SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
17 août 2025
CRISE UKRAINIENNE, LES ETATS-UNIS SERONT AUX COTES DE L’AFRIQUE
L’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique auprès de l’Union africaine, Jessica Lapenn, a fait part, mercredi, à Dakar, de la volonté de son pays d’aider le continent africain à avoir une forte réponse à la crise ukrainienne
Dakar, 31 mars (APS) – L’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique auprès de l’Union africaine, Jessica Lapenn, a fait part, mercredi, à Dakar, de la volonté de son pays d’aider le continent africain à avoir une forte réponse à la crise ukrainienne et ses effets néfastes sur les économies africaines.
’’Nous cherchons une forte réponse africaine à la crise ukrainienne. Pour cela, nous allons consulter les dirigeants et nous allons nous associer avec le Sénégal qui assure la présidence tournante de l’Union Africaine et d’autres pays’’, a-t-elle notamment déclaré.
Jessica Lapenn et la Secrétaire d’Etat adjoint aux affaires africaines au Département d’Etat américain, Akunna Cook, ont rencontré des journalistes à l’ambassade américaine à Dakar dans le cadre d’une visite qu’elles effectuent au Sénégal.
’’Nous devons en tant communauté internationale, en partenariat avec l’Union africaine, avoir une réponse forte face à cette crise ukrainienne, qui, il faut le reconnaître a fortement touché l’Afrique sur le plan économique’’, a de son côté souligné Akunna Cook.
Insistant sur le fait que la crise ukrainienne avait eu des conséquences sur l’économie en termes de hausse des prix des biens de consommation, elle a assuré de l’engagement de son pays à travailler avec l’UA et les gouvernements africains dans le cadre de la recherche de solutions pouvant atténuer les impacts de la guerre russo-ukrainienne sur les économies du continent.
COUPE DU MONDE DES MALENTENDANTS : LE SÉNÉGAL LOGÉ DANS LE GROUPE D
L’équipe du Sénégal des malentendants, championne d’Afrique en titre, jouera la prochaine Coupe du monde dans le groupe D contre les équipes de la Grèce, du Mexique, de l’Ouzbékistan et de la Pologne, a appris l’APS.
Dakar, 31 mars (APS) – L’équipe du Sénégal des malentendants, championne d’Afrique en titre, jouera la prochaine Coupe du monde dans le groupe D contre les équipes de la Grèce, du Mexique, de l’Ouzbékistan et de la Pologne, a appris l’APS.
Cette compétition qui mettra aux prises 20 sélections nationales aura lieu au Brésil du 30 avril au 15 mai.
Interrogé par l’APS, le directeur technique, Tassirou Diallo s’est dit confiant quant aux capacités de son groupe à réaliser une grande performance.
Il a rappelé que la Coupe du monde est "une compétition relevée". L’objectif est de réussir "une très bonne participation", a-t-il dit, soulignant que le groupe se prépare depuis 2-3 mois.
"Les entraînements ont débuté à Malika, à Mbao et depuis quelques temps au stade Alassane Djigo de Pikine", a expliqué l’ancien attaquant des Lions.
Tassirou Diallo a appelé l’Etat à apporter son soutien à ce groupe qui est allé s’imposer au Kenya, suggérant la prise en charge d’un stage fermé pour les malentendants pour une dizaine de jours avant le démarrage de la compétition.
"Nous attendons l’aide des autorités notamment lors de ces dernières semaines de préparation", a-t-il dit, rappelant que le chef de l’Etat (Macky Sall) a apporté son soutien au groupe avant et après la victoire au Kenya.
En plus du Sénégal, les autres représentants africains à cette compétition sont l’Egypte logée dans le groupe A, celui de l’Argentine et le (finaliste de la CAN), dans le groupe C avec comme entre autres, l’Allemagne.
LA NOUVELLE DÉMARCHE D'IDY
Après la surprise des locales de janvier et la défaite de la mouvance présidentielle à Thiès, le président de Rewmi a lancé une nouvelle dynamique pour la reconquête de la ville. Peut-il encore se réconcilier avec sa base ?
Après la surprise aux Locales du 23 janvier dernier avec la défaite de la mouvance présidentielle à Thiès, le président Idrissa Seck a lancé une nouvelle dynamique pour la reconquête de la ville. Pour taire les querelles de leadership qui lui auraient fait perdre sa base politique, Idy va chapeauter et coordonner toutes les actions de son parti.
L’homme a vu sa force politique s’effriter de plus en plus, son poids électoral se réduire d’élection en élection. Président du parti Rewmi, Idrissa Seck s’est toujours imposé comme la première force politique de Thiès. Un leader incontesté. Entre Idrissa et les Thiessois, les rapports ont résisté au poids des années et aux forces des régimes en place. Depuis sa création en 2006, le parti Rewmi n’a jamais perdu une élection dans sa base politique, la Ville de Thiès. Mais le patron de Rewmi a été surpris au soir du 23 janvier dernier. Base «imprenable», la Ville de Thiès a tourné le dos au Président de Rewmi et à la mouvance présidentielle lors des élections locales du 23 janvier 2022. La coalition Benno bokk yakaar (Bby) a été battue par l’opposition. Pis, l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et proche collaborateur du chef de l’Etat, Macky Sall, a perdu dans son bureau de vote où il a été battu par la liste dirigée par l’ancien ministre Thierno Alassane Sall, leader de la République des valeurs. C’est une première depuis plus de deux décennies. Idrissa Seck a été défait mais ne semble pas être vaincu. Et à quatre mois des Législatives, il veut reconquérir sa base. Mais est-il possible de reprendre le contrôle de la Ville de Thiès ? Idy peut-il encore se réconcilier avec sa base ?
