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20 juin 2025
CAN 2021, ALIOU CISSÉ VEUT FAIRE ABSTRACTION DE TOUT
Le Sénégal, cité parmi les équipes favorites de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), doit faire abstraction de ce statut et faire avec les circonstances liées aux nombreux cas de Covid-19 détectés dans ses rangs, avant d’entrer en lice lundi
Douala, 9 jan (APS) - Le Sénégal, cité parmi les équipes favorites de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), doit faire abstraction de ce statut et faire avec les circonstances liées aux nombreux cas de Covid-19 détectés dans ses rangs, avant d’entrer en lice lundi contre le Zimbabwe, a indiqué le sélectionneur des Lions Aliou Cissé.
"Je sais que beaucoup d’entraîneurs font face à l’absence de joueurs à cause de la pandémie mais ce ne sera pas une excuse, on va faire avec", a déclaré dimanche en conférence de presse le sélectionneur du Sénégal.
En plus de cinq joueurs restés à Dakar, trois autres footballeurs sénégalais dont le capitaine, Kalidou Koulibaly, ont été testés positifs au coronavirus, samedi.
"Le Sénégal aurait préféré avoir tout le monde mais ce ne sera pas une excuse", a dit Aliou Cissé, soulignant que ceux qui sont à disposition, feront le travail demandé.
"Le Sénégal est plus fort qu’en 2017 et 2019 et est plus équilibré", a assuré le technicien sénégalais, avant d’assener : "Quand on est footballeur professionnel, on vit avec la pression".
Aliou Cissé a rappelé que les Lions qu’il dirige depuis six ans compte des joueurs évoluant dans les plus grands clubs du monde.
’’Quand on joue au PSG, au Napoli et à Chelsea, on apprend à faire face à cette pression qui doit être positive’’, a ajouté le sélectionneur national qui avait à ses côtés, Idrissa Gana Guèye.
IL N'Y A PAS DE CRISE DE LA DÉMOCRATIE EN AFRIQUE
Ndongo Samba Sylla fait un tour d’horizon des sujets dominants de l’actualité africaine : insécurité au Sahel, franc CFA, Eco, relations France-Afrique, ZLECAf…. Un décryptage sans filtre - ENTRETIEN
Docteur en économie du développement, Ndongo Samba Sylla est un analyste sénégalais très averti des questions de développement de l’Afrique. Auteur, coauteur et coordonnateur de nombreux ouvrages dont « De Brazzaville à Montpellier : regards critiques sur le néocolonialisme français », Dr Sylla est par ailleurs quatre fois champion du monde de scrabble francophone. Dans cette interview accordée à Sidwaya depuis Dakar, il fait un tour d’horizon sur les sujets dominants de l’actualité africaine : les crises démocratiques, l’insécurité au Sahel, le franc CFA, l’Eco, l’avenir des relations France-Afrique, la ZLECAf…. Un décryptage sans filtre ! Lisez plutôt.
Sidwaya (S) : Quel regard rétrospectif portez-vous sur l’Afrique en 2021 ?
Dr Ndongo Samba Sylla (N.S.S.) : 2021 a été une année difficile pour les populations un peu partout sur le continent. Celles qui ont échappé un tant soit peu aux conséquences sanitaires de la pandémie de la COVID-19, ainsi que les mesures contraignantes mises en place ici et là, n’ont pas hélas échappé à ses conséquences socio- économiques. La baisse des revenus d’activités dans un contexte inflationniste a accru la vulnérabilité des couches les plus démunies.
Le paiement d’un service de la dette extérieure socialement et financièrement non soutenable continue de plomber un certain nombre de pays africains. A travers cette question de la dette extérieure et ce qui a été qualifié d’« apartheid vaccinal », l’Afrique a reçu la confirmation à nouveau qu’elle ne peut compter sur la générosité ou la solidarité des pays développés pour s’en sortir. Un motif de satisfaction est que les pronostics catastrophistes sur la mortalité COVID-19 en Afrique semblent avoir été déjoués jusqu’ici, même avec de faibles taux de vaccination.
Avec la disparition de Desmond Tutu, c’est aussi une page importante de l’histoire du continent qui se referme.
S : En 2021, la sous-région ouest-africaine a encore connu des crises politiques marquées par des coups d’Etat au Mali, en Guinée, la « pandémie » des troisièmes mandats… Est-ce de mauvais signes pour la démocratie et la bonne gouvernance sur le continent ?
