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23 juin 2025
IMPACTS INDUSTRIE DE FARINE ET D’HUILE DE POISSON EN AFRIQUE DE L’OUEST : GREENPEACE SALUE LE RAPPORT DE LA FAO
Greenpeace, via un communiqué, s’est félicité du rapport de l‘Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) sur les impacts de l’industrie de farine et d’huile de poisson en Afrique de l’Ouest.
Greenpeace, via un communiqué, s’est félicité du rapport de l‘Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) sur les impacts de l’industrie de farine et d’huile de poisson en Afrique de l’Ouest.
L’Ong Greenpeace Afrique salue le rapport de l’Orga¬nisation pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) sur les impacts socio-économiques et biologiques de l’industrie de l’alimentation à base de poisson en Afrique sub-saharienne.
Ce récent rapport, publié le 21 janvier par l’Organisation des Nations unies pour l’ali¬men¬tation et l’agriculture, con¬firme les inquiétudes de Green-peace Afrique concernant «l’impact négatif considérable» des usines de farine et d’huile de poisson au Sénégal et en Afrique de l’Ouest.
Selon le rapport, le Sénégal «pourrait connaître un déficit de l’offre de poisson d’environ 150 000 tonnes par an, au cours des années 2020», alors que le pays est «fortement dépendant de la consommation de poisson».
Selon Dr Aliou Bâ, responsable de la campagne Océans, «ces chiffres démontrent la gravité de la situation, déjà critique, de la disponibilité et de l’accessibilité du poisson au Sénégal».
D’après le même rapport, en 2018, les usines de farine de poisson installées au Sénégal comptaient 129 travailleurs permanents et 264 travailleurs temporaires, généralement re¬crutés parmi la population locale. Ces industries présentent ainsi un faible poids socio-économique, alors qu’elles représentent une menace majeure pour les moyens de subsistance de 600 mille travailleurs du secteur de la pêche artisanale, parmi lesquels des milliers opèrent dans les activités de post-capture, dominées pour l’essentiel par des femmes mareyeuses, micro-mareyeuses et transformatrices de produits halieutiques.
«Les Etats ouest-africains devraient se passer de ces industries destructives et prendre leurs responsabilités, afin de préserver la sécurité alimentaire, les emplois et le bien-être des populations», ajoute Dr Aliou Bâ, responsable de la campagne Océans. Il poursuit : «Nos gouvernements ont créé un modèle économique qui profite aux industriels des pays développés, plutôt qu’à notre propre population. Ils doivent changer cela maintenant. Tout type de développement devrait placer les intérêts des peuples africains en son centre.»
La matière première utilisée dans ces usines, consiste en de grandes quantités de petits poissons pélagiques (essentiellement des sardinelles et ethmaloses), pêchés dans les eaux marines et estuariennes, puis transformés en farine ou huile de poisson pour nourrir des animaux dans les pays développés, au détriment de la con¬som¬mation locale.
Greenpeace Afrique continue de réclamer des actes forts de la part de l’Etat du Sénégal, pour la durabilité de la pêche et la protection des métiers des femmes transformatrices de poissons, à savoir : «Le gel de nouvelles autorisations d’implantation d’usines de farine de poisson, comme stipulé dans les recommandations des concertations nationales sur les usines de farine et d’huile de poisson, tenues le 24 octobre 2019 ; la prise de décision interdisant l’utilisation du poisson entier par les usines de farine et d’huile de poisson, et la fermeture des usines de farine et d’huile de poisson utilisant du poisson frais propre à la consommation humaine ; la protection des métiers des femmes par la signature du Décret de reconnaissance des métiers de la transformation artisanale des produits halieutiques.»
BILAN DE LA CAN 2022, CE QU’IL FAUT RETENIR DE CETTE ÉDITION AU CAMEROUN
Retour sur les principaux faits, événements et personnages qui ont marqué ce mois de compétition au Cameroun.
Mamadou thIAM, El hadj Abdoulaye GAYE et vieux NDIAYE envoyés spéciaux au Cameroun |
Publication 08/02/2022
La CAN 2022, 33e édition du grand rendez-vous du football africain, s’est terminée dimanche 6 février sur la victoire historique du Sénégal face à l’Egypte (0-0, 4 tirs au but à 2). Avant de refermer cette nouvelle page, retour sur les principaux faits, événements et personnages qui ont marqué ce mois de compétition au Cameroun.
LE SÉNÉGAL ENFIN CHAMPION D’AFRIQUE
Finaliste malheureux en 2019, le Sénégal se présentait dans cette CAN 2022 avec le statut de favori. Et il a connu un démarrage poussif avec une seule victoire et un seul but marqué – sur penalty – lors du premier tour. Mais lorsque la phase à élimination directe a commencé, les Lions sont montés en puissance progressivement, sortant successivement le Cap-Vert, la Guinée équatoriale et le Burkina Faso. Et au terme d’une finale accrochée, le Sénégal est venu à bout de l’Égypte, la nation la plus titrée de la compétition (7 sacres). Après tant de déceptions, les Sénégalais peuvent enfin exulter : ils règnent sur le continent.
LE COVID FAIT TOURNER LES TÊTES
Le Covid a été évidemment central durant cette CAN, mais entre les restrictions et mesures annoncées, et pas toujours respectées, le bilan de l’impact du Covid sur la compétition est forcément biaisé. Un exemple : lors de la finale Sénégal-Égypte, des centaines de Sénégalais arrivés le jour même à Yaoundé n’ont pas eu à présenter de test négatif. La polémique sur les joueurs camerounais, jamais positifs, a aussi alimenté les débats au point que le président de la Fédération de football camerounaise, Samuel Eto’o a été obligé de réagir. « C’est malsain d’accuser le Cameroun de tricherie en manipulant les tests Covid (…)Il faut comprendre que sous mon mandat, je ne pourrais pas défendre une telle pratique (…) Je préfère perdre que de gagner en trichant » a-t-il lâché
VINCENT ABOUBAKAR, BUTEUR DÉCHAÎNÉ
Le capitaine du Cameroun a été intenable durant cette CAN, ne restant muet que face à l’Egypte en demi-finale. Vincent Aboubakar a marqué 8 buts, dont trois doublés face au Burkina Faso à deux reprises et face à l’Éthiopie. L’attaquant a fait mieux que le Sud-Africain Benny McCarthy et l’Égyptien Hossam Hassan, qui avaient marqué 7 buts lors de la CAN 1998. Aboubakar est le deuxième meilleur buteur de l’histoire sur une seule et même CAN après le Congolais Ndaye Mulamba et ses 9 buts en 1974. Il égale l’Ivoirien Laurent Pokou, auteur de 8 buts lors de la CAN 1970.
