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24 juin 2025
PEUT-ON COMPARER LE SAHEL ET LA SOMALIE ?
En Somalie comme dans le Sahel central, le vide laissé par des États fragiles permet à toute une série d’acteurs non étatiques d’occuper un espace non contrôlé. Des leçons sont à tirer des similitudes comme des différences entre les deux zones
La Somalie n’a commencé que récemment à établir un véritable État, depuis la chute de Syad Barré en 1990. En revanche, l’État central existe au Sahel, mais semble avoir abandonné ses responsabilités dans les zones éloignées de la capitale ou marginalisées – comme le nord du Mali ou la région de Diffa au sud-est du Niger, grande comme la Tunisie.
Au Sahel comme en Somalie, de vastes superficies se trouvent sous la coupe des groupes islamistes armés. Malgré les défaites qui leur ont été infligées par la force africaine de l’Amisom, les shebabs contrôlent environ le tiers de la Somalie, dont la capitale, qui n’est pas sécurisée. Ils taxent chaque marchandise qui entre dans le port de Mogadiscio, suivant le même système de prédation mafieuse qui prévaut au Sahel avec les activités de contrebande, de trafic de migrants, d’otages, de drogue, d’armes, etc.
« Les crises se superposent, à la fois politiques et sécuritaires », estime Bakary Sambe, fondateur et directeur du think tank sénégalais Timbuktu Institute. Leur comparaison bute cependant sur le fait que « le conflit soit régional au Sahel avec un continuum socio-culturel transfrontalier alors qu’en Somalie, la crise s’arrête aux frontières, malgré les attentats perpétrés par les shebabs au Kenya ».
Le clan et l’ethnie comme lignes de fracture
Autre différence de taille entre les deux situations : la Somalie s’est dotée en 2012 d’une Constitution fédérale qui reste provisoire, mais fait autorité. « Elle met en avant un pouvoir décentralisé, explique Richard Danziger, ancien directeur de l’Organisation internationale des migrations (OIM) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, aujourd’hui directeur de l’OIM en Somalie. Les budgets sont censés être aussi décentralisés, un bon outil pour aider à contrer l’extrémisme, dans la mesure où les collectivités locales sont plus proches des communautés. Le grand défi, en Somalie, reste l’organisation de la société en clans, une logique qui supplante tout ».
Au Sahel, les lignes de fracture sont à la fois politiques et ethniques. « Le continuum linguistique fort autour du pastoralisme masque la question peule, selon Bakary Sambe. Les griefs de certains pans de la population nourrissent des frustrations qui ont vu une part de la jeunesse peulerejoindre l’État islamique au Grand Sahara. »
Par ailleurs, l’une des erreurs faites au Sahel ne s’est pas produite en Somalie : au nord du Burkina, par exemple, l’établissement de milices locales a été encouragé et financé par le pouvoir. « Cette décision, risquée et potentiellement contre-productive, donne accès à des armes, ouvre la voie à des abus et des massacres », analyse Richard Danziger.
Depuis quelques jours, des files d’attente sont observées dans les stations d’essence à Abuja, Lagos, Kaduna et d’autres États du Nigéria. Une situation occasionnée par la détection et le retrait de l’essence frelatée de la circulation la semaine dernière
Benin Web tv |
Vincent DEGUENON |
Publication 16/02/2022
Depuis quelques jours, des files d’attente sont observées dans les stations d’essence à Abuja, Lagos, Kaduna et d’autres États du Nigéria. Une situation occasionnée par la détection et le retrait de l’essence frelatée de la circulation la semaine dernière. Du carburant frelaté importé depuis Anvers en Belgique par 4 importateurs.
Depuis le lundi 14 février 2022, il n’est plus aisé de se procurer de l’essence frelatée sur les étalages installés aux abords des voies à Cotonou (Bénin). Le prix du litre d’essence de contrebande a, en effet, subi une grande augmentation. Une situation qui est la conséquence directe de la détection et le retrait de l’essence frelatée dans les stations-service au Nigéria.
Essence frelatée importée depuis la Belgique
Selon le gouvernement fédéral nigérian, le problème qui a conduit à la pénurie de carburant et à l’apparition de files d’attente à Abuja, Lagos et dans plusieurs autres États du Nigéria est la détection du Premium Motor Spirit (PMS) frelaté, également appelé essence, dans les points de vente de carburant. C’est ainsi que, selon une enquête menée par le Daily Trust, le carburant frelaté s’est répandue dans tout le pays.
Après la découverte malheureuse, les autorités en charge de la gestion des ressources pétrolières ont indiqué que le gouvernement fédéral avait ordonné une enquête majeure pour élucider les circonstances entourant l’importation et la fourniture du produit frelaté. Selon le ministre d’État aux ressources pétrolières, Timipre Sylva, le carburant frelaté a été importé dans le pays par 4 importateurs d’Anvers en Belgique, les inspecteurs de qualité n’ayant pas réussi à détecter le niveau élevé de méthanol qu’il contenait, d’abord au point d’importation en Belgique, puis au point d’arrivée au Nigeria.
