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24 juin 2025
«IL N’EST PLUS QUESTION DE LAISSER LE PARTI SERVIR DE TREMPLIN POLITIQUE AUX AUTRES»
Abdoulaye Diouf, SG de La Convergence Patriotique pour la Justice et l’Equité (CPJE/Nay leer) a parrainé plusieurs listes à travers le pays, lors des dernières élections locales
A l’issue des dernières élections locales, 11 maires ont été élus sous la bannière de la convergence Patriotique pour la Justice et l’équité (Cpje/nay leer). Parmi eux, figure Demba Diop dit Diop Sy qui a été deux fois député sous cette bannière en plus d’avoir été élu maire de la commune de Tivaouane. Mais selon le secrétaire général de la Cpje, Dr Abdoulaye Diouf, «il n’est plus question de laisser le parti servir de tremplin politique aux autres».
La Convergence Patriotique pour la Justice et l’Equité (CPJE/Nay leer) a parrainé plusieurs listes à travers le pays, lors des dernières élections locales. Cette liste a permis à Demba Diop dit Diop Sy de décrocher deux mandats parlementaires, mais aussi de diriger la commune de Tivaouane. D’ailleurs, son nom est toujours lié au parti par l’opinion publique. Et le secrétaire général du parti, par ailleurs professeur-visiteur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Dr Abdoulaye Diouf, d’expliquer : «Nous savons que Diop Sy que j’ai personnellement choisi pour en faire le président d’honneur est quelqu’un de bien. Mais désormais, tous ceux qui pensent qu’ils pourront utiliser des raccourcis pour être investis sur les listes de la Cpje peuvent se détromper. Il n’est plus question de laisser le parti servir de tremplin politiques aux autres».
Lors des dernières élections locales, renseigne Dr Abdoulaye Diouf, 11 maires ont été élus sous la bannière de la Cpje, mais pour lui, il n’est plus question de laisser des gens se sucrer sur son dos, d’avoir des strapontins et lui tourner le dos, alors que les membres n’arrivent même à être des conseillers faute de moyens. «Depuis la création du parti, beaucoup de politiciens l’ont utilisé pour être élus maires, députés, adjoints au maire, conseillers municipaux ou départementaux, alors que les membres fondateurs qui, depuis 2009, avaient pris leurs responsabilités pour le créer, n’ont jamais été même conseillers dans une commune. Il est indiqué dans le préambule que la Cpje est un argument fort pour contribuer à l’alternance, mais aussi et surtout être la voix des sans voix.
En 2021, lorsque Demba Diop dit Diop Sy voulait participer aux élections et qu’il n’avait pas de cadre réglementaire, le parti l’a parrainé pour lui donner cette opportunité. Et c’est ainsi qu’il a été élu député à deux reprises. Maintenant, ce n’est plus possible, surtout avec les échéances à venir, de mettre quelqu’un sur les listes de la Cpje, sans que la question ne fasse l’objet d’un consensus. Toute liste qui sera déposée lors des prochaines élections législatives passera entre mes mains, en tant que dépositaire légitime et légal qui détient le cachet et la signature du parti», a soutenu Dr Abdoulaye Diouf qui a décidé d’être élu dans le cadre de son parti. Au niveau de la commune de Thiès-Est, renseigne-t-il, la Cpje a fait une campagne électorale catastrophique par manque de moyens, au moment où des gens qui ont utilisé le parti étaient dans de bonnes conditions. «Ce qui leur a permis d’être élus», affirme le leader de la Cpje.
COMMENT LA CPJE A ETE CREEE
«Cela ne se passera plus ainsi, lors des prochaines élections législatives, personne ne pourra faire les investitures, si cela n’émane pas de moi. Je serai désormais le dépositaire de toute liste du parti», signale-t-il.
A l’en croire, les investitures se feront de manière consensuelles et les membres fondateurs du parti seront privilégiés, en lieu et place des gens qui usent de raccourcis dans le seul but d’être élus. «Et tout sera fait pour ne pas élire des députés qui iront à l’Assemblée Nationale pour dormir, parce qu’ayant des difficultés à comprendre les textes réglementaires qui sont en vigueur à l’Hémicycle. Nous veillerons à avoir des députés capables de porter la contradiction, avec un programme qui est l’émanation des masses populaires», clame-t-il. Par ailleurs, il a promis de revoir son compagnonnage avec Benno Bokk Yaakaar. Il n’exclut pas de quitter cette coalition si le schéma actuel continue.
Revenant sur les circonstances de la création du parti, il déclare que la Cpje est l’émanation du Comité d’Initiatives pour un ras-de-marée bleu (CIRAMB), porté sur les fonts baptismaux par un groupe d’intellectuels, suite à l’alternance de 2000, pour mieux accompagner le Président Abdoulaye Wade. Mais à un moment donné, le mouvement s’est transformé en un cadre très limité pour atteindre les objectifs, car ne permettant pas de participer aux enjeux électoraux. C’est ainsi que le CIRAMB est transformé en parti en devenant la Convergence Patriotique pour la Justice et l’Equité (CPJE).
En 2004, suite à la brouille entre Idrissa Seck et Me Abdoulaye Wade, «nous avions considéré en tant que Thiessois que Idy était victime d’une injustice. C’est ainsi que nous avions décidé d’ajouter « Nay leer » à l’appellation du parti pour demander que les accusations portées contre l’ancien Premier ministre soient prouvées ou qu’il soit blanchi dans le cas contraire. Le récépissé a été délivré le 14 janvier 2009».
STRATÉGIE NATIONALE PORTUAIRE, LE DG DE L’ANAM FIXE LES GRANDES ORIENTATIONS
Le Sénégal doit construire sa stratégie nationale portuaire autour des zones industrielles adossées aux ports pour une meilleure attractivité et une plus grande compétitivité
Saly-Portudal (Mbour), 14 fév (APS) - Le Sénégal doit construire sa stratégie nationale portuaire autour des zones industrielles adossées aux ports pour une meilleure attractivité et une plus grande compétitivité, estime le directeur général de l’Agence nationale des affaires maritimes (ANAM)
Pour que le portuaire puisse apporter sa contribution au Produit intérieur brut (PIB), la stratégie nationale portuaire doit être construite autour des zones industrielles adossées aux ports pour générer l’industrialisation et la massification des productions et produits constitutifs du fret retour, a indiqué Massamba Edouard Achille Guèye.
Cette perspective est une "condition sine qua non de la compétitivité et de l’attractivité de la destination Sénégal, a indiqué M. Guèye, lors de la cérémonie de lancement du processus d’élaboration de la stratégie nationale portuaire (SNP) du Sénégal, lundi, à Saly-Portudal (Mbour).
