SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
22 juin 2025
DEMI-FINALE COUPE DU MONDE DE BEACH SOCCER : JAPON-SENEGAL
Après avoir battu le champion du monde en titre portugais, sorti l’ogre brésilien, les Lions du Sénégal vont affronter les Samurai Blue du Japon pour un ticket de la finale. Une manière de rentrer davantage dans l’histoire.
Russie–Suisse ; Japon–Sénégal. Ce sont les tableaux dans demi-finales de la coupe du monde de Beach Soccer qui se jouent ce samedi au Luzhniki Beach Soccer Arena de Moscou. Après avoir battu le champion du monde en titre portugais, sorti l’ogre brésilien, les Lions du Sénégal vont affronter les Samurai Blue du Japon pour un ticket de la finale. Une manière de rentrer davantage dans l’histoire.
Et puis il y en avait quatre... Les 16 équipes qui ont débuté le tournoi ont été réduites à quatre lors de la Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA, Russie 2021. Les hôtes sont favoris sur papier, ayant remporté le trophée à deux reprises, en 2011 et 2013. Cependant, RFU affronte une équipe suisse en forme qui a battu l'Uruguay 10-1 au tour précédent, la plus grande victoire du tournoi à ce jour. Dans la deuxième demi-finale, tous les regards seront tournés vers le Sénégal, champion d'Afrique, après avoir éliminé le Brésil, champion record, lors des huit dernières. Pendant ce temps, le Japon, dirigé par le capitaine et superstar Ozu Moreira, s'est avéré être une unité formidable jusqu'à présent. Le Samurai Blue peut-il prendre le dessus sur les Lions physiquement imposants ?
SOUVENIRS DE 2015 :
Le Japon et le Sénégal se sont affrontés en phase de groupes de cette compétition il y a six ans, les Asiatiques l'emportant 4-3. Les Africains ont finalement été contraints de faire leurs valises avant les huitièmes de finale il y a six ans, tandis que les Samurai Blue s'inclinaient face à l'Italie en quarts de finale.
LA SUISSE REVIENT SUR SES PAS DEPUIS 2009 :
Alors que les Russes ont déjà remporté le titre à deux reprises, c'est seulement la deuxième fois que la Suisse atteint les demi-finales. En 2009 Die Eidgenossensont allés jusqu'en finale, où ils ont perdu 10-5 contre le Brésil, après avoir déjà battu la Russie 4-2 en quarts de finale. Trois joueurs de ce match retourneront sur le sable aujourd'hui : Dmitrii Shishin et Anton Shkarin pour les hôtes, et le Suisse Dejan Stankovic, qui a marqué un triplé il y a 12 ans et a remporté le Ballon d'or adidas en tant que meilleur joueur du tournoi et le Golden Scorer adidas pour avoir marqué le plus de buts – 16 en tout.
QUI SERA SACRE MEILLEUR BUTEUR DU TOURNOI ?
Après avoir atteint la deuxième place de la liste des meilleurs buteurs de la compétition à Russie 2021, Stankovic semble être en pole position pour redevenir le Golden Scorer adidas. Le capitaine suisse a déjà marqué huit fois, le même nombre que Leo Martins du Portugal et un devant le Mozambicain Figo. Cependant, ses deux rivaux les plus proches ont déjà été éliminés du tournoi et ne peuvent plus augmenter leur totat.
NGALLA SYLLA VEUT "Y CROIRE JUSQU’AU BOUT"
L’équipe nationale de beach soccer "va y croire jusqu’au bout" en dépit de l’absence de trois de ses joueurs cadres pour cumul de cartons lors de la demi-finale devant l’opposer ce samedi à celle du Japon, a déclaré son entraîneur, Ngalla Sylla. "On va perdre trois joueurs, en l’occurrence Alsény Ndiaye (gardien et capitaine), Mamadou Sylla en défense et Pape Mamadou Diagne au milieu, quasiment une équipe type. Mais malgré tout, on y croit jusqu’au bout", a réagi le technicien à la fin du quart de finale victorieux contre le Brésil (5-4), après prolongations. Le Sénégal s’est qualifié pour les demi-finales de la Coupe du monde après sa victoire aux dépens du Brésil, grandissime favori de cette compétition après avoir remporté 14 titres mondiaux. Les Lions avaient d’ailleurs difficilement démarré la rencontre, en étant menés 1-3 à la fin du deuxième tiers temps, avant d’égaliser (3-3) dans le dernier tiers. Revenant sur cette rencontre, le technicien sénégalais a loué les qualités mentales et physiques de son équipe. "Nous sommes revenus de loin et il fallait avoir un bon mental pour revenir dans le match", a relevé le technicien sénégalais, rappelant avoir vu une équipe du Brésil qui déclinait sur le plan physique vers les dernières minutes du deuxième tiers. "Nous avons parlé aux jeunes et nous avons imposé notre puissance physique", a-t-il expliqué, avant d’ajouter que les rectificatifs effectués ont apporté le résultat escompté. Ngalla Sylla appelle ses joueurs à garder ces qualités mentales et physiques et "à y croire jusqu’au bout", en dépit de l’absence des trois cadres de son groupe.
CISSE VISE LA PASSE DE DEUX
Face à la presse hier, vendredi 27 août, l’ancien des «Lions» a affiché son ambition de décrocher une deuxième qualification d’affilée à la coupe du monde
L’équipe nationale de football du Sénégal va disputer les première et deuxième journées, des matchs comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde de football Qatar 2022. En prélude de la double confrontation contre le Togo du 1er et 7 septembre respectivement au stade Lat Diop de Thiès (16 heures) et Alphonse Massamba Débat de Brazzaville (16 heures), le sélectionneur Aliou Cissé a retenu 25 joueurs. Face à la presse hier, vendredi 27 août, l’ancien des «Lions» a affiché son ambition de décrocher une deuxième qualification d’affilée à la coupe du monde.
Le Sélectionneur de l’équipe nationale de football, Aliou Cissé a publié une liste de 25 Lions qui vont prendre part aux matchs des éliminatoires du mondial Qatar 2022, premier et deuxième journées pour des rencontres contre le Togo le 1er septembre à Dakar et le Congo le 7 septembre 2021 à Brazzaville. On y note de grands changements par rapport aux dernières sorties des Lions avec notamment le retour de certains joueurs. Mais aussi quelques absents comme celles de l’attaquant Diao Baldé Keïta (à la recherche de club) et surtout du latéral Youssouf Sabaly, (blessé). Pour justifier son choix fait sur les 25 joueurs, Aliou Cissé a expliqué que les matchs les plus difficiles à préparer sont les matchs de fins et de début saison. «Parce qu’en fin de saison il y a beaucoup de temps de jeu, les joueurs arrivent souvent fatigués et début saison on a beaucoup de catégorie de joueurs, certains qui sont dans des situations où ils n’ont pas de clubs ou en attente de signer quelque part, d’autres reviennent de blessures ou ont changé de club. Il faut qu’ils s’adaptent à l’environnement de leur nouveau club et certains sont dans des clubs où l’effectif évolue petit à petit», a-til déclaré lors de sa conférence de presse. Et d’ajouter «c’est une liste difficile à confectionner, c’est normal. Je pense que tous les entraineurs et sélectionneurs sont tous dans cette situation».
«LA GUINEE, UN ADVERSAIRE REDOUTABLE QU’IL FAUT PRENDRE AU SERIEUX»
«Comme chaque tirage, certains diront que c’est facile d’autres c’est difficile, jouable ou bien c’est piégeur. La seule chose que je peux vous dire c’est que les 24 équipes qui sont qualifiées pour cette CAN au Cameroun connaissent nos adversaires. Maintenant, c’est à nous de les analyser, les étudier y mettre beaucoup de sérieux. La Guinée, on connait c’est un pays de football, à son sein un bon potentiel beaucoup de joueurs qui jouent aux championnats Européens entre autres. C’est la rencontre entre les deux coéquipiers de Liverpool, Sadio Mané et Nabil Keïta. C’est une équipe qui a fini deuxième de sa poule. Donc, c’est un adversaire redoutable qu’il faut prendre au sérieux et préparer très bien cette rencontre-là», a soutenu Aliou Cissé qui s’exprimait pour la première fois sur le tirage au sort effectué le 17 août dernier à Yaoundé au Cameroun, sans sa présence.