Le patron de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), la compagnie pétrolière nationale du Nigeria, qui n’a pas donné la date de l’importation, a cependant révélé que la NNPC a découvert la situation fin janvier suite à un rapport reçu de leur inspecteur de qualité sur la présence de particules d’émulsion dans les cargaisons de PMS expédiées au Nigeria depuis Anvers-Belgique. Il a déclaré que l’enquête de la NNPC a révélé la présence de méthanol dans 4 cargaisons de PMS importées par MRS, Emadeb/Hyde/AY Maikifi/Brittania-U Consortium, Oando et Duke Oil. Selon le gouvernement nigérian, le protocole habituel d’inspection de la qualité utilisé à la fois dans le port de chargement en Belgique et dans les ports de déchargement au Nigeria ne comprend pas le test de la teneur en méthanol du pourcentage et, par conséquent, l’additif n’a pas été détecté par les inspecteurs de la qualité, ni en amont , ni en aval.
Le secteur pétrolier nigérian et la corruption
Cette situation que traverse le Nigéria, premier producteur de pétrole en Afrique, illustre l’échec ignominieux du géant africain à gérer le secteur pétrolier. Pourtant, le président Muhammadu Buhari avait promis de remettre de l’ordre dans le secteur pétrolier au Nigeria, premier producteur de brut d’Afrique, et de le nettoyer de ce « cancer ».
Pire, le géant d’Afrique de l’Ouest dispose de très peu de raffineries et doit réimporter la quasi-totalité des dizaines de millions de litres d’essence pour la consommation de ses 180 millions d’habitants. Face à cette aberration, le gouvernement prend en charge une grande partie des coûts de distribution permettant aux consommateurs, qui sont avant tout des électeurs, d’acheter leur essence à 145 nairas le litre (200 f CFA, soit la moitié du prix au Bénin voisin). D’où le réseau de contrebande de l’essence vers le Bénin.
Malgré les promesses de l’administration Buhari pour plus de transparence dans les opérations de la NNPC, le secteur pétrolier reste toujours opaque. Après la découverte , semaine dernière, du mauvais carburant importé, les membres de la Chambre des représentants du Nigeria ont demandé la suspension immédiate des quatre entreprises concernées. Mais, rien ne sera fait.
LE PRÉSIDENT DE LA FIFA À DAKAR, LUNDI ET MARDI PROCHAINS
Gianni Infantino, le président de la Fifa a annoncé au président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Augustin Senghor, qu’il effectuera une visite au Sénégal lundi et mardi prochains.
Thiès, 16 fév (APS) – Gianni Infantino, le président de la Fifa a annoncé au président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Augustin Senghor, qu’il effectuera une visite au Sénégal lundi et mardi prochains.
‘’Cette visite sera l’occasion d’assister à la cérémonie d’inauguration du [stade olympique de Diamniadio]’’, a dit M. Infantino dans un courrier envoyé au patron de la FSF, dont l’APS a obtenu une copie.
Son séjour sera l’occasion pour lui ‘’de rencontrer les membres de la communauté du football sénégalais, ainsi que le chef de l’Etat, Macky Sall, et les autorités gouvernementales nationales’’, indique le même courrier.
‘’Ce sera également une nouvelle occasion de partager notre vision du football, d’échanger des idées sur la promotion de nos valeurs et de travailler à l’essor du développement du football au Sénégal’’, a ajouté le président de la Fifa.
Gianni Infantino a tenu à ‘’réitérer’’ les félicitations de la Fifa ‘’les plus chaleureuses’’ à l’équipe nationale du Sénégal, qui a remporté la Coupe d’Afrique des nations la première fois, au terme d’un match à suspense face à l’Egypte, à Yaoundé, le 6 février dernier.
M. Infantino avait assisté à cette finale aux côtés du président de la Confédération africaine de football, Patrice Motsepe, et du chef de l’Etat camerounais, Paul Biya.
NOUVELLE ATTAQUE TERRORISTE AU BURKINA FASO
Une nouvelle attaque terroriste a eu lieu dans la région de Namounou au Burkina Faso où des hommes armés ont incendié les bureaux de la mairie, rapporte les médias locaux.
Benin Web Tv |
Modeste Dossou |
Publication 16/02/2022
Une nouvelle attaque terroriste a eu lieu dans la région de Namounou au Burkina Faso où des hommes armés ont incendié les bureaux de la mairie, rapporte les médias locaux.
Selon des informations rapportées par le journaliste burkinabé Djakaridia Siribié, une dizaine d’hommes armés ont pris d’assaut la ville de Namounou, dans la région de Tapoa à l’est du Burkina Faso. La dizaine d’assaillants a incendié les bureaux de la mairie de la commune après avoir été vue dans d’autres localités. « Bien avant, ils ont été signalés dans plusieurs localités de la commune en train de faire des prêches dans les mosquées », a indiqué le journaliste.
Namounou est un département et une commune rurale de la province de la Tapoa, située dans la région de l’Est au Burkina Faso. La commune est directement frontalière avec le Bénin où les islamistes font des incursions sporadiques ces dernières semaines. On ne sait pas encore s’il y a eu des morts dans cette attaque ni si les forces de sécurité sont intervenues.
