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23 juin 2025
LES LIONS, DU DOUTE À LA CONSÉCRATION
L’équipe nationale a traversé des moments difficiles au Cameroun, avant de voir le bout du tunnel avec sa première consécration en Coupe d’Afrique des nations, ce dimanche
L’équipe nationale du Sénégal a traversé des moments difficiles au Cameroun, avant de voir le bout du tunnel avec sa première consécration en Coupe d’Afrique des nations, ce dimanche.
C’est en effet dans des conditions chaotique que les Lions avaient débuté leur préparation, le 27 décembre à Dakar.
Les premiers jours de stage ont été marqués par l’absence de plusieurs joueurs, retenus en clubs avec la décision de la FIFA de laisser les joueurs à la disposition de ces derniers, jusqu’au 3 janvier.
A cause de cette mesure, la Fédération sénégalaise de football (FSF) avait décidé d’annuler le stage prévu au Rwanda ainsi que les matchs amicaux.
En attendant l’arrivée des cadres, les joueurs présents à Dakar avaient entamé la préparation.
Le 4 janvier, l’équipe reçoit le drapeau national des mains du Chef de l’Etat, Macky Sall.
Mais quelques heures après la cérémonie, des joueurs et des membres du staff technique sont testés positifs au Covid-19.
C’est dans ce contexte que l’équipe nationale, amputée de nombreux joueurs, rejoint le Cameroun
Installés dans un complexe hôtelier moderne, dans le village de Bangou, à Bafoussam, les Lions ont pu disposer d’un cadre propice en altitude pour préparer la compétition sous de bons auspices.
Cependant, à 48 heures de leur première sortie, trois joueurs, Kalidou Koulibaly, Édouard Mendy et Famara Diédhiou, sont testés positifs au COVID-19.
Quoique diminués, ils entament la compétition par une victoire (1-0) devant le Zimbabwe, sur un but de Sadio Mané sur penalty, dans les ultimes secondes du match.
Comme lors du premier match, deux joueurs sont aussi déclarés positifs au COVID-19 : Fodé Ballo Touré et Idrissa Gana Gueye.
Face à la Guinée, le Sénégal doit aussi faire avec la suspension du milieu de terrain Pape Gueye, pour des raisons administratives.
Le choc de la poule B se solde par un nul vierge. Comme le troisième et dernier match face au Malawi.
Après un parcours en dents de scie, marquée par une victoires et deux matchs nuls, les Lions terminent leaders de leur poule.
Sadio Mané et ses partenaires héritent du Cap Vert, qui a terminé parmi les meilleurs troisièmes. Au terme de ce derby de la zone UFOA/A, les Lions éliminent les Requins bleus en huitièmes de finale sur un score de 2 à 0, grâce à des buts de Sadio Mané et Bamba Dieng.
Après trois semaines passées dans l’Ouest, à Bangou, dans la tanière de l’hôtel Tagidor, les protégés d’Aliou Cissé migrent vers le centre, à Yaoundé. Mais dans la capitale politique camerounaise, les Lions n’auront pas le même confort comme à Bafoussam.
Logée a Djeuga Place, un des plus grands réceptifs hôteliers de la capitale politique du Cameroun, l’équipe nationale, malgré les critiques, a su garder la sérénité.
En quart de finale au Stade Ahmadou-Ahidjo, les Lions dominent la Guinée Équatoriale (3-1) et se qualifient en demi-finale, grâce à Famara Diédhiou, Cheikhou Kouyaté et Ismaila Sar.
En demi-finale, ils dominent sur le même score les Étalons du Burkina Faso, grâce à Abou Diallo, Idrissa Gana Gueye et Sadio Mane, s’offrant ainsi une deuxième finale consécutive en Coupe d’Afrique des nations.
Pour couronner le tout, ils se sont imposés ce dimanche devant les Pharaons au stade Olembé, devant le président camerounais, Paul Biya, le président de la CAF Motespe et le président de la FIFA Infantino.
Bien qu’ayant raté un penalty, Sadio Mané est le héros de la finale, pour avoir inscrit le dernier penalty lors de la séance des tirs au but.
Le périple camerounais se termine ainsi en beauté, les Lions décrochant leur premier trophée continental, après deux échecs en 2002 et 2019.
DAKAR EN LIESSE APRÈS LE PREMIER TROPHÉE DU SÉNÉGAL À LA CAN
La capitale a explosé de joie dimanche soir après le coup de sifflet final de la finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN), où les "Lions" de Sadio Mané ont battu les "Pharaons" d'Egypte de Mohamed Salah
Une immense clameur a retenti quand la star Sadio Mané a réussi le tir consacrant le Sénégal, lors de la séance de tirs aux buts.Des centaines de supporters, vêtus de maillot du Sénégal, ont afflué sur la Place de l'Indépendance, près du palais présidentiel, dans le centre de Dakar.
