«Nous sommes prêts à jouer et à gagner face au Sénégal. Je suis ravi d’être au Sénégal. C’est un beau pays. Je prévois de revenir ici. Mais demain c’est un autre jour. Nous connaissons la qualité de l’équipe nationale du Sénégal. Nous devons avoir le courage de jouer contre eux. Nous allons bien nous défendre pour gagner ce match. En tout cas, le meilleur va gagner. Tous mes joueurs sont disponibles. Nous n’avons aucun problème. Nous avons juste terminé tard notre préparation. C’est ce qui explique notre arrivée un peu tardive à Dakar. Nous n’avons pas encaissé contre le Sénégal grâce à la discipline de l’équipe. Nous ne nous préparons pas forcément contre le Sénégal, ni contre le Cameroun etc., nous considérons que nous jouons contre nous-mêmes. C’est ma philosophie. Nous avons une équipe humble, modeste et nous travaillons dur pour gagner. Si nous répétons la même chose demain, nous allons gagner le match. Le jour où j’aurai la certitude de ne pas gagner je vais quitter. Je fais ce travail depuis 45 ans. Je n’ai jamais vu une équipe qui joue contre elle-même et qui a la balle tout le temps. Au Caire on a eu 45 % de possession. A la Can, on a eu 51 % de possession. Si le Sénégal nous laisse 5% de possession, nous pourrons faire de choses magiques. Nous le savons. Le Sénégal le sait aussi. Nous avons des joueurs de talent. J’espère que le meilleur va gagner. Mais si ça ne se dépendait que de moi, les deux meilleures équipes de la CAN allaient se qualifier directement. Mais c’est la règle
LES SUPPORTERS DES LIONS CONFIANTS MAIS REDOUTENT LA ROUBLARDISE DES PHARAONS
Si l’espoir d’une revanche reste la chose la mieux partagée auprès des supporters, ils sont aussi nombreux à redouter l’adversaire égyptien
Battu par un (1-0) avec un but contre son camp du malheureux Saliou Ciss au match aller par l’Egypte, les Lions et leurs supporters ruminent leur revanche. Si l’espoir de valider le ticket de la qualification pour la Coupe du monde 2022 au Qatar est permis, nombreux sont ceux qui appellent à plus de concentration et de vigilance en mettant en épingle la roublardise des Pharaons dans leur jeu.
Si l’espoir d’une revanche reste la chose la mieux partagée auprès des supporters, ils sont aussi nombreux à redouter l’adversaire égyptien. Bouba Faye, est de ceux-là. S’il se montre confiant, ce riverain du marché Syndicat de Pikine n’hésite pas à prôner la vigilance devant la roublardise des Egyptiens. « Nos Lions n’ont pas manqué de faire un bon match à l’aller. On a vu un bon Sadio Mané qui n’arrêtait pas de faire peur à cette défense. Ce qui m’étonne, c’est peutêtre ce jeu des Egyptiens, ils ne jouent pas, ils passent tous les 90 minutes à tricher » A l’en croire, « les Lions doivent être très vigilants. Il faudra les faire jouer et éviter de commettre des fautes inutiles qui sont bénéfiques pour les Egyptiens. Parce qu’ils font semblant de se coucher pour gagner le temps. Je garde l’espoir que si nous jouons, on prend notre revanche » soutient t-il.
Trouvé dans son garage à Pikine Khourounar, Salif Barro pense que la pression sera du côté des deux équipes.« Le match ne sera pas facile pour les deux équipes. On sait que l’Egypte est une grande équipe avec des joueurs réputés. Tout comme le Sénégal avec des joueurs extraordinaires. Chacun d’eux veut chercher une qualification pour monter en puissance. Le Sénégal sera sous pression parce qu’il a été battu à l’aller. Si les Lions ne font très attention un but marqué par les Egyptiens gâcherait tout. C’est ce qu’ils doivent éviter. Du coté des Egyptiens, ils ont été battus lors de la finale du CAN. Ils veulent donc effacer cette souffrance. Mais j’ai confiance à nos Lions. On va décrocher la victoire», indique-t-il. Pour d’autres, cette confiance du reste assez mesurée, n’est toutefois pas de mise. Les chances de qualification ne souffrent d’aucun doute. C’est le cas de ce jeune du nom de Dahirou Sow, trouvé autour du thé. « Je ne sais pas pourquoi avoir peur pour se qualifier. Nous avons de bons joueurs qui sont capables de marquer et de nous faire vivre des beaux moments au niveau du stade », avance-t-il. « Je n’ai pas peur du jeu des Egyptiens et si vous voyez le match passé, cela saute à l’œil. Il y a eu une énorme possession des Lions. Donc soyons rassurés. On va gagner ».