Le Burkina Faso est en proie à une insurrection terroriste depuis plusieurs années et les mesures militaires, même avec l’aide des forces françaises et européennes, sont restées sans résultats probants. Au contraire, les terroristes étendent leur influence vers d’autres pays comme le Bénin où quelques attaques ont eu lieu.
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
MACRON AU SAHEL, RETENEZ-MOI OU JE PARS
EXCLUSIF SENEPLUS - Le rêve de grandeur du jeune Napoleon de l’Élysée, se fracasse sur des réalités que la vieille cécité coloniale l’empêche de voir : rien ne sera plus jamais comme avant entre la France et l’Afrique
Entre le « vous voulez l’indépendance ? Prenez-la » de De Gaulle et les gesticulations actuelles de Macron en direction des chefs d’États du Sahel « retenez-moi ou je pars avec mes soldats », c’est la même continuité du mépris colonial. Et comme dans les années 60, aujourd’hui encore, il existe des chefs d’État qui acquiescent, courbent l’échine, et comme des toutous obéissants, accourent au moindre battement de cils du locataire de l’Élysée. La honte !
Le drame des dirigeants de français, c’est de courir derrière un passé révolu à jamais, en s’accrochant désespérément aux lambeaux du radeau africain. Le rêve de grandeur du petit Napoleon de l’Élysée se fracasse sur des réalités que la vieille cécité coloniale l’empêche de voir : rien ne sera plus jamais comme avant entre la France et l’Afrique dans leurs rapports futurs. N’en déplaise à leurs nouveaux chiens de garde : intellectuels défroqués qui ont tourné casaque ; journalistes perroquets-répétiteurs du disque rayé de « démocratie », « populisme », « militaires dans les casernes », « élections à tout prix ». Et le drame de certaines franges des élites africaines, c’est de croire à ses balivernes qui enfument les esprits de millions de jeunes. « Le moins mauvais » des systèmes politiques n’est pourtant pas une panacée. Il lui faut des conditions objectives pour prospérer. Vouloir l’imposer à marche forcée, c’est mépriser les peuples et les dirigeants qu’ils se donnent à une période historique déterminée. Et les voies pour y arrivent ne sont pas forcément droites...
Il faut tuer la junte malienne et le peuple malien avec. Surtout le peuple malien. Quelle cécité politique que de vouloir organiser ici et maintenant des élections dans un pays où 90% du territoire est sous contrôle (ou influence) djihadistes-terroristes, et, hors du contrôle de l’État. C’est là que se manifeste l’hypocrisie des soi-disant démocrates. En effet, quelle légitimité populaire se réclameraient un régime et des institutions issus de telles « élections » ? Mais les partisans des élections à tout prix, se foutent complètement de ces « détails », il faut à tout prix « revenir à « l’ordre institutionnel normal ». En Centrafrique, le scrutin n’a pas concerné 10 km au-delà de Bangui. Et ceci grâce aux « diaboliques » soudards et soûlards « soldats perdus » de Wagner qui a protégé la capitale et le président Touadéra. Là où les forces françaises et onusiennes pourtant présentes depuis plus d’une dizaine d’années ont brillé par...leur absence. Les formes sont sauves, la démocratie a prévalu : 10% de la population a voté ... Et on veut dupliquer cette méthode Coué partout en Afrique : les élections, à tout prix peu importe qu’elles soient populaires, démocratiques, légitimes. Il faut voter, pour la «paix » et la pérennité de nos intérêts.
Bien sûr, il faut avoir une langue de vipère ou être aveugle pour ne pas voir qu’il ne s’agit pas d’un coup d’État couronné par une «dévolution filiale-militaire » du pouvoir au Tchad. Deby père mort au front, Deby fils est « génétiquement fondé » à succéder à lui succéder. Une succession bénie et paraphée par l’huissier de Paris : Macron, grand ordonnateur de l’ordre démocratique en Afrique. Deux mois plus tôt, il menaçait Bamako du feu d’enfer de ses truffions de Barkhane et les supplétifs européens de Takuba.. Puis, face à la détermination de la majorité du peuple malien, Paris annonce de manière très peu diplomatique, qu’il allait réduire ses forces au Mali, réorganiser son dispositif, qu’il allait se replier vers Niamey...