’’C’est de cette manière que le portuaire pourra réaliser sa contribution additionnelle au PIB et jouer le rôle nouveau attendu du secteur, c’est-à-dire devenir moteur de l’économie nationale’’, a-t-il soutenu.
Le commerce maritime sénégalais est selon lui "marqué par un déficit des flux de marchandises, avec des importations massives et des exportations laissant une forte marge d’amélioration’’.
Cela se traduit par le fait que l’outil portuaire se trouve à la remorque des secteurs productifs, a souligné le DG de l’Agence nationale des affaires maritimes, avant de se projeter sur les performances que devraient induire les capacités nouvelles de la plateforme portuaire du Sénégal.
Il a évoqué, à ce sujet, les "efforts exceptionnels" consentis par les pouvoirs publics pour doter le Sénégal de deux grands ports en eaux profondes (Bargny-Sendou et Ndayane), en plus de celui de Foundiougne-Ndakhonga et "d’autres à venir certainement".
S’y ajoutent les référentiels de politiques publiques, notamment le Plan Sénégal émergent (PSE) et le PNADT, le Plan national d’aménagement et de développement territorial.
Au-delà, la pluralité de la plateforme portuaire sénégalaise devrait lui permettre de prendre en compte, outre les transports maritimes, l’activité de plaisance et de pêche mais aussi le soutien à l’offshore, nouvelle composante du maritime sénégalais, a dit M. Guèye.
’’Dans ce cadre, nous devrons nous souvenir du rôle fondamental de la pêche afin de lui offrir une infrastructure portuaire maillant le territoire national pour maintenir en l’améliorant le statut de premier poste pourvoyeur de devises et de valeur ajoutée par la transformation des produits dans la plateforme portuaire’’, a-t-il ajouté.
Dans cette perspective, il considère que le tourisme, secteur majeur de l’économie sénégalaise, est appelé à s’appuyer sur le développement de la plaisance nautique pour renforcer son offre et sa carte de services.
JE SUIS COMPLÈTEMENT AMOUREUX DU SÉNÉGAL
Abdou Diallo revient sur sa sélection avec les Lions
Avec Kalidou Koulibaly, Abdou Diallo a formé la meilleure paire de défense centrale lors de la coupe d’Afrique des nations (Can) 2021. Pour sa première Can, le défenseur central est sur le toit de l’Afrique. Interrogé sur son choix de choisir le Sénégal, le joueur de 25 ans estime avoir pris la bonne décision.
Abdou Diallo se dit heureux de défendre les couleurs de l’équipe nationale du Sénégal. Champion d’Afrique lors de sa toute première participation à une Can, le défenseur de 25 ans savoure toujours sa victoire. Interrogé sur son choix de rejoindre les Lions de la Teranga, le défenseur du Paris Saint-Germain se dit amoureux du Sénégal.
«C’est le meilleur choix de ma carrière pour être honnête. J’ai trouvé un groupe génial. J’ai découvert mon pays d’origine tardivement, et je suis complètement amoureux de ce pays-là. Cette équipe, comme ce pays, véhicule beaucoup de valeurs qui me sont chères et qui me ressemblent. Je me sens totalement à ma place», a indiqué le Champion d’Afrique sur les ondes de Radio Télé Luxembourg (RTL).
Capitaine de la sélection espoir de France qualifiée pour l’Euro en 2019, l’ancien joueur de Dortmund devait subir une mini opération qui lui a fait perdre une semaine de stage de préparation. Mais son sélectionneur de l’époque, Sylvain Ripoll, a refusé de le prendre. «C’est une réflexion qui date de l’été 2019, puisque j’avais eu l’occasion d’y aller (au Sénégal) pour la première fois. Ensuite, j’ai eu une bonne année pour réfléchir. Il y a eu le Covid qui nous a permis de nous recentrer. Et par la suite, j’ai pu prendre ma décision. Franchement je ne la regrette pas», dit-il.
Champion d’Afrique lors de sa première campagne en compétition africaine, Abdou Diallo a également évoqué l’accueil qui leur a été réservé à leur retour à Dakar. «C’était complètement dingue. Je ne sais pas combien de personnes étaient dehors. J’avais l’impression d’en voir des millions. Pour 15 kilomètres jusqu’au Palais présidentiel, on a mis 7 heures. C’était un accueil mémorable, franchement. Le peuple a répondu présent. Cela nous a fait vraiment fait chaud au cœur», a-t-il déclaré. Aujourd’hui, Abdou Diallo est champion d’Afrique et élevé au rang d’officier de l’Ordre National du Lion.
CANCERS DE L’ENFANT, 800 À 1 200 NOUVEAUX CAS ATTENDUS CHAQUE ANNÉE AU SÉNÉGAL
Les cancers pédiatriques sont devenus un fléau mondial qui n’épargne pas notre pays.
Considéré comme un problème de santé publique, le cancer pédiatrique fait des ravages au Sénégal où 800 à 1 200 nouveaux cas sont enregistrés chaque année. Ces données ont été fournies par le directeur de la Lutte contre la maladie, hier lors de la journée mondiale de lutte contre les cancers de l’enfant.
Les cancers pédiatriques sont devenus un fléau mondial qui n’épargne pas notre pays. Selon le directeur de la Lutte contre la maladie, Dr Babacar Guèye, qui présidait hier la journée mondiale de lutte contre les cancers de l’enfant, le Sénégal enregistre chaque année 800 à 1.200 nouveaux cas de cancer de l’enfant. Malheureusement, il n’y a que 200 qui sont répertoriées. «Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms), 400.000 cas de cancers sont diagnostiqués chaque année chez les enfants. Les cancers de l’enfant, même s’ils représentent 1 à 2% des cancers, demeurent un réel problème de santé publique. De 2000 à 2021, l’Unité d’Oncologie Pédiatrique (Uop) de Dakar a pris en charge 2.877 enfants», révèle Dr Guèye. Toutefois, il ajoute que les résultats satisfaisants obtenus avec des taux de survie estimés à environ 50% témoignent de la qualité de prise en charge au sein de l’unité.
