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23 juin 2025
LA QUÊTE DU LEUSDEN EN GUYANE
Il y a dix ans, l’historien Léo Balai ramenait à la lumière le naufrage du Leusden. En 1737, ce navire négrier sombrait au large de la Guyane avec, à son bord, 664 captifs enfermés par l’équipage. Interview sur un naufrage et un assassinat sans précédent
Il y a 284 ans, un navire négrier dénommé le Leusden sombrait au large de la Guyane. A son bord 664 esclaves enfermés dans la cale périssaient en mer. 72 membres de l’équipage et 16 captifs épargnés par les marins étaient parvenus à quitter le navire.
Des centaines de captifs ont été abandonnés sciemment à leur sort. Une catastrophe et un crime sans précédent. A partir de 2012, des historiens et des scientifiques ont commencé à chercher l’épave du Leusden. Pour l’instant sans succès. Un docu-fiction réalisé par Guy Deslauriers écrit par Patrick Chamoiseau et Laetitia Fernandez est en court de tournage. Interview de la co-auteure Laetitia Fernandez.
Outre-mer la 1ère : Qui sont les artisans de la redécouverte de l’histoire du Leusden ?
Laetitia Fernandez : Le premier archéologue qui s’est intéressé au Leusden se nomme Jerzy Gawronski. Ce Hollandais avait assisté en 2012 à la soutenance de thèse de son ami Léo Balai sur l’histoire de ce naufrage. Leo Balai est un historien surinamien spécialiste de l’esclavage qui vit à Amsterdam. Tous les deux, Jerzy et Léo, avaient commencé en 2013 sans argent à chercher la trace du Leusden au Surinam. Ils avaient rencontré les autorités locales pour les convaincre de participer à une mission d’envergure afin de trouver le navire. Ils ont commencé leurs recherches à Galibi sur les bords du Maroni. Grâce à un magnétomètre, ils sont arrivés à la conclusion que le bateau s’était échoué plus à l’est, de l’autre côté de l’estuaire du Maroni. Donc en Guyane française ! Ils ont aussi recoupé des cartes anciennes marines de l’époque hollandaises et françaises avec des cartes marines contemporaines.
Où en sont les recherches du Leusden, ce navire négrier qui a fait naufrage au large de la Guyane en 1737 ?
En novembre 2021, nous avons filmé la deuxième mission conjointe franco-hollandaise de scientifiques sous la houlette de Michel Lhour. Cet archéologue s’est passionné pour cette histoire. En 2019, l’équipe de Michel Lhour et du DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines de Marseille) avaient repéré grâce à un magnétomètre deux anomalies significatives. Ces perturbations du champ magnétique proviennent de la présence de fer. Les chercheurs avaient identifié du fer dans les fonds marins qui permet d’attester la présence du Leusden. Entre les canons, les ancres et les fers des esclaves, le navire avait une masse ferreuse de 12 tonnes.
Toute l’équipe franco-hollandaise est donc revenue en novembre 2021 en Guyane à Mana. Une zone de 20 km2 a été délimitée au large, à 7 km du littoral, entre Awala-Yalimapo et Mana. L’objectif était de repérer de nouvelles anomalies en quadrillant toute la zone avec le magnétomètre embarqué sur un drone. Une nouvelle anomalie a été détectée confirmant la zone du naufrage, selon les scientifiques. Ensuite les plongeurs sont descendus avec des fers à béton pour traverser les couches de sédiments (vase et sables) afin de toucher l’anomalie. Les eaux dans lesquels les plongeurs évoluaient étaient opaques et agitées, sans aucune visibilité. Les conditions climatiques étaient telles que les trois semaines de recherche ont été insuffisantes pour trouver le Leusden. Les chercheurs envisagent une nouvelle expédition dès que possible. Il leur faut trouver un financement pour rester plus longtemps et avec du matériel adéquat.
Quand et dans quelles circonstances le Leusden, ce navire négrier hollandais, a-t-il fait naufrage ?
En novembre 1737, le Leusden a quitté Elmida, le comptoir de la Côte de l’Or (le Ghana actuel en Afrique) pour une dixième traversée. Le navire avait environ 700 captifs à son bord. Il avait passé des mois à errer sur les côtes africaines entre Accra et Elmida, de mai à novembre 1737. Il avait du mal à s’approvisionner en captifs. Les Hollandais n’avaient pas bonne réputation, ils payaient mal et échangeaient des marchandises de piètre qualité. Par ailleurs, le navire était en très mauvais état. Le capitaine hollandais du Leusden mort en novembre 1737 a été remplacé par un Suédois. Malgré tout, la traversée s’est particulièrement bien passée. Pas d’acte de piraterie ni de tentative de mutinerie, ni d’épidémie. Vingt captifs sont morts pendant la traversée.
Quand le navire est arrivé au large de la Guyane, le 30 décembre 1737, il a longé les îles du Salut. C’est à proximité de l’île du Diable que tout a basculé, le vent s’est levé. Une tempête et un brouillard ont empêché le capitaine de distinguer les côtes. Il pensait être arrivé dans l’estuaire de la rivière Surinam qui mène à Paramaribo, là où devaient débarquer les captifs vendus comme esclaves sur les plantations du Surinam. Mais il ne voyait rien. Quand enfin, l’équipage a pu y voir quelque chose, ils se sont rendus compte qu’ils étaient dans l’estuaire du Maroni. Le capitaine a envoyé le troisième officier en repérage à bord d’une chaloupe. En attendant son retour, l’équipage a tenté de se dégager des bancs de sable, mais avec des vents de plus en plus violents et de l’eau qui commençait à s’infiltrer dans le bateau, la situation devenait compliquée.
C’est à ce moment-là qu’un petit groupe de captifs est monté pour prendre l’unique repas du jour vers 16h et ont du regagner la cale. Les archives ne nous disent pas s’il y a eu une tentative de mutinerie. On peut tout imaginer à ce moment-là. Deuxième acte de la tragédie : le bateau a buté sur des bancs de sable en tentant de regagner le large. N’y parvenant pas, il a commencé à s’enfoncer dans l’eau. C’est à ce moment-là, quand ils comprennent qu’ils n’arriveront pas à regagner la haute mer que l’équipage a décidé de clouer les écoutilles de la cale et de condamner les 664 captifs à la noyade. Aucune chance ne leur a été donnée d’échapper à leur sort, à la noyade, alors que le Leusden était tout près de la côte. Pendant toute la nuit qui va suivre, le bateau s’est enfoncé. On peut imaginer la lente agonie des captifs prisonniers de la cale.