Quand les autorités maliennes prennent acte du « repli » français (pour masquer une déroute avérée et inévitable, comme les Américains en Afghanistan) et disent leur fait à Paris (le fameux abandon en plein vol), les autorités françaises hurlent leur indignation feinte, comme un agneau qu’on égorge ou (je n’aime pas l’expression) comme une vierge effarouchée. Elles mobilisent le ban et l’arrière-ban réactionnaire africain, des intellos et journalistes (parasites) les nouveaux chiens de garde de la France impériale (impérialiste oui, elle n’a plus d’empires et elle ne le sait toujours pas). Dans le même temps, elle fait de nos chefs d’État, des mercenaires à sa solde : "contre la poursuite de notre « aide » à vos budgets que nous et nos alliés européens supportons à hauteur de 40% (selon les pays), vous m’isolez les petits colonels de Kati qui veulent nous faire remplacer par le péril rouge russe. Garrottez-moi Assimi, Choguel et leurs colonels déserteurs du front, affamez-moi ces ingrats (on y a perdu 52 soldats) de Maliens qui nous harcèlent au lieu de nous remercier à genoux d’avoir empêché que Bamako tombe, veulent au contraire nous jeter dans (hors ?) du désert sahélien où nous bivouaquons sous nos tentes climatisées depuis neuf (9) ans, en regardant les djihadistes tuer, pourchasser, les populations civiles..."
Mais le crime le plus abject qu’est en train de perpétrer Paris est de chercher à avoir l’accord, la complicité, de chefs d’État africains pour isoler, étrangler, faire rendre gorge aux dirigeants maliens. C’est le sens du dîner où sont conviés les têtes de pont du meurtre en préparation : Bazoum pour le convaincre d’accueillir les soldats français bannis du Mali ; Deby pour continuer à bénéficier du soutien de Paris même quand il gaze des manifestants à N’Djamena ; Ghazaouani pour qu’il continue d’autoriser le survol de son territoire pour les avions militaires français, et notre président à nous, sa Majesté-le-Macky, pour qu’il participe activement, en tant que président de l’Union africaine comme disent ses affidés, à la campagne insidieuse de la probable prochaine chute de la junte malienne et du CNT, mais par-dessus tout à l’étranglement de l’économie malienne pour pousser son peuple à se révolter contre les autorités. C’est cela qu'on prépare au cours de ce dîner de comploteurs contre un peuple et les dirigeants qu’il accepte et soutien pour le moment dans sa majorité. C’est ce qui va être acté jeudi et vendredi à Bruxelles lors du fameux 6e sommet Europe-Afrique...
Les éléments du complot ? Les voilà : une délégation de l’UE reçue par le président en exercice de l’UA à Dakar, réunion des ambassadeurs de l’UE à Paris la semaine dernière, le « dîner de l’Élysée de ce mercredi soir et, la boucle sera bouclée à Bruxelles les 17-18 février. Un assassinat odieux contre un peuple et ses dirigeants se prépare sous nos yeux, au nom d’élections tronquées, pour la restauration d’un ordre institutionnel balayé avec IBK (paix à son âme), dans un pays en guerre et amputé de 2/3 de sa superficie. Pour masquer un échec cuisant de Paris dans la guerre contre les terroristes au Sahel. Et maintenant, le cancer se métastase, se répand vers les pays côtiers comme le Bénin. Demain le Togo, avant le Sénégal.
Il me semble que les intellectuels africains progressistes (pas les défroqués et les nouveaux chiens de garde) ne devraient pas rater ce nouveau rendez-vous avec l’histoire de l’avenir de notre continent. À condition de ne pas considérer nos peuples comme des débiles incapables de faire des choix ; à condition de ne pas chanter le même refrain sans tenir compte des gammes et des accords à accorder à l’époque, et à condition de ne pas rejeter comme « inciviles » les formes de pouvoir que les peuples se donnent à des moments historiques donnés. Il faut accompagner les luttes des peuples ou même les jacqueries qu’ils peuvent se donner à des moments donnés. Il n’y a pas de luttes chimiquement pures, parce qu’il n’y a pas de « classes » sociales homogènes. Il faut collectivement, au-delà de nos frontières étriquées, essayer de trouver les (parce qu’il n’y en a pas une seule) réponses à la question : que faire ?
La campagne victorieuse du Sénégal à la 33e Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football a davantage mis en lumière l’autre terrain de jeu des Lions que constitue le social, domaine dans lequel plusieurs membres s’investissaient depuis quelques années
Dakar, 16 fév (APS) – La campagne victorieuse du Sénégal à la 33e Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football a davantage mis en lumière l’autre terrain de jeu des Lions que constitue le social, domaine dans lequel plusieurs membres s’investissaient depuis quelques années sans tambour ni trompettes.
Avant le triomphe du Sénégal à Yaoundé, le 6 février dernier, Sadio Mané s’était assuré une belle publicité auprès des populations de Bafoussam (ouest du Cameroun) en prenant en charge les frais médicaux d’un enfant victime d’un accident de la circulation.
Une information rapportée par des médias camerounais et ensuite relayée abondamment par d’autres médias, sénégalais et même internationaux.
Le leader technique des Lions n’a pourtant fait parler que son cœur, comme il l’a fait souvent fait pour son village natal de Bambaly (sud), qu’il a réussi à faire sortir de son anonymat et de son manque d’infrastructures sociales de base.
Il y a construit une mosquée, un lycée et un hôpital modernes, des infrastructures de premier plan qui ont contribué à améliorer les conditions de vie de son village d’origine de Bambaly.
Si la renommée de Mané a permis d’amplifier à la hauteur de son talent les investissements qu’il a consentis, ses camarades de l’équipe nationale ne sont pas en reste. Et avec le temps et les années, les Lions ont investi le social pour en faire un véritable terrain de jeu.