La police a érigé des barrières pour empêcher la foule se déversant sur la place de se rapprocher du palais.Les lieux ont vibré au son des avertisseurs des voitures, des vuvuzelas, des sifflets, des cris de joie, des pétards, des chansons à la gloire de la sélection.
Une ambiance festive s'est emparée de toute la ville de Dakar et de sa banlieue, au milieu des drapeaux du Sénégal, accrochés aux immeubles, sur les véhicules, sur les artères et les trottoirs de la capitale.
L'ambiance était folle, au Monument de la Renaissance, statue monumentale dans la zone du quartier des Mamelles qui domine Dakar, au pied duquel était installée une fanzone avec plusieurs dizaines de personnes.Les gens s'enlaçaient au milieu des feux de joie après la séance des tirs aux buts.
Certains supporters s'étaient détournés de l'écran lors de la séance des tirs aux buts.L'une d'eux, accroupie, a même versé des larmes.
La tristesse était palpable quand, en début de match, Sadio Mané avait raté un pénalty.
"Il (Sadio Mané) ne doit pas rater le pénalty.Pour une finale le grand joueur ne rate pas.C'est inadmissible", fulminait Pape Mbaye, un chauffeur de 24 ans.
Avant que la star de Liverpool ne transforme le dernier tir qui a conduit le Sénégal, pour la première fois, sur le toit du foot africain, après deux finales perdues en 2002 et 2019.
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LE SÉNÉGAL MÉRITAIT CETTE COUPE
Depuis Addis Abeba en Ethiopie où il se trouve pour le sommet de l'Union africaine, le président Macky Sall réagit pour à la victoire de l'équipe nationale à la CAN ce dimanche
Depuis Addis Abeba en Ethiopie, le président du Sénégal Macky Sall réagit pour TV5MONDE à la victoire de l'équipe nationale à la CAN ce dimanche.
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LES LIONS, ROIS D'AFRIQUE
Le Sénégal remporte sa première Coupe d'Afrique des Nations ce dimanche au Cameroun, au terme d'une séance des tirs au but (4-2) face à l'Égypte. Les poulains d'Aliou Cissé sont couronnés pour la première fois de leur histoire
Les "Lions" du Sénégal règnent enfin sur l'Afrique, ils ont remporté leur toute première CAN contre l'Égypte (0-0 a.p., 4 t.a.b.à 2) au bout d'une finale très fermée, où Sadio Mané a transformé le tir au but décisif.
Le Sénégal l'attendait depuis si longtemps ! Après deux tentatives malheureuses en 2002 et 2019, les joueurs de la "Teranga", la bienvenue, en wolof, ont enfin eu les nerfs solides, après 330 minutes de finales au total sans marquer le moindre but.
Sadio Mané a raté un penalty en début de match, mais pas son tir au but, après les échecs de Mohamed Abdelmonem et de Mohamed Ahmed, et celui de Bouna Sarr.Le Sénégal prend sa revanche de la séance perdue contre le Cameroun 20 ans plus tôt (0-0, 3 t.a.b.à 2).
Mané a remporté son duel dans le match avec Mohamed Salah, son coéquipier de Liverpool, qui perd sa deuxième finale après celle de 2017 (2-1 contre le Cameroun), et n'a même pas pu tirer son "péno", lui qui était placé en cinquième position.
Cette victoire porte le sceau d'Aliou Cissé, coach "local" qui avait pleuré sur le terrain les deux échecs précédents.
Joueur, il avait manqué le dernier tir au but de la finale 2002 contre le Cameroun.Entraîneur, il avait vécu la frustration d'un but gag en tout début de match contre l'Algérie que son équipe n'a jamais remonté (1-0).
- L’Égypte fatiguée -
Ce premier triomphe est bien sûr aussi celui de Mané, même s'il n'a pas réussi un très grand match, semblant porter la peine de son penalty mal tiré.
"Ballonbuwa", le "sorcier du ballon", reste le héros de cette finale avec Édouard Mendy, qui a arrêté un tir (Abdelmonem a frappé le poteau), et le capitaine Kalidou Koulibaly, suspendu pour la finale 2019, qui a lui transformé le premier, et a muselé Salah.
Les trois stars mettent fin à 57 ans de malheurs.Depuis leur première inscription en 1965, année aussi de leur première qualification (le Sénégal termine 4e), les Lions de la Teranga couraient après ce titre.