N. S. S. : Tout comme les coups d’Etat civils (cas des présidents au pouvoir qui briguent un énième mandat en violation de la Constitution de leur pays), qui peuvent parfois constituer leur toile de fond, les coups d’Etat militaires sont des événements regrettables. Il faut y voir un indicateur des pathologies dont souffrent les systèmes dits de « démocratie représentative » dans certaines parties du continent. Les crises politiques et sociales sont des opportunités pour repenser et changer nos systèmes politiques et économiques.
Malheureusement, bien souvent, ces opportunités ne sont pas bien utilisées : on essaie de tout faire pour retourner rapidement à la « normalité constitutionnelle » qui a au départ produit la crise sociopolitique. D’où parfois un sentiment d’éternel recommencement.
S : Avec ces crises démocratiques, faut-il donner raison au président français, Jacques Chirac, qui disait déjà dans les années 1990 que l’Afrique n’était pas mûre pour la démocratie ?
N. S. S. : Non, pas du tout. En réalité, les pays occidentaux sont mal placés pour donner des leçons à l’Afrique et cela d’autant plus qu’ils ne sont pas des démocraties, au sens savant du mot. J’ai écrit un livre intitulé : « La Démocratie contre la République. L’autre histoire du gouvernement du peuple » (L’Harmattan 2015).
Ce livre retrace l’évolution du mot démocratie, un concept resté savant pendant plus de deux millénaires avant son retournement/ détournement de sens à partir du milieu du XIXe siècle. On s’aperçoit que s’il y a une valeur qui n’est pas occidentale, c’est bien la « démocratie », le mot (et concept renvoyant à l’égalité politique) le plus détesté de toute l’histoire de la pensée politique occidentale.
Raison pour laquelle il n’y a aucune trace du mot démocratie dans l’actuelle Constitution fédérale américaine qui remonte à 1787. Là où les constituants américains de l’époque disaient de la démocratie qu’elle est « le pire de tous les maux politiques », le Dictionnaire classique de la Langue française, édition 1827, la définissait ainsi : « subdivision de la tyrannie entre plusieurs citoyens ».
Les régimes que nous appelons de nos jours frauduleusement « démocratie » portaient au XIXe siècle les noms non équivoques de « gouvernement bourgeois », « aristocratie élective », « gouvernement représentatif ». Ces régimes ont été inventés pour limiter la participation des peuples dans la vie politique.
Il s’agit en réalité de systèmes oligarchiques, donc élitistes (rappelons que les mots élection et élite partagent la même racine), qui ont la caractéristique d’avoir généré dans des circonstances historiques données (domination d’une grande partie du monde par l’Occident, démocratisation de la rente impérialiste sous l’effet de la présence de l’alternative communiste et des luttes des mouvements ouvriers, des femmes, etc.) des performances démocratiques (respect plus ou moins important des libertés ; augmentation du bien-être des populations) qui sont aujourd’hui sur une tendance déclinante.
L’erreur en Afrique a été de croire que ces performances démocratiques pouvaient être obtenues simplement en important les formes (élections, séparation des pouvoirs, etc.) que ce système oligarchique revêt dans les pays occidentaux. Nous n’avons donc pas une crise de la démocratie en Afrique. Nous constatons plutôt l’échec du mimétisme institutionnel irréfléchi. Nous vivons plutôt une crise de l’imagination et de la créativité démocratiques.
Renforcer les progrès démocratiques en Afrique suppose de faire obstacle aux impérialismes divers (une condition du droit des peuples à s’autodéterminer) et aussi de mettre en place des systèmes politiques encore plus démocratiques que ce qui existe en Occident, c’est-à-dire plus inclusifs, moins tributaires du pouvoir de l’argent et moins électoralistes.
S : Sur le plan sécuritaire, l’Afrique de l’Ouest connait une crise sans précédent, avec des Etats qui peinent à vaincre l’hydre terroriste. La situation ne s’est guère améliorée en 2021. Quelle est votre opinion sur cette crise sécuritaire ?
N. S. S. : Cette crise dite sécuritaire a plusieurs dimensions. Il est sûr qu’elle n’aurait pas pris l’ampleur qu’on voit si la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’OTAN n’avaient pas décidé de détruire la Libye de Kadhafi. Il faudra travailler dans une démarche panafricaniste à reconstituer l’unité territoriale des Etats de la région sahélienne, à assurer leur sécurité et également à trouver des perspectives économiques aux populations. Une approche purement sécuritaire est vouée à l’échec.