De plus en plus intéressée par le football, Aicha Dramé, jeune écolière croisée à rue 10 à Pikine Nord ne se pose pas de questions. Sa confiance est totale. Elle a même la certitude que les Lions vont passer l’obstacle des Pharaons. « Depuis qu’on a remporté la finale, ma confiance eux Lions devient de plus en plus grande. J’ai la certitude que gagnerons ce match. Je ne suis pas tellement amatrice du foot mais, je connais Sadio Mané qui joue à Liverpool où il fait des choses extraordinaires et aussi Ismaila Sarr. Donc j’ai vraiment confiance à ces deux joueurs et je vous promets qu’ils vont faire la différence », espère-t-elle.
UN TOURNANT DÉCISIF POUR LES LIONS
Le Sénégal engage un tournant décisif, ce mardi 29 mars 2022, au stade Abdoulaye Wade à 17h 30, avec le match retour des barrages de la Coupe du Monde «Qatar» 2022
Le Sénégal affronte l’Egypte ce mardi 29 mars au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio pour le match retour des barrages de la Coupe du Monde « Qatar » 2022. Après la défaite que les Pharaons leur ont infligée vendredi dernier au Caire, les hommes d’Aliou Cissé sont dans un tournant décisif et ont l’obligation de gagner, avec au moins deux buts d’écart, pour être sur le bon wagon qui mène au Mondial. Les supporters sénégalais déjà mobilisés, entendent jouer pleinement leur partition en poussant les Lions et surtout en mettant suffisamment de pression sur la formation égyptienne après les faits anti-sportifs notés lors du match aller au Caire.
Le Sénégal engage un tournant décisif, ce mardi 29 mars, avec le match retour des barrages de la Coupe du Monde «Qatar» 2022. Quatre jours après la courte défaite subie devant l’Egypte au Caire (1-0), les Lions accueillent dans leur nouvel antre du stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, les Pharaons. Un match capital pour Sadio Mané et ses coéquipiers qui doivent se transcender pour remonter le petit but concédé devant l’équipe égyptienne. Mais assurer en même temps le ticket qualificatif qui mène au Mondial qatari en cette année 2022. Les enjeux seront donc énormes et multiples pour le Sénégal. Il s’agit de s’imposer avec au moins deux buts d’écart, de confirmer son statut de champions d’Afrique et de numéro 1 africain au classement Fifa depuis 37 mois consécutifs. Un standing qui permet aujourd’hui de mériter une des cinq places que l’Afrique doit pourvoir à cette Coupe du monde.
Les Lions savent également, plus que quiconque, qu’une qualification serait une cerise sur le gâteau et apporterait joie et unité à tout un peuple. Mais encore à leurs carrières respectives en club comme ce fut le cas pour la Génération dorée de 2022 lors du Mondial en Corée. Dans cet élan, forte de l’un des meilleurs effectifs du continent et comptant dans ses rangs l’un des meilleurs gardiens du monde, en l’occurrence Edouard Mendy, Kalidou Koulibaly, un défenseur de classe mondiale ou encore Sadio Mané, le ballon d’or africain en titre, l’équipe du Sénégal a de quoi tenir. Elle dispose sans conteste des armes pour dynamiter le rideau de fer Egyptien et passer l’obstacle de Mohamed Salah et autre Mahmoud.