On sait que 16 captifs dont trois femmes, ont été épargnés, ils étaient probablement sur le pont au moment du drame occupés à essayer de sauver le bateau. Les 72 membres d’équipage ainsi que les 16 captifs épargnés sont montés à bord de deux chaloupes et ont quitté le navire et abandonné à leur sort les captifs. Les marins ont pris soin d’emporter avec eux un coffre contenant 23 kilos d’or qu’ils devaient rapporter à la couronne danoise. La tragédie va être passée sous silence en Hollande et dans le monde. Seul un préjudice sera évoqué pour la compagnie néerlandaise des Indes occidentales. Le fait qu’il y ait très peu d’abolitionnistes en Hollande, contrairement à la France et à l’Angleterre a sûrement contribué au silence, puis à l’oubli. Il aura fallu attendre près de trois siècles, le travail de Léo Balai, historien d’origine surinamienne et vivant à Amsterdam, pour exhumer cette histoire.
DIFFICILE EXPLICATION DE LA RAREFACTION DU POISSON A PODOR
Le chef du service départemental de la Pêche et de la surveillance de Podor (Nord), Serge Emile Ntap dit ’’comprendre difficilement la rareté’’ du poisson dans le marché local, dans un terroir disposant de quatre cours d’eau permanents.
Podor, 5 fev (APS) - Le chef du service départemental de la Pêche et de la surveillance de Podor (Nord), Serge Emile Ntap dit ’’comprendre difficilement la rareté’’ du poisson dans le marché local, dans un terroir disposant de quatre cours d’eau permanents.
’’Le poisson se fait rare à Podor, le marché local est approvisionné en poisson de mer à partir des villes côtières que sont Dakar, Saint Louis et même Nouakchott’’, a-t-il expliqué dans un entretien avec l’APS.
M. Ntap a déploré : ‘’c’est un véritable paradoxe. Cette situation est incompréhensible, car outre le Fleuve Sénégal, le département de Podor dispose de trois autres cours d’eau que sont le Doué, le Gayo et le Ngallenka’’.
‘’Et, a-t-il ajouté, pourtant, les acteurs éprouvent toutes les difficultés à trouver du poisson’’. Il a toutefois expliqué cette situation par ’’la présence du barrage de Diama qui constituait un point de passage des espèces marines et d’eau douce vers leurs zones de reproduction".
‘’Autre facteur non moins important, le changement climatique qui a négativement impacté sur l’écosystème de manière générale et sur les ressources halieutiques en particulier’’, a-t-il soutenu.
Serge Emile Ntap a aussi indexé certaines pratiques de pêche néfastes de la part des acteurs. ’’Ils capturent des espèces immatures alors que c’est formellement interdit par le Code des pêches’’, selon lui.
Il a assuré que pour une régénération de la ressource, des CLP (Conseils locaux de pêche) ont été mis en place.
‘’Déjà la commune de Podor et les arrondissements de Thillé Boubacar, Gamadji Saré et Saldé ont procédé à l’installation de leurs CLP dont l’objectif est d’assoir une cogestion avec le service départemental’’, a-t-il dit.
M. Ntap a aussi évoqué l’instauration des moments de repos biologique’, parmi les mesures prises par son servie pour faciliter une régénération de la ressource
LE TAS ANNULE LA SUSPENSION D’UN AN D’ISSA HAYATOU
Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a annoncé vendredi, dans un communiqué, l’annulation de la suspension d’un an de toute activité liée au football prononcée en juin, 2021 par la Fédération internationale (FIFA) contre Issa Hayatou,
aoundé, 5 fév (APS) - Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a annoncé vendredi, dans un communiqué, l’annulation de la suspension d’un an de toute activité liée au football prononcée en juin, 2021 par la Fédération internationale (FIFA) contre Issa Hayatou, ancien président de la Confédération africaine (CAF).
Le Comité d’éthique de la FIFA avait jugé Issa Hayatou ‘’coupable d’avoir enfreint son devoir de loyauté, dans le cadre d’un contrat d’un milliard de dollars signé en septembre 2016 par la CAF avec la société française Lagardère Sports’’.
La justice du football mondial l’avait alors suspendu pour un an et lui avait infligé 30.000 francs suisses d’amende.
Le 24 août 2021, l’ancien président de la CAF avait contre-attaqué par un recours au Tribunal arbitral du Sport (TAS).
Le TAS dans son jugement indique que ‘’la décision de la chambre de jugement de la commission d’éthique de la FIFA du 17 juin 2021 est annulée’’.
Il ajoute que ‘’la FIFA renonce à ses frais et verse à M. Issa Hayatou, un montant de 5 000 francs suisses à titre de contribution à ses frais de justice et autres dépenses’’.
Le TAS estime ainsi que ‘’l’intéressé n’a pas enfreint l’article 15 du Code éthique de la FIFA’’.
JOURNEE DE SALUBRITE, SÉDHIOU SOUSCRIT À LA PROPRETE
Plusieurs personnes se sont mobilisées samedi pour nettoyer de nombreux endroits de la ville de Sédhiou (Sud), dans le cadre d’une Journée de propreté, a constaté l’APS.
Sédhiou, 5 fev (APS) – Plusieurs personnes se sont mobilisées samedi pour nettoyer de nombreux endroits de la ville de Sédhiou (Sud), dans le cadre d’une Journée de propreté, a constaté l’APS.
‘’La propriété est l’affaire de tous. C’est pourquoi ce samedi 5 février, autorités habitants, association, élèves et riverains se sont mobilisés pour une opération de grand nettoyage des endroits de la ville’’, a indiqué Abdoulaye Diop, maire de Sédhiou qui a pris part à l’activité.
Il a dit que cette mobilisation entre dans la démarche du gouvernement ‘’d’unir la communauté autour d’une action positive et citoyenne en enlevant les ordures qui polluent au quotidien notre environnement’’.
M. Diop, également ministre de la Culture et de la Communication, a dit que l’ambition, au-delà de cette Journée, est de vulgariser au quotidien, ces pratiques de citoyenneté.
‘’Emballages en tout genre jetés par ci, par là dans la nature, déchets plastiques sur les trottoirs, Au-delà de l’incivisme, il s’agit d’un véritable fléau environnemental qui présente un impact négatif sur la biodiversité’’, a-t-il fait savoir.