La crise dite sécuritaire a ses racines profondes dans le sous-développement et la stagnation des Etats sahéliens, enclavés et en proie au changement climatique.
S : Au cours de 2021, il y a eu également la brouille entre Paris et Bamako à propos de la présence des mercenaires russes au Mali, sanctionnée par la sortie du président Macron avec des mots assez durs vis-à-vis des autorités maliennes. Votre commentaire…
N. S. S. : Tout comme le gouvernement actuel de la République centrafricaine, le gouvernement de transition malien a la volonté de diversifier ses partenaires diplomatiques et de ne plus laisser la France avoir le dernier mot sur la gestion de la crise sécuritaire en territoire malien. Le courroux de Paris est compréhensible. L’attitude de Bamako l’est également, au vu de l’enlisement et du bilan plus que mitigé de l’opération Barkhane.
S : Selon vous, comment l’Afrique doit-elle s’y prendre pour sortir de ces crises multiformes, sécuritaires, politiques, démocratiques… ?
N. S. S. : Il faut des changements profonds dans les systèmes politiques qui sont déconnectés des préoccupations populaires et aussi dans les systèmes économiques restés coloniaux, donc paramétrés pour servir les intérêts étrangers et les besoins d’élites locales prédatrices. Ces changements ne se feront pas du jour au lendemain. Mais il me semble qu’une bonne approche devrait nécessairement cibler la jeunesse, la composante démographique la plus importante.
La jeunesse est le démos, mais est ordinairement exclue des instances politiques. Alors qu’elle déterminera ce que l’Afrique sera, elle est, pour une frange significative, laissée en rade : ni à l’école ni à l’université, ni en formation professionnelle ni en emploi. Comment peut-on aspirer au développement économique et à une stabilité politique et sociale dans le contexte de systèmes politiques et économiques qui n’offrent aucun avenir aux jeunes générations ?
S : A l’initiative du président français, Emmanuel Macron, le traditionnel sommet France-Afrique, tenu le 8 octobre 2021 à Montpellier, a connu une évolution dans son format habituel. En lieu et place des chefs d’Etat, le sommet a réuni autour du président Macron la société civile et la jeunesse du continent pour débattre des maux qui minent le continent africain. Est-ce une innovation salutaire ?
N. S. S. : Cette « innovation » est un revers pour les chefs d’Etat africains, traditionnels alliés de la France. Paris les a « sanctionnés » parce qu’ils ne seraient pas suffisamment à l’écoute de leur jeunesse.
Qui peut croire sérieusement que Montpellier est l’endroit approprié pour discuter en deux jours des problèmes d’un continent, voire de la relation franco-africaine et, qui plus est, avec une société civile africaine qu’Emmanuel Macron s’est taillé sur mesure ?
Quelle crédibilité peut avoir l’annonce, à l’issue de ce sommet, de la mise en place d’un Fonds pour la promotion de la démocratie en Afrique, de la part d’un Emmanuel Macron qui a donné son onction à un coup d’Etat militaire au Tchad et au troisième mandat de Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire ? Face à la réalité du recul économique de la France en Afrique et de la dégradation de son image, le gouvernement français semble avoir misé sur des artifices publicitaires et des effets d’annonce.
S : A la veille de ce sommet, le 7 octobre 2021, en collaboration avec d’autres intellectuels africains, dans le cadre du Collectif pour le renouveau africain (CORA), vous avez sorti un livre intitulé « De Brazzaville à Montpellier : regards critiques sur le néocolonialisme français ». Que dénoncez-vous ou décryptez-vous dans cet ouvrage ?
N. S. S. : Cet ouvrage a été coordonné par l’écrivain tchadien Koulsy Lamko, la politiste sénégalaise Amy Niang, le juriste franco-béninois Lionel Zevounou et moi-même. Nous avons rassemblé près d’une vingtaine de textes qui, comme le souligne la préface de Koulsy Lamko, jettent « un faisceau sur l’histoire et les contextes actuels dans la relation France-Afrique » tout en constituant « le lieu d’esquisses de chemins de traverse vers la souveraineté totale des peuples africains et leur autonomie d’action et de pensée ».
