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22 juin 2025
«KEDOUGOU ETAIT SI DEMUNIE QU’IL ME FALLAIT ENTRER EN POLITIQUE POUR CHANGER LES CHOSES…»
Mamadou Hadji Cissé, maire de la commune de Kédougou, a répondu sans détours au questions du « Témoin quotidien ». Entretien avec un jeune édile bâtisseur…
Alioune Badara Diallo (Envoyé spécial à Kédougou) |
Publication 27/08/2021
Mamadou Hadji Cissé, maire de la commune de Kédougou, a répondu sans détours au questions du « Témoin quotidien ». Entretien avec un jeune édile bâtisseur…
Le Témoin : M. le maire de Kédougou, comment se présentait Kédougou avant votre accession à la tête de la commune ?
Mamadou Hadji Cissé : Avant tout permettez-moi de vous remercier pour ce très long trajet que vous avez fait jusqu’ici à Kédougou pour voir ce que j’ai fait en tant que maire. Je salue également le président de la République Macky Sall qui a mis en place un référentiel de développement qu’est le Plan Sénégal Emergent. Un plan sur lequel sont arrimées toutes les politiques publiques de notre pays. Au niveau de la commune de Kédougou, nous avons initié un plan de développement arrimé au Pse. Comme vous le savez, la région de Kédougou a été longtemps oubliée particulièrement la commune de Kédougou elle-même. Nous avons eu de grands messieurs qui se sont succédé à sa tête mais, sur le terrain, vous avez vu qu’il n’y a rien. Nous avons donc hérité d’une commune qui n’avait rien, même pas de plan de développement communal. C’est pour cela que, dès mon arrivée à la tête de la municipalité, je me suis dit que l’on ne peut pas faire de développement sans un socle. Alors, avec mes services techniques j’ai élaboré un plan de développement communal (Pdc). Aujourd’hui, ce Pdc est axé sur des piliers fondamentaux que sont la voirie urbaine, l’assainissement, l’adduction d’eau, la santé, le réseau électrique, le réseau de transport et tant d’autres. Cela constitue des sur-priorités puisque, à Kédougou, tout est priorité. Vous avez vu que même si nous n’avons pas réalisé toutes nos ambitions, beaucoup de choses ont été faites pour améliorer les conditions de vie des populations. A notre arrivée, les gens peinaient à avoir de l’eau potable ou de l’électricité. Depuis que je suis à la tête de la mairie, les difficultés des populations ne sont plus nombreuses. L’eau coule à flot, il n’y a que les quartiers qui ne disposent pas de réseau de distribution d’eau qui ont des problèmes. Pour ce qui est de l’électricité, chaque année nous faisons une extension du réseau. Avec le programme d’appui au secteur de l’électricité, nous avons prévu d’implanter plus de 2 mille poteaux électriques d’extension du réseau électrique dans la commune. Nous allons passer du 6x6 au 30 mille volts, autrement dit réaliser une densification. Auparavant, il y’avait des problèmes sur la tension et la densification du réseau électrique. Les travaux de Promoville vont démarrer incessamment. Sur le plan de la santé, nous avons construit deux centres de santé dont celui qu’on a inauguré aujourd’hui (Ndlr, le vendredi 13 août), l’autre sera inauguré avant la fin de l’année. Chaque année nous appuyons les structures sanitaires en médicaments, en fonctionnement, en personnel d’appoint. Côté éducation, nous avons construit des salles de classe, des murs de clôture pour sécuriser les élèves et nous faisons aussi des dons de fournitures scolaires chaque année pour accompagner les parents d’élèves. Nous avons touché tous les secteurs. S’agissant de la gestion de l’environnement et du cadre de vie, nous avons mis en place un système de ramassage d’ordures ménagères. Beaucoup pensent que c’est l’UCG qui ramasse les ordures alors que c’est la mairie elle-même qui le fait. Cela dit, parfois on fait appel à l’UCG pour des opérations d’enlèvement des dépôts sauvages.
Il y avait combien de structures sanitaires avant votre arrivée aux affaires ?
Avant notre arrivée, Kédougou ne disposait que d’un seul centre de santé. De 1960 à 2014. Nous, on a construit deux centres de santé que l’on va ériger en centres de santé secondaires. Nous avons également construit une salle d’échographie au poste de santé Dalaba, nous accompagnons les centres de santé en personnel d’appoint.
Et au sujet de votre programme « un quartier un poste de santé » ou en êtes-vous ?
C’est une promesse que j’ai réalisée. Nous n’avons pas tout fait mais beaucoup de choses ont été réalisées. Nous avons dix quartiers. Auparavant, nous en étions à un seul poste de santé alors que nous avons fait 2 centres de santé. Si j’obtiens un autre mandat, je vais totalement respecter mes engagements puisqu’en cinq ans ce n’est pas évident pour construire autant de structures de santé car cela nécessite des fonds et des études sérieuses avec tout ce qui tourne autour. Il faut des entrepreneurs qui sont à niveau pour faire ce type de chantiers.
Qu’est-ce que représente Promoville puisque, durant vos activités de ce matin, vous en avez beaucoup parlé ?
C’est un programme innovant. Je salue cette initiative du chef de l’Etat Macky Sall. Ce programme prévoit un réseau d’assainissement, de voirie, d’éclairage public, des espaces verts. C’est un tout pour moderniser les villes comme Kédougou
Pour ce qui est de Kédougou qu’est-ce qui a été fait dans le cadre de ce programme ?
Pour l’instant, c’est en phase de démarrage. Le chef de l’Etat avait fait le lancement des travaux mais, bientôt, une entreprise déjà sélectionnée va démarrer les travaux. Le président a profité de sa visite chez nous pour procéder au lancement de Promoville car, au regard de son emploi du temps, il ne lui sera pas facile de revenir pour juste lancer ces travaux.
Reparlons des difficultés liées à l’accès à l’eau. Quelles sont les localités qui ne disposaient pas d’eau concrètement ?