«La défaite de Thiès et la surprise aux locales»
Seulement après la défaite aux élections Locales du 23 janvier dernier, le patron de Rewmi a décidé de reprendre les choses en main. Depuis quelque temps, Idrissa Seck a entamé une série de rencontres avec les responsables de sa formation politique pour recoller les morceaux et redynamiser le parti. Dépeint comme un fin stratège politique, Idrissa Seck a su se relever et retrouver une nouvelle santé même si certains observateurs ont prédit «sa mort politique». Loin de mettre un terme à sa carrière politique, des proches collaborateurs de l’ancien maire de Thiès confient qu’Idrissa Seck a repris en main la gestion de sa formation politique. «Véritablement, le président Idrissa Seck a été surpris par cette défaite aux Locale.s Depuis la création de Rewmi, il avait réussi à mettre en place une équipe qui travaillait et gagnait les élections. Son plan était de se concentrer sur la présidentielle de 2024 et laisser ses lieutenants, principalement Yankhoba Diattara, gérer les Locales. Par rapport à son envergure politique, il n’avait pas jugé nécessaire de trop s’impliquer lors de ces Locales, pensant pouvoir laisser ses lieutenants se positionner et confirmer leur leadership local. Mais, il a été déçu», nous confie-t-on. Puisqu’avec les membres fondateurs de Rewmi comme le ministre Oumar Guèye, Pape Diouf ou Awa Guèye Kébé, entre autres, Idrissa Seck a résisté aux vagues du régime libéral de Me Abdoulaye Wade. Avec la deuxième génération de leaders aussi comme Thierno Bocoum, Abdourahmane Diouf, Déthié Fall, entre autres, le patron de Rewmi a pu préserver également certaines de ses bases comme la Ville de Thiès.
Donc avec ces locales, Idrissa Seck, aux commandes depuis plus de 20 ans à Thiès, pensait venu le moment de laisser la marche aux plus jeunes et leur permettre de devenir de grands leaders. Malheureusement ces gens n’avaient pas l’étoffe assez solide pour pouvoir se positionner. Ce qui a fait qu’ils ont perdu les élections à Thiès. «Comme son projet politique de diriger le Sénégal est toujours intact, le président Idrissa Seck a décidé de reprendre tout en main pour pouvoir repositionner le parti, mais tout cela dans le cadre de la mouvance présidentielle. Mais comme Rewmi est un parti souverain, il a décidé de poursuivre le travail pour sa massification et son animation», apprend un proche collaborateur de l’ancien Premier ministre du président Abdoulaye Wade. Idrissa Seck a donc commencé à recevoir les entités de sa formation politique. Le patron de Rewmi a démarré avec les mouvements de la société civile affiliés au parti, des porteurs de voix à Thiès, etc.
«Idy et la nouvelle dynamique de reconquête de ses bases»
Mais d’après des proches de l’ancien maire de Thiès, c’est la même dynamique que le patron Rewmi prolonge depuis le début de ses consultations avec sa base. «Tous les responsables reçus lui ont fait savoir qu’ils ont voté contre la liste de Benno parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec les choix des têtes de listes dans les différentes communes», précise notre source.
Contacté par L’Observateur, le Secrétaire général de Rewmi, Matar Sèye confirme que son mentor politique a repris le fil du dialogue avec des responsables de son parti pour une nouvelle dynamique en perspective des élections législatives et de la présidentielle de 2024. Matar Sèye explique : «Parler d’une reprise en main, c’est trop dire. Mais après la défaite aux élections locales, beaucoup de responsables ont manifesté leur volonté de rencontrer le Président Idrissa Seck. Quand il en a été informé, il a commencé à recevoir les coordonnateurs des 46 départements. Mardi dernier, il en a reçu une dizaine. Hier mardi aussi, il en a reçu une dizaine d’autres. Et il va continuer ainsi. Depuis la formation de Rewmi, c’est la première fois qu’il perd une élection à Thiès et c’est la première fois qu’il n’est pas non plus candidat et qu’il n’a pas battu campagne. C’est cela qui explique cette défaite.»
Idrissa Seck et la mouvance présidentielle ont perdu les dernières élections locales à Thiès, mais d’après Matar Sèye, le parti Rewmi reste toujours reconnaissant envers les populations thiessoises. «Les Thiessois et Thiessoises ont soutenu Idrissa Seck en tant qu’opposant pendant 20 ans. Et pendant 20 ans, il a chaque fois gagné les élections, malgré ce que les différents pouvoirs ont mis comme moyens dans la Ville de Thiès pour le déstabiliser. Nous n’avons que gratitude et reconnaissance envers les populations de Thiès. Il n’y a pas de divorce avec les populations de Thiès, ce qu’il y a eu c’est une dispersion au niveau de Rewmi parce que certains responsables n’ont pas suivi les directives du parti. Si tous les responsables avaient suivi les directives du parti, il n’y aurait pas de combat à Thiès», a fait savoir le Secrétaire général de Rewmi. Dans cette nouvelle dynamique unitaire, le patron de Rewmi a reçu les dirigeants des différentes communes de Thiès. La connexion est ainsi rétablie en perspective des prochaines joutes électorales. Et désormais, c’est Idrissa Seck himself qui assurera la coordination de son parti. Il a repris tous les pouvoirs pour éviter les erreurs des Locales.
