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Par Madi Waké TOURE

GOUVERNER AUTREMENT NOS QUARTIERS POUR LES SAUVER DE LA DESHUMANISATION

« Ville cruelle », avait dit Eza Boto, un pseudonyme utilisé par un célèbre écrivain africain du nom de Mongo Béti qui a consacré sa vie entière au combat pour la libération du continent africain sans faillir un seul instant.

Madi Waké TOURE  |   Publication 05/04/2022

« Ville cruelle », avait dit Eza Boto, un pseudonyme utilisé par un célèbre écrivain africain du nom de Mongo Béti qui a consacré sa vie entière au combat pour la libération du continent africain sans faillir un seul instant.

Cette sentence avec toute la charge de violence qu’elle charrie, délivrée il y a de cela plusieurs décennies par un brillant esprit, n’a pas pris une seule ride au regard des évènements qui se déroulent dans les villes et cités africaines. Ce verdict, rapporté à l’aune de ce que nous voyons et vivons au Sénégal, tous les jours, garde toute sa pertinence. Le roman d’Eza Boto, publié en 1954, garde toute sa contemporanéité. Les réalités de beaucoup de villes sont marquées par la cruauté, l’exploitation, le vol, les crimes. Hommes et femmes, qui y vivent, baignent dans leur écrasante majorité dans un désarroi social qui les plonge dans une affliction aux conséquences incommensurables. Ce tableau supra qui fait peur ne détonne pas trop avec cette réflexion signée Bernard Ndiaye (BN). Dans son ouvrage « Paroles sur la vie » — que je vous recommande vivement de lire —, BN renseigne sur les valeurs qui prévalent dans ce monde fort égoïste : « Nous baignons dans une civilisation du paraître où l’on ne donne rien sans retour et où les relations humaines sont immolées sur l’autel des intérêts personnels. » Face à des situations aussi difficiles, une interrogation vient à l’esprit : que faire ? La vérité est que les quartiers revêtent une grande importance. Ecoutons à ce sujet Abdoulaye Ngom, ancien directeur de projets à la Sade, délégué de quartier aux Hann-Maristes : « Le président de la République nous cite comme des administrateurs de proximité.

J’ai l’habitude de dire que le quartier est un maillon important dans le développement.

Le Quartier c’est la somme des Familles. La Commune c’est la somme des Quartiers. Le SENEGAL c’est la somme des Communes. Donc le délégué devrait insister pour le développement des familles. » L’Etat central est confronté à des limites objectives parmi lesquelles le manque de moyens. Cette insuffisance de moyens n’expliquerait-elle pas les politiques de décentralisation mises en place ? Celle-ci telle que pensée n’est pas une mauvaise chose. Au contraire : les hommes et femmes qui l’ont théorisée ont eu un flair de génie en ce sens qu’il n’y a pas de développement véritable sans l’implication effective des populations à la base. Seulement, et c’est là le drame, les grandes idées qui ont présidé à la naissance de la décentralisation ont été perverties à la faveur de mobiles et d’enjeux politiciens. Cette décentralisation, qui se voulait porteuse de changements qualitatifs au niveau des collectivités territoriales, n’a pas répondu à toutes les attentes. A l’épreuve des faits, on s’est rendu compte que les nouvelles lois et autres règlements ont été contournés pour servir malheureusement d’autres desseins. Desseins contraires aux exigences de l’heure ! Lesquelles nous commandent de prendre notre destin en mains au motif qu’il n’y a pas de défis que des hommes et femmes, décidés et engagés, ne peuvent relever. Dans cette direction, il urge que les différentes entités existant dans les quartiers –délégués de quartiers et leurs équipes, imams, groupements de femmes et association de jeunes, daaras — se donnent la main et se mettent ensemble pour réfléchir aux problèmes qui gangrènent la vie de la collectivité. Et, dans cette stratégie de l’autogestion urbaine, je crois savoir que les délégués de quartiers ont un rôle capital à jouer afin de booster le développement économique, social et culturel de leur terroir.

Dans le décret N°921615 du 20 novembre 1992, il est rappelé que le délégué de quartier est chargé de veiller à l’application des lois et règlements ainsi qu’à celle des décisions et mesures d’hygiène et de salubrité publics prises par les autorités administratives et municipales. Ce texte qui encadre et organise l’exercice de la fonction de délégué de quartier est séduisant sur le papier mais… c’est sur le terrain de la pratique que le bât blesse. À qui la faute ? Je ne saurai le dire. Une chose est certaine : il y a urgence à « révolutionner » nos quartiers pour en faire des moteurs véritables de développement. Dans cette optique, l’Etat central a l’obligation par le biais de séminaires, conférences et autres foras de renforcer les compétences managériales des délégués de quartiers.

