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17 août 2025
DAKAR POSE LES BASES DE LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR L'EAU
Plaidant pour que l’eau reste au centre de l’agenda international, le président Macky Sall, a récemment déclaré : "il y va de la vie et de la santé de milliards d’individus à travers le monde"
Plaidant pour que l’eau reste au centre de l’agenda international, le président sénégalais Macky Sall, a récemment déclaré : "il y va de la vie et de la santé de milliards d’individus à travers le monde. Il y va de la paix et de la sécurité internationale".
En sa qualité de président en exercice de l’Union Africaine, le chef de l’Etat sénégalais a également appelé "à une action urgente pour des réformes politiques et institutionnelles dans le secteur de l’eau, l’augmentation des investissements publics et privés ainsi qu’une participation citoyenne accrue".
C’était à l’ouverture du Forum mondial de l’eau qui a clôturé ses travaux le 26 mars 2022 à Diamniadio, près de Dakar.
Deux personnes sur cinq dans le monde vivent dans des régions où l’eau est rare. Le président Sall a informé que les femmes et les filles passent 200 millions d’heures par jour à rechercher cette bien rare ressource. 2.1 milliards de personnes sont contraintes de consommer de l’eau polluée. 80% des eaux usées sont rejetées dans la nature sans traitement mettant en danger la santé et la vie de 4.5 milliards d’individus. 90% des 1000 catastrophes naturelles les plus dévastatrices depuis 1990 sont liées à l’eau.
En Afrique subsaharienne, 40% de la population n’a pas accès à l’eau potable. D’ici 2030, entre 75 et 250 millions d’Africains vivront dans des zones de stress hydrique élevé; ce qui pourrait conduire au déplacement de plusieurs centaines de millions d’individus.
Le Forum s’est clôturé avec l’adoption d’une Déclaration de Dakar ou Blue Deal "pour la sécurité de l’eau et de l’assainissement pour la paix et le développement".
La Déclaration de Dakar appelle notamment à "la nécessité de renouveler et de renforcer les engagements pour la mise en œuvre d’actions immédiates pour relever les défis de l’eau et de l’assainissement pour le développement, l’amélioration des moyens de subsistance et l’éradication de la pauvreté".
L’ambition est de mobiliser des ressources financières publiques adéquates, ainsi celles des partenariats au développement, pour investir dans les infrastructures d’eau et d’assainissement, et développer des emplois "bleus " et "verts ".
"Mettre en œuvre des plans de gestion intégrée d’utilisation rationnelle, équitable et durable des ressources en eau, en vue d’assurer le juste équilibre entre le développement socio-économique, la préservation de la qualité de la ressource, la protection et la conservation des écosystèmes.
"Renforcer la coopération et le partenariat mutuellement bénéfiques en matière de gestion de bassins transfrontaliers, y compris les bassins aquifères, notamment en favorisant les échanges d’informations, d’expériences et de bonnes pratiques ;
La Déclaration de Dakar recommande également au gouvernement sénégalais et au Conseil Mondial de l’Eau, en leur qualité de co-organisateurs du Forum, de soumettre les conclusions de ce 9è Forum Mondial de l’Eau à la Conférence des Nations unies sur l’eau en 2023.
LE DERNIER COUP D'ESSAI AFRICAIN DE NETFLIX
Le leader du streaming en difficulté sur ses marchés historiques, avance ses pions en Afrique. Sa dernière trouvaille : une téléréalité 100% africaine aux recettes similaires à celles des plus gros succès du genre
On se croirait presque dans "L’incroyable famille Kardashian", du nom de l’ancienne tranche favorite de la chaîne E!. Mais si la nouvelle émission de téléréalité de Netflix ne raconte pas les coulisses d’une riche et célèbre famille américaine, elle n’en imite pas moins les codes, à travers le casting et le décor notamment.
"Young, Famous and African" (Jeune, célèbre et africain) disponible sur la plateforme américaine de streaming depuis le 18 mars, met en vedette pour cette saison inaugurale, une dizaine de stars africaines, parmi lesquelles l’actrice Nigériane Annie Macaulay-Idibia et son époux musicien 2Baba, l’artiste Tanzanien Diamond Platnumz, l’animatrice de télévision Sud-Africaine Khanyi Mbau, et la femme d’affaires Ougandaise Zari Hassan, entre autres.
Vision africaine du bling-bling
Le ton est donné dès les premières secondes avec des têtes d’affiche dont le quotidien n’envie rien à celui des riches fortunés Européens ou Américains. Champagne et caviar à table, habillements de haute couture, déplacements en jet privé… le style de vie ostentatoire est assumé jusque dans le discours. Il s’agit pour les acteurs, comme le titre le suggère, de révéler cette Afrique qui a réussi, quitte à tomber parfois dans l’extravagance.
Le scénario se déroule en Afrique du Sud, un pays décrit par Khanyi Mbau comme le carrefour portuaire du continent. « Si vous êtes en Afrique, c’est là où se trouve l’argent », renchérira Diamond Platnumz. Durant sept épisodes, d’une quarantaine de minutes environ chacun, le téléspectateur est plongé dans le quotidien cossu de ces personnages ayant réussi dans leur domaine respectif. Une relation d’amitié chahutée, avec la dramaturgie caractéristique de ce genre de fiction.
Stratégie marketing
Avec « Jeune, célèbre et africain » créée par Peace Hyde et Martin Asare-Amankwa, tous deux Ghanéens, Netflix tente une énième manœuvre de séduction en direction de l’Afrique via un nouveau genre. C’est, en effet, la première série de téléréalité africaine de la spécialiste de la vidéo à la demande. L’initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant le continent. Objectif : se positionner sur ce marché à fort potentiel, mais dont elle ne détient qu’une part congrue pour l’instant.