Une équipe d’Egypte dont l’entraîneur Carlos Queiroz devra cette fois évoluer sans ses défenseurs centraux Mohamed El Wensh suspendu et Abdel Moneim blessé. Quoiqu’il en soit, les Lions n’aura aucune alternative. Il s’agira de renverser la vapeur et réparer cette injustice subie par les Lions après le but matinal survenu suite à un hors-jeu manifeste de Mohamed Salah. Un but gag, plus que malvenu qui ne doit pas cependant cacher cette manque d’efficacité dont ont fait montre les attaquants sénégalais, ce côté tueur qui manque souvent chez les attaquants sénégalais. Mais aussi ce lien qui, pour de nombreux observateurs, a fait défaut entre le milieu de terrain et l ‘attaque.
LA PARTITION DU « 12E HOMME »
Aliou Cissé et ses hommes y croient et comptent bien déployer tous les moyens possibles pour accomplir cette mission en remportant cette première victoire. Ce qui serait la meilleure manière d’inaugurer le nouveau joyeux de Diamniadio et nouvel antre des Lions.
Au stade Abdoulaye Wade, Aliou Cissé a déjà donné le ton au « 12e homme et l'implication de tous les acteurs surtout le public. Autrement dit, à des supporters mobilisés comme un seul homme pour pousser leur équipe. «Ceux qui viennent au stade en costume-cravate, qu'ils laissent la place aux supporters ou alors qu'ils viennent habillés aux couleurs nationales, prêts à supporter pendant tout le match», a-t-il lancé. Un appel qui n’est pas tombé dans les oreilles de sourds puisque les comités de supporters sont à pied d’œuvre et promettent tous l’enfer à la bande à Mohamed Salah. Histoire de répondre aux milliers de supporters égyptiens du stade international du Caire.
DIAMNIADIO SOUS HAUTE SECURITE
A quelques heures du match, force est constater que l’adrénaline a déjà commencé à monter surtout auprès des milliers de supporters et avec cette forte demande de tickets pour accéder au stade.
Devant cette frénésie qui s’est installée, la Fédération sénégalaise de football a déjà pris les devants et a déployé les grands moyens pour assurer la sécurité et éviter tout débordement qui serait préjudiciable. Comme ce match de sinistre mémoire entre la Côte d’Ivoire et le Sénégal en 2012 et qui avait occasionné la suspension du stade Léopold Senghor
LE PRAPS 2 MISE SUR LA VACCINATION
« Il est attendu 183 unités de vaccination et plus de 13 millions de pasteurs seront ainsi impactés positivement »
Le projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (Praps) dans sa seconde phase a été lancé hier, lundi 28 mars à Dakar. Un projet qui entre dans le cadre de l’appui au pastoralisme au Sahel. Avec une enveloppe de 375 Millions de dollars US financée par la Banque mondiale, dans sa composante une, la vaccination occupe une large part pour la réussite dudit projet.
A cet effet, la mise en place de plusieurs points de vaccination pour la prise en charge des petits ruminants sera renforcée ainsi que la recherche sur des pathologies qui empêchent le développement correct des animaux. « Il est attendu 183 unités de vaccination et plus de 13 millions de pasteurs seront ainsi impactés positivement » a avancé Sékou Sangharé, commissaire chargé de l’Agriculture, de l’environnement et des ressources en eau de la Cedeao.
Face au manque de spécialistes dans les pays du Sahel, le Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (Cilss) a décidé d’investir sur deux masters afin d’appuyer les vétérinaires. Des informations qui ont réjoui les éleveurs. Pour Boubacar Ndaw, président de l’unité pastorale de Bouchra Ndawène, avant l’arrivée de ce projet, il lui fallait parcourir des kilomètres pour trouver un point de vaccination pour son cheptel. «Nous sommes aujourd’hui plus rassurés face à la prise en charge du troupeau. Nous avons des points de vaccination rapprochés. Il s’y ajoute qu’il y a des équipes mobiles pour la consultation avec un personnel qualifié conduit par un vétérinaire», a-t-il avancé.
Et de poursuivre : « ce qui n’était pas le cas avant le projet Praps où on a connu plusieurs difficultés qui nous conduit à la perte de beaucoup de nos troupeaux». Au niveau du ministre de l’Elevage, la santé animale peut sauver des vies et rendre la vie meilleure pour les gens qui s’y investissent. « A travers le projet Praps, nous avons réussi à soulager la souffrance des éleveurs à travers la disponibilité de l’eau, de l’aliment mais aussi de la santé animale. Nous allons renforcer la prise en charge et plus de 13 millions de bénéficiaires sont attendus dans cette seconde phase » a déclaré Aly Saleh Diop, ministre de l’Elevage et des productions animales du Sénégal.