SADIO MANÉ AU TOP
Il était attendu comme le leader d’un Sénégal candidat au titre. Et il a assumé son rôle, surtout lorsque la phase à élimination directe a commencé. Joueur accompli avec Liverpool, Sadio Mané touche désormais les étoiles avec la sélection nationale. Auteur de trois buts et de deux passes décisives, l’attaquant a failli être le héros malheureux de la finale avec ce penalty manqué d’entrée de jeu. Mais l’histoire a basculé de son côté. Le n°10 a maintenu le danger sur la défense des Pharaons pendant 120 minutes, et il ne s’est pas défilé au moment de frapper le 5e tir au but décisif, celui qui a sacré le Sénégal. Sadio Mané s’est ensuite vu décerné le titre de meilleur joueur de cette CAN.
LA BIDE ALGÉRIENNE
L’énorme sensation de la CAN 2022 a été sans nul doute l’élimination de l’Algérie, tenante du titre, dès le premier tour. Une énorme désillusion pour les Fennecs qui visaient un deuxième trophée consécutif et qui étaient arrivés dans cette Coupe d’Afrique avec une série de 34 matches sans défaite. Trois rencontres après, les hommes de Djamel Belmadi repartaient de Douala sans victoire avec un match nul face à la Sierre Leone (0-0) et deux défaites devant la Guinée équatoriale (0-1) et la Côte d’Ivoire (3-1). Et surtout avec un jeu et un engagement indignes des champions d’Afrique qu’ils furent en 2019 en Égypte.
LE DRAME D’OLEMBÉ
Ce devait être un simple match des huitièmes de finale entre le Cameroun et les Comores, lundi 24 janvier dans le nouveau stade d’Olembé. La fête a viré à la tragédie quand, une heure avant le coup d’envoi, l’ouverture imprudente d’une porte à l’entrée Sud a conduit à un engorgement de spectateurs et à une bousculade meurtrière. Huit personnes ont perdu la vie, dont un enfant de 6 ans. De nouvelles mesures de sécurité ont été prises après ce drame, et aucun autre incident n’a été déploré ensuite. Mais cette CAN 2022 restera marquée par cet événement tragique.
POLÉMIQUE SUR LES STADES
Cela a commencé par un débat sur la qualité de la pelouse du stade Japoma de Douala après la défaite de l’Algérie face à la Guinée équatoriale (0-1). Cela a fini par une délocalisation d’un quart de finale et d’une demi-finale à Yaoundé. Le tout sans une explication claire de la CAF qui a transféré les matches de Japoma à Ahidjo, après le drame d'Olembé. Au mépris de toute une petite économie qui avait misé sur la CAN et au grand dam des populations de Douala qui ont vécu des affiches parmi les plus belles de la CAN comme Côte d’Ivoire-Algérie, ÉgypteCôte d’Ivoire ou encore Cameroun-Gambie.
LA SENSATION COMORIENNE
Les Comores n’oublieront pas leur première participation à la Coupe d’Afrique des nations. Placés dans le groupe C avec le Maroc, le Ghana et le Gabon, les Cœlacanthes étaient loin de partir favoris. Les défaites face aux Panthères et face aux Lions de l’Atlas avaient compromis leurs chances de survivre au premier tour. Mais les Comoriens ont réussi l’exploit de scalper les Black Stars ghanéennes et d’arracher une place parmi les meilleurs troisièmes. Puis, en huitième de finale, le Covid-19 a privé la sélection comorienne de gardiens de but : c’est donc Chaker Alhadur, habituel défenseur, qui s’est installé dans la cage. Les Comores ont joué avec beaucoup de cœur et de courage face au pays organisateur et n’ont perdu que 2-1. Les Comoriens ont gagné le respect dans cette CAN. Et au pays, ils ont été célébrés en héros.
LA RÉVÉLATION GAMBIENNE
Pour leur première participation à la CAN, les Scorpions gambiens ont fait forte impression avec un parcours qui s’est arrêté en quarts de finale devant le Cameroun (0-2). Avant, cette équipe, modelée par le « druide » Tom Saintfiet, a surpris son monde en s’imposant face à la Mauritanie (1-0), la Tunisie et la Guinée (en huitièmes). Fraîche, légère, à l’image de son sélectionneur, la Gambie emmenée, par son buteur Musa Barrow, son gaucher Ablie Jallow et son capitaine Pa Modou Jagne, est la révélation de cette CAN 2022. Un gros exploit pour une équipe, restée sans victoire de 2013 à 2018, et 150e au classement Fifa, à l’aube de cette compétition. Chapeau !
MUKANSANGA, UNE RWANDAISE AU SIFFLET
Elle restera à jamais la première. L’arbitre rwandaise Salima Rhadia Mukansanga a été la première femme à arbitrer un match de Coupe d'Afrique des nations (CAN) lors de Guinée-Zimbabwe (2-1) lors de la troisième journée du groupe B. C’était la première fois même qu'une équipe entièrement féminine arbitrait un match de la CAN. Celle qui a pratiqué le basket « espère que beaucoup de filles et de femmes vont profiter de ce moment pour venir vivre leur passion. » La suite au prochain Mondial ?
LE MALAISE DE JANNY SIKAWZE
Le 12 janvier, la Tunisie et le Mali (groupe F) entraient dans cette CAN en milieu d’après-midi, sous le soleil de Limbé. Alors que les Aigles menaient 1- 0, la rencontre a pris une tournure inattendue : Janny Sikawze, l’arbitre, a sifflé la fin du match à la 85e minute. Face aux protestations, le Zambien a relancé les débats, avant d’y mettre un terme à nouveau, et cette fois définitivement, quelques instants après, alors qu’il restait du temps de jeu. La colère des Tunisiens n’y a rien changé, le résultat a été entériné. Janny Sikawze a expliqué plus tard dans les colonnes de L’Équipe avoir été victime d’un coup de chaud très grave sur la pelouse : «À 5 minutes près, je pouvais tomber dans le coma, m’ont-ils dit à l’hôpital. J’aurais pu rentrer dans un cercueil.»