Pour sa part, Modou Gueye adjoint au Gouverneur Sédhiou, a invité la communauté à ‘’agir concrètement et ensemble’’ pour rendre leur ville ‘’propre’’.
MACKY SALL DÉVOILE SA FEUILLE DE ROUTE POUR L'AFRIQUE
Le chef de l’Etat, tout nouveau président en exercice de l’UA, a appelé, samedi, à Addis-Abeba, à réaliser la paix en Afrique afin de s’attaquer aux urgences liées à la santé, l’économie, au climat, à la prise en compte des femmes et des jeunes, etc.
Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, tout nouveau président en exercice de l’Union africaine (UA), a appelé, samedi, à Addis-Abeba (Ethiopie), à réaliser la paix en Afrique afin de s’attaquer aux urgences liées à la santé, l’économie, au climat, à la prise en compte des femmes et des jeunes, entre autres.
Macky Sall, a pris la présidence tournante de l’Union africaine (UA) pour la période 2022-2023, à l’occasion du 35ème Sommet de cette instance continentale, ouvert ce samedi dans la capitale éthiopienne.
Il prend ainsi le relais après Félix Thisékédi de la République démocratique du Congo (RDC), élu pour la période 2021-2022.
Le président Sall, après sa prise de fonction, a rendu hommage aux Pères fondateurs de l’Organisation.
Il a rappelé que ‘’c’est justement dans cet esprit panafricaniste que le président Léopold Sédar Senghor avait proposé, au sommet de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine) de juillet 1964, d’instituer +une autorité politique et morale permanente de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement+ pour donner une impulsion de haut niveau à la conduite des affaires continentales’’.
Selon lui, c’est ainsi qu’est née la charge de président en exercice de de l’OUA devenue Union Africaine (UA) en 2002.
A l’occasion de ses 20 ans, l’UA peut être fière ’’des progrès accomplis dans le cadre d’initiatives majeures telles que le NEPAD, le PIDA, le MAEP, la Vision 2063, la réforme institutionnelle, la Grande Muraille Verte, la ZLECAF et plus récemment notre riposte coordonnée contre la pandémie Covid-19’’, a dit Macky Sall.
’’En même temps, nos défis restent nombreux et pressants, qu’il s’agisse de la paix et de la sécurité, des changements anti constitutionnels de gouvernement, de la protection de l’environnement, de la santé et du développement économique et social’’, a fait part Macky Sall.
Selon le chef de l’Etat sénégalais, ’’l’urgence de paix et de sécurité nous rappelle, notre responsabilité particulière dans la lutte contre le terrorisme, le règlement pacifique des différends entre pays membres, et la prise en charge des situations de crises internes’’.
’’Nous ne pouvons détourner nos regards de toutes ces vies perdues, ces familles endeuillées, ces millions de personnes déplacées ou réfugiées, ces écoles et structures de santé fermées et ces cohésions sociales désintégrées’’, a-t-il dit dans son discours transmis à l’APS.
Selon Macky Sall, ’’le bon sens commande de faire taire les armes et construire une culture de dialogue et de concertation dans le cadre des mécanismes africains de résolution des conflits’’.
‘’Les antagonismes, a-t-il soutenu, dispersent nos efforts et nous retardent sur le chemin du développement’’.
Macky Sall a appelé à ‘’un examen de conscience’’ pour ‘’réaliser la paix des braves afin de mieux nous consacrer aux autres urgences qui nous préoccupent’’.
Il a cité la crise sanitaire liée à la pandémie Covid-19 et la nécessité d’assurer au plus vite la souveraineté pharmaceutique et médicale du continent.
Abordant la riposte anti-Covid, le chef de l’Etat sénégalais a souligné la nécessité de ‘’maintenir cette nouvelle dynamique, en gardant les questions de santé au cœur’’ de l’agenda de l’UA, afin de ‘’soutenir l’émergence d’une industrie pharmaceutique africaine, capable de satisfaire nos besoins essentiels, et faire face à des pandémies comme le VIH-Sida, la tuberculose et le paludisme’’.
Il a également attiré l’attention du sommet ’’sur les ravages du cancer, un tueur silencieux qui cause près de 20 millions de décès par an dans le monde, dont plus de 700 000 en Afrique’’.
Macky Sall est revenu aussi sur les ‘’urgences économiques’’ d’un continent qui ‘’continue d’accuser du retard dans le domaine du développement, malgré ses énormes potentialités’’.
L’Afrique, selon lui, c’est ‘’30 millions de Km2, plus d’un milliard d’habitants, d’importantes réserves en eau et hydrocarbures, 60% des terres arables non exploitées du monde, 40% des réserves d’or, 85 à 95% des réserves de métaux du groupe du chrome et du platine, 85% des réserves de phosphates, plus de 50% des réserves de cobalt et un tiers des réserves de bauxite’’.
Le président en exercice de l’UA a aussi salué cette ‘’jeunesse créative’’ qui ‘’entreprend et réussit’’, ces millions d’hommes et femmes qui ‘’’travaillent, investissent et créent de la richesse’’.
‘’Autant d’’énergies positives’’ qui contribuent à ‘’la transformation structurelle du continent, en faisant émerger l’Afrique des infrastructures routières, autoroutières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires, l’Afrique des centrales électriques, de l’agro business, des plateformes industrielles et numériques’’, a-t-il dit.
Evoquant le thème du Sommet, en cours dans la capitale éthiopienne : ‘’Renforcer la résilience en matière de nutrition sur le continent africain : accélérer le capital humain et le développement social et économique’’, Macky Sall a souligné l’importance de réaliser la souveraineté alimentaire des Africains.
Le président sénégalais a aussi estimé que ‘’l’Afrique émergente doit aussi, compter sur ses forces vives : les jeunes et les femmes’’.
Selon lui, ‘’l’Afrique ne peut se développer quand des millions de femmes et de filles continuent de subir des traitements violents, inégalitaires et discriminatoires’’.
M. Sall a rappelé aussi que si ‘’le destin du continent se joue entre nos mains’’, il reste aussi ‘’tributaire d’une Gouvernance politique, économique et financière mondiale qui fait peu de place à nos pays’’.
Il a promis de poursuivre le plaidoyer pour ‘’un multilatéralisme plus ouvert, plus transparent et plus inclusif, à commencer par une représentation plus équitable de l’Afrique au Conseil de Sécurité des Nations Unies (…)’’.