Moussa Diaw, enseignant-chercheur en Science politique : «Idrissa Seck a commis beaucoup d’erreurs, il lui sera très difficile de rebondir»
«Il y a un vent de changement qui souffle dans le pays et qui a frappé le parti Rewmi depuis qu’il a intégré la mouvance présidentielle. Et les résultats des élections Locales de janvier dernier montrent qu’il y a une perte de vitesse de la formation politique d’Idrissa Seck. Et cela est lié à la manière dont il a rallié la majorité présidentielle sans toutefois prévenir ses militants. Beaucoup de ses militants et lieutenants ont été surpris par son choix de rejoindre la majorité sans aucune explication de fond. Donc, même s’il a rallié le pouvoir, certains militants ont pris leurs distances par rapport à cette décision. Et il l’a ressenti avec ces résultats décevants des locales puisqu’il a été battu dans son propre bureau de vote. Mais comme il y a maintenant une campagne qui a été lancée au sein de la majorité pour les élections Législatives du 31 juillet 2022, il est obligé de jouer le jeu. Cette stratégie de renforcement de la majorité constitue un canevas initié par Benno. Le président Macky Sall a commencé dans son parti (Alliance pour la république-Apr) avec des réconciliations pour éviter des listes parallèles, consolider sa base et régler les querelles de leadership. C’est pourquoi Idrissa Seck n’est pas en reste. Il est dans la majorité et il est obligé de suivre la dynamique de la mouvance présidentielle. Maintenant est-ce qu’à la suite de cette mobilisation qu’il est en train de sonner, Idrissa Seck pourra retrouver sa base ? C’est la grande question. Mais ce sera difficile de retrouver sa base parce qu’il a perdu la plupart de ses lieutenants. Il ne reste plus que quelques-uns comme le ministre Yankhoba Diattara qui n’est pas parvenu à gagner la Ville de Thiès. Il y a une sorte de fragmentation du parti Rewmi. Beaucoup de militants ont quitté pour aller voir ailleurs. Il lui sera très difficile de rebondir politiquement. Idrissa Seck a fait une erreur politique. Il était dans des calculs politiques avant de joindre la majorité présidentielle. C’est pourquoi il lui sera très difficile de rebondir en tant que leader car il risque d’être disqualifié dans les prochaines perspectives politiques. Idy était incontournable au niveau de l’opposition, mais il a commis beaucoup d’erreurs qui lui tombent dessus aujourd’hui.»
APRÈS LA PERTE DE THIÈS, L'AVENIR D'IDRISSA SECK S'ÉCRIT EN POINTILLÉ
En ralliant la mouvance présidentielle, l’ancien Premier ministre devait entraîner sa ville dans son sillage. Mais son parti, Rewmi, a échoué aux locales, menaçant du même coup sa position au sein de la coalition au pouvoir
Jeune Afrique |
Mawunyo Hermann Boko |
Publication 31/03/2022
Quel sort le président Macky Sall réservera-t-il à Idrissa Seck ? Leur alliance sera-t-elle maintenue ou l’ancien Premier ministre d’Abdoulaye Wade devra-t-il sortir de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (BBY) ? Le moins que l’on puisse dire, à la lumière des résultats des élections locales du 23 janvier, c’est que l’avenir politique du leader du parti Rewmi est aujourd’hui incertain.
À Thiès, le fief d’Idrissa Seck, BBY a été sèchement défait par la coalition de l’opposition, Yewwi Askan Wi. Yankhoba Diattara, adoubé par Idrissa Seck comme tête de liste pour conquérir la mairie centrale de la cité du rail, n’a rien pu faire face à Babacar Diop. Les différents cadres de Rewmi n’ont pas non plus remporté les communes d’arrondissement de Thiès-ouest, est et nord. Un revers cinglant qui marque une perte d’influence de l’ancien Premier ministre et la fin de son hégémonie dans cette ville située à 70 km à l’est de Dakar.
Sur le terrain, le ministre de l’Économie numérique et coordonnateur local de Rewmi a dû faire face à plusieurs listes concurrentes dont celle de Talla Sylla, l’édile sortant de la ville à qui Idrissa Seck avait laissé la gestion de la mairie en 2014. Pour Ndiaga Sylla, expert électoral et frère du maire déchu, l’ancien chef du gouvernement « paie le prix de son rapprochement avec Macky Sall ». « Les électeurs n’ont pas digéré cette nouvelle alliance », affirme-t-il.
Effritement
Jamais Idrissa Seck n’avait perdu dans la région de Thiès, son bastion électoral depuis plus d’une vingtaine d’années. À partir de 2002, celui qui avait construit sa notoriété sous Wade avant d’entrer en disgrâce y avait remporté toutes les élections locales. Et lors de la présidentielle de 2019, Thiès lui avait fourni l’essentiel des suffrages exprimés en sa faveur.
Certes, Idrissa Seck avait terminé deuxième pour la troisième fois consécutive, avec seulement 20,51 % des voix, mais cela lui avait suffi pour confirmer son statut de chef de file de l’opposition alors que montait en puissance le phénomène Ousmane Sonko.