Dépassée par des plateformes locales plus anciennes telles qu’Iroko ou encore Showmax, la firme de Palo Alto ne compte que deux millions d’abonnés en Afrique. Très loin de ses 221,8 millions au total. Son catalogue est surtout en manque de contenus exclusivement africains. Ce qu’elle s’emploie depuis peu à corriger avec le développement de talents locaux, la signature de partenariats avec des acteurs du cinéma et même le lancement d’offre gratuite, au Kenya par exemple.
C’est presque une question de survie pour ce géant dont la croissance s’essouffle. L’Afrique pourrait donc constituer pour lui une bouffée d’oxygène face à une concurrence féroce dans les autres régions.
VIDEO
UN ROMANCIER NE CAPTE JAMAIS RIEN D'AUTRE QUE L'INQUIÉTUDE AMBIANTE
Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prix Goncourt, a déclaré jeudi soir à Dakar n'être pas "surpris par la polémique" au Sénégal sur un de ses livres traitant de l'homosexualité, lors de sa première conférence publique au pays depuis sa distinction
L'écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prix Goncourt, a déclaré jeudi soir à Dakar n'être pas "surpris par la polémique" au Sénégal sur un de ses livres qui traite de l'homosexualité, lors de sa première conférence publique dans son pays depuis sa distinction.
Mbougar Sarr, qui vit en France, a remporté en octobre 2021 le Goncourt, la plus prestigieuse distinction littéraire en France, pour son roman "La plus secrète mémoire des hommes" (éditions Philippe Rey et Jimsaan), une fiction sur la vie du défunt écrivain malien Yambo Ouologuem.
L'écrivain, né en 1990, est auteur de quatre livres dont "Terre ceinte" (2014), "Silence du coeur" (2017) et "De purs hommes" (2018). Ce dernier, se rapportant à l'homosexualité, relate l'histoire d'un homme dont le cadavre est déterré puis traîné par une foule hors d'un cimetière.
Mis en lumière par le prix Goncourt malgré son antériorité, l'ouvrage "De purs hommes" a été mal accueilli par certains qui ont estimé que l'écrivain s'y montre favorable à l'homosexualité, un phénomème largement assimilé à une déviance au Sénégal.
"La polémique et les amalgames ne m'ont pas surpris. Depuis longtemps, j'ai été préoccupé par une question, ce que signifie être romancier aujourd'hui", a-t-il affirmé, devant un public formé notamment de chercheurs, d'élèves et d'étudiants.
"Un romancier est quelqu'un qui ne capte jamais rien d'autre que l'inquiétude ambiante. Tout mon esprit est de garder l'essentiel. Mon travail est un travail de fiction. Tout ce qu'on peut proclamer sur moi comme fantasme et caractérisation est dérisoire", a-t-il dit, lors de la conférence organisée par le site d'information sénégalais Seneplus.
"Lorsqu'on a une oeuvre qui est attaquée, on est le moins bien placé pour la défendre. Il y a quelque chose de mortifère pour l'auteur qui est attaqué de dire +voilà ce que j'ai voulu faire, quelles sont mes intentions+", a indiqué l'écrivain de 31 ans.
"Quand on est celui qui a créé l'oeuvre, c'est difficile et même pas souhaitable de se défendre. Tout ce que j'ai à dire est dans mon travail littéral. La réponse est là", a-t-il poursuivi.
"A côté de cela, il y a un espace de débat qu'il faut toujours maintenir. Dans nos sociétés traditionnelles, il y a toujours eu des traditions, des rituels, des configurations qui privilégiaient des formes de tolérance. Comment les cadres qui permettaient une forme de tolérance ont été détruits", s'est-il demandé.
L’ARRÊT ORDONNANT L’ABROGATION DE L’ARRÊTÉ OUSMANE NGOM ET D'AUTRES SUJETS POLITIQUE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE VENDREDI
L’injonction faite au Sénégal par la Cour de justice de la CEDEAO d’abroger l’arrêté Ousmane Ngom intéresse particulièrement les journaux parvenus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise.
Dakar, 1er avr (APS) – L’injonction faite au Sénégal par la Cour de justice de la CEDEAO d’abroger l’arrêté Ousmane Ngom intéresse particulièrement les journaux parvenus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise.
La haute juridiction de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a, dans un arrêt rendu la veille, estimé que cet arrêté interdisant les manifestations à certains endroits de la ville de Dakar, violait la liberté de manifestation, ont rapporté plusieurs médias.
La juridiction communautaire avait été saisie par la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) et Amnesty international en septembre 2020.
L’arrêté Ousmane Ngom, du nom de son auteur, à l’époque ministre de l’Intérieur, avait été pris en 2012 au plus fort de la contestation contre la candidature de l’ancien président Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle de la même année.
’’Le juge communautaire ordonne l’abrogation de l’arrêté Ousmane Ngom’’, dans un délai de trois mois, résume Bes Bi le journal qui voit à travers cet arrêté, un combat remporté par Amnesty international et la Ligue sénégalaise des Droits humains contre l’Etat du Sénégal.
‘’La Cour de Justice de la CEDEAO, a, en effet, retenu la violation des libertés de réunion, de manifestation et d’expression. Par conséquent, elle ordonne l’abrogation dudit arrêté’’, détaille ainsi la publication qui relaie la réaction de Seydi Gassama, responsable d’Amnesty : ’’ Aucun doute que l’Etat du Sénégal va se conformer à cette décision’’.
