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23 juin 2025
LOURD BILAN DES CELEBRATIONS DE LA VICTOIRE DES LIONS
Deux garçons qui circulaient à bord d’une moto-taxi "Jakarta" ont succombé dimanche à leurs blessures à l’hôpital de Kaolack (centre), après que leur engin est entré en collision avec une charrette
Guinguineo, 8 fév (APS) - Deux garçons qui circulaient à bord d’une moto-taxi "Jakarta" ont succombé dimanche à leurs blessures à l’hôpital de Kaolack (centre), après que leur engin est entré en collision avec une charrette, à la suite de la victoire des Lions en Coupe d’Afrique des nations, a appris l’APS d’une source sécuritaire.
L’accident mortel s’est produit vers 22h30 entre Guinguinéo et Back Samba Dior.
Evacués à l’hôpital de Kaolack, les deux occupants de la moto n’ont pas survécu à leurs blessures.
Après le sacre du Sénégal à la 33e CAN, les supporters ont pris d’assaut les rues de la capitale du Saloum et des localités environnantes pour jubiler et communier pour ce premier trophée continental des Lions.
LES CÉLÉBRATIONS DU SACRE DES LIONS ENDEUILLÉES A PODOR
Un jeune apprenti-chauffeur, qui célébrait le sacre du Sénégal à la 33e CAN en compagnie de ses amis à bord d’un minicar, a été tué dimanche soir dans un accident survenu à Haéré Lao
Podor, 7 fév (APS) - Un jeune apprenti-chauffeur, qui célébrait le sacre du Sénégal à la 33e CAN en compagnie de ses amis à bord d’un minicar, a été tué dimanche soir dans un accident survenu à Haéré Lao, l’une des plus importantes communes du département de Podor, a appris l’APS de source sécuritaire.
Originaire de Dara Halaybé, cité religieuse sise au bord du fleuve Sénégal, dans la commune de Dodel, la victime se trouvait parmi la nombreuse foule sortie spontanément dans les rues de la bourgarde pour jubiler suite à la finale victorieuse du Sénégal, dimanche à Yaoundé.
Le minicar à bord duquel il avait pris place s’était renversé, faisant plusieurs blessés.
Le jeune apprenti-chauffeur a rendu l’âme, après son évacuation en compagnie des autres blessés aux urgences du centre hospitalier régional de Ndioum, situé à une trentaine de kilomètres de Haéré Lao.
L’état de santé des autres blessés est en train s’améliorer.
La brigade de gendarmerie de Pété a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances du drame.
L’inhumation du jeune supporter des Lions est prévue à Dara Halaybé d’où il est originaire.
par Madiambal Diagne
JE VEUX CROIRE QUE LE TEMPS DU SÉNÉGAL EST ARRIVÉ
Nous avions fait une supplique de gagner une coupe, espérant qu’enfin nous croirons en nous-mêmes. Nous avons cette manie ou cette tare de nous auto-flageller
Tout le Sénégal était allé à Yaoundé dans l’espoir de récolter une étoile, symbolisant la victoire finale à la Coupe d’Afrique des Nations de football. Mais au terme de la moisson, nous avons récolté une belle lune ! C’est une belle histoire écrite par l’équipe nationale du Sénégal qui vient de remporter le trophée devant l’Égypte, un colosse de cette compétition avec sept titres dans son escarcelle. On peut dire que Yaoundé réussit au Sénégal en sport collectif, comme avec le sacre en 2015 des Lionnes du basket couronnées championnes d’Afrique dans la capitale camerounaise.
Enfin, notre pays goûte aux délices d’une victoire continentale en football, dans la catégorie de l’Équipe A. Bravo au groupe des Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Ismaila Sarr, Famara Diedhiou, Édouard Mendy, Alfred Gomis, Sény Dieng, Bouna Sarr, Nampalis Mendy, Saliou Ciss, Pape Abdou Cissé, Cheikhou Kouyaté, Abdou Diallo, Idrissa Gana Guèye, Bamba Dieng, Habib Diallo, Diao Baldé Keita, Pape Gueye, Papa Matar Sarr, etc… Bravo à leur sélectionneur Aliou Cissé. Bravo à tout le peuple sénégalais qui, à l’unisson, a cru à cet exploit. Dans ce concert de félicitations, nous devons une fière chandelle au gouvernement et au chef de l’État Macky Sall. Nous le disions déjà dans une chronique en date du 27 décembre 2021, intitulée «Au Cameroun, seule la victoire sera belle pour le Sénégal», que l’État du Sénégal a, comme à l’accoutumée depuis quelques années, cassé sa tirelire pour l’Équipe nationale. Pourtant notre pays est loin d’être la plus riche des nations participantes mais le Sénégal a doté en moyens son équipe nationale, mieux qu’aucun autre pays participant à cette compétition qui vient de s’achever à Yaoundé ; même le pays hôte, le Cameroun, n’a pas dépensé pour ses Lions indomptables autant que le Sénégal pour ses Lions de la Teranga.