L’Égypte, arrivée épuisée par trois prolongations et un jour de récupération en moins, n'a pas remporté de huitième CAN.
Les "Pharaons" ont défendu à l'arraché tout le match, pliant sans rompre sous la domination sénégalaise.
La finale de 2019 avait mal commencé pour le Sénégal, avec un but gag de l'Algérie dès la deuxième minute.Cette fois les Lions ont raté un penalty, par Sadio Mané, arrêté par Gabaski (7e), pour une faute de Mohamed Abdelmonem sur Saliou Ciss.
- Encore Gabaski -
Le gardien numéro deux de l’Égypte, titulaire depuis la blessure de Mohamed El Shenawy, brille décidément dans l'exercice, il avait déjà fait la décision dans les deux séances de tirs au but gagnées par son équipe.
La victoire est méritée pour les Sénégalais, vainqueurs aux points.Ils ont dominé le match et se sont procuré quelques occasions, mais elles n'étaient pas assez tranchantes, à l'image de ces centres d'Ismaïla Sarr devant la ligne (19e, 23e), et Gabaski a tout sorti.
Le Marseillais Bamba Dieng a trouvé trois fois sur sa route dans la prolongation les gants du gardien du Zamalek (92e, 100e, 115e).
Fatigué, isolé, Salah n'a pas souvent trompé la vigilance de ses défenseurs.Quand il l'a réussi et a visé la lucarne, Édouard Mendy a paré (42e)
L’Égypte a pourtant eu une balle de hold-up, une frappe d'Ahmed Mostafa "Zizo" boxée par Mendy sous sa transversale (117e).
Mais la revanche va arriver très vite: Sénégal et Égypte se retrouvent en mars pour l'affiche des barrages africains de la Coupe du monde.Le duel africain Mané-Salah ne fait que commencer.
AIDA SOPI NIANG, L'ANARCHISTE GAUCHISTE DE LA VILLE DE DAKAR
’EnQuête’’ est parti à la rencontre de cette jeune dame, membre de Bés Dou Niakk et qui candidate pour le poste de première femme adjointe du maire de la ville de Dakar
Derrière des lunettes correctrices, se cachent un visage aux traits tirés et des yeux qui dissimulent mal des nuits d’insomnie. Bientôt deux semaines après les Locales, ce n’est toujours pas le repos pour Aida Sopi Niang, une des ‘’femmes de l’ombre’’ qui ont organisé la campagne de l’actuel maire de la ville de Dakar. ‘’EnQuête’’ est parti à la rencontre de cette jeune dame, membre de Bés Dou Niakk et qui candidate pour le poste de première femme adjointe du maire de la ville de Dakar. Elle serait ainsi la troisième personnalité à la mairie de Dakar et viendrait après le militant du Pastef et directeur de campagne de Barthélemy Dias, Abass Fall.
Son prénom peut immédiatement renvoyer à une formation politique bien connue des Sénégalais. Et ce sera suffisant pour l’identifier au Parti démocratique sénégalais (PDS). Que nenni ! Aida Sopi Niang est membre de Bés Dou Niak de Serigne Mansour Sy Djamil. Mieux, elle indique, avec le sourire, n’avoir jamais milité au parti de Me Wade, qu’elle a même combattu dans le mouvement M23. Alors, d’où vient le sobriquet ‘’Sopi’’ du prénom de cette étudiante en Master en développement territorial ? Elle rétorque : ‘’À ma naissance, mon père m’a appelé Aida Sopi et plus tard, ma maman l’a enlevé de mon extrait de naissance. Malgré cela, les gens de mon entourage qui m’ont vu grandir continuent de m’appeler Aida Sopi.’’
Conseillère municipale à la commune des Sicap-Liberté depuis 2009, Aida Niang à l’état civil fait partie de l’équipe de campagne de l’actuel maire de Dakar. Ce qui fait d’ailleurs que des voix se lèvent pour la placer au poste de première adjointe de la ville, juste après Barthélemy Dias. La jeune dame garde néanmoins la tête sur les épaules et reste réaliste devant les réalités de la politique sénégalaise.