Toute la ville avait des problèmes d’eau. Il y avait des problèmes de distribution d’eau et de distribution au niveau même de parties où on a un réseau. C’est, d’ailleurs, ce qui m’a incité à entrer dans la politique pour régler tous ces problèmes que connaissent les habitants de Kédougou. Entre 1960 à 2012, il y a eu que deux forages. Entre 2012 à nos jours, c’est-à-dire en cinq ans, j’ai construit cinq forages.
Concernant l’éducation, quelles sont vos réalisations ?
Nous avons construit des salles de classe à l’école Ndiormi, à Pasteur, à Tripano.
Et pour le sport ?
Vous savez qu’aujourd’hui j’ai appuyé les associations sportives et culturelles (Asc) à hauteur de 9 millions. Mais mon travail ne se limite pas à ce niveau. Non seulement, j’ai augmenté cette année l’appui annuel que je donnais mais aussi j’accompagne les Asc dans toutes leurs activités. Je les implique dans la promotion des valeurs civiques et de développement car une association n’a pas que le sport par exemple comme activité. Elle doit aussi avoir des activités de reboisement, de remblai de voirie, de ramassage d’ordures. Durant les deux premières années de mon mandat, j’organisais chaque dimanche des opérations de ramassage d’ordures avec les Asc. Je participais moi-même au ramassage. Avant, Kédougou n’avait aucun système de ramassage d’ordures, nous étions inondés de décharges sauvages. C’est pourquoi, quand on m’a demandé quels sont mes objectifs dans les 100 premiers jours de mon mandat, ma réponse a été : rendre la ville de Kédougou propre. La situation était si grave que même la mairie était inondée de poubelles.
Quelle est la place du Pse dans vos programmes de développement ?
Il ne faut pas réinventer la roue si elle existe. Même les opposants au chef de l’Etat Macky Sall savent que le Pse est un outil fiable de développement. C’est pour cette raison que, pour ce qui me concerne en tout cas, tous les programmes et projets s’adossent à ce plan. Ce qui m’a valu d’ailleurs de réaliser toutes ces prouesses car, comme je ne cesse de le répéter, Kédougou était une cité où tout était nécessité. Une ville oubliée. Le problème, c’était de trouver des moyens pour réaliser ce Pse car on ne peut pas trouver un outil de développement aussi prestigieux que ce plan-là. Tous les secteurs ont été pris en compte.
KEDOUGOU, LE SOLEIL DE L’EMERGENCE SE LEVE SOUS LA HOULETTE DE MAMADOU HADJI CISSE
Des indépendances à 2014, Kédougou ne disposait que d’un seul centre de santé. Cependant, sous le seul premier mandat du maire, en cinq ans (plus trois de prolongation), il en a construit deux autres
Alioune Badara Diallo (Envoyé spécial à Kédougou) |
Publication 27/08/2021
Il a hérité d’une commune morte. Une ville qui n’existait que de nom au regard de son retard économique alors qu’elle faisait pourtant partie de notre cher pays le Sénégal. Lors de notre reportage à Kédougou, nous avons appris que, depuis 1960, la santé était quasi inexistante dans cette localité. En effet, des indépendances à 2014, Kédougou ne disposait que d’un seul centre de santé. Cependant, sous le seul premier mandat du maire, en cinq ans (plus trois de prolongation), il en a construit deux autres. Dans les domaines de l’électricité, de l’eau, de l’assainissement, entre autres, les réalisations du maire Mamadou Hadji Cissé sautent à l’œil. Un édile qui, toutefois, considérant que tout est priorité à Kédougou, a fait de la santé une sur-priorité pour réussir le pari du développement.
Existe-t-il pour l’homme un bien plus précieux que la santé ? S’interrogeait le célèbre philosophe Socrate histoire de mettre l’accent sur la nécessité d’être sain avant tout. Cette prééminence de la santé est bien comprise par l’édile de la commune de Kédougou qui en a fait son cheval de bataille durant tout son magistère. Selon Mamadou Hadji Cissé, en effet, une bonne politique n’a de socle que la santé. Un secteur auquel il tient comme à la prunelle de ses yeux. Ce n’est sans doute pas un hasard si notre premier contact avec le premier magistrat de cette cité majoritairement Peulh a eu lieu lors de l’inauguration d’un centre de santé secondaire dernière génération implanté au quartier Ndiormi. Une cérémonie tenue en présence du préfet de Kédougou, Thierno Souleymane Sow. La structure sanitaire a été construite suite au constat que les populations de la zone effectuaient un véritable parcours du combattant pour recevoir des soins au niveau du seul centre de santé qui existait dans la ville de 1960 à 2014, date de l’accession de l’opérateur économique Mamadou Hadji Cissé à la tête de la municipalité. Ce deuxième établissement de santé a d’autant plus été apprécié par ses administrés qu’il leur permet d’économiser au moins 3000 francs, somme qu’il fallait dépenser pour accéder à l’ancien centre. Il s’y ajoutait la quasi-inexistence de moyens de transport dans certaines localités éloignées occasionnant parfois des décès à domicile. Et lorsque, au terme d’un parcours relevant du gymkhana les malades parvenaient à accéder à l’ancien centre de santé, ils avaient toutes les chances de mourir faute de soins à temps. Ou par manque de médicaments. Le paludisme faisait des ravages avant l’arrivée aux manettes de l’actuel maire avec son fameux plan de développement. La situation qui prévalait alors, le médecin-chef du district sanitaire de Kédougou, Dr Danfakha, et le délégué du quartier Lamine Camara s’en sont encore rappelés avec effroi lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau centre secondaire de santé.