«LE ZIMBABWE, MEILLEURE EQUIPE D’AFRIQUE AUSTRALE»
«Quant au Zimbabwe, on connait puisque on n’avait déjà joué en 2017 (victoire 2-0, des Lions à Franceville, Ndlr). Il a énormément de potentiel, de joueurs intéressants. Ça demande aussi à superviser cette équipe, les étudier, les connaitre parce que c’est une équipe qui a fini deuxième derrière le champion d’Afrique en titre, l’Algérie. Elle a fait match nul (2-2) contre le champion d’Afrique lors des éliminatoires ce qui montre la qualité de cette équipe. Pour moi, le Zimbabwe est l’une des meilleures équipes de l’Afrique australe. Donc, il faut bien les surveiller et nous donner les moyens d’autant plus que nous jouerons notre premier match contre lui. On sait, pour bien rentrer dans cette compétition, le premier match est capital».
«LE MALAWI, UNE EQUIPE SURPRISE»
«Et enfin, le Malawi qui est une équipe surprise parce qu’elle a battu l’Ouganda. Alors, on mettra autant de sérieux, de professionnalisme comme on l’a fait lors de la dernière CAN contre la Tanzanie. Certes, c’est une équipe moins connue sur la chaine continentale et internationale mais, s’ils sont-là. Ce n’est pas un hasard parce qu’ils ont de la qualité. Donc, il faut les surveiller et avoir un maximum d’informations sur cette équipe».
LE MONDIAL D’ABORD, LA CAN APRES
«Avant de parler de la CAN au Cameroun, on a tous des échéances très importantes qui sont la qualification de la Coupe du monde. Donc, qu’il nous faudra rentrer dans des bonnes conditions qui commence le 1er sept et pour terminer le 7 septembre de ce même mois au Congo-Brazzaville. Pour ce, il nous faut se concentrer sur ces deux matchs, de l’avant-Can et pour après mieux préparer cette Coupe d’Afrique-là. Par rapport la date des deux matchs, ce n’est pas le même scénario. Ce sont des matchs trop proches des championnats européens, parce qu’on a des joueurs qui jouent samedi et dimanche. Ce qui fait que les joueurs vont arriver soit lundi et mardi. C’est à nous de nous adapter, je pense que la pandémie de la Covid-19 et la gestion administrative des protocoles y est pour quelque chose. Et concernant l’heure du match cela est peut-être due à la panne de l’électricité qui a eu la dernière fois. Mais, en ce moment en Europe, il y a aussi des championnats où la chaleur persiste. Là encore, il va falloir qu’on d’adapte sachant que bientôt le grand stade de Diamniadio sera fini et prêt à accueillir l’équipe du Sénégal dans des conditions optimales».
ABSENCE DE SABALY
«Concernant le poste de latéral, il y a actuellement la possibilité de jouer sur la polyvalence de certains joueurs. Mais comme je vous le disais, c’est une liste difficile à confectionner, à l’intérieur de ce groupe, il y a des joueurs qui sont incertains qui reviennent de blessures, d’autres sont blessés. On fera le point lundi 30 pour voir l’état de santé physique de nos joueurs. Et si on a besoin de se renforcer, on essayera de le faire surtout sur ce côté droit, parce qu’on est en train de cibler d’autres joueurs locaux. Alors, s’il y a défection ou changement de la part de ces 25 joueurs, on n’appellera un autre joueur pour le renforcer».
«NOUS DEVONS NOUS QUALIFIER A LA COUPE DU MONDE»
«La Coupe du monde est un objectif majeur. Est-ce que le Sénégal peut se qualifier, je dirai oui. Nous pouvons nous qualifier. Je devrais même dire que nous devons le faire. Vous savez que les éliminatoires de la Coupe du monde dans la zone CAF sont très difficiles. Et celle-là ne sera pas plus facile que la précédente. Donc, je crois que c’est à nous d’avoir la personnalité et le caractère nécessaire pour pouvoir aborder ces éliminatoires et d’aller au bout. Le Sénégal a un statut et il faut le montrer sur le terrain, les joueurs, le staff technique, le staff médical, l’intendant, le team ménager. Tous ces gens-là qui sont greffés autour de cette équipe de prendre conscience que nous sommes en mission pour le peuple sénégalais, pour notre football. Donc, se qualifier à une deuxième coupe du monde nous permettra d’évoluer»
LISTE DES 25 JOUEURS CONVOQUÉS
GARDIENS DE BUT : Edouard Mendy (Chelsea, Angleterre), Alfred Gomis (Rennes, France), Seyni Dieng (Queens Park Rangers, Angleterre).
EXCLUSIF SENEPLUS - L'exécutif départemental n'a manifestement pas pris le temps ni de consulter son prédécesseur, ni d'évaluer le risque contextuel pour autoriser la saison de "Kankourang" rebaptiser Septembre Mandingue à Mbour - Lettre ouverte
Pour l'harmonie des décisions administratives dans un contexte de gravité intermédiaire entre 3ème vague macabre et inquiétude autour d'une 4ème vague annoncée de COVID, il faut sauver votre soldat le tout nouveau préfet de Mbour.
Le chef de l'exécutif départemental n'a manifestement pas pris le temps ni de consulter son prédécesseur, ni d'évaluer le risque contextuel pour autoriser la saison de "Kankourang" rebaptiser Septembre Mandingue à Mbour.
Non Monsieur le ministre, le préfet de Mbour nous aura tous sacrifié par cette décision surprenante, irréfléchie pour ne pas dire plus et porteuse de graves risques de favoriser la propagation du virus de la COVID.
On ne devra pas attendre Octobre (tiens tiens, la rentrée scolaire) pour faire le bilan d'une décision incompréhensible Monsieur le ministre, d'autoriser la saison de Kankourang de cette année.
Les préfets de Kaolack, de Fatick ont récemment interdits les concerts de Waly Seck, de Sidy Diop….
Le gouverneur de la région de Dakar a, sans coup férir, fait ajourner les Grands combats de lutte qui étaient prévus à l'arène nationale.
Monsieur le ministre, ces événements ajournés se déroulaient pourtant en indoor, en lieu confiné, et en position statique du public.
Sauf qu'ils rassemblaient du monde. Et il faut être naïf pour croire qu'on pouvait faire respecter les mesures barrières dans une arène de lutte ou stade de concert.
Monsieur le ministre, sait-on réellement ce qu'est le septembre Mandingue à Mbour ?
Il rassemble encore plus de monde que n'importe quel autre événement culturel du pays.
Les festivaliers viennent de partout, surtout les week-end.
Et à l'inverse des événements culturels qui se déroulent dans un stade, dans un théâtre, sur une esplanade, le Kankourang sillonne la ville, se déplace partout du matin au soir.
Dans ce contexte, Monsieur le ministre, c'est le plus sûr moyen de faire circuler le virus et surtout le variant Delta dont tous les scientifiques nous disent qu'il est infiniment plus contagieux et surtout plus sévère. Les chiffres l'attestent.
Et la relative baisse de la hausse des cas de contaminations de ces derniers jours devrait pousser à la prudence et à plus de vigilance pour consolider les acquis de la riposte.
Monsieur le ministre, ce n'est certainement pas le moment de relâcher et d'encourager la forte circulation du virus.
Non ça ne fait pas sérieux un seul instant de mettre dans un mémorandum que le Kankourang va se tenir en respectant les mesures barrières.
Non, ça ne fait pas sérieux tout ça.
La légèreté avec laquelle le tout nouveau préfet prend un de ses premiers actes administratifs prouve qu'il a été "travaillé au corps" par ma "Communauté Mandingue" qui lui fait là un "passing" (thiakh en Mandingue) du genre "à charge de revanche".
Non monsieur le ministre, il n'y a aucune paix sociale à acheter, avec quelques communautés que ce soit, quand de la riposte commande encore cette année les restrictions sur un événement aussi important que le pèlerinage à la Mecque, que la grande mosquée de Dakar est encore fermée, que les grandes familles religieuses ont demandé aux fidèles chacun, de prier chez soi pour la grande fête musulmane de Tabaski au Sénégal.