‘’Moins de six mois après sa décision contre le parrainage citoyen, la Cour de Justice de la CEDEAO donne au Sénégal un délai de trois mois pour faire un rapport sur l’état d’exécution de la mesure d’abrogation de l’arrêté Ousmane Ngom’’, note Sud Quotidien.
De son côté, le journal Kritik croît savoir qu’à travers l’arrêt rendu par la Cour de justice de la CEDEAO, l’arrêté Ousmane Ngom n’avait plus d’avenir.
’’L’Institution judiciaire sous-régionale a condamné l’Etat du Sénégal l’abrogation de cette disposition dans un délai de 03 mois avec à charge pour l’Etat de rendre un rapport sur l’état d’exécution de la mesure’’, reprend la publication.
Pour Vox Populi la Cour de justice de la CEDEAO a gommé l’arrêté Ousmane Ngom en tranchant en faveur de la LSDH et d’Amnesty international.
Pendant ce temps, d’autres publications ont mis l’accent sur la politique à l’image du Quotidien qui s’intéresse à la ’’lourde mission’’ confiée à Amadou Ba, délégué régional de l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir) au lendemain de la défaite infligée par l’opposition à la mouvance présdientielle aux élections locales du 23 janvier dernier.
’’Après sa défaite aux élections locales, Benno Bokk Yakaar démarre cet après-midi, la campagne de collecte des parrainages en direction des législatives du 31 juillet. Délégué régional, Amadou Bâ fait face à un immense chantier dans le processus de reconquête de la capitale’’, mentionne le journal.
WalfQuotidien tente pour sa part d’analyser la situation de deux anciennes formations politiques phares du jeu politique sénégalais : le Parti socialiste fondé par Senghor et le Parti démocratique sénégalais créé par l’ancien président Abdoulaye Wade.
Le quotidien du groupe Walfadjri évoque notamment des pistes de compréhension des raisons pour lesquelles ces deux partis politiques historiques peinent à se relever après avoir été éjectés démocratiquement du pouvoir.
L’économie est le menu proposé aux lecteurs par Le Soleil qui s’est intéressé au sénégalais Makhtar Diop, le directeur général de la Société financière internationale (SFI), qui a récemment séjourné à Dakar.
’’Dans le cadre du partenariat avec le Sénégal, le directeur général de la SFI a jugé primordial d’accompagner la souveraineté sanitaire et pharmaceutique, le développement de l’offre de logements abordables ou encore la promotion des industries créatives’’, rapporte le journal.
LA REMONTABA
Le délégué régional de BBY, Amadou Ba, est face à un immense chantier dans le processus de reconquête de Dakar aux prochaines législatives
Après sa défaite aux élections locales, Benno Bokk Yaakaar démarre cet après-midi, la campagne de collecte des parrainages en direction des législatives du 31 juillet. Délégué régional, Amadou Ba fait face à un immense chantier dans ce processus de reconquête de la capitale.
«L’échec est la chose la mieux partagée chez les politiques. D’un grand homme, on garde souvent l’image de ses succès oubliant les revers qu’il a pu connaître. (…) Tous connaissent la violence d’une défaite électorale ou la déception de ne pas être choisis.» La dernière phrase de la journaliste française, Clélie Mathias, dans son ouvrage On n’est jamais mort en politique, résume presque le destin connu dernièrement par Amadou Ba. L’ancien ministre de l’Economie et des finances, mis sur la touche au profit de Abdoulaye Diouf Sarr comme candidat à la Ville de Dakar, lance cet après-midi, à 17h, la reconquête de la capitale en direction des Législatives du 31 juillet 2022. Le Délégué régional en charge des parrainages à Dakar va démarrer la campagne de collecte de signatures à la Maison des Parcellois. Celui qui a été nommé coordonnateur de la coalition Benno bokk yaakaar (Bby) lors des dernières élections, va tenter de relancer la machine. Car dans le département de Dakar, l’écart était de 92 613 voix dans la course à la Ville de Dakar entre Barthélemy Dias de Yewwi askan wi (Yaw) et Abdoulaye Diouf Sarr de Bby. Dans un audio fuité, Maodo Malick Mbaye, «encore sous le choc», estime que ce score permettrait de gagner 19 communes !
La tâche sera rude même si le Bby n’a jamais perdu des élections nationales dans la région de Dakar. Pour rappel, Amadou Ba avait dirigé victorieusement la liste de Dakar lors des Législatives du 30 juillet 2017. Mais l’Apr, locomotive de la coalition, est minée par des guerres de tendances. La bataille de positionnement Amadou Ba-Diouf Sarr existe toujours. Ce n’est un secret pour personne : le camp de l’ex-ministre des Affaires étrangères ne s’est pas trop investi pour une victoire du ministre de la Santé en janvier. Aujourd’hui que les rôles sont inversés, avec Amadou Ba qui (re) devient le patron au niveau régional, le soutien de l’ex-maire de Yoff n’est pas acquis à 100%. Au-delà de l’unité de façade. «Il fallait mettre Amadou Ba comme candidat à Dakar lors des élections locales. Il était dans une dynamique victorieuse depuis 2017», a soutenu, après coup, Demba Diop dit Diop Sy, la semaine dernière au cours de l’émission Faram facce de la Tfm.
Les chantiers de Bby dans la capitale
Dans ses missions à l’intérieur du pays, le Président Macky Sall a envoyé 3 responsables à Dakar. Il s’agit de Augustin Tine, Mahmoud Saleh et Mor Ngom. Si les missionnaires ont partout été reçus par des coordinations départementales de Bby, tel n’était pas le cas à Dakar où le trio a fait chacune des 19 communes du département. «S’il y a des localités qui pourraient, sérieusement, nous poser des problèmes, ce sont les départements de Dakar et Ziguinchor», a reconnu Thérèse Faye Diouf mardi au cours de l’émission D-clique de la Tfm. De plus, les femmes de l’Apr ne tirent pas dans la même direction que les femmes de Bby. Ndèye Saly Diop Dieng et ses sœurs ont lancé leur campagne de parrainages loin des femmes de Bby dirigées par Ndèye Marième Badiane.