C’est donc à la surprise générale qu’en novembre 2020, Idrissa Seck décide de rejoindre la majorité. En échange, il se voit gratifié du poste de président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), l’une des principales institutions du pays. Et deux cadres de son parti entrent au gouvernement. « Les Sénégalais n’ont pas vraiment compris son choix de rallier la coalition présidentielle. Et, surtout, d’être nommé à la tête d’une institution qu’il avait toujours dénigrée et qu’il proposait de supprimer », rappelle Babacar Ndiaye, chargé de recherche au West Africa Think Tank (Wathi), basé à Dakar.
Au sein de Rewmi, cette alliance avec le pouvoir, jugée « contre-nature », ne fait pas l’unanimité. Elle entraîne même la défection de plusieurs cadres du parti, dont le député Déthié Fall, devenu finalement l’un des artisans de la victoire de Yewwi Askan Wi à Thiès.
L’entrée de Rewmi au gouvernement contribuera aussi à l’effritement d’une base politique déjà fragilisée par les départs, en 2017, de l’ancien député et président du mouvement Agir, Thierno Bocoum, et, en 2019, de l’ancien porte-parole du parti, Abdourahmane Diouf. « Il s’est renié », regrette un ancien partisan.
Présidant hier à Dakar la réunion de concertation technique du dispositif régional de prévention et de gestion des crises (PReGec), le secrétaire exécutif du comité Permanent inter-états de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (cilss) a tiré la sonnette d’alarme par rapport aux pénuries alimentaires qui guettent la région. Selon Abdoulaye Mouhamadou, 38,3 millions de personnes risquent de connaître une insécurité alimentaire au cours de la prochaine période de soudure juin-août.
Si rien n’est fait d’ici juin à août prochain, les pays du Sahel connaîtront une insécurité alimentaire. L’alerte est du secrétaire exécutif du Comité Permanent Inter-états de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (cilss) qui présidait hier une réunion sur la coordination technique du dispositif régional de prévention et de gestion des crises (PREGEC).
Selon Abdoulaye Mahamadou, seuls le Cap-Vert et le Liberia ne sont pas concernés par cette situation. «La situation alimentaire au sahel, les analyses de la sécurité alimentaire et nutritionnelle avec l’outil-cadre harmonisé conduit dans les pays, excepté au Cap-Vert et au Liberia, révèlent qu’en l’absence de réponse appropriée, le nombre total de personnes en insécurité alimentaire et nutritionnelle pourrait atteindre 38,3 millions de personnes au cours de la prochaine période de soudure juinaoût prochain, y compris les personnes déplacées internes que sont les réfugiées», prédit-il. A l’en croire, cette situation traduit une détérioration inquiétante de la situation alimentaire jamais observée depuis 2005 dans la région. Pire, elle montre les prémices d’une crise alimentaire perceptible qui réunit les conditions d’accès limites des relations vulnérables à une alimentation adéquate.
Cette insécurité alimentaire accentuée par la situation sécuritaire affecte, selon Abdoulaye Mouhamadou, en plus des 38,3 millions de personnes en crise, 83 millions de personnes qui sont à la limite de leur capacité à satisfaire leurs besoins alimentaires minimums. Face à cette situation, il préconise une assistance alimentaire appropriée pour assurer une consommation alimentaire adéquate. A savoir protéger les moyens d’existence et lutter contre la malnutrition. Il recommande aux gouvernements des zones sahel et de l’Afrique de l’ouest de prendre des mesures à effet immédiat en vue de lutter contre la vie chère et préserver le pouvoir d’achat des populations, notamment une subvention des produits pétroliers qui impactent sur le coût du transport et le panier alimentaire des ménages vulnérables. «Il leur faudra lever les mesures d’interdiction d’exportation afin de faire jouer le principe de la solidarité régionale séculaire entre les peuples, basée sur les complémentarités agro-écologiques des différents pays ; mais aussi maintenir pendant toute la période de soudure les mesures transitoires d’allègements fiscaux ou de plafonnement des prix pour faire baisser la tension sur les prix. A cela s’ajoute la modernisation de la production agricole animale et halieutique avec le recours à l’irrigation, à la mécanisation et à l’accès aux engrais de façon à assurer la disponibilité, en toute saison, des produits.
Au niveau des organisations inter-gouvernementales, le secrétaire exécutif du CILSS leur demande d’appuyer davantage les pays dans le renforcement des actions d’adaptation au changement climatique, séc Acôté des réponses offertes, il invite les pays à faire une déclaration politique d’urgence qui engage les Etats à faciliter l’accès à l’eau, aux intrants agricoles aux petits agriculteurs et à prendre les dispositions idoines pour faciliter la libre circulation des biens et des personnes et des marchandises, tout en révisant considérablement les tracasseries liées aux paiements.
LE NIGER, LE MALI, LE BURKINA FASO ET LE TCHAD SONT LES PAYS LES PLUS TOUCHES
Revenant sur la campagne agropastorale 2021-2022,Abdoulaye Mouhamadou révèle que les productions agricoles dans les pays du sahel et de l’Afrique de l’ouest sont estimées pour la production céréalière totale (maïs, mil, riz, sorgho, oignon et blé) à 73 millions de tonnes, soit une baisse de -2,2% par rapport à l’année dernière et en hausse de 2,7% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Il précise que les baisses les plus prononcées, comparées à l’année dernière, sont observées au Niger -39%, au Mali -15% au Burkina - 10%, et au Tchad -9%. Pour ce qui est du Cap-Vert, il affirme que cela fait la cinquième année consécutive que le pays n’a pas enregistré de production agricole significative.
