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24 juin 2025
UNE AUTRE TEMPETE TROPICALE EN VUE EN AFRIQUE AUSTRALE
Alors même que les nations d'Afrique australe évaluent les dégâts causés au début du mois par le cyclone Batsirai, une nouvelle tempête tropicale approche.
Alors même que les nations d'Afrique australe évaluent les dégâts causés au début du mois par le cyclone Batsirai, une nouvelle tempête tropicale approche.
La tempête tropicale Dumako devrait frapper la côte nord-est de Madagascar mardi soir, selon le centre régional de météorologie des Nations Unies à la Réunion. Dumako, la quatrième tempête de l'année, devrait toucher terre dans le nord-est de Madagascar et les régions de Sava, Analanjirofo et Toamasina sont en alerte.
Selon l'Organisation météorologique des Nations unies, huit à 12 autres cyclones pourraient frapper l'Afrique australe et les îles voisines de l'océan Indien avant la fin de la saison cyclonique en mai, ce qui s'inscrit dans le cadre de l'augmentation, ces dernières années, du nombre de tempêtes tropicales extrêmes dans l'hémisphère Sud.
L'Afrique australe a été avertie de se préparer à "davantage de cyclones tropicaux à fort impact, d'inondations côtières et de précipitations intenses liées au changement climatique" par l'organisation météorologique après que le cyclone Idai a causé des destructions massives et des centaines de morts au Mozambique et dans les pays voisins en 2019.
Décompte des morts
Madagascar décompte encore le bilan de Batsirai, qui a fait 121 morts en février, selon les chiffres officiels, et a détruit de nombreux bâtiments et routes. Quelques semaines auparavant, en janvier, la tempête tropicale Ana a fait 58 morts et déplacé 130 000 personnes à Madagascar, causant d'autres destructions au Mozambique et au Malawi.
"Ces dernières années, nous avons constaté un réchauffement accru des océans. Cette modification des schémas climatiques dans l'océan Indien entraîne normalement une augmentation des cyclones dans la partie sud-ouest", explique Evans Mukolwe, un expert météorologique africain qui est consultant pour l'autorité intergouvernementale des Nations unies chargée des prévisions climatiques.
"Le changement climatique a de graves répercussions sur l'Afrique", déclare Evans Mukolwe. Ilse fait l'écho des alertes lancées à la fin de l'année dernière par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat des Nations unies, qui a mis en garde contre les dangers liés au climat pour les îles et les pays côtiers d'Afrique.
Puissants cyclones
Madagascar devrait être confrontée à de fréquentes périodes arides et de sécheresse, tout en étant frappée par de puissants cyclones tropicaux. Ce schéma paradoxal de sécheresses et de cyclones est exactement ce que l'île de l'océan Indien a subi jusqu'à présent cette année.
Les tempêtes tropicales ont frappé l'est de la Grande Ile et la capitale Antananarivo alors même que la partie sud-est de l'île connaissait sa pire sécheresse depuis 40 ans, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). L'agence a lancé un appel à l'aide alimentaire d'urgence pour plus de 1,1 million de personnes dans le sud de Madagascar, dans les régions d'Anosy et d'Androy.
Les îles et les villes côtières d'Afrique risquent de subir des conditions météorologiques plus extrêmes dans les années à venir, selon le groupe d'experts intergouvernemental des Nations unies sur l'évolution du climat. Un peu plus de 50 grandes villes africaines sont exposées à des menaces climatiques graves liées à l'élévation du niveau de la mer et des températures de l'air, a averti le panel dans un rapport.
"L'élévation du niveau de la mer, associée aux ondes de tempête et aux vagues, exacerbera les inondations côtières et le potentiel d'intrusion accrue d'eau salée dans les aquifères", indique le rapport. La surface de l'océan Indien s'est réchauffée plus rapidement que la moyenne mondiale, ce qui devrait entraîner une multiplication des cyclones et des sécheresses.
Selon le rapport, les zones côtières de l'Afrique devraient connaître une élévation continue du niveau de la mer au cours de ce siècle, ce qui entraînera de graves inondations côtières, des vagues de chaleur marines, une acidification des océans et une réduction des niveaux d'oxygène.
Pour contrer les changements dangereux posés par les événements extrêmes, la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique a appelé à une planification intelligente du climat dans tous les secteurs économiques.
"Des investissements soutenus dans la réduction des risques de catastrophe, l'énergie, les systèmes d'approvisionnement en eau, les infrastructures et les écosystèmes naturels résilients sont nécessaires pour amortir la croissance socio-économique de l'Afrique, accélérer la réduction de la pauvreté et atteindre un programme d'industrialisation intelligente et neutre sur le plan climatique", avance Jean-Paul Adam, directeur du changement climatique à l'agence des Nations unies.
