, par la littérature et depuis la littérature, à l’emprise de la dette publique sur nos vies ? Vous évoquez sans attendre un numéro spécial de l’émission télévisée, C dans l’air qui portait notamment sur la visite du préfet dans la Drôme en raison du décès d’un nouveau-né, conséquence directe de la politique de fermeture des maternités : est-ce à ce moment précis que vous avez décidé d’écrire sur ces discours des comptes publics ? En quoi cette émission a-t-elle été le cristal politique d’un constat plus large ? Enfin, en quoi s’agissait-il pour vous de prolonger sinon d’approfondir les analyses que vous aviez menées dans votre précédent texte, Personne ne sort les fusils ?
S’il s’agit de faire une genèse, il faut remonter à Nuit Debout, où j’ai découvert l’étendue de mon ignorance des questions macro-économiques. Des questions — celles du capitalisme contemporain — dont on peut dire (et c’est un euphémisme) qu’elles pèsent sur l’existence collective. Comment comprendre ce que nous vivons sans comprendre par quoi nous sommes affectés ? Tout mon effort littéraire depuis consiste donc à essayer de produire pour d’autres ce qui s’est passé pour moi alors et depuis : une conversion du regard. Ou, pour le dire autrement : construire une intelligence de l’ennemi. Je cherche des moyens de rétablir imaginairement et analytiquement les chaines causales entre les structures du capitalisme financiarisé et la destruction progressive de tout un ordre social et naturel.
La question, c’est : comment faire ça en littérature ? Comme je venais du roman, j’ai d’abord cherché à faire apercevoir les déterminations structurelles par la narration. Plus précisément, je me suis engagée dans un roman sur le sujet même du Ministère : la démolition d’un ordre social par l’outil disciplinaire de la dette à rembourser. Mais très vite j’ai senti que je me fourvoyais, le résultat n’était pas satisfaisant.
C’est la catalyse du Procès France Télécom qui m’a fait complètement changer de technique d’écriture. Au fond, la plasticité textuelle s’est imposée comme seule capable de donner forme à la rage que m’a inspirée le spectacle des audiences. Car là où devait se jouer la mise en accusation du néolibéralisme, le néolibéralisme régnait : la direction imprimée au procès limitait son efficace – pour ne pas dire tout simplement qu’elle l’annulait. C’est cette direction selon les structures de la liquidité financière, rendue manifeste par ce procès enlisé dans ce qu’il devait juger, que j’ai voulu faire apparaître. Il s’agissait fondamentalement d’orienter la colère contre les véritables causes (toujours agissantes) des plans managériaux.
Des Fusils au Ministère, je ne suis pas sortie du capitalisme financiarisé : je suis revenue à la ligne dette publique. Car la finance a deux « lignes ». Le cas France Télécom, c’est la finance des entreprises, qui passe par les marchés d’actions, exige des entreprises la rentabilité pour l’actionnaire, s’abat sur les salariés. Et puis il y a la finance des entités publiques (des États essentiellement), qui passe par les marchés de dettes, exige des États la soutenabilité de la dette (le fameux ratio Dette/PIB, perçu comme l’indicateur de la capacité de l’État à rembourser). La première ligne massacre les salariés, la deuxième les services publics – rien n’échappe à sa tenaille.
Puisque j’avais trouvé une méthode adéquate avec la « branche entreprises », j’ai continué dans cette voie : user de toute technique, changement de registre, pastiche nécessaire, pour atteindre à la figurabilité des effets structurels. Restait à trouver un objet « concentrat » à démanteler qui soit aussi exemplaire que le procès France Télécom l’avait été pour la « branche entreprises ». J’ai donc cherché dans les médias, organe majeur de la stéréophonie néolibérale, et j’ai trouvé cette merveille de LCN (la Langue du Capitalisme Neolibéral que les Fusils m’avaient permis de dégager) : le spécial C dans l’air intitulé Dans le piège de la dette. Tous les porteurs et les ficelles du discours néolibéral sur la dette publique y sont rassemblés. J’ai alors conçu ce dispositif que je qualifierais de baroque — parce que l’objet me l’imposait. J’entendais suivre les chemins d’une métamorphose : celle d’une machine disciplinaire (pour ne pas dire : machine de guerre) néolibérale en contes de l’intérêt collectif.
Pourriez-vous avant d’entrer dans le vif du sujet, définir sinon expliquer l’expression sur laquelle repose votre essai « contes publics » : pourquoi écrire « contes » plutôt que « comptes » ? En quoi s’agit-il d’une fiction ?
Telle est précisément la métamorphose que j’évoquais à l’instant. A vrai dire, j’ai utilisé plusieurs manières d’attraper le passage des comptes aux Contes, mais toutes se comprennent par rapport aux « cliniques capitalistes » que j’ai placées au centre du livre : un pastiche d’étude psychanalytique des rêves dans le capitalisme financiarisé. L’analogie de ce que nous vivons avec un mauvais rêve s’est en effet imposée à moi pour mettre au jour l’opération de défiguration en quoi consiste le discours automatique de la dette publique.
Comme on sait, Freud distingue le contenu latent du rêve (ce qui s’y exprime comme visée pulsionnelle) et son contenu manifeste (la narration onirique dans laquelle elle s’exprime). Il définit en effet le rêve comme la libération des motions inconscientes réprimées par la censure à l’état de veille mais montre que les visées pulsionnelles doivent demeurer défigurées pour éviter le réveil. Dans l’analogie que j’établis, les comptes, ceux dont on nous épuise à longueur de media, appartiennent au contenu manifeste, c’est-à-dire à une narration onirique : des contes. Le néolibéralisme est pour les dominants comme un rêve merveilleux : une succession de satisfactions pulsionnelles toujours plus grandes, de moins en moins entravées par les lois et les institutions qui les avaient muselées après la deuxième guerre mondiale. Évidemment les dominants nous racontent cette vie de plaisirs de telle façon qu’elle soit méconnaissable : pour éviter notre réveil. Avec une histoire de comptes-très-objectifs : rien de plus indiscutable que des « faits » et des « calculs ».