A l’en croire, depuis l’adhésion du Sénégal au groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique (Gfaop) en 2000, les enfants atteint de cancer ont eu un accès plus facile au diagnostic et au traitement. «En plus de cela, il y a la subvention de l’Etat à hauteur de 60% de la chimiothérapie et la disponibilité de la morphine sirop pour soulager la douleur», se réjouit Dr Babacar Guèye. Les cancers de l’enfant n’étant généralement pas évitables, souligne-t-il, le meilleur moyen d’en améliorer la survie globale est de s’orienter vers un diagnostic précoce suivi d’un traitement efficace. Cependant, des difficultés sont notées pour une meilleure prise en charge. Ces difficultés sont liées notamment au manque de ressources humaines, au défaut de formation, à l’absence de motivation pour maintenir le personnel sanitaire, à l’absence d’équipements adéquats, à l’absence d’une unité de soins palliatifs, au défaut d’infrastructures et à la rupture fréquente des réactifs. «Tous les médicaments ne sont pas disponibles au Sénégal ; il y a le problème de la morphine, la pauvreté des populations, le manque de sensibilisation sur les cancers de l’enfant», dit-il.
Dans l’optique d’améliorer la survie globale, renseigne le directeur de la Lutte contre la maladie, le ministère de la Santé collabore avec l’Oms pour la mise en œuvre de l’initiative mondiale contre le cancer de l’enfant. «Malgré tous ces efforts, les défis demeurent. C’est dans ce cadre qu’un centre d’oncologie pédiatrique est en cours de construction à Mbour. Et il est prévu la mise en place d’un Réseau National de Soins en Oncologie Pédiatrique du Sénégal (Renops) dont le but est de garantir l’équité, la qualité et l’accessibilité des soins».
On estime à environ 40% la proportion des enfants atteints d’un cancer en Afrique subsaharienne qui accèdent à un diagnostic. «De plus, dans les unités d’oncologie pédiatrique existantes en Afrique subsaharienne francophone, au moins 30% des enfants arrivent dans un état ne permettant pas de leur délivrer un traitement à visée curative. Le taux de guérison reste inférieur à 20% dans la population hospitalisée. Et il est beaucoup plus faible en considérant les cas estimés dans la population générale», se désole-t-il. A souligner que le cancer pédiatrique le plus fréquent est la leucémie.
BOOM DEMOGRAPHIQUE EN AFRIQUE DE L’OUEST, COMMENT LES RELIGIEUX PEUVENT INVERSER LA TENDANCE
«La Foi en Action : Comment les organisations religieuses favorisent le changement démographique en Afrique de l’Ouest ».
La Fondation Konrad Adenauer va présenter aujourd’hui une étude sur le rôle des autorités et organisations religieuses dans 16 pays d’Afrique de l’Ouest, dans des domaines liés à la démographie tels que l’égalité des sexes, le planning familial et la sexualité. Le document a également fait ressortir une série de recommandations permettant à ces dernières d’inverser la tendance.
«La Foi en Action : Comment les organisations religieuses favorisent le changement démographique en Afrique de l’Ouest ». Tel est l’intitulé de l’étude réalisée par l’Institut berlinois pour la population et le développement pour le compte de la fondation Konrad-Adenauer-Stiftung et qui sera présentée aujourd’hui. «Où les autorités religieuses sont-elles déjà actives et s’engagent-elles pour des améliorations et une plus grande autodétermination ? Quels projets ont initiés les religieux? Quels sont les obstacles qu’ils ont rencontrés et les succès qu’ils ont obtenus ? Quelles sont les recommandations d’action qui en découlent ?»
Telles sont les questions auxquelles la nouvelle étude tente de répondre. Cette enquête part du fait qu’en Afrique de l’Ouest, la population va continuer à croître fortement dans les décennies à venir. D’après l’étude, la population de ces 16 États devrait presque doubler, passant de 402 millions aujourd’hui à environ 797 millions d’habitants en 2050. «Cela s’explique principalement par un taux de natalité élevé : aujourd’hui, entre la Mauritanie et le Nigeria, les femmes ont en moyenne quatre à sept enfants», lit-on dans le document. Par conséquent, souligne-t-il, à moyen terme, davantage de personnes seront en concurrence pour les emplois, les places à l’école et les soins de santé. L’institut berlinois indique ainsi que la diminution du nombre d’enfants est tout à la fois la condition préalable et le résultat du développement. Il soutient que si les gouvernements et populations ne parviennent pas à donner des perspectives aux jeunes, cela va mettre en péril la possibilité pour de nombreuses personnes de mener une vie autodéterminée. Ainsi, le rapport estime que les communautés religieuses et leurs représentants peuvent jouer un rôle clé dans le ralentissement de la croissance démographique des pays d’Afrique de l’Ouest, à moyen terme. D’ailleurs, il salue le fait que certaines organisations religieuses et représentants religieux soient déjà impliqués en développant des interprétations non sexistes de la Bible, du Coran ou d’autres textes religieux.
D’après l’enquête, ces autorités religieuses réfutent les interprétations erronées largement répandues, comme quoi le Coran ne rejette pas la planification familiale en soi, même si de nombreux religieux et croyants le supposent. L’étude révèle aussi que les associations religieuses et les représentants religieux locaux peuvent stimuler et promouvoir le changement en lisant la Bible ou le Coran de manière non sexiste, en réfutant les interprétations erronées et en remettant en question les modèles traditionnels. Pour ce faire, précise-telle, ils doivent eux-mêmes accepter ce rôle et se mobiliser. De plus, ajoute-t-elle, leurs partenaires laïcs au sein des gouvernements, des autorités sanitaires et de la société civile devraient aussi prendre en compte et renforcer le potentiel de ces communautés religieuses.
LES RECOMMANDATIONS DE L’INSTITUT BERLINOIS
Dans ses recommandations, l’enquête estime que les partenaires laïcs des organisations religieuses devraient identifier les organisations religieuses, les groupes et les individus qui thématisent et promeuvent la planification familiale, l’égalité des sexes et l’éducation des filles au sein de leurs réseaux. Elle demande également de renforcer l’implication des communautés et organisations religieuses dans leurs actions en faveur de l’égalité des sexes ou de la planification familiale. Elle appelle à rechercher une terminologie adaptée pour travailler avec les communautés et les organisations religieuses sur le long terme. L’étude note dans la foulée que les femmes tombent enceintes involontairement, que les adolescents sont sexuellement actifs, et que les menstruations sont taboues dans de nombreux endroits. Ce qui, ajoute-t-elle, nuit à l’éducation des jeunes femmes, et les rôles traditionnels des femmes et des hommes peuvent entraver leur développement personnel et celui de la société. Ceci étant, elle propose qu’on trouve un langage qui respecte les croyances des populations. Pour ce faire, souligne-t-elle, les organisations laïques doivent savoir ce que les croyants entendent par des termes tels que la planification familiale et quelles valeurs les sous-tendent.