Au-delà tous ces aspects, Amadou Ba doit faire redescendre sur le terrain de la collecte, des responsables qui ont mordu la poussière lors des élections territoriales. Ils se nomment Zahra Iyane Thiam, Amadou Hott, Aboubacar Sedikh Bèye, Ismaïla Madior Fall, Assome Aminata Diatta, Abdou Karim Fofana, Lat Diop, Cheikh Bakhoum, Cheikh Ba, Aliou Sall, Abdoulaye Diouf Sarr, Samba Bathily Diallo, entre autres…
A Guédiawaye, Aliou Sall a déjà son mouvement politique pour, dit-il, «donner une bouffée d’oxygène à Bby». Lancée le 26 février à Kolda, la Rencontre nationale des forces républicaines pour le travail (Renfort) a comme objectif de participer aux échéances électorales futures.
En outre, si à Pikine, Abdoulaye Thimbo a rempilé de justesse, Amadou Ba va tenter de recoller les morceaux dans le département de Rufisque. Dans la vieille ville, les guerres de tendances ont largement perdu la coalition présidentielle. Cette situation a favorisé la victoire de Dr Oumar Cissé de Yaw à la Ville de Rufisque. Mais le président de la République attache un intérêt particulier au scrutin du 31 juillet. Macky Sall a demandé à ses missionnaires de ne pas perdre du temps à évaluer les élections locales car il ne veut remuer le couteau dans la plaie. Pour le Président, il faut une victoire à tout prix. Cela passe par une bonne collecte de parrainages.
Suspension de la «Sen TV» et de la «Zik Fm» pour 72h
Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra) est passé à l’acte. Après une mise en demeure, le Cnra a décidé hier de suspendre la diffusion des programmes de la «Sen Tv» et de la «Zik Fm» pour 72 heures, durant la période allant du jeudi 31 mars 2022 à 18 heures au dimanche 3 avril 2022 à 18 heures. Le régulateur reproche au groupe Dmédias d’avoir ignoré la mise en demeure consistant à interdire à la «Sen Tv» et à la «Zik Fm» de faire animer les revues des titres et de presse par Ahmed Aïdara à compter de la notification de la présente décision. Car, le Cnra dit constater que Ahmed Aïdara a fait les revues des titres et de presse du 30 et du 31 mars 2022. Babacar Diagne menace qu’en cas de récidive, après la reprise de la diffusion des programmes de la «Sen TV» et de la «Zik Fm», lesdites chaînes peuvent faire l’objet de sanctions plus lourdes, conformément à la réglementation. Ainsi, le Cnra invite la société de télédiffusion du Sénégal (TDS SA), Canal+ Sénégal et la Sonatel à appliquer la décision.
Bougane fait le procès du Cnra
La réaction du Président directeur général (Pdg) du groupe Dmédias n’a pas tardé à tomber après la suspension de la diffusion des programmes de ses médias. Pour Bougana Guèye Dany, cet acte démontre que la dictature rampante de Macky Sall est en marche. Répliquant au président du Cnra, il dira à Babacar Diagne que sa décision contre Ahmet Aïdara est illégale. Le patron de Dmédias se dit surpris par cette décision non motivée, abusive et donc infondée. Il s’y oppose de la manière la plus forte, parce qu’à sa connaissance, dit-il, Ahmed Aïdara jouit encore de tous ses droits civiques et politiques. Il rappelle que le maire deGuédiawaye demeure un salarié du Groupe Dmédia. Avant de s’interroger : «Que lui reprochet-on ? D’être devenu maire de la ville de Guédiawaye, chasse gardée de l’intouchable Aliou Sall ? De conserver son emploi après avoir vaincu le frère du tout puissant président de la République ?» Selon Bougane Guèye Dany, «ce qu’on reproche à Ahmed Aidara est accepté pour des journalistes comme Yakham Mbaye du quotidien national «Le Soleil», Racine Talla et Thierno Amadou Sy de la «Rts», Thierno Birahim Fall de l’ «Aps» et bien d’autres encore qui ont fini de choisir le camp présidentiel au détriment du camp de l’information. Il rappelle les textes dithyrambiques de Yakham Mbaye et la sortie de Racine Talla, journaliste et maire en février 2020 adulant Macky Sall tout en interdisant les plateaux de la «Rts» aux leaders de l’opposition dont il fait partie intégrante.
Dmedia refuse de se plier à la décision du Cnra
Restons avec le patron de Dmédia qui pense qu’il est injuste de vouloir dépouiller le maire Ameth Aïdara de ses moyens de subsistance. Bougane Guèye Dany demande à la direction de Dmedia de ne jamais se plier à des injonctions illégales pour des questions relatives au management de son personnel et du traitement de l’information. «Non content d’avoir bloqué les comptes de la SEN TV SA depuis plus de 6 mois dans le but d’asphyxier le promoteur du groupe de presse pour ses positions contre le despote éclairé Buur Saloum, aujourd’hui le Cnra, bras armé de Benno Bokk Yakhaté, s’obstine à me tirer le pain de la bouche par une élimination administrative de mes collaborateurs ! Alors autant définitivement fermer Zik Fm et Sen Tv, tentative à laquelle je m’opposerai de toutes nos forces», déclare Bougane Guèye Dany qui pensait que le Président Macky Sall œuvrait pour l’emploi des Sénégalais et non le licenciement et le musellement de la presse libre.