Pour la production des tubercules, elle est à 203,8 millions de tonnes, en hausse de 5% par rapport à l’année dernière. Une situation qui s’explique, selon lui, par le fait que les marchés ont été particulièrement affectés par la conjonction des crises sanitaires liées à la pandémie, la crise sécuritaire en nette détérioration dans la région, les crises politiques et la baisse importante de la production céréalière en particulier dans les pays du sahel. «Ceci a eu des conséquences sur la hausse des prix dans la région, aggravée par des coûts des marchés internationaux en conséquence et surtout le ralentissement du fret au niveau mondial et la hausse de la logistique», soutient M. Abdoulaye. Sur le plan international, il reste persuadé que la crise en Ukraine a assombri les perspectives concernant les approvisionnements en blé et surtout en engrais pour les prochains mois.
En effet, la campagne agricole 2022- 2023 a déjà commencé dans les zones bénéficiant de 2 campagnes agricoles de la région, et les prix des engrais sont déjà passés du simple au double dans certains pays comme le Burkina. La situation des marchés agricoles se caractérise par la persistance de la flambée des prix alimentaires depuis le début des récoltes de la campagne agricole 2021-2022. En ce mois de mars 2022, les hausses des prix, comparées à la moyenne quinquennale, sont de 41 à 46% sur le maïs atteignant plus de 100% dans certaines localités, 30 à 37% sur le mil et le sorgho et de 15 à 21% pour le riz. Les hausses des prix sont générales et elles sont observées dans tous les pays.
LE TAUX DE CHÔMAGE EN HAUSSE FIN 2021
L’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd) a rendu publics les résultats de l’enquête nationale sur l’emploi au Sénégal (Enes) au quatrième trimestre de 2021
L’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd) a rendu publics les résultats de l’enquête nationale sur l’emploi au Sénégal (Enes) au quatrième trimestre de 2021. D’après l’Ansd, le taux de chômage a connu une hausse durant cette période.
Le nombre de chômeurs au Sénégal a augmenté en fin 2021 par rapport à l’année 2020. C’est ce qui ressort de l’Enquête nationale sur l’Emploi au Sénégal (Enes) réalisée par l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd), au quatrième trimestre de 2021. «Le taux de chômage est estimé à 24,5% au quatrième trimestre de 2021, soit une hausse de 7,8 points de pourcentage par rapport au dernier trimestre de 2020. Le chômage est plus élevé en milieu rural où le taux est estimé à 29,8% contre 19,1% en zone urbaine. Selon le sexe, le chômage touche plus les femmes (35,8%) que les hommes (13,0%)», renseigne l’Ansd dans son document.
D’après la note rendue publique en février dernier, le taux d’emploi qui mesure la part des personnes en emploi, parmi les personnes en âge de travailler, est de 39,3% au quatrième trimestre de 2021, soit une baisse de 4,0 points de pourcentage par rapport au quatrième trimestre de 2020 où il était estimé à 43,3. Elle révèle que ce taux est plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural, avec des taux respectifs de 45,0% et 33,0% respectivement. Si l’on se fie à l’Ansd, les femmes qui constituent plus de la moitié de la population en âge de travailler présentent un niveau d’emploi plus faible que celui des hommes. En effet, 53,0% des hommes en âge de travailler ont un emploi contre 28,2% pour les femmes.
L’agence précise également que les aides familiales ont constitué 5,5% de la main-d’œuvre enregistrée au dernier trimestre de 2021, soit une baisse de 3 points de pourcentage par rapport au quatrième trimestre de 2020 où leur proportion a été estimée à 8,5%. «La proportion des aides familiales demeure plus élevée en milieu rural où 9,3% de la main-d’œuvre est constituée d’aides familiales contre 2,2% en zone urbaine. On les rencontre davantage chez les femmes (6,3%) que chez les hommes (4,7%)», explique la note.
L’Ansd précise que sur un échantillon initial constitué de 3 258 ménages, 3 184 ont été effectivement enquêtés à l’issue de la collecte, soit un taux de couverture de 97,6%.
NDONGO SAMBA SYLLA LISTE LES INCONVÉNIENTS DU CFA POUR LES PAYS DE LA ZONE FRANC
Si le Franc est très avantageux pour la France, il est loin de l’être pour les pays francophones qui l’utilisent, selon l’économiste Ndongo Samba Sylla qui a détaillé les avantages qui vont de pression politique à l’appauvrissement.
Si le Franc est très avantageux pour la France, il est loin de l’être pour les pays francophones qui l’utilisent, selon l’économiste Ndongo Samba Sylla qui a détaillé les avantages qui vont de pression politique à l’appauvrissement.