Toujours dans les recommandations, le rapport indique que les institutions et communautés religieuses et leurs représentants locaux devraient populariser des interprétations non sexistes des textes religieux et battre en brèche les mythes. Elle préconise également de montrer aux religieux l’importance de l’égalité des sexes, de la planification familiale et de l’éducation des filles pour le développement socio-économique. En plus, elle recommande de développer leurs réseaux et constituer un catalogue suprarégional de bonnes pratiques afin de permettre aux communautés religieuses d’intensifier leurs échanges, de mettre en commun leurs forces et de diffuser les stratégies et les solutions les plus efficaces. Et d’œuvrer pour l’égalité des sexes et impliquer davantage les hommes en la matière.
Unesco
Le Sénégal est porté à la tête du groupe des ambassadeurs africains à l’Unesco. Ainsi, l’ambassadeur du Sénégal à l’Unesco préside depuis jeudi le plus important Groupe de l’Unesco avec 55 membres. Une nouvelle victoire pour le Sénégal qui est saluée par tous les ambassadeurs présents, selon les autorités sénégalaises. Cette élection s’est déroulée en présence du Président des Seychelles, Wavel Ramkalawan.
Le Président ougandais a quitté Dakar
Fin de la visite de courtoisie du Président ougandais au Sénégal. Yoweri Museveni a quitté Dakar hier dans la matinée après une visite de courtoisie de 24h. Il a été raccompagné à l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor par le chef de l’Etat, Macky Sall. Le Président Yoweri Museveni était venu féliciter le Président Macky Sall pour son installation à la tête de l’Union africaine, mais les deux dirigeants ont abordé aussi la coopération entre les deux pays.Il faut souligner que le Sénégal et l’Ouganda font partie des 6 pays initiateurs de la Fondation African global Security. La sécurité étant une des prérogatives pour assurer la paix et la stabilité, la Fondation aura son siège à Dakar.
L’ambassadeur d’Ethiopie…se félicite du triplé du Sénégal
L’ambassadeur d’Ethiopie en France tresse des lauriers au Président Sall et au Sénégal. Henok Teferra Shawl a fait un tweet pour féliciter le Sénégal qui vient de réaliser, dit-il, un triplé ! Le diplomate éthiopien souligne que le Sénégal assure la présidence de l’Union africaine, son équipe est championne d’Afrique de football et aujourd’hui (hier, Ndlr) aussi, le Sénégal assure la présidence du Groupe Afrique de l’Unesco. L’union fait notre force, déclare l’ambassadeur sur Twitter.
Une trentaine de jeunes arrêtés à Djirnda
L’affaire de la mairie de Djirnda incendiée samedi dernier est loin de connaître son épilogue. Une trentaine de jeunes ont été arrêtés hier par les éléments de la brigade de la gendarmerie de Foundiougne. Ils sont accusés d’avoir mis le feu au siège de l’institution municipale et saccagé une boutique d’alimentation générale appartenant à l’ami du maire Badara Diome dont la victoire aux élections territoriales du 23 janvier dernier est contestée par des populations de la localité. Le sieur Diome est à sa 21e année à la tête de cette commune. Pour beaucoup d’habitants de cette partie des îles du Saloum, Badara Diome n’a pas remporté le scrutin, d’où le recours introduit pour annuler les résultats dans la zone. La Cour d’appel n’ayant pas encore statué sur le recours, les populations, en majorité des jeunes, se sont opposées à l’installation du maire.
Pr Moussa Baldé installé à la tête du Conseil départemental
Réélu lors des élections territoriales, Pr Moussa Baldé a été installé officiellement hier dans ses fonctions de président du Conseil départemental de Kolda par le Préfet Diadia Dia. Le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement Rural entame ainsi son deuxième mandat à la tête de l’institution pour poursuivre les chantiers engagés lors du premier quinquennat.Après son installation, la tête de liste de Benno Bokk Yaakaar (Bby) a procédé à l’élection des membres du bureau du conseil départemental de Kolda. Le responsable socialiste Alseyni Ba devient le 1er vice-président, le poste de 2e vice-président est occupé par Coumba Baldé et le troisième par Younoussa Mballo. Les deux secrétaires élus sont Astou Boiro et Lady Diaw.
28 nouveaux cas de covid-19 enregistrés
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé de nouvelles contaminations liées au coronavirus. Sur 2121 tests réalisés dans le bilan du jour d’hier, 28 cas ont été déclarés positifs, soit un taux de positivité de 1,32%. Ces derniers sont composés de 01 cas contact et de 27 cas issus de la transmission communautaire. Les contaminations communautaires sont réparties dans les départements de Dakar (19), Rufisque (02), Guédiawaye (02) et Pikine (01). 03 cas communautaires ont été également signalés à Mbour. Si 67 patients suivis ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, 04 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. Selon les autorités sanitaires, aucun décès n’a été enregistré ce dimanche 13 février 2022. Depuis le 02 mars 2020, 85 440 cas de covid-19 ont été décelés dont 83 199 guéris. Le Sénégal compte actuellement 1 957 morts liés à la maladie et 283 patients sous traitement. D’après le département ministériel dirigé par Abdoulaye Diouf Sarr, le nombre total de personnes vaccinées est de 1 430 833.
Les marches des ASP interdites
C’est un niet catégorique que l’Etat a opposé aux agents de sécurité de proximité (ASP), au Front pour une Révolution Antiimpérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) et à Vision Citoyenne. Ces organisations voulaient organiser une marche pacifique, ce 15 février, avec les Agents de sécurité de proximité (ASP). Mais toutes leurs quatre manifestations qui étaient prévues à Kaolack, Kolda, Ziguinchor et Dakar ont été interdites pour les mêmes raisons. Il s’agit entre autres de raison de sécurité et menace de trouble à l’ordre public et immixtion dans les relations contractuelles entre l’État et les agents d’assistance de sécurité de proximité. S’étonnant de cette interdiction, Guy Marius Sagna et Cie y voient une injonction du chef de l’Etat. Dans leur communiqué, Frapp et Vision Citoyenne trouvent honteux que l’Etat du Sénégal qui se déclare “Etat de droit” soit obligé de faire appel, d’après eux, à des arguties pour interdire le droit des citoyens à manifester pour dénoncer le patron voyou qu’est l’État du Sénégal.