MACKY SALL VA TRAVAILLER À L’EFFICACITÉ DE L’UA, SELON AÏSSATA TALL SALL
Le Sénégal, chargé d’assurer la présidence tournante de l’Union africaine (UA), compte travailler à l’efficacité de l’institution et à la célérité dans l’exécution de ses décisions, a assuré, lundi, à Dakar, sa ministre des Affaires étrangères
Dakar, 14 fév (APS) – Le Sénégal, chargé d’assurer la présidence tournante de l’Union africaine (UA), compte travailler à l’efficacité de l’institution et à la célérité dans l’exécution de ses décisions, a assuré, lundi, à Dakar, sa ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall.
‘’L’UA est vue comme une grosse machine qui (…) doit passer à un système beaucoup plus efficace pour son mode de fonctionnement, avec moins de personnel, moins de charges, plus de célérité dans la prise des décision, plus d’efficacité dans l’application de ces décisions’’, a dit Mme Sall.
Elle prenait part à une séance de travail sur les conclusions du dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, qui s’est déroulé le 5 février au siège de l’organisation, à Addis-Abeba.
La réforme de l’UA est nécessaire, car ‘’on ne peut pas appeler à une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies sans nous pencher sur nos problèmes internes’’, a souligné Aïssata Tall Sall.
Le président sénégalais, Macky Sall, assure la présidence tournante de l’organisation panafricaine depuis le 5 février, pour une durée d’un an, en remplacement de Félix Tshisekedi, son homologue de la République démocratique du Congo.
Aïssata Tall Sall a rappelé que le président rwandais, Paul Kagame, a entamé la réforme de l’UA lorsqu’il la dirigeait en 2018.
Il incombe au Sénégal de ‘’la finir et de bien la finir’’, a-t-elle dit, soulignant qu’il s’agit d’une tâche ‘’énorme’’.
Mais le Sénégal a ‘’la volonté et l’ambition’’ d’exercer son mandat avec succès, selon sa ministre des Affaires étrangères.
La paix, la sécurité, la lutte contre le terrorisme, le développement, le financement des économies africaines, la production de vaccins, les questions climatiques, les partenariats et la réforme des Nations unies sont les chantiers que Macky Sall va conduire, a-t-elle précisé.
LIBERIA : CHACUN DES ACTEURS ACTUELS PORTE SA PART DE RESPONSABILITÉ
Depuis deux siècles, le Liberia a connu le meilleur et le pire, les plus beaux espoirs et les plus grands massacres. Francis Kpatindé a travaillé à Monrovia pour le HCR. Il tente d’expliquer le paradoxe libérien
C’est en 1822, il y a tout juste 200 ans, que les premiers esclaves affranchis ont quitté les États-Unis, sont revenus en Afrique et se sont installés sur un territoire qu’ils ont appelé « Liberia ». Mais depuis deux siècles, le Liberia a connu le meilleur et le pire, les plus beaux espoirs et les plus grands massacres. Francis Kpatindé a travaillé à Monrovia pour le HCR. Aujourd’hui, il enseigne à Sciences Po Paris et collabore au « Monde Afrique». Il tente d’expliquer le paradoxe libérien au micro de Christophe Boisbouvier.
RFI : 200 ans après, qu’est-ce qu’il reste du rêve de ces esclaves affranchis qui ont quitté les États-Unis pour revenir sur le continent africain ?
Francis Kpatindé : C’est vrai que le Liberia est devenu la deuxième république noire après Haïti, et le premier État libre du continent africain avec l’Éthiopie. Alors il y a eu du bon et du mauvais… il y eu surtout la domination donc des afro-américains, des Libériens d’origine américaine, longtemps jusqu’à l’irruption de Samuel Doe à la tête du pouvoir, donc en avril 1980. Samuel Doe a été le premier « native », c’est le premier autochtone à diriger ce pays, et son règne s’est passé de façon assez sanglante.
Donc ça c’est 1980, c’est la bascule le jour où les afro-américains perdent le pouvoir aux bénéfices des autochtones et déjà le sang commence à couler ?
Absolument, il y avait une forme de révolution dans le coup d’État de Samuel Doe, il faut le reconnaitre, parce qu’il y avait beaucoup de mépris à l’endroit des « natives », autochtones, donc on a pu considérer les premiers jours comme une révolution, une forme de libération des autochtones à qui appartenait le pays avant que les noirs américains y arrivent, mais très vite Samuel Doe a basculé dans un régime de terreur, et puis Samuel Doe lui-même a mal fini, il a été supplicié.