La militante de la cause des femmes rappelle d’emblée que pour les Locales, le suffrage n’est direct que pour le maire et non pour les autres postes d’adjoint. ‘’Nous avons interprété au niveau du bureau municipal comment devrait se passer la composition. Et après concertation, le poste de premier adjoint revient à Abbas Fall, qui était le directeur de campagne et qui représente le parti Pastef. Je postule pour être la première femme adjointe, c’est-à-dire deuxième adjointe du maire de la ville de Dakar. La politique a ses réalités qu’on ne maitrise pas, mais moi, j’ai confiance en la coalition et je pense qu’avec la dynamique qui a été impulsée, ils comprendront qu’en tant que jeunes femmes, il est important que nous puissions être des forces de propositions et faire en sorte que les choses se passent bien’’, dit-elle sur un ton optimiste.
À moins de 35 ans (elle ne veut pas donner son âge exact), cette militante de la cause des femmes a commencé son engagement politique au Parti de l’indépendance et du travail (PIT). On est en 2006 et elle est désignée responsable des jeunes de la formation politique de feu Amath Dansokho. Avec ce parti, elle intègre la coalition politique de l’opposition Benno Siggil Senegaal où Aida Niang fera la rencontre de jeunes comme Barthélemy Dias, Thierno Bocoum… ‘’Nous avons beaucoup milité ensemble et le Bés du Niak a été à l’époque un cadre mis en place où on pouvait être dans son parti politique et y militer. J’ai rencontré Serigne Mansour en 2010, dans le cadre de la réflexion sur la mise en place de Bés Dou Niak qui s’appelait Mouvement pour la refondation nationale. Depuis lors, nous avons continué à travailler ensemble. C’est le Bés Dou niak qui m’a porté aujourd’hui au niveau départemental’’, explique Aida Niang. Par la suite, le temps a fait son œuvre et le Bés Dou Niak s’est mu en parti politique et elle a fait le choix d’y militer au détriment du patrimoine ‘’familial’’, le PIT.
‘’Yewwi Askan Wi a encore beaucoup de choses à proposer au peuple sénégalais’’
Aida Sopi Niang est née et a grandi dans une famille où père et mère militaient au PIT. Elle juge d’ailleurs ce nouveau choix assez compliqué, mais facilité par les idéologies de gauche incarnées par les deux camps. ‘’Sous cet angle, je n’ai jamais eu de divergences avec les camarades du PIT. Je pense que le mot transition n’est pas trop approprié, mais c’est plutôt une transition dans la lutte et chacun s’affirme dans le cadre où il pense que son apport serait le plus bénéfique à la population sénégalaise. À un moment donné de la vie, il faut faire un choix et le mien a été le fait de militer dans le Bés Dou Niak’’.
Cependant, il faut relever que son parti n’a gagné aucune collectivité locale pour ces échéances. Une situation qui s’explique, d’après Aida Niang, par leur entrée tardive dans cette coalition de l’opposition. Elle trouve néanmoins que leur apport a été très important dans la victoire de certains leaders.
En effet souligne-t-elle avec fierté, le Yewwi Askan Wi est un groupe de personnes qui, au-delà des partis politiques, se sont battues ensemble et ont gagné dans beaucoup de collectivités locales.
La coordonnatrice du mouvement des jeunes du M23 fonde aujourd’hui beaucoup d’espoir sur cette entité politique qui a gagné devant la coalition Benno Bokk Yaakaar dans la capitale sénégalaise, même si elle avait beaucoup d’appréhensions au départ. Aida Niang en retient finalement une belle expérience, car l’entité privilégie les dynamiques de groupe au détriment des intérêts partisans. ‘’Il y a la convivialité, les gens sont ensemble et discutent, la campagne a été menée avec le sacrifice de tout un chacun, parce que ce n’était pas un parti au pouvoir. Je pense que si nous continuons sur cette lancée, le Yewwi Askan Wi a encore beaucoup de choses à proposer au peuple sénégalais’’.
La conseillère municipale à la ville de Dakar a foi en ce vent du changement impulsé par les jeunes qui seront, à ses yeux, capables de mener les ruptures attendues. Ce, avec des hommes et des femmes qui mettront en avant la parole donnée et seront au-dessus de ces batailles de positionnement. ‘’C’est vrai qu’il peut y avoir des combines politiques, mais nous, en tant que jeunes, nous devons d’être aux aguets et les dénoncer, en cas de dérive. Il ne peut y avoir une unanimité dans la vision des choses et même dans les perspectives, mais ce qui est important, c’est le fait de pouvoir mettre le nous en avant. Et pour ce faire, il y a des préalables dans le sens du respect de la dignité de chacun, de la prise en compte de chacun et que personne ne puisse penser être plus intelligent et plus fort que l’autre. De ce que j’ai vu jusqu’à présent, j’ai un a priori favorable et je pense que le Yewwi a pu apprendre des autres coalitions et que nous ne ferons pas les mêmes erreurs’’.