Kaolack : Ahmed Youssouf Bengelloune annonce une marche
La tension post-électorale monte àKaolack à la suite du report sine die de l’investiture du candidat de la coalition «And Nawlé», Ahmed Youssouf Bengelloune à la tête du Conseil départemental de Kaolack. Déclaré vainqueur par la commission départementale de recensement des votes lors des élections territoriales, Ahmed Youssouf Bengelloune n’a pas été installé hier comme convenu par le Préfet de Kaolack. Ce dernier, selon «Dakaractu», a reçu une ordonnance de suspension de la Cour d’appel de Kaolack qui est en train d’examiner le recours introduit par la coalition Benno Bokk Yakaar. Une décision inadmissible, aux yeux de M. Bengelloune. Après l’arrestation de ses sympathisants lors d’une marche de protestation contre la décision du préfet, Ahmed Youssouf Bengelloune, très remonté, dénonce la décision qu’il assimile à une tentative de confiscation de sa victoire. A l’en croire, l’ordonnance du juge a installé une suspension. Mais, le candidat de la coalition «And Nawlé» invite le préfet de Kaolack à prendre ses responsabilités parce qu’il n’est pas tenu d’attendre le verdict de la Cour d’appel. M. Bengelloune annonce une marche pacifique de protestation mercredi prochain à Kaolack. Pour rappel, la commission départementale de recensement des votes de Kaolack avait attribué à la coalition «And Nawlé » dirigée par Ahmed Youssouf Bengelloune, 51.252 voix contre 49.496 voix pour le candidat de la coalition Bby, soit un écart de 1.756 voix. Affaire à suivre.
Le maire de Diouroup, protecteur du foncier
Les populations de Diouroup qui s’inquiétaient de la gestion du foncier dans la commune peuvent à présent dormir à poings fermés. Du moins, si l’on en croit le nouveau maire, Tamsir Faye. Lors de son installation, ce dernier a promis de sauvegarder le foncier et d’en faire bénéficier au maximum les populations. Selon Tamsir Faye, la gestion du foncier se fera dans la transparence et l’équité. Le nouvel édile va plus loin en indiquant que tout lopin de terre donné à des tiers au détriment des populations de Diouroup sera rendu. Tamsir Faye s’est engagé aussi à prendre à bras le corps la question liée à l’accès à l’eau potable qui reste une demande sociale dans la quasi-totalité des communes de la région de Fatick. Dans le domaine de la santé, Tamsir Faye promet le relèvement du plateau médical et la construction d’infrastructures scolaires. Ainsi, il a annoncé le projet de construction du lycée de Diouroup qui, à l’en croire, est déjà finalisé. Le nouveau maire de Diouroup reste convaincu qu’en mutualisant leurs efforts, les fils de la localité peuvent à eux seuls booster le développement de leur commune. Il va activer son carnet d’adresses pour nouer des partenariats afin de venir en appoint au budget de la commune qui est insuffisant pour la prise en charge des préoccupations des populations.
Le maire de Méri accusé de non-respect de la parité
Le maire de la commune de Méri est accusé d’avoir violé la loi sur la parité lors de l’élection des membres du bureau après son installation pour un deuxième quinquennat. Mais, le maire Aboubacry Sow a balayé d’un revers de la main ces accusations. A l’en croire, les dispositions de la loi sur la parité s’appliquent aux scrutins de listes. Or pour l’élection des adjoints, indique Aboubacry Sow, il ne s’agit pas d’un scrutin de liste. Il ajoute que les adjoints ne sont pas élus sur des listes et les candidatures ne sont pas présentées par des partis. En définitive, souligne le maire de Méri, la parité hommes femmes ne s’applique qu’à des scrutins de listes où l’on peut mettre après un homme une femme et vice versa. Par ailleurs, Aboubacry Sow a reconnu que le taux de chômage est élevé dans la commune de Méri d’où son engagement de former les jeunes pour qu’ils aient une qualification et trouvent des financements.
Envoyé spécial du Président tchadien à Dakar
Le Tchad veut présider le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames). A cet effet, le Président tchadien, le Général Mamad Idriss Débi Itno a dépêché un envoyé spécial auprès du Président Macky Sall. Ce dernier a été reçu par le Président Macky Sall. Il s’agit du ministre tchadien de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation. Le chef de l’Etat du Tchad sollicite le soutien du Sénégal pour son candidat au poste de Secrétaire général du CAMES. Le candidat tchadien est un professeur titulaire de Mathématique qui enseigne à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar Dakar depuis une dizaine d’années
VIDEO
LIBERATION DES SEPT SOLDATS OTAGES DU MFDC ET NOMINATION DU PREMIER MINISTRE AU MENU DE LA REVUE DES TITRES DE CE MARDI SUR WALF FM
Les parutions de ce mardi sont largement revenues sur la libération soldats sénégalais faits prisonniers par le MFDC et l'équation de nomination d'un premier ministre.
Les parutions de ce mardi sont largement revenues sur la libération soldats sénégalais faits prisonniers par le MFDC et l'équation de nomination d'un premier ministre. Dans cet élément, écoutez la revue de presse de Walf Fm de ce mardi 15 février 2022.
LA LIBÉRATION DES SEPT MILITAIRES À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MARDI
La libération des sept soldats sénégalais otages du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) est en exergue dans les quotidiens reçus mardi à l’APS.
Dakar, 15 fev (APS) – La libération des sept soldats sénégalais otages du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) est en exergue dans les quotidiens reçus mardi à l’APS.
’’Soulagement national’’ après cette libération, dit L’As.
Les sept militaires qui font partie du contingent sénégalais de l’ECOMIG, la mission de la CEDEAO en Gambie, ont été libérés lundi.
Leur libération a été facilitée par des responsables de la communauté chrétienne Sant’Egidio, basée à Rome, des personnalités gambiennes, la Croix-Rouge internationale et la mission de la CEDEAO en Gambie.
Les militaires avaient été capturés par des combattants du chef rebelle Salif Sadio à la suite d’un accrochage survenu le 24 janvier entre l’armée sénégalaise et le mouvement indépendantiste.
’’Pris en otage par le MFDC, les sept soldats libres…’’, affiche à sa Une Sud Quotidien, non sans relever que leurs gilets pare-balles, casques, munitions et armes ont été confisqués par leurs geôliers.
’’Enfin libres !’’, s’exclame à la Une le quotidien Bës Bi Le Jour qui écrit : ‘’Comme annoncé, les rebelles du Mfdc ont rendu, ce lundi, les sept soldats capturés lors de l’accrochage en territoire gambien qui a eu lieu le mois dernier. Les négociations menées par la Communauté Sant’Egi dio, la Cedeao et l’armée gambienne ont ainsi porté leurs fruits’’.