Alors après ces terribles scènes de 1990, démarre la guerre civile au bout de laquelle le chef de guerre Charles Taylor est élu président en 1997, il est élu avec ce slogan incroyable : « il a tué ma mère, il a tué mon père, mais je vais voter pour lui. »
Absolument, c’est horrible d’en arriver à ce type de citation.
Prévu le 25 décembre dernier, puis le 1er janvier, puis le 12 février, le concert dakarois de Burna Boy a finalement eu lieu le 13 février, après de longues heures de retard. Les Sénégalais ont de quoi être blasés…
Une star sans caprice, est-ce vraiment une star ? Et le plaisir d’en rencontrer une n’est-il pas décuplé, lorsque l’heure H a joué les prolongations ? Toute patience a tout de même des limites, surtout quand les excuses floues virent à la mystification. La promo du dernier concert dakarois de la star nigériane Burna Boy aurait-elle dû mettre la puce à l’oreille des fans ? Des affiches et sites de réservation de tickets du spectacle du 12 février annonçaient la date, les tarifs – minimum 10 000 francs CFA – et le lieu – l’esplanade du musée des Civilisations noires –, mais pas… l’heure.
Panne de jet
C’est finalement le 13 février à 2h45 du matin que le chanteur s’est produit. Certes, un proverbe ouest-africain enseigne que « C’est celui a dormi qui sait qu’il y a de la bière de mil d’hier ». Mais ce n’est pas qu’un retard de quelques heures qu’avait accusé le musicien. Initialement prévu le 24 décembre 2021, son concert avait été reporté au 1er janvier « Inch’allah si Dieu le veut », selon les organisateurs locaux évoquant alors « quelques problèmes techniques » non précisés.
Une présumée panne d’avion, selon certaines sources. Une star sans jet privé ne serait-elle que l’ombre d’elle-même ? Dieu n’aura pas voulu non plus du premier jour de l’an et c’est ce 12 février, au matin, que les journalistes accrédités étaient finalement convoqués à l’aéroport pour accueillir la star.
À l'heure où pèsent des menaces de déstabilisation dans plusieurs pays de la sous-région, la souveraineté de notre pays doit demeurer une préoccupation majeure - COMMUNIQUÉ DE LA RÉPUBLIQUE DES VALEURS
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la République des Valeurs/Réewum Ngor du 12 février 2022 sur la situation des soldats sur le théâtre des opérations en Casamance.
"Le 24 janvier dernier, quatre de nos militaires tombaient dans l’exercice de leur mission, sur l’axe Kampanti-Kappa-Kambagol, en Gambie, à la suite d'une attaque perpétrée par des assaillants se réclamant du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance. Sept autres d’entre eux sont actuellement détenus en otage. En exhibant nos Jàmbaars en détention dans une mise en scène sinistre, comme des trophées de guerre, Salif Sadio et ses hommes ont montré une fois de plus qu'ils sont à la marge de toutes les règles établies. Ils violent le droit international, la dignité humaine et bafouent les principes des civilisations africaines, sans état d’âme. Nous le condamnons avec la dernière énergie.
Dans le même temps, le peuple sénégalais dans toute sa diversité vient de témoigner de son attachement à l'unité de la nation, lors de la victoire de l'équipe nationale de football à la Coupe d'Afrique des Nations. Cette unité manifestée doit être renouvelée autour de nos forces de défense et de sécurité, qui se dévouent au quotidien face aux enjeux fondamentaux que sont la défense de la patrie, la sécurité nationale et l'intégrité du territoire.
À l'heure où pèsent des menaces de déstabilisation dans plusieurs pays de la sous-région, la souveraineté de notre pays doit demeurer une préoccupation majeure. Cela commence par la reconnaissance des efforts immenses fournis par nos soldats pour pacifier la région. Nous devons, plus que jamais, être conscients de l'engagement des forces de défense et de sécurité, prêtes à sacrifier leur vie, au nom de la patrie.
La nation doit se mobiliser pour ne pas oublier les Jàmbaars. La République des Valeurs/Réewum Ngor exhorte les autorités à explorer toutes les possibilités afin d’obtenir la libération immédiate, et sans conditions, de nos soldats retenus actuellement en otage, mais plus largement pour mettre fin à ce conflit, qui n’a que trop duré.