La militante de la gauche n’est pas indifférente à la percée des jeunes durant ces Locales. Elle rappelle, à ce propos, que c’est la jeunesse qui avait mené la révolution dans les années 1968. Ces jeunes constituent pour elle, aujourd’hui, cette force de proposition qui manquait au Sénégal. ‘Il est important qu’on puisse continuer cela pour impulser une nouvelle dynamique. Nous allons vers d’autres échéances et aujourd’hui, c’est dans le positionnement que nous ferons de ces jeunes dans les bureaux municipaux les leaders qui pourront convaincre les Sénégalais’’.
La révolution de 2011
En dehors de son militantisme à Bés Dou Niak et à Yewwi Askan Wi, Aida Sopi Niang est l’une des actrices de la ‘’révolution’’ de juin 2011. Elle garde d’ailleurs en souvenir ces moments où avec sa bande, ils pouvaient à la fin de la journée, soit rentrer tranquillement, soit être menottés pour finir à Rebeuss. Cela reste ainsi pour la jeune dame un véritable moment de don de soi où des fils et filles de ce pays se sont levés pour lutter contre l’injustice. ‘’J’ai connu le maire de la ville de Dakar et d’autres sur ce terrain-là. À un moment donné, nous ne pensions plus parti politique, mais peuple sénégalais. La lutte a été âpre, mais nous a permis de savoir que quand le peuple vit une injustice, il faut savoir tout donner et essayer à force d’engagement et de convictions le sortir du trou dans lequel les gens voulaient le mettre’’.
La vie d’Aida Niang n’est cependant pas faite que de politiques. Elle est également au-devant de la scène, quand il s’agit de défendre les femmes. Dans ses combats, la jeune dame a, en 2014, amené la mairie de Sicap–Liberté devant le tribunal, parce que le bureau n’était pas paritaire. Aida précise d’ailleurs qu’elle n’hésitera pas à faire autant pour la mairie de Dakar, s’il y avait un soupçon de non-respect de la loi.
‘’Je pense qu’au-delà de notre appartenance politique, la priorité, c’est la bataille que nous menons pour l’égalité des sexes, pour l’autonomisation des femmes, afin qu’elles puissent être au-devant et qu’on sache que la population sénégalaise est composée des deux sexes. Les jeunes femmes sont les plus lésées, dans le sens où elles sont femmes et jeunes, et c’est les deux catégories les plus vulnérables. Nous avons une association, La Pépinière. Nous nous sommes toujours battues pour faire en sorte que les jeunes femmes soient responsabilisées, qu’elles ne soient pas des suivistes’’.
Après les Locales, la militante de Bés Dou Niak cible les prochaines Législatives, fixées fin juillet 2022 pour, dit-elle, continuer à servir le peuple et faire en sorte que les revendications populaires puissent être entendues.
Pour Aida Sopi Niang, les choses peuvent être difficiles, mais pas impossibles, puisqu’elle ambitionne un jour d’être la locataire du palais de la République et être à la tête de ce pays.
En attendant, il faut prier pour que les Sénégalais se départissent de certaines ‘’visions archaïques qui n’envisagent pas d’élire une présidente de la République’’…
HARO SUR LES PUTSCHS À L'UA
Les dirigeants africains ont condamné dimanche "sans équivoque" la récente "vague" de coups d'Etat sur le continent, lors d'un sommet annuel, où les discussions prévues sur l'accréditation controversée d'Israël à l'organisation ont été reportées
Selon des sources diplomatiques, ce sujet source de vifs débats parmi les 55 Etats membres a été "suspendu" et le débat prévu dimanche après-midi reporté, évitant une crise inédite au sein de l'organisation panafricaine adepte du consensus.
Dans les nombreux sujets de ce sommet à l'agenda chargé, les coups d'Etat qui ont secoué le continent durant l'année écoulée -le dernier au Burkina Faso il y a deux semaines- était inévitables.
Lors de la réunion du Conseil de paix et de sécurité, "chaque dirigeant africain de l'assemblée a condamné sans équivoque (...) la vague de changements anticonstitutionnels de gouvernement", a déclaré son dirigeant Bankole Adeoye.
L'UA "ne tolèrera aucun coup d'Etat militaire sous quelque forme que ce soit", a-t-il ajouté, rappelant que tous les pays ayant connu des putschs ont été suspendus.
"A aucun moment dans l'histoire de l'Union africaine, nous n'avons eu quatre pays suspendus en en 12 mois: le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso", a-t-il ajouté.
Dans un discours samedi, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, avait également évoqué la "funeste vague" de coups d'Etat et souligné des "liens de causalité connus" avec le terrorisme.