Plus jamais la trentaine de décès à domicile dont certains en putréfaction…
Selon eux, avec cette structure de santé qui dispose de tout le nécessaire et dont le financement a été assuré à 70 pour cent par l’ambassade de France à Dakar, à travers son fonds social de développement, pour un montant total de 60 millions de nos francs, va sauver des vies. D’après le médecin-chef du district, en 2020, 28 décès à domicile dont six enterrés sur place car putréfiés parce que n’ayant pas eu un accès facile au centre de santé éloigné, ont été enregistrés. Selon le Dr Danfakha, « une personne âgée est décédée et restée pendant trois jours dans sa chambre. Il a fallu défoncer la porte pour recueillir le corps et l’enterrer sur place car il était décomposé ». Une preuve parmi tant d’autres, selon le médecin, que la santé publique posait problème. Concernant l’emplacement de la structure de santé inaugurée l’autre vendredi, le médecin chef du district l’a approuvé en expliquant que le quartier de Ndiormi représente les 2/3 des accouchements à domicile dans la commune de Kédougou. Les décès chez des enfants, n’en parlons pas, car « les décès des enfants de -5 ans sont plus enregistrés dans ce quartier pendant que le palu tuait plus que le Covid19 bien que ce nouveau centre de santé ait été réservé à la prise en charge des malades du Covid19 depuis un an ce qui a retardé son inauguration ». Se voulant plus précis, Dr Danfakha indique depuis le début de la troisième vague du Covid19, 5 décès liés au palu ont été enregistrés là où 1 seul du Covid19 a été noté. Retenons que pour faciliter aux populations les soins, le ticket de consultation est de 300 francs dans tous les services. La radiographie n’est pas encore disponible mais des travaux d’agrandissement du centre sont prévus pour y installer un laboratoire de radiologie. Ne comptant pas s’arrêter en si bon chemin, le maire promet de faire de sa politique « un quartier un poste de santé » une réalité . Pour ainsi dire la santé pour tous.
Neuf millions de francs pour les ASC
Le sport n’est pas en reste dans la politique du maire Mamadou Hadji Cissé qui a octroyé cette année des subventions à hauteur de 9 millions aux associations culturelles et sportives (ASC). Les enveloppes ont été revues à la hausse cette année même si, auparavant, les ASC bénéficiaires ne se plaignaient pas. En effet, elles recevaient 100 mille francs chacune mais, cette année, cette subvention a été portée à 150 mille, pendant que l’Odcav a empoché 500 mille, les deux zones recevant chacune 200 mille francs. Lors de la cérémonie de remise des subventions, les Asc et l’Odcav ont salué à leur juste valeur les efforts du maire pour soutenir le sport.
Et l’eau jaillît des forages tandis que des quartiers s’illuminaient !
Le maire de Kédougou a hérité d’une commune qui manque de tout comme il nous l’a rappelé. Selon Mamadou Hadji Cissé, cette ville était dans un passé récent une sorte de bourgade sans eau ni électricité. Des quartiers restaient pendant longtemps sans une goutte d’eau encore moins d’éclairage digne d’un monde moderne. En accédant à la tête de la mairie, sa conviction était qu’il était possible de changer la donne pour rompre avec cette triste réalité qui plongeait les populations dans une situation désespérée. Depuis lors, ses réalisations parlent d’elles-mêmes. De 1960 à 2012, la capitale de la région éponyme a disposé en tout et pour tout de deux forages seulement. Mamadou Hadji Cissé a réalisé cinq forages en sept ans sans compter l’extension du réseaux électrique qui a fait sortir plusieurs quartiers des ténèbres. Ce n’est pas tout puisque plus de 2000 poteaux électriques sont prévus dans le cadre du programme d’extension du réseau électrique de Kédougou. Dans le volet éducatif, la mairie a construit des salles de classe dans les écoles Tripano, Ndiormi, Pasteur etc.
C’EST PAUL BIYA QUI M’A SUPPLIÉ D’ACCUEILLIR HISSÈNE HABRÉ
Dans ses Mémoires, l’ancien président Abdou Diouf dit ignorer ce qu’on reprochait à Hissène Habré. En situation de détresse entre deux aéroports, Habré a finalement atterri à Dakar-Yoff sur demande pressante et alarmante du président camerounais
Dans ses Mémoires, l’ancien président Abdou Diouf dit ignorer ce qu’on reprochait à Hissène Habré. En situation de détresse entre deux aéroports, Habré a finalement atterri à Dakar-Yoff sur demande pressante et alarmante du président camerounais Paul Biya.
Jusqu’à son arrestation suivie d’une condamnation en 2016 à la prison à vie pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture, l’ex-président tchadien Hissène Habré avait réussi son adaptation et son intégration dans son pays d’accueil qu’est le Sénégal.
Le défunt s’était toujours très bien comporté de manière à ne pas compromettre l’asile qui lui avait été offert. Un comportement irréprochable qui aurait sans doute poussé l’ancien président Abdou Diouf à le laisser vivre tranquillement parmi nous. Surtout, le successeur de Senghor s’était bouché les oreilles pour ne pas entendre toutes les accusations portées contre son hôte. Et ce au nom de la Téranga sénégalaise.
Dans ses Mémoires publiés aux Editions du Seuil en 2014, il semble d’ailleurs confirmer cela. Dans son livre, l’ancien président de la République Abdou Diouf (1980- 2000) raconte le jour de l’arrivée d’Hisséne Habré en 1990 à Dakar.
Tout a commencé, dit-il, par un coup de fil du président camerounais Paul Biya, un soir vers 23 heures, pour l’informer de l’arrivée prochaine de Habré et de l’impossibilité de le garder au Cameroun, en raison de la proximité avec le Tchad. « Le problème pour lui était d’autant plus prégnant qu’aucun des Présidents africains contactés n’avait voulu accueillir Habré. C’est suite à tous ces refus que Biya a pris contact avec moi, pour me demander d’accorder l’asile politique à ce dernier. Je lui donnai mon accord, et lui demandai de me préciser la date d’arrivée de Habré, pour que je puisse prendre les dispositions nécessaires. Contre toute attente, Biya me répondit que Habré serait à Dakar le lendemain de notre conversation téléphonique, à 06 heures du matin. Pris de court, je donnais illico presto des instructions à Médoune Fall, ministre des Forces armées, pour qu’il organise l’accueil à l’aéroport. D’entrée, Habré ne nous facilita pas la tâche. Il voulut d’abord garder l’avion de commandement qui l’a amené à Dakar, en avançant comme argument l’avoir reçu comme un don personnel » raconte le président Abdou Diouf à propos des circonstances de l’asile qu’il a accordé au président tchadien déchu.