La République des Valeurs/Réewum Ngor s’incline devant la mémoire des défunts, rend hommage aux militaires disparus pour les services rendus à la nation, et présente ses condoléances aux familles éplorées.
Le Sénégal est un et indivisible."
par Ibrahima Silla
DE LA NÉCESSITÉ D’AFFICHER ET DE S’AFFICHER AVEC LE DRAPEAU DE L’UA
Le drapeau de l’UA se présente, au-delà de ses ressorts et aspects protocolaires, comme un élément fondamental d’une valeur symbolique forte à intégrer dans l’arsenal des dispositifs officiels et solennels de communication
Le président de la République du Sénégal vient d’être investi à la tête de l’Union Africaine. Cet investissement devrait donner lieu à un réflexe, tout aussi important au regard de la symbolique qui le caractérise : le drapeau de l’UA. Par cet objet, hautement symbolique, la nation est engagée à reconnaître son appartenance à cet ensemble qu’est l’UA. Et le drapeau a bien d’autres vertus qu’il convient de rappeler pour éviter le « vide symbolique ».
Le fonctionnement politique et diplomatique est aussi un fonctionnement idéologique et symbolique où sont à l’œuvre des mots au service de toute visée fédérale, mais aussi et surtout des objets, tel que le drapeau à saisir comme un récit, une représentation, une idée et un idéal destinés à inspirer notamment des attitudes et énergies vitales à l’élan de solidarité et d’intégration continentale.
Le drapeau de l’UA se présente, au-delà de ses ressorts et aspects protocolaires, comme un élément fondamental d’une valeur symbolique forte à intégrer dans l’arsenal des dispositifs officiels et solennels de communication. La force d’un symbole tient en effet à l’émotion qu’il suscite, à la ferveur et à l’enthousiasme, auxquels il convie les citoyens. Ces fonctions expliquent l’existence dans le champ politique d’une série d’actes solennels répétitifs et d’objets codifiés avec une forte charge symbolique.
La politique, c’est des mots, mais surtout c’est des objets qui désignent ces mots. Toute la symbolique qui s’écrit sur ces objets a pour fonction de rappeler l’espoir et les rêves que forgent des peuples quant à leur avenir collectif. Le drapeau ce n’est pas qu’un bout de tissu sur lequel sont imprimées des images sans importance. Les étoiles et les rayons de soleil sur le drapeau de l’UA ont une signification qu’il convient toujours de rappeler et de mettre en exergue. Le dessin du continent sur un fond vert, entouré de 55 étoiles (représentant les États membres) et plaqué sur un soleil stylisé, symbolise l’espoir de l’Afrique.
En politique, les symboles comptent autant que les programmes et organigrammes. Un symbole est un signe ou un objet surchargé de valeur dont l’évocation renvoie à des représentations qui donnent sens à l’action des hommes et des sociétés. La fonction symbolique, c’est l’idée que le politique doit donner forme à ce qui n’en a pas toujours. Ces symboles renferment une densité émotionnelle qui participe à la sensibilisation, à la mobilisation, à l’appropriation, au renforcement du consensus, à l’intégration, à la sacralisation, à la légitimation, à la hiérarchisation des priorités et à la moralisation. Car le symbole est toujours porteur de valeurs.
Le domaine du symbolique, c’est l’ensemble des moyens et des processus par lesquels des réalités idéelles s’incarnent à la fois dans des réalités matérielles et des pratiques qui leur confèrent un mode d’existence concrète, visible, sociale. C’est en s’incarnant dans des pratiques et des objets qui le symbolisent que l’imaginaire symbolique peut agir non seulement sur les rapports sociaux déjà existants entre les individus et les groupes, mais être aussi à l’origine de nouveaux rapports entre eux qui modifient ou remplacent ceux qui existaient auparavant. Il ne peut acquérir d’existence manifeste et d’efficacité sociale sans s’incarner dans des signes et des pratiques symboliques de toutes sortes qui donnent naissance à des institutions qui les organisent, mais aussi à des espaces, à des édifices où elles s’exercent.
Pour toutes ces raisons, le drapeau de l’UA doit flotter partout. Il doit figurer sur tous les supports et briller à toutes les occasions officielles. Ce serait le comble de l’ironie de croire que ce drapeau continental serait en concurrence avec le drapeau national, comme on l’a vu par ailleurs en France, avec toute la polémique sur le drapeau européen sous l’Arc de Triomphe. Le président en exercice doit, durant ce mandat continental, s’afficher en toutes circonstances avec. Ce serait une bonne manière d’apposer la bonne vieille signature sénégalaise, et donc sa conviction et son engagement sans faille, à œuvrer pour le rayonnement de l’organisation panafricaine, en attendant de voir, un jour, l’Union Africaine retrouver sa réalité, son « unité culturelle ».