KAMOU MALO, GUIDE LOCAL
L’éternel débat entre les coaches africains et européens s’est encore invité à la CAN 2022 et le sélectionneur du Burkina Faso Kamou Malo a porté haut la parole des premiers. Pur produit local, le technicien n’a entrainé que dans son pays d’où la fierté d’avoir conduit le Burkina en demi-finales après avoir raté l’édition précédente. «La capacité n’est pas l’apanage de l’Europe. Si on a la confiance de nos autorités, on peut soulever des montagnes», a-t-il lâché à la veille de la demi-finale contre le Sénégal. Il aura été le guide d’une équipe burkinabè au beau parcours malgré les remous politique à Ouagadougou.
COMMEMORATION DE LA DISPARITION DE CHEIKH ANTA DIOP
Nationaliste, panafricaniste et internationaliste, Cheikh Anta Diop a été célébré hier lors du 36ème anniversaire de sa disparition
Lors de la commémoration du 36e anniversaire de la disparition de Cheikh Anta Diop hier, des intellectuels et hommes de culture se sont réunis pour se pencher sur l’œuvre et la vision sociopolitique du dernier pharaon.
Nationaliste, panafricaniste et internationaliste, Cheikh Anta Diop a été célébré hier lors du 36ème anniversaire de sa disparition. Une table ronde a permis de se pencher sur son œuvre et sa vision sociopolitique. Evoquant la pensée de Cheikh Anta Diop, le directeur exécutif de «Trust Africa» estime qu’elle prend en charge le présent, le passé et le futur.
Selon le Pr Ibrahima Sall, cette démarche doit permettre de prendre en charge les préoccupations actuelles. «C’est par la culture que le continent dévoile au reste du monde les valeurs de l’Afrique. Il y a un regain d’intérêt de l’esprit panafricain, en plus de la prise de conscience de l’opinion sur la nécessité de l’intégration africaine qui est une réalité intrinsèque». Seulement, l’exposant ajoute que le projet panafricaniste du dernier pharaon noir, foncièrement social, est différent de la vision des entrepreneurs capitalistes contemporains. «En outre, l’instabilité politico-économique et les fuites financières illicites constituent des blocages au développement du continent. De même que la dépendance technologique et les crises notamment sanitaires démontrent la vulnérabilité de l’Afrique», poursuit le Pr Ibrahima Sall.
IMPORTANCE DE L’HISTOIRE DANS L’ŒUVRE DE CHEIKH ANTA DIOP
Dans son œuvre, l’égyptologue a réhabilité l’histoire du continent noir qui faisait face à une politique européenne de dénégation de l’existence d’une histoire de l’homme noir, notamment avec la bibliothèque coloniale. S’agissant de l’avenir, souligne le Pr Sall, la question qui taraude les esprits, c’est de savoir comment s’inspirer des travaux de Cheikh Anta pour la prospérité de l’Afrique. «Pour ce faire, il nous faut nous armer de sciences, comme le préconise Cheikh Anta Diop. Et l’histoire doit également constituer un fondement pour impulser le développement du continent».
Faisant partie des panélistes, Hawa Bocar Ly Tall souligne que cette commémoration de la disparition de Cheikh Anta Diop est un moment pour s’intéresser à son œuvre et à l’être humain. Toutefois, elle fustige le manque d’engagement des jeunes intellectuels. «Je pense qu’il y a une insuffisance de l’action des intellectuels d’aujourd’hui, alors que leurs prédécesseurs étaient les remparts de nos sociétés. Ils défendaient l’Afrique. Mais présentement, c’est à croire que les intellectuels ne veulent que se réaliser. A quoi nous servent aujourd’hui nos intellectuels ? Il y a le Mali qui a un problème, ce sont eux qui devaient être là. Si Cheikh Anta était vivant, il se serait levé pour parler. L’intellectuel qui n’a pas le poing levé ne sert à rien. Autant les intellectuels ont une responsabilité, autant cette jeunesse africaine, sénégalaise a une responsabilité», martèle Dr Hawa Bocar Ly Tall.
CHEIKH ANTA DIOP NATIONALISTE, PANAFRICANISTE ET INTERNATIONALISTE
Selon le Pr Boubacar Diop, nombreux sont ceux qui se réclament panafricanistes et/ou internationalistes. «Il s’agit donc de démontrer que Cheikh Anta Diop a symbolisé tout cela à la fois. Ce, d’autant qu’étant wolof, sénégalais, il était aussi panafricain et internationaliste». Il invite in fine au retour à la pensée de Cheikh Anta Diop à travers l’éducation et la diffusion de son œuvre afin que les jeunes se l’approprient.
par Hamidou Anne
L'EXPRESSION POLITIQUE PAR LE BAS
Le continent a été nié dans son humanité. Il a vu des langues, des organisations sociales et des systèmes de valeur lui être imposés, provoquant ainsi une aliénation que des décennies d’indépendance ne parviennent pas à effacer
A Douala, durant l’édition 2022 de la Nuit des idées sur le thème «(Re)construire ensemble», j’ai participé à un échange passionnant avec des intellectuels camerounais sur la réparation du «pagne social», notamment dans une société fragmentée aux prises avec une gouvernance politique compliquée. Si le passé est un puissant levier de compréhension du présent, il convient donc d’y retourner pour appréhender ce qui nous arrive, nous Africains, et qui nous oblige à penser l’à-venir de manière différente.
L’Afrique a bel et bien eu une histoire avant l’esclavage et la colonisation. Elle a porté de grands empires et a été bercée par des modèles et des savoirs endogènes qu’une foisonnante littérature a documentés. Mais l’Afrique, c’est aussi cinq siècles de domination étrangère et de négation de son humanité, qui ont nourri toutes les théories racistes à notre encontre. Inventer un devenir nouveau, dépouillé des pesanteurs de l’histoire, requiert de répondre à la question de comment panser les blessures du passé.