Macky Sall a également évoqué la réforme de la Gouvernance économique et financière internationale pour ‘’un meilleur accès de nos pays aux sources de financement du développement’’.
‘’Nos économies sont sous financées, parce que des règles et procédures rigides entravent l’accès de nos pays à des prêts consistants de longue durée, et à des taux supportables, pour le financement de leurs besoins de développement économique et social’’, a-t-il déploré.
‘’Ces économies sont aussi mal financées, parce qu’elles continuent de payer des taux d’intérêt trop élevés, à cause d’un système inéquitable d’évaluation du risque d’investissement en Afrique’’, a-t-il ajouté.
Selon lui, il est nécessaire de mettre en place une Task force de l’Union Africaine, pour ‘’étudier plus en avant la problématique du financement de nos économies, y compris par la réforme des règles de l’OCDE y afférentes, la création d’une Agence panafricaine de notation et la mise en place d’un Mécanisme de stabilité financière sur lequel la Banque africaine de développement travaille déjà’’.
Il a également évoqué l’harmonisation des législations nationales et l’échange des meilleures pratiques dans l’Industrie minière et des hydrocarbures pour une juste rémunération de nos ressources’’.
‘’Dans l’immédiat’’, il a promis de poursuivre le plaidoyer pour la réallocation des DTS.
Il a rappelé qu’avec l’émission historique de Droits de Tirages Spéciaux à hauteur de 650 milliards de dollars, ‘’l’Afrique a pu disposer de son quota de 33 milliards de dollars pour renforcer sa résilience’’.
‘’C’est un acquis considérable. Mais au regard de l’impact profond de la crise, l’Afrique a besoin d’un financement additionnel d’au moins 252 milliards de dollars d’ici à 2025 pour contenir le choc et amorcer sa relance économique’’, a dit Macky Sall.
Il a donc promis de poursuivre le plaidoyer pour ‘’la réallocation en faveur des pays africains, selon des modalités à convenir, de 67 milliards de dollars, mobilisables sur les quotas de DTS des pays riches qui y consentent, pour atteindre l’objectif de 100 milliards fixés au Sommet de Paris sur le financement des économies africaines’’.
Macky Sall estimé que pour élargir les possibilités de financement de grands projets de développement de l’Afrique, ‘’le moment est venu de modifier l’Accord portant création du Fonds africain pour le Développement (FAD)’’.
‘’Ce qui, selon lui, permettra d’accéder aux marchés des capitaux et lever 33 milliards de dollars, comme effet de levier, en complément de ses fonds propres de 25 milliards de dollars. Plus de ressources pour le FAD lui donne plus de capacités de financement pour nos pays’’.
Macky Sall a dit aussi avoir ‘’la ferme intention de porter haut et fort notre message pour des partenariats rénovés, plus justes et plus équitables’’.
L’Afrique, ‘’plus que jamais décidée à prendre son destin en mains’’, qui selon, le président Sall, ‘’ne saurait être la chasse gardée des uns contre les autres’’.
‘’Nous sommes ouverts à tous les partenariats, sans exclusion, ni exclusivité, pourvu qu’ils soient mutuellement bénéfiques et respectueux de nos priorités de développement et de nos choix de société’’, a-t-il dit.
Le président de l’UA a également évoqué le défi de la transition énergétique ‘’dans le contexte de la lutte contre le changement climatique dont l’Afrique est partie prenante’’.
Il a rappelé qu’en marge de la COP 26 de Glasgow (Ecosse), ‘’des pays ont unilatéralement pris la décision de mettre fin au financement extérieur d’énergies fossiles, même propres comme le gaz, alors que certains parmi eux continuent d’utiliser des sources aussi polluantes que le charbon et le fuel’’.
‘’Au moment où, avec les importantes découvertes de ces dernières années, le gaz ouvre pour nos pays de réelles perspectives d’accès universel à l’électricité et de soutien à l’industrialisation. Arrêter le financement de la filière gazière porterait gravement atteinte à nos efforts de développement économique et social’’, a averti Macky Sall.
‘’C’est pourquoi, en restant engagés dans la lutte contre le changement climatique selon le principe de la responsabilité commune mais différenciée, il est tout à fait légitime que nos pays réclament une transition énergétique juste et équitable’’, a-t-il ajouté
Selon Macky Sall, ‘’l’impératif de résultat presse, afin de mettre en œuvre les réformes pour améliorer les performances de l’Union Africaine, y compris par le renforcement de ses capacités financières’’.
Il a en outre évoqué la répartition du travail entre l’Union, les Communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux, la réforme des organes judiciaires et quasi judiciaires, l’opérationnalisation du Fonds pour la Paix et de la Force africaine en attente, ainsi qu’une meilleure articulation des Agences.
Macky Sall a également assuré que ‘’la restitution du patrimoine spolié restera au cœur de son agenda’’.
LES MALAISES DES JOURNALISTES DE RFI REMONTENT
Une motion de défiance à l'encontre de la direction a été adoptée mardi pour dénoncer sa gestion d'un conflit interne, dernier exemple selon le texte de "dérives déontologiques", qui plombent aussi des journalistes du réseau en butte à la précarisation
Une motion de défiance à l'encontre de la direction de RFI a été adoptée mardi pour dénoncer sa gestion d'un conflit interne, dernier exemple selon le texte de "dérives déontologiques" successives, qui plombent aussi des journalistes du réseau en butte à la précarisation.
"Notre rédaction a été profondément indignée à la fin de l'année 2021 quand l'enquête +Congo Hold-up+, dont nous sommes partenaires, a été gravement remise en cause dans une interview associée à l'image de RFI", souligne le texte de la motion.
Celle-ci a été adoptée par 67,1% des 287 journalistes (sur un collège de 524) ayant pris part au vote.
En cause: la diffusion fin novembre d'un entretien mené par le journaliste vedette de la radio, Alain Foka, avec Jules Alingete, chef des services de l'Inspection générale des finances de la République démocratique du Congo (RDC), sur sa chaîne YouTube personnelle.
Au cours de cette interview, diffusée avec le logo de la chaîne France 24 et un micro siglé RFI, le haut-fonctionnaire congolais a qualifié l'enquête portée par une journaliste de RFI, Sonia Rolley, d'"insinuations" visant à "brûler le Congo".
