TOGO : LES PROMESSES D'EQUIANO, LE CÂBLE SOUS-MARIN DE GOOGLE
Lomé accueille le dernier outil de raccordement Internet du géant américain du web. Un acte fondateur pour le destin numérique de ce pays qui souffre encore d’une connexion à la fois peu fiable et coûteuse
Le port de Lomé a abrité, vendredi 18 mars, un événement historique, en présence du président Faure Gnassingbé : l’arrivée sur le territoire togolais du premier câble sous-marin de Google destiné à la connectivité internet via la fibre optique en Afrique.
Baptisée Equiano du nom de l’ancien écrivain et abolitionniste nigérian, cette infrastructure de pointe est le dernier des 47 milliards de dollars d’investissements de la filiale d’Alphabet afin de connecter la planète. Annoncée en 2019, son itinéraire commence au Portugal pour s’échouer en Afrique du Sud; Soit neuf pays africains à connecter.
Destination privilégiée
La firme californienne avait prévu de commencer l’installation du câble par Lagos. Mais c’était avant que le Togo ne ravisse la vedette au géant nigérian, devenant ainsi sa première destination africaine; grâce notamment à la vision de l’État togolais en matière du numérique. Le pays dispose en effet depuis 2020, d’un plan stratégique dénommé "Togo Digital 2025". En ligne de mire, deux objectifs majeurs : digitaliser l’administration publique et stimuler l’économie nationale à partir du numérique.
Plusieurs services de l’État, dont le Trésor public, la douane et les hôpitaux entre autres, sont ainsi en cours de digitalisation. Par ailleurs, le pays bénéficie de l’existence d’une agence gouvernementale entièrement dédiée à ce processus.
Mais certains goulots d’étranglement persistants rendent ces efforts de l’État peu perceptibles par une large partie de la population. C’est le cas de la connexion internet seulement accessible à 23% des huit millions de Togolais en 2020, selon l'Union internationale des télécommunications (UIT).
Et cette connexion encore largement dominée par la 3G, donc de moindre qualité, se paie à un coût prohibitif de 8,4 dollars le giga de données mobiles, à en croire l’Alliance for Affordable Internet. Soit 3,4 dollars de plus que le prix moyen en Afrique et 15% du revenu mensuel brut au Togo.
Autant d’indications favorisant la fracture numérique qu’Equiano, aidé du câble déjà existant dans le pays, la West Africa Cable System, devrait corriger. Ceci grâce à son coût d’installation réduit et ses capacités plus développées que les autres infrastructures du même type, l’équipement de Google va booster la connectivité du Togo.
Il promet notamment d’augmenter le taux de pénétration internet de 5,1 points d’ici 2025, avec une bande passante 20 fois supérieure. De quoi en rajouter à la productivité économique de tout le pays et faire de Lomé, l’une des capitales africaines du haut débit. Le mastodonte américain du net prévoit par ailleurs de générer plus de 36 000 emplois avec l’entrée en fonction de son câble.
DANGOTÉ ENTRE À PAS DE GÉANT SUR LE MARCHÉ DES ENGRAIS
L’industriel nigérian Aliko Dangoté a apporté une bouffée d’oxygène au secteur agricole africain, régulièrement en manque cruel d’intrants, en inaugurant le 22 mars 2022 à Lagos, la plus grande unité de production de fertilisants d’Afrique
L’industriel nigérian Aliko Dangoté a apporté une bouffée d’oxygène au secteur agricole africain, régulièrement en manque cruel d’intrants, en inaugurant le 22 mars 2022 à Lagos, la plus grande unité de production de fertilisants d’Afrique, Dangote Fertilizer Plant.
Après de multiples reports depuis son annonce en 2016, l’usine de fabrication d’engrais d’Aliko Dangoté a enfin vu le jour à Lagos plus précisément à Lekki, au sud-est de la métropole nigériane. Dangote Fertilizer Plant mise en service en présence du président Muhammadu Buhari, porte la marque de l’homme d’affaires éponyme, patron de Dangote Group.