La député Mame Diarra Fam tacle Babacar Diagne
Ne quittons pas le bras de fer opposant le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel au groupe Dmédia sans parler de l’élan de soutien à Sen Tv et Zik Fm. La député libérale Mame Diarra Fam est montée au créneau pour demander au Président Macky Sall de faire arrêter Babacar Diagne le retraité pendant qu’il esttemps. A l’en croire, le chef de l’Etat n’a pas besoin d’un roublard. Elle se demande en quoi le travail d’Ahmed Aïdara dérange-t-il à la Sen TV. Pour la parlementaire, c’est une démarche même à encourager car les maires doivent avoir un travail au lieu de faire de la vente du foncier leur profession.
Les agents du «Soleil» paient les salaires de 2 de leurs collègues
Les travailleurs du journal «Le Soleil» sont vraiment solidaires. Mouhamadou Sall et Moustapha Lo privés de leurs salaires du mois de février par le directeur général, Yakham Mbaye, le personnel de l’astre de Hann, uni et déterminé à rétablir la justice et l’équité, a initié l’opération « Fày salaire yi » depuis une dizaine de jours. Le salaire étant sacré, à leurs yeux, tous les agents de la SSPP, quels que soient leurs rangs, ont mis la main à la poche pour faire de cette action une réussite totale. Le collège des délégués du personnel de la SSPP «Le Soleil» renseigne dans un communiqué que les résultats ont, de très loin, dépassé les attentes. Car, l’argent collecté a permis de payer le salaire de Mouhamadou Sall et Moustapha Lo. «Le Directeur général du quotidien Le Soleil qui perçoit pourtant son salaire sans pour autant venir travailler (il n’a plus mis les pieds dans l’entreprise depuis juin 2020) aurait pu faire preuve d’humanisme en pensant aux familles de ces derniers, leurs épouses et leurs enfants», déclare le collège des délégués. Malgré les nombreuses médiations et les rappels à l’ordre des syndicats et du collège des délégués pour le faire revenir à la raison, se désolent les syndicalistes, Yakham Mbaye persiste dans sa forfaiture. En tout cas, les travailleurs promettent de continuer ce bel élan de solidarité dans les mois à venir, tant que la direction générale s’entêtera à persister dans l’illégalité et l’injustice qu’ils vont combattre. Le Président Macky Sall est invité à trouver une solution définitive à cette crise chronique depuis l’arrivée de Yakham Mbaye.
La Cour de justice de la Cedeao abroge l’Arrêté Ousmane Ngom
La Cour de Justice de la CEDEAO a rendu son verdict dans l’affaire dite Arrêté Ousmane Ngom, attaqué par la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (Lsdh) de Me Assane Assane Dioma Ndiaye et la section sénégalaise d’Amnesty international dirigée par Seydi Gassama. Les magistrats ont tranché en faveur des organisations de défense des droits humains. La Cour a jugé que l’arrêté qui interdit toute manifestation au Plateau viole la liberté de manifestation, entre autres. L’institution judiciaire sous régionale a condamné l’État du Sénégal à prendre les mesures nécessaires pour abroger ledit arrêté. Mieux, elle lui impartit un délai de 03 mois pour faire un rapport sur l’état d’exécution de la mesure. Toutefois, elle a débouté les requérants de leur demande de réparation pécuniaire.
Guy Marius Sagna taxé de rebelle
L’activiste et membre de Frapp est taxé par d’aucuns de rebelle. Guy Marius Sagna dit avoir reçu hier une vidéo dans laquelle il est dit que son nom a été retrouvé dans des documents du mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), notamment sur la liste de ceux qui cotisent pour le mouvement. «Je dois vous avouer une chose. Je vous cachais cette chose jusqu’à présent. Il est temps que je vous dise la vérité», ironise l’activiste. Il dit être un rebelle qui lutte pour l’indépendance, la souveraineté de l’Afrique et un gouvernement fédéral à la tête de tous nos micro États. Mieux, ajoute M. Sagna : «je cotise en effet tous les jours pour l’indépendance et la souveraineté du Sénégal et de l’Afrique». Avant de souligner que la Casamance est trop petite pour eux ainsi que le Sénégal. A l’en croire, leur projet, c’est une Afrique souveraine et unie autour d’un gouvernement fédéral.
Diouf Sarr sur la Grande Pharmacie Dakaroise
Le ministre de la Santé et de l’Action Sociale a été interpellé hier, en marge de l’atelier de partage et d’appropriation de la nomenclature générale des actes professionnels, sur le retrait de la licence de la Grande Pharmacie Dakaroise de Mme Mbodji. Elle est désormais attribuée à Mme Baldé Aminata Gassama, malgré la décision de justice en faveur de Mme Mbodj, née Aïcha Ngoudiam. Mais pour Abdoulaye Diouf Sarr, il n’y a pas de mesure prise contre une pharmacie, mais une décision pour donner l’autorisation dans les règles de l’art à une pharmacienne qui a demandé à ouvrir dans un lieu. A l’en croire, tout a été clair. Le ministre de la Santé estime qu’il n’y a pas de mesure arbitraire.
Grève des syndicalistes dans le secteur de la santé
Restons avec le ministre de la Santé et de l’Action Sociale qui s’est prononcé aussi sur le processus de négociations avec les syndicats de la santé. Abdoulaye Diouf Sarr a déjà rencontré le Sames, l’alliance «And Gueusseum» et promet de recevoir la semaine prochaine la fédération des syndicats de santé. A la suite de ces rencontres, indique-t-il, les syndicats seront reçus par le ministère des Finances et du Budget en sa présence et celle de son collègue de la Fonction publique pour finaliser les questions indemnitaires. Abdoulaye Diouf Sarr informe que les négociations liées aux questions techniques sont terminées. Il a espoir que le secteur va normalement se stabiliser parce que fondamentalement, il n’y a pas de question difficile dans les plateformes revendicatives.