Or, la veille, M. Alingete saluait sur RFI les conclusions de cette investigation, réalisée par un consortium international de médias internationaux et d'ONG, selon lesquels l'ancien président de la RDC Joseph Kabila et ses proches auraient "siphonné" au moins 138 millions de dollars de fonds publics avec la complicité d'une banque.
"La direction aurait dû agir. Il n'en a rien été, ce qui a eu pour conséquence d'entraîner une campagne de dénigrement et d'insultes contre la collègue (...) et contre notre rédaction", dénoncent les auteurs de la motion de défiance.
"Cette affaire est le dernier exemple des dérives déontologiques que les directions successives de Radio France Internationale ont permises ces dernières années, et sur lesquelles la SDJ (Société des journalistes) n'a eu de cesse d'alerter", estiment-ils.
Face au tollé, la direction a amorcé des discussions avec les SDJ de RFI et France 24 pour améliorer l'application des réglementations internes existantes, et lancé l'élaboration d'un "document de référence" pour encadrer "les collaborations et activités extérieures" de ses journalistes.
Elle a également indiqué dans un communiqué interne avoir "procédé, pour un même collaborateur, à une double sanction", sans divulguer son nom, ni la nature des sanctions.
Dans un autre communiqué publié après le vote, la direction de RFI a appelé à "dépasser le malaise de ces dernières semaines".
"Nous devons à présent continuer de transformer nos différends en débats constructifs", a-t-elle ajouté. Une réunion est ainsi prévue vendredi pour "poursuivre" le "travail autour des textes et de l'encadrement des collaborations et activités extérieures des journalistes".
- "Deux poids, deux mesures" -
"Il n'y aurait pas eu cette motion s'ils avaient pris plus tôt la mesure du problème", avait estimé Marie Normand, présidente de la SDJ, interrogée par l'AFP.
Un journaliste de RFI a évoqué pour sa part "un malaise assez profond dans la rédaction" avec un sentiment de "deux poids, deux mesures" en matière de déontologie.
"Nous sommes des centaines à qui on peut faire confiance, et une infime minorité se comporte de façon dangereuse pour la réputation de la radio" menaçant l'intégrité de journalistes sur le terrain, selon une reporter.
Pour Sabine Mellet, déléguée syndicale SNJ-CGT de France Médias Monde, "c'est parce qu'on manque de moyens que la direction cherche des partenariats, qui sont totalement antinomiques avec notre métier", en particulier "avec des chaînes de télé ou des radios en Afrique qui sont soit de l'opposition, soit du gouvernement".
A l'étranger, les journalistes travaillant pour RFI, reliés par un réseau de discussion interne nommé Spartacus, ont été "vraiment choqués" par cette affaire, a rapporté une pigiste.
"C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase", a affirmé une autre journaliste, évoquant des conditions de travail en forme de "longue descente aux enfers" pour les pigistes français de RFI, qui se sont vus supprimer début 2019 les cotisations sociales de leurs rémunérations, y compris sur les zones de conflits ou de pandémie type Ebola.
CAN, LES ESPOIRS DÉÇUS DES PETITS COMMERÇANTS CAMEROUNAIS
Durement frappés par le ralentissement économique lié au Covid-19, au conflit séparatiste anglophone à l'Ouest et aux incursions jihadistes à l’extrême-nord, les commerçants camerounais voyaient la CAN comme une lueur d'espoir pour se relancer
A chaque voiture qui ralentit en plein centre de Yaoundé, Rodrigue Charly se précipite vers les passagers pour écouler la marchandise achetée spécialement pour la Coupe d'Afrique des nations (CAN) de football: "Qu'est-ce que vous voulez?Un chapeau?Une vuvuzela?"
Comme de nombreux Camerounais, il a longtemps attendu la compétition phare du continent, a investi, mais n'a pas récolté les gains escomptés.
"J'y croyais.Je pensais que ça allait décoller pour la finale, mais depuis la défaite jeudi des Lions indomptables (l'équipe nationale camerounaise, ndlr), je ne vends plus rien.Les gens sont déçus", lâche-t-il, dépité.
"Moi, je suis débrouillard.Pour la CAN, on s'est cotisé en famille.On a investi un million de francs CFA (1.500 euros environ).Je pense qu'on va rentrer dans nos frais mais on ne fera pas de bénéfice, il n'y a pas assez de visiteurs", estime-t-il.
Le quadragénaire, qui enchaîne les petits métiers, se prépare déjà à changer d'activité, comme "emballer des paquets cadeau"."Il faut bien se battre pour continuer à vivre et nourrir la famille".
- "Gâchis total" -
Au Cameroun, la quasi-totalité - 90% - de la population active, tire ses revenus du secteur informel, selon la Banque mondiale.
Pour les commerçant du marché artisanal de la capitale, qui fondaient de grands espoirs sur la CAN, la déception est également grande.
"Cela faisait trois ans qu'on attendait ce moment, qu'on produisait des marchandises pour les visiteurs de la CAN. Mais il n'y en a pas eu.On n'a même pas fait un meilleur mois que d'habitude.C'est un gâchis total", témoigne Pierre Tjabag, 40 ans devant son étal de sculptures traditionnelles.
"On n'y arrive plus.Je pense sérieusement à arrêter.Je vais travailler dans les transports", affirme un autre vendeur de sculptures, Aboubakary, qui ne porte pas de patronyme à l'état civil."Et moi, j'ai commencé l'élevage de volailles", le coupe son associé Aboubakary Seydou.
Tous deux viennent de la région de l'Extrême-Nord, pauvre et frappée par les attaques jihadistes."Là-bas, c'est dix fois pire qu'ici.Il n'y a pas d'emploi", expliquent-ils.
L'économie camerounaise, qui représente plus de 40% du PIB de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac), est la plus diversifiée de la région.Mais un tiers des habitants vit avec moins de deux euros par jour et le taux de pauvreté atteint près de 40% dans un pays où le salaire minimum est de 36.200 francs CFA, environ 55 euros.
Durement frappés par le ralentissement économique lié à la pandémie de Covid-19, au conflit séparatiste anglophone à l'Ouest et aux incursions jihadistes à l’extrême-nord, les commerçants camerounais voyaient la CAN, deux fois reportée en 2019 et 2021, comme une lueur d'espoir pour se relancer.