Que peut bien finalement représenter le kankourang, face à cette urgence de la riposte.
Et, c'est un Mandingue authentique qui vous implore, Monsieur le ministre.
Qui va mourir parce que la saison de kankourang ne se tiendra pas ?
Peut-être ceux qui en vivent. Mais ils ont bien survécu de la suspension de la saison précédente de septembre 2020.
Et pour sûr, ils sont bien contents d'être en vie et d'avoir été épargnés par le COVID.
Même si, et on le sait, la maladie a déjà fait beaucoup de dégâts à Mbour aussi, à l'instar de certaines autres grandes villes du pays.
Personne ne va mourir parce que le kankourang ne paraîtra pas.
En revanche, oui, dans ce contexte il y'en a qui seront sacrifiés si le kankourang est autorisé parce que le virus se sera mêlé au festival qu'on sait populaire, folklorique, et surtout sportive où tout le monde transpire à courir après le kankourang.
On en oublie presque que c'est par les gouttelettes, la transpiration aussi et la sueur que se transmet le COVID.
Monsieur le ministre, je vous en conjure: sauvez ma communauté de Mbour, et des concitoyens du Sénégal qui ne rateraient pour rien au monde un week-end de septembre à Mbour.
Monsieur le ministre, prenez la décision d'autorité de corriger l'erreur fatale de votre préfet.
Personne ne souffrira de la suspension cette année encore du kankourang.
Pitié monsieur le ministre, sauvez la situation avant qu'il ne soit trop tard.
Croyez bien que le préfet de Mbour fait là un cadeau empoisonné à la collectivité mandingue.
Ma communauté Mandingue dont je n'aimerais pas qu'elle porte devant l'éternel la responsabilité d'avoir creusé une hécatombe à Mbour, et bien au-delà.
Monsieur le ministre, accepter que ce soit une décision ingratement récompensée.
Vous interdirez le kankourang qu'on ne saura pas combien de vies vous aurez permis d'épargner.
Souffrez de ne même pas pouvoir tirer gloire pour vous.
Mais si vous laissez faire, vous ne pourrez pas dire que vous ne le saviez pas.
C'est en Sénégalais que je vous interpelle monsieur le ministre, ma fibre Mbouroise en bandoulière et mon authenticité d'appartenir à la communauté Mandingue comme viatique.
Cette communauté qui perd sa sagesse depuis que l'enjeu de sortir le kankourang à fini de la diviser en 2 camps.
Chaque camp avec son kankourang.
L'absence d'unité et les violences intra-communautaires que le kankourang engendre à Mbour était déjà une bonne raison de suspendre sa parution.
Mais là, le COVID est encore plus fort que tout.
Au nom des miens monsieur le ministre de l'intérieur, retenez le kankourang de Mbour.
Abdoulaye CISSE
Journaliste-Éditorialiste,
Mbourois concerné
Mandingue authentique!
*Allaamouta: retenez-le !
UNE ALLIANCE CONTRE-NATURE PROMETTEUSE
La coalition annoncée entre le Pastef d’Ousmane Sonko, le Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, le Pds de Karim Wade et le Pur de Sérigne Moustapha Sy fait couler beaucoup d’encre et de salive
L’alliance annoncée entre le Pastef d’Ousmane Sonko, le Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, le Pds de Karim Wade et le Pur de Sérigne Moustapha Sy a fait couler beaucoup d’encre et de salive, mettant sens dessus dessous l’opposition sénégalaise. Cette coalition sonnerait non seulement comme une trahison, selon certains acteurs de l’opposition sidérés par la démarche des leaders cités ci-dessus, mais aussi comme une union « contre-nature » au vu des voies différentes empruntées récemment par les uns et les autres. Pourtant, elle semble reposer sur des calculs mûrement réfléchis pour les joutes à venir.
Ça cogite grave au sein des états-majors et les pions politiques se placent avec délicatesse et finesse par les différents acteurs politiques, en prélude aux élections locales de janvier 2022. C’est dans ce sillage qu’il faudrait ranger l’annonce de la coalition de l’opposition, qui comprend au moins le Pastef d’Ousmane Sonko, le Parti démocratique sénégalais (Pds) de Karim Wade, le Parti de l'unité et du rassemblement (Pur) de Serigne Moustapha Sy et Taxawu Sénégal de Khalifa Sall. Cela, même si des voix se sont levées du côté de l’opposition pour prendre acte et dénoncer une démarche « cavalière » des leaders de ces formations politiques citées un peu plus haut, au vu des discussions qui étaient engagées pour une large coalition de l’opposition pour les élections municipales et départementales de janvier 2022.
ALLIANCE CONTRE NATURE
Quid de cette coalition « contrenature » qui est annoncée entre ces formations politiques au poids politique relativement lourd ? Le questionnement mérite son pesant d’or, d’autant plus que certaines choses, perçues comme des incohérences, sautent aux yeux. Tout d’abord, aucun des partis qui composent cette coalition n’était allé en coalition avec l’un d’entre eux, à l’élection présidentielle de 2019. Le Pur, qui était parti seul à ces joutes, avait son candidat, en la personne du Professeur El hadj Issa Sall qui a totalisé 4,07% des voix.
Quant au Pastef, son candidat Ousmane Sonko était en coalition avec d’autres partis et mouvements politiques pour un score de 15,67% et a terminé à la troisième place, derrière le candidat Idrissa Seck 20,51% et le président sortant réélu au premier tour, Macky Sall, avec 58,26% des voix. Si le Pds de l’ancien président Abdoulaye Wade, qui a vu le rejet de la candidature de Karim Wade, a préféré jouer la carte de la neutralité, Taxawu Sénégal victime du même traitement des « 7 Sages » avait purement et simplement misé sur le candidat de Rewmi, Idrissa Seck. L’autre fait marquant reste sans conteste les dossiers judiciaires des uns et des autres.
Presque tous, à l’exception du président du Pur, Sérigne Moustapha Sy, ont un dossier judiciaire sur le dos. Karim Wade fait l’objet d’une condamnation de six ans de prison ferme et 138 milliards de francs CFA d’amende pour enrichissement illicite par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). De son côté, Khalifa Sall a été reconnu coupable de détournement de 1,8 milliard de francs CFA de la régie d’avance de la mairie de Dakar, et condamné à une peine de 5 ans de prison ferme, assortie d’une amende pénale de 5 millions francs CFA, sans dommages et intérêts. Ces condamnations ont valu à tous les deux la perte de leur droit de figurer sur les listes électorales, selon les dispositions du code électoral, en ses nouveaux articles L29 et L30.
Si pour le leader de Pastef, les choses sont en balbutiement dans l’affaire politico-judiciaire de viol présumé qui l’oppose à une jeune masseuse, il n’en demeure pas moins qu’à ce jour aucun classement sans suite dudit dossier n’a été révélé au grand public. Ce qui voudrait dire qu’une épée de Damoclès trône toujours sur sa tête et que le dossier pourrait être soulevé à tout moment.
LA « COMPROMISSION », CLÉ DE SUCCÉS
Au regard de tout ce qui précède, il demeure constant que cette alliance repose à bien des égards sur une stratégie politique mûrement cogitée. La débâcle enregistrée lors de l’élection législative de 2017, avec cette querelle de tête de liste, ou encore le débauchage opéré par le président Sall dans les rangs de l’opposition, lors de la formation du gouvernement dit « d’ouverture », devraient servir inéluctablement de repère et d’exemple à cette coalition, si elle veut constituer un bloc fort à même de faire bouger les lignes pour tenir tête à la majorité présidentielle qui a quasiment remporté toutes les joutes électorales, depuis 2012.
Pour relever le défi, il faudrait á coup sûr jouer sur la carte de la compromission. Certains choix naturels s’imposent, par conséquent, dans certaines localités stratégiques du pays. A Dakar, département fort de 663.030 électeurs en 2019, Taxawu Sénégal paraît prendre de l’avance sur les autres formations politiques qui composent cette coalition. Dans le département de Mbacké, 364.826 électeurs à la dernière élection, tout comme à Saint Louis département qui comptait 162.702 votants, le Pds semble garder toujours une certaine hégémonie politique, même si celle-ci est difficile à quantifier vu l’absence dudit parti à la présidentielle de février 2019. Dans le département de Tivaouane avec ses 224.919 inscrits sur les listes électorales, le Pur pourrait légitimement réclamer la tête de liste. Il en est de même pour la région de Ziguinchor fort de ses 283.315 électeurs lors de la précédente élection, un des bastions électoraux d’Ousmane Sonko. Des arbitrages pourraient s’opérer pour les autres villes et départements à l’intérieur du pays. Cette stratégie, si elle fait des résultats probants, pourrait bien être reconduite pour les élections législatives de la même année.