Puis, il poursuit en évoquant l’avion du commandement « détourné » que Hisséne Habré voulait s’approprier. « J’ai réagi rapidement et avec fermeté, pour lui faire comprendre que cet avion était propriété du Tchad, et non de son Président. Pour le convaincre de son erreur, je lui ai cité comme exemple le Méridien Président. Au moment de le construire, le Roi Fahd m’avait remis directement le chèque. Pourtant c’est un hôtel enregistré dans le patrimoine immobilier du Sénégal, et non de son Président. A court d’arguments sans doute, Habré recula sur le problème de l’aéronef. Plus tard, Idriss Deby, qui approuva positivement l’asile politique accordé à Habré, m’informa que ce dernier disposait d’un téléphone satellitaire et continuait de donner des instructions à ses partenaires au Tchad, lui créant ainsi des problèmes. Une mise au net s’imposait donc, et j’en chargeai Médoune Fall. Dans notre entendement, l’asile politique devait rimer avec la discrétion, ce qui excluait toute immixtion dans la vie politique du Tchad. Bien entendu, Habré nia les accusations de Deby, présentées comme des histoires. La mise au point fit en tout cas son effet, puisqu’après, tout revint au calme. Ce n’est que plus tard que le problème de son procès sera posé » rappelle l’ancien président Abdou Diouf.
L’avion…détourné !
L’histoire de cet avion a failli créer un incident diplomatique entre le Sénégal et le Tchad. Et surtout du fait que les nouvelles autorités tchadiennes avaient en effet pressé le président Diouf d’intervenir auprès de Habré pour qu’il restitue l’avion…détourné. Un appareil immobilisé et scellé sur le tarmac de Dakar-Yoff. Sous haute surveillance de la gendarmerie nationale. Face à cette situation embarrassante, nous explique-t-on, Abdou Diouf dépêcha alors le magistrat Kéba Mbaye auprès du président Hisséne Habré pour lui faire entendre raison.
A l’issue d’intenses tractations, le président déchu Hissène Habré a finalement accepté de laisser partir l’avion de commandement de la discorde. En clair, le Sénégal se portait garant auprès du président autoproclamé Idriss Deby pour que Dakar ne soit pas une « base arrière » visant à déstabiliser Ndjamena. Et au fil des années, il semblerait qu’Abdou Diouf ait tenu parole puisque Hisséne Habré n’a jamais posé un acte de rébellion encore moins tiré les ficelles de la déstabilisation dans son pays. En tout cas dans ses Mémoires, le président Abdou Diouf avoue qu’il ne savait rien de ce qui est reproché à Hisséne Habré. « Cependant, il est toujours bon pour comprendre cette affaire d’en reconstituer la trame. Tout commença par un coup de fil du Président Paul Biya qui m’a supplié dans l’accueillir…» jure le président Diouf, histoire dire que Paul Biya l’avait pris de court. La suite, on la connaît…
LES LEADERS DE BENNO CONFIENT À NOUVEAU LEUR AVENIR À MACKY
Les élections se préparent du côté de l’opposition tout comme du côté du pouvoir. Chacun en ce qui le concerne retrousse ses manches pour amasser le plus de communes et de départements au soir du 23 janvier 2022
Les leaders de Benno remettent leur avenir entre les mains de Macky. Ils ont exhorté l’ensemble de leurs responsables, militants et sympathisants à adhérer sans réserve aux « principes et valeurs proposés par le Président de la Coalition Benno Bokk Yaakaar ».
Les élections se préparent du côté de l’opposition tout comme du côté du pouvoir. Chacun en ce qui le concerne retrousse ses manches pour amasser le plus de communes et de départements au soir du 23 janvier 2022. Réunie le 25 août 2021 sous la présidence de SEM Macky Sall, président de la Coalition Benno Bokk Yaakaar, la Conférence des leaders s’est entre autres prononcée sur les prochaines échéances électorales. Sur ce point-ci, la Conférence des leaders de Benno Book Yaakar a félicité « les militants, responsables et sympathisants pour la mobilisation notée, surtout des primo votants, à l’occasion de la révision exceptionnelle des listes électorales. » « La Conférence rappelle que les prochaines élections du 23 janvier 2022 constituent un moment crucial de l’expression populaire dans le cadre d’une démocratie majeure. Les pouvoirs locaux expriment en effet le choix des populations dans la désignation de celles et de ceux qui sont chargés de gérer leurs affaires au quotidien », informe la note qui a sanctionné leur rencontre. Ledit document informe également que la Conférence des leaders a rappelé la dimension nationale de ces élections « dans un contexte d’édification des bases de notre émergence et d’intensification des politiques publiques pour le bien-être des populations. »
Et Macky et Cie de renchérir : « Convaincue que la paix, la sécurité, l’unité nationale, la cohésion sociale et la continuité des politiques publiques impliquent l’harmonie entre les pouvoirs locaux et le pouvoir central, la Conférence des leaders exhortent l’ensemble des responsables, des militants et des sympathisants à adhérer sans réserve aux cinq principes et valeurs proposés par le Président de la Coalition Benno Bokk Yaakaar : le sens, l’intérêt général, l’unité, la cohésion, la discipline et la mobilisation ». En d’autres termes, « nous devons nous faire confiance, renforcer la solidarité qui est gage des grandes victoires, faire prévaloir l’esprit de consensus et cultiver, contre les vents contraires, le sens de l’intérêt général ».