- Peu d'étrangers -
"On pensait qu'avec la CAN viendraient des étrangers pour nous faire la recette.J'ai beaucoup produit, fait des belles pièces en décembre, mais ça n'a rien changé pour nous. Nous sommes très déçus", explique Habiba Hulgen, au milieu de ses robes et tissus multicolores en wax et bazin, dans l'atmosphère feutrée de sa petite boutique du quartier musulman de Yaoundé.
Même dans le secteur du tourisme, les bénéfices ont été en-deçà des attentes."Hormis les journalistes et officiels, mes collègues et moi n'avons vu personne ayant fait le déplacement pour l'événement", souligne Alain Pokam, directeur depuis 15 ans d'une société de tourisme et de transports.
Pour Chantal Lewat, présidente du syndicat des hôteliers du Cameroun, le constat est aussi amer: "les hôtels de luxe choisis pour recevoir les délégations officielles ont fait des bénéfices, mais les populations africaines n'ont pas voyagé et les petits hôtels, dont beaucoup avaient investi, n'ont presque rien tiré de l'événement", estime-t-elle, "la faute en grande partie au Covid et à la menace qui a plané jusqu'au bout sur un nouveau report de la CAN".
"Pour tous les petits acteurs de l'informel, l'impact de la compétition a été très faible.Il n'y a pas eu de retombée. Mais au niveau macro (économique), on peut espérer que la CAN a renouvelé l'image de marque du Cameroun", analyse Christian Lambert Nguena, économiste à l'université de Dschang, dans la région de l'Ouest.
Un autre économiste, Dieudonné Essomba, met lui en garde contre "le contrecoup des efforts consentis pour l'organisation", qui "pourrait générer une crise de la dette", surtout "s'il n'y a pas de stratégie de valorisation des infrastructures créées pour la CAN".
ÉTUDE SUR LES REMUNERATIONS DANS L’ADMINISTRATION : DYSFONCTION PUBLIQUE
Rattrapé par sa générosité sélective envers ses agents, l’Etat aura du mal à trouver la bonne formule pour corriger les inégalités.
Les syndicalistes de l’enseignement sont en grève depuis des mois, pour exiger le respect des accords de 2018 et la révision du système de rémunération des agents de l’Administration. Un système de rémunération caractérisé par des disparités et iniquités, révélées par une étude réalisée en 2015. Le Quotidien se penche sur les révélations et recommandations de cette étude, qui devraient permettre de corriger ces dysfonctionnements.
Rattrapé par sa générosité sélective envers ses agents, l’Etat aura du mal à trouver la bonne formule pour corriger les inégalités. Volontaire, Macky Sall bute sur la réalité. Après avoir gelé leurs plans d’actions pour l’année scolaire 2020-2021 à cause de la crise liée au Covid-19, les enseignants, qui font partie des corps les plus lésés, ont déterré la hache de guerre pour exiger le respect des accords de 2018 et surtout la révision du système de rémunération.
Concernant ce dernier point, une étude réalisée en 2015 avait révélé des disparités et iniquités, sources de frustrations. Partant de ce constat, ladite étude réalisée par le cabinet Mgp-Afrique, a montré que «la réforme du système de rémunération des agents de l’Administration est donc devenue incontournable, en vue non seulement de promouvoir une meilleure allocation des ressources budgétaires, mais également d’accroître l’équité dans les rémunérations et de mettre en place un système qui permette de motiver les agents de l’Etat les plus performants».
Ce travail effectué il y a 6 ans, avait décelé «un certain nombre de contraintes qui pèsent sur le budget de l’Etat, du fait de la masse salariale des agents publics». Dans le document, les auteurs avaient rappelé que les 103 358 agents de l’Etat émargeant sur le Titre II du budget de l’Etat, représentent une masse salariale de «485,2 milliards pour 1482,5 milliards de recettes fiscales, ce qui représente un ratio de 32,7 %». Ils avaient ainsi précisé que «ces chiffres, tirés des dépenses imputées au Titre II du budget de l’Etat, n’incluent pas celles afférentes au personnel des institutions, ni ne tiennent compte des dépenses de personnel imputées sur des crédits de matériel, voire sur des dépenses communes».
«Salaires ou indemnités payés directement sur une base mensuelle, sans rapport avec leurs soldes indiciaires»
L’étude s’était aussi penchée sur «l’évolution des grilles indiciaires, la prolifération des primes et indemnités, les augmentations successives de la rémunération des agents de l’Etat». Elle avait ainsi révélé qu’aussi bien «en valeur absolue qu’à travers l’accroissement de la valeur du point d’indice, combinées à la reprise des recrutements et aux reversements effectués, ont conduit à un accroissement de la rémunération des agents et, consécutivement, à une forte progression de la masse salariale au cours des quinze dernières années, surtout dans sa composante primes et indemnités».
Sur les disparités, l’étude avait ainsi montré «une différence d’échelles indiciaires entre certains corps de même niveau de recrutement, soit une progression de carrière plus rapide dans certains corps par rapport à d’autres de même niveau, du fait d’un nombre plus restreint de classes ou d’échelons, conféré par leur statut». Et aussi «une couverture incomplète de la durée normale de carrière par le nombre d’échelons contenus dans chaque échelle».
Autre dysfonctionnement, c’est le fait qu’au cours «de ces dernières années, les agents d’un certain nombre de corps ont pu bénéficier de salaires ou indemnités payés directement sur une base mensuelle, sans rapport avec leurs soldes indiciaires, ou en référence à d’autres corps ou fonctions de l’Administration».
Dans le document, il est fait état du cas «des inspecteurs généraux d’Etat, dont les rémunérations actuelles, d’un montant sans commune mesure avec celles qu’ils auraient perçues sur la base de leur échelonnement indiciaire, revalorisé du reste en 2006, ont été fixées, de surcroît, nettes d’impôts (cf. le décret n° 2011-1044 du 26 juillet 2011) ; des magistrats supérieurs, en l’occurrence les présidents et procureurs des hautes juridictions, dont les rémunérations ont été alignées sur celles octroyées aux membres du Conseil constitutionnel à la veille de l’élection présidentielle de 2012 ; des conseillers en organisation, qui n’ont certes pas bénéficié d’une telle rémunération globale, mais qui ont obtenu un alignement de leurs indemnités de fonction sur celles des conseillers techniques de la présidence de la République, pour pouvoir disposer de rémunérations substantielles (cf. le décret n° 2014-800 fixant le rang, les indemnités et avantages des conseillers en organisation en service au Bureau organisation et méthodes);, etc.». Les auteurs de cette étude avaient également souligné «les effets pervers de tels décrets instituant des rémunérations ou indemnités de fonctions globales, en lieu et place des soldes indiciaires». Ils avaient ainsi fait savoir qu’il «ne s’agit là que «d’indemnités différentielles de salaire», allouées aux intéressés pour leur permettre d’atteindre un certain niveau de rémunération».