Nous avions donc tous les atouts pour avoir présenté l’équipe la plus complète; l’exploit a été au rendez-vous, facilité par les conditions favorables. Cette victoire est aussi celle de la résilience. Nous avions été frustrés par la défaite en 2019, en finale, face à l’Algérie (0-1). Nous avions cru qu’on ne nous y prendra plus à deux fois et le Sénégal se fixera un objectif qu’il est encore le seul pays à avoir réalisé en Afrique, celui de disputer deux finales consécutives de Can. La victoire d’hier a essuyé nos larmes de chagrin et de tristesse mais a paradoxalement provoqué chez nombre de nos compatriotes des larmes de joie. Le public du stade Olembé semblait être rempli de pleureurs de joie.
Aujourd’hui est le jour du Sénégal, un jour d’étoile. Une étoile pour ce brave peuple. Une étoile pour toutes ces générations passionnées d’enfants du Sénégal et qui méritaient tout autant de gagner la Coupe d’Afrique. Ce sont pêle-mêle les Elhadji Malick Sy «Souris, Youssoupha Ndiaye, Jules François Bocandé, Oumar Guèye Sène, Roger Mendy, Mamadou Teuw, Tony Coly, Cheikh Seck, Ignace Coly, Joseph Koto, Pape Diop Boy bandit, Yatma Diop, Séga Sakho, Boubacar Sarr Locotte, Thierno Youm, Babacar Ba, Baye Touré, Baba Touré, Mamadou Niang, Moussa Sow, Salif Sadio, Bamba Sano, Edouard Gnacadia, Papa Malikou Diakhaté, Souleymane Diawara, Tony Silva, Elhadji Ousseynou Diouf, Lamine Diatta, Ferdinand Coly, Kalidou Fadiga, Christophe Sagna entre autres. Une étoile donc pour laver tous les affronts, faire oublier toutes les désillusions, dissiper les doutes de Asmara, de Caire 86, de Caire 2019 ou de Radès (Tunisie) en 2004 ou de Bamako en 2002 ou de Bata (Guinée Équatoriale) en 2012. Aujourd’hui, nous pouvons fêter avec Aliou Cissé, capitaine malheureux en 2002 et entraineur victorieux en 2022, la victoire du courage et de la vaillance. Cette étoile ou cette lune, nous pouvons avec fierté la faire luire et scintiller. On peut se pavaner, sans aucune fausse modestie, pour avoir réussi à trouver la solution aux problèmes qui minent bien des sélections sportives africaines, avec des questions de primes, de querelles d’égo ou d’indiscipline.
Oui, le Sénégal a réglé tous ces facteurs de contre-performances extra sportifs. C’est donc la victoire de l’unité, de la solidarité, de la ténacité et de l’abnégation. Le slogan lancé par le président Macky Sall était «Manko indi Ndam li» (unis pour la victoire). En effet, on l’a fait avec le cœur, avec l’énergie et l’engagement. Dans cette équipe du Sénégal, la préoccupation des supporters n’a point été de savoir si tel joueur joue à Ahly ou au Zamalek ou que tel joueur est de telle ethnie ou de telle religion. C’est l’expression la plus affirmée de l’unité nationale dans sa diversité qui a triomphé. C’est aussi la victoire du talent. Sadio Mané a été couronné meilleur joueur du tournoi et Edouard Mendy meilleur gardien de but de la compétition.
Nous devons certainement nous dire que c’est désormais le temps du Sénégal, car on ne fera pas la fine bouche, tout ce qu’il y a de meilleur en Afrique commence par le Sénégal ou est inspiré par notre pays. Les étoiles sont alignées. Côte d’Ivoire, retiens que le Sénégal arrive en 2023 pour chercher une deuxième étoile ! Nous comptons garnir notre palmarès !
