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24 juin 2025
LES ÉCHANGES COMMERCIAUX ENTRE DAKAR ET ANKARA ESTIMÉS À 500 MILLIONS DE DOLLARS EN 2021
La situation de la balance commerciale, favorable à la Turquie, s’explique par le fait que les entreprises turques qui construisent beaucoup d’infrastructures au Sénégal, achètent la plupart de leurs matériaux dans leur pays.
Dakar, 17 fév (APS) - Les échanges commerciaux entre la Turquie et le Sénégal ont atteint 500 millions de dollars en 2021, a révélé jeudi l’ambassadeur de ce pays à Dakar, Ahmet Kavas.
Durant la même année, les exportations sénégalaises vers la Turquie se situaient entre 25 et 35 millions de dollars, selon des estimations citées par le diplomate turc.
Il s’entretenait avec l’APS, en perspective de l’inauguration, le 22 février prochain, du stade du Sénégal, une infrastructure sportive construite par la Turquie.
Selon Ahmet Kavas, les importations sénégalaises en provenance de la Turquie s’élèvent à 450 millions de dollars.
La situation de la balance commerciale, favorable à la Turquie, s’explique par le fait que les entreprises turques qui construisent beaucoup d’infrastructures au Sénégal, achètent la plupart de leurs matériaux dans leur pays.
Ahmet Kavas a annoncé que le groupe de sidérurgie turque Tosyali a commencé à s’installer à Bargny, où elle va transformer les déchets de fer en attendant la construction des infrastructures pour la mine de Falémé.
’’Tosyali a commencé à installer son usine au Sénégal à Bargny. Quand Tosyali va commencer à exploiter la mine de Falémé, le Sénégal va devenir un exportateur de fer’’, a-t-il indiqué.
Le diplomate turc a aussi révélé que l’usine agroalimentaire turque FKS produit 20 pour cent de la consommation nationale de farine.
’’Chaque jour, FKS produit 700 tonnes de farine, mais aussi des biscuits. L’usine va produire des biscuits pour la Belgique’’, ce qui fait que "le Sénégal va devenir un grand exportateur de biscuits’’, a poursuivi l’ambassadeur de Turquie.
SANS SÉCURITÉ SANITAIRE, LA RELANCE ÉCONOMIQUE EST IMPOSSIBLE
Le chef de l’Etat sénégalais, président en exercice de l’Union africaine (UA), estime qu’il est impossible d’assurer la relance économique sans au préalable atteindre la sécurité sanitaire
Dakar, 17 fév (APS) – Le chef de l’Etat sénégalais, président en exercice de l’Union africaine (UA), estime qu’il est impossible d’assurer la relance économique sans au préalable atteindre la sécurité sanitaire, une question que les Africains et les Européens doivent selon lui mettre ’’au cœur’’ de leur partenariat.
’’Sans sécurité sanitaire, la relance économique est impossible. La crise du Covid-19 le prouve, de même qu’elle a prouvé l’interdépendance entre nos deux continents’’, a soutenu Macky Sall dans une tribune publiée, ce jeudi, premier jour du sixième Sommet Union européenne-Union africaine, qui se tient à Bruxelles.
Il a rappelé que la santé ne faisait pas partie, en 2017, quatre domaines stratégiques considérés comme prioritaires à l’occasion du cinquième sommet l’UE-UA.
Macky Sall signale qu’entre temps, la pandémie de Covid-19 ’’a dévasté le monde, nous rappelant une vérité que nous avions tendance à oublier : notre santé, clé de notre bien-être, est aussi le fondement de notre agenda de développement commun’’.
Il a invité Africains et Européens à ne pas reproduire ’’les mêmes erreurs’’.
’’Mettons la santé au cœur de notre partenariat. Depuis deux ans, la situation économique et sanitaire mondiale s’est considérablement dégradée sous l’effet de la pandémie. L’Europe et l’Afrique n’ont pas été épargnées’’, a-t-il dit.
Selon lui, ’’de nombreux pays d’Afrique ont vu leur marge budgétaire se réduire et leurs efforts en matière de santé mis à mal’’.
Il a relevé aussi que ’’les programmes de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, trois épidémies qui freinent considérablement le développement de l’Afrique, ont été durement affectés’’.
’’Pour que la relance se concrétise et que nos économies puissent se prémunir des conséquences d’une future pandémie, notre partenariat UE-UA doit reconnaître l’urgente nécessité de renforcer nos systèmes de santé et en faire un domaine d’investissement prioritaire’’, a plaidé Macky Sall.
Pour le chef de l’Etat sénégalais, ’’ce sommet sera aussi celui qui changera, pour de bon, le paradigme de la coopération entre l’UE et l’Afrique, que nous souhaitons voir fondée sur une relation de partenariat entre pairs, sur la base d’objectifs partagés’’. Selon lui, ’’la santé en est un’’.
Macky Sall a appelé ’’l’Union européenne, ses Etats membres et la communauté internationale à renforcer sa collaboration avec le Fonds mondial et l’ensemble des organisations multilatérales de santé afin que nous puissions, ensemble, continuer à sauver des vies et préserver nos perspectives communes de développement équitable et durable’’.
BARTHELEMY DIAS OFFICIELLEMENT INSTALLE MAIRE DE DAKAR
Le nouveau maire de la ville de Dakar, Barthélemy Dias, a été officiellement installé, jeudi, dans ses fonctions, a constaté l’APS.
Dakar, 17 fév (APS) – Le nouveau maire de la ville de Dakar, Barthélemy Dias, a été officiellement installé, jeudi, dans ses fonctions, a constaté l’APS.