Et d’expliquer : «Leurs salaires indiciaires étant ainsi maintenus en vigueur, même virtuellement, pour la gestion des carrières et les avancements notamment, c’est sur cette base que devrait s’effectuer, selon toute logique, la détermination de l’assiette de leurs pensions de retraite, une situation qui leur sera donc défavorable à terme.»
Mais, avaient-ils relevé : «Il semblerait d’ailleurs, d’après les données de solde de 2014, que les agents de certains de ces corps, notamment les Ige et les magistrats (pour ce qui concerne certaines fonctions occupées), cumulent leurs an¬ciennes primes et indemnités avec cette sorte de solde globale qui leur a été octroyée, atteignant ainsi des niveaux inattendus.»
«MACKY SALL DOIT SE PREPARER A QUITTER LE POUVOIR»
Yassine Fall estime que les élections locales ont été un sérieux coup de semonce à l’endroit de la classe politique dirigeante.
Propos recueillis par Babacar Guèye DIOP |
Publication 05/02/2022
Yassine Fall estime que les élections locales ont été un sérieux coup de semonce à l’endroit de la classe politique dirigeante. Par conséquent, l’ex-candidate de Yewwi askan wi à Mbane, appelle Macky Sall à préparer son départ, «sauf à vouloir délibérément embraser le pays». Mme Fall, membre de Pastef, juge une coalition de l’opposition «possible», lors des Législatives du 31 juillet prochain.
Quelle lecture faites-vous des résultats des élections locales ?
Les résulats électoraux représentent, à n’en pas douter, une nette rupture par rapport à la tendance électorale des décennies antérieures, qui ne procédait pas encore à l’élection des maires des communes au suffrage universel direct. La rupture s’est par ailleurs manifestée à travers la défiance ouverte de l’électeur, dans les villes et communes stratégiques que sont Dakar, Guédiawaye, Ziguinchor, Thiès, Yoff, Kaolack, Diourbel et tant d’autres, sans compter une large proportion de conseillers, davantage éveillés aux missions qui leur sont confiées par la base des collectivités locales. Il convient, par ailleurs, de reconnaître que les joutes municipales ont sanctionné lourdement, à la fois le chef de l’Etat, certains de ses ministres et cadres les plus en vue de l’Apr et Benno bokk yaakaar. C’est là un sérieux coup de semonce à l’endroit de la classe dirigeante.
La coalition Yewwi askan wi est-elle agréablement surprise au vu de ses résultats, notamment à Thiès et dans les autres départements de la région de Dakar ?
Ça a été une agréable surprise, j’en conviens, surtout que le pouvoir en place pensait qu’il allait laminer l’opposition. Mais au-delà, la chute de Idrissa Seck, l’un des mastodontes de la vie politique thiessoise et nationale, est incontestablement un tournant significatif de l’électorat, par rapport à la pratique surannée du va-et-vient des suffrages négociés par l’argent, les rentes de parvis étatiques partisans et l’attachement aux valeurs négatives du parti-Etat. L’autre motif de satisfaction réside dans le fait notoire de la prise du pouvoir municipal par les jeunes et, dans une mesure appréciable, par les femmes, surtout de Pastef et Yewwi askan wi. Quant à la commune de Dakar, elle a infligé une cuisante défaite à Macky Sall en premier, et a permis à Khalifa Sall d’avoir une revanche mémorable sur celui qui a directement contribué à sa perte de la mairie de Dakar et à son emprisonnement, doublé de la perte juridique de candidature. La possibilité, même lointaine, d’un troisième mandat pour Macky Sall, a également été enrayée. On peut en déduire, par conséquent, que les élections présidentielles de 2024 vont également se jouer à partir des municipales dont nous sortons. Sauf à vouloir délibérément embraser le pays aux prochaines Présidentielles, Macky Sall doit se préparer à quitter le pouvoir exécutif et entreprendre une autre vie, dont la quiétude dépendra de plusieurs facteurs, notamment sa gestion de cette alternance.
Beaucoup de maires élus de Yaw sont inconnus, notamment à Dakar. Avez-vous bénéficié d’un vote sanction contre Benno bokk yaakaar ?
Certainement. Mais la victoire des jeunes et femmes de Yewwi askan wi, participe d’un travail en profondeur, au sein de l’électorat et d’une mobilisation sans précédent de la conscience nationale sur les questions de patriotisme, d’intégrité éthique, de Justice pour tous et de gouvernance réellement démocratique. Mais, nous devons convenir que le scrutin a été entaché par le vote des consciences, les insuffisances notoires du processus électoral et l’attitude partisane de certains préfets et sous-préfets qui restent chevillés aux ordres venus d’en haut et au parti-pris du chef de la Magis¬trature suprême.
Comment expliquez-vous votre défaite à Mbane ?
A Mbane, mon équipe et moi nous sommes battus dans le respect d’un code de conduite, basé sur les principes d’éthique et de non-achat de partisans. Nous faisions face à des candidats qui ont pensé pouvoir manipuler un contexte rural ethnico-religieux assez particulier, pour diaboliser la première candidature féminine de l’histoire de Mbane. Ils ont dû vite déchanter, car les populations, y compris des imams, des chefs de village et d’éminents leaders politiques, les ont remis à leur place. Nous battions campagne dans une commune où l’extrême pauvreté a atteint des niveaux que même le Sénégalais moyen ne pourrait imaginer ; où les phrases qui revenaient pathétiquement, le plus souvent, sont «nous avons soif ; nous avons perdu nos terres ; nous ne voulons plus que les femmes accouchent sur des charrettes; nous n’avons rien». Nous étions dans une commune extrêmement étendue, sans infrastructure aucune, et avec une diversité qui a toujours influencé le vote. Nous avions devant nous des candidats qui se réclamaient du camp de Macky Sall et qui s’illustraient par le manque de transparence sur l’origine de leur fonds politiques et par l’iniquité du financement de la campagne électorale. C’est à Mbane que le maire réélu, qui était relativement pauvre en 2014, et qui s’est distingué par l’extrême médiocrité de sa gestion à tous points de vue en sept ans, se retrouve à distribuer des véhicules et des sommes faramineuses, sans qu’on ne sache d’où sort cette fortune. La corruption politique a atteint son paroxysme, à tel point que la personne qui était choisie comme tête de liste proportionnelle de Yewwi askan wi à Mbane, nous a trahis et a rejoint le camp de Benno. Nous soupçonnons d’ailleurs des tentatives de le maintenir dans cette position de conseiller, malgré le fait qu’il ait signé une lettre de démission du conseil rural pour le compte de Yaw.