Macky Sall mérite cette consécration
Il sera le premier chef d’État du Sénégal à avoir l’insigne honneur ou privilège de soulever ce trophée qui fait courir tous ses pairs. Macky Sall l’a assez mérité. Assurément, le sacre du Sénégal intervient au lendemain de l’installation du président Macky Sall à la tête de l’Union africaine. Cette coïncidence peut apparaître comme un clin d’œil du destin. Le Sénégal se hisse sur tous les toits d’Afrique.
Le modèle politique et démocratique du Sénégal suscite l’admiration, pour ne pas dire l’envie à travers le continent. Nous touchons du bois mais quand la quasi-totalité des pays du continent ont essuyé, à diverses périodes de leurs trajectoires historiques, des prises de pouvoir par la force, les citoyens sénégalais continuent quant à eux de faire prévaloir la force de leurs bulletins de vote en lieu et place de la canonnière et s’offrent des alternances démocratiques et pacifiques.
Tout ce qui se construit de plus beau en Afrique commence par le Sénégal
Sur le plan sportif, le Sénégal va étrenner le stade de football le plus fonctionnel d’Afrique. Le Stade national du Sénégal, qui sera inauguré le 22 février 2022 prochain, bat tous les records en termes de luxe, de confort et de fonctionnalité. La commande avait voulu que le stade soit réalisé en fonction des standards les plus élevés au monde. Le pari est réussi et dans un délai record de six mois ! Ce stade situé dans la nouvelle ville de Diamniadio va compléter l’offre d’infrastructures sportives après le Dakar-Arena, qui se trouve encore être la salle de Basket ball la plus fonctionnelle en Afrique
Le Sénégal veut le meilleur et sans complexe. C’est ainsi que le premier train électrique en Afrique au Sud du Sahara roule au Sénégal, depuis cette année 2022. Le Sénégal peut se targuer d’être l’un des rares pays africains à avoir assuré une production en électricité supérieure à ses besoins de consommation. Le nombre d’heures de délestages est parmi les plus faibles du continent. C’est aussi au Sénégal qu’on trouve les autoroutes africaines les plus modernes et les plus longues d’Afrique de l’Ouest. Le Sénégal promeut une politique de facilitation de la circulation des personnes et des biens en Afrique de l’Ouest, en étant le seul pays qui a construit, sur ses propres ressources, des ponts comme à Farafégny et à Rosso pour se connecter avec ses voisins, la Gambie et la Mauritanie. Le Sénégal s’est doté de l’aéroport international le plus fonctionnel et le plus moderne d’Afrique. C’est l’aéroport Blaise Diagne de Diass. La compagnie Air Sénégal peut fièrement se prévaloir d’avions de dernière génération, la flotte la plus moderne du continent. Tous ces avions ont été payés par l’État du Sénégal. Le Sénégal s’est doté, d’un coup, de quatre nouveaux hôpitaux les plus modernes du continent. Ce n’est donc pas surprenant que la gestion sénégalaise du Covid-19 soit cité en exemple par les institutions internationales, non pas seulement en Afrique mais à travers le monde.
Nous avions fait une supplique de gagner une coupe, espérant qu’enfin nous croirons en nous-mêmes. Pendant la campagne décevante de la Coupe du monde de football de 2018 en Russie, nous écrivions, le 26 juillet 2018, dans une chronique intitulée «Les Lions, l’image séduisante du Sénégal», que les performances sportives devraient nous permettre de nous libérer d’un certain mauvais caractère, le «Sénégal bashing». Nous avons cette manie ou cette tare de nous auto-flageller ! Ce n’est pas fermer les yeux sur ce qui ne va pas, mais il faudrait reconnaître qu’il nous arrive assez souvent de faire la fine bouche.
Félicitations à tout le peuple sénégalais ! Nous avons de bonnes raisons d’être fiers !