Pour les besoins de cette infrastructure, le milliardaire nigérian n’a pas lésiné sur les moyens. L’usine est en effet érigée sur une superficie de 500 hectares pour une capacité de production annuelle d’urée estimée à trois millions de tonnes. Soit plus du double de la société singapourienne Indorama, actuelle leader du marché des intrants au Nigeria.
Le coût total de l’ouvrage est chiffré à 2,5 milliards de dollars. Une partie est financée par la Banque africaine d'import-export ou Afreximbank, une institution multilatérale panafricaine de financement du commerce créée en sous les auspices de la Banque africaine de développement et dont le siège social se trouve en Égypte.
Contexte favorable
Connu pour flairer les opportunités, Aliko Dangoté n’aura guère failli à sa réputation. Sa fabrique naît dans un contexte économique extrêmement favorable. La Russie, première productrice mondiale d’engrais ayant gelé ses exportations depuis quelques semaines à cause de sa guerre avec l’Ukraine, fait ainsi grimper les prix à un niveau record sur le marché.
Conséquence : le produit essentiel pour l’agriculture va connaître une raréfaction accrue, notamment dans les pays africains, qui avaient déjà des difficultés à accéder aux fertilisants.
Les terres arables du continent comptent seulement 15kg d’engrais par hectare en moyenne, soit trois fois moins que les standards chinois, européens ou américains. Un chiffre que l’Union africaine tente désespérément, depuis 2006, de faire remonter à 50kg, afin de booster la productivité agricole en Afrique, gage de la sécurité alimentaire.
Marchés disponibles
Au Nigeria, Dangote Fertilizer, alimenté en gaz par Chevron et la Nigeria Gas Company, devrait aider à combler les besoins locaux. Entre indisponibilité et propension des industriels à privilégier les exportations surtout avec la chute du naira, le pays ouest-africain grand consommateur d’engrais enregistre fréquemment des plaintes de la part d’acteurs du secteur.
La nouvelle usine devrait également éviter à l’État de débourser d’énormes ressources chaque année pour les importations. Le groupe Dangoté table sur près de 500 millions de dollars à préserver au budget national.
Outre le marché nigérian, Aliko Dangoté dont le conglomérat est depuis 2019 exploitant du phosphate togolais – un des composants indispensables aux intrants – vise à ravir la vedette à la Russie en tant que principal fournisseur de pays comme le Brésil, le Mexique, l’Inde ou encore les États-Unis.
UN «BLUE DEAL» POUR GARANTIR LE DROIT À L’EAU ET À L’ASSAINISSEMENT POUR TOUS
Après cinq (5) jours d’échanges, les travaux du 9ème Forum Mondial de l’Eau Dakar 2022, ouverts le lundi 21 mars dernier, sous le thème de la «Sécurité de l’eau pour la paix et le développement», ont été clôturés le vendredi 25 mars à Diamniadio.
Clap de fin pour les travaux de la 9ème édition du Forum Mondial de l’Eau (FME) Dakar 2022, tenue du 21 au 26 mars à Diamniadio, sous le thème de la «Sécurité de l’eau pour la paix et le développement» ! Rendez-vous est pris pour Bali 2024, en Indonésie, qui accueillera le 10ème FME dans trois ans, après cette première (Dakar 2022) en Afrique sub-saharienne depuis sa création, en 1997. En attendant, dans la «Déclaration de Dakar» intitulée «Blue Deal» («Deal Bleu» pour la sécurité de l’eau et de l’assainissement pour la paix et le développement) la Communauté internationale a engagé les Etats à garantir le droit à l’eau et à l’assainissement pour tous.
Après cinq (5) jours d’échanges, les travaux du 9ème Forum Mondial de l’Eau Dakar 2022, ouverts le lundi 21 mars dernier, sous le thème de la «Sécurité de l’eau pour la paix et le développement», ont été clôturés le vendredi 25 mars à Diamniadio, par l’adoption de la «Déclaration de Dakar». Cette «résolution» intitulée «Blue Dea» (Deal Bleu) pour la «Sécurité de l’eau et de l’assainissement pour la paix et le développement» se décline en cinq axes dans lesquels la Communauté internationale appelle d’abord à accélérer l’effectivité de «l’application du droit à l’eau potable et à l’assainissement pour tous, en se dotant de cadres législatifs adaptés et mobiliser tous les acteurs à travers des stratégies intégrées et inclusives».