LE RETOUR DE L’ASCENSEUR EN 2024
Que dire de la présidentielle de 2024 étant entendu que de ces élections locales et législatives, dépendront en grande partie les résultats de la présidentielle de 2024 ? Une chose reste probante. Le chef de l’État, Macky Sall n’est pas dans les dispositions d’aménager une porte d’entrée à Khalifa Sall et Karim Wade sur les listes électorales. La dernière modification du Code électoral, avec un réaménagement des articles L31 et L32, devenus L29 et L30, tout comme une amnistie, auraient permis à ces derniers de recouvrer leurs droits civiques. Mais, que nenni, alors qu’une promesse allant dans ce sens avait été formulée, avant la présidentielle de 2019.
Il reste, par conséquent, constant que si rien n’est fait d’ici là, Karim et ‘’Khaf’’, sans oublier Serigne Moustapha Sy qui sera certainement atteint par la limite d’âge, seront sur la touche de départ à ces joutes. Seul Ousmane Sonko deviendra le candidat naturel et légitime de cette coalition. A cette effet, il pourrait bénéficier d’un retour de l’ascenseur, si bien évidemment son parti et lui acceptent de faire profil-bas au profit de Khalifa Sall et de Karim Wade dans certaines villes et départements, lors de ces élections prochaines. Cela, au regard du « vide » de leaders charismatiques derrière lui, au niveau local. Il faudrait pour ce faire que cette coalition résiste au temps, aux coups bas du régime de Macky Sall, mais surtout aux problèmes d’égo qui avaient fait voler en éclats les précédentes coalitions.
Autrefois terre promise du jazz et destination privilégiée de jazzmen de renom, le Sénégal est devenu depuis quelques années une terre presque vierge de jazz dû à l’hégémonie du «mabalakh». Mais le groupe, JAM l’un des pionniers fait de la résistance
Dimanche 22 août, le mythique groupe Jamm spécialisé dans la musique afro-Jazz a inauguré un club au resto de la Corne d’or à Ouakam devant des aficionados de différentes générations. Tous sont venus dans le même dessein : savourer les délices d’un genre musical qui a perdu de sa superbe au pays de la teranga. Pourtant, quand on remonte le cours de l’histoire, le Sénégal fut une terre de jazz dans les années 70-80, voire 90 et surtout une destination privilégiée de jazzmen de renom. Mais depuis quelques années, ce genre musical semble en hibernation du fait de l’hégémonie du «mabalakh». Beaucoup de clubs et de groupes ont disparu. Toutefois, Jamm l’un des plus vieux groupes fondé en 1987 fait encore de la résistance. Avec ce nouveau club naissant, Jamm entend maintenir vive la flamme du jazz tandis que le groupe travaille son prochain album.
Les férus de jazz ont été bien servis ce dimanche par le célèbre groupe Jamm au resto de la Corne d’Or à Dakar. C’est dans un cadre convivial et pittoresque, un salon aux fauteuils douillets et aux lumières bien tamisées que les 5 membres du groupe ont déroulé un riche reptatoire ficelé pour égayer le public. A cette première dans l’établissement, «les standards » ont eu une place de choix avec Miles Davis comme roi. Mais globalement, le public a eu droit aussi aux sonorités de John Coltrane ou de Francis Wong, entre autres. On est passé du Be-bop, au swing, du modal, au free jazz et au jazz rock, etc.
Quoiqu’inaugurale, Moustapha Diop, le guitariste et impresario à l’occasion, et sa bande, ont joué avec leurs tripes pour que la soirée reste mémorable. Tout compte fait, ils se devaient d’assurer pour marquer d’une pierre blanche cette grande première. Ce faisant, ils peuvent espérer fidéliser et conquérir ce nouveau public. Puisque désormais, chaque dimanche soir, le groupe fera des prestations dans cet établissement hôtelier qui est à l’initiative du projet de ce nouveau club. «On s’est rendu compte qu’il y avait plusieurs amateurs de jazz à Dakar et pas assez de restaurants qui proposaient cette prestation-là, on s’est dit pourquoi pas essayer… et apparemment les gens qui sont là ce soir ont apprécié», a estimé Awa Dia, la co-gérante de l’établissement.
Comme beaucoup, Awa Dia aussi avait des préjugés sur cette musique. Préjugés vite tombés ce soir au vu du public qui répondu présent au rendez-vous. «Moi, je pensais que le jazz est une musique exclusivement réservée aux personnes âgées parce que notre génération à nous, on est un peu olé olé comme on le dit. Mais là, je vois qu’il y a plusieurs jeunes qui apprécient», s’est repentie Mme Dia, se félicitant que la Corne d'Or contribue à faire découvrir davantage cette musique aux jeunes, notamment ses pratiquants. «C’est une opportunité pour les jeunes de découvrir plusieurs chanteurs de jazz via ce groupe ».
Si le groupe Jamm est manifestement ravi de cette collaboration avec l'hôtel de la Corne d'Or pour dynamiser le jazz, le défi sera de travailler à se réinventer continuellement afin de maintenir ce public et même de le voir grandir. D’autant plus que s'il y a l’engouement du public, il n’y aura pas de raison que le club ne poursuive l’aventure et s’inscrive dans la durée. Puisque des clubs de jazz, il y en a eus au Sénégal, y compris dans un passé récent, mais à chaque fois, ils ont disparu au bout de quelque temps.
Dakar, d’une terre promise à une terre vierge du jazz
Dans les années 70 - 80, le Sénégal fut une terre où le jazz a eu ses heures de gloire avec une profusion de clubs, disparus les uns après les autres. La capitale sénégalaise a notamment reçu à l'époque de très grands musiciens de jazz qui ont «marqué l’histoire» tels que Dexter Gordon, Archie Shepp ou Dizzy Gillespie. «Il y a eu une période d’or ou il y a eu beaucoup de jazz, quelques clubs de jazz qui avaient ouvert, malheureusement ont disparu au fil du temps », se rappelle le Prof Magueye Kassé.
Malheureusement, depuis quelques années, le jazz n’a plus la place qu’il mérite au Sénégal, regrette Moustapha Diop, le guitariste du Groupe. Le Professeur Magueye Kassé regrette lui aussi cette période et félicite de l’initiative de cet établissement. Son rêve est que la culture jazz retrouve son lustre d’antan. Ainsi pour ce spécialiste du jazz si des endroits comme celui de la Corne d’Or en plus de la Cave du Djolof ou bientôt avec le projet du berger de l’île de Ngor, s’y attelle, il ne peut que saluer ce retour quoique timide de cette musique. Le jazz n’est pas que mélodies et sonorités, mais le reflet d’une histoire et de la mémoire dont la triangulation relie l’Afrique, l’Europe et les Amériques pour en faire une musique universelle.
La belle et vieille histoire de JAMM
Le groupe JAM a connu par le passé de grands musiciens comme feu Habib Ndiaye, Sega Seck, les frères Guissé dont certains ont préféré s’expatrier pour mieux vivre leur art et que leur art les fasse mieux vivre en retour. Le Sénégal a également produit de meilleurs musiciens instrumentistes qui évoluent à l’étranger. C’est le cas du guitariste Hervé Samb, des bassistes Alioune Wade et Samba Laobé Ndiaye ou encore ou Cheikh Ndoye. «Il y a d’excellents jazzmensénégalais qui jouent avec les plus grands musiciens au monde et qui s’expatrient. Ils n’ont pas leur place ici parce que le jazz ne fait pas vivre son homme. Ici (au Sénégal ndlr), on adeux genres musicauxqui marchent et qui s’écoutent malheureusement», regrette Moustapha Diop, espérant que les médias puissent participer à redonner au jazz son lustre d’antan au pays de la teranga.