Traque des motos
La police de Grand-Yoff semble plus que jamais déterminée à traquer les motocyclistes qui sont dans le transport irrégulier. Les hommes du Commissaire Abdou Sarr ont immobilisé au cours d’une opération de sécurisation 06 motos. Aussi les deux conducteurs de motos appelés «thiak thiak» que sont B. Diallo et A. Kanté ont été également alpagués et déférés au parquet pour défaut de permis et transport irrégulier.
Le guide touristique vole des caisses d’ail
Le guide touristique S. Faye s’est ouvert bêtement les portes de la prison. La cinquantaine, le gars s’est introduit au marché Grand-Yoff pour dérober deux caisses d’ail, mais il a été surpris par des vigiles qui rôdaient non loin des lieux. Remis aux limiers de Grand Yoff et interrogé sur les raisons de son acte, le quidam se réfugie derrière les difficultés de la vie avant de demander clémence. Placé en garde à vue, il a été déféré au parquet pour flagrant délit de vol.
Usage de chanvre indien
Étudiant de nationalité congolaise, T. R. Inko, habitant à la Zone de Captage, est un adepte de l’herbe qui tue. Il ne badine pas avec sa dose quotidienne. Parti se ravitailler, il a eu la malchance de croiser une patrouille de la police dans une rue au quartier Arafat de Grand Yoff. Les limiers ont trouvé par devers lui un cornet de chanvre indien. Conduit au poste de Police pour son placement en garde à vue, l’étudiant sera présenté au parquet pour détention aux fins d’usage de chanvre indien.
Femmes de la gauche
Les femmes de la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (Cds) ont organisé hier un panel à l’Arène Nationale pour alerter leurs sœurs sur les menaces terroristes et les violences qui affectent nos sociétés. Elles en appellent à la vigilance pour barrer la route au terrorisme mais aussi pour bannir la violence au sein de nos communautés.
JE NE VAIS PAS AU QATAR POUR SORTIR AU PREMIER TOUR
Les Lions Indomptables, qui seront un des 5 représentants du continent africain au prochain mondial, n’iront pas « au Qatar en balade », à en croire le discours du président de la Fecafoot, Samuel Eto’o
Le Cameroun, battu par les Fennecs 0-1 au match aller, a arraché son billet pour Qatar 2022 mardi dernier en Algérie au bout d’une incroyable prolongation (2-1). Les Lions Indomptables, qui seront un des 5 représentants du continent africain au prochain mondial, n’iront pas « au Qatar en balade », à en croire le discours du président de la Fecafoot, Samuel Eto’o, dans les vestiaires après la qualification.
Le discours de Samuel Eto’o : « Chers Lions permettez-moi de vous dire un grand bravo. Vous avez compris vous avez fait le job. Mais moi je suis un grand rêveur, je ne vais pas au Qatar pour sortir au 1er tour. Les sélectionneurs qui sont là ont un grand job à faire et vous (les joueurs) une responsabilité énorme. On ira au Qatar avec une autre mentalité. Si les autres peuvent gagner alors pourquoi pas nous ? Donc on change notre façon d’aller dans les coupes du monde. Commencez à anticiper votre Coupe du Monde mentalement. Ce que vous avez fait aujourd’hui est énorme, mais ce que vous allez réaliser en novembre-décembre au Qatar sera beaucoup plus grand. Nos aînés nous ont montré le chemin mais jusqu’à là nous n’avons joué que le quart de finale. Ceux qui seront en face de vous au Qatar jouent dans les mêmes clubs que vous et ils ne sont pas meilleurs. Nous allons rester humbles mais croyez-moi, nous allons écrire une histoire ! »
«NOUS AVONS UNE ÉQUIPE QUI PEUT ALLER LOIN AU PROCHAIN MONDIAL...»
u Qatar, avec des joueurs de classe mondiale comme Sadio Mané, Gana Gueye, Koulibaly, Krepin Diatta et un excellent gardien en la personne d’Édouard Mendy le Sénégal peut faire un bon Mondial.
Youssoupha Ba et Mawdo Malick Diop |
Publication 01/04/2022
Quel est votre sentiment après la qualification du Sénégal en coupe du Monde ?
Permettez-moi d’abord d’exprimer toute ma fierté de retrouver votre quotidien « Le Témoin » qui m’avait accordé un entretien en 2003 alors que j’évoluais en première division italienne. Ce sont de grands moments de souvenirs que je ne peux pas oublier puisque c’était ma première interview. Pour répondre à votre question, je pense que cette qualification, c’est quelque chose de très positif. Nous avons une belle génération très talentueuse. Après le sacre en coupe d’Afrique, la bande à Sadio Mané vient de réaliser sa secondé qualification au Mondial par le biais de Aliou Cissé. Donc l’équipe a grandi. On espère qu’elle va poursuivre ces performances.
Comment jugez-vous le match livré face à l’Égypte ?
Ce n’était pas facile. On a réussi à passer par les tirs aux buts. Mais ce qui est intéressant, c’est d’avoir réussi l’essentiel, c’est-à-dire la qualification, après avoir maîtrisé les Egyptiens durant le temps règlementaire et les prolongations. Ce après le but marqué en début de match.
Le Sénégal va disputer le Mondial pour une troisième fois. Quelles sont ses chances ?