L’économiste Ndongo Samba Sylla, qui prenait part à un panel sur le thème : “La France et nous” a détaillé les avantages du Franc CFA pour la France et les inconvénients que les pays de la zone Franc continuent de subir depuis l’instauration de cette monnaie en Afrique de l’Ouest et du Centre. Pour lui, le Franc des Colonies Françaises d’Afrique plus connu sous le CFA et crée en décembre 1945 comporte des avantages pour le colonisateur, qui entraînent du coup des inconvénients comme la pression politique, l’appauvrissement. “Le premier avantage est de payer tous les produits qu’elle achète auprès des pays francophones utilisant le CFA en Franc à l’époque, qui est l’ancêtre de l’Euro. C’est une privilège qu’a la France, c’est à dire pour acheter du cacao, du pétrole où tout autre produit, elle le faisait dans sa monnaie qui était à l’époque très faible”, a dit le jeune Sylla qui faisait partie des panelistes de cette rencontre intitulée Pencul Warc.
Selon lui, ce système lui faisait économiser ses réserves et lui faire supporter le taux de change. L’économiste ajoute qu’avec la crise sanitaire et avec un monde bipolaire, la France continue d’être avantagée par le Franc CFA, même si les gens parlent de la Chine ou de l’Inde. Ndongo Samba Sylla s’appuie sur le pourcentage des échanges entre la France et les pays de l’Union Européenne qui est faible, car étant de 6%, mais avec la zone de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), il est de 11%, ce qui est énorme. Pour lui, il devait tourner au tour des 3%, ce qui était logique. “Cela montre que ce système monétaire est très favorable à la France. Les gens parlent de la Chine comme alternative, mais ce sera difficile de changer la donne”, a dit le paneliste.
L’autre avantage est le fait que le Franc est lié à la dette contractée par les pays africains. Il explique que si le Trésor français prête à un pays de la zone UEMOA, en payant, il est obligé de verser un pourcentage au niveau de la réserve française. Il a ensuite cité comme avantage le développement des entreprises françaises installées en Afrique francophone dont la majeure partie y trouve son compte. Pour lui, dans un sondage réalisé par un institut français sur la perception des multinationales françaises opérant dans les pays ayant en commun le Franc CFA sur cette monnaie, seul 4% ont dit que cette monnaie ne les arrangeait pas, alors que 49% jugent ce type d’échange extrêmement important.
Des réserves de 10 milliards d’euros pour les pays de la zone UEMOA et de 6 milliards pour la CEMAC
D’après l’économiste, les pays utilisant cette monnaie sont obligés de déposer leur surplus monétaire à la Banque de France et non au sein de la banque centrale locale. Ils ont aussi l’obligation de convertir tout cet argent en euro. Il rappelle qu’aujourd’hui, les pays ne déposent que 50% de cet argent. “En réalité ce surplus extérieur ne sert qu’à payer la dette francaise”, a soutenu Sylla, qui ne manque pas de dire que les sommes logées à la réserve de la Banque de France ne sont pas marginales, contrairement à ce qu’a une fois dit un technicien français. Pour le paneliste, elles étaient en 2017 pour les pays de la zone UEMOA de 10 milliards d’euros et de 7 milliards pour ceux de l’Afrique centrale. Ce n’est pas la somme qui est importante, mais le déficit subi par les pays utilisant cette monnaie. Ce type d’échange monétaire est aussi utilisé par la France comme un moyen de pression politique. Il explique qu’à chaque fois qu’il y a un dirigeant qui refuse d’être du côté français, on lui met la pression en s’appuyant sur le Franc CFA.
Ndongo Samba Sylla a fait savoir que les taux d’intérêt donnés par la réserve de France ne sont pas bons, car inférieurs au taux d’inflation. Ce qui a fait dire à un économiste camerounais que les pays africains paient la France pour qu’elle leur garde son argent, au lieu de recevoir des intérêts. Pour montrer la main mise de la France sur le CFA, il rappelle les décisions prises lors de la crise ivoirienne quand Laurent Gbagbo refusait de quitter le pouvoir. Selon lui, la France avait ordonné à la Banque centrale de bloquer tous les comptes de la Côte d’Ivoire. Dans sa liste d’avantages du CFA pour la France et des inconvénients pour les pays qui l’utilisent, figure aussi l’appauvrissement. Il avance que les Gabonais, les Ivoiriens et les Camerounais sont plus pauvres actuellement qu’ils ne l’étaient dans les années 60, 70 et 80. Pour le Sénégal, c’est seulement en 2015 qu’il a rattrapé son Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant de 1961.
ISRA, LES SEMENCES DE LA RELANCE PLANTÉES
Subitement, l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) est projeté sous les feux de la rampe à la faveur d’une controverse portant sur la gestion jugée nébuleuse du directeur général, Dr Momar Talla Seck.
Subitement, l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) est projeté sous les feux de la rampe à la faveur d’une controverse portant sur la gestion jugée nébuleuse du directeur général, Dr Momar Talla Seck. Pourtant, la recherche de manière générale, celle touchant le domaine agricole en particulier, ne rime pas avec tumulte et exposition médiatique. Surtout que l’ISRA, qui se trouvait dans le creux, cherche à se donner une nouvelle impulsion depuis la nomination à sa tête du Dr Momar Talla Seck en novembre 2020. Toujours est-il que, plutôt que de s’illustrer par ses performances scientifiques, c’est plutôt hélas à travers des querelles de syndicats que cet institut qui faisait référence jadis en Afrique, fait parler de lui ces temps-ci. Alors lorsque le Syndicat autonome de la recherche agricole et agroalimentaire (SARAA) dénonce la gestion « administrative calamiteuse » de la direction générale, le SYNTRA et le SYRESTA, autres syndicats de la maison, s’inscrivent en faux contre de telles assertions et prennent la défense du DG. De quoi porter un sérieux coup à l’image de l’ISRA !