Ibrahima Silla est enseignant-chercheur en Science Politique à l’UGB Saint-Louis
FACE À LA MONTÉE DU SENTIMENT ANTI-FRANCE AU SAHEL, UNE COOPÉRATION EN QUESTION
L'ancienne puissance coloniale est accusée pêle-mêle de faire et défaire les pouvoirs en Afrique, de maintenir les pays sous sa tutelle économique via le franc CFA et d'être inefficace, voire complice des jihadistes qui endeuillent le Sahel
Messages hostiles de la junte au pouvoir au Mali ou manifestations tendues pour bloquer des convois de Barkhane au Burkina Faso et au Niger: confrontée à la montée du sentiment anti-France, la coopération militaire pour lutter contre les jihadistes est remise en question au Sahel.
L'ancienne puissance coloniale est accusée pêle-mêle de faire et défaire les pouvoirs en Afrique, de maintenir les pays sous sa tutelle économique via le franc CFA et d'être inefficace, voire complice des jihadistes qui endeuillent le Sahel.
Au Mali, le sentiment n'est toutefois pas récent, il trouve ses racines dans une histoire coloniale tourmentée, et s'est renforcé ces derniers mois après des déclarations incendiaires de la junte au pouvoir à Bamako. Au point que le scénario d'un retrait des forces françaises est désormais sérieusement envisagé.
"Il y a toujours eu un sentiment anti-France latent dû à une sorte de condescendance, d'arrogance de la politique française en Afrique qui n'a pas connu de mutation profonde depuis la fin de la colonisation", explique à l'AFP Rodrigue Koné, chercheur à l'Institut des études de sécurité (ISS).
"La France, à l’inverse de la Grande-Bretagne, a mis en place dès 1958, sous l'égide du général de Gaulle, une politique néocoloniale en Afrique sub-saharienne. Cette politique poussa la France à routiniser les interventions militaires dans son pré carré africain", écrit de son côté le chercheur nigérien Rahmane Idrissa.
Ainsi, l'opération antijihadiste Barkhane est largement perçue dans l'opinion comme une énième intervention néocoloniale, même si elle tente d'associer les armées locales dans son combat.
"Il y a eu des erreurs de diplomatie, comme quand la France a empêché l'armée malienne de rentrer à Kidal en 2013.Ce genre d'évènements a été perçu comme de l'arrogance et a renforcé un sentiment patriotique et souverainiste qui revient au galop aujourd'hui. La junte au pouvoir (à Bamako) essaie de capitaliser sur ce sentiment", analyse Rodrigue Koné.
- Nouvelle approche -
Au Niger voisin, l'hostilité envers Barkhane s'est renforcée en novembre lorsque trois personnes sont mortes à Téra, en essayant d'empêcher un convoi de la force française Barkhane de passer. Il venait du Burkina où il avait déjà été bloqué pendant plusieurs jours par des manifestants en colère.
Récemment, des drapeaux français ont aussi été brûlés dans des manifestations contre le pouvoir au Tchad, "du jamais vu", dans ce pays, selon le chercheur Kelma Manatouma.
"Le passé colonisateur de la France, son intervention dans nos politiques intérieures, nos ressources dont l'uranium qui sont pillées, poussent la jeunesse à réfléchir. Nous n'avons pas de contrat gagnant-gagnant avec la France", affirme Maïkoul Zodi, responsable de la section nigérienne de Tournons La Page (TLP) qui exige notament le départ des bases militaires étrangères.
Sur les réseaux sociaux, des messages vont même jusqu'à accuser la France de complicité avec les groupes jihadistes.
"Sur le terrain, les populations ont plus confiance en Barkhane qu'en leurs propres armées.Tous les chefs jihadistes détenus ou tués au Niger, c'est Barkhane, comment peut-on alors parler d'une collusion entre Barkhane et ces terroristes ?", tempère Boubacar Diallo, dirigeant de l'Association des éleveurs de la région de Tillabéri, particulièrement touchée par les attaques au Niger.
Si l'avenir de l'intervention française au Mali semble désormais compromis, celui de son redéploiement dans le reste du Sahel demeure un grand point d'interrogation.
"Il faut se poser la question, alors que la relation est bonne avec les forces armées maliennes, de pourquoi l’opinion publique ne comprend pas pourquoi on est là", reconnaît le chef d'état-major français, Thierry Burkhard.