Elles sont intactes. Après les quarts de 2002 et le premier tour en 2019, cette fois-ci il faut essayer de passer le premier tour. Après tout le reste sera du bonus.
Comment l’équipe doit-elle préparer, selon vous, cette compétition mondiale ?
D’abord bien préparer les éliminatoires de la prochaine CAN en Côte-d’Ivoire. Ces matchs seront très importants comme préparation. Après, Aliou doit étoffer son effectif puisqu’il y a beaucoup de jeunes qui veulent intégrer cette équipe. Il va falloir dans les mois prochains faire venir ceux qui veulent défendre nos couleurs s’ils en ont les qualités.
Aller au Mondial avec le titre de champion d’Afrique. Est-ce que cela ne peut pas représenter une pression supplémentaire ?
Non, au contraire, cela va nous galvaniser ! Une équipe comme le Sénégal est plus apte à performer au Mondial où les équipes vont jouer ouvert contrairement en Afrique où le Sénégal était très attendu. Au Qatar, avec des joueurs de classe mondiale comme Sadio Mané, Gana Gueye, Koulibaly, Krepin Diatta et un excellent gardien en la personne d’Édouard Mendy le Sénégal peut faire un bon Mondial.
Par Moumar GUEYE
MONSIEUR ZEMMOUR, LA FRANCE APPARTIENT AUX DESCENDANTS DES TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS
Où donc étaient les ancêtres d’Eric Zemmour quand les Tirailleurs sénégalais défendaient la France au prix de leur vie ? La pays dont Eric Zemmour se vante aujourd’hui, s’est enrichie sur les immenses ressources naturelles de ses anciennes colonies
Je fais partie des Sénégalais qui entrent légitimement dans une colère noire quand un citoyen du monde sans retenu et sans raison, insulte mes compatriotes ou manque de respect à mon cher pays que nous aimons tous avec fureur et qui s’appelle le Sénégal pays de la Teraanga !
Quand j’ai entendu la récente sortie de M. Eric Zemmour fils de Roger et de Lucette Zemmour, sortie par laquelle il stigmatise et insulte sans retenue les Sénégalais de France en ces termes: « … Non! Il faut une solution simple. Il faut que la police reprenne possession de cet endroit-là. Puis, il faut renvoyer tous les étrangers et tous les trafiquants. La plupart des trafiquants sont Sénégalais clandestins et ils n’ont rien à faire ici !»
Après avoir écouté ces propos, j’ai été envahi par une très grande colère ! En effet, je ne pensais pas qu’un possible «futur président de la République française», aurait eu la témérité d’insulter avec tant de haine, un peuple qui a tout fait pour son pays ! Je ne pensais pas que ce candidat pouvait descendre aussi bas dans les caniveaux de la bassesse et de la stigmatisation ! En fait, ces propos injurieux et irrespectueux ne nous étonnent guère de la part d’Eric Zemmour ! En effet, cet individu s’est toujours singularisé dans la violence verbale, l’intolérance et les propos racistes et ingrats, même dans ses activités de journaliste/chroniqueur.
En ce qui me concerne, je me suis toujours abstenu de répondre aux insulteurs pour ne pas les rejoindre dans les caniveaux de l’abjecte. C’est la raison pour laquelle, après les propos imprudents et dégradants de Zemmour, j’ai préféré prendre ma plume et convoquer tout simplement l’histoire et les relations entre la France et le Sénégal ! Je pense que nul ne peut accuser le Sénégal et les Sénégalais d’être des anti-Français ! Je n’en veux pour preuve que la célèbre déclaration du Général de Gaulle en visite dans ma ville natale, Saint-Louis du Sénégal, le 12 décembre 1959. Sur la place Faidherbe, devenue Place Baya, le Général de Gaulle, président de la République française disait : « Hors de France, il n’y a pas une ville ou un Français se sente mieux chez lui que Saint-Louis du Sénégal !».
Ainsi, nul ne peut douter de la solidarité dont a toujours fait preuve le peuple sénégalais à l’endroit de la France en toutes circonstances. Nul ne peut reprocher à un Saint-Louisien né avant les indépendances, de ne pas aimer la France et les Français avec qui nous partagions les salles de classe, les aires de jeu, les plages et les équipes de football au Stade Wiltord, au Camp du Nord et du Rugby Club de Léona. Toutefois, en dépit de ces relations amicales historiques, notre pays a toujours refusé que son honneur et sa dignité soient bafoués par des Français de la dernière heure comme Eric Zemmour, quel que soit leur rang ou leur dignité ! Comme l’ont si bien symbolisé dans les annales de l’histoire, Lat Dior Ngoné Latyr Diop et la Linguère Ndaté Yalla Mbodj, le Sénégalais authentique, on le tue, mais on ne le déshonore jamais ! À titre d’exemple, je voudrais raconter à Eric Zemmour fils de Roger et à ses partisans, l’histoire du Gouverneur Louis Henri Pierre Lassère.
Ce Gouverneur du Sénégal nommé en 1802 a eu un très court séjour à Saint-Louis. En pleine période de puissance coloniale, des Sénégalais de Saint-Louis attachés au sens de l’honneur, du respect et de la dignité ont arraché de son lit, le Gouverneur Lasserre. Ils l’ont traîné sans vêtement dans les rues de la ville et l’ont embarqué manu militari dans une goélette qui le transporta à Gorée. Le célèbre Gouverneur Lasserre était arrogant et irrespectueux comme Eric Zemmour. Il avait tendance à prendre les Saint-Louisiens pour des canards sauvages ! Hé bien ! Son haut rang de Gouverneur colonisateur ne l’avait pas sauvé de la furie des citoyens de la ville, car nous Sénégalais : On nous tue, mais on ne nous déshonore pas !