La nomination, en novembre 2020, du Dr Momar Talla Seck avait été saluée par tout le petit monde sénégalais de la recherche. Parce que d’abord elle résultait de la promotion interne longtemps réclamée par les chercheurs de la maison. Une volonté pour les hautes autorités d’installer l’ISRA dans un confort psychologique qui ne serait pas possible si un intrus avait été parachuté dans cette grande maison de recherches agricoles. Dr Momar Talla Seck est un produit de l’ISRA puisqu’il a commencé son parcours professionnel au CRZ (centre de recherches zootechniques) de Kolda, l’antenne de l’Institut basé dans la capitale du Fouladou. De novembre 2020 à mars 2022, le nouveau DG a bénéficié d’une période de grâce de 16 mois. Une trêve brusquement rompue en ce mois de mars, lorsqu’on apprend subitement que l’ISRA serait mal géré.
Le SARAA ameute le monde de la recherche et l’opinion sur « une gestion administrative calamiteuse » du Dg Momar Talla Seck. DR Mame Fama Ndiaye, SG du SARAA, sonne la charge et déballe grave en parlant de « dysfonctionnements ». Pêle-mêle, elle dézingue un centre régional d’excellence sans connexion internet pendant plus d’un mois, des essais et expérimentations en souffrance suite à des contrats de prestations arrêtés, une fuite des chercheurs et du personnel vers des horizons meilleurs « à cause d’une mauvaise gestion du personnel », des retards de salaires… « L’ISRA est sous le diktat d’une administration qui n’accompagne pas les enjeux de la recherche et sans aucune vision pour son rayonnement encore moins pour le développement du secteur agricole, avec un manuel de procédures de plus de 10 ans » flingue Dr Mame Fama Ndiaye. N’en jetons plus !
Les syndicats SYNTRA et SYRESTA s’insurgent contre les accusations du SARAA
Hélas, les dénonciations du SARAA contre le Dg Seck ne trouvent pas d’écho au niveau des autres syndicats de la maison. Plus fâcheux, ce sont deux syndicats majoritaires, à savoir le Syndicat national des travailleurs de la recherche agricole (SYNTRA) et Syndicat de la recherche scientifique des travailleurs de l’agriculture (SYRESTA) qui prennent le contrepied du Dr Mame Fama Ndiaye et de ses camarades. Le Syntra et du Syresta, qui regroupent des assistants de recherche, des cadres administratifs et techniques, et aussi le personnel d’appui), à travers une note signée par les deux SG Kader Sy de Syntra et Abdel Sakaly Sagna Syresta, on attire l’attention sur le fait que le directeur général vient à peine de boucler seize (16) mois d’exercice, n’ayant été nommé que le 25 novembre 2020. « Animé d’une volonté inébranlable de redorer le blason très terni de l’ISRA, il n’a pas hésité à boucler un périple de plus de cinq mille kilomètres à travers le pays pour assoir un diagnostic très profond du patrimoine de l’institut. Un périple qui lui a permis de partager ses objectifs, de recueillir les avis et doléances du personnel des centres, grands laboratoires, stations de recherches et papems. Mais surtout de recenser le patrimoine foncier et mettre fin à certaines pratiques dilatoires, ce qui n’est certes pas du goût de tout le monde. Fort de ses constats et plaçant la communication au sein de son dispositif de travail, il a procédé à une réorganisation profonde de l’ISRA en nommant à des postes de de responsabilité suivant les critères du mérite, de la compétence et l’avis des pairs.
Du personnel a aussi été redéployé pour redynamiser certaines structures » soulignent les deux SG Kader Sy et Abdel Sakaly Sagna. Poursuivant, les secrétaires généraux du Syntra et du Syresta notent qu’au chapitre des doléances, il a été fait cas de retards de salaires récurrents, d’arriérés de versements de cotisations sociales IPRES et CSS, de retards d’avancement de catégories et de classes et de carrières mal gérées sans compter la mise en place d’une Institution de Prévoyance Maladie (IPM). Autant de revendications portées par Dr Mame Fama Ndiaye.
« Les efforts de redressement du Dg commencent à porter leurs fruits » selon les deux syndicats majoritaires
Kader Sy et Sakaly Sagna tiennent à préciser que la nouvelle direction générale a hérité de ces doléances. Des griefs récurrents qui ne sauraient être imputés au nouveau DG, Dr Momar Talla Seck. « Les efforts commencent à porter des fruits. Depuis le début de l’année, les retards de salaires et les cotisations non reversées sont rangés désormais dans le tiroir des mauvais souvenirs. La commission paritaire en charge de la gestion des carrières des chercheurs et autre personnel, composée de l’Administration et des partenaires sociaux (tous les syndicats) se réunit régulièrement tous les semestres.