Elu pour un mandat de cinq ans, à l’issue des élections municipales du 23 janvier dernier, M. Dias est secondé par dix-huit adjoints, dont Abass Fall (1er adjoint au maire) et Ngoné Mbengue (2ème adjointe).
Le nouvel édile de la capitale a indiqué avoir décidé de renoncer à son poste de maire de la commune de Mermoz Sacré-Cœur, où il avait également été élu à l’issue de ce scrutin, au profit de celui de la ville de Dakar, "conformément au Code général des collectivités territoriales".
Il a profiter de "ce moment solennel", pour "remercier les habitants de la commune de Mermoz-Sacré-Cœur, qui l’ont élu et réélu maire depuis 20219".
"En ma qualité de maire, je considère avoir une relation contractuelle avec les Dakarois", a-t-il dit. Il a assuré qu’il entend "exercer pleinement ce contrat dans le respect du principe constitutionnel de la libre administration des collectivités territoriales mais aussi dans le strict respect des dispositions légales et règlementaires".
"Ce contrat avec les Dakarois, je le veux de performance et axé sur des résultats tangibles pour le bien-être des habitants de la ville et pour l’amélioration du cadre de vie", a-t-il ajouté.
"Le plus important est d’insister sur notre volonté de rassembler toutes les composantes dans une parfaite et intelligente unité de tous les Dakarois pour le rayonnement de notre chère capitale", a-t-il encore déclaré.
Il a pris "l’engagement de travailler avec toutes et tous", estimant que "l’essentiel est de le faire pour l’intérêt de Dakar".
Il a invité "l’Etat, dans un souci d’approfondir la décentralisation et la démocratie locale, à une collaboration sincère avec comme objectif de belles réalisations pour l’ensemble des Dakarois".
"Je dois le dire fermement (…), je ne suis pas à la tête de la mairie de Dakar à un poste de combat contre les institutions de l’Etat", précisé Barthélémy Dias.
"En revanche, a-t-il prévenu, je m’opposerai par tous les moyens en ma possession à toute tentative que pourrait perpétrer des opposants à la libre administration des collectivités territoriales, principe consacré par la Constitution du Sénégal".
Il a lancé "un appel pressant à son excellence monsieur le président de la République Macky Sall, afin qu’il considère" la position qui est la tienne "avec compréhension républicaine, qu’il soutienne les efforts du conseil municipal qu’il dirige "dans l’intérêt exclusif des Dakarois".
Il estime par ailleurs que "la mise en œuvre réussie du programme municipal de Dakar requiert la mobilisation de l’administration et sa prise de conscience des importantes responsabilités qui lui incombent".
AUTOPSIE DE NEUF ANS D'INTERVENTION FRANÇAISE AU MALI
2013 : François Hollande est acclamé à Tombouctou, fraîchement libérée des jihadistes par les forces françaises. Neuf ans plus tard, les slogans antifrançais fleurissent à Bamako et la junte au pouvoir accuse Paris de tous les maux. Retour sur une rupture
Le 11 janvier 2013, la France lance l'opération Serval au Mali à la demande de l'Etat malien, pour enrayer la progression des jihadistes associés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont pris le contrôle de Kidal, Gao et Tombouctou (nord du Mali).
Fin janvier, le président français est accueilli en libérateur par une foule en liesse et déclare connaître "le plus beau jour de (sa) vie politique".
"Si la France n'était pas intervenue, aujourd'hui le Mali serait sous domination jihadiste.Ce combat, nous l'avons gagné", soulignait en janvier à l'AFP Jean-Yves Le Drian, actuel ministre français des Affaires étrangères et ministre de la Défense de 2012 à 2017.
Une mission de l'ONU (Minusma, 15.000 hommes) est rapidement déployée.
En 2014, l'ancienne puissance coloniale choisit d'étendre son action militaire avec l'opération antijihadiste Barkhane, qui comptera jusqu'à 5.500 hommes. Objectif : poursuivre la lutte antiterroriste et accompagner le Mali et ses voisins pour que leurs forces de sécurité soient un jour capables d'assurer leur sécurité.
Un excès de confiance dans une zone parmi les plus pauvres de la planète, minée par la corruption et les tensions communautaires, soulignent nombre d'experts."Serval répondait à une bonne stratégie, avec des objectifs clairs et des moyens adéquats. La grande erreur a été de rester", estime l'historien militaire Michel Goya."On a voulu jouer les gendarmes au lieu de rester des pompiers.Mais il existait trop de problèmes structurels ingérables".
En mai-juin 2015, l'accord de paix dit d'Alger est signé entre gouvernement et ex-rébellion non jihadiste. Très peu appliqué, il reste la référence pour une sortie de crise.
La même année commencent à se multiplier les attaques contre les forces sahéliennes et étrangères, ainsi que des lieux fréquentés par des étrangers.Engins explosifs artisanaux, attaques éclair de jihadistes à moto, attentats...Les groupes jihadistes gagnent du terrain au Niger et frappent désormais le Burkina Faso.
La contagion est en marche.
En mars 2017, le "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans" (GSIM) est créé, fédération de groupes jihadistes autour d'Aqmi, dirigé par Iyad Ag Ghali. Un autre groupe, l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS), monte en puissance et signe une série d'attaques d'ampleur fin 2019 contre des bases militaires au Mali et au Niger.
Fin 2019, la France perd 13 de ses militaires dans la collision de deux hélicoptères au Mali.Le président Emmanuel Macron tape du poing sur la table et convoque les chefs d'Etats du Sahel au sommet de Pau (sud-ouest de la France) pour exiger un sursaut collectif. Une séquence diplomatique vécue comme une humiliation."Cet affront public a laissé des traces durables", commente une source sécuritaire ouest-africaine.