- Débat suspendu -
L'UA a en revanche choisi de ne pas afficher ses dissensions sur le sujet hautement sensible de l'accréditation d'Israël.
Cette décision prise en juillet par Moussa Faki divise l'organisation.
Plusieurs Etats membres, dont l'Afrique du Sud et l'Algérie, se sont insurgés, estimant que ce choix va à l'encontre des déclarations de l'organisation soutenant les Territoires palestiniens.
Les deux pays ont fait pression pour inscrire ce sujet à l'ordre du jour du sommet.Un débat était prévu dimanche après-midi.Il a été "suspendu", ont indiqué des sources diplomatiques à l'AFP, et un comité va être créé "pour étudier la question".
Ce comité comprendra l'Afrique du Sud et l'Algérie mais aussi le Rwanda et la République démocratique du Congo, qui soutiennent la décision de Faki, ainsi que le Cameroun et le Nigeria, selon les diplomates interrogés.
Ce report évite la possibilité d'un vote qui, selon de nombreux analystes, aurait pu provoquer une scission sans précédent dans l'histoire de l'UA, qui fête ses 20 ans.
Dans un discours samedi, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh avait demandé aux dirigeants africains de retirer l'accréditation d'Israël.
Moussa Faki avait, lui, défendu son choix et appelé à "un débat serein".
Il a assuré que l'engagement de l'UA dans la "quête d'indépendance" des Palestiniens était "immuable et ne peut que continuer à se renforcer".Mais l'accréditation d'Israël peut constituer, selon lui, "un instrument au service de la paix".
- Efforts de paix en Ethiopie -
Il n'est pas clair si le sommet, dont la plupart des sessions se sont déroulées à huis clos, a abordé la question de la guerre qui fait rage dans le pays-hôte.
Le nord de l'Ethiopie est ravagé depuis 15 mois par un conflit entre forces progouvernementales et rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui a fait des milliers de morts et, selon l'ONU, mené des centaines de milliers de personnes au bord de la famine.
Bankole Adeoye a assuré que "toutes les situations de conflit étaient à l'agenda du sommet".
L'UA, dont le siège se trouve dans la capitale éthiopienne, se trouve dans une position particulièrement délicate sur ce conflit.
M. Faki a attendu le mois d'août dernier -neuf mois après le début des combats- pour nommer l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo comme envoyé spécial chargé d'arracher un cessez-le-feu.
L'Ethiopie a également continué à siéger au Conseil de paix et de sécurité de l'UA durant le conflit.Elle n'a toutefois pas été reconduite cette semaine pour un nouveau mandat, ont déclaré des diplomates.
Adeoye a déclaré dimanche qu'il n'était "pas vrai" que l'UA a été lente à réagir.
"Il était impossible que l'UA ne s'engage pas dans une telle situation, étant donné précisément sa situation en Ethiopie", a-t-il affirmé, soulignant le rôle de "la diplomatie discrète, des navettes diplomatiques, qui ne peuvent généralement pas être rapportées".
M. Obasanjo doit se rendre cette semaine dans les régions touchées par la guerre, a-t-il indiqué.
GUINEE, LES PREMICES D'UN RETOUR A L'ORDRE CONSTITUTIONNEL
L’organe législatif de transition en Guinée qui doit décider de la date du retour des civils au pouvoir, a tenu, samedi 5 février, sa première réunion, cinq mois après le coup d’État qui a renversé le président Alpha Condé
L’organe législatif de transition en Guinée qui doit décider de la date du retour des civils au pouvoir, a tenu, samedi 5 février, sa première réunion, cinq mois après le coup d’État qui a renversé le président Alpha Condé. C’était une des exigences de la Cédéao, l’organisation sous-régionale pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Dans son discours d’ouverture, le président du Conseil national de transition guinéen (CNT), Dansa Kourouma a tenu à marquer les esprits. Il veut mettre fin au tripatouillage de la foi fondamentale en Guinée: « J’ai conscience que le changement radical des mécanismes qui amènent les élites au pouvoir et qui leur permettent de s’y maintenir quasi indéfiniment, doit être définitivement résolu. Nous devons écrire une Constitution qui ne sera pas facilement modifiable par les pouvoirs constitués ».