Mal nommer les choses, c’est ajouter du malheur au monde, disait Camus. Il faut nommer les blessures et les impasses du passé, la souffrance des Africains des siècles durant, qui ont fait face à la traite transatlantique et à la colonisation, crimes contre l’humanité, qui ont hypothéqué notre ascension économique et notre construction en tant que société. Dans son essai Afrotopia (Philippe Rey, 2016), Felwine Sarr assure que «la traite transatlantique et le colonialisme ont été synonymes de ponction de richesses et d’hommes, de déstructuration des sociétés, de distorsions institutionnelles, de viol culturel, d’aliénation et d’inscription des sociétés dominées dans des trajectoires peu vertueuses». Il ajoute qu’ils ont eu un impact négatif sur «le développement et la croissance des nations jadis dominées». Par exemple, selon lui, les Africains disposaient au 16ème siècle d’un avantage démographique sur le reste du monde avec une population estimée à 100 millions, soit 20% de la population mondiale. Le chiffre a ensuite chuté en deux siècles pour se situer à 9% de la population mondiale. Ce choc post-traumatique subi par les Africains, que Felwine Sarr appelle hystérèse, renvoie à la remarque de Césaire sur la violence du fait colonial, qui n’a pas seulement été caractérisée par les morts et les déportations, mais par l’insémination dans le cerveau de générations entières d’une absence d’humanité et de dignité.
Le continent a été nié dans son humanité. Son histoire a été confisquée. Il a vu des langues, des organisations sociales et des systèmes de valeur lui être imposés, provoquant ainsi une aliénation que des décennies d’indépendance ne parviennent pas à effacer. Il demeure dans un état de choc qui provoque une crise de sens s’ajoutant à la gouvernance inefficace des décennies post-indépendance.
Dès lors, comment recouvrer une dignité et rebâtir une souveraineté basée sur nos imaginaires ? La question du politique me semble essentielle. Elle permet d’habiter les lieux du pouvoir afin de transformer la vie des gens, notamment les plus précaires, ceux qui souffrent le plus de la gouvernance des élites corrompues et immorales. Mais ma réflexion, depuis notre ouvrage collectif Politisez-vous ! (United Press, 2017), a évolué. Je pense de plus en plus à l’expression politique par le bas comme outil de transformation du réel. Par la culture et l’éducation populaire, et à travers ce que le philosophe slovène, Slavoj Žižek, appelait la «guérilla patiente», se fraye la possibilité d’avoir un impact sur des générations entières d’Africains que le politique comme appareil du pouvoir et de prise de décision ne touche plus.
L’abandon de l’éducation et de la culture a eu des conséquences terribles sur la marche de nos pays. D’abord au plan économique, car ils sont des secteurs productifs, mais aussi aux plans social et sociétal. Le manque d’accès à la culture et à l’éducation a désorienté des générations entières et a défavorisé la formulation d’un projet commun. L’éducation est le premier levier pour changer le destin d’un pays, car le savoir enrichit et libère de la tentation obscurantiste, dont les manifestations sont devenues quotidiennes. Et la culture, comme le disait Senghor, est le moteur de la civilisation, ce qui doit être au début et à la fin de tout processus de développement. Durant les débats au sein de la Galerie MAM de Douala, j’ai repensé aux hétérotopies foucaldiennes. Cet espace incarne ces lieux autres qui abritent l’utopie, où les codes sont une forme de réinvention du monde. Multiplier ces lieux remplis d’art et de culture peut contribuer à réparer nos âmes, à renforcer l’estime de soi et à proposer en Afrique un tournant civilisationnel qui permet, à travers des imaginaires jusque-là négligés, de repenser la société et de mener la bataille contre le capitalisme et les intégrismes et leur dessein morbide.
Augmentation du prix du sucre
Le ministère du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises a fini par lâcher du lest. Aminata Assome Diatta était montée au créneau, il y a quelques mois, pour s’opposer à l’inflation du prix du sucre qui avait connu alors une pénurie. Eh bien ! C’est désormais fait. Le prix du sucre en poudre a connu une hausse depuis la semaine dernière. Le coût du kilogramme qui était à 600 F est passé à 700 F CFA et le sac revient à plus de 30.000 FCFA. Les populations et les commerçants qui dénoncent cette hausse révèlent que le sucre en poudre est devenu une denrée rare dans le marché.
Un mort et plusieurs blessés à Mbour
Le sacre du Sénégal qui vient de remporter pour la première fois la Coupe d’Afrique des Nations (Can) de football a été célébré à Mbour dans une ambiance folle. A l’image des autres villes du pays, les manifestations de joie des supporters a occasionné des désagréments. En effet, on a noté un mort et plusieurs blessés à Mbour. Le nommé Modou Mbacké Bousso, un dirigeant du mouvement «navétanes» et responsable de l’équipe «Bokk jëf» de la zone 2A, a été grièvement blessé. Les sapeurs-pompiers de Mbour l’ont évacué à l’hôpital départemental Thierno Mansour Barro de Mbour pour les premiers soins. Mais, il a succombé à ses blessures. En plus de cette perte en vie humaine, les soldats du feu ont été très occupés à évacuer des blessés. Ainsi, ils ont effectué au moins 8 sorties pour acheminer des blessés à l’hôpital.
Un mort et plusieurs blessés à Aéré Lao
On continue de dénombrer les victimes de la victoire du Sénégal à la coupe d’Afrique des Nations de football. AprèsDahra et Guinguinéo, la commune d’Aéré Lao dans le département de Podor a enregistré dimanche, vers 23 heures, un accident mortel lors de la célébration de la victoire des «Lions». Un apprenti chauffeur du nom d’Amath Wane, âgé d’une trentaine d’années, a perdu la vie dans un accident de la circulation, indique «seneweb». Un véhicule de transport surchargé de jeunes surexcités par la victoire des «Lions» s’est renversé. Le bilan fait état d’un mort et plusieurs blessés. La gendarmerie de la localité a ouvert une enquête.
Deux décès par accident à Kaolack
Le Parquet de Kaolack déplore deux décès par accident de la circulation lors de la célébration de la victoire de l’équipe nationale de football à la CAN 2021 au Cameroun. L’accident a eu lieu sur la route entre Guinguinéo et Back Samba Dior, vers 22h. Les victimes qui étaient sur une moto sont entrées en collision avec une charrette. Les deux jeunes ont rendu l’âme à l’hôpital après leur évacuation.