Cadre parmi les cadres de la sélection, Idrissa Gana Guèye du Paris-Saint-Germain (élite française) profite de chacun de ses séjours avec la sélection nationale ou de ses vacances pour renouveler son engagement auprès des populations sénégalaises et des siens et investir dans le social, à travers sa fondation "For Hope".
En novembre dernier, par exemple, en marge des deux dernières journées de la seconde phase des éliminatoires de la Coupe du monde 2022, il avait fait un don de matériels médicaux au ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Ce département a reçu du milieu international sénégalais 45 extracteurs d’oxygène, 6000 tests antigéniques, 20.000 masques FFP2, 2000 masques chirurgicaux et 2280 flacons de gels hydroalcooliques, dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie du coronavirus.
"J’avais mis en place une cagnotte et beaucoup d’internationaux sénégalais comme d’autres nationalités ont adhéré. Cela nous a permis d’acheter ce matériel médical destiné à tous les Sénégalais mais aussi pour parer à une éventuelle quatrième vague de la pandémie. For Hope œuvre pour le bien de tous et est dans d’autres actions comme les projets d’électrification rurale, des branchements d’eau potable", avait expliqué le milieu du PSG.
Parmi les joueurs ayant contribué à cette action de bienfaisance, il y a justement Sadio Mané, mais aussi Demba Ba, un de ses anciens devanciers chez les Lions, l’Ivoirien Salomon Kalou, ses coéquipiers du PSG, Thilo Kehrer, Presley Kimpembe, Julian Draxler et Colin Dagba.
Le capitaine des Lions, Kalidou Koulibaly, né en France de parents originaires du Sénégal, n’est pas le dernier des Lions du football à s’engager dans le domaine du social, lui qui a fait don en juin dernier de deux ambulances médicalisées et de matériel médical au village de Ngano, situé dans le nord du Sénégal.
Des exemples qui ont inspiré les plus jeunes, dont Pape Matar Sarr, qui vient souvent en aide à son premier club de Thiès, Walidaan. Famara Diédhiou est lui souvent au chevet des crèches.
D’autres footballeurs sénégalais qui ne sont plus appelés en sélection, comme Babacar Khouma, investissent également le même créneau.
Natif de Rufisque, ville située à une trentaine de kilomètres de Dakar, l’attaquant évoluant en Turquie a lui aussi offert une ambulance aux habitants de son quartier.
Cette posture sociale n’est toutefois pas l’apanage des footballeurs puisque le basketteur Gorgui Sy Dieng, évoluant en NBA (ligue nord-américaine de basket-ball), est l’un des plus grands bienfaiteurs des structures sanitaires nationales.
NOUVELLE DONNE POUR LE MALI EN CAS DE RETRAIT FRANÇAIS
Le retrait des soldats français laisserait le Mali en proie à la propagation jihadiste et une crise humanitaire aiguë, et la junte qui le dirige débarrassée d'un partenaire historique qui contrecarrait ses plans depuis des mois
La question est de savoir si la junte aura les moyens de faire face, au-delà de sa volonté proclamée de "refondation", et à quel avenir est promis un Etat largement considéré comme failli, épicentre de l'instabilité sahélienne depuis 2012.
Parmi les Maliens, le désengagement attendu de la part d'un allié avec lequel les forces nationales ont combattu les jihadistes pendant neuf ans sans enrayer leur progression suscite espoir chez les uns, inquiétude chez les autres.
"Ça va être dur, mais ça va aller Inchallah", si Dieu le veut, sourit Souleymane Diakité, la trentaine, devant sa boutique à Bamako."Ils n'ont pas réussi en neuf ans, on peut bien faire sans eux!", juge-t-il en parlant des soldats français. Un sentiment partagé par de nombreux Bamakois.
A Gao (nord), où est installée la principale base française, un interlocuteur de la société civile assure l'inverse: "Tout va trop vite, c'est pas bon", dit-il faisant référence aux soubresauts des deux dernières années: putsch en 2020, nouveau coup d'Etat en 2021, remise en cause de l'alliance avec la France, confrontation avec une partie de la communauté internationale.
"On entre dans une période d'incertitude", résume un diplomate à Bamako. Nombre d'interlocuteurs s'expriment sous couvert d'anonymat parce que leur position ou leur sécurité l'exige.
Les jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l'organisation Etat islamique ont la mainmise, militaire et sociale, sur de vastes étendues du territoire. D'autres groupes armés, communautaires ou crapuleux, reconnus ou non, mettent de vastes secteurs en coupe réglée.
- Se "débrouiller" -
Le chef du gouvernement installé par les colonels, Choguel Kokalla Maïga, admet que "80% du territoire" sont en proie à l'insécurité.Le 7 février, il disait l'Etat malien "à terre".
En février 2022, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) chiffre à plus de sept millions (un million de plus qu'en 2021 sur une population d'environ 20 millions) le nombre de Maliens ayant besoin d'aide humanitaire.