Si un accent a été mis sur les nombreuses facettes du néocolonialisme français et ses mutations, cet ouvrage collectif a aussi eu pour objectif de resituer le sommet de Montpellier dans une histoire plus longue. Comme l’écrit l’historien Khadim Ndiaye dans la conclusion de son chapitre : « L’esprit de Brazzaville, c’est la liberté sous contrôle lorsque les transformations imposées par le contexte, deviennent inévitables ».
Montpellier en 2021 s’inscrit dans la continuité de la conférence de Brazzaville tenue en 1944 sans les Africains.
S : De la Conférence de Brazzaville de 1944 au Sommet de Montpellier du 8 octobre 2021 entre la France et la société civile africaine, rien n’a véritablement changé dans les rapports entre l’Afrique et l’ancienne puissance coloniale ?
N. S. S. : Le comportement de la France vis-à-vis de ses anciennes colonies africaines relève toujours du registre du néocolonialisme. Mais, cette configuration est de moins en moins tenable face au déclin économique et géopolitique de la France, l’arrivée de nouveaux concurrents comme la Chine, la Russie, la Turquie, etc., et l’irruption d’une jeunesse en déshérence, de personnalités politiques, de leaders d’opinion et de mouvements panafricanistes qui veulent tourner la page de la Françafrique.
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
QUAND ETO’O, DROGBA ET HALLER DÉFENDENT LA CAN AU CAMEROUN
EXCLUSIF SENEPLUS - Certains auraient aimé que les Camerounais boycottent la fête du football africain en raison de la guerre qui ne cesse de détruire la partie anglophone du pays
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 09/01/2022
Le football africain sera à l’honneur pendant un mois. En effet, la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) aura lieu au Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022. La compétition est organisée par la Confédération africaine de football (CAF) dont la création fut proposée en juin 1956, lors du 3e congrès de la Fédération internationale de football association (FIFA) à Lisbonne (Portugal) par l’Égyptien Abdelaziz Abdellah Salem. Dominée par l’Occident (seuls l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan faisaient partie de l’association), la FIFA rejeta la proposition. Elle changea d’avis après qu’Abdelaziz eut déclaré : “Si nous ne sommes pas tous traités ici sur le même pied d’égalité, il n’est nullement question de notre présence parmi vous.” Comme quoi, il faut quelquefois frapper du poing sur la table pour se faire entendre et obtenir gain de cause.
Cette leçon, Samuel Eto’o, Didier Drogba et d’autres semblent l’avoir retenue. De quoi s’agit-il ? La FIFA souhaitait un report de la CAN. Présent à Doha, son président, le Suisse-Italien Gianni Infantino, le fit savoir au comité exécutif de la CAF, le 19 décembre 2021. Quels étaient ses arguments ? La crainte que les stades ne soient pas prêts à temps, la situation sanitaire aggravée par l’émergence du variant Omicron, la réticence des clubs européens à laisser partir les joueurs africains, un possible conflit entre la CAN et la Coupe du monde des clubs qui doit se dérouler du 3 au 12 février aux Émirats arabes unis.
Quatre jours plus tôt, l’Association européenne des clubs (the European Club Association en anglais) publiait le communiqué suivant : “La Confédération africaine de football n’a pas encore rendu public un protocole médical et opérationnel adapté pour le tournoi de la CAN, en l’absence duquel les clubs ne seront pas en mesure de libérer leurs joueurs pour le tournoi.”
Le nouveau président de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), qui n’a pas sa langue dans sa poche, ne tarda pas à réagir. “Pourquoi la Coupe d’Afrique des nations ne se jouerait-elle pas ? Donnez-moi une seule raison valable ! On est en train de nous traiter comme on nous a toujours traités : Nous sommes des moins que rien et nous devons toujours subir”, avait-il contre-attaqué, le 21 décembre 2021.