Rappelez-vous aussi que Mbane est le siège de luttes ardues contre le bradage des terres et la corruption foncière, dans lesquelles je me suis personnellement impliquée dans mes écrits et mes positions politiques à travers les médias. Beaucoup ont décrié le soutien massif qu’auraient apporté aux candidats de Benno, les gros exploitants fonciers qui contrôlent les meilleures terres de Mbane. C’est un enjeu de plusieurs milliers d’hectares de nos ressources foncières et hydriques, qui se jouait durant ces élections. Les sociétés étrangères implantées dans la commune, avaient donc tout intérêt à corrompre le jeu électoral en leur faveur. Les relations ambiguës et suspicieuses entre le maire réélu et la compagnie Senegindia, sont connues de tous. Le maire de Mbane s’est prêté volontiers à ce jeu tortueux et sale durant ces élections. Il s’est immensément enrichi et a distribué une manne financière et matérielle considérable, qui pourrait égaler ou même doubler ses prétendus investissements dans la commune au cours des sept dernières années. L’autre candidat qui revendique aussi son soutien à Macky Sall a été, à plusieurs reprises, interpellé durant la campagne pour expliquer ses liens étroits, à différents niveaux, avec la Com¬pagnie sucrière sénégalaise.
Je considère cependant que Yewwi askan wi peut à juste titre, s’enorgueillir d’avoir été victorieuse dans trois circonscriptions de Mbane qui, à elles seules, sont plus vastes et plus peuplées que la commune voisine de Ndombo-Sandjiri et d’avoir fait tomber pour la première fois, le parti au pouvoir dans ces localités, jamais gagnées auparavant par l’opposition. Nous avons gagné à Mbane-Village, le plus grand centre de vote de la commune, à Saneinte et Diaglé, en plus de nos autres scores. Par ailleurs, la victoire de Yaw à travers le pays, ne laisse pas indifférentes les populations de Mbane. Notre campagne a réussi à redonner confiance aux masses déshéritées que l’on essaie de diviser depuis trop longtemps, à savoir les Peulhs, Wolofs et Maures, dans la perspective de régner sans partage sur le capital foncier et les ressources naturelles considérables de cette partie du pays. Le réveil va être brutal dans cette commune laissée à elle-même, sans un seul kilomètre de route goudronnée et avec les indices de développement qui maintiennent le Sénégal parmi les 25 pays les plus pauvres du monde. Nous venons donc de franchir ici une étape importante et cette bataille va se jouer de nouveau au cours des prochains scrutins.
Le Président Macky Sall dit avoir gagné 80% des collectivités locales.
L’opposition devrait-elle avoir le triomphe modeste ?
C’est plutôt lui qui devrait avoir le triomphe modeste. Sa lecture du scrutin est passéiste et n’intègre pas les lames de fonds qui agitent les jeunes, les femmes et cadres du Sénégal. Ensuite, il ne mesure pas encore à quel point le Sénégalais lambda lui en veut de l’avoir fait souffrir à travers une qualité de vie exécrable, la montée inexorable des prix et denrées de première nécessité, le taux effroyable de chômage, sans compter le niveau scandaleusement élevé de la corruption, de l’arrogance politique et du pillage des deniers publics par l’équipe dirigeante. On ne peut pas avoir autant de facteurs négatifs dans son portefeuille de gouvernance et bomber le torse. Il y a eu ne l’oublions pas, 14 morts par la faute de Macky Sall, 14 jeunes gens qui protestaient contre la dictature d’un régime finissant, incapable de leur offrir un emploi digne et un système d’enseignement à la hauteur des aspirations à l’excellence de nos jeunes talents.
La coalition Wallu Senegaal a appelé à une large coalition de l’opposition lors des Législatives, pour imposer à Macky Sall une cohabitation. Cette coalition est-elle possible ?
Elle est souhaitable et possible. Unis, nous nous ouvrons un monde de possibilités nouvelles et d’aspirations coalisées autour de l’essentiel.
Qu’attendez-vous du prochain remaniement ?
Pas grand-chose, de la part d’un gouvernement de prétendus technocrates que nous avons maintes fois vus à la peine ou d’un gouvernement politique qui nous mènerait droit vers le gouffre. La seule alternative offerte à Macky Sall, c’est d’engager les réformes souhaitées par le Peuple sénégalais, de programmer son départ en 2024 en préparant des élections libres, transparentes et équitables.
Par Hyacinthe DIANDY
KOULIBALY ET GANA, SORTEZ-NOUS LE MATCH RÉFÉRENCE
Ils ne sont pas n’importe qui. Car faisant partie des cadres et de la colonne vertébrale de l’équipe
Ils ne sont pas n’importe qui. Car faisant partie des cadres et de la colonne vertébrale de l’équipe. C’est pourquoi les prestations de Kalidou Koulibaly et Gana Guèye sont toujours scrutées, surtout dans cette 33e édition de la Can où le Sénégal tient à tuer le chat noir en s’offrant son premier trophée continental.
Mais le constat général est que depuis le début du tournoi, Koulibaly et Gana Guèye tardent à retrouver leur meilleur niveau. A la décharge du capitaine des Lions, son manque de compétition, lié à une blessure et au Covid, l’ayant handicapé. C’est ce qui explique ses prestations moyennes lors des dernières sorties des Lions.
Quid de Gana Guèye ? Même s’il a eu, lui aussi, sa dose de Covid, le milieu du Psg semble avoir perdu cette vivacité qui lui permettait de se projeter en phase offensive. Même sur les balles arrêtées, il n’a pas retrouvé cette justesse technique qui en a fait un spécialiste dans la Tanière.
Dimanche contre l’Egypte, le défenseur central et le milieu des Lions nous doivent une «revanche». On s’attend, en effet, qu’ils nous sortent ce match-référence que le «Sénégal du foot» attend d’eux.