La France envoie 500 hommes supplémentaires sur le terrain pour mettre à terre l'EIGS, désigné ennemi numéro un, et poursuivre sa politique de "neutralisation" des cadres jihadistes. Le 4 juin, le chef d'Aqmi, l'Algérien Abdelmalek Droukdel, est tué par Barkhane au Mali. Un succès symbolique majeur.S'ensuivent une série d'éliminations ciblées.
Mais les groupes armés ne lâchent pas leur emprise. Les autorités maliennes, faute de moyens ou de volonté, ne reprennent pas le terrain et n'installent ni services ni forces de sécurité dans les régions délaissées du pays.
"Le problème, c'est qu'à chaque victoire tactique française, l'Etat malien n'en a pas profité pour remettre des services, des juges, des préfets, des forces de sécurité dans ces zones.Or la nature a horreur du vide", confie, amer, le colonel Raphaël Bernard, trois fois déployé au Mali.
Paris compose avec l'immobilisme du président malien Ibrahim Boubacar Keita, tout en commençant à s'adjoindre des partenaires européens pour partager le fardeau, au sein du groupement de forces spéciales Takuba.Mais à l'incurie du pouvoir s'ajoute l'instabilité politique: en août 2020 puis en mai 2021, deux coups d'Etat successifs secouent le Mali et mettent le pouvoir aux mains d'une junte qui joue rapidement la carte du sentiment antifrançais.
La dégradation de la situation sécuritaire malgré la présence de Barkhane fait grandir l'incompréhension des populations. Les violences se propagent dans le nord de la Côte d'Ivoire, du Bénin et du Ghana.Inquiète du risque d'enlisement, la France, qui a dépensé un milliard d'euros par an dans cette opération, annonce la réduction de son engagement au Sahel (de 5.100 hommes à 3.000 à l'horizon 2022).
Bamako dénonce un "abandon en plein vol" et finit par recourir, selon des accusations occidentales démenties par le Mali, aux services de la sulfureuse société privée russe Wagner.
La junte repousse sine die l'organisation d'élections et multiplie les déclarations hostiles à Paris.Elle est mise au ban par les autres pays de la région. Le divorce avec Paris est consommé, et officialisé jeudi quand la France et ses partenaires annoncent un "retrait coordonné" du Mali.
En neuf ans, 48 militaires français ont été tués au Mali, où les violences jihadistes et intercommunautaires ont fait des milliers de morts civils.
LA CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE FRANÇAISE VIRE AUX SLOGANS RACISTES
Autrefois ‘’idyllique’’, la relation entre Français et Africains vire de plus en plus au ‘’je t’aime moi non plus’’. De part et d’autre, des politiciens surfent dessus pour faire les yeux doux à des électorats gagnés par un regain de nationalisme.
Autrefois ‘’idyllique’’, la relation entre Français et Africains vire de plus en plus au ‘’je t’aime moi non plus’’. De part et d’autre, des politiciens surfent dessus pour faire les yeux doux à des électorats gagnés par un regain de nationalisme.
Une campagne qui vire au racisme. Tant que c’était Éric Zemmour qui agitait cette théorie saugrenue du grand remplacement pour légitimer sa volonté d’expulser des millions d’Africains de la France, cela ne semblait pas choquer grand monde. Mais depuis quelques jours, ce sujet est en passe de devenir le thème central de la campagne pour la Présidentielle. Faudrait-il en déduire que l’extrémisme gagne du terrain en France ?
Analyste géopolitique et communicant politique, Régis Hounkpé explique : ‘’Clairement oui. Et des candidats comme Éric Zemmour et Marine Le Pen vont rivaliser d'imagination pour user et abuser du sujet, car il est politiquement attractif dans une France partiellement recroquevillée sur elle-même, réactionnaire et favorable au discours anti-immigration, anti-Noirs, anti-Arabes, anti-Juifs, anti-tout ce qui n'est pas blanc de souche.
En des termes plus simples, le grand remplacement, c’est l'idée selon laquelle on assiste à la substitution de la population française par une population étrangère. Dans la bouche de Zemmour et Cie, cela signifie tout simplement que les Africains vont remplacer les Français dans les années à venir. Selon cette théorie qualifiée de fantasme par beaucoup d’analystes, ce remplacement sera favorisé par deux facteurs principaux : la natalité et les flux migratoires. Pour barrer la route à ce processus, le candidat raciste à la Présidentielle française n’y va pas du dos de la cuillère. Pour lui, il faut tout simplement supprimer les nombreux avantages qu’il considère comme des ‘’pompes aspirantes’’ qui encouragent les Noirs et les musulmans à se rendre en France.
Plus que l’immigration clandestine, Zemmour veut aussi mettre un terme à l’immigration légale. Il assume : ‘’L’augmentation de la population, c’est d’abord l’immigration. Et moi, je veux mettre l’immigration à zéro, c’est-à-dire réduire l’immigration légale. Je dis bien légale et c’est ce qui me différentie de mes concurrents, en particulier de Mme Pécresse. Je veux m’en prendre à l’immigration légale : c’est-à-dire arrêter le droit au regroupement familial, arrêter le droit d’asile en le réduisant à quelques dizaines ou à quelques centaines, réduire drastiquement le nombre d’étudiants étrangers, supprimer de nombreuses allocations (familiales, vieillesses, logements…).’’ Décidé à mettre un terme à l’immigration et à chasser les Noirs et les musulmans, il préconise de renvoyer tous les Africains au bout de six mois sans travail. Last but not least, il ne sera plus question d’avoir la nationalité française simplement parce qu’on est né en France. Il faudrait, en plus, être de parents français. L’objectif de Zemmour pour le quinquennat, c’est d’expulser deux millions d’étrangers.