Lutte contre le trafic de bois à Saraya et Kédougou
La brigade forestière de contrôle du secteur forestier de Kédougou, à l’instar de celle de Saraya et Salémata, poursuit sans cesse la traque des contrebandiers. Elle a saisi divers produits forestiers et des matériels d’exploitation et de transport. C’était dans le cadre d’une opération menée dans la nuit du 05 au 06 février dans le département de Saraya et Kédougou par les agents des Eaux et Forêts. L’opération a permis la saisie d’une importante quantité de planches, de troncs et une vingtaine de tricycles. Les agents des Eaux et Forêts affichent une ferme détermination pour mettre un terme au trafic illicite de bois dans cette partie du territoire national, d’après Dakaractu.
Message du Président Paul Biya à Macky Sall
Le président de la République du Cameroun, pays organisateur de la coupe d’Afrique des Nations de Football, a adressé un message à son homologue sénégalais à la suite de la victoire des «Lions». Dans la note reçue à «L’As», le Président Paul Biya écrit : «J’ai le plaisir de vous adresser mes vives et chaleureuses félicitations, suite à la victoire de la sélection de football senior du Sénégal lors de la 33e édition de la coupe d’Afrique des Nations, que vient d’abriter le Cameroun.» Selon le Président Biya, grâce à leur engagement, leur talent etla qualité de leur encadrement, les joueurs sénégalais ont remporté avec brio le trophée de cette CAN inédite et très disputée. Celle-ci, ajoute-t-il, a été organisée dans la pure tradition de l’hospitalité africaine, et dans une ambiance qui célèbre les vertus du sport.
Guinée-Bissau : des tirs entendus dans la capitale
Une semaine après l’attaque du Palais du gouvernement, des tirs ont été entendus ce lundi matin à Bissau. C’est la radio «Capital FM», dans le quartier Bairro Militar, une radio considérée comme proche de l’opposition du PAIGC, qui a été prise pour cible. Selon des témoins interrogés par «RFI», deux véhicules d’hommes qui portaient des tenues de militaires sont arrivés aux alentours de la radio, dans la matinée. Il y a eu des tirs. Trois personnes ont été blessées et du matériel a été détruit mais le bilan reste à confirmer, selon Moustafa Keita, un administrateur de la radio. Les membres de la radio ont exprimé leur incompréhension suite à cette attaque, sachant que ce n’est pas la première fois que «Capital FM» est ciblée. La police est intervenue sur les lieux et le bâtiment est inaccessible tandis que des habitants du quartier sont rassemblés devant la radio. Ces incidents interviennent moins d’une semaine après l’attaque du Palais du gouvernement. Suite à la tentative de coup d’État dénoncée par le Président, les autorités ont dénoncé un acte commis par des individus liés au narcotrafic et aux mercenaires, des «rebelles de Casamance», selon le porte-parole du gouvernement. Ces nouveaux incidents interviennent après ces derniers jours très calmes à Bissau, en tout cas, en apparence.
Mouvement d’humeur du G20
L’école est encore en ébullition. Alors que le gouvernement cherche à arrêter la grève des enseignants du Saemss et du Cusems, 20 autres syndicats d’enseignants appelés (G20) entrent dans la dance. En effet, le G20 annonce un plan d’actions qui sera déroulé à compter d’aujourd’hui par un débrayage suivi d’une grève totale de deux jours mercredi et jeudi. Ces syndicalistes regroupés autour du G20 exigent le respect des accords signés par l’Etat en 2018.
Le Sadef déroule son 8e plan d’actions
Le Syndicat Autonome Démocratique de l’Éducation et de la Formation (Sadef) que dirige Mbaye Sarr est aussi en colère contre le gouvernement. Par conséquent, il a décidé de dérouler son 8e plan d’actions. Mbaye Sarr annonce le port de brassards rouges et une grève générale de 72 heures les mardi, mercredi et jeudi prochains. Ce, pour exiger de l’Etat la modification du statut des enseignants décisionnaires, le relèvement de l’indice de solde indiciaire, l’application des conclusions sur le système de rémunération dans la Fonction Publique, l’octroi d’indemnités de suggestion aux directeurs des Ctp, l’apurement des rappels, l’harmonisation de l’âge de la retraite à 65 ans entre autres.
Installation du nouvel édile de Saint-Louis
Après l’installation officielle de Mansour Faye comme maire de la commune de Saint-Louis pour son second mandat, les conseillers municipaux ont élu les membres du bureau. De huit, le nombre d’adjoints au maire est passé à 15. Le bureau comporte 08 femmes et sept hommes. Mais, des mutations ont été opérées par rapport au bureau sortant. Le poste de la 1ère adjointe est désormais occupé par le député Bineta Fall de l’Apr de Pikine qui remplace Aïda Mbaye Dieng de la LD battue dans son fief à Bango par Mary Teuw Niane. Elle devient la 5e adjointe au maire. Le 2e adjoint est Amadou Lamine Ndiaye de l’Apr de Ndiolofène qui était 7e adjoint au détriment d’Alioune Badara Diop qui est battu à Balacoss par le candidat de Yewwi Askan wi, Abba Mbaye. Certains adjoints n’ont pas bougé. Il s’agit de Latir Fall du PS, et de Fatou Diouf de l’Apr de Léona qui sont restés respectivement 4ème et 7ème adjoints. Par ailleurs, de nouvelles têtes ont fait leur entrée dans le bureau municipal. Aminata Guèye est désormais la 3e adjointe au maire. Papa Ibrahima Faye de l’Apr est le 8e adjoint alors que Yaram Guèye de l’Apr est le 9e adjoint, Jean Mayip Seck de l’Apr de Ngallèle, le 10e adjoint. Les postes de 11e , 12e, 13e, 14e et 15e adjoints au maire sont occupés respectivement par Aminata Sow de l’Apr de Santhiaba, Mamadou Sakho de Rewmi de Cité-Niakh, Absatou Kane, Abdoulaye Ndiaye de la coalition «And ak MTN liggey Ndar» et Bineta Wagne de Wallu.