Selon le Cilss, en raison de la persistance de certains défis et des évolutions récentes, les pays concernés dont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad avec l’appui de la Banque mondiale ont convenu de poursuivre les efforts engagés par le projet en développant une deuxième phase du Praps, permettant de consolider certains acquis, de renforcer la durabilité des investissements, de mettre à l’échelle certaines activités transformatrices et d’accroitre les actions visant à renforcer l’autonomie des femmes et des jeunes populations pastorales.
Par XIAO HAN
UN PONT MAGNIFIQUE QUI RELIE LES PEUPLES CHINOIS ET SENEGALAIS
Il y a un proverbe conclu par l’expérience du développement de la Chine : Pour devenir riche, il faut d’abord construire les routes
Le 26 mars dernier, j’ai eu un immense plaisir de me retrouver à Foundiougne, ville historique et importante de la région de Fatick, renommée pour son hospitalité exemplaire et sa beauté éblouissante qui s’inscrivent profondément dans la tradition du pays de la Téranga. A cette occasion, j’ai témoigné l’inauguration par Son Excellence Monsieur le Président de la République Macky SALL du grand pont de Foundiougne, nouveau fleuron de la coopération sino-sénégalaise.
LE GRAND PONT DE FOUNDIOUGNE, C’EST UN PONT DE PRESTIGE.
Il est financé à hauteur de 70 millions dollars par l’Eximbank de Chine, et construit par l’entreprise chinoise CHICO (China Henan International Cooperation Group). Constitué de poutres-caissons continues en acier, le grand pont s’étend sur une longueur totale de 1597m, soit le pont le plus long du Sénégal. Dans le souci de mieux protéger l’environnement et la navigation du fleuve Saloum, beaucoup de technologies avancées ont été utilisées sur la construction des arches, des piles et sur son éclairage. Comme nous le constatons, ce projet majestueux correspond parfaitement à la condition locale et à l’architecture moderne grâce au génie des architectes chinois, sachant que parmi les 10 ponts les plus longs du monde, on en compte 6 en Chine.
LE GRAND PONT DE FOUNDIOUGNE, C’EST UN PONT DE PROMESSE.
Il est à la fois un projet phare de Plan du Sénégal Emergent (PSE), et un projet clé dans le cadre du Forum sur la coopération sinoafricaine (FOCAC). Aujourd’hui nous sommes fiers de dire que l’enclavement régional ainsi que la peine et le risque à traverser le fleuve sont définitivement laissés pour notre mémoire. Le pont de Foundiougne est à la fois un pivot pour le réseau routier régional et pour l’artère reliant le nord et le sud du pays comme reliant le Sénégal et ses pays voisins. Sa mise en service contribue à favoriser énormément l’exploitation agricole, industrielle et touristique de Fatick, et à servir à terme une solution durable pour optimiser les activités commerciale et sociale de la région de Fatick. Pendant la construction, plus de 8000 employés locaux ont été engagés et formés. Beaucoup d’entre eux sont devenus des spécialistes dans de différentes entreprises locales.
LE GRAND PONT DE FOUNDIOUGNE, C’EST UN PONT DE SOLIDARITE.