PAR Yann Gwet
MALI-FRANCE : TOUCHE PAS À MA SOUVERAINETÉ
Au-delà de la France, il convient de ne pas perdre de vue que tant que l’Afrique restera faible, elle sera la proie de prédateurs impitoyables, quel que soit leur drapeau
Jeune Afrique |
Yann Gwet |
Publication 07/02/2022
Depuis l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi Goïta, les passes d’armes entre responsables maliens et français s’enchaînent, les manifestations d’hostilité se multiplient, la tension ne cesse de monter. L’expulsion récente de l’ambassadeur de France au Mali marque un tournant dans la relation entre les deux pays, et plus généralement dans le chapitre tumultueux des relations entre l’Hexagone et ses anciennes colonies africaines. Mais qu’est-ce qui se joue exactement dans cette affaire ?
Macron a perdu toute crédibilité
Si l’on en croit les autorités françaises, l’enjeu est le respect des normes démocratiques. Le colonel Goïta est un putschiste récidiviste dont la place est dans les casernes. Son refus de suivre les injonctions du président français et de ses obligés africains sont impardonnables. Pourquoi pas ? Le problème est que la ficelle est grosse.
Après avoir avalisé le putsch constitutionnel du fils Déby, le président français Emmanuel Macron n’a plus la moindre once de crédibilité sur la question démocratique. Pas un Africain ne pense que le respect des « normes démocratiques », le rejet des putschs, la volonté de promouvoir la souveraineté des peuples expliquent l’hostilité française à l’encontre des nouvelles autorités maliennes. Au contraire, le soutien indiscutable dont bénéficient ces autorités au sein des opinions publiques africaines exprime d’abord un rejet franc et massif de la France.
Les raisons sont connues : un passé, au Mali et ailleurs, qui ne passe pas et nourrit un ressentiment puissant; une campagne militaire qui, avec le temps, a pris les contours d’une occupation ; ce cynisme répugnant qui caractérise la politique africaine de la France et, plus généralement, la conviction, chez beaucoup de jeunes, que le point de non-retour est atteint avec Paris et que le seul sujet pertinent est celui des termes de la rupture.
« La souveraineté est une liberté »
Pourtant, le sommet Afrique-France d’octobre dernier devait marquer le point de départ d’une redéfinition des rapports entre les pays du pré carré et l’ex-puissance tutélaire. À cet effet, d’innombrables artifices de communication avaient été déployés pour convaincre Français et Africains qu’une page se tournait. Mais aucune page ne devait se tourner dans la mesure où la réalité avait été soigneusement tenue à l’écart de cette enceinte aseptisée où, on l’apprendrait par la suite, le moindre bâillement avait été approuvé par les équipes du président français. Quelle réalité ? Celle d’un monde redevenu tragique, où les droits humains ont laissé place au droit de la force ; celle d’un monde post-occidental et multipolaire ; celle d’une France assiégée dans ses positions, avachie, guettée par le déclin ; celle d’une Afrique qui, bien que fragile, n’en reste pas moins résiliente et incontournable.
MACKY SALL À L’AÉROPORT DE YOFF POUR ACCUEILLIR LES LIONS
Le chef de l’Etat revient d’un voyage à Addis-Abeba, où il a été installé dans ses fonctions de président en exercice de l’UA. Le sacre des Lions l’a poussé à annuler la visite d’officielle qu’il devait effectuer aux Comores
Le président de la République, Macky Sall, vient d’arriver à l’aéroport militaire de Yoff, où il doit accueillir cet après-midi, l’équipe nationale du Sénégal, sortie victorieuse de la finale de la 33e CAN contre l’Egypte aux tirs au but.
Le chef de l’Etat revient d’un voyage à Addis-Abeba, où il a été installé dans ses fonctions de président en exercice de l’Union africaine (UA).
Le sacre des Lions l’a poussé à annuler la visite d’officielle qu’il devait effectuer aux Comores, après le sommet de l’organisation continentale.
Une immense foule a pris d’assaut les alentours de l’ancien aéroport international Léopold Sedar Senghor, dans l’attente des joueurs de l’équipe nationale, sacrée dimanche après sa victoire sur les Pharaons d’Egypte.
De nombreuses personnalités de l’opposition ont aussi fait le déplacement pour répondre à l’appel du chef de l’Etat de venir accueillir les Lions.