Didier Drogba lui emboîta le pas dix jours plus tard. Sur Twitter, l’ancien goleador de Chelsea FC et des Éléphants de Côte d’Ivoire exprimait son indignation en ces termes : “Le respect se doit d’être mutuel (…). Il y a encore trop de discriminations, d’inégalités à l’égard de nos compétitions et de nos joueurs.” Le Britannique Ian Wright, ancien attaquant-vedette d’Arsenal, apporta son soutien aux joueurs africains en regrettant que la CAN soit le tournoi le plus méprisé. Quant à Sébastien Haller, l’attaquant ivoirien de l’Ajax Amsterdam, il jugea irrespectueuse la question d’un journaliste du quotidien néerlandais ‘De Telegraaf’. Le journaliste voulait savoir si Haller allait participer à la CAN ou rester en club tout le mois de janvier. “Cette question montre le manque de respect pour l’Afrique. Aurait-on posé cette question à un joueur européen avant l’Euro ? Bien sûr que je vais à la CAN”, répondit le meilleur buteur de la Ligue des Champions (10 buts à son compteur pour le moment). Il ajouta : “je déteste avoir à choisir entre mon pays et mon club. C’est vraiment nul. Je joue pour le titre avec l’Ajax et ces deux matchs sont très importants pour le classement.”
Il va sans dire que je suis fier de la réaction d’Eto’o, Drogba et Haller. Ces 3 frères ont parlé comme des hommes dignes et debout. Je les félicite d’avoir refusé de se taire comme ces larbins et poltrons qui remplissent les congrégations religieuses, nos universités, gouvernements et parlements et qui n’ouvrent la bouche que pour défendre ou dédouaner l’Occident, comme si les Africains étaient responsables de l’esclavage, de la colonisation et du néocolonialisme. Il est vrai que ce n’est pas la faute de l’Occident si certains “intellectuels” ont réussi à convaincre tel ou tel autocrate que le parti unique était une bonne chose, si les routes, écoles et hôpitaux sont en mauvais état, si les Mobutu, Bongo, Gnassingbé Eyadéma, Bokassa, Compaoré, Sassou-Nguesso, Idriss Déby et Alassane Ouattara ont planqué une bonne partie de l’argent de leur pays dans des banques étrangères, s’ils ont enrichi leurs familles et clans au détriment de leurs populations qu’ils terrorisaient en même temps mais l’Afrique n’aurait-elle pas présenté un meilleur visage si des individus ou groupes extérieurs n’avaient pas renversé ou assassiné Ruben Um Nyobè, Félix-Roland Moumié, Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba, Sylvanus Olympio, Modibo Keïta, Barthélemy Boganda, Thomas Sankara, Amilcar Cabral, Samora Machel…? Je suis de ceux qui croient que les causes de notre “retard” sont plus externes qu’internes.
Désormais, nous devons non seulement répondre du tac au tac mais ne laisser aucun Occidental nous marcher ou nous cracher dessus. Les footballeurs africains devraient donner de la voix, pas seulement quand la CAN est attaquée, mais aussi quand les populations africaines ne sont pas en mesure de se nourrir convenablement, de s’exprimer librement, de se soigner, de scolariser leur progéniture, d’avoir des élections justes et transparentes, etc.
On souhaiterait que ceux qui prendront part à la 33e CAN aient une pensée pour la République Centrafricaine et le Mali qui se battent courageusement pour sortir des griffes de la France. De la même manière que les Joseph Ki-Zerbo, Memel Fotê, Laurent N’Guessan-Zoukou et d’autres Africains volèrent au secours de la Guinée abandonnée du jour au lendemain pour avoir voté “non” au référendum instituant la communauté franco-africaine du général de Gaulle, de même tout Africain épris de liberté devrait songer à apporter une aide concrète aux Maliens et aux Centrafricains.
Certains auraient aimé que les Camerounais boycottent la fête du football africain en raison de la guerre qui ne cesse de détruire le Cameroun anglophone. Ce n’est pas l’avis de l’archevêque de Yaoundé qui a prié pour le bon déroulement de la CAN. Devait-il le faire ? Ma réponse est “oui” car on peut, tout en confiant la CAN à Dieu, lui demander de toucher les cœurs afin que les prisonniers politiques soient libérés, que les violences puissent s’arrêter et que les parties en conflit puissent se rencontrer et discuter. Autant je ne désapprouve pas l’initiative de la prière à la basilique de Mvolyé, autant je trouve ridicule que ladite prière soit placée “sous le haut patronage de Paul Biya”. Pourquoi ? Même s’ils doivent respect et obéissance aux autorités politiques, qui doivent être au service de tous, les chrétiens n’ont pas pour patron tel ou tel président mais le Christ.
Enfin, j’espère que le gouvernement a commencé à réfléchir à l’après CAN. Il a mis beaucoup d’argent dans la construction des stades, hôtels et centres commerciaux. Il faudra non seulement veiller à ce que ces infrastructures aient une longue vie mais voir aussi comment on peut les rendre rentables.