Malgré l’impact de la pandémie Covid-19, les ingénieurs et les techniciens chinois ont insisté à travailler au chantier sans cesse, pour permettre une mise en circulation dans les meilleurs délais. Et aussi, il est à souligner que ce pont ne saurait être réalisé à temps sans le soutien de nos frères sénégalais. Tout au long de sa construction, le gouvernement central, les autorités municipales et les habitants locaux ont fourni des aides généreuses aux constructeurs chinois et sénégalais. A sa réalisation, le pont magnifique de Foundiougne n’est pas seulement un pont d’acier à nos côtés, mais aussi un pont d’amitié dans notre cœur, qui relie les peuples chinois et sénégalais. Il y a un proverbe conclu par l’expérience du développement de la Chine : Pour devenir riche, il faut d’abord construire les routes. La Chine a depuis longtemps été très active en termes de financement, de construction, de maintenance et de cogestion pour accompagner le développement des infrastructures au Sénégal. Les projets de coopération comme l’autoroute Ila-Touba, le BRT Dakar, le Pont de Rosso et des dizaines de voiries municipales sont des fruits du partenariat sino-sénégalais, qui servent à promouvoir considérablement le développement local, et sont bien accueillis par le peuple sénégalais. La 8e Conférence ministérielle du FOCAC s’est tenue avec succès l’année dernière à Dakar. Pendant la cérémonie d’ouverture du FOCAC, le Président Xi Jinping et le Président Macky SALL ont tous insisté sur la coopération des infrastructures entre la Chine et le continent africain. Dans les Neuf Programmes illustrés par le président XI, les infrastructures occupent toujours une place prioritaire dans le plan d’action. En même temps, les deux parties se mobilisent main dans la main pour approfondir notre coopération de tous azimuts, en adoptant un chemin d’innovation sur de nouveaux champs dans la plus grande diversité et vivacité. Aujourd’hui, malgré la mutation profonde du monde, tous les pays sont liés et influencés mutuellement d’une manière plus étroite que jamais. Comme a dit le Président XI, dans les vagues turbulentes de notre époque, les pays du monde entier ne voyagent pas en 190 petits bateaux, mais partagent le destin commun sur un grand bateau. La coopération gagnant-gagnant constitue la seule voie à la recherche de la prospérité durable mondiale.
Dans l’esprit de promouvoir la coopération, l’ouverture, l’inclusion et d’autres valeurs communes de l’humanité, la Chine, le plus grand pays en voie de développement, et le Sénégal, président en exercice de l’Union africaine, oeuvriront à bâtir ensemble des ponts d’amitié et de fraternité afin de construire un monde meilleur. Retroussons-nous alors les manches pour y aller ensemble.
Qu’est-ce que cela dit de nous en tant qu’hommes quand, à quelques jours du match retour des barrages du Mondial 2022 entre nos Lions et les Pharaons, nos concitoyennes se dissuadent d’assister à cet événement de peur d'y être sexuellement agressées ?
Nous signataires de cette tribune, nous adressons, en tant qu’hommes sénégalais, aux hommes de notre pays.
Nos concitoyennes, à force de mobilisations depuis des décennies, des mouvements pour l’émancipation des femmes portés par nos aînées aux associations féministes de nos consoeurs actuelles, tentent d'attirer notre attention sur les questions des violences faites aux femmes. Leur détermination et leurs actions qui n’ont jamais faibli, ont certes porté des fruits, tels que la récente crimininalisation du viol et de la pédophilie, mais force est de constater que nous n’avons pas écouté, nous n'avons pas entendu. Nous avons été sourds à leurs revendications et l’actualité récente se rappelle à nous avec son lot de cruautés envers les femmes.
Du féminicide abominable de Seynabou Ka Diallo, étudiante à l’Université Gaston Berger, aux harceleurs et agresseurs sexuels dans les transports en commun en passant par toutes ces interactions non-consenties, donc ces agressions que l'on impose aux femmes dans l’espace public, l’urgence d’un sursaut en conscience et actes est plus que nécessaire de notre part. Il est d’autant plus urgent que même la célébration de notre première coupe d’Afrique de football a été salie par les agressions sexuelles subies par plusieurs femmes. Même dans un moment de communion de toute la nation, un moment qui ne devait laisser en mémoire que les images de la liesse d’un peuple uni dans la célébration d’un accomplissement exceptionnel, certaines de nos concitoyennes ne garderont qu'un souvenir : celui de la négation de leur humanité, de leur intégrité physique et morale, de leur viol.
Le ressort de notre prise de conscience ne doit se trouver ni dans le fait qu’elles soient
nos mères, nos sœurs ou nos filles, ni dans un quelconque élan paternaliste. Il est de
notre devoir de nous assurer de la jouissance pleine et entière de leur droit à occuper l’espace public comme tout un chacun. Nous sommes devant une rupture d’égalité manifeste entre les hommes et les femmes, ce qui va à l’encontre des principe fondateurs de cette nation.