Jusque-là, ce champ, c’était la chasse-gardée de Zemmour, qui voulait en faire le thème central de la Présidentielle en France. Il pourra remercier Valérie Pécresse, candidate de l’un des plus grands partis français Les Républicains de Nicolas Sarkozy et de Jacques Chirac. Dans son meeting du 13 février à Paris, elle a affirmé ‘’qu’elle ne se résignait "ni au grand remplacement ni au grand
déclassement". Malgré ses propos visant à discréditer la théorie dégainée par Éric Zemmour, la candidate n’a recueilli qu’une salve de critiques des observateurs politiques’’, lit-on sur France 24. Plus tard, face au tollé suscité par son discours jusque dans les rangs de son parti, elle s’est défendu de danser sur le même tempo que Zemmour. ‘’J'ai toujours répété que je ne me résignais "ni au grand remplacement ni au grand déclassement", ce qui signifie que je ne me résigne pas à ces théories d'extrême-droite : c'est ce que j'ai toujours dit et tout le monde me fait dire le contraire’’, a-t-elle tenté de se justifier.
Ce qui laisse perplexes bien des analystes qui estiment que c’était plutôt un clin d’œil à l’électorat d’extrême droite.
Alors que les candidats de l’extrême droite et maintenant de la droite n’ont eu de cesse de surfer sur ce concept raciste, antisémite et xénophobe, beaucoup d’analystes affirment que cela ne correspond pas à la réalité des chiffres de l’immigration en France. ‘’Selon l’Insee, quelque 6,8 millions d'immigrés vivaient en France en 2020, soit 10,2 % de la population totale. Sur ces immigrés, seuls 46 % d'entre eux provenaient d'Afrique, le reste étant essentiellement d'origine européenne, asiatique, américaine et d'Océanie.
Il s’agit surtout d’une ‘’peur qui échappe à toute argumentation rationnelle", selon François Héran, Professeur au Collège de France, dans un article paru dans ‘’Le Monde’’.
Par ailleurs, ce que Zemmour et les théoriciens du grand remplacement semblent ignorer ou essaient d’ignorer pour asseoir leurs thèses suprémacistes, c’est que la plupart de ces Noirs et Arabes visés par leurs propositions sont plus français, européens qu’africains.
REGIS HOUNKPE, ANALYSTE GEOPOLITIQUE : ‘’Il y a de l’imposture…’’
Spécialiste de la communication politique, Régis Hounkpé revient sur les enjeux autour de ce concept qui fait fureur dans les milieux de l’extrême droite.
Quelle compréhension devrait-on avoir de ce concept de ‘’grand remplacement’’ ?
La théorie du ‘’grand remplacement’’ a été vulgarisée en France par un écrivain d'extrême droite, Renaud Camus, et qui tend à faire croire que l'Occident blanc se ferait remplacer dans un prochain avenir par des peuples issus de l'immigration, c'est-à-dire les Arabes et les Noirs. Mais elle peut être sourcée encore plus loin dans les années 1900, avec Maurice Barrès, un nationaliste français qui pensait que les étrangers finiraient un jour par remplacer les Français dans leur propre pays. Cette théorie fumeuse a commencé graduellement à s'infuser dans le débat public au début de 2010, mais a retrouvé un véritable souffle politique avec Éric Zemmour, polémiste d'extrême droite qui, à longueur de tribunes, conférences, émissions et livres, en a fait l'arc principal de son idéologie politique.
De mon point de vue, il y a à la fois de la posture et de l'imposture, quand des personnalités politiques supposées se situer dans le cordon républicain agitent ce concept.
Peut-on en déduire une poussée de l'extrémisme en France ?
Clairement oui. Il y a évidemment du cynisme dans la démarche de Valérie Pécresse qui n'est ni d'extrême droite ni raciste. D'ailleurs, son propos vise à contester le grand remplacement et le grand déclassement, le pendant économique et à se dresser contre. Mais dans un débat de campagne présidentielle, ces sujets deviennent explosifs dans la bouche de candidats républicains. Ce passage a littéralement phagocyté toute sa "prestation".
Par contre, Éric Zemmour et Marine Le Pen vont rivaliser d'imagination pour user et abuser du sujet, car il est politiquement attractif dans une France partiellement recroquevillée sur elle-même, réactionnaire et favorable au discours anti-immigration, anti-Noirs, anti-Arabes, anti-Juifs, anti-tout ce qui n'est pas blanc de souche.
Quel impact cela pourrait avoir sur la politique migratoire en France, si ces chantres du concept du ‘’grand remplacement’’ remportent la prochaine Présidentielle ?
Une stigmatisation encore plus accrue sur l'immigration. Mais beaucoup ignorent, concernant l'Afrique, que les Africains émigrent généralement en Afrique et parfois en Amérique du Nord, en Amérique latine, en Asie et dans la péninsule arabique.
Une telle perspective ne pourrait-elle pas permettre d’accélérer la fin de la Françafrique qui semble être souhaitée dans les deux sens ?
Le dernier clou qui doit fermer le cercueil de la Françafrique n'est certainement pas en possession de ces réactionnaires et entrepreneurs de la haine qui ne cherchent qu'à diviser. Le requiem de la Françafrique sera initialement rédigé par les générations africaines qui n'en peuvent plus de cette relation de mépris et d'humiliation qui n'a que trop duré.
AUCUN ACTE D’INSUBORDINATION NE SERA TOLÉRÉ
Après le mouvement d’humeur de ses hommes, Birame Faye promet de mettre de l’ordre dans les rangs des Agents de sécurité de proximité (Asp).