Pour éviter de nouvelles incompréhensions, l'armée française martèle qu'elle est là "aux côtés des pays africains".
- Drapeaux russes -
En attendant, d'autres partenaires espèrent tirer leur épingle du jeu, à commencer par la Russie.
Des chancelleries occidentales affirment que des instructeurs du groupe paramilitaire Wagner sont déjà à l'oeuvre au Mali, ce que Bamako nie et qui n'a pu être vérifié de manière indépendante pour le moment.
Reste que cette nouvelle coopération est souhaitée par une partie de la population comme le montrent les drapeaux russes dans les manifestations de liesse après le coup d'Etat militaire à Ouagadougou.
"Le Burkina a besoin de tisser des partenariats avec d’autres puissances plus crédibles et de compter sur sa propre armée pour éradiquer le terrorisme", affirme le militant de la société civile Alassane Sanfo.
"La situation (sécuritaire) ne fait qu'empirer.Ce n'est pas que les gens ont plus confiance dans les Russes.Mais si vous avez essayé un remède et que ce n'est pas efficace, vous avez envie d'expérimenter d'autres formules", explique Maïkoul Zodi.
Et Rodrigue Koné de conclure: "On est sur une séquence de ressentiment profond vis-à-vis du système démocratique qui n'a pas fait émerger des élites de qualité. Il y a une envie de revenir à des hommes forts, des pouvoirs forts et la Russie n'est pas regardante là-dessus".
CAN, UN TOURNOI ENDEUILLÉ, UN FOOTBALL EN PROGRÈS
L’ombre des huit morts de la bousculade du stade d’Olembe plane sur la première Coupe d’Afrique des nations (CAN) remportée par le Sénégal, parfois chaotique mais où le football africain a semblé en progrès dans le jeu
Un engorgement de spectateurs et une porte ouverte au mauvais moment ont entraîné la mort de huit personnes, dont un enfant de 6 ans, le jour de Cameroun-Comores, endeuillant la CAN et soulignant tragiquement des problèmes d’organisation, illustrés de manière moins dramatique par la nécessité de déplacer deux matches en raison de l’état de la pelouse du stade de Douala.
Après une alerte suscitée par des échanges de tir à Buea (sud-ouest) en début de compétition, il n’y a pas eu de problèmes sécuritaires dans ce pays confronté à deux conflits, avec les séparatistes anglophones (ouest) et les jihadistes de Boko Haram (nord).
Plus de beau jeu
« On a assisté à de très beaux matches », estime Rigobert Song, ancien capitaine du Cameroun. Des matches vraiment emballant ont éclairé la compétition, comme Gabon-Maroc (2-2), Comores-Ghana (3-2), Egypte-Maroc (2-1) ou Sénégal-Burkina-Faso (3-1), mais la finale Sénégal-Egypte (0-0, 4 t. a. b. à 2) a été triste et cadenassée, comme trop souvent : c’est la cinquième fois en onze éditions que la finale se termine sur un 0-0.
Sénégal, première !
Après deux finales perdues (2002, 2019), les « Lions de la Teranga » sont enfin champions d’Afrique. Équipe la plus constante depuis quatre ans, finaliste de l’édition précédente, mondialiste en 2018, elle couronne le travail du sélectionneur Aliou Cissé, sur le banc depuis près de sept ans, et son brelan de stars : le gardien Edouard Mendy, le défenseur Kalidou Koulibaly et le meilleur joueur du tournoi, l’attaquant Sadio Mané.
Gambie, Comores, des débutants épatants
Pour leur première apparition à ce niveau, les Comores ont réussi à franchir le premier tour, bien que leur huitième de finale ait été gâché par l’absence de gardien, l’un étant blessé et les deux autres touchés par le Covid-19.
La Gambie a fait encore mieux en atteignant les quarts de finale, sublimée par son coach belge Tom Saintfiet et son buteur bolognais Musa Barrow.
La Guinée Équatoriale avait déjà disputé deux CAN, mais qu’elle organisait (seule puis avec le Gabon). Qualifiée pour la première fois sur le terrain, elle a brillé jusqu’en quart, portée par son milieu de terrain multifonctions Iban Salvador Edu, l’homme aux cheveux roses, le « Gattuso de Malabo ».
L’éclair de Mhango, le rythme d’Aboubakar
Le but du tournoi a été réussi par le Malawite Gabadinho Mhango, une frappe de plus de 40 m à la trajectoire incroyable, lors du huitième de finale contre le Maroc. Il n’a pas empêché la défaite (2-1), mais a emballé le match, lançant les « Lions de l’Atlas » à l’assaut.