’’Dans une cérémonie sous haute surveillance dans le maquis, l’aile dirigée par Salif Sadio a libéré, +sans rançon+, les 7 Diambars non sans lancer un message pour exhorter la Gambie à être neutre’’, ajoute la publication.
Les soldats libérés se trouvent ‘’dans un bon état physique’’, rapporte Vox Populi, citant la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA) qui dénonce les ‘’allégations propagandistes du MFDC’’ et persiste que l’attaque à l’origine de cette prise d’otage s’est déroulée en territoire gambien.
Le Témoin souligne qu’une fois de plus, le Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC) de Robert Sagna ‘’a joué un rôle déterminant pour faire fléchir Salif Sadio comme en 2011 quand il avait accepté de libérer huit soldats sénégalais qu’il avait faits prisonniers (…)’’.
Dans Tribune, l’Armée dit ‘’prendre acte’’ de la libération des militaires et assure qu’elle est plus que jamais ‘’déterminées à préserver l’intégrité du sanctuaire national, à poursuivre la lutte contre les trafics illicites et à participer aux initiatives régionales de maintien de la paix".
L’Info tente d’analyser le ’’jeu risqué’’ du chef de rebelle Salif Sadio.
’’Au vu de son déploiement médiatique après les accrochages du 24 janvier et la capture des 7 soldats sénégalais, Salif Sadio a-t-il attaqué la patrouille de l’Ecomig à dessein ?’’, s’interroge la publication.
’’En perte de vitesse, Salif Sadio, a instrumentalisé sa petite victoire militaire pour réussir un gros coup médiatique qui le place au-devant de l’actualité et remet les négociations avec le gouvernement au goût du jour’’, ajoute L’Info.
Le Soleil met en exergue une tribune du président Macky Sall et du président du Conseil européen à la veille du Sommet Union européenne (UE)-Union africaine (UA).
’Pourquoi un sommet UA-UE ? Macky Sall, président du Sénégal et de l’Union africaine, et Charles Michel, le président du Conseil européen, expliquent, dans cette tribune commune, les grands axes qui vont servir de fil conducteur aux discussions qui vont se tenir à Bruxelles à la fin de cette semaine’’, écrit le journal.
Par Nicolas FLORQUIN et Alaa TARTIR
L'OPACITÉ AUTOUR DU COMMERCE DES ARMES EN AFRIQUE EST DANGEREUSE
Le Small Arms Survey (Enquêtes sur les armes légères), gère une base de données sur la transparence des transferts d'armes légères autorisés dans le monde : le Baromètre de la transparence du commerce des armes légères
Nicolas FLORQUIN et Alaa TARTIR (THECONVERSATION.COM) |
Publication 15/02/2022
L'Eolika, un cargo battant pavillon guyanais, avait déjà été retenu dans le port de la capitale sénégalaise, Dakar, en raison des déclarations « incohérentes ». Les autorités de ce pays de l'Afrique de l'Ouest ont alors fouillé le navire, saisissant trois conteneurs de munitions de fabrication italienne d'une valeur estimée à 5 millions USD.
Selon les premiers témoignages, les autorités portuaires de La Spezia ont autorisé l’acheminement de cette cargaison en direction de la République dominicaine. Mais au moment de la rédaction du présent article, on ne savait toujours pas pourquoi ce navire a fait une escale inattendue à Dakar, ce qui a incité les organisations de la société civile à appeler à plus de transparence sur ce transfert.
Cette expédition met en évidence les ambiguïtés qui caractérisent le commerce international des armes légères est empreint d'ambiguïté. Les statistiques disponibles ne rendent pas compte de tous les transferts réels (par opposition aux transferts déclarés). Il est pourtant important de pouvoir mesurer l'ampleur de ce commerce.
Notre organisation, le Small Arms Survey (Enquêtes sur les armes légères), gère une base de données sur la transparence des transferts d'armes légères autorisés dans le monde : le Baromètre de la transparence du commerce des armes légères. Lancé en 2003, le Baromètre présente annuellement des rapports des États actualisés sur les exportations d'armes, afin d'évaluer la transparence des principaux exportateurs mondiaux d'armes légères et de petit calibre, et de leurs pièces, accessoires et munitions.
UN COMMERCE QUI MANQUE DE TRANSPARENCE
Selon l’édition 2021, les 50 exportateurs examinés ont obtenu en moyenne 12,61 points sur un score maximal possible de 25. Même si ce score a légèrement augmenté par rapport à 2020, il reste faible, ce qui montre que la communauté internationale a encore un long chemin à parcourir en matière de promotion de la transparence du commerce des armes. La qualité des données sur le commerce des armes légères en Afrique ne fait pas exception. Les informations sur les transferts de munitions vers le continent sont particulièrement rares.
Notre analyse des tendances 2020 du commerce mondial autorisé des armes légères, Trade Update (Données actualisées sur le commerce) 2020 : An Eye on Ammunition Transfers to Africa (Un œil sur les transferts de munitions vers l'Afrique), a montré que les importations africaines de munitions s'élevaient à 97,7 millions USD en 2017, soit 42 % des importations totales d'armes légères du continent. Le tableau n’est pas complet : l'ampleur des transactions provenant des exportateurs les moins transparents est particulièrement difficile à évaluer. Des recherches sur le terrain concernant les munitions utilisées dans les zones de conflit et les registres d'exportation compilés par des entités commerciales révèlent des transferts de munitions plus importants que ce que déclarent les États africains et leurs partenaires commerciaux.
DE L'AUTORISATION AU DETOURNEMENT
L’édition de Trade Update 2020 décrit aussi partiellement de quelle façons les transferts autorisés peuvent par la suite se retrouver entre les mains de groupes armés non autorisés. Un tel « détournement » peut se produire lorsque des utilisateurs finaux déclarés participent à des transfers nouveaux non autorisés. Il arrive aussi souvent que des groupes armés et des criminels parviennent à s'emparer de stocks nationaux ou à récupérer des armes sur le champ de bataille, parfois peu de temps après la livraison de ce matériel aux entités étatiques. À titre d’exemple, en 2014, le groupe d'experts des Nations unies chargé de superviser l’application de l'embargo sur les armes imposé à la République démocratique du Congo (RDC) a indiqué la présence de munitions pour mitrailleuses lourdes dont les marques correspondaient à une fabrication chinoise, dans des caches d'armes de groupes armés dans la province du Nord-Kivu du pays.