Qu’est-ce que cela dit de nous en tant qu’hommes quand, à quelques jours du match retour des barrages de la Coupe du monde 2022 entre nos Lions et les Pharaons d’Egypte, nos concitoyennes prennent les réseaux sociaux pour partager leurs inquiétudes et se dissuader d’assister à cet événement de peur des agressions sexuelles qu’elles pourraient y subir ?
Il est de notre devoir de faire tout notre possible afin de prévenir de tels comportements, d'agir quand nous en sommes témoins et surtout de veiller à ce qu’aucune complaisance ni complicité ne reste impunie. La sécurité de nos concitoyennes n’incombe pas qu’aux autorités publiques mais également à tout un chacun car c’est cela que faire communauté. C’est de nous assurer que chacun de nous soit, en actes, en paroles et en conscience, le garant du respect plein et entier du droit des femmes à l’égalité. Il nous revient donc de nous savoir concernés en premier lieu par ce sujet et ne pouvant être neutres face à l’injustice, nous nous devons d’agir.
Bien évidemment il va nous falloir aller plus loin dans cette réflexion si nous voulons éradiquer une bonne fois pour toute les violences faites aux femmes. Aller plus loin, c'est commencer dans nos maisons où beaucoup de choses sont tues par un “sutura” qui n’est que le voile de la complicité. Aller plus loin, c'est agir sur nos fréquentations où les abus sont noyés dans un “masla” qui n’est que complaisance. Aller plus loin, c'est intervenir dans l’espace public où la complicité de nos regards détournés par le “màndu” assure la perpétuation de l’ignominie.
En nous adressant à chacun d'entre vous, nous ne serons ni pionniers ni éclaireurs, nous ne faisons que vous répéter ce que les femmes elles-mêmes nous disent depuis longtemps. Nous réitérons l’absolue nécessité de les écouter dans leurs constats et préconisations pour mettre fin à ce fléau. Nous en appelons donc à l'engagement ferme
et sans équivoque des leaders d’opinion, journalistes, des activistes, des citoyens à porter par tous les moyens cette démarche.
Et si pour cette fois-ci nos concitoyennes pouvaient se rendre au match sans craindre ni abus sexuel ni viol car chacun d’entre nous s’engagera pour faire en sorte que #EspacePublicPourToutes soit une réalité ?
Signataires :
Amadou Korka Sow, Consultant IT
Saliou Seck, Juriste, Musicien
Lamine Ndoye, Entrepreneur
Momar Sall, Actuaire
Pape Sène, Journaliste
Abdou Touré, Scout, Humanitaire
Papa Djigane Cissé, Juriste - Business Developer
Papa Ismaïla Dieng, Journaliste - Formateur
Cheikh Fall Fondateur Africtivistes
Alaaji Abdulaay, Blogueur
Mohamed Thiam, Consultant IT
Alassane Diedhiou, Développeur Web
Ousmane Gueye, Membre de FRAPP et Chargé de communication chez Blank
Hady Kodoye Anne, Porte parole Solidarité Sans Frontières Canada, Software
Specialist
Mouhamed Moustapha Sene, Ingénieur en Génie Électrique
Amadou Tidiane Ba, Mécanicien Industriel
Sai Seck, Étudiant en psychologie
Ousmane Aly Diallo, Chercheur, Amnesty International
Samba Dialimpa Badji, Journalist AfricaCheck, @bbcafrique
Mame Mor Sène, Assureur
Moussa Ngom, Journaliste et Coordonnateur de La Maison Des Reporters
Simel Sarr, Consultant en Communication
Abdoulaye Dièye, Entrepreneur
Pape Amar, IT System Engineer
Charles Diouf, Enseignant
Dr Mouhamadou El Hady Ba, Fastef UCAD
Youssoupha Féhé Sarr, Rappeur
Maodo Ndiaye, Juriste
Abdou Wahab Ben Geloune
Pape Ibrahima Seye, Enseignant Chercheur
Boubacar Seck, Architecte, Écrivain
Doudou Thiam, Recruteur, Chef d’entreprise
Brice Koué, Content Manager / Enseignant / HeForShe
Serge Hope, Informaticien
Maguette Niang, Médecin
Madiodio Gaye, Software Developer
Ansoumane Camara
Moustapha Lo, Enseignant-Chercheur
Alioune Dioume, Cadreur
Souleymane Diagne, Ingénieur du Son
Cheikh Badiane, Gérant de Station-Service
Amadou Dia, Avocat
par Mohamed Lamine Ly
SANTÉ : VERS L'UNITÉ D'ACTION, POUR DES ACQUIS SUBSTANTIELS
L’agitation syndicale en cours est plus le fait de syndicats de base dont les militants sont confrontés aux dures réalités de la crise économique, que des centrales syndicales, qui végètent dans une profonde léthargie
Les 30, 31 mars et le 1er avril prochains, deux grands cadres unitaires des syndicats de la santé vont aller en grève, en même temps. Même s’il ne s’agit pas d’une unité d’action concertée et souhaitable, on ne peut, non plus, imputer cette coïncidence apparente à un pur hasard.