Depuis janvier, les frontières de ce pays enclavé, un des plus pauvres au monde, sont fermées avec ses voisins les plus importants commercialement. La communauté des Etats ouest-africains a infligé au Mali un gel des transactions commerciales et financières pour sanctionner le projet déclaré des colonels de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années.
"Personne ne sait la direction que vont prendre les choses dans deux, trois, six mois", s'inquiète un humanitaire, tenu à l'anonymat.
Sur le front militaire, un retrait français "aura un impact sur l'environnement global" du conflit, estime Ornella Moderan, cheffe au Sahel de l'Institut d'études de sécurité (ISS).En plus des opérations de déstabilisation menées au sol avec un soutien aérien ou des frappes ciblées, la présence française avait "un effet de dissuasion dans beaucoup de zones", dit-elle.
Avec un décrochement français, les forces maliennes perdent un soutien quasi permanent: appui aérien, ravitaillement, évacuation sanitaire...
Il va falloir "apprendre à nous débrouiller (...) nous n'avons pas le choix et c'est tant mieux", résume Moussa Mara, ancien Premier ministre.
- "Victoires éclatantes" -
A côté des massacres de civils, l'armée malienne, forte de 15 à 20.000 hommes, sous-équipée et sous-entraînée, a compté ses morts par centaines depuis 2012 des mains des jihadistes.
Mais, depuis trois mois, les pertes humaines annoncées parmi les soldats ou les civils sont minimales.Au contraire, le Premier ministre revendique des "victoires militaires éclatantes" et la neutralisation de jihadistes "par centaines".
Ces proclamations sont difficilement vérifiables.
Leur effet sur les militaires et la population "est certain", dit le chercheur malien Boubacar Haïdara. Mais, pondère-t-il, "le principal problème reste le redéploiement sur le long terme, et aujourd'hui l'armée n'a aucunement les moyens de contrôler les brousses".
Ces déclarations de victoire coïncident avec le durcissement des tensions diplomatiques, mais aussi avec le soupçon, plus fort de semaine en semaine, que la junte a fait appel à la société de mercenaires russes Wagner.
Les autorités maliennes démentent. Mais au moment où la France et ses partenaires européens discutaient les conditions d'un retrait, la crainte que les Russes ne remplissent encore davantage le vide constituait un motif de réticence à un désengagement pur et simple, indique un diplomate européen.
La France a assuré que l'intervention de Wagner était incompatible avec son engagement. Elle s'est aussi constamment opposée à un dialogue avec les jihadistes.Au contraire, les colonels s'y sont dits ouverts, en ligne avec l'ancien pouvoir déchu mais aussi de nombreux Maliens.
Le président Emmanuel Macron tiendra jeudi matin une conférence de presse au sujet de la présence militaire française au Sahel, a indiqué l'Elysée.
AVEC LE DÉPART DE BARKHANE, L'OPTION D'UNE NÉGOCIATION AVEC LES DJIHADISTES RELANCÉE AU MALI
Alors que le retrait des troupes françaises du Mali se précise, les autorités de transition ont désormais les mains libres pour négocier directement avec les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda
France 24 |
Grégoire SAUVAGE |
Publication 16/02/2022
C’est une question au cœur des désaccords entre la France et les autorités de transition : faut-il négocier avec les groupes jihadistes qui sévissent dans le nord et le centre du Mali ? Bamako y est favorable, tandis que Paris y voit une ligne rouge à ne pas franchir.
"On ne peut pas mener des opérations conjointes avec des pouvoirs qui décident de discuter avec des groupes qui, à côté de cela, tirent sur nos enfants. Pas de dialogue et de compromission", avait résumé Emmanuel Macron, lors de l’annonce en juin du recalibrage de l’opération Barkhane.
Mais avec la fin annoncée de la présence française, un nouveau chapitre pourrait s’ouvrir dans ces négociations. Le contexte n’a en tout cas jamais été aussi favorable à une accélération de ce processus, que de nombreux experts jugent inévitable.
"Actuellement, il y a un alignement d’intérêts entre la junte, les jihadistes et les Russes qui veulent tous le départ des Français", analyse le spécialiste des mouvements jihadistes, Wassim Nasr, présent la semaine dernière à une conférence pour la paix à Nouakchott, en Mauritanie, à laquelle participaient plusieurs hauts responsables maliens, comme le ministre de la Réconciliation nationale, le colonel Ismaël Wagué, le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Mahamadou Koné, ou encore l’influent imam Mahmoud Dicko.
"Tout porte à croire que dans les couloirs de cette conférence, des contacts ont été établis en vue d’aller plus loin dans cette option des négociations", glisse le chroniqueur de France 24.
Négociations secrètes
L’idée de dialoguer avec les groupes jihadistes est loin d’être nouvelle. Depuis le président Ibrahim Boubacar Keïta, les autorités qui se sont succédé à Bamako ont toujours souhaité appliquer les recommandations formulées par la Conférence nationale d’entente en 2017, puis par le Dialogue national inclusif en 2019.