Et pour cela, il faudra, selon lui, mettre fin aux velléités putschistes en Guinée: « Notre travail, nous allons l’effectuer en excluant toutes considérations porteuses de clivages déplacés et de divisions factices susceptibles d’influer négativement sur le projet du renouveau national. Faisons en sorte qu’il n’y ait plus une nouvelle transition. Ce sera l’indice de la réussite de nos travaux. »
« Chronogramme clair »
Le président du Parlement de Sierra Leone, Abass Bundu, parmi les invités de marque, a demandé au CNT de faire en sorte qu’il y ait un retour rapide à l’ordre constitutionnel : « La prochaine étape que nous attendons de la République de Guinée, c’est la définition d’un chronogramme clair qui donc aboutira au retour à l’ordre constitutionnel et à la restauration de la démocratie. »
La séance a été ouverte en présence du Premier ministre guinéen Mohamed Béavogui, des présidents des institutions et du corps diplomatique accrédité en Guinée.
L'OEIL DU CYCLONE BATISIRAI TOUCHE LE MADAGASCAR
Le cyclone Batsirai a touché terre sur la côte est de Madagascar, le samedi 5 février à 20h, au nord de la ville de Mananjary. Il traversera la Grande Île d'est en ouest dans la nuit et dimanche matin, « en restant globalement à un stade dangereux »
Le cyclone Batsirai a touché terre sur la côte est de Madagascar, le samedi 5 février à 20h, au nord de la ville de Mananjary. Il traversera la Grande Île d'est en ouest dans la nuit et dimanche matin, « en restant globalement à un stade dangereux », indique la direction de la météorologie à Madagascar. Batsirai charrie avec lui des vents moyens de 165 km/h et des rafales plafonnant à 230 km/h qui ont fait de premiers dégâts.
Le cyclone Batsirai a frappé la ville de Mananjary à 20 h locales, sur la côte est de la Grande Île. Dès hier plusieurs régions du pays ont été placées en alerte rouge cyclonique, les autorités ont appelé la population à se barricader.
À Mahanoro, à 150 km de l'oeil du cyclone, les habitants se préparent, font des provisions, élaguent des arbres, renforcent les toitures. Mais en même temps, ils étaient très calmes, se promenaient dans la rue, se tiennent sur le perron de leurs maisons barricadée en attendant le cyclone, a constaté notre envoyée spéciale Laure Verneau.
Pourtant, les signes avant-coureurs sont bien là : bourrasques de pluie, rafales, vagues de cinq, six mètres de haut.
La situation est aussi très précaires pour ceux qui sont réfugiés dans les centres d'hébergement en prévision du cyclone. Ils ne savent pas quand ils vont pouvoir rentrer chez eux ni si leur maison sera détruite. Des réfugiés sont déjà malades à cause du manque d'eau potable. La nourriture manque aussi. 35 millions de dollars sur 50 ont été débloqués par l'Etat malgache pour la catastrophe naturelle. Pourtant, les seuls sacs de riz que ce centre d'hébergement a reçus venaient d'opérateurs privés.
Des vagues immenses à Mananjary
« De nombreuses cases détruites, des arbres tombés qui barrent la route et une ville inondée par la montée de la mer, des vagues immenses qui retombent avec beaucoup de force », c'est ce que décrit le commandant de la compagnie de la gendarmerie de Mananjary, commune d'entrée du cyclone. « Les toits de plusieurs sites d'hébergement se sont envolés et les déplacés qui s'y trouvaient ont été transférés dans le collège de la ville », poursuit le capitaine Heninjoa Ravahalahy, qui précise qu'il est pour l'heure impossible de sortir pour évaluer les dégâts à cause de la puissance du vent, rapporte Laetitia Bezain à Antananarivo.
À 100 km au nord, à Nosy Varika, plusieurs poteaux électriques sont tombés, décrit un membre des forces de l'ordre. Plus au sud, à Manakara, les vents et les pluies sont aussi très intenses. Un peu plus de 6000 personnes ont été déplacées.
Neuf régions et six districts de la côte est et des Hautes Terres sont en alerte rouge de danger imminent. Des centaines de foyers sont privés d'électricité. Celle ci a été coupée par précaution à cause de la force des rafales de vent et des pluies, ont indiqué les autorités. « Les dégâts sont encore difficiles à évaluer », explique le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes. Un peu plus de 40 000 habitants de toute l'île ont été évacués dans des écoles, des gymnases ou encore des églises avant l'arrivée du cyclone.
Selon les prévisions de la direction de la Météo de Madagascar, Batsirai sortira en mer demain après-midi dans le canal du Mozambique.
TUNISIE, KAIS SAIED DISSOUT LE CONSEIL DE LA MAGISTRATURE
Le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé dimanche, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature. Le chef de l’Etat accuse cet organisme indépendant chargé de nommer les juges, d’impartial.