Qu’est-ce qui explique cet essor de luttes syndicales dans notre pays, au moment où la situation économique nationale, sous-régionale et même mondiale semble des plus précaires et incertaines ?
En effet, c’est dans la période, où le gouvernement pensait voir le bout du tunnel après l’épreuve inédite qu’a constitué la dramatique pandémie de la Covid-19, que la guerre russo-ukrainienne risque de plonger la plupart de nos pays dans une crise dont la nature et l’ampleur sont difficiles à évaluer, au regard du bouleversement des paradigmes économiques en cours.
Si nos décideurs en sont arrivés à cette situation des plus inconfortables, ils ne devront s’en prendre qu’à eux-mêmes, car ayant passé le plus clair de temps à faire dans le dilatoire, refusant d’appliquer des accords qu’ils avaient eux-mêmes signés, au moment où ils engageaient l’État dans la création d’institutions budgétivores ou autres dépenses somptuaires, loin d’être prioritaires.
De plus, leur approche des questions syndicales était teintée de subjectivisme voire de mépris, basée sur un postulat erroné, qui voudrait faire des agents de l’État et des travailleurs du secteur moderne de l’Économie des privilégiés par rapport aux populations rurales, dont ils sont pourtant issus et restent les plus grands soutiens.
Toujours fidèle à leur logique anti-travailleurs intrinsèquement liée à leur idéologie libérale, les autorités politiques auront déployé des efforts colossaux pour enfermer la plupart des dirigeants des centrales syndicales dans leur concept incongru de pacte de stabilité sociale, qui a fait long feu.
En effet, l’agitation syndicale en cours est plus le fait de syndicats de base dont les militants sont confrontés aux dures réalités de la crise économique, que des centrales syndicales, qui végètent dans une profonde léthargie par la faute de certains dirigeants, que leurs conditions concrètes de vie ont progressivement éloignées du monde du travail.
Ce sont les transporteurs, qui faisant preuve de détermination et d’un esprit unitaire remarquable, ont ouvert, en décembre 2021, le bal de la contestation syndicale. À leur suite, les enseignants allaient engager des actions vigoureuses, car ayant maintenant compris, que le manque d’efficacité de leurs grèves itératives était en rapport direct avec la fragmentation de leur mouvement syndical. De fait, c’est finalement, grâce à leur unité d’action, qu’ils arracheront les acquis les plus significatifs depuis plusieurs décennies.
Après cela, le gouvernement a accordé des primes aux travailleurs d’autres départements ministériels identifiés par l’étude sur le système de rémunération au sein de l’Administration publique sénégalaise (agriculture, inspection du travail ...) et à certains secteurs des forces de défense et de sécurité.
Force est de constater que le ministère de la Santé et de l’Action sociale a été complètement occulté, alors qu’il est celui dont les agents, ne disposant même pas d’indemnité de logement (pour ceux n’ayant pas de logement de fonction), sont les plus mal lotis, sur le plan du système indemnitaire.
C’est également, celui où le gouvernement a choisi une stratégie de séduction des cadres supérieurs, n’épargnant même pas les ordres professionnels, par l’allongement de l’âge de la retraite et l’octroi de nouvelles primes à eux seuls, qui même insuffisantes, n’ont pas pris en compte les cadres moyens et d’autres catégories de personnel, qui pourtant sont indispensables à la bonne marche du système sanitaire.