Capitaine du Cameroun, Vincent Aboubakar ne se consolera pas avec son titre de meilleur buteur. Avec huit réalisations, il égale l’Ivoirien Laurent Pokou (1970) et échoue à une longueur du record du joueur du Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo) Pierre Ndaye Mulamba (neuf buts en 1974).
Algérie, Ghana, le fiasco
Tenante du titre et grande favorite, l’Algérie est tombée de haut, terminant dernière de son groupe en ne marquant qu’un seul but, une fois qu’elle était menée 3-0 par la Côte d’Ivoire.
Le Ghana, habitué du dernier carré, a aussi quitté la compétition dès le premier tour, sur un carton rouge de son capitaine André Ayew.
La percée des coaches « locaux »
Aliou Cissé, le roi d’Afrique, mais aussi le Burkinabè Kamou Malo, quatrième avec ses Etalons, ou Mohamed Magassouba avec le Mali, ont mis en valeur le travail des entraîneurs « locaux ». Ils étaient seize sur 24 à la CAN, un record.
Vers les barrages
Le foot africain ne va pas dormir longtemps. Tous les barragistes pour le Mondial-2022 étaient là, sauf la RD Congo, qui affronte le Maroc.
L’affiche reste Sénégal-Egypte, revanche de la finale, nouveau duel Sadio Mané-Mohamed Salah. L’Algérie doit se remettre de son échec contre les Lions blessés du Cameroun, qui n’ont pas réussi à gagner « leur » CAN.
Le Ghana aussi doit se mobiliser pour son duel contre le Nigeria, brillant au premier tour (trois victoires) puis éliminé dès les huitièmes de finale par la Tunisie (1-0), contre qui les « Aigles du Mali » vont tenter d’atteindre pour la première fois le niveau mondial.
La prochaine Coupe d’Afrique se jouera dans un an et demi en Côte d’Ivoire.
par Jean Pierre Corréa
ENFIN WE CAN
Cette jeunesse a besoin de rêver. Formez-la ! Instruisez-la ! Éduquez-la ! Et n’oubliez pas ce qu’elle vous a dit le 23 janvier… Elle peut tout aussi bien se rappeler à vos souvenirs funestes de mars 2021
Le ballon n’est rond que pour les …cons ! Le sport, en un mot, n’est pas une panacée aux maux d’un pays. Les rebonds d’un ballon étant par nature fantaisistes, et ayant dû attendre les 8 jours nécessaires avant le « nguenté » de notre victoire pour lui donner un nom, c’est aujourd’hui que l’observation, les lectures, les analyses, les élucubrations, et les accaparements éhontés des uns et des autres de la victoire de nos « Lions de la Pachanga », me permettent de baptiser ce trophée et de le qualifier de « bienvenu ». Et à plusieurs titres…
Bienvenue, la confirmation que notre jeunesse avait faim de bonheurs et soif de ces joies, qui du fait de la ferveur partagée, marquent toute une génération du sceau indélébile d’un fait qui appartient à tous et que personne ne leur enlèvera jamais. Même si nous avons pu regretter quelques accidents graves et parfois mortels, de certains idiots excessifs, ou d’inévitables agressions, personne, à commencer par nos joueurs, n’oubliera jamais ces cortèges surréalistes, chargés de millions de Sénégalais, qui sont sortis de chez eux pour hurler de toutes leurs forces à leurs héros de Yaoundé : « Diarama… Dieureudieuf… Gacce Galama ! ». Ces jeunes gens au bord de la syncope, ont pu rester, sans avoir faim ni soif, sauf d’émerveillements, de 10 heures du matin à 2 heures de l’autre matin, jetant leur ivresse de bonheurs à la face d’un monde ébahi et d’un Sénégal communiant pour une fois dans une parfaite et sublime unité.
Bienvenue, cette leçon donnée par nos joueurs, que le travail, la persévérance, la discipline, la patience, l’abnégation, l’organisation et l’humilité associée à l’éducation, finissent toujours par porter leurs fruits. Cette victoire est celle de la patience, de la vision posée en 2010 par le comité de normalisation du football, par Mamadou Diagna Ndiaye, Augustin Senghor et autres Saër Seck, poursuivie par la politique des centres de formations et de la professionnalisation des clubs, entamée aux JO de 2012, avec déjà la bande à Sadio Mané emmenée par Séga Diouf et…déjà Aliou Cissé.