ANNIVERSAIRE DE L'ANC, LES PROMESSES DE CYRIL RAMAPHOSA
L'ANC a célébré son 110e anniversaire au stade municipal de Polokwane, en Afrique du Sud. Près de 2 000 partisans du Congrès national ont fait le déplacement pour l'occasion. Pour célébrer le parti au pouvoir, différentes animations étaient au programme
L'ANC a célébré son 110e anniversaire au stade municipal de Polokwane, en Afrique du Sud. Près de 2 000 partisans du Congrès national ont fait le déplacement pour l'occasion.
Pour célébrer le parti au pouvoir, différentes animations étaient au programme des festivités, dont des spectacles de musique et de danses.
Notre première tâche est d'œuvrer au renouvellement fondamental et à la reconstruction du mouvement. Nous devons continuer à travailler à la restauration de l'intégrité de l'ANC afin de gagner la confiance et le respect des Sud-Africains.
Le président Cyril Ramaphosa a prononcé un discours pour rappeler les valeurs du mouvement, après avoir insisté sur la nécessité de restructurer son parti.
"La lutte contre le racisme est un principe fondamental de l'ANC et se trouve au cœur de notre objectif de construire une nation Sud-Africaine avec un patriotisme commun", a déclaré Cyril Ramaphosa. "Seul l'ANC peut garantir la réalisation de cet objectif. Aucune autre organisation dans notre pays ne peut le faire".
Le président Sud-Africain a également déclaré que le pays avait connu des événements "qui perturbent la démocratie constitutionnelle", comme l'incendie du Parlement et les émeutes meurtrières liée à l'emprisonnement de Jacob Zuma en juillet 2021. Il a aussi évoqué les sujets de la corruption et de la criminalité d'Etat "flagrantes", décrites dans un rapport qui lui a été remis il y a quelques jours.
SOMMET EXTRAORDINAIRE DE LA CEDEAO, LE MALI A L'ORDRE DU JOUR
Un double sommet extraordinaire sur le Mali est prévu à Accra dimanche : une réunion des chefs d'États de la Cédéao va succéder à une rencontre des chefs d'États de l'Uemoa. Il sera question de la demande d'une transition de cinq ans formulée par la junte
Un double sommet extraordinaire sur le Mali est prévu à Accra dimanche : une réunion des chefs d'États de la Cédéao va succéder à une rencontre des chefs d'États de l'Uemoa. Il sera question de la demande d'une transition de cinq ans formulée par la junte malienne qui a décidé de ne pas organiser, comme prévu, les élections fin février 2022.
Un double sommet se tiendra à Accra pour dire « non » à un bail supplémentaire de cinq ans au pouvoir pour la junte malienne. D’abord celui de l’Uemoa, l'Union monétaire ouest-africaine, dont le Mali est suspendu depuis le dernier coup d'État. D’après nos informations, c’est le président en exercice de l’organisation, le Burkinabè Roch Marc Kaboré, qui a pris cette initiative.
Des responsables de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest sont arrivés dans la capitale ghanéenne. Il est donc possible que des sanctions financières et/ou économiques soient prises contre les dirigeants maliens. Cela peut faire mal, très mal, observe notre envoyé spécial à Accra, Serge Daniel.
Des chefs d'État remontés
Les sept chefs d’État de l’Uemoa ou leurs représentants participeront ensuite à la réunion extraordinaire de la Cédéao. Que ce soit les anglophones, les francophones et même les lusophones, les dirigeants de l'institution régionale sont remontés contre la proposition du Mali de vouloir prolonger la période de transition de six mois à cinq ans.
LOCALES 2022, CAMPAGNE EN FORCE POUR YEWWI ASKAN WI
C’est à Ziguinchor que la Coalition Yéwi Askan Wi compte démarrer sa campagne électorale, ce samedi.
iGFM - (Dakar) C’est à Ziguinchor que la Coalition Yéwi Askan Wi compte démarrer sa campagne électorale, ce samedi.
Yéwi Askan Wi compte organiser, ce samedi premier jour de la campagne électorale des locales, un grand meeting de lancement. Celui-ci se tiendra au terrain de Diatir de Lyndiane.
Plusieurs leaders comme Ousmane Sonko (candat local de la coalition), Khalifa Sall, Déthié Fall, Moustapha Guirassy, El hadji Malick Gakou, sont arrivés vendredi dans l'après-midi à la capitale du Sud, selon L'As.