Il s’agissait donc dans Le Ministère de dégager tout à la fois l’inavouable que les contes maquillent : la violence pulsionnelle du gavage financier, et les figures rhétoriques qui la rendent méconnaissable depuis quarante ans. L’efficace rhétorique de la défiguration en contes est le versant le plus évidemment littéraire de cette affaire de dette publique. Nous sommes tenus par un corpus d’histoires merveilleuses, d’une simplicité remarquable, dont la leçon générale est : il faut réduire la dette, sinon, ça va aller très mal. Les contes publics véhiculent ainsi une formation de sens automatique : LaDettePubliqueC’estMal. Indéfiniment répétée, elle est devenue aussi inquestionnable que le Il-faut-libérer-du-cash-flow de la privatisation sauvage de France Télécom.
Pour en venir au cœur de votre propos, d’emblée, vous affirmez que Le Ministère des contes publics doit se concevoir comme votre « participation à l’effort de réveil ». De fait, selon vous, les interventions du préfet évoqué plus haut ou encore celles de Gérald Darmanin doivent être saisies comme autant de moments d’hypnose collective, une manière de conte qui aident les enfants, le « peuple-enfant », dites-vous encore, à s’endormir et dormir debout. Il s’agit alors d’appréhender leurs différents discours comme on décrypte un rêve – ou bien plutôt le cauchemar insensible qu’ils font vivre aux uns et aux autres. Si bien que pour examiner ce dispositif, votre propos procède de deux manières, distinctes mais conjointes, dans l’effort de réveil.
La première consiste à faire apparaître ce qui, dans ces discours, sommeille et fait sommeiller. Votre propos ne cesse de se mettre en quête de scènes, à entendre comme en psychanalyse, comme autant de UrSzene, de manières de scènes primitives où se cristallisent des rapports de forces invisibles et insensibles. Afin de les faire apparaître et de les hisser à un niveau de visibilité, vous dites, sollicitant Montaigne, qu’il faut des truchements. Comment définir le truchement ? En quoi la littérature produit-elle des truchements ?
L’idée de réveil à susciter d’urgence est à comprendre selon ce que je viens de dire du rêve néolibéral dans lequel nous nous débattons, et je la lie explicitement dans les « Cliniques capitalistes » à cette remarque de Deleuze : « si vous êtes pris dans le rêve de quelqu’un d’autre, vous êtes foutu », et au passage de Lewis Carroll où Alice s’insurge à l’idée d’être prise dans le rêve du Roi rouge, repris en clôture du Ministère.
Que nous soyons foutus si nous ne nous extrayons pas du rêve des capitalistes, c’est encore trop peu dire. Car pour l’heure ce rêve nous détruit. L’école, l’hôpital, l’université, la recherche, la sécurité sociale, et tant d’autres choses (jusqu’à l’Office des Forêts), le capitalisme néolibéral dévaste tout, et nous avec dedans. Mais, et c’est sans doute le pire, l’acmé du cauchemar : cette pulvérisation s’accompagne de l’assurance donnée par les porteurs du discours hégémonique (depuis les gouvernants et les médias jusqu’aux proviseurs, aux conseillers pôle emploi et aux directeurs d’hôpitaux) que rien d’autre n’est visé que notre bien. On nous démolit pour notre bien. D’un rêve pareil, il importe de se sortir — et au plus vite.
Pour l’heure, nous sommes emprisonnés dans une scène de plus en plus suffocante dont la logique ensevelie nous échappe. Et pour cause : cette scène est celle d’une pulsionnalité déchaînée. Ou plus exactement, c’est la scène d’une pulsion qui a fait carrière, qui s’est donnée pour expression toute une organisation sociale : le capitalisme. Sur cette scène devenue réalité sociale, tout, humains, nature, est plié à la pulsion fondamentale, devenue pulsion directrice : l’extraction forcenée et illimitée du profit.
Ce que je travaille avec l’analogie du rêve, c’est donc cette opération que Marx appelait l’idéologie, et Gramsci l’hégémonie, à savoir : transfigurer (défigurer puis refigurer) les intérêts particuliers des dominants en intérêt général. Et si j’ai pris au mot Deleuze et Carroll, c’est bien pour les raisons de figurabilité que vous évoquez : pour s’extraire d’un cauchemar, il faut d’abord apercevoir qu’on est dans un cauchemar.
UN INSTITUTEUR FRANCAIS MORT DANS UNE EMBUSCADE DANS LE PARC W
Le corps d’un instructeur français en contrat avec African Parks figure parmi les victimes de l’attaque terroriste dans le parc W. Annoncé porté disparu après l’embuscade, son corps a été finalement retrouvé.
Le corps d’un instructeur français en contrat avec African Parks figure parmi les victimes de l’attaque terroriste dans le parc W. Annoncé porté disparu après l’embuscade, son corps a été finalement retrouvé.
Le mardi 08 février 2022, des hommes armés ont attaqué des rangers dans le parc national W. Cette nouvelle attaque terroriste a fait six (06) morts dont un militaire et cinq (05) rangers. Selon les dernières informations, parmi les victimes de cette nouvelle attaque terroriste figure un instructeur français en contrat avec African Parks.
Annoncé disparu au lendemain de l’attaque terroriste, son corps a été finalement découvert. Selon les informations de Frissons radio, le corps présumé de l’instructeur français est acheminé après sa découverte sur Kandi pour l’identification formelle.