A cette fin, il sera important que la communication suive. «Il faut dire que si les médias aidaient à cette diversité qu’on a toujours connue quand j’étais jeune, moi, ça permettrait une éclosion et quemille fleurs s’épanouissent est l’expression correcte je crois) », espère l’artiste en marge de la soirée. Nostalgique de ce passé, Diop considère son groupe comme privilégié parce que malgré tout, des contrats tombent par moments même si ce n’est pas très consistant. Ça nous donne une place de privilégiés, mais ça ne fait pas vivre correctement », estime regrette Moustapha Diop.
La formation actuelle de Jamm est composée de Laye Reen (clavier), Lamine Faye (basse), Jacques Iyok (batterie), Malick Fall (percussion), Babacar Mbacké (saxophone) et Mustapha Diop (guitare) qui ne sont pas moins talentueux. En tout cas le Prof. Kassé, une oreille musicale fine surtout en matière de jazz, connaît le mérite du groupe. «JAM qui vient de jouer ici est un groupe extraordinaire avec des musiciens de très grand talent, que ce soit dans les reprises de standards ou comme dans leurs propres reprises ou de celles de groupes mythiques comme Xalam. Je ne peux que l’encourager».
Une musique chargée d’histoire
Souvent considérée, à tort, comme une musique de vieux ou de bourgeois, le jazz a résisté au temps et aux préjugés de ceux qui ignorent son histoire profonde. Mais ce n’est sans doute pas le cas pas du Professeur Maguèye Kassé venu agrémenter ses oreilles expertes de sonorités qui lui sont bien familières depuis des décennies. Face à AfricaGlobe tv et AfricaGlobe.net, c’est presque à une exégèse de cette musique que s’est donné le germaniste. «C’est un genre musical que j’adore. Ça fait plusieurs décennies queje m’intéresse au jazz à partir de l’histoire singulière des Africains-Américains. Puisque le jazz n’est pas né comme ça, c’est le produit de beaucoup de manifestations musicales à commencer par l’emprunt que les musiciens africains-américains ont fait de la musique européenne qu’ils ont mélangée avec la religion pour ce qu’ils en comprenaient, qui est en même temps un refuge par rapport à leurs souffrances d’esclaves qui a donné naissance au gospel et au blues. C’est tout un genre musical avec une histoire sur laquelle l’on pourrait s’étendre », argue le professeur germaniste. Il ajoute : «Ce qui m’a surtout poussé vers le jazz, c’est son côté révolutionnaire, contestataire, protestataire et humaniste pour un autre monde fait d’égalité, de respect de l’autre. C’est ça que le jazz a développé».
Fin connaisseur du jazz, le Pr. Magueye Kassé a fait des recherches sur «l’origine africaine» de cette musique, classée patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ce qui lui a permis d’établir à son tour les origines africaines évidente de cette musique surtout sur les instruments qui y sont utilisé. L’enseignant germaniste aime le jazz pas seulement pour ses harmonies, ses mélodies, ses compositions, mais aussi pour ce qu’elle est intrinsèquement sur les plans historique, philosophique, voire religieux. Car, faut-il le rappeler, le jazz a émergé des entrailles des esclaves noirs déportés d’Afrique vers les Amériques pour être exploités dans les plantations. Dans leur souffrance, ils ont trouvé «refuge» dans cette musique, comme expression de liberté. De ce point de vue, le jazz constitue à la fois un pan d’histoire de l’humanité et un pont entre l’Afrique, les Amériques et l’Europe esclavagistes.
Le jazz n'est pas élitiste, mais il faut des oreilles éduquées
Magueye Kassé rejette l’idée que le jazz soit une musique élitiste ou faite pour vieilles personnes. Mais il admet que toute oreille n’est pas a priori éduquée à écouter tout style de jazz. En revanche, à force d’exercice on peut finir par mordre à l’hameçon. «Le jazz n’est pas élitiste. Il faut qu’il y ait un jeu de balancier. Si vous prenez le free jazz, ce ne sont pas les rythmes qu’on peut facilement adopter», relève le Prof. «Il faut s’exercer et quand on exerce son oreille on devient plus exigeant. Mêmela musique africaine commerciale, on ne peut plus l’écouter si on est passé par le jazz, par la musique classique», soutient-il.
«Quand on prend de très grands musiciens comme Sonny Rollins, John Coltrane, Sun Ra ou bien Miles Davis ‘’dans sa période électrique’’, ce ne sont pas toutes les oreilles qui sont capables de percevoir la subtilité et la combinaison de sons qu’on n’a pas l’habitude de voir ensemble». Comme Magueye Kassé, Moustapha Diop, non seulement estime que ce sont des clichés, mais même dans la musique plus contemporaine de jeunes comme le rap et autres, il a bel et bien des influences jazz qui s’y infiltrent. Surtout que le jazz est une musique qui laisse une grande place à l’improvisation et à l’expression du musicien.
Le groupe JAMM toujours casanier
Malgré son niveau, le groupe JAMM est demeuré un groupe local, se contentant jusqu’ici de faire des clubs ou de participer à des festivals. Peu ou pas connu à l’étranger. En ce moment, le groupe travaille sur un album principalement afro calqué un peu sur le modèle de son premier album de 2002. Les membres ont espoir que cet album soit la voie royale vers des tournées internationales qui les sortira de leur quasi anonymat. En attendant désormais ils continueront à jouer à la Corne d’Or chaque dimanche, après soirée Ki zomba du samedi dans le même établissement.
par Ibrahima Thioye
L’HOMME MATURE OU NITE, RÔLE DES DAARAS ET KËR GU MAG
EXCLUSIF SENEPLUS - Daaras et kër gu mag sont des terreaux de formation susceptibles d'orienter la personnalité de l’enfant. Sans passer par ce type d’environnement, l’enfant peut acquérir cette qualité en bénéficiant d’interactions riches (2/3)
Dans cette deuxième partie est abordée la question du rôle du milieu dans l’intégration de la personnalité. L’idée est de montrer que daaras, ou écoles coraniques, et kër gu mag, ou grandes concessions familiales, contribuent largement à forger ce niveau de développement de la personnalité qualifié de nite, mais ce processus de maturation est aussi possible pour ceux évoluant dans d’autres contextes.
Pourquoi daaras et kër gu mag contribuent-ils largement à forger ce niveau de développement de la personnalité ?
La personnalité est une émergence, fruit d’une interaction entre les gènes et l’environnement de la personne. Certains spécialistes pensent qu’il existe un type de personnalité qui prend forme déjà dans le ventre de la mère. De nombreux modèles théoriques estiment que le type de personnalité serait inné ou lié aux gènes, mais le niveau de développement de celle-ci dépend largement du milieu dans lequel la personne évolue.
Notre analyse distingue trois milieux :
la famille restreinte, constituée par le père (figure protectrice en général), la mère (figure nourricière en général), deux à trois enfants ;
la famille élargie, de type grande concession ou kër gu mag, où l’on trouve entre dix et vingt personnes, intégrant cousins, neveux, tantes, oncles ou grands-parents ;
le daara, où se retrouvent beaucoup de jeunes enfants préparés à la maîtrise des textes sacrés et des sciences religieuses ainsi qu’à l’apprentissage de la vie.
Notre postulat est le suivant : quel que soit le milieu dans lequel évolue l’enfant, les interactions multiples, diverses et riches en matière de vécu vont orienter la personnalité vers cet attribut de nite.Daaras et kër gu mag contribuent fortement à façonner la personnalité.
Ils offrent un cadre beaucoup plus propice. Les interactions évoquées plus haut peuvent être rares dans certains contextes : un daara dirigé par une personne malveillante ou un kër gu mag sous la houlette d’un père de famille peu responsable ou qui abrite des personnes mal intentionnées. À l’inverse également, un foyer de type restreint (3 à 5 personnes) peut offrir un cadre d’épanouissement et de maturation de la personnalité si les échanges s’inscrivent dans un apprentissage continu, s’appuyant sur des référentiels solides (avec des valeurs morales mises en pratique). Au niveau des daaras et kër gu mag, l’élément majeur qui intervient dans la transformation positive de la personnalité est la richesse des interactions.