PROLONGATIONS NOCTURNES DU SACRE DES LIONS À LA FANZONE UCAD
La nuit de dimanche à lundi a été longue à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) où les étudiants ont fête toute la nuit, pour célébrer comme il se doit la première victoire des Lions du football en CAN
La nuit de dimanche à lundi a été longue à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) où les étudiants ont fête toute la nuit, pour célébrer comme il se doit le premier sacre des Lions du football en Coupe d’Afrique des nations.
Entre chants et danses, la fête s’est prolongée très tard dans différentes artères du campus social de l’UCAD jusqu’à la FanZone qui y a été installée pour les besoins de la 33e CAN remportée par l’équipe du Sénégal.
Une ambiance que ne présageait pas l’angoisse suscitée par ce match indécis jusqu’à l’épreuve fatidique des tirs au but, une torture pour les étudiants, parmi les premiers supporteurs, les soutiens les plus enthousiastes des Lions.
Tension maximale peu avant, alors que Sadio Mané s’élançait pour la balle de match qui a envoyé le Sénégal tout entier au paradis.
Les étudiants, la plupart inquiets sans doute du premier raté de la star sénégalaise à cet exercice dans les premières minutes du match, redoutaient le pire, les yeux rivés sur le grand écran, certains semblant être dans une détresse amplifiée par l’angoisse de n’avoir pas de prise sur les évènements.
Mais le Lion de Bambaly, village de la la région de Sédhiou, n’a finalement pas tremblé pour ce deuxième face-à-face avec Gabaski, le portier adverse battu d’un coup de pied imparable.
Le tir à ras de sol de Mané ne laisse aucune chance à Gabaski mais surtout envoie des millions de supporteurs sénégalais au ciel.
Un but accueilli par une éruption de joie à l’UCAD. Certains sursautent pour mieux courir dans tous les sens, d’autres étudiants, ne pouvant plus contenir leur émotion, laissent plutôt couler des larmes de bonheur.
"C’est un immense bonheur que je ressens aujourd’hui. Ma joie est incontrôlable. Nous sommes champions d’Afrique. C’est une chose qu’on attendait depuis des années", dit Sarah Ba, étudiante au département d’anglais.
"Je n’arrive pas à y croire vraiment. Nous avons une première étoile. Nous remercions les joueurs, le staff et tous ceux qui ont contribué à rendre possible cette délivrance", confie Fatou Kiné, les larmes aux yeux.
C’est dire si la joie des pensionnaires de l’UCAD n’a de mesure que le stress ayant caractérisé cette finale éprouvante de bout en bout, un match dominé de la tête aux pieds par leurs champions mais dont le verdict final est resté totalement indécis.
La faute à une équipe égyptienne difficile à jouer, dominée mais qui ne se rend pas ni ne semblait rompre. Des Pharaons qui surtout pariaient au-delà de tout sur la série des tirs au but pour triompher.
Il y a surtout que le penalty raté par Sadio Mané dans les dix premières minutes de la rencontre n’était pas pour créer la sérénité, l’ambiance de la FanZone devenant de plus en plus pesante à mesure que les minutes s’égrenaient.
"Les Egyptiens ont cru nous piéger durant tout le match. J’avoue que j’étais très inquiet lors de la séance des tirs aux but mais finalement nous sommes victorieux", réagit Ismail, totalement libéré de son angoisse de quelques minutes plus tôt.
"Je me demande vraiment ce que j’aurais fait si le Sénégal avait perdu cette coupe. Mais finalement on l’a gagée", soupire Boubacar Guèye, un membre de l’orchestre chargé de l’ambiance de la FanZone UCAD.
Dès le dernier coup de pied libérateur, les étudiants, en liesse, pour la plupart habillés aux couleurs nationales, ont investi les différentes voies reliant l’UCAD au reste de la ville.
Drapeaux au vent, écharpes autour du cou, ils ont prolongé longtemps la fête, histoire de célébrer comme il se doit cette première coupe d’Afrique des nations.
"On a une étoile, Merci Sénégal. On a une étoile, Merci Sénégal", ne cessent de répéter certains parmi la foule qui reprenaient en chœur les refrains des plus célèbres tubes dédiés aux Lions.
La joie incommensurable et contagieuse qui s’est emparée de la FanZone s’est alors transformée en une communion généreuse et spontanée entre journalistes et preneurs d’images venus couvrir la CAN à l’UCAD. Des images qui doivent tout à la force du sport.