Après le mouvement d’humeur de ses hommes, Birame Faye promet de mettre de l’ordre dans les rangs des Agents de sécurité de proximité (Asp).
«La Direction générale veut de l’ordre et de la discipline dans les rangs. Aucun acte d’insubordination ne sera toléré par la Direction générale. Nous avons pris nos responsabilités devant l’entêtement de certains manifestants, qui mènent une campagne de désinformation avec des discours qui frisent la désobéissance civile», a déclaré Birame Faye en conférence de presse hier, pour condamner la grève des Asp dans les régions de Dakar, Kaolack, Kolda et Ziguinchor mardi dernier.
Et pourtant, poursuit le Directeur général de l’Agence nationale de sécurité de proximité, «les meneurs ont été sensibilisés mais ces derniers semblent ignorer les bonnes décisions du président de la République, qui a fait de la jeunesse un pilier du développement national».
«Malgré la volonté affichée par les autorités pour la pérennisation du modèle des Asp, une minorité d’entre eux a décidé de poursuivre leur plan d’actions comme si de rien n’était», déplore le Directeur général de l’Asp. D’ailleurs, informe-t-il, le Comité de discipline va se réunir incessamment pour prendre des mesures exemplaires à l’encontre des fauteurs de troubles.
Le Dg de l’Asp a minimisé le mouvement d’humeur de ses éléments, en parlant de «mouvement d’humeur non suivi par la majorité tenue par un droit de réserve conformément à leur pacte civique».
M. Faye décerne d’ailleurs aux conformistes, toute sa satisfaction pour leur conduite exemplaire en restant au poste au nom de la continuité du service public. «C’est d’ailleurs de tels comportements que nous recommandons à tous les assistants à la sécurité de proximité avant l’entrée en vigueur du nouveau statut attendu en fin juin, comme le précise le communiqué du Conseil des ministres du 12 janvier 2022», a déclaré le Dg de l’Asp.
SALIF SADIO NE DOIT PAS PARLER AU NOM DE LA CASAMANCE
Au lendemain de la libération des 7 Jambaars pris en otage pendant plusieurs jours par le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) de Salif Sadio, Pr Balla Moussa Daffé revient sur cette affaire
Ancien ministre de la Recherche scientifique et maire de Sédhiou, Pr Balla Moussa Daffé, membre du Grpc, a commenté la dernière actualité casamançaise et appelle aux assises à Sédhiou, qui a «vu naître le Mfdc devenu un monstre qu’on arrive plus à maîtriser».
Sa parole est rare depuis qu’il a pris sa retraite politique et universitaire. Au lendemain de la libération des 7 Jambaars pris en otage pendant plusieurs jours par le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) de Salif Sadio, Pr Balla Moussa Daffé est, dans une interview exclusive accordée au Quotidien, revenu sur cet épisode malheureux, qui montre qu’il reste encore quelques feux à éteindre dans le Sud du Sénégal. Pr Balla Moussa Daffé interdit à Salif Sadio de se prononcer au nom de la Casamance. Dans ses propos, l’ancien ministre rappelle qu’il avait déjà interpellé feu Abbé Diamacoune Senghor devant Salif Sadio en lui disant qu’il avait l’avantage d’avoir initié le Mfdc. Et que s’il devait mourir, il va laisser la Casamance et le Mfdc orphelins. Et voilà ce qui est arrivé, regrette Pr Daffé.
Par ailleurs, il soutient que les rebelles sont obligés de faire des choses illégales pour parvenir à survivre. L’ancien ministre, maire de Sédhiou, dénonce le trafic illicite de bois et ne comprend pas «le comportement du Mfdc dans ce trafic». «Pour pouvoir survivre, ils ont besoin justement de cette économie de guerre. Soit c’est la culture de chanvre indien ou la coupe abusive de nos forêts puisqu’ils ne sont plus protégés par les dirigeants ni de la Gambie ni de la Guinée-Bissau. Ce sont eux qui autorisent en somme la coupe de bois», note Pr Balla Moussa Daffé, membre du Groupe de réflexion pour la paix en Casa¬mance (Grpc).
Que faire pour changer la donne ? Pr Daffé déclare que le Mfdc aurait pu se présenter aux élections locales pour peser l’adhésion du peuple casamançais dans leur lutte. «Le Mfdc qui se réclame parler au nom du peuple casamançais aurait pu se présenter aux élections locales. S’ils (les rebelles) veulent réellement devenir leaders de la Casamance, ils n’ont qu’à se présenter. Quand ils auront la majorité du peuple casamançais dans les différentes collectivités territoriales, à ce moment, ils sont en droit de parler au nom de la Casamance», suggère l’ancien ministre de la Recherche scientifique, qui rappelle que le Mfdc est né à Sédhiou.
Le membre du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance invite toutes les forces vives à des assises à Sé¬dhiou. «Qu’on se retrouve à Sédhiou. Sédhiou est le berceau de la Casamance. Sédhiou également a vu naître ce Mfdc qui est devenu un monstre qu’on arrive plus à maîtriser», conclut-il.