Dans cette perspective, la Conférence des leaders exhorte l’ensemble des responsables, militants et sympathisants à privilégier partout l’intérêt national et l’intérêt politique général de leur coalition. Pour accompagner cet élan, les leaders de Benno rassurent que les investitures seront faites sur la base de critères rigoureux et objectifs, inspirés uniquement par leur commune volonté de sortir victorieux des prochaines échéances. « Les intérêts politiques de la grande coalition seront préservés de même que ceux des composantes sociologiques de la majorité présidentielle, c’est-à-dire les femmes, les jeunes, entre autres. Le choix raisonné, motivé et rigoureux est un impératif car, il convient de le rappeler, notre pays va expérimenter, pour la première fois, l’élection du maire au suffrage universel », soutiennent les leaders de Benno.
Idy, Aminata Mbengue Ndiaye, Oumar Sarr et Cie saluent la politique soutenue de lutte contre les inondations
S’exprimant sur les inondations qui ont occasionné d’énormes dégâts à Dakar et sa banlieue, la Conférence a exprimé sa solidarité aux populations des zones inondées. Elle a aussi salué les décisions « promptes prises par le Chef de l’Etat pour sortir nos compatriotes des eaux et leur apporter le soutien de l’Etat. »
La Conférence a également salué la politique soutenue de lutte contre les inondations depuis le lancement du Plan décennal de lutte contre les inondations. Pour ce qui concerne la pandémie du Covid-19, les leaders de Benno Book Yaakar ont exprimé vivement leur compassion aux familles des victimes du Covid-19. « Des prières ferventes ont été faites pour le repos de leur âme.
La Conférence, tout en félicitant l’Etat à poursuivre les efforts quotidiens qu’il déploie pour la santé des populations, recommande fortement aux Sénégalais de continuer à respecter les gestes barrières et à se faire vacciner. Informée par le Président Macky Sall des initiatives en cours pour l’accès de tous les Sénégalais au vaccin et aux soins, la Conférence des leaders réitère son soutien au Chef de l’Etat et à l’ensemble de son gouvernement pour les résultats obtenus dans cette grande bataille nationale contre le virus », concluent Macky, Idrissa Seck, Aminata Mbengue Ndiaye, Oumar Sarr et Cie...
CONFERENCE DE BERLIN SUR LE «COMPACT AVEC L’AFRIQUE»
La pandémie covid-19 fait reconsidérer les priorités
Lancée en 2017, la conférence «Compact avec l’Afrique» s’était fixé comme objectif de renforcer les infrastructures dans certains pays du continent noir, d’améliorer leur environnement des affaires et de soutenir leurs politiques éducatives. Mais avec l’apparition de la Covid-19, toutes les prévisions ont été chamboulées. L’urgence aujourd’hui pour les Etats africains est de maîtriser la propagation de la maladie et de gérer les effets collatéraux de la crise sanitaire
Le chef de l’Etat Macky Sall fait partie des chefs d’Etat africains invités à participer, aujourd’hui à Berlin, à la Conférence « Compact avec l’Afrique ». Cette initiative lancée en 2017 sous la présidence allemande du G20 a pour objectif de stimuler l’investissement en Afrique par différents mécanismes de soutien, y compris les réformes nécessaires à l’amélioration de l’environnement des affaires. Une note du bureau d’information gouvernementale (BIG) du Sénégal revient largement sur les enjeux d’une telle rencontre. Il est indiqué dans le document que lors de la conférence de 2017, les participants avaient relevé la nécessité de prendre des mesures conjointes pour renforcer les infrastructures durables, améliorer les cadres d'investissement et soutenir l'éducation. Des priorités individuelles pour les « pactes d'investissement » ont été avancées par le Sénégal, la Côte d'Ivoire, l'Éthiopie, le Ghana, le Maroc, le Rwanda et la Tunisie, souligne la note du BIG qui précise dans la foulée que ces pactes visent à mobiliser l'investissement privé et à promouvoir une utilisation efficace des fonds publics.
Au total, douze pays africains, dont le Sénégal, sont bénéficiaires de cette initiative. Mais, toujours selon le BIG, la crise sanitaire mondiale suite à l’apparition de la Covid-19 pose de nouveaux défis, notamment économiques, à relever dans le cadre du « Compact avec l’Afrique ». C’est à ce titre, renseigne-t-il, qu’en avril 2021, les présidents de la réunion du Groupe consultatif africain ont émis 10 recommandations fortes. En effet, l'accès aux vaccins, aux produits thérapeutiques et aux diagnostics COVID-19 ont été identifiés comme des éléments essentiels à la relance économique, surtout que de bonnes performances économiques ont été relevées dans plusieurs pays bénéficiaires de l’initiative. Par conséquent, d’après le communiqué parvenu à «L’AS», les gouvernements des pays de l’initiative sont appelés à agir de manière décisive pour reconstruire la confiance des investisseurs et renforcer le rôle des investissements directs à l'étranger (IDE) dans la reprise post-COVID-19 et les agendas nationaux de développement.
REORIENTATION DES PRIORITES AUTOUR DE L’ACCES AUX VACCINS ET AUX PRODUITS THERAPEUTIQUES, LA SUSPENSION DE LA DETTE…
Aussi a-t-il été noté que la pandémie de COVID-19 a exacerbé les vulnérabilités de la dette et a menacé la viabilité budgétaire de nombreux pays. C’est ainsi que l'Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) a été prolongée pour la deuxième fois jusqu'à la fin de 2021, souligne le BIG.
Poursuivant, il informe qu’un cadre commun pour les Traitements de la dette au-delà de la DSSI a également été établi, ce qui constitue une étape importante pour la coopération mondiale car permettant aux pays de restructurer une dette insoutenable, de regagner de la solvabilité et de parvenir à une reprise économique résiliente. La nécessité de façonner la transformation économique dans les pays du «Compact avec l’Afrique» afin de profiter des nouveaux moteurs de croissance a été soulignée.