Bienvenue à la conviction qui nous est apportée, que ce désir de bonheurs hurlé par des jeunes en liesse, doit être entendue, comprise et prise en compte par toute la classe politique, pouvoir et opposition confondus, mais qu’il appartient à ces jeunes de comprendre qu’il ne suffit pas de crier « Nous voulons du bonheur », mais qu’il est de leurs devoirs d’aller aussi le quérir en remplissant leurs cerveaux d’autres choses que les vulgaires tribulations de Mbathio Ndiaye et autres Aïda Diallo et de tous les chimpanzés qui peuplent la toile people et amusent la galerie. Ces jeunes ont vu des jeunes joueurs comme eux, qui s’expriment avec éducation, humilité, sérieux, syntaxe et correction, à contrario des propos à l’emporte-pièce, qui sortaient de la bouche des supporters lorsque les micros leur étaient tendus. L’expression de nos Lions fleuraient bon l’instruction, l’éducation, la responsabilité, et suscitait l’idée que notre jeunesse y décèle de l’exemplarité.
Bienvenue à la satisfaction de voir l’esprit républicain sortir grandi de cette victoire de nos Lions, avec un chef d’État qui invite des adversaires politiques à participer à la fête, ce que ces derniers firent avec une rafraîchissante élégance. Et les propos d’Aliou Cissé, disant comme un entraîneur politique, lorsqu’il lui fut demandé comment il avait vécu ces tombereaux de critiques qui se sont abattus sur lui durant 7 ans, que « non seulement il faut être exigeant envers tout entraîneur, mais au-delà du football, il faut être exigeant envers toute personne à qui une responsabilité publique est confiée ». Un ange passe… Ce sont des mots de l’entraîneur de football du Sénégal. Il part du football pour dire des vérités générales sur la situation nationale. Bienvenue décidemment…
Bienvenue à la circonspection moqueuse qui a accueilli les élucubrations de Guy Marius Sagna, qui n’a pas compris que dans un tel moment, si on ne pouvait pas dire une chose liée aux bonheurs des Sénégalais, il convenait dès lors de fermer… sa gueule. Comme l’a si bien dit mon confrère Adama Gaye : « ne leur refusons aucun hommage ni récompense. Ce qui leur a été donné, en termes de millions de francs CFA ou de terrains, n’est rien, comparé à ce que leur parcours a rapporté financièrement au pays (plus de 100 millions de dollars, soit 70 milliards de francs CFA), en effets positifs sur la publicité autour de notre pays et, surtout, en matière d’élévation immatérielle du label Sénégal qui était, juste avant ce tournoi, passablement écorné ». D’autant que si, il avait été demandé à chaque Sénégalais chaviré de bonheur de mettre juste 1 000 frs dans une cagnotte pour récompenser les Lions, cette somme aurait multiplié par 3 ce que le gouvernement a alloué aux joueurs et à la délégation.
Même si, d’aucuns pensent qu’il aurait été judicieux de proposer ce pactole à l’augmentation de salaires de milliers de Sénégalais, leur permettant ainsi de faire face à l’augmentation drastique du coût de la vie, que le gouvernement tente en totale politique démagogique, de pallier à coûts de subventions au bénéfice d’une poignée de commerçants qui n’en demandent pas mieux, au lieu d’appliquer une vérité des prix en hausse du fait de l’après-Covid, sachant que même un kilo de sucre à 1 franc, ne peut être acheté par des personnes qui ne…travaillent pas.
Alors, cette jeunesse a besoin de rêver ? Mazette !! Formez-la ! Instruisez-la ! Eduquez-la ! Et n’oubliez pas ce qu’elle vous a dit le 23 janvier… Elle peut tout aussi bien se rappeler à vos souvenirs funestes du mois de mars 2021. Et un million de Lions en colère, ça fait peur. Vraiment. À bon entendeur…Salah !!!
TRAFIC DE FAUX PASSEPORT, UNE MAITRESSE COIFFEUSE INTERCEPTEE
Une nouvelle personne a été arrêtée dans l’affaire de trafic présumé de passeports diplomatiques. Il s’agit d’une gérante de salon de coiffure.
iGFM - (Dakar) Une nouvelle personne a été arrêtée dans l’affaire de trafic présumé de passeports diplomatiques.
Il s’agit d’une gérante de salon de coiffure. Elle est détentrice d’un passeport diplomatique frauduleux, obtenu en 24 heures. La dame s’appelle M. Loum. Elle a été cueillie par la GRI au moment où elle embarquait dans l’avion.
Selon Libération, face aux enquêteurs, elle a éclaboussé Amadou Kébé qui est actuellement sous le coup d’un mandat d’arrêt et le bureau en charge des passeports diplomatiques où elle avait été accueillie.