Des étudiants, certains jusque-là de parfaits inconnus les uns pour les autres, se mettent alors à s’embrasser, à se donner des accolades ou à se taper dans les mains, une dernière fraternité avant d’aller à l’assaut de la nuit, qui de loin continue de faire relayer l’enthousiasme de tout Dakar.
"C’est une victoire pour tout le Sénégal. Aujourd’hui, c’est tout le Sénégal qui a gagné. Nous sommes tous heureux et cette victoire va renforcer notre cohésion", conclut Mor Abdou.
DIX MOMENTS CLÉS QUI ONT CONDUIT AU SACRE DU SÉNÉGAL
De la fin houleuse de la génération El Hadji Diouf en 2008 à l’échec de 2019, en passant par la nomination d’Aliou Cissé au poste de sélectionneur, voici dix moments clés, souvent douloureux, qui ont conduit le Sénégal vers son premier titre continental
Stade Léopold Senghor, qualifications pour la CAN et le Mondial 2010. Le Sénégal mène 1-0 face à la Gambie et semble tenir de justesse sa place pour le dernier tour des éliminatoires. Mais, à la 87e minute, Tijan Jaiteh égalise pour les Gambiens. Les Lions ne verront ni la CAN 2010 ni la Coupe du monde en Afrique du Sud. C’est la fureur à Dakar où des émeutes éclatent. Plusieurs joueurs de la génération dorée, finaliste de la CAN 2002, tirent leur révérence sur cette piteuse prestation, quelques mois après une CAN 2008 déjà catastrophique. Une nouvelle ère s’impose au sein du foot sénégalais. Le 30 août 2009, Augustin Senghor est élu à la présidence de la Fédération sénégalaise (FSF) avec pour objectif de rebâtir.
Pour son retour en Coupe d’Afrique des nations, le Sénégal se voyait beau. Trop beau. Après une défaite 2-1 face à la Zambie, les Lions enchaînent avec des revers sur le même score face à la Guinée équatoriale (pays co-organisateur de la CAN 2012) et la Libye. Le sélectionneur Amara Traoré ne résiste pas à ce cuisant échec.
Le Sénégal affronte la Côte d’Ivoire en qualifications pour la CAN 2013. Après une défaite 4-2 à Abidjan, le match retour s’arrête suite à de nouvelles violences au Stade Léopold Senghor, alors que les Ivoiriens mènent 2-0. La Confédération africaine de football disqualifie les Lions. Ces nouveaux débordements sont fatals au ministre des Sports mais aussi à une partie des dirigeants de la FSF. Le sélectionneur Joseph Koto est limogé. Augustin Senghor, lui, reste à son poste, certain de pouvoir redresser la barre. Il fait nommer le Français Alain Giresse, coach des Lions, en janvier 2013, préféré à l'ancien capitaine Alliou Cissé. Le 24 août 2013, Senghor est réélu président pour un second mandat.
« Le Sénégal a gagné combien de fois la CAN ? » Alain Giresse, sélectionneur des Lions, répond avec colère à une presse sénégalaise elle-même furieuse contre lui. L’équipe nationale a une nouvelle fois déçue en Coupe d’Afrique des nations. Après une victoire 2-1 prometteuse face au Ghana, la CAN 2015 s’est gâtée : un match nul 1-1 contre l’Afrique du Sud et surtout une défaite 2-0 face à l’Algérie synonyme de nouvelle élimination dès le premier tour.
Le Sénégal, champion d’Afrique. Cette phrase banale, lue sur les médias du monde entier, a quelque chose d’irréel, qui relève du rêve tant nous avons été habitués jusque-là aux défaites amères.
Le Sénégal, champion d’Afrique. Cette phrase banale, lue sur les médias du monde entier, a quelque chose d’irréel, qui relève du rêve tant nous avons été habitués jusque-là aux défaites amères. Mais Aliou Cissé et Cie l’ont fait, décrochant la première étoile continentale de notre Nation. Comme disent les supporters marseillais, ils sont “à jamais les premiers”. Ils ont réalisé le rêve de générations de Sénégalais qui n’avaient connu que les campagnes au goût d’inachevé. Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Édouard Mendy, Ismaila Sarr, Gana Gueye, le jeune prodige Bamba Dieng, le virevoltant, Saliou Ciss, le stratège, Nampalys Mendy, viennent d’enlever définitivement cette étiquette de loser magnifique qui nous collait à la peau. Le Sénégal est désormais une équipe qui gagne. Mais que ce fut dur !