«LES AUTRES COLLEGES N’ONT PAS VU QU’IL Y A UNE PERTINENCE A ENTAMER UNE SEQUENCE CONFLICTUELLE…»
EXPRESS…El Cantara Sarr, Sg du Siens, membre du G7
Propos recueillis par Dieynaba KANE |
Publication 17/02/2022
La sainte alliance s’est-elle fissurée ? Cette année, la grève des enseignants est marquée par une séparation au niveau du G7 dans le déroulement des plans d’actions. Et aussi sur la plateforme revendicative. Contrairement aux années précédentes, il a été constaté que le Saemss et le Cusems, qui sont membres du G7, ont décidé de faire cause commune en déroulant leurs plans d’actions sans les autres structures du groupement, les syndicats les plus représentatifs du système éducatif. C’est le collège des enseignants du moyen-secondaire : le G2. Et il reste les autres comme les enseignants de l’élémentaire et les inspecteurs de l’éducation, qui constituent le G5. Dans cet entretien, El Cantara Sarr, Secrétaire général du Syndicat des inspecteurs de l’éducation nationale du Sénégal (Siens), apporte des explications sur cette différence dans la démarche.
Cette année, on a remarqué dans le cadre de la lutte pour le respect des accords avec le gouvernement, une séparation au sein du G7 dans le déroulement des plans d’actions. Qu’est-ce qui explique ce changement ?
A partir des élections de représentativité, on a décidé de cheminer ensemble, par moment, il y a eu des différences de points de vue, d’approches, de stratégies et de méthodologies. A chaque fois, le groupe a essayé d’harmoniser pour aller dans la même direction. Il faut aussi dire que l’homogénéité de l’entité n’a pas été constante dans le temps parce qu’à un certain moment, le Siens (le syndicat des inspecteurs) avait entamé un mouvement de grève et porté ses préoccupations tout seul, sur une séquence temporelle. Cepen¬dant, conformément aux principes que nous avions édictés ensemble, qui structurent notre code d’éthique par solidarité sur des questions spécifiques, une unité d’actions sur les questions transversales, les autres se sont intéressés à notre problématique. Par moment, ils nous ont soutenus et nous avons organisé une marche nationale et d’autres activités. Nous avons déposé un mémorandum auprès du gouvernement, il a été consigné par ces différents syndicats. Il y a une philosophie qui structure notre être ensemble. C’est sur ce principe qu’on comprend bien pourquoi le collège moyen-secondaire, à un certain moment, a senti pour des raisons qui lui sont spécifiques, la nécessité de commencer à entamer des plans d’actions. Les autres, qui sont dans les autres collèges préscolaire-élémentaire et corps de contrôle, à ce moment-là, n’ont pas vu qu’il y a une pertinence à entamer une séquence conflictuelle par le biais de la grève. Parce que nous pensions, à ce moment-là, au mois de novembre, qu’il était beaucoup plus prégnant de se concentrer sur comment conforter le mécanisme de dialogue et de concertation dans le monitoring que nous avions tant réclamé. Nous devions nous focaliser sur l’objectif de faire évoluer nos préoccupations dans le cadre du mécanisme qu’il faut conforter, parce que nous sommes d’une ligne syndicale qui pense aussi que la grève doit être l’ultime recours. C’est après avoir exploré toutes les possibilités, tous les mécanismes, qu’il faut aller en grève. Mais, nous n’avons pas été compris. Nous avons débattu de cette question et n’avons pas été sur la même ligne. C’est ce qui explique cette différence dans le séquençage des plans d’actions qui ont été lancés.
Est-ce ce que cette démarche n’a pas cassé votre mouvement ?
Je rappelle que c’est dans le monitoring que nous avons réussi à faire opérer au gouvernement, ce virage qui consiste à vouloir adresser sérieusement la problématique du système de rémunération et des corps des administrateurs scolaires. Cela a abouti aux rencontres que nous avons vues et à la proposition sur le système de rémunération et le corps des administrateurs scolaires que nous avons évalués ; nous avons fait des contre-propositions, un document d’une quarantaine de pages produit, chiffré et documenté. Et le gouvernement sait maintenant ce que veulent les syndicats et nous attendons sa réaction. Les 7 syndicats seront autour de la table, ils feront de leur mieux pour aller dans la même direction. Il n’y a pas ce clivage qu’on voudrait faire percevoir, entre les différents collèges.
Mais avec cette séparation, le Saemss et le Cusems d’un côté et de l’autre, le G5, le gouvernement vous reçoit séparément…
Le gouvernement considère les 7 syndicats représentatifs, il ne fait pas de différence entre les collèges. Ces derniers ont la responsabilité de mener toutes les séances de négociations. Dans ce cadre, toutes les parties sont entendues dans les propositions qui sont faites. Le gouvernement a considéré toutes les propositions, qui ne laissent aucun travailleur du secteur en rade. Nous considérons que c’est un système unique. C’est pour des raisons pratiques que nous avons plusieurs paliers, mais tous doivent concourir à faire en sorte de rationaliser la négociation collective, le dialogue social, promouvoir le métier d’enseignant et faire en sorte que les travailleurs du secteur soient mieux entendus. Nous sommes focalisés sur la prise en charge des préoccupations. Les différences sont normales. C’est cela aussi la démocratie.
LES TRAVAILLEURS DELAISSENT LEURS VOITURES POUR LE TRAIN
Le Ter est finalement l’affaire de tous. Même certains qui se rendaient au travail avec leurs propres moyens de transport, ont décidé de prendre d’assaut le Ter.
Le Ter est finalement l’affaire de tous. Même certains qui se rendaient au travail avec leurs propres moyens de transport, ont décidé de prendre d’assaut le Ter. Un passage aux alentours des gares du Ter, entre Rufisque et Bargny, bondés de voitures et de deux roues, témoigne de cette nouvelle réalité. Elle est la même aussi à Thiaroye, Pikine, Hann, où les gens préfèrent laisser leurs véhicules chez eux pour prendre le train.