Ensuite, le document final sur la nécessité de «favoriser l’application du droit international humanitaire, en particulier les Protocoles additionnels aux Conventions de Genève de 1949, qui prévoit la protection des systèmes d’adduction d’eau et d’assainissement qui sont vitaux en temps de conflits». Il y a aussi l’invite faite à «adopter des plans de gestion durable et intégrée pour préserver les ressources en eau et les écosystèmes et garantir la résilience face aux changements climatiques et à la pression démographique, à sensibiliser à ces problématiques pour susciter une évolution vers des modes de production et de consommation plus durables et responsables, et renforcer la protection des zones humides et inciter à la conservation des systèmes d’eau traditionnels, au recyclage et à la réutilisation des eaux usées traitées».
LA «DECLARATION DE DAKAR» COMME CONTRIBUTION A LA CONFERENCE DE L’ONU SUR L’EAU EN 2023
Puis, le Forum a, par ailleurs, recommandé au gouvernement de la République du Sénégal et au Conseil Mondial de l’Eau, en leur qualité de co-organisateurs de cette 9ème édition du FME, de soumettre la présente «Déclaration de Dakar» comme contribution à la Conférence des Nations Unies sur l’Eau en 2023. D’ailleurs, le Forum de l’eau est l’un des jalons préparatoires de la deuxième conférence intergouvernementale de l’ONU consacrée à l’eau, depuis celle de Mar del Plata… en 1977, qui aura lieu dans un an et devrait concentrer de réelles attentes.
Le document d’engager, en fin, la Communauté internationale et toutes les parties prenantes à endosser également la présente «Déclaration de Dakar sur la Sécurité de l’eau et de l’assainissement pour la paix et le développement» et à contribuer à la mise en œuvre effective des résultats issus du Forum Dakar 2022. En somme, le «Blue Deal» de Dakar met l’accent sur l’importance du droit humanitaire pour «la protection des systèmes d’adduction d’eau et d’assainissement» ; incite à «mobiliser les finances publiques» comme celles des « partenariats de développement » pour «créer des emplois «bleus» et «verts» en faveur des jeunes, des femmes et du monde rural» ; « encourager les investissements du secteur privé » ; à «promouvoir la gestion transparente, efficiente et inclusive des services d’eau».
Non sans mettre un accent particulier sur l’importance de l’accès à l’eau dans l’environnement rural ainsi que l’enjeu de la réutilisation des eaux usées. Vivement que ces recommandations ne passent pour de simples vœux pieux, d’ici la prochaine «Coupe du monde de l’eau», précisément le 10ème Forum Mondial de l’Eau qui aura lieu dans trois ans, en 2024 à Bali, en Indonésie. Surtout que, comme le note RFI, ce sont des termes généraux et diplomatiques utilisés qui cachent de vraies réalités, gommées dans le texte par l’art du compromis. En attestent, si les mots «durable» (cinq fois), «responsable» ou encore «utilisation rationnelle» figurent en bonne place, celui de «sobriété» brille par son absence.
GÉNÉRATION FOOT TOUJOURS HAUT PERCHÉ
Auteur d’un succès obtenu ce dimanche 27 mars, face aux promus du CNEPS Excellence ( 3-1), Génération Foot va garder encore les commandes de la Ligue 1.
Auteur d’un probant succès obtenu ce dimanche 27 mars, face aux promus du CNEPS Excellence ( 3-1), Génération Foot va garder encore les commandes de la Ligue 1. Mais les Académiciens sont toutefois au coude à coude avec leur dauphin du Casa Sport. Les Ziguinchorois qui ont conclu cette 15e journée avec une large victoire devant Mbour Petite côte talonnent le leader avec le même nombre de points ( 29 points). Malgré le précieux succès en déplacement qui lui donne des espoirs de maintien, le Ndiambour ferme toujours la marche du classement.