Benin Web Tv |
Casimir Vodji |
Publication 06/02/2022
Le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé dimanche, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature. Le chef de l’Etat accuse cet organisme indépendant chargé de nommer les juges, d’impartial.
« Le CSM (Conseil supérieur de la magistrature) appartient au passé à partir de ce moment », a déclaré dimanche 6 février le président de la Tunisie, Kaïs Saïed, dans une vidéo diffusée dans la nuit où on le voit discuter avec des ministres. Kaïs Saïed accuse le CSM de corruption et d’avoir ralenti des procédures, dont les enquêtes sur les assassinats de militants de gauche survenus en 2013.
Le président Kaïs Saïed concentre tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021. En pleine crise socio-économique et sanitaire et après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu au suffrage universel fin 2019, avait invoqué le 25 juillet un « péril imminent » pour limoger le Premier ministre, suspendre les activités du Parlement et reprendre en main le pouvoir judiciaire.
Le 22 septembre, le président Kaïs Saïed, a pris des dispositions exceptionnelles portant organisation du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif, qui ont fait l’objet d’une série de décrets publiés dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT). Des mesures exceptionnelles qui ont suscité l’indignation du parti Al-Massar. Dans un communiqué de son bureau politique, Al-Massar a rejeté toute suspension de la Constitution de 2014. Elle s’insurge contre la gestion de la période exceptionnelle.
DOMINER NE VEUT PAS DIRE GAGNER
Le Sénégal aura en face une équipe d’Egypte qui ‘’va accepter de se faire dominer mais avec son expérience va essayer de te faire tomber à la moindre erreur’’, a averti l’ancien milieu des Lions du Sénégal, Alassane Ndour
Yaoundé, 6 fev (APS) –Le Sénégal aura en face une équipe d’Egypte qui ‘’va accepter de se faire dominer mais avec son expérience va essayer de te faire tomber à la moindre erreur’’, a averti l’ancien milieu des Lions du Sénégal, Alassane Ndour, à quelques heures du coup d’envoi de la finale de la CAN, ce dimanche.
‘’Contre l’Egypte, tu auras en face une équipe qui va accepter de se faire dominer, mais qui avec son expérience va te faire tomber à la moindre erreur’’, a-t-il déclaré à quelques heures de la finale de la CAN Sénégal-Egypte à 19 heures (GMT) au stade Olembé de Yaoundé, la capitale camerounaise.
Selon, lui, la finale Sénégal-Egypte de ce dimanche est une affiche de ‘’rêve’’ pour le football africain qui oppose deux équipes qui sont ‘’montées en puissance dans la compétition et où les Lions ne doivent pas se limiter à dominer la rencontre’’.
‘’L’Egypte, c’est une équipe avec un mental très haut, une équipe très vicieuse qui maîtrise les exigences du très haut niveau’’, a indiqué, l’ancien joueur de Saint-Etienne (France) qui a perdu contre la sélection égyptienne 0-1 en match éliminatoire de la Coupe du monde 2002.
‘’Les Lions avaient pris leur revanche quelques mois plus tard en janvier 2002, lors de la CAN à Bamako (1-0) avec un but de la tête de Lamine Diatta en se donnant tous les moyens’’ s’est souvenu Ndour.
Il a prévenu qu’avec l’Egypte, ‘’il ne suffit pas seulement d’être plus fort techniquement, tactiquement et physiquement, mais toujours être à l’affût puisqu’au premier relâchement, ils vont en profiter’’.
‘’Contre la Côte d’Ivoire, le Maroc et le Cameroun, on ne peut pas dire que l’Egypte a eu l’ascendant, mais elle a réussi à avoir ses adversaires à l’usure’’, a rappelé l’ancien Lion.
Alassane Ndour a appelé les Lions ‘’à ne pas s’enflammer même après avoir marqué six buts en deux matchs (contre Guinée Equatoriale et le Burkina Faso) lors de cette compétition continentale.
Il estime que contre l’Egypte, le Sénégal doit s’attendre à un match ‘’fermé, totalement différent’’. L’ancien international sénégalais pense que le Sénégal ‘’peut avoir plus de fraîcheur physique’’ lors de cette finale.
‘’C’est un match spécial où les deux équipes partent à chances égales’’, a-t-il dit, avant d’inviter Saliou Ciss, arrière latéral des Lions, ‘’à faire attention à ses montées’’.
‘’Derrière, il y aura Mohamed Salah et c’est dangereux de lui laisser de l’espace’’, a-t-il prévenu au défenseur des Lions qui, selon ‘’a souvent dépannée sur le couloir gauche de la défense sénégalaise’’.