Ainsi, note-t-on, l'économie numérique offre une occasion unique d'accélérer la croissance, la réduction de la pauvreté et la création d'emplois. De même, il a été relevé que l’'économie verte offre l'opportunité de tirer parti de manière durable d'abondantes richesses naturelles du continent grâce à l'agriculture intelligente, l'écotourisme, l'économie et les bonnes pratiques en matière d'énergie renouvelable. Dans la même dynamique, apprend-on, les organisations internationales telles que le Groupe de la Banque mondiale (GBM), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque africaine de développement (BAD) ont été invitées à accompagner les pays du « Compact avec l’Afrique » dans le défi de la relance économique, celui de l'intégration régionale et de l'urbanisation en tant que moteurs clés de croissance.
A noter en définitive qu’en marge de la conférence, le président de la République Macky Sall aura plusieurs entretiens les 27 et 28 août avec des officiels et représentants du secteur privé avant de rentrer à Dakar le 29 août 2021.
PROPAGATION FULGURANTE DE LA COVID-19
Des chercheurs de l’Ifan et de l’Esp traquent le virus dans les eaux usées
Des chercheurs du laboratoire de traitement des eaux usées de l’IFAN, et ceux du département de génie chimique et biologie appliquée de l’Ecole Supérieure Polytechnique (ESP) viennent de lancer un programme de surveillance du virus de la COVID-19 dans les eaux usées de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Ce programme viendra en appoint aux tests cliniques afin de contribuer à la prévention de la circulation du virus.
Prélever chaque semaine des échantillons d’eaux usées au niveau des facultés et écoles et réaliser des tests de présence du virus. Telle est la solution proposée par le consortium constitué de chercheurs du laboratoire de traitement des eaux usées de l’IFAN, et ceux du département de Génie Chimique et Biologie Appliquée de l’ESP, en partenariat avec d’autres institutions, pour chercher la présence éventuelle du SARS/CoV 2 dans les eaux usées.
Lancé au mois de juillet dernier, ce programme va permettre de surveiller le virus de la COVID-19 dans les eaux usées de l’UCAD. Ainsi, des échantillons d’eaux usées seront prélevés au niveau des facultés et écoles à partir desquels seront réalisés des tests de présence du virus. Initié par des chercheurs de l’UVS, l’ESP et l’IFAN, et soutenu par le recteur de l’UCAD à travers la Direction de Recherche et d’information (DRI), le programme de surveillance environnemental de la COVID-19 est un outil complémentaire aux tests cliniques qui va contribuer à la prévention de la circulation du virus.
En effet, ces chercheurs pensent que le virus de la COVID-19 peut être excrété par les personnes contaminées bien avant l’apparition des signes cliniques. «Il peut même être rejeté par les cas asymptomatiques. Le virus va se retrouver dans les toilettes et finir dans les eaux usées», renseignent les chercheurs. Dès lors, ils estiment que le suivi de la présence du virus dans ces eaux usées permettra de détecter sa circulation dans une population donnée avant que les gens ne soient malades, et constitue un système d’alerte précoce. « C’est ce qu’on appelle l’épidémiologie basée sur la surveillance des déchets ou Waste Based Epidemiology en anglais», renseignent-ils. Selon les chercheurs, plusieurs études ont montré que le pic de virus dans les eaux usées précédait d’une à deux semaines le pic des malades dans les hôpitaux.
Par conséquent, ils estiment que le programme surveillance environnemental de la COVID-19 « est un bon moyen d’anticipation et d’ajustement des moyens de la riposte». D’autant que l’épidémiologie basée sur la surveillance des déchets constitue une méthode complémentaire au test clinique, pouvant fournir une approche efficace pour prédire la propagation potentielle de l’infection. Avec la quantification de l’ARN du virus dans les eaux usées, poursuivent les spécialistes, des modèles mathématiques permettent d’estimer le nombre de personnes infectées dans une zone donnée et de déterminer la prévalence de la maladie. En outre, la surveillance des eaux usées et de la présence de COVID-19 peut aider à comprendre l’ampleur de l’infection et à prendre des mesures de précaution, comme des tests de masse ou un confinement temporaire pour isoler la communauté.
A noter que plusieurs études ont démontré que l’analyse des eaux usées est un outil fiable pour détecter et suivre la présence du SARSCoV-2 au sein d’une population donnée et ce, avant toute apparition de symptômes chez les personnes infectées. En réalité, dans le cadre de l’accompagnement global dans la maîtrise du risque COVID-19, et en complément des solutions déjà proposées ou mises en place, beaucoup de pays comme la France ont déjà lancé ce programme de détection pour les eaux usées.
A terme, cela permettra d’alerter rapidement sur la présence du SARS-CoV-2 sur un site donné, même si les personnes sont asymptomatiques, avant que le virus ne se propage trop largement. C’est donc un atout supplémentaire dans le contrôle de l’évolution de l’épidémie.
LOUANT UN RAPPORT NEUTRE DU FONDS FORCE-COVID-19
La société civile exhorte les pouvoirs publics à privilégier la reddition des comptes
Un mois après la publication du rapport portant sur la gestion du fonds Force-Covid-19, des organisations de la société civile ont salué la neutralité du Comité de suivi de ce fonds destiné à juguler les conséquences néfastes du coronavirus sur l’économie. Par ailleurs, elles ont demandé aux autorités de ne pas avoir peur de la reddition des comptes.
La reddition des comptes ne doit susciter aucune crainte de la part des gouvernants, de l’avis de la société civile qui invite les pouvoirs publics à encourager le civisme local. Lors d’un atelier de partage et de réflexion sur la gestion du fonds Force-Covid-19 auquel ils ont participé, le directeur exécutif de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé, Elimane Kane du Think-tank Legs Africa et Cheikhou Oumar Sy de l’Osidea ont fait l’état des lieux de l’utilisation des 1 000 milliards Fcfa destinés à faire face aux conséquences désastreuses de la Covid sur les Sénégalais. Se félicitant de la démarche inclusive adoptée par le Comité de suivi du fonds Force-Covid19, Moundiaye Cissé a indiqué que la société civile fait confiance à l’équipe du Général François Ndiaye. «Ils nous ont donné un rapport avec des recommandations et un état d’exécution des fonds.