Génération foot ne bougera pas. Elle s’est encore maintenue sur son fauteuil de leader à l’issue de la 15e journée disputée ce week-end. Les Académiciens ont frappé fort à domicile en dominant à domicile le CNEPS Excellence ( 3-1). Avec 29 points au compteur, ils conservent les commandes mais avec un meilleur goal average que leur dauphin du Casa Sport ( 2e, 29 points).
Au coude à coude avec les Académiciens depuis trois journées, les Ziguinchorois qui accueillaient le CNEPS ont également frappé fort en s’imposant sur le score de 3 à 1. Le podium est complété par Guédiawaye Fc ( 3e ; 23 points) qui a perdu de précieux points après sa défaite subie en déplacement sur la pelouse de l’As Douanes ( 9e, 19 points). Les Banlieusards sont à un petit point de leur voisin de l’As Pikine ( 4e ; 22 points) qui a également été surpris ( 0-2) et à domicile, par l’équipe de Dakar Sacré cœur ( 11e, 17 points).
Dans une mauvaise passe depuis quelques semaines, Teungueth Fc s’est refait une santé lors de cette journée. Les champions en titre rufisquois ( ( 7e,19 points se sont fait une santé en allant dominer l’équipe de Diambars de Saly ( 10e ; 18 points) sur la marque de ( 1-2). Très attendue la rencontre qui a mis aux prises la Linguère de SaintLouis ( 6e, 20 points) et le Jaraaf (5e ; 21 points), s’est terminée au stade Mawade Wade sur le score de ( 3-1).
En déplacement sur la pelouse de l’Us Gorée (8e ; 15 points), le Ndiambour de Louga a pu relever la tête en s’imposant sur la marque de ( 1-0). A un petit point de Mbour Petite Cote ( 13e, 14e) et à deux points des Thiessois du CNEPS, première équipe non relégable ( 12, 14 points) , les Lougatois ( 14e, 12 points) peuvent garder l’espoir de sortir de la zone rouge lors des prochaines journées.
Par Félix NZALE
EXIGENCES DÉMOCRATIQUES
De manière générale, contre l’exercice égoïste et solitaire du pouvoir, chaque citoyen doit s’attacher à défendre l’exigence de justice et l’organisation du bien commun. C’est une des exigences même de la démocratie.
Alors qu’ils battaient le macadam la semaine dernière pour dire « non » au parrainage, des activistes ont été cueillis pas la police et acheminés au Commissariat central où ils ont passé plusieurs heures en détention. Ils ont été ensuite refourgués dans le car par des policiers encagoulés qui les ont baladés dans Dakar et sa lointaine banlieue jusqu’aux environs de 4 heures de la nuit. Non sans les avoir fait subir les pires sévices corporels et autres tortures psychologiques, ont-ils dit en conférence de presse. Jusqu’ici, la Police n’a pondu aucun communiqué soit pour démentir, soit pour condamner ses éléments qui se seraient rendus coupables de faits extrêmement graves. A moins que l’on soit dans un régime autre que celui de la démocratie, la mission fondamentale de la Police nationale tient au diptyque « protéger et servir ».
On ne parle pas de la protection des uns au détriment des autres ; on ne parle pas non plus d’être au service des uns au détriment des autres. On parle de protéger et de servir les Sénégalais ; on parle d’assurer la sécurité collective dans le respect de la dignité humaine.
Au Sénégal grandit de plus en plus un sentiment anti-Police parce qu’un large pan de la population en a justement une perception négative. Cette partie de la population est convaincue que notre Police est une institution inféodée, aux ordres, instrumentalisée par le Pouvoir politique en place pour réprimer ceux qui se battent pour plus de dignité et de remise en cause d’un système qu’elle qualifie d’oppression. Il est vrai qu’une simple manifestation, de surcroit pacifique, de quelques individus contre le parrainage électoral ne saurait justifier un quelconque excès. C’est d’ailleurs un droit constitutionnel d’exprimer librement son désaccord, et le Pouvoir est tenu de souffrir qu’il en soit ainsi.