Dans les grandes maisons de type kër gu mag, la vie est simple, les interactions nombreuses et diversifiées. L’enfant y retrouve de nombreuses figures nourricières et protectrices. Dans une large mesure, on y apprend le sens du partage, la solidarité, la bonne humeur. L’enfant se socialise, accède à ses ressources et devient de plus en plus nite. Mais on y retrouve également les petits conflits, les abus et les contradictions inhérents à tout regroupement humain. Les personnes moyennement sensibles s’y épanouissent parfaitement. Les personnes les plus sensibles émotionnellement, ayant un besoin d’affection plus intense, peuvent déplorer le manque d’attention à leur égard, mais ce milieu peut aussi être le bon « terreau » pour leur apprendre à surmonter leur susceptibilité et à faire face à des environnements difficiles.
Les daaras ont cette spécificité d’apprendre l’indigence à l’enfant, en revanche, ce dernier évolue joyeusement en groupe avec ses condisciples. Ceux qui surmontent ces difficultés (sans traumatisme) deviennent très solides sur le plan émotionnel. En finalisant le cycle de formation avec la chance d’un perfectionnement dans les sciences religieuses, avec à la clé le mentorat d’un érudit nite, le voilà préparé à affronter la vie.
La hiérarchie au sein d’un kër gu mag vous habitue très rapidement au respect de l’autorité (topp ndigal, nangu kilifteef). La piété filiale, le respect des anciens et le droit d’aînesse sont érigés en normes. Mais dans l’autre sens, les anciens protègent les plus jeunes et leur vouent une grande affection (seuls les petits-fils/petites-filles qui sont sous la tutelle d’un grand-père ou d’une grand-mère ont un certain degré de liberté).
- Topp ndigal, nangu kilifteef sont parfaitement actionnables pour quelqu’un qui a fait le daara. L’ouverture (ubeeko) a un lien avec d’autres facteurs : le nombre d’interactions, la proximité avec un vrai érudit, le voyage et la réflexion profonde. Comment conserver son identité tout en acceptant que d’autres aient des visions et des expériences différentes ?
- La courtoisie (teggin), l’honnêteté (njub) et l’intégrité (ngor) s’apprennent d’abord par l’exemple. Il existe des personnalités naturellement avenantes, portées vers les autres. Dans le temps court, elles diffusent de la bonne humeur et contribuent, par contagion, à l’émergence d’un champ émotionnel positivement chargé. Et dans le temps long, la proximité avec des personnes très courtoises vous entraîne par habitude à adopter leur comportement. L’honnêteté s’apprend d’abord par habitude, mais elle s’internalise plus tard comme un élément majeur du système de valeurs individuel avec des arguments divers et variés.
- L’ambition (itte ju kawé) est un élément très important pour de nombreuses doctrines religieuses. L’indigence et le manque d’attention peuvent entraîner des complexes chez certains enfants, mais dans leur grande majorité, ils décuplent la capacité de l’enfant à entrer en pleine possession de ses ressources. À ce niveau, l’exemplarité joue un rôle décisif. Il entraîne un mimétisme en ce qui concerne les trajectoires de réussite. « Ils ont fait le daara, ensuite ils sont venus à Dakar pour démarrer un commerce et ils ont réussi. Tous ceux qui ont vu ce vécu s’y réfèrent et suivront la même trajectoire. » Ceux qui ont fait le daara et ceux qui ont fréquenté les kër gu mag peuvent être très simples et faire preuve de mandute. Lorsqu’on est motivé par son travail, on n’a pas le temps de parler des gens. Commérages et ragots sont souvent le fait de personnes oisives.
- Si vous rencontrez un vrai « ndongo daara », vous lui demandez comment il va, la réponse est souvent : « Ma ngi sànt sugnu Borom » (« je rends grâce à Dieu »). Sa vie est très simple : le travail, la famille et sa pratique religieuse. Il n’a aucun besoin d’imiter d’autres schémas culturels. Ayant un vécu très riche, il comprend la vie. Même devenu milliardaire plus tard, il garde toujours en bandoulière son système de valeurs.
Daara et kër gu mag aident à élever le niveau d’intelligence émotionnelle qui est un élément fondamental du nite. Ceux qui ont évolué dans ces milieux ont des chances d’acquérir une vision plus objective de la vie et des hommes. Ceux qui arrivent à intégrer la dimension spirituelle deviennent parfaitement nite.
Comment assurer un tel niveau de développement pour nous-mêmes et nos enfants évoluant en milieu urbain ?
Il existe deux façons de prendre conscience de certaines réalités : soit en les vivant directement, soit en s’y projetant à travers le récit de quelqu’un, la lecture, la vidéo, etc.
La personnalité se forge au contact de personnes exceptionnelles dotées de cet attribut de nite. En les fréquentant, on les imite.
Si nous n’avons pas la possibilité d’envoyer nos enfants dans des daaras, on gagnerait à les envoyer par moments dans nos grandes maisons familiales pour qu’ils y passent des vacances, des week-ends ou la journée. En se frottant aux autres, l’enfant apprend énormément.
Mais par-dessus tout, il faut qu’on apprenne à échanger avec notre progéniture. Nous ne voulons pas que nos enfants perdent du temps sur les écrans, il faut leur proposer la lecture. Ils n’aiment pas les livres, il faut qu’on stimule chez eux le goût et le plaisir de lire. Cela exige de notre part beaucoup de patience.
Daaras et kër gu mag sont des terreaux de formation qui peuvent orienter la personnalité de l’enfant en la rendant plus nite. Sans passer par ce type d’environnement, l’enfant peut acquérir cette qualité en bénéficiant d’interactions riches et fécondes.
Ce qui contribue à l’émergence de cet attribut, c’est la qualité des échanges qui permettent à l’enfant de :
s’autodiscipliner sans tomber dans l’obséquiosité ;
intégrer la courtoisie en gardant toute son intégrité ;
être ambitieux en étant simple ;
avoir la capacité de rendre grâce à Dieu et de garder un état de sérénité, en étant responsable avec une bonne maîtrise des priorités du moment ;
comprendre la vie et se comprendre.
NB : ce texte ne s’est pas appuyé sur des enquêtes ; il comporte une analyse qualitative qui part du postulat selon lequel, des interactions riches et fécondes impactent positivement la personnalité.
ALLIANCE DE CIRCONSTANCE ENTRE TALIBANS ET AMÉRICAINS
L'analyse politique, René Lake décrypte sur VOA, les conséquences de l'attentat suicide perpétré par l'État islamique à l'aéroport de Kaboul jeudi, sur les opérations d'évacuation en cours en Afghanistan à l'aune du changement de régime
L'analyse politique, René Lake décrypte sur VOA, les conséquences de l'attentat suicide perpétré par l'État islamique à l'aéroport de Kaboul jeudi, sur les opérations d'évacuation en cours en Afghanistan à l'aune du changement de régime.
par Charles Faye
TITANESQUE
Heureusement qu’ils existent ces Lions du beach soccer. De la fierté, ils nous en ont donnée hier jeudi. Au moment où nous étions convaincus, qu’ils allaient faire leurs valises, pour rentrer à la maison, après leur qualification en quart de finale
Heureusement qu’ils existent ces Lions du beach soccer. De la fierté, ils nous en ont donnée hier jeudi. Au moment où nous étions convaincus, qu’ils allaient faire leurs valises, pour rentrer à la maison, après leur qualification en quart de finale. Leur plafond de verre jusqu’ici en Coupe du monde.
Nous avions fini de croire en eux, parce que tout indiquait que l’ogre brésilien, 13 fois champion du monde de l’épreuve, paraissait infranchissable, surtout après le revers contre Oman.C’était sans compter avec nos footeux du sable, qui ont quand même réussi la prouesse, de dominer le champion du monde en titre et nation la plus titrée d’Europe, le Portugal.
Voilà que le bon vieux Chita, qui n’a jamais désarmé, en dépit de toutes les couleuvres avalées, que le sélectionneur Ngalla Sylla, et nos guerriers du foot de plage, s’installe dans le carré d’as pour une demi-finale historique. Et qui sait, peut-être avec la surprise footballistique du siècle. Le sacre.