Ces recommandations suggéraient notamment d’entamer des pourparlers avec les chefs jihadistes Amadou Koufa et Iyad Ag Ghali. Le premier dirige le groupe Katiba Macina, tandis que le second est à la tête du GSIM, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaïda.
La junte malienne s’inscrit donc dans le droit fil de ses prédécesseurs, estimant que les armes seules ne parviendront pas à mettre un frein à la spirale de la violence jihadiste. Fin octobre, plusieurs médias avaient d’ailleurs annoncé l’ouverture de négociations sous l’égide du Haut Conseil islamique (HCIM), mandaté par le gouvernement de Bamako, qui avait finalement démenti l’information.
"Les Maliens ont toujours continué à négocier secrètement avec le GSIM, ne serait-ce que pour mettre en place des accords locaux", explique Wassim Nasr.
En mars 2021, un accord intercommunautaire avait défrayé la chronique dans le cercle de Niono, dans le centre du Mali. En échange du port du voile pour les femmes et de la permission de prêcher dans les villages, les jihadistes avaient accepté de libérer les prisonniers et de laisser les chasseurs circuler avec leurs armes.
Cependant, signe de la fragilité de ce type d’accord, le cessez-le-feu a volé en éclats durant l’été. La semaine dernière, un important convoi de militaires maliens a même été déployé pour sécuriser la zone et apporter une aide humanitaire à la population, rapporte RFI.
"Dernière carte à jouer" pour la junte
Soumise à une forte pression internationale, plombée par des sanctions massives de la Cédéao, la junte, qui contrôle à peine un tiers du territoire malien, aurait tout intérêt à passer à la vitesse supérieure. Son objectif premier pourrait être d’obtenir une période de trêve.
Le principe d’un cessez-le-feu avait d’ailleurs déjà été accepté en avril 2020 par la branche locale d’Al-Qaida sous l’impulsion de l’imam Dicko, l’ancien président du Haut Conseil islamique malien.
Pour la junte, il s’agirait de faire baisser rapidement le niveau de violences au moment même où l’opération Barkhane plie bagages.
"Ce serait un dernier pied de nez à la France et dans le contexte actuel, c’est leur dernière carte à jouer", estime Wassim Nasr. "Même si les négociations échouent, la junte pourra se targuer d’avoir favorisé le retour de populations déplacées ou d’avoir permis que tel ou tel village ne soit plus encerclé par les jihadistes et c’est ce qui compte pour les populations locales".
Le départ des Français et de leurs alliés du Mali pourrait être acté mercredi, à la veille d’un sommet Union européenne-Union africaine à Bruxelles. Le Niger voisin devrait jouer un rôle central dans le nouveau dispositif militaire. Paris pourrait également proposer ses services à d'autres pays d'Afrique de l'Ouest pour les aider à contrer la propagation du jihadisme vers le golfe de Guinée.
MACKY SALL, UN PRÉSIDENT PERDU
Comme à son habitude, le chef de l'État se fait toujours désirer pour la nomination de son Premier ministre, alors que le poste est restauré depuis le 10 décembre 2020. Une tergiversation diversement appréciée
Comme à son habitude, le président de la République, Macky Sall, se fait toujours désirer pour la nomination de son Premier ministre, alors que le poste est restauré depuis le 10 décembre 2020. Si les uns parlent de la violation de la norme constitutionnelle, d’autres pensent que le Président n’est pas tenu par les délais.
C’est l’impression d’un président de la République qui se perd dans ses propres schémas. Le 24 novembre 2021, il fait adopter le projet de loi constitutionnel relatif au rétablissement du poste de Premier ministre. Comme s’il était très pressé, le Président Sall choisit la procédure d’urgence pour activer sa majorité mécanique à l’Assemblée nationale, dans les plus brefs délais. Laquelle ne va pas tarder à se mettre en branle. Le 10 décembre, environ 15 jours seulement plus tard, le vœu du chef de l’Etat devient réalité. Le poste de Premier ministre est à nouveau restauré dans l’architecture institutionnelle du Sénégal. Mais, alors que tout le pays s’en félicite et attend qu’il soit pourvu, le Président en décide autrement. Il donne la nouvelle à travers RFI et France 24. ‘’Le Premier ministre sera nommé après les locales…’’, disait-il sans ambages.
C’était déjà quelque chose. Les météos politiques et autres devinettes sur tel ou tel autre choix se sont un peu estompées. Dès cette sortie du Président Sall, beaucoup de Sénégalais avaient un peu oublié le sujet, prenant leur mal en patience. Le 23 janvier dernier, les Sénégalais ont choisi leurs élus locaux. Depuis, l’agenda politique ne bruit plus que du futur gouvernement, en sus de l’analyse des résultats des élections territoriales. Près d’un mois plus tard, le Président Macky Sall n’a toujours pas dit au peuple qui il a choisi pour diriger son gouvernement. Pourtant, dans son entretien avec RFI et France 24, il avait répondu à la question: ‘’Certainement, dans la tête, mais vous savez tant que le décret n’est pas signé, rien n’est fait.’’