Puis, ils ont aussitôt fait cap sur Bignona pour rendre visite au guide religieux El Hadji Fansou Bodian, imam Ratib de Bignona.
LOCALES 2022, YEWWI ASKAN TACLE LE SOUS-PREFET DE RAO
Yewwi Askan Wi (YAW) risque la forclusion dans la commune de Ndiébène Gandiol. Pour cause, la Cour suprême n’a toujours pas vidé le contentieux qui oppose cette coalition de l’opposition au sous préfet de RaoLO
Yewwi Askan Wi (YAW) risque la forclusion dans la commune de Ndiébène Gandiol. Pour cause, la Cour suprême n’a toujours pas vidé le contentieux qui oppose cette coalition de l’opposition au sous préfet de Rao. Selon la tête de liste de YAW, Mamadou Lamine Diop, à quinze jours du scrutin ni lui ni leur avocat n’a vu une décision de la Cour suprême concernant le recours qu’avait introduit le sous préfet. Une situation qui les plonge dans un dilemme ne sachant pas quoi faire alors les élections locales arrivent à grands pas.
Pour rappel, la Cour d’appel de Saint Louis avait débouté l’autorité administrative qui avait pris la décision de rejeter la liste de YAW. Les juges estimaient que l’argument du sous préfet était un peu léger pour une telle affaire. ‘’La décision n°1866 du 04 novembre 2021 rejetant les listes et dossiers de candidatures déposés par la coalition de partis politiques dénommée Yewwi Askan Wi pour la commune de Ndiebene Gandiol’’ au seul motif de non respect de la répartition sur la liste des suppléants où treize (13) candidats devaient être investis au lieu de quinze (15) ; Qu’il est manifeste que ce motif ne figure pas parmi ceux énoncés à l’article L 25 du code électoral ; Qu’au regard de la régularité de toutes les autre pièces du dossier, notamment le respect du nombre de candidats requis sur la liste titulaire au scrutin proportionnel, le seul surplus de deux candidats sur la liste des suppléants ne peut suffir à motiver le rejet de l’ensemble des listes et dossiers déposés par la coalition Yewwi Askan Wi ; Que d’ailleurs une correction a été proposée tel qu’il ressort de l’exploit de Maître Fatimata Tall en date du 5 novembre 2021 dont le sous préfet a refusé de prendre copie’’, ont motivé les magistrats de la Cour d’appel de Saint Louis.
Ce qui n’avait pas empêché le sous préfet de l’arrondissement Rao, sur instruction du ministre de l’Intérieur à saisir la Cour suprême.
Mais, à ce jour, YAW de Ndiébène Gandiol n’est pas édifié. ‘’ Nous prenons l’opinion à témoin. Le sous préfet de Rao a rejeté notre liste et la Cour suprême n’a rendu aucune décision nous concernant’’, clame la tête de liste de YAW, Mamadou Lamine Diop.
CAN, LE RENOUVEAU DES SÉLECTIONNEURS LOCAUX
Alors que les équipes du continent ont longtemps été chapeautées par des expatriés, la tendance s’inverse sur le continent. Au Sénégal, au Mali mais aussi en Guinée, ce sont bien des locaux qui ont pris en main la destinée de leurs sélections respectives
À quelques jours du début de la Coupe d’Afrique des Nations, Grand Reportage s’intéresse aux sélectionneurs des 24 équipes qualifiées. Pour la première fois, deux tiers d’entre eux seront des représentants de leurs propres pays. Alors que les équipes du continent ont longtemps été chapeautées par des expatriés, la tendance s’inverse un peu partout sur le continent. Au Sénégal, au Mali mais aussi en Guinée, ce sont bien des locaux qui ont pris en main la destinée de leurs sélections respectives et qui prendront place sur le banc de touche au Cameroun...
Selon des informations obtenues par Emedia, les trois joueurs touchés par le virus sont le gardien de but Edouard Mendy, le défenseur et capitaine Kalidou Koulibaly et l’attaquant Famara Diedhiou.