Hommages des confédérations syndicales aux «Lions»
La coalition des confédérations syndicales de travailleurs et travailleuses rend hommage aux «Lions» de football. Dans un communiqué, Mody Guiro, Mademba Sock, Elimane Diouf, Cheikh Diouf et Mariama Diouf saluent la «victoire héroïque» remportée haut la main par les lions lors de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Les syndicalistes exhortent le staff technique et les dirigeants la Fédération Sénégalaise de Football à poursuivre cette belle œuvre collective. C’est un fait majeur qui restera gravé à jamais dans la mémoire du peuple, déclarent-ils. Ils félicitent le peuple et le Président Macky Sall.
Thor lance une campagne de forage de 5000 m …
Les travaux de forage de 2022 ont commencé au projet aurifère Douta, au Sénégal. Le propriétaire Thor Explorations a annoncé hier, le lancement d’une première phase qui le verra réaliser 5000 m de forages à circulation inverse (RC) avec comme objectif de prolonger les extensions latérales de la ressource. Le programme d’exploration 2022 de Douta comprend, apprend-on, 25000 m de forages supplémentaires RC et au diamant. Thor cherche principalement à améliorer l’estimation du potentiel du gisement Makosa qui héberge actuellement des ressources inférées de 730000 onces d’or. «Nos efforts d’exploration se concentrent maintenant sur l’extension de la ressource le long du corridor prospectif qui s’étend sur toute la longueur de 30 km de notre licence d’exploration», a déclaré le PDG de la compagnie, Segun Lawson. Pour Thor Explorations, l’enjeu des travaux d’exploration à Douta est de pouvoir délimiter une ressource dont l’exploitation sera viable, alors qu’elle a commencé par produire de l’or sur son projet phare Segilola au Nigeria d’après Ecofin. Ce dernier, entré en production commerciale en octobre dernier, devrait livrer jusqu’à 100000 onces en 2022 selon les prévisions de la société.
JE VEUX QUE VOUS ATTEIGNEZ LA 1/2 FINALE AU PROCHAIN MONDIAL
Après les avoir accueillis à l'aéroport militaire de Yoff, le président de la République a reçu tard la nuit, les Lions du Sénégal au Palais. Un diner copieux les y attendait
Après les avoir accueillis à l'aéroport militaire de Yoff, le président de la République a reçu tard la nuit, les Lions du Sénégal au Palais. Un diner copieux les y attendait.
Face aux Lions pour une seconde fois, le président de la République Macky Sall a fixé un autre objectif à Aliou Cissé et à ses joueurs. « Je veux que vous ateigniez la demi finale au prochain mondiale ». C'est ce défi que les Lions doivent relever lors du mondial Qatari. Bien avant, ils doivent franchir le fleuve Nil de l'Égypte au mois de mars prochain. Le Sénégal devra jouer en match barrage en aller et retour contre l'Egypte qu'il a battu en finale de la CAN 2022.
Mamadou Ibra Kane
L’AUTRE SADIO
Salif Sadio a cru, pendant longtemps et à tort, être l’incarnation absolue d’une Casamance fière et guerrière. Pour l’histoire et pour qui sait la lire, le chef de l’aile combattante du Mfdc n’est que le plus égaré des enfants d’une région meurtrie
Emédia |
Mamadou Ibra KANE |
Publication 08/02/2022
Salif Sadio a cru, pendant longtemps et à tort, être l’incarnation absolue d’une Casamance fière et guerrière. Pour l’histoire et pour qui sait la lire, le chef de l’aile combattante du Mfdc n’est que le plus égaré des enfants d’une région meurtrie et prise en otage par une vaine promesse d’indépendance sans lendemain depuis près de 40 ans. Indépendance ? Chimère. En tout cas, on s’en moque comme de l’an 40 !
La réalité du terrain, militaire comme civil, en Casamance, est que les derniers espoirs de Salif Sadio se sont définitivement envolés depuis ce fameux dimanche 6 février 2022. Un autre natif du sud a osé dire non à sa manière. Par son tir victorieux, Sadio Mané ruine ainsi les ultimes illusions du chef rebelle. Quelle revanche de l’histoire ! Une belle leçon de vie à son « aîné » déboussolé : le coup de pied est préférable au coup de feu. L’indépendance de la Casamance, il n‘y a rien de plus illusoire. Le marchand d’illusion qui n’est personne d’autre que Salif Sadio l’a appris à ses dépens. La jeune génération de Casamançais et donc de Sénégalais, symbolisée à merveille par le natif de Bambali, ne se reconnaît pas dans le combat du Mfdc. Bien au contraire ! En tuant quatre soldats de l’armée nationale et en retenant encore en captivité sept d’entre eux, le chef de l’aile militaire du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance a paradoxalement réussi la prouesse de (re)mobiliser Les jambars du football face à « l’ennemi ». Mais surtout, à donner et à redonner tout son sens à la devise de l’Armée : « On nous tue ; on ne nous déshonore pas ». L’ancien chef d’état-major général des armées, le Général Mamadou Mansour Seck, invité du Jury du dimanche d’iRadio-iTV, ne s’y est pas trompé en le martelant fort dans les oreilles des troupes du « Général Aliou Cissé ». « Ils (les Lions) doivent se considérer comme des soldats au combat pour défendre la souveraineté nationale », tonne l’ex-Cemga. Le moins qu’on puisse dire est que Sadio Mané et ses coéquipiers ont bien entendu « l’Appel du 6 février » du Général Seck.
Salif Sadio, c’est ton tour d’écouter et d’entendre. Écoute le message de Sadio Mané, car il n’est jamais trop tard pour bien faire. Écoute le message d’outre-tombe de Jules François Bocandé, car « les morts ne sont pas morts ». Écoute le message du Bois Sacré, car « c’est le souffle des ancêtres ». Le Soleil (des indépendances) s’est désormais levé… au stade Olembé de Yaoundé. La terre camerounaise s’est substituée à la terre casamançaise pour le plus grand bonheur d’une nation sénégalaise, une et indivisible. En cette circonstance heureuse de VICTOIRE sublimée par la Coupe d’Afrique des Nations soulevée joyeusement par le capitaine des Lions Kalidou Koulibaly, jamais la devise de la République (Un Peuple - Un But - Une Foi) n’a autant traduit notre volonté de vie commune. Jamais auparavant L’ÉTOILE VERTE au milieu de la couleur OR n’a été aussi bien à sa place. A la bonne place. Oui, le Sénégal a bel et bien UNE ÉTOILE !