La France a exploité sans répit les ressources naturelles de ses anciennes colonies
L’histoire entre la France et le Sénégal m’a appris que la France a toujours été un pays sans ressources naturelles significatives. Le sous-sol français recèle très peu de matières premières minérales. Le bassin houiller du Nord, longtemps le plus important gisement en France, a cessé toute activité en 1991. Ainsi, la France dont Eric Zemmour se vante aujourd’hui, s’est enrichie jusqu’à nos jours sur les immenses ressources naturelles de ses anciennes colonies, comme le Sénégal. Elle a exploité sans répit nos minerais, nos forêts, notre faune, notre agriculture de rente et nos ressources humaines, notre patrimoine culturel dont une partie nous a été restituée tout récemment ! Ces exactions ont duré pendant plus de trois siècles ! Où donc étaient les ancêtres d’Eric Zemmour quand les Tirailleurs sénégalais étaient au front et défendaient la France au prix de leur vie ? En plus de toutes ces exactions dont notre peuple a été victime du temps de la cruelle domination coloniale française, se sont ajoutés les préjudices de la détérioration climatique causés à nos peuples par les pays fortement industrialisés qui comme la France, continuent de polluer et de réchauffer la planète Terre! En dépit de l’adoption de l’Accord de Paris en 2015 sur le réchauffement climatique, la pollution prend de l’ampleur et poursuit son chemin.
À toutes ces calamités dont les causes sont essentiellement imputables à des pays comme la France et autres pays européens, s’ajoutent les violences verbales, les injures, les stigmatisations et propos irrespectueux d’individus comme Eric Zemmour, spécialiste de l’injure et de la calomnie, rien que pour satisfaire son envie obsessionnelle de cracher son venin sur d’autres peuples considérés comme insignifiants, sans droit ni dignité ! Je voudrais demander à Eric Zemmour de nous dire où donc étaient son père et ses ancêtres, quand l’intégrité territoriale de la France avait été violée et sa souveraineté nationale confisquée par les forces de l’Allemagne nazie ? M. Eric Zemmour est-il si ignorant et amnésique au point d’oublier que ce sont bien les braves Tirailleurs sénégalais ressortissants des pays africains en général, du Sénégal en particulier, vêtus de toile, de bandelettes, de chéchia et de brodequins, qui bravaient le froid et les vents glaciaux du Nord, pour faire face aux troupes de l’Allemagne et défendre la France qu’il prétend diriger un lointain jour sûrement improbable ?
Eric Zemmour est-il si primitif et inculte pour ignorer que c’est bien cette « Force noire », ces courageux Sénégalais dont les descendants sont aujourd’hui rejetés, humiliés et traités de trafiquants par lui et ses partenaires racistes, ce sont ces Sénégalais dis-je, qui ont toujours défendu la bannière tricolore pour l’honneur de la France ? Les tirailleurs étaient au nombre 200 000 éléments. Ils ont défendu au prix de leur vie, la France de 1857 à 1960! Certes nous reconnaissons que tout récemment les forces françaises ont prêté main-forte au Mali, à la Côte d’Ivoire et à la République Centre Africaine. Nous saluons cet engagement de solidarité !
Toutefois, l’insulteur professionnel Eric Zemmour et ses partisans ne devraient pas ignorer que c’est par le sacrifice de plus de 30 000 Africains qui ont trouvé la mort sur les champs de bataille, que la France est redevenue une nation de Liberté, d’Égalité et de Fraternité ! C’est grâce à ces Africains que la France est sortie de la servitude et de la terreur imposées par les nazies pour devenir une nation qui marche fièrement, le front haut, et l’allure martiale, chantant à gorge déployée le jour de gloire de la Marseillaise dans les rues de Paris, de Marseille et de Bordeaux !
Respecter un peu plus les peuples africains
S’il m’était permis de donner des leçons à certains dirigeants français, je leur aurais vivement recommandé de respecter un peu plus les peuples africains ! En effet, la France doit tout à l’Afrique ! La France devrait respecter un peu plus les croyances et les convictions des autres peuples africains! Que les dirigeants de France respectent un peu plus la dignité, la culture et les traditions des autres nations libres et souveraines. C’est la seule condition pour que nos amis citoyens français se sentent à l’aise et en sécurité dans tous les pays du monde ! Les citoyens français, tout comme les Sénégalais, sont présents partout dans le monde ! C’est la raison pour laquelle, leurs dirigeants devraient être partout des Ambassadeurs de la Paix et de la fraternité entre les peuples. En plus, la France devrait comprendre qu’un peuple insulté, humilié ou marginalisé est toujours susceptible de se révolter et de générer des actes de violence regrettables, imprévisibles et incontrôlables, dont les malheureuses victimes ne seront pas ceux qui sont à l’origine du mal, comme Eric Zemmour et consorts, mais ce sont malheureusement, d’innocents citoyens, sans distinction de race, de religion ou de nationalité qui seront victimes d’actes cruels, aveugles, sanguinaires et barbares, condamnables à tout point de vue ! Hélas ! En guise de vengeance ou de représailles, ce sont de pauvres innocents qui vont payer la facture des propos haineux et irresponsables ! Ce sont ces innocents qui seront enlevés, pris en otage, torturés ou massacrés par des désespérés, des fanatiques, des révoltés ou de faux dévots se réclamant de l’Islam, religion de paix et de fraternité! Alors, il sera difficile d’arrêter ces violentes vagues de vengeances qui sèment la terreur et le désarroi à travers le monde !
Que la paix règne entre les peuples de France et du Sénégal! Et que ceux qui crachent le feu et le venin se taisent enfin pour toujours !