Dans son rapport de 2015, le groupe d'experts a établi que ces munitions faisaient initialement partie d'une livraison de 2012 pour des munitions de 12,7 × 108 mm en provenance de Chine, destinées aux Forces armées de la RDC. Ce transfert n'était pas transparent dans la mesure où il n'avait pas été notifié au Comité des sanctions de l'ONU ; il a donc violé les procédures de dérogation prévues dans le cadre de l'embargo sur les armes à destination de la RDC. Cette affaire illustre la vitesse à laquelle – en moins de deux ans – des transferts de munitions non déclarés peuvent être détournés vers la sphère illicite.
EFFETS DESTABILISATEURS
Les nouveaux flux illicites d'armes et de munitions alimentent les réseaux de trafic existants qui, en Afrique de l'Ouest, contribuent à alimenter les conflits et l'instabilité de plusieurs manières. Les recherches effectuées par Small Arms Survey dans la région tri-frontalière du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire et du Mali, par exemple, ont prouvé l’augmentation des activités de contrebande et de trafic due à la demande locale croissante de marchandises illicites et d'armes à feu.
Cette demande est alimentée par le banditisme, le besoin d'autodéfense des communautés, la dépendance des chasseurs traditionnels vis-à-vis des armes à feu, mais aussi l'exploitation artisanale et à petite échelle de l'or. Ce commerce en plein essor remet en question la capacité des États à surveiller et à contrôler leurs frontières. Plusieurs gouvernements de la région ont cherché à contenir et à faire face à l'insécurité en s'appuyant davantage sur les groupes d'autodéfense locaux pour assurer la protection des communautés, suscitant alors des inquiétudes quant au risque de recours excessif à la force, de punitions sévères, voire d'exécutions extrajudiciaires.
Les itinéraires de trafic régionaux s'étendent également bien au-delà des frontières locales et relient le golfe de Guinée au Sahara dans le nord et à l'Afrique centrale et orientale (voir la carte). Certaines des principales plaques tournantes de la contrebande se situent dans la région saharo-sahélienne, qui a été particulièrement touchée par les conflits et les attaques des principaux groupes armés désignés comme étant des terroristes.
Les réponses axées sur la sécurité en réaction à ces menaces ont également montré leurs limites car elles ont tendance à affecter les moyens de subsistance des communautés locales qui dépendent du commerce transfrontalier informel. Elles risquent également d'inciter les passeurs à s'impliquer dans le trafic et dans d'autres activités illicites pour gagner leur vie. Bien que les liens spécifiques entre le trafic d'armes et l'insécurité soient complexes et dépendent du contexte, il est clair que les transferts illicites vers l'Afrique peuvent rapidement atteindre les pays et régions touchés par l'insécurité et la violence armée.
Parvenir à une plus grande transparence dans le commerce des armes légères et des munitions entraînerait une surveillance plus efficace et plus indépendante du commerce légal, ce qui contribuerait à son tour à empêcher son détournement vers des utilisateurs non autorisés et des trafiquants. Emilia Dungel, Coordinatrice de la communication et Rédactrice en chef du Small Arms Survey, a contribué à la rédaction de cet article.
NICOLAS FLORQUIN HEAD OF DATA & ANALYTICS AND SENIOR RESEARCHER FOR THE SMALL ARMS SURVEY, GRADUATE INSTITUTE – INSTITUT DE HAUTES ÉTUDES INTERNATIONALES ET DU DÉVELOPPEMENT (IHEID)
ALAA TARTIR SENIOR RESEARCHER AND COORDINATOR OF THE SECURITY ASSESSMENT IN NORTH AFRICA PROJECT AT THE SMALL ARMS SURVEY, GRADUATE INSTITUTE – INSTITUT DE HAUTES ÉTUDES INTERNATIONALES ET DU DÉVELOPPEMENT (IHEID)
THECONVERSATION.COM
PRIS EN OTAGE PAR LE MFDC , LES SEPT SOLDATS LIBRES…
Les sept (7) soldats sénégalais de la Mission de la Cedeao en Gambie (Miceag/Ecomig) détenus, depuis le 24 janvier 2022, par le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) et son leader Salif Sadio, sont libres
FATOU NDIAYE ET I. DIALLO |
Publication 15/02/2022
Les soldats du détachement sénégalais de la Mission de la Cedeao en Gambie (Micega ou Ecomig en anglais), détenus depuis le 24 janvier 2022 par le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), suite à l’attaque de leur convoi en patrouille dans la zone de frontière en terre gambienne sont libres depuis hier, lundi 14 février 2022, à la mi-journée. L’Armée nationale informée dit prendre acte de cette libération obtenue à l’issue de négociations jusque-là tenues secrètes.
Elle était très attendue ; leur libération est désormais effective ! Les sept (7) soldats sénégalais de la Mission de la Cedeao en Gambie (Miceag/Ecomig) détenus, depuis le 24 janvier 2022, par le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) et son leader Salif Sadio, sont libres. Selon une information parue dans la presse, ces soldats en captivité depuis plusieurs jours ont recouvert la liberté dans la mi-journée suite à des négociations menées par la communauté Sant’Egidio et la Croix-Rouge, à l’issue d’une cérémonie très sobre. Et Rfi de relever que cette cérémonie s’est déroulée en l’absence de Salif Sadio, le chef du Mfdc. Autres grands absents de cette cérémonie, en plus du chef rebelle, ce sont aussi les autorités sénégalaises et gambiennes qui n’ont pas envoyé de représentant. Les sept militaires, apparus en bonne santé, sains et saufs, sont arrivés les mains libres, entourés de rebelles. Les discours ont été précédés d'un épisode plutôt administratif : sans un mot, chaque militaire a signé un papier attestant de sa remise en liberté. Document contresigné par le Nigérian Claude Kondor, qui représente la Cedeao. Un petit moment de tension s'est produit lorsque les rebelles ont, un temps, décidé de retenir des objets appartenant aux militaires. Leurs montres, leurs casques et leurs gilets pareballes, notamment.
…«LEURS GILETS PAREBALLES, CASQUES, MUNITIONS ET ARMES CONFISQUES PAR LE MFDC...»