Tiré à quatre épingles, Cheikh, fonctionnaire, stationne sa voiture au niveau de la gare Bargny. Il tire son sac à main, s’avance vers le terminal pour prendre le Ter. «Depuis deux semaines, je ne me déplace plus avec mon véhicule. Je prends le Ter jusqu’à la gare de Dakar, puis je termine le trajet à pied», explique-t-il. Il est 7 h 05. Au retour, il reprend le train et récupère sa voiture à Bargny pour rallier Sébikotane. «En moins d’une heure, je suis chez moi.» Avant, il devait parfois perdre plusieurs heures sur la route, supporter la fatigue et moins d’heures de somme. Ibrahima Diop a presque fini de conjuguer au passé les horaires tardifs au bureau. Il dit : «A cause des embouteillages, j’étais obligé de retarder mon heure de retour jusqu’à 21h, pour espérer une circulation fluide. Je descends à 17h et à 18 h30, je suis chez moi. Et le matin, c’est pareil. Je ne suis plus obligé de me lever aux aurores pour aller en ville.» Il gare son véhicule à l’arrêt Pnr du Ter, à presque 7h. «A 8h je suis dans mon bureau, tranquillement», enchaîne-t-il. Il vit à Zac Mbao. «Je me suis abonné. C’est moins de dépenses», sourit Ibrahima, pressé d’embarquer.
Laisser sa voiture et embarquer à bord du Train express régional pour rallier Dakar, c’est presque une règle pour les usagers situés sur ce corridor. Le Ter n’aura pas été que l’affaire des travailleurs sans moyen de transport qui leur est propre. Ces derniers qui se disputaient les places de taxis en covoiturage, bus Dakar dem dikk ou Tata pour se rendre au travail, ont trouvé à travers le Ter un palliatif contre les contraintes de tout ordre, allant des bus bondés en passant par les embouteillages donnant lieu à de nombreuses heures perdues sur un trajet de moins de 30 km. Pas seulement eux cependant. Des travailleurs véhiculés ont aussi cette option, comme en témoignent les parkings et abords des gares du Ter. Le décor aux abords de la gare de Rufisque, est révélateur. Pas moins d’une centaine de voitures sont stationnées dans un parking de circonstance, jouxtant le Cem Momar Sène Waly. Des voitures de toutes marques qui, a priori, renseignent sur le niveau de vie des uns et des autres. Mais tous les propriétaires ont opté pour la même méthode. «Cela fait un moment que je me gare ici pour prendre le Ter, afin de me rendre au travail», nous fait savoir Gérard, un travailleur au Port de Dakar. «Avant, c’était avec ma moto que je m’en rendais au travail ou des fois en bus», a-t-il poursuivi après que l’agent de sécurité sur place ne l’a orienté dans sa manœuvre pour trouver une place dans le parking. «C’est un parking non payant», a avisé le vigile.
Interrogé sur d’éventuelles réclamations pour objet perdus ou matériels endommagés dans le parking, l’agent de rassurer : «Non, il n’y a jamais eu ce genre de problèmes. Les gens, après avoir garé, ferment les portières et rejoignent le Ter. Les voitures ne passent pas la nuit ici, donc ces genres de problèmes, on ne les a pas encore rencontrés.»
Cette nouvelle occupation du lieu tout proche de la route des Niayes, n’est pas sans conséquence dans cet écosystème où se côtoient taxis-clandos, mécaniciens et passants enjambant le pont de la gare. «Parfois les voitures sont si nombreuses que le parking qui est là, ne peut toutes les contenir. Certains sont ainsi obligés de garer les leurs sur les trottoirs et vous voyez ce que ça peut engendrer comme impairs dans la mobilité et surtout chez les passants qui seront obligés de marcher sur la chaussée», a expliqué un coxeur du garage-clando, situé à proximité du quartier Diamaguène. Selon lui, le parking doit être aménagé et étendu jusque vers l’aire libre, située de l’autre côté de la route. De l’autre côté de la gare, vers la Route nationale, les installations sont déjà là. Un parking soigneusement aménagé accueille les voyageurs venus avec leurs propres moyens de transport.
Pnr, Rufisque, Bargny, course aux parkings
A côté d’une ambulance positionnée pour assurer d’éventuelles évacuations, une trentaine de voitures sont parquées. Le nombre de voitures témoigne à suffisance que l’affluence des propriétaires de voitures de l’autre côté, est beaucoup plus consistante. De l’autre côté, il y a en effet ceux qui viennent des quartiers populaires et aussi des 3 C (ancienne communauté rurale de Sangalkam) tandis qu’à la devanture de la gare, sont concernés les habitants du vieux Rufisque (Centre-ville). Même constat au Pnr, l’autre gare de Rufisque, située sur la route des Hlm.
Aux abords de cette gare à partir de laquelle embarquent les populations en provenance des quartiers de Rufisque-Ouest et certains du Nord habitant des quartiers comme Ndargou Ndaw, Santa Yalla et Fass, les voitures occupent l’espace dédié au stationnement mais aussi quelques autres de fortune. «Je faisais le trajet Rufisque-Dakar avec ma voiture. Depuis deux semaines, je le fais avec le Ter sur recommandation d’un ami qui avait commencé à le faire depuis le début des rotations du train», a estimé Abdoulaye Niang, un habitant de Santa Yalla. «C’est plus avantageux en termes de temps, mais aussi de coût», a-t-il poursuivi. «Je préfère garer ma voiture près du terrain de football qui est là, plutôt que de rejoindre le parking», a-t-il avisé.