Les libertés sans limites risquent toujours de produire une existence à ce point désordonnée qu’elle deviendrait invivable. Elles sont donc encadrées par des lois que nous nous sommes nous-mêmes données. Mais faire face à l’anormal en opposant l’éthique à la force, la raison à la folie, l’équilibre aux appétits sans frein, nous paraît tout à fait légitime et nécessaire.
De manière générale, contre l’exercice égoïste et solitaire du pouvoir, chaque citoyen doit s’attacher à défendre l’exigence de justice et l’organisation du bien commun. C’est une des exigences même de la démocratie.
MAMADOU DIOUF PRÉCONISE LA TENUE D’UNE CONFÉRENCE NATIONALE POUR LA RESOLUTION DEFINITIVE DE LA CRISE CASAMANÇAISE
Interpellé sur les opérations de l’armée nationale contre les bases du chef rebelle Salif Sadio dans le nord de Bignona, le Pr Mamadou Diouf semble plutôt favorable à l’option de négociation dans le règlement de ce conflit qui a fait 40 ans, cette année
Le professeur Mamadou Diouf préconise la tenue d’une « conférence nationale » dans le cadre du règlement de la crise casamançaise. Invité du jour de l’émission Objection de la radio SudFm hier, dimanche 27 mars 2022 l’enseignant d’histoire à l’université Columbia aux États Unis d’Amérique (U.S.A) qui s’exprimait sur la destruction des bases du chef rebelle Salif Sadio par l’armée a rappelé que l’évolution de cette crise sous les différents régimes politiques au Sénégal est marquée par des « moments d’accalmie et des moments de crise» sans que cela n’aboutisse à une paix définitive en Casamance.
Interpellé hier, dimanche 27 mars 2022, lors de son passage dans l’émission Objection de la radio Sudfm , sur les opérations en cours de l’armée nationale contre les bases du chef rebelle Salif Sadio dans le nord du département de Bignona, le professeur Mamadou Diouf semble plutôt favorable à l’option de négociation dans le règlement de ce conflit qui a fait 40 ans, cette année. En effet, rappelant que l’évolution de cette crise est marquée par des « moments d’accalmie et des moments de crise » sous les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pouvoir exécutif au Sénégal, l’enseignant chercheur en Histoire à l’université Columbia aux États Unis d’Amérique (U.S.A) préconise ainsi la tenue d’une « conférence nationale » pour un règlement définitif de cette crise.
« Quand on regarde l’histoire de la Casamance et des crises en Casamance en particulier depuis 1982, ça veut dire que ça fait 40 ans et c’est 40 ans de conflit ou presque tous les 5 ans. Si vous vous rappelez, on a cru avec le président Diouf, surtout avec l’arrivée du général Dieng, que la question allait être réglée. Wade a passé ses campagnes électorales à dire si vous m’élisez en moins de deux mois, je réglerais le problème. La crise s’est amplifiée. Avec Macky Sall, on a des moments d’accalmie et des moments de crise. Donc, il est vrai que les approches parfois sont des approches guerrières, parfois sont des approches de négociations », rappelle le professeur Mamadou Diouf.
Et de préciser dans la foulée :« Mais, il est très clair que la phase actuelle est une nouvelle phase guerrière où on se dit ça va être la fin et surtout la fin du principal animateur qui est Salif Sadio parce que la plupart des autres animateurs sont rentrés dans une dynamique de paix ». Poursuivant son analyse de cette crise Casamançaise, l’enseignant chercheur en Histoire faisant remarquer qu’il «y a eu des efforts qui ont non seulement été faits et continuent d’être faits par l’Etat » estime tout de même que tout cela «ne règle pas la grande problématique qui concerne l’insertion de cette région dans l’Etat sénégalais et d’un travail d’inclusion ». « Diamacoune en a beaucoup parlé et ce travail d’inclusion permet aussi de gérer une crise et pour moi, c’est peut-être la faute la plus importante », a-t-il fait remarquer avant de préconiser encore la tenue d’une « conférence nationale sur la Casamance qui ne parlerait pas seulement de la Casamance ». Une crise « qui n’est pas une crise régionale » mais plutôt «la crise la plus importante de l’Etat sénégalais et qu’il faut traiter comme une crise nationale».