Toutefois, des médias informent que ces effets personnels, notamment «leurs gilets pareballes, casques et montres sont finalement confisqués par le Mfdc... De même que leurs munitions et armes saisies». Le représentant de Salif Sadio, Pape Sané, chargé des opérations du Mfdc, indique avoir «saisi ces armes et effets personnels pour lancer un message au Sénégal». La remise des otages l’Ecomig (Micega) s’est déroulée en milieu rural, près de la frontière avec le Sénégal. Quelques personnalités ont fait le déplacement, à travers des pistes sinueuses en pleine forêt. Aux côtés du représentant de la Cedeao, figurent deux membres du CICR, ainsi qu’un responsable de la communauté Sant’Egidio, communauté qui a fait office de médiateur pour favoriser cette libération. Cette délégation a remercié Salif Sadio pour ce « geste humanitaire ». C’est après que le convoi s’est ensuite dirigé vers la capitale gambienne, accompagné de cette délégation venue de Gambie et composée des médiateurs de communauté Sant-Egidio, de la Croix-Rouge internationale et de la Mission de la Cedeao (Micega/Ecomig). Déjà, la semaine dernière, le chef rebelle Salif Sadio avait réitéré, sur Rfi, sa volonté d’accélérer les discussions autour de la paix en Casamance. Aussi avait-il promis de libérer les militaires sénégalais détenus par ses hommes, suite à l’accrochage du 24 janvier dernier, mais à des conditions qui n’ont pas été dévoilées. Dans une vidéo, tout en «dénonçant» que les soldats sénégalais, venus de Gambie, avaient traversé la frontière et attaqué ses bases en Casamance, il avait notifié que le Mfdc avait rendu à la Cedeao les dépouilles des militaires tués lors des affrontements. Et le week-end dernier, un responsable du Mfdc sous couvert d’anonymat a indiqué à un correspondant de l’AFP que les 7 soldats sénégalais de l’Ecomig allaient être libérés hier lundi. Ce qui est désormais chose fait.
LA DIRPA SUR LE DENOUEMENT HEUREUX DE LA PRISE D’OTAGE EN CASAMANCE : «Les Armées prennent acte de la libération des sept militaires…»
Dans une note publiée dans la journée d’hier, lundi 14 février, l’Armée nationale dit prendre acte de la décision de libération des sept (7) militaires Sénégalais de la Mission de la Cedeao en Gambie (Micega ou Ecomig, en anglais). «Les Armées prennent acte de la libération ce jour 14 février 2022 des sept militaires retenus en otage par le Mfdc, depuis le 24 janvier, à la suite d’une attaque perpétrée contre une patrouille du 5e détachement sénégalais en Gambie de la Mission de la Cedeao en Gambie», lit-on dans le document de la Direction des relations publiques des Armées (Dirpa). La source indique, par ailleurs, que les militaires sont en bonne santé. Les Forces Armées tiennent aussi à rappeler que l’attaque à l’origine de la prise d’otage de ces militaires a eu lieu en Gambie. «Une mission conjointe de vérification de la Cedeao, des Forces de défense et de sécurité gambiennes et du Détachement sénégalais en Gambie, avait pu confirmer que l’attaque de notre contingent s’était bien déroulée en territoire gambien, contrairement aux allégations propagandistes du Mfdc relayées par des médias numériques». Mieux, les «Jambaar» se disent sensibles à «l’élan de solidarité patriotique et spontané manifesté aux Armées» et assurent qu’ils sont «plus que jamais déterminées à préserver l’intégrité du sanctuaire national, à poursuivre la lutte contre les trafics illicites et à participer aux initiatives régionales de maintien de la paix».
Pour rappel, cette attaque avait occasionné quatre (4) décès parmi les soldats Sénégalais. Elle est survenue dans le cadre d'une action de sécurisation et de lutte contre les trafics illicites, notamment du bois, sur la bande frontalière avec la Gambie, avait déclaré l’Armée sénégalaise dans un communiqué. Déplorant que leur patrouille ait été visée par des tirs lors de cette «action de sécurisation», la Dirpa avait estimé les assaillants «à deux groupes de combat» ; «ce qui peut correspondre à une vingtaine d'hommes», qui étaient à bord d'un camion. Parmi ces «éléments supposés appartenir au Mouvement des forces démocratiques de Casamance», le Mfdc, il y a eu un mort. «Un rebelle armé d'un fusil d'assaut kalachnikov a été tué et trois autres faits prisonniers», selon la Dirpa qui a précisé que durant ces cinq (5) derniers mois, 77 camions transportant illégalement du bois provenant du Sénégal ont été immobilisés par les soldats sénégalais déployés au sein de l’Ecomig dont ils composent l’essentiel des éléments forts de plusieurs centaines de militaires. Le mandat de l'Ecomig a été prolongé à plusieurs reprises. Elle été instituée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans le cadre la crise politique postélectorale née du refus de l’ancien président gambien, Yahya Jammeh, de quitter le pouvoir après sa défaite à la présidentielle de décembre 2016. M. Jammeh sera finalement contraint à l'exil, en janvier 2017, par les pressions internationales et l’entrée de troupes sénégalaises sur le sol gambien.
LIBERATION DES 7 SOLDATS : Les dessous des tractations en coulisse
Au lendemain de l’accrochage entre le Mfdc et des militaires sénégalais de la Micega (Ecomig) du 24 janvier 202é, du côté de a Gambie, les autorités ont créé une commission d’enquête pour faire la lumière sur cet épisode. Seulement, révèle Rfi, les principales discussions se sont déroulées en toute discrétion, sous l’égide de la Communauté Sant’Egidio, un interlocuteur neutre en lequel chaque partie a confiance, depuis dix ans maintenant, puisque cette communauté arbitre déjà les discussions de paix en Casamance. Rien n’a filtré sur la nature des discussions, ni même sur les conditions de la libération des otages. Même si, la semaine dernière, Salif Sadio avait donné des gages pour la libération des sept (7) militaires du détachement sénégalais de la Mission de la Cedeao en Gambie : «Si les conditions se remplissent, immédiatement, on les libère», avait-il dit à des journalistes qui ont même pu filmer les otages, comme preuve de vie. Hier, lundi 14 février 2022, Salif Sadio a libéré les sept soldats «sans condition», pour rétablir un «climat de confiance» avec Dakar, indique une bonne source à Rfi. «On a beaucoup travaillé avec Salif Safio depuis le début car il ne comprenait pas. Selon lui, des militaires de la Cedeao avait attaqué de MFDC [...] Il a compris que le problème n'est pas seulement entre lui et le Sénégal mais qu'une part du problème était au niveau de la Cedeao mais au niveau aussi de la Gambie [...]», a confié le Père Angelo Romano, membre du bureau des relations internationales de Sant'Egidio qui a participé à la médiation pour cette libération, dans un entretien avec Rfi. Donc, négociations obligent, Dakar a jusque-là fait preuve de discrétion sur le sujet. Dans un communiqué, le 31 janvier, l’état-major avait simplement précisé que les sept militaires retenus en otages étaient «tous vivants et bien portants».