A partir des conclusions du rapport, nous ne pouvons que faire le suivi de tout ce qui est faiblesse et recommandation dans l’exécution de ce budget pour corriger les manquements qui ont été notés. Il ne faut pas qu’on ait peur de la reddition des comptes. Elle permet de restaurer la confiance du contribuable vis-à-vis de l’Etat. La reddition des comptes encourage également le civisme fiscal. Quand les Sénégalais savent que leurs impôts sont utilisés à bon escient, ils seront plus prompts à adopter des comportements favorables au civisme fiscal», souligne le directeur exécutif de l’Ong 3D qui est intervenu au nom de ses collègues de la société civile.
Toutefois, Moundiaye Cissé a fustigé l’éclipse du débat budgétaire au profit de l’aspect politique. En atteste, indique-t-il, la publication du rapport du comité de suivi sur les opérations du Fonds Force-Covid-19 qui est passé inaperçu. «Au Sénégal, le débat électoral et politique a éclipsé les autres formes de débats. Un atelier comme celui-ci suscite une forme de débat. Nous estimons que le débat ne doit pas être qu’électoraliste, il doit être aussi budgétaire, parce que c’est le budget qui va impacter notre vécu quotidien. Quand on a sorti le rapport d’audit du fichier électoral, il y a eu un tollé autour de la question. On sort le rapport sur l’utilisation du fonds force-Covid-19, il passe inaperçu», se désole la société civile qui estime que ce rapport devrait permettre de tirer des enseignements pour aller vers l’application des recommandations et améliorer les pratiques en matière de gestion budgétaire pour les prochaines étapes lorsque des cas pareils se présentent. Selon Moundiaye Cissé, la société civile ne cherche pas à indexer telle ou telle personne.
Pour sa part, le représentant du comité de suivi du fonds ForceCovid-19, le commandant Moustapha Sylla, a indiqué qu’il ne leur appartient pas d’apprécier le rapport dès l’instant qu’il est devenu public. «C’est aux différents acteurs de lire le document et de se rendre compte s’ils ont été satisfaits ou non. Si vous parcourez le rapport, il y a des points forts et faibles. Parmi les points faibles, il y a ce qu’on appelle la stratégie nationale pour la sécurité alimentaire et la résilience mise en place depuis 2015. Malheureusement, il y a eu des problèmes de coordination qui ont fait que l’aide alimentaire a connu quelques difficultés», a soutenu le chef de la Cellule de Communication de la mise en œuvre des opérations du fonds Force-Covid-19.
ACCUSES D’EMPOCHER UNE PRIME DE 3,5 MILLIONS DE FCFA CHACUN : Les membres de la cellule de communication explosent de colère
«L’armée a son honneur à défendre. Ceux qui géraient le fonds Force-Covid-19 n’étaient pas des ministres. Il faut que les gens apprennent à se respecter et à nous respecter. Nous sommes de l’armée, nous ne sommes pas là pour jouer au théâtre. Les gens sont allés jusqu’à dire qu’on nous a donné des primes de 3,5 millions Fcfa. Qui m’a donné cette somme? Ce n’est pas sérieux que des gens se mettent derrière leurs claviers pour raconter des balivernes sur des gens qui se sont engagés volontairement et citoyennement. Il faut que les Sénégalais reviennent à la raison. L’indiscipline commence à devenir notre sport national. Au lieu de 1 000 milliards Fcfa, on doit revoir nos mille comportements. Nous ne sommes pas des officiers de cœur, nous ne sommes pas là pour un régime. Mais nous sommes là pour l’Etat. Le jour où il y aura une étincelle, ce sera un règlement de comptes. Et après, nous allons penser à la réconciliation. Découvrez le pétrole et tout ce que vous voulez, on n’ira nulle part si on est indisciplinés», a martelé le commandant Moustapha Sylla, chef de la cellule de communication de la mise en œuvre des opérations du fonds Force-Covid-19
CONFUSION SUR LE RETRAIT DEFINITIF DES CARS RAPIDES ET NDIAGA NDIAYE AVANT FIN 2021
Le Conseil exécutif des Transports urbains de Dakar (Cetud) clôt le débat
Contrairement à ce que les gens pensent, le retrait définitif des «Cars Rapides» et «Ndiaga Ndiaye » de la circulation en fin décembre 2021 ne concerne que les véhicules recensés dans le cadre du programme de renouvellement du parc de minibus à Dakar initié depuis 2005 par l’Etat du Sénégal. C’est ce qu’ont expliqué les responsables du Conseil exécutif des Transports urbains de Dakar (CETUD) dans un communiqué parvenu hier à «L’As».
L’information selon laquelle l’ensemble des «Cars Rapides» et «Ndiaga Ndiaye» seront définitivement retirés de la circulation au plus tard le mois de décembre prochain est loin de la réalité. C’est ce que soutiennent les responsables du Conseil exécutif des Transports urbains de Dakar (CETUD) dans un communiqué parvenu hier «L’As».
Ils précisent que le retrait concerne les «Cars Rapides» et «Ndiaga Ndiaye» recensés dans le cadre du programme de renouvellement du parc de minibus à Dakar initié par l’Etat du Sénégal depuis 2005. Autrement dit, l’opération ne prend en compte que les véhicules qui détiennent des licences urbaines (autorisées à exploiter à Dakar) ayant fait partie du recensement. «L’Etat du Sénégal a initié le programme de renouvellement du parc de minibus à Dakar en mettant en place, sous le pilotage du CETUD, un système de gouvernance robuste pour le retrait de 2500 Cars rapides et Ndiaga Ndiaye recensés. En effet, un écosystème favorable à la transition progressive du secteur artisanal a été mis en place avec la création de l’Association de Financement des Transports Urbains (AFTU) qui regroupe 14 GIE, d’une Mutuelle d’Epargne et de Crédits (MECTRANS), d’une mutuelle sociale (TRANSVIE) et d’un GIE pour l’optimisation de l’exploitation (CAPTRANS)», renseigne le document.