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LES LÉGISLATIVES, UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT POUR LE POUVOIR ET L’OPPOSITION
Le scrutin du 31 juillet prochain sera très disputé entre l’opposition et le pouvoir en place. L’avis est du Professeur d’histoire à l’université Columbia aux États Unis d’Amérique, Mamadou Diouf
Selon le professeur Mamadou Diouf, le Sénégal va vers des élections législatives très discutées entre l’opposition et le pouvoir en place. Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 27 mars 2022, l’enseignant d’histoire à l’université Columbia aux États unis d’Amérique (U.S.A) a indiqué qu’une cohabitation politique à l’issue de ces élections pourrait être une voie salutaire pour l’application des conclusions des Assises nationales.
Les Législatives du 31 juillet prochain seront très discutées entre l’opposition et le pouvoir en place. L’avis est du Professeur d’histoire à l’université Columbia aux États Unis d’Amérique (U.S.A), Mamadou Diouf. Interpellé hier, dimanche 27 mars lors de son passage dans l’émission Objection par notre confrère Baye Oumar Guèye, sur les enjeux de ces prochaines élections devant permettre le renouvellement du mandat des députés, le Professeur d’histoire à l’université Columbia aux États Unis d’Amérique soutient qu’«elles seront une question de vie ou de mort pour les deux groupes». Poursuivant son propos, l’enseignant chercheur qui confirme la nouvelle configuration de la classe politique engendrée par les résultats des Locales du 23 janvier dernier convoque trois raisons à titre d’argumentaires. La première raison porte, selon lui, sur « l’énigme du troisième mandat » qui « est en train d’avoir un impact considérable sur la vie politique sénégalaise ».
Et d’affirmer : « C’est tout à fait clair que les résultats des élections locales n’expriment pas seulement des choix de candidats qui étaient en liste mais ils expriment aussi une réaction contre le troisième mandat. Le signal qui a été donné est un signal qui semble dire clairement qu’il ne faudrait pas que le président ait un troisième mandat ». « Mais en gardant le silence, il (le Président-ndlr) accentue la crise », a tenu à faire remarquer le professeur Mamadou Diouf. Avant de préciser : « La deuxième chose importante, on en a parlé, il y a longtemps. Si vous vous rappelez bien, je disais que ce que j’ai toujours trouvé extraordinaire, c’est que le président ait fait tout une campagne électorale pour être réélu, et qu’il n’ait jamais dit qu’il allait supprimer le poste de Premier ministre. Et dès qu’il a été réélu, il a supprimé ce poste de Premier ministre. Et ce, à quoi on assiste depuis quelques années, c’est qu’il n’a pas obtenu ce qu’il voulait par cette suppression. Il est incapable… et ça, ça va être un élément dans ce qui va se passer pour les élections législatives ».
Dans la foulée, l’enseignant chercheur fera savoir : « La troisième chose, c’est qu’aujourd’hui l’opposition sait qu’elle peut gagner les élections législatives et imposer au président Sall une cohabitation et s’il y a cohabitation, il ne peut plus se représenter». Interpellé sur les enjeux de cette cohabitation politique pour la démocratie sénégalaise, le professeur Mamadou Diouf estime que cela pourrait être une voie salutaire pour l’application des conclusions des Assises nationales. « Le Sénégal a un atout très important. S’il y a une cohabitation, une majorité de l’opposition à l’Assemblée nationale, elle peut réviser et ramener les conclusions des Assises nationales qui sont consensuelles. La majorité des Sénégalais veut ça, c’est ça le basculement qui peut arriver. Autrement dit, une cohabitation peut désormais aider à réviser de manière approfondie le régime politique sénégalais », renseigne-t-il.