Ouverture ou resserrement
Mais de décembre à février, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Outre les élections territoriales qui ont balayé pas mal de certitudes, il y a aussi la Coupe d’Afrique des nations avec ses nombreuses implications dans le landerneau politico-social. Depuis, beaucoup se demandent si, pour tenter de préserver cet élan d’unité, le président Sall ne va pas choisir de mettre en place un gouvernement d’ouverture annoncé depuis le dialogue national. En tous les cas, dans les différents états-majors, ce sujet relève plutôt du tabou. Pas pour le député Monteil qui donne son point de vue. ‘’Il ne faut jamais dire jamais, mais, je ne pense pas qu’on ira dans ce sens. Malgré cette liesse autour de la victoire des lions, je ne suis pas sûr qu’on puisse dépasser les lignes de fracture entre l’opposition et le pouvoir pour former un gouvernement d’union nationale. Les lignes sont encore trop parallèles, après les élections territoriales. Je ne vois rien qui puisse faire que ces lignes bougent.’’
A l’instar de monsieur Monteil, le maire réélu de la Médina, Bamba Fall, ne s’est pas fait prier pour témoigner au président sa disponibilité. Pour lui, toute l’opposition devrait accepter de travailler avec le président de la République. Dans une sortie largement relayée par la presse, il dit : ‘’A partir de maintenant, je vais travailler pour le président et je ferai mon possible pour que tous ceux que je pourrais convaincre travaillent pour le président Sall’’. Et de justifier sa nouvelle posture : ‘’Je vais rejoindre le Président et travailler à ses côtés, parce que c’est le moment… Je pense qu’il y a un moment pour la politique et un moment pour travailler. On ne peut pas travailler sans que le Président nous accompagne et on a vu que le sacre des lions n’a été possible que parce que tout le peuple sénégalais a fait bloc autour des champions d’Afrique.’’
Le cheval de Troie
Ouverture ou pas, Théodore Monteil invite le président de la République à mettre l’accent sur les compétences et non plus sur la politique. Interpellé sur ses attentes, voici sa réponse : ‘’Le problème, c’est surtout les ministres que le Premier ministre. Depuis son accession au pouvoir, le président de la République a fait énormément de choses. Mais souvent, c’est dans la mise en exécution, que les gens ne sont pas contents. Avec des délais qui ne sont pas respectés, des dépassements budgétaires à n’en plus finir. Il y a vraiment des efforts à faire à ce niveau et cela passe par les hommes et les femmes qui composent le gouvernement. Il faudrait des technocrates compétents qui sont là pour travailler et non des gens pour faire la politique’’.
Pour ce qui est du poste de Premier ministre, chacun y va de son pronostic. Tandis que certains parlent d’un Premier ministre technocrate pour mener à bien ce qui doit être, selon eux, un mandat de transition, d’autres n’imaginent pas Macky Sall faire confiance à un non politique. ‘’Le poste de PM, confie Monteil, est éminemment politique. Il doit être un homme ouvert d’esprit, qui a des capacités managériales avérées. Je pense qu’il doit être un homme politique, parce qu’il doit avoir une certaine légitimité, un véritable leader pour coordonner tout ça.’’
Mais avant de penser à la transition prévue en 2024, le président devra certainement penser aux législatives qui se profilent à l’horizon, juste au mois de juillet et qui devront permettre de clarifier le débat politique. Qui pour conduire la barque de la majorité aux prochaines élections législatives ? Est-ce le futur Premier ministre ou une tierce personne que Macky va garder secrète ? Si Abdoulaye Wade était réputé signaler à gauche et tourner à droite, Macky Sall, lui, a pour habitude de ne donner aucun signe dans le choix de ses hommes. Depuis 2012, rarement ses choix se sont retrouvés sur la place publique avant l’heure qu’il ait lui-même choisi.
Jusque-là, le président Macky Sall a nommé pour le poste de Premier ministre deux technocrates, Abdoul Mbaye (avril 2012-septembre 2013à et Mahammed Boun Abdallah Dionne (juillet 2014-mai 2019). La troisième étant une politique en la personne d’Aminata Touré. Elle a le moins duré au poste, avec moins d’un an.
LA RÉBELLION CASAMANÇAISE SE LIVRE À DES ACTIONS CRIMINELLES POUR SURVIVRE
Où en est la rébellion casamançaise et pourquoi aucune solution n'a pu être trouvée en près de quarante ans ? Le chercheur Jean-Claude Marut, spécialiste de ce conflit, est l’invité de RFI
Sept soldats sénégalais qui étaient retenus prisonniers par les rebelles casamançais ont été libérés, lundi 14 février. Ils avaient été capturés par l'une des ailes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), celle dirigée par Salif Sadio.
La crise casamançaise, qui a commencé en 1982 sur la base de revendications indépendantistes, fait partie de ces conflits non réglés qui se sont délités au fil des décennies et qui ressurgissent de manière ponctuelle. Où en est la rébellion casamançaise et pourquoi aucune solution n'a pu être trouvée en près de quarante ans ? Le chercheur Jean-Claude Marut, spécialiste de ce conflit, est l’invité de Laurent Correau.