Cette étoile fièrement accrochée à la poitrine de chaque Sénégalais à l’image de l’étoile sur le drapeau national, prend encore plus de signification qu’elle réconcilie tout un peuple avec lui-même. Fraîchement élu à la Présidence de l’Union Africaine, le Président Macky Sall a eu l’inspiration divine d’inviter l’Opposition à la fête. La réponse enthousiaste et sans hésitation ni fioriture des leaders que sont Khalifa Ababacar Sall, Ousmane Sonko, Pape Diop, Abdoul Mbaye, Malick Gackou, Déthié Fall, Barthélémy Dias, Mayoro Faye, pour ne citer que ceux-là, a rendu la victoire encore plus belle. C’est dans l’adversité que le patriotisme revêt tout son sens. Une leçon de la classe politique sénégalaise à méditer par les autres. Ce pays qui s’appelle le SÉNÉGAL surprendra toujours le monde. N’est-ce pas ce pays qui a administré le 23 janvier dernier la preuve la plus éclatante qu’il ne faut pas désespérer de la DÉMOCRATIE dans une sous-région d’Afrique de l’Ouest en proie à des coups d’Etat militaires ? Il n’y a pas de hasard dans le double sacre continental du Sénégal : présidence de l’Union Africaine et champion d’Afrique des Nations de Football. Une coïncidence heureuse qui confirme L’EXCEPTION SÉNÉGALAISE. Personne n’a le droit d’entacher une si belle image.
Sadio Salif pour ne pas dire Salif Sadio, dépose les armes et libère les jambars pour l’honneur… du jambar SADIO MANÉ. Sois enfin inspiré par le sens de L’HISTOIRE. Dans ce conflit qui n’a que trop duré, la Casamance, il n’y aura ni de vainqueur ni de vaincu. C’est le Sénégal qui gagne.
SADIO MANÉ, MEILLEUR JOUEUR DE L'HISTOIRE DU FOOT SÉNÉGALAIS ?
Il a été le principal acteur du sacre du Sénégal, devenu champion d’Afrique en battant l’Égypte dimanche soir (0-0, 4-2 aux t.a.b). Et tout au long de la compétition, l’attaquant des Lions de la Teranga a tiré ses coéquipiers vers le haut
Jeune Afrique |
Alexis Billebault |
Publication 08/02/2022
On dit souvent que pour aller très loin dans une compétition majeure, et accessoirement la gagner, il faut que le meilleur joueur de l’équipe soit à son meilleur niveau. Ce fût le cas en 2019, quand Riyad Mahrez, avec ses trois buts, ses passes décisives et son influence dans le jeu collectif, contribua à réinstaller l’Algérie sur le toit du football africain, après une longue éclipse de vingt-neuf ans. Cette année, le Fennec n’a pas brillé, sa sélection a quitté le Cameroun au soir du premier tour, et c’est un finaliste de 2019 qui a pris sa revanche.
Sadio Mané et le Sénégal sont devenus champions d’Afrique, et l’attaquant de Liverpool, élu meilleur joueur du tournoi à 29 ans, a pris une part prépondérante dans la conquête de ce premier titre de l’histoire des Lions de la Teranga.
Décisif dès le premier match
Dès le premier match face au Zimbabwe (1-0), le 10 janvier à Bafoussam, Mané a montré son implication et sa détermination à accompagner son équipe le plus loin possible. « Ce jour-là, il a marqué un penalty lors du temps additionnel. Il a su prendre ses responsabilités, et sans cette victoire, le Sénégal ne se serait peut-être pas qualifié pour les huitièmes de finale », rappelle l’ancien défenseur international Omar Daf (54 sélections entre 1999 et 2012), sélectionneur-adjoint lors de la Coupe du Monde 2018 et désormais entraîneur du FC Sochaux.
Mané avait commencé la CAN en inscrivant un penalty décisif. Il l’a terminée en transformant le tir au but permettant aux Lions de terrasser les Pharaons, plus de deux heures après avoir manqué un penalty. « Sadio n’est pas une grande gueule, c’est un garçon plutôt réservé, qui parle peu mais qui a beaucoup de caractère et de tempérament. Cet échec dans les toutes premières minutes ne l’a pas fait sortir de son match, il a continué à tenir son rôle de leader technique, en se montrant appliqué, combattif et exemplaire », poursuit l’ex défenseur sénégalais, finaliste de la CAN en 2002.
LE PREMIER MINISTRE MALIEN ACCUSE LA FRANCE D'AVOIR CHERCHÉ LA PARTITION DU MALI
Choguel Kokalla Maïga s'en est pris à la France durant plus de 45 minutes, devant les diplomates réunis à sa demande à la Primature, sans aller jusqu'à demander explicitement le retrait de la force antijihadiste Barkhane conduite par Paris
Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a accusé lundi la France d'avoir oeuvré à la partition de son pays à travers son engagement militaire, dans une nouvelle charge virulente devant des diplomates en poste à Bamako.
Choguel Kokalla Maïga, chef du gouvernement installé par la junte arrivée au pouvoir à la faveur de deux putschs successifs en août 2020 et juin 2021, s'en est pris à la France durant plus de 45 minutes, devant les diplomates réunis à sa demande à la Primature, sans aller jusqu'à demander explicitement le retrait de la force antijihadiste Barkhane conduite par Paris.
"Après (un) temps d'allégresse" en 2013 quand les soldats français ont libéré le nord du Mali tombé sous la coupe de groupes jihadistes, "l'intervention s'est muée dans un deuxième temps en une opération de partition de fait du Mali qui a (consisté dans) la sanctuarisation d'une partie de notre territoire, où les terroristes ont eu le temps de se réfugier, de se réorganiser pour revenir en force à partir de 2014", a-t-il estimé.
Dans un contexte de vives tensions entre Paris et Bamako, il a convoqué le souvenir de la Seconde Guerre mondiale: "Les Américains n'ont-ils pas libéré la France ? (...) Quand les Français ont jugé que (la présence américaine en France, ndlr) n'était plus nécessaire, ils ont dit aux Américains de partir, est-ce que les Américains se sont mis à insulter les Français ?", a-t-il dit.