En partance pour le Ter vers Dakar, notre interlocuteur d’en donner la raison. «Il m’est arrivé une fois, de garer ma voiture dans le parking, mais malheureusement un autre qui avait mal garé derrière moi, m’a fait perdre des heures pour sortir ma voiture. J’ai dû attendre son retour, deux heures de temps après, pour rentrer à la maison», a-t-il expliqué, assurant que depuis lors, c’est le terrain qui fait office de parking pour qui revient du travail aux alentours de 18 heures.
Cheikh Cissé, scootériste d’une trentaine d’années, opte pour le parking officiel. «Je ne vais pas au travail avec mon scooter ; je prenais les taxis. Mais depuis que le Ter a commencé à circuler, il est devenu mon moyen de transport. Toutefois, j’amène ma moto parce que je descends un peu tard et à cette heure-là, j’éprouve des difficultés à trouver une voiture qui m’amène chez moi, à Diorga Montagne. C’est ça qui fait qui je gare le scooter là», a-t-il fait savoir. Contrairement à certaines gares comme celle de Diamniadio, les deux haltes situées dans la ville de Rufisque et celle de Bargny sont toutes proches de la Route nationale. Toutes trois aussi ont un accès facile à l’Autoroute à péage et permettent ainsi aux voyageurs du Ter, une fois à quai, de rallier leur destination finale avec aise. Alors que pour les usagers plus proches du Centre-ville, ils laissent leurs véhicules chez eux. Comme Aïssata Paye, Pikinoise et employée d’une grande banque implantée à la Place de l’indépendance. «Je suis à moins de 5 mn de la gare de Pikine… je laisse mon véhicule chez moi. Il ne me sert qu’à circuler dans les zones pas desservies par le train. D’autres collègues à Thiaroye ou Hann font la même chose ou prennent des taxis.» Dans ce sens aussi, des lignes de la société Dakar dem dikk sont positionnées pour assurer le rabattement des voyageurs.
POUR UNE EQUITE DANS LE SYSTEME DE REMUNERATION DANS LA FONCTION PUBLIQUE, LA FÉDÉRATION DES SYNDICATS DE LA SANTÉ ANNONCE UNE GRÈVE TOTALE LE 25 MARS PROCHAIN
L’iniquité des régimes indemnitaires des fonctionnaires au Sénégal révolte les membres de la Fédération des Syndicats de la Santé (F2S)
Les membres de Fédération des Syndicats de la Santé (F2S) ont organisé hier une assemblée générale pour exiger une correction des régimes indemnitaire dans la Fonction publique. A l’issue de la rencontre, le secrétaire général du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (Sdt3S), par ailleurs porte-parole du jour, Dr cheikh Seck a décliné leur plan d’action dans lequel figure une grève générale le 25 mars.
L’iniquité des régimes indemnitaires des fonctionnaires au Sénégal révolte les membres de la Fédération des Syndicats de la Santé (F2S). Pour exiger une correction de cette situation, Dr Cheikh Seck et ses camarades ont décliné leur plan d’action dans lequel ils prévoient une grève totale le 25 mars prochain. «Nous avons prévu quatre assemblées générales qui seront suivies d’une grande marche et puis une grève générale vers le 25 mars 2022. Ce plan d’actions n’est que le début de notre combat. D’autres actions vont se dérouler pour que l’Etat nous respecte», renseigne le secrétaire général du Sdt3S.
En effet, selon le syndicaliste, les agents de santé vivent des situations dramatiques dans leurs carrières. «Depuis un certain temps, on augmente des salaires tous azimuts. La masse salariale est évaluée à des centaines de milliards Fcfa. Il y a des camarades qui, depuis 10 ans, devraient être reclassés à la hiérarchie A. Mais cela n’a pas été fait jusqu’à présent, parce que le recrutement au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale se fait sur des bases politiques», a fustigé le porte-parole de la F2S, à l’issue de l’assemblée générale. Poursuivant, il rappelle qu’une étude sur le système de rémunération avait été commanditée par le gouvernement qui avait promis d’apporter une correction sur les disparités. «Malheureusement, rien n’a été fait», peste le syndicaliste.
A l’en croire, les agents de santé ne bénéficient même pas d’indemnité de logement. «Nous sommes les plus mal payés. Je ne peux pas comprendre qu’une personne qui n’a même pas le niveau du Bac perçoive le double de ce que perçoit un agent de santé qui a un Bac plus 5. Pire, les infirmiers d’Etat n’ont même pas un salaire de 200.000 FCFA par mois alors qu’au même moment, le gouvernement alloue une indemnité de 700.000 F CFA aux inspecteurs du Travail», clame le syndicaliste qui estime que 80% des agents de santé n’ont pas de statut. «Il est donc grand temps qu’on leur trouve un statut. A l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff, nous sommes presque 1000 agents et seuls 300 sont dans la Fonction publique. Il est temps qu’on respecte les agents de santé», tonne Dr Cheikh Seck.
Par ailleurs, le physiothérapeute dénonce la création de nombreuses structures sanitaires privées. «Les cliniques sont en train de pousser comme des champignons et les gens qui sont là-bas ne sont pas plus compétents que nous», tranche le porte-parole de la F2S. Il réclame ainsi une augmentation de salaire ainsi qu’un plan de carrière pour tous les agents de la santé. «Nous avons choisi de servir dans le service public, donc il faut que le gouvernement nous respecte. Et nous mettons en garde le gouvernement: si nous quittons ce service public, ce sont les populations qui vont en pâtir», prévient le syndicaliste qui invite dans la même veine l’Etat à renforcer le personnel des agents de santé communautaires dans les structures sanitaires. «Ce sont ces mêmes personnes qui sont dans les postes de santé pour mener les campagnes de vaccination et qui nous accompagnent dans les soins que nous faisons dans les structures sanitaires», clame-t-il.