Cette démarche discriminatoire a contribué à radicaliser les jeunes travailleurs paramédicaux, prêts à tous les sacrifices pour une amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Malheureusement, les organisations ayant fait les beaux jours de l’autonomie syndicale voire du syndicalisme révolutionnaire, caractérisées par un immobilisme flagrant au niveau de leurs instances de direction, donnent parfois l’impression d’avoir pour vocation de servir d’écran et d’outil de diversion face à la montée de nouvelles forces syndicales.
C’est le lieu de saluer le dynamisme d’organisations comme ceux de la fédération des syndicats de la santé (F2S), qui ambitionne d’entraîner l’ensemble des travailleurs vers de véritables batailles de principe, contrastant avec les habituelles comédies syndicales du passé.
Le moment est donc venu pour la F2S et AND GËSSËM d’aller vers l'unité d'action, pour enfin arracher des acquis substantiels, à l’image du mouvement syndical enseignant.
QUE PÈSENT LES ÉLECTEURS FRANÇAIS D'ORIGINE AFRICAINE ?
Les statistiques dites « ethniques » sont proscrites en France, mais de nombreuses données permettent d’estimer le poids de l’électorat originaire du continent. Et de l’interroger sur ses intentions de vote
Jeune Afrique |
Olivier Marbot |
Publication 28/03/2022
À chaque échéance électorale, le casse-tête est le même. Lorsqu’il s’agit de mesurer les intentions de vote des électeurs français d’origine africaine – ou même étrangère en général – les sondeurs se heurtent à un problème qui semble a priori rédhibitoire : en France, il est interdit d’identifier les citoyens en fonction de leurs origines, de leur religion, de leurs opinions ou de quelque critère touchant à leur vie personnelle que ce soit. Depuis la révolution de 1789, un Français est français, tout simplement, et tous les citoyens sont, sur le papier du moins, égaux. Il en découle qu’il est interdit d’opérer entre eux quelque distinction que ce soit.
Pour nous, ce type de statistiques, basées sur de l’autodéclaration, est pourtant nécessaire. Beaucoup d’ONG, d’associations et de chercheurs le demandent également. Utilisées notamment aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Suisse ou encore en Hollande, ces statistiques permettent de prendre la juste mesure de l’ampleur des discriminations et, donc, de mieux les combattre.
Question de confiance
Plusieurs difficultés découlent de ce constat lorsqu’on souhaite, néanmoins, savoir comment se positionnent les descendants d’immigrés africains. Les instituts de sondage comme l’Ifop, notre partenaire sur la présente enquête, n’ont pas à leur disposition de panel de Français d’origine africaine prêts à répondre à leurs questions. Ce serait illégal. Il faut donc s’adapter et Frédéric Dabi, le directeur du pôle Opinion de l’Ifop, explique comment : « Les personnes qui ont répondu à ce sondage, au nombre de 1 108, font partie d’un panel plus large de 27 102 personnes auprès duquel nous réalisons nos enquêtes d’opinion. Ce sont des gens de 18 ans et plus déclarant avoir au moins un parent ou un grand-parent africain. »
Bien sûr, admet le sondeur, tout est question de confiance puisque l’identification des répondants repose sur leurs seules déclarations. Il estime toutefois que l’échantillon sondé est fiable. L’institut l’a aussi construit en appliquant des quotas afin de reproduire les équilibres de la société française en termes de sexe, d’âge, de profession ou encore de région et de taille d’agglomération de résidence (agglomération parisienne ou province, zones urbaines ou rurales…). Puis les interviews ont été réalisées sous forme de questionnaires en ligne, du 31 janvier au 10 mars 2022. L’ensemble du panel n’avait donc pas forcément connaissance des développements les plus récents de l’actualité (évolution de la crise Covid et guerre en Ukraine, notamment) mais malgré cela, les sondeurs n’ont pas enregistré de modification significative des réponses lors de la dernière période. Frédéric Dabi précise également que compte tenu de la taille de l’échantillon interrogé, la marge d’erreur se situe entre 1,4 (pour les scores les plus extrêmes) et 3,1 points (pour les scores moyens).