Selon des informations obtenues par Emedia, les trois joueurs touchés par le virus sont le gardien de but Edouard Mendy, le défenseur et capitaine Kalidou Koulibaly et l’attaquant Famara Diedhiou. Le membre du staff serait Lamine Diatta selon nos informations. Le problème c’est que Diatta, team manager des Lions, avait déjà été positif lors des tests effectués le 4 janvier à Diamniadio avant l’arrivée de la délégation du Sénégal. Il était déja confiné deux jours au Radisson avant de venir rejoindre le groupe à Bafoussam en compagnie de Tony Silva et Habib Diallo, après avoir été testés négatifs…
LES SIX JOUEURS À SUIVRE À LA CAN
À chaque phase finale de la Coupe d’Afrique des nations, certains joueurs sont plus surveillés que d’autres. Pour eux, c’est l’occasion de se révéler, de confirmer leur statut, ou encore de briller de nouveau
Jeune Afrique |
Alexis Billebault |
Publication 08/01/2022
Le gardien de but des Lions Indomptables et de l’Ajax Amsterdam s’est retrouvé sur la touche durant la majeure partie de l’année 2021. Contrôlé positif lors d’un contrôle antidopage le 30 octobre 2020, André Onana (26 ans) avait expliqué avoir pris « par erreur » un diurétique appartenant à sa femme. Un argument qui n’avait pas convaincu la Fifa, laquelle l’avait suspendu pour un an, le 5 février dernier, une peine ensuite ramenée à neuf mois par le Tribunal arbitral du sport (TAS).
Le joueur formé au FC Barcelone a repris du service avec sa sélection au mois de novembre, lors du match capital face à la Côte d’Ivoire (1-0) dans la cadre des qualifications pour la Coupe du monde 2022, qui a permis aux Lions de valider leur présence au troisième tour.
Onana, qui devrait quitter l’Ajax l’été prochain, sera sans conteste l’un des principaux atouts du Cameroun, considéré comme l’un des favoris de la CAN. Il s’est montré performant depuis son retour, malgré de longs mois passés à s’entraîner seul. Et semble vouloir tirer un trait sur sa mésaventure qui lui a fait perdre près d’un an, une éternité dans une carrière de haut niveau.
Sébastien Haller (Côte d’Ivoire)
Né en France d’un père français et d’une mère ivoirienne, Sébastien Haller (27 ans) a fait le choix de jouer pour les Éléphants en novembre 2020, alors qu’il avait porté le maillot Bleu dans les différentes sélections de jeunes. Passé par Auxerre, le FC Utrecht (Pays-Bas), l’Eintracht Francfort (Allemagne) et West Ham United (Angleterre), l’attaquant est revenu aux Pays-Bas – plus précisément à l’Ajax Amsterdam – en janvier 2021.
Chez les Lanciers, l’international ivoirien (8 sélections, 3 buts) s’est particulièrement illustré, notamment lors de la phase de groupes de la Ligue des Champions où il a inscrit 10 buts en 6 matchs.
Patrice Beaumelle, le sélectionneur français de la Côte d’Ivoire à l’origine de la décision du buteur de jouer pour le pays de sa mère, se félicite tous les jours d’avoir su le convaincre. « Il a accepté de venir car il en avait envie, ce n’était pas un choix par défaut. Il s’est bien adapté ; c’est un joueur qui apporte déjà beaucoup à la Côte d’Ivoire et qui va continuer à le faire lors des prochaines années. »
Hannibal Mejbri (Tunisie)
C’est le 23 mai 2021, à l’occasion d’un match amical remporté par la Tunisie face à la RD Congo (1-0), qu’Hannibal Mejbri a porté pour la première fois le maillot des Aigles de Carthage. Il aurait pu également faire le choix de jouer pour la France, le pays où il est né en janvier 2003. Depuis cette première sélection, le jeune milieu de terrain a été régulièrement sollicité par Mondher Kebaier, le coach tunisien.
Formé à l’INF Clairefontaine puis passé par Monaco – sans n’avoir jamais évolué en Ligue 1 –, Mejbri a rejoint le prestigieux club anglais de Manchester United en 2019 pour un montant – bonus compris – d’environ 10 millions d’euros. En mai dernier, il a effectué ses débuts en Premier League anglaise et, même s’il joue essentiellement pour l’équipe des moins de 21 ans des Red Devils, Ralf Rangnick, le nouvel entraîneur, semble bien décidé à mettre plus souvent à profit son talent.
Le technicien allemand s’est dit impressionné par le jeune joueur, auteur de brillantes performances avec son pays lors de la Coupe arabe des nations en décembre dernier, où les Aigles ont atteint la finale contre l’Algérie (0-2).