De nombreuses carrières litigieuses ont été reconstituées. Les réclamations de prises en compte des diplômes obtenus en aval ont été étudiées objectivement. Une vieille revendication des travailleurs et non des moindres a aussi trouvé réponse sous ce magistère ; il s’agit du recrutement progressif de travailleurs journaliers qui sont restés plusieurs années dans cette situation délictuelle... » se félicitent les syndicalistes Kader Sy de Syntra et Abdel Sakaly Sagna. Les patrons du Syntra et du Syresta portent aussi des appréciations positives sur le fait que les travailleurs sociaux ont été associés au processus de nomination des directeurs de centres et laboratoires ainsi que des responsables administratifs. Ils rappellent que, de façon constante, le DG Dr Momar Talla Seck, a annoncé dans ses discours que ses portes sont ouvertes à tout le personnel sans exclusive, sans demande d’audience ni horaire.
Joignant l’acte à la parole, une rencontre trimestrielle avec les partenaires a été instituée. La dernière session a eu lieu ce 15 mars 2022 et, à cette occasion, des décisions importantes auraient été prises à les en croire. Il s’agit de la mise en place d’un comité de suivi des recommandations de la rencontre trimestrielle, composé du SG et d’un représentant par syndicat, la mise en place d’une commission en charge de la révision du Règlement d’établissement…
RENÉ CAPAIN BASSÈNE REJETTE LA PATERNITÉ DES MESSAGES ACCABLANTS DANS SON ADRESSE MAIL
Pour montrer sa complicité dans cette tuerie, le juge a brandi des messages électroniques que M. Bassène aurait adressés à des dignitaires du Mfdc relativement à ce massacre.
Jean Diatta, Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 31/03/2022
Le passage à la barre de René Capain Bassène, le journaliste-écrivain qui travaillait à l’antenne régionale de l’Anrac à Ziguinchor, considéré comme un des cerveaux de la tuerie de la forêt de Boffa-Bayotte de janvier 2018, était très attendu. Ce mercredi, devant la chambre criminelle de Ziguinchor, René Bassène, confondu par ses messages mail, a rejeté la paternité de ces derniers.
Pour montrer sa complicité dans cette tuerie, le juge a brandi des messages électroniques que M. Bassène aurait adressés à des dignitaires du Mfdc relativement à ce massacre. Ces messages ont été projetés sur le mur pour les rendre visibles. Un de ces messages était destiné à Ousmane Tamba, responsable politique du Mfdc, basé en Suisse. Et c’était pour demander à ce dernier de dire à César Atoute Badiate, le chef de la faction armée du Mfdc, basée à Kassolol, à la frontière bissau-guinéenne d’agir très vite contre les braconniers qui pillent la forêt de Boffa-Bayotte pour protéger celle-ci. Le second courrier était destiné à Jean Marie Biagui, ex-secrétaire général du Mfdc.
À travers cette missive, ce dernier est alerté par rapport à un événement imminent qui va se passer en Casamance. Mais tout de suite, l’accusé a rejeté ces mails prétendant qu’il n’en était pas l’auteur. Il a reconnu toutefois que l’adresse mail en question lui appartient. Ce qui laisse sous-entendre que sa boite de messagerie électronique aurait été piratée. À la question de savoir qui a donné le mot de passe de cette boîte mail à la gendarmerie, il a répondu que c’est lui dévoilant même celui-ci devant le juge. ‘’Mon mot de passe c’est Casamance82’’, a-t-il révélé.
Pour se disculper, il dit avoir même demandé au juge d’instruction, lors de l’enquête, une contre-expertise pour prouver que ces messages n’émanaient pas de lui, mais ce dernier aurait rejeté sa demande. Il a également reconnu avoir eu des discussions téléphoniques par deux fois avec César Badiate avant la tuerie.
L’autre question que le juge lui a posée, c’est celle de savoir s’il avait des rapports particuliers avec des responsables du Mfdc tels que Mamadou Nkrumah Sané et autres. « Non » a répondu René Capain Bassène. Il a toutefois relevé que, dans le cadre de son travail de journaliste d’investigation, il avait beaucoup de contacts de responsables du mouvement indépendantiste tout comme au sein de l’Armée, la Gendarmerie, la Police et même à l’étranger comme en Guinée-Bissau et tous ces contacts qui sont ses sources se trouvaient dans son mail.
Mieux, il a souligné qu’il travaillait à l’Anrac en tant qu’élément de liaison entre cette agence et le Mfdc, autrement entre l’Etat et le mouvement irrédentiste. Ce poste lui avait été confié en 2013 par Moustapha Lô Diatta qui était le patron de l’agence à l’époque, renseigne-t-il, soulignant que chaque mois il devait produire des rapports relatifs à l’avancement du processus de paix en Casamance. Il mentionne qu’il exécutait tout ce volumineux travail par des mails.
Au finish, comme Oumar Ampoy Bodian dont le passage à la barre le mardi a retenu l’attention de toute la Casamance et tous leurs autres coaccusés, René Capain Bassène dit ne s’être impliqué ni de près ni de loin dans cette tuerie. Et comme presque tous ses coaccusés passés à la barre avant lui, il dit avoir subi des tortures à la gendarmerie. Il affirme que ces tortures ont commencé lors de son arrestation chez lui à Kandialang Ziguinchor.
À l’en croire, après l’avoir arrêté, les gendarmes lui avaient bandé ses yeux de chez lui à leurs locaux et on l’avait privé de nourriture et d’eau le premier jour de son arrestation.
À noter que René Capain Bassène va repasser ce jeudi encore à la barre pour répondre aux interpellations des avocats de la partie civile.