Ce qui serait aussi retentissant que le départ sismique du Messi de Barcelone. De son arrivée mode mondiovision au PSG, qui a mis sur orbite madrilène le gamin Mbappé, dont les foulées se seraient sûrement perdues, dans la symphonie sud-américaine Neymar-Messi.
Mais restons avec nos Lions du beach soccer. Ils ont atteint les demies, parce que sûrement épargnés par nos sénégalaiseries que nous trouvons autour de l’équipe A. Trust des supporters conjoncturels de la dernière heure, totalement étrangers aux questions du foot.
Comme quoi, une relative accalmie et absence du flux populiste autour de nos équipes nationales ont du bon. Toutefois, aucune analyse ne serait probante, si elle ne prenait pas en compte, la résilience de nos Lions du beach.
S’il y a des internationaux sénégalais, qui ont su tenir la baraque, se faire souffrance pour répondre toujours présents, avec la manière, aux compétitions africaines et mondiales, sans que les moyens et encore moins les primes n’aient toujours répondu à leurs attentes, c’est bien ces footballeurs aux pieds nus.
Courageux, sereins, volontaires, déterminés, en dehors de toute autre considération technique, ils ont construit une âme de gagneur, qui a forcément forgé leur charisme et construit les termes de leur leadership.
Une humilité et leçon à apprendre surtout du côté de nos hommes politiques, à qui il est inutile de rappeler, que le Sénégal promène ses pieds sur 750km de front maritime, sans compter les rives des fleuves. Ce n’est pas l’espace qui manque pour les sports de plage et aquatiques, pour le tourisme sportif.
De l’eau, du sable, des dunes, de la forêt, nous en avons à gogo pour offrir à nos jeunes, populations et touristes, des disciplines sportives aussi bien pour leur santé que pour l’économie et l’industrialisation enfin du sport sénégalais. J’oubliais le circuit de Sindia. Nos bitumes et pistes, pour les compétitions automobiles, le motocross, le cyclisme.
Finalement, qu’est-ce que nous n’avons pas ? Puisse les Lions de Boniface Ndong nous donner la même intensité à l’Afrobasket en cours au Rwanda.
OUMAR GUÈYE, MONSIEUR INONDATIONS
Le ministre des Collectivités territoriales est l’un des rares ministres de Macky Sall qui a survécu à tous les remaniements. Malgré sa gestion des inondations décriée, l’inamovible maire de Sangalkam garde la confiance du président
Sans pitié pour les adversaires qu’il écrase l’un après l’autre, le ministre des Collectivité territoriales, Oumar Guèye, peut être très généreux à l’endroit de ses soutiens. Ingénieur en génie électrique, il est l’un des rares ministres de Macky qui a survécu à tous les remaniements. Malgré la levée de boucliers sur sa gestion des inondations, l’inamovible maire de Sangalkam continue d’avoir la confiance du chef de l’Etat.
Il a l’air très timide en apparence. Mais c’est un dur à cuir. Lui, c’est Oumar Guèye, Maire indéboulonnable de Sangalkam depuis 2002, Ministre ininterrompu de Macky Sall, depuis le début de la deuxième alternance. Pourtant, informait ‘’Le Quotidien’’ en 2013, au moment de son divorce fracassant avec Idrissa Seck, Oumar Guèye aurait pu ne pas être membre du premier gouvernement de Macky Sall. Abdoul Mbaye, alors Premier ministre, informait le journal, s’y était opposé, sur la base des motifs révélés par l’enquête de moralité. ‘’Directeur commercial de la CGE au milieu des années 1990, Oumar Guèye a été arrêté et emprisonné pour une histoire de détournement de fonds portant sur un montant avoisinant la centaine de millions de francs’’, poursuivait le média du groupe Avenir Communication, non sans rapporter que c’est grâce à son ami Idrissa Seck qu’il aurait pu retrouver un casier judiciaire vierge, au début de la première alternance.
Grâce aussi à l’insistance de son ex-mentor, Oumar Guèye entra dans le premier gouvernement de Macky Sall qu’il n’a plus jamais quitté, depuis 2012. Une prouesse qu’il partage avec de rares membres de l’APR dont Abdoulaye Daouda Diallo et Mariama Sarr, en plus des alliés que sont Alioune Sarr (AFP) et Serigne Mbaye Thiam (PS). Aujourd’hui ministre en charge de la lancinante question des inondations, Oumar a aussi occupé le poste de ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, ministre du Tourisme et des Transports aériens, avant d’être ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires. Depuis l’année dernière, il est au-devant de l’actualité, en tant que porte-parole du gouvernement, mais aussi chargé de plusieurs questions encombrantes pour le régime, comme les inondations. Une question qu’il doit bien connaitre, en tant que premier ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement de Macky Sall, en charge de la question. A ce titre, il a d’ailleurs été l’artisan principal du Programme décennal pour l’assainissement.
‘’Sa loyauté à Idy, il l’a payé au prix fort’’
En 2013, un an à peine après l’arrivée au pouvoir de Benno Bokk Yaakaar, Oumar Guèye vivait un tournant décisif de sa vie politique. Idy lâche Macky. Oumar s’arcboute aux délices du pouvoir, préférant prendre ses distances avec son ami de très longue date. Accusé d’avoir ‘’trahi’’ son frère, il s’en est toujours défendu. Mamadou Ba, son ami d’enfance et compagnon politique, rétorque : ‘’Oumar est un homme responsable. Pour lui, Rewmi, étant un partisan de la deuxième alternance, n’avait pas à quitter le gouvernement sur la base de motifs crypto-personnels. Et l’histoire lui a donné raison. Idrissa, qui était parti pour des motifs personnels, est revenu.’’
Dans tous les cas, le divorce a été consommé avec beaucoup de douleur. Et le linge sale s’était retrouvé dans la rue publique. Désormais, entre Oumar Guèye et Idrissa Seck, le compagnonnage politique se conjugue au passé. Un compagnonnage long de plusieurs années.
L’histoire remonte aux années 1980. Les deux hommes politiques se rencontrent et tissent des relations qui se sont solidifiées à travers le temps. Pour en donner une idée, la chronique rappelle souvent les deux enfants d’Oumar Guèye qui portent respectivement les noms d’Idrissa et de son épouse Ndèye Penda. Malgré cette proximité devenue familiale, ils ont longtemps choisi des voies différentes, en politique. Idy dans l’opposition avec Wade ; Oumar au pouvoir avec Alassane Dialy Ndiaye, tout-puissant responsable du PS, au niveau de la 28e coordination.
En 2000, Diouf et Alassane Dialy Ndiaye sont expédiés dans l’opposition par le peuple sénégalais. Mais Oumar trouve le raccourci parfait pour se maintenir au pouvoir, aux côtés de son frère. Alors tout-puissant n°2 du PDS, Idrissa Seck en fera le président du Conseil rural de Sangalkam, en 2002. L’ancien président de l’ASC Sangalkam n’avait pas besoin de plus pour trouver les moyens de devenir une icône dans ce patelin, alors ‘’grand village’’ du département de Rufisque. Mieux, il est devenu incontournable dans tout le département, voire au-delà.
Traité d’opportuniste par ses pourfendeurs, Oumar est qualifié d’homme loyal par ses proches. ‘’Sa loyauté à Idy, il l’a payée au prix fort. Le régime libéral lui avait tout proposé, s’il lâchait Idy. Il ne l’a jamais accepté. Cela lui a coûté beaucoup. Il a été destitué en tant que premier magistrat de sa communauté rurale à deux reprises. Il a même perdu son neveu Malick Ba dans sa lutte pour la dignité et l’honneur de Sangalkam, pour son refus de compromission. On ne peut pas lui reprocher un manque de loyauté’’, témoigne M. Ba.
Combats épiques contre Me Wade et délégations spéciales
En effet, Oumar a vécu directement deux délégations spéciales à la tête de la mairie de Sangalkam. D’abord en 2008, suite aux Législatives et à la Présidentielle de 2007, ensuite en 2011, suite aux élections locales de 2009 qu’il avait remportées sans coup férir. Pour ses partisans, il est indéboulonnable dans sa commune. ‘’Vouloir le déboulonner, confie Mamadou Ba, c’est jeter un coup d’épée dans l’eau. Oumar a tout donné à Sangalkam. Et la commune le lui rend bien. Abdoulaye Wade, tout-puissant, a essayé deux fois. A chaque fois, il a pris sa revanche de la plus belle des manières. C’est un digne fils de Sangalkam. Je dois rappeler qu’il a été président de l’ASC dans les années 1988. C’est avec lui que l’ASC a eu son premier jeu de maillots aux couleurs du Milan AC. Il ne savait pas qu’il allait devenir une autorité’’.
Contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, Oumar est loin d’être novice en politique. Ancien secrétaire général de coordination au PS, ancien secrétaire général de section, ancien secrétaire national à la vie politique, ancien membre du Comité central et même du Bureau politique du PS, Oumar fait partie des politiciens les plus expérimentés du régime actuel. Dans l’équipe gouvernementale actuelle, en dehors du ministre des Mines et de la Géologie, Oumar Sarr (ex du PDS), Maire de Dagana depuis 1996, ils sont rares, les ministres, à lui arriver à la cheville, sur le plan politique et du point de vue de la légitimité populaire. Son talent et son courage, même ses adversaires le lui concèdent. ‘’C’est l’un des plus calés, pour ne pas dire le plus calé actuellement à Rufisque. Oumar Guèye n’a pas de sentiment en politique. Soit tu es avec lui et tu es son ami. Soit tu n’es pas avec lui et tu es son adversaire. Et il te le montre en te combattant de manière sournoise. Il ne triche pas sur ce plan’’, raconte avec beaucoup de sarcasme un jeune leader de la majorité.
Pour étayer son propos, notre interlocuteur invoque les cas du conseiller des collectivités territoriales et non moins pionnier de l’APR, Demba Diallo, et d’autres. Même le beau-père du président Homère Seck n’a pu résister aux coups du fin stratège. Il enchaine : ‘’Quand tu ne fais pas partie de son schéma, il ne te blesse pas, il te ‘tue’ directement. Tous ceux qui se sont opposés à lui à Rufisque l’ont appris à leurs dépens. Il les a tous éliminés. Je te parle de membres fondateurs qui n’existent presque plus, parce que simplement, ils ne sont pas avec lui.’’
Duel à venir contre Ismaëla Madior Fall ?
Dans le département de Rufisque, il y a au moins un homme qui ne semble pas entrer dans le schéma de celui qui fait office de coordonnateur de Benno Bokk Yaakaar. Il s’agit de l’ancien ministre de la Justice, le ‘’tailleur constitutionnel’’ Ismaila Madior Fall. Selon certaines indiscrétions, après avoir été cité dans le limogeage du Rufisquois Abdourahmane Diouf au début de l’alternance, Oumar est aussi cité dans le départ du ministre Ismaila Madior Fall. ‘’Il veut être le seul maitre à bord dans tout le département. Il ne veut pas de leader qui lui fasse de l’ombre’’, se plaint notre interlocuteur. Si c’était un combat, on peut dire que la manche aller a été remportée par le maire de Sangalkam. Après son limogeage du gouvernement, Madior a aussi perdu son poste prestigieux de conseiller juridique du président qui faisait de lui le Monsieur décentralisation de la présidence de la République. Etait-ce pour éviter un éventuel conflit que le constitutionnaliste a été déchargé ? Nos interlocuteurs n’en savent pas davantage.
Pour les Locales à venir, le combat risque d’être épique entre les deux hommes. Chargé de mission à la présidence, proche du ministre d’Etat Ismaila Madior Fall, Matar Ndoye ne cache ses ambitions. Il avertit : ‘’Certains se sont mis ensemble pour écarter Ismaila Madior Fall de la course à la mairie de la ville. Qu’ils sachent que c’est peine perdue. Nous n’accepterons pas que des gens s’accaparent notre ville. Nous respectons beaucoup le président de la République ; il a limogé des ministres de Rufisque, des DG, des PCA, mais pour la mairie de la ville, c’est aux militants et citoyens de Rufisque de choisir. Ce que nous n’allons pas accepter pour Oumar Guèye et pour personne, c’est que des gens d’autres localités viennent nous imposer nos maires, parce qu’ils ont des amis, des intérêts…’’
Chez les partisans d’Oumar Guèye, on botte en touche les accusations. Pour Mamadou Ba, ceux qui gesticulent sont juste de mauvaise foi. Il déclare : ‘’Ceux qui s’agitent sont des proches d’Ismaila Madior Fall. Ils pensent qu’Oumar Guèye est avec Souleymane Ndoye pour lui barrer la route. Or, Oumar n’est intéressé que par les choix du président de la République. Il n’est pas dans les guerres personnelles.’’
Né à la fin des années 1950 à Sangalkam, grandi dans la même localité, Oumar Guèye n’en est pas moins un haut cadre. Après un cursus bien rempli au Sénégal, sanctionné par un baccalauréat série E obtenu au début des années 1980 au lycée Maurice Delafosse, il obtient une bourse et s’envole pour les grandes écoles françaises, d’où il est sorti en 1985 avec un diplôme d’ingénieur en Génie électrique. Il retourne ainsi au Sénégal et est bombardé directeur commercial de la Compagnie générale de l’électricité, puis directeur industriel des établissements de Rouen TCR, avant de créer, en 2002, son propre business avec Sitra (Services ingénierie et travaux). Son appartenance au régime aidant, Oumar tisse peu à peu sa fortune, en accumulant les marchés.
Son ami d’enfance Mamadou Ba précise : ‘’Ce que je puis vous assurer, c’est qu’il n’a jamais été dans les futilités. Il a toujours été travailleur. Tout ce qu’il a, il le droit à son travail.’’ Même s’ils sont des adversaires sur le plan politique, Matar Ndoye n’a pas tari d’éloges à son égard. Pour lui, Oumar est un homme sociable et très généreux. ‘’Un vrai ‘kilifeu’, dit-il avec emphase. ‘Dou takhawalou, dou dougou ci détail’. Mais en politique, il gère tous les détails. Je sais aussi que c’est un homme discret, charismatique, qui aime incarner la personnalité, l’autorité.’’
Parmi ses défauts, il est plusieurs fois revenu sa suffisance, son goût prononcé de l’autorité et du pouvoir. Aussi, sa boulimie pour le foncier de Sangalkam. Des accusations gratuites, selon ses partisans. Mamadou Ba explique : ‘’A Sangalkam, tout se passe de manière transparente. Un particulier peut avoir un terrain à lotir… Dans le lotissement, il y a une part qui doit revenir à la mairie. Et c’est géré de la manière la plus démocratique qui soit, avec les commissions de villages présidés par les chefs de villages concernés. Ensemble, on choisit ceux qui sont les plus méritants’’.
Marié et père de quelques bouts de bois de Dieu, Oumar n’aime pas trop les mondanités, selon plusieurs témoins. Très effacé, il est plus enclin à aller dans les cérémonies religieuses que dans les soirées dansantes. Mamadou Ba : ‘’C’est quelqu’un de très effacé, si ce ne sont pas ses activités politiques. Il n’aime pas trop les projecteurs, même s’il est souvent sous les projecteurs. Et c’est depuis toujours. Quand on était plus petit, quand il n’allait pas à l’école, il était soit à la maison, soit au champ pour aider son père.’’
Par ailleurs, le maire de Sangalkam est aussi réputé avoir la gâchette très facile. D’un air plein d’ironie, Matar Ndoye témoigne : ‘’Il est difficile de lui résister. Il faut vraiment avoir les reins très solides pour lui faire face. D’abord, il sait souffrir sans le montrer à l’adversaire. Mais quand il te domine, il est sans pitié. Aussi, quand il a besoin de quelqu’un, il ne se fixe pas de limite. Il fait tout pour l’avoir. Et si tu veux tenir longtemps, ne t’enferme pas avec lui. Si tu l’acceptes, tu le rejoins.’’
Alors qu’il aurait pu être un brillant ingénieur en Génie électrique, Oumar a très vite choisi la voie politique. Un de nos interlocuteurs qui évolue dans le même domaine que lui, confie à ‘’EnQuête’’ : ‘’Il était beaucoup plus politicien qu’entrepreneur, même s’il est très brillant. La preuve, il a été avec tous les régimes. Dans la vie, il faut quand même se fixer des limites. Mais bon… à chacun ses choix.’’