Ces derniers, bien encadrés et bien formés, pourraient être des catalyseurs de progrès dans leurs localités respectives. C’est là l’avis d’El Hadj Samba Fall (EHSF), président de l’association des délégués de quartiers du département de Dakar. Dans un document intitulé : « Plaidoyer pour la valorisation de la fonction de délégué de quartier », EHSF, assène : « A la réflexion, le délégué de quartier, de par sa proximité avec sa base, est un acteur incontournable ; son rôle est déterminant dans le choix et les prises de position de ses administrés avec qui il partage au premier degré et au quotidien les joies et les peines. Le délégué de quartier, comme son nom l’indique, est Délégataire de pouvoirs. Ses missions et ses attributions le placent au cœur du pouvoir local, poumon sans lequel le pouvoir central ne peut respirer.

A la limite si beaucoup d’initiatives entreprises par les autorités administratives ou municipales ont souvent échoué, cela est essentiellement dû au fait qu’ils n’ont jamais été associés ou impliqués directement dans la recherche de solutions. » Et pourtant, à l’échelle de chaque quartier, les habitants essaient, innovent et développent de nombreuses initiatives qui ne demandent qu’à être soutenues, accompagnées. S’agissant de l’accueil et de la protection des personnes vulnérables, les délégués de quartiers sont en première ligne et depuis très longtemps. Hélas, la reconnaissance institutionnelle de cette modalité de protection administrative, des enfants notamment, tarde. Les fonctions d’instances administratives, judiciaires, politiques et sociales des délégués de quartiers appellent une institutionnalisation qui, pour l’instant, est « informelle ».

Tout cela pour dire que ce cri du cœur d’un homme du sérail et qui connaît bien son rôle doit être entendu.
Le sera-t-il ? Rien n’est moins sûr !

Tout de même, il y a nécessité vitale que les gens se parlent utilement dans les quartiers en mettant en synergie les différentes compétences qui y existent. En le faisant dans un esprit d’ouverture, de tolérance, de recherche de consensus fort, il y a de fortes chances que bien des problèmes qui plombent la vie de nos cités soient résolus. Essayons d’illustrer un peu en montrant ce que la communauté peut faire pour changer qualitativement le cours des choses.

Dans pratiquement tous les quartiers de ce pays, le problème de la drogue se révèle être un casse-tête avec beaucoup de désagréments pour le plus grand nombre. Cette question de société de par sa charge explosive nous interpelle tous. Quand une bonne partie de la jeunesse, sans perspectives d’avenir sérieuses, devient accro à la drogue, il y a de quoi avoir peur. Mais faut-il désespérer ? Non ! Non en ce sens que la problématique de la drogue est loin d’être une fatalité. A supposer que dans les quartiers de types nouveaux que j’appelle de tous mes vœux, imams, délégués de quartiers et autres notabilités soient formés sur les questions relatives à la drogue et aient des moyens de persuasion à même d’amener les jeunes à abandonner l’utilisation de ces produits toxiques. Ces gens-là bien outillés et connaissant bien leurs localités, pourraient aller à la rencontre des jeunes. En les écoutant avec empathie – n’oublions surtout pas que beaucoup de jeunes souffrent de solitude et du sentiment d’abandon —, il y a de fortes chances qu’on arrive à sauver certains cadets dont on désespérait des cas. Cet exemple, à lui seul, montre qu’on peut faire beaucoup de choses dans nos quartiers. Quand le groupe se met en mouvement, en mouvement d’idées bien sûr, il n’y a rien d’impossible. Rien d’impossible surtout s’il y a couplage entre des actes concrets sur le terrain et une réflexion bien mûrie. Ma conclusion, je vais l’emprunter à un expert des questions de développement, Olivier Laurent (OL).

Lors d’un panel, organisé par le Centre culturel L.-J. LEBRET, le service œcuménique d’entraide (Centre de Bopp) sur la thématique : « Stratégies urbaines en Afrique Noire : quel avenir pour la ville de Dakar » et regroupant un aréopage d’intellectuels de haut vol dont notre compatriote, feu, Amady Aly Dieng —que la terre lui soit légère —, OL martelait ces vérités éminemment justes : « A partir du moment où des gens se sont mis ensemble pour faire œuvre commune, ils préparent sans trop le savoir « le meilleur » pour demain. »

Madi Waké TOURE
tmadi70@yahoo.fr

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