Depuis que l'organisation des Etats ouest-africains (Cédéao) a imposé au Mali le 9 janvier des sanctions soutenues par la France et différents partenaires du pays, la junte s'arc-boute sur la souveraineté du territoire.
Les autorités maliennes accusent la France, ex-puissance coloniale, d'avoir instrumentalisé la Cédéao.L'objectif est "de nous présenter comme un paria, avec l'objectif inavoué et inavouable à court terme d'asphyxier l'économie afin d'aboutir pour le compte de qui l'on sait et par procuration à la déstabilisation et au renversement des institutions de la transition", a dit M. Maïga.
Les dirigeants français "n'ont jamais dit à leur opinion publique, quand ils intervenaient en 2013, qu'ils allaient diviser le Mali", a-t-il dit.
"On ne peut pas nous vassaliser, on ne peut pas transformer le pays en esclave; ça, c'est terminé", a-t-il poursuivi en référence à la colonisation.
M. Maïga s'est aussi attaqué à Takuba, groupement européen de forces spéciales initié par la France et destiné à accompagner les soldats maliens au combat face aux jihadistes.
Takuba, "c'est pour diviser le Mali.C'est +le sabre+, en (langue) songhai et en tamasheq, ça n'est pas un nom qui a été pris par hasard", a-t-il dit.
En plus de retarder le retour des civils au pouvoir, la France et ses partenaires européens ou américains reprochent à la junte d'avoir fait appel au sulfureux groupe russe de mercenaires Wagner, ce qu'elle conteste.
Devant les diplomates, au premier rang desquels l'ambassadeur russe Igor Gromyko, M. Maïga a assimilé les soldats de la Légion étrangère, corps de l'armée française, à des mercenaires.
Il a évoqué le rappel en février 2020 - avant la prise du pouvoir par les colonels maliens - de l'ambassadeur malien à Paris Toumani Djimé Diallo.Celui-ci avait provoqué la colère des autorités françaises en accusant des soldats français de "débordements" dans les quartiers chauds de Bamako.
Les autorités maliennes avaient rappelé le diplomate à la demande de la France "sur la base de simples déclarations (...) sur le comportement peu orthodoxe de certains légionnaires français au Mali, j’allais dire mercenaires", a déclaré M. Maïga.
PAR Ibrahima Élimane Kane
ARR MI AMANEMA
Debout comme un seul homme, le Sénégal est en liesse, hormis sept soldats dévoyés dans le bois désacralisé. Le Sénégal, uni dans la diversité, danse une victoire prodigieuse. Hande deeee mi yimana on
La jurisprudence footballistique le décriminalise.
C’en est fait pour l’Égypte.
Le Sénégal triomphe.
Sur les altitudes du Cameroun,
Cissé alunit remarquablement.
Un atterrissage en pleine nuit qui enlumine le paysage sportif.
Le duo augustin-Abdoulaye Seydou exulte.
L’hymne du Sénégal s'élève.
La gloire aux lions est chantée fièrement.
Griot ! monte sur pur-sang.
Le trente-troisième galop lent et rythmé égaie la chevauchée.
Le Sénégal remporte la Can.
Répands la bonne nouvelle.
Annonce l'aubade dédiée aux Jambaars.
Rappelle la sérénade offerte.
Avive les réjouissances.
Enflamme la flopée de supporters.
L’exploit des Jambaars fait les choux gras de la presse.
Que nul n’en ignore.
Longtemps attendu, tout ce temps il a feinté.
Ouf !
Nous le tenons.
Le trophée est entre les mains du capitaine intrépide, Kalidou Koulibaly.
Hourra !
Il est dans nos bras.
Debout comme un seul homme, le Sénégal est en liesse,
hormis sept soldats dévoyés dans le bois désacralisé.
Le Sénégal, uni dans la diversité, danse une victoire prodigieuse.
Le hoddu pincé et la guitare accordée instrumentalisent deux fabuleux refrains repris en chœur, venant de bouches folles, de bouches ivres de joies.
Hande deeee mi yimana on.
Hande deeee mi amana on.
Les corps tordus se prêtent au jeu et rallient le cri de guerre :
"on a gagné ".
Pour atteindre le toit du monde,
Cameroun fut la voie obligée.
Une voie ni sablonneuse ni rocailleuse,
qui révèle un accès vertigineux , délirant.
Que de péripéties !
que d'obstacles !
des coups fumants sont vite jugulés par les dieux du football :
la rébellion séparatiste et le jihadisme.
entre coup de sort et coup au cœur,
un mode de transport incommode et l'étal s'impose :
le tir au but.
Au finish, la Can connut un franc succès.
L’omicron neutralisé, l’Afrique jeune et intelligente réussit le pari de la mobilisation.
L’Afrique a gagné.
L’Égypte n'a pas démérité.
Le Cameroun a réussi le pari de l'organisation.
Olembé plein de cinquante-cinq nations a chauffé.
Le stadium Olembé, joyau de soixante-mille places, n'a pas craqué.
L'Afrique a fêté le football, toutes contradictions rentrées.
Vient le temps de panser les plaies béantes du football africain heureux d'euros.
Vient le temps de repenser le football sénégalais à l'aune des enjeux d'un monde côté Covid en pleines mutations.
Vient le temps d'inventer de nouvelles pistes marécageuses qui enlisent le carrosse de l'impératrice.
Afin qu'à jamais dame coupe vive sans encombre au Sénégal
tous derrière le football, le parti du grand rassemblement de talentueux pieds noirs africains qui évitent journellement la mort subite aux clubs européens.
Du coup d'envoi au coup de sifflet final, le football s'accommode de coup franc, de coup de tête et de coup d’éclat.
Dans les républiques du football le coup d'état est une exception.
Le coup d'épaule est la règle.
La commission de discipline de la Caf est le pendant de la CEDEAO.
Elle sanctionne les hors-jeux mais prévient les coups fourrés.
" la crise, c'est quand le neuf tarde à naître et quand le vieux tarde à mourir.
Dans cet entre-deux (la crise) surgissent les phénomènes morbides les plus variés".