Les lions ont dû lutter contre plusieurs vents contraires durant tout leur parcours. Souvenons-nous du premier tour : absences en cascade pour cause de covid, feuilleton autour du cas Ismaïla Sarr, ennuis extra sportifs pour Pape Gueye.
Avec une équipe composée des remplaçants des remplaçants, les lions démarrent poussivement, marquant un seul but en trois matches, mais gardant, néanmoins, leur cage inviolée. Cependant, public sénégalais, très exigeant en termes de qualité de jeu, affiche son scepticisme et commence à douter d’une victoire finale. Certains médias clouent déjà Aliou Cissé au pilori. N’empêche l’essentiel était assuré ; la première place du groupe.
Et c’est sans doute, durant ce premier tour chaotique, où ils ont fait le dos rond, que les coéquipiers de Kalidou Koulibaly ont bâti leurs succès futurs. Lors de cette fantastique épopée camerounaise, les “lions” ont montré des vertus qui ont longtemps été le talon d’Achille de nos sélections nationales : la résilience, la combativité, le réalisme, et un brin de réussite.
Hier, lorsque l’arbitre a mis un terme aux prolongations, beaucoup de nos concitoyens, au fond d’eux-mêmes, ont cru revivre les cauchemars passés, et notamment cette défaite en finale contre le Cameroun en 2002. Mais il était dit que dans cette CAN, les lions allaient exorciser leurs vieux démons. Et la victoire obtenue dans la douleur contre l’Égypte, conquise grâce à un mental de fer, apparaît comme la manière idéale de briser le plafond de verre et d’entrer définitivement dans l’histoire du football africain.
Désormais comme disent les Américains, “Sky is the limit”, pour cette génération. La qualification n’est, certes, pas encore acquise (Ndlr : l’Égypte va de nouveau se dresser sur notre passage), mais le Sénégal peut légitimement nourrir l’ambition de finir dans le top 8 de la prochaine coupe du monde prévue au Qatar. Les lions ont une colonne vertébrale de très haut niveau : Mendy - Koulibaly - Gana Gueye - Sadio Mané. Ils disposent de jeunes joueurs explosifs et prometteurs : Bamba Dieng, Ismaila Sarr, Pape Matar Sarr. Et enfin de joueurs qui sont combatifs et qui s’insèrent bien dans un collectif : Nampalys Mendy, Abdou Diallo, Saliou Ciss. Des ingrédients qui peuvent importuner les plus grandes équipes du monde.
L’on ne saurait terminer, néanmoins, sans rendre hommage à Aliou Cissé. Rarement entraîneur n’aura connu autant d’attaques et de critiques qui ont parfois frisé l’acharnement et même le ridicule. Mais comme le sélectionneur français, Aimé Jacquet en son temps, le coach des lions a su encaisser avec élégance et sérénité ces coups. Jamais il n’est apparu sur la défensive en conférence de presse, s’évertuant à répondre aux journalistes avec calme et respect. Pourtant, comme Lebron James, il y a deux ans lors du titre des Lakers, il aurait beau jeu de crier : “I want my respect” et savourer sa revanche. Mais Cissé ne semble pas fait de cette étoffe, il n’est pas homme à régler des comptes. Et c’est tant mieux !
LA VICTOIRE DU SENEGAL AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE LUNDI 7 FEVRIER
La revue de presse de l'APS ce lundi 7 février a mis un accent particulier sur la victoire des Lions de la Teranga face aux Pharaons d'Egypte
La revue de presse de l'APS ce lundi 7 février a mis un accent particulier sur la victoire des Lions de la Teranga face aux Pharaons d'Egypte en finale de de la Coupe d'Afrique des Nations Cameroun 2021.
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LE SACRE DES LIONS A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE CE LUNDI SUR REWMI
Les parutions de ce lundi 7 février sont largement revenues sur la victoire des Lions de la Teranga à la 33-ème édition de la coupe d'Afrique.
Les parutions de ce lundi 7 février sont largement revenues sur la victoire des Lions de la Teranga à la 33-ème édition de la coupe d'Afrique. Suivez dans cet élément la revue de presse présentée par Fatou Thiam sur Rewmi.