En outre, poursuit le texte, «différents Comités et Commissions assurent l’exécution du programme depuis son démarrage : un Comité de crédit, présidé par le ministère chargé des Finances, composé de la Direction des transports routiers (DTR), du CETUD et de l’AFTU ; une Commission de réforme et de retrait des anciens véhicules, présidée par la DTR, composée de l’Agence Judiciaire de l’Etat (AJE), de la DMTA, du CETUD et de l’AFTU ; une Commission de Casse et de Suivi de la Destruction physique des véhicules ministère de l’Industrie et des Mines, de la DTR, du CETUD et de l’AFTU».
Précisant qu’aucune licence d’exploitation pour des minibus n’a été délivrée à Dakar par la Direction des Transports routiers depuis 2005, le directeur de la boîte, Thierno Birahim Aw, et ses collaborateurs précisent que sur 2500 «Cars rapides» et «Ndiaga Ndiaye» recensés avec des licences urbaines, 2052 véhicules ont été renouvelés. Ce qui constitue, d’après eux, un taux d’exécution de 82%.
Pour les responsables du CETUD, le taux de recouvrement des crédits octroyés sur la base du dispositif de financement en place est de 95% et le succès obtenu a permis, depuis 2015, d’étendre le programme à 11 localités dans les régions. Les responsables du CETUD informent que d’autres programmes spécifiques portent sur le renouvellement du parc de transport de voyageurs avec des licences interurbaines, avec le lancement du projet de « restructuration du réseau de transport collectif » qui vise à accompagner les réseaux capacitaires de Train express régional (TER) et de Bus Rapid Transit (BRT), avec une réorganisation complète des lignes de transports collectifs.
«Ce projet important, inscrit dans le PAP2A du PSE, vise à terme la mise en place de 32 lignes fortes (sur 103 lignes prévues), avec près de 1000 bus sobres en carbone. La première phase (2022-2025) est en cours d’instruction pour la mise en service de 400 bus sur 14 lignes prioritaires», ajoutent-ils.
Le gouverneur de Dakar s’est rendu hier dans la commune de Pikine nord à la suite des affrontements qui ont opposé les militants du maire Amadou Diarra et ceux de son principal opposant Lamine Guèye de la République des valeurs. Al Hassan Sall qui s’est félicité du travail de la commission de révision des listes a averti les responsables du saccage de la commune des poursuites judicaires.
Les partisans de Lamine Guèye qui souhaitent la délocalisation de la commission de révision exceptionnelle des listes électorales de la mairie de Pikine nord peuvent déchanter. L’annonce est du gouverneur de Dakar qui a profité de sa visite dans la banlieue de Pikine pour constater de visu le déploiement du plan Orsec, pour faire un tour à la Mairie de Pikine nord. « Je suis venu aujourd’hui dans le département de Pikine pour voir le déploiement du plan Orsec. J’en ai profité pour faire un tour à la commune de Pikine nord», a annoncé Al Hassan Sall face à la presse hier. «J’ai été informé hier par le préfet des incidents faisant état de citoyens qui se sont attaqués à la mairie et au-delà à la commission administrative qui est chargée de prendre des requêtes des citoyens dans le cadre de révision exceptionnelle. Ils se sont attaqués à la commune et en sont venus aux mains avec les travailleurs de la commune, jusqu’à entraîner des dégâts matériaux au niveau de la commune», s’est désolé le gouverneur de Dakar. «J’ai discuté avec le maire qui m’a aussi fait part de ce qui s’est passé ici hier. J’avoue que cela n’honore pas les Sénégalais, et personne ne peut le cautionner à commencer par moi », s’est-il indigné. « Il n’y a aucun dysfonctionnement dans la commune», dit-il.
A l’en croire, les auteurs de ces attaques veulent la délocalisation de la commission de révision des listes vers une autre localité. Mais Al Hassan Sall les avertit d’emblée que leur plan est voué à l’échec. « Si les instigateurs de ces attaques ont pour ambition de délocaliser la commission, qu’ils sachent que c’est une entreprise vouée à l’échec. La commune ne bougera pas d’un iota ni dans cette commune ni dans aucune autre commune. D’ailleurs, la police et la gendarmerie vont y mettre un terme. A bon entendeur salut», avertit-il. Se voulant formel, il renseigne que personne ne peut faire pression pour qu’on délocalise une commission dans une institution étatique remplissant les critères.
S’adressant aux partisans de Lamine Guèye, il révèle que le travail de la commission n’a rien à voir avec le maire. Il informe dans ce sens que tous les partis politiques sont représentés. Par conséquent, la commission n’a aucun rapport avec l’institution municipale. En outre, il renseigne que la mairie appartient à l’Etat et tout citoyen qui le désire doit s’y rendre en cas de besoin. « Je magnifie le travail de la commission, j’ai discuté avec le président et toute personne qui vient ici sera prise en charge comme il se doit. Ce qui s’est passé ne se reproduira pas », ajoute-t-il. Il déclare avoir donné instruction au préfet, au sous préfet et à la police et à la gendarmerie pour que toutes les commissions soient protégées et que les semeurs de trouble soient traqués.
A en croire le gouverneur de Dakar, les responsables de ce saccage seront traqués par la police. Il renseigne que le processus a d’ailleurs démarré suite à une plainte du maire de la ville. «Le maire a porté plainte et même s’il ne l’avait pas fait, l’Etat l’aurait fait à sa place parce qu’il s’agit de bien public», a-t-il annoncé. «Ceux qui ont attaqué cette institution étatique doivent savoir que la police a été saisie et que l’enquête a été lancée. Et les responsables seront poursuivis par la police», dit-il.. « Les candidats aux mairies doivent être les premiers à bannir de tels actes, on ne peut vouloir une chose et en retour la saccager. » Pour rappel, les partisans de Lamine Guèye et de Amadou Diarra se regardent en chiens de faïence depuis l’annonce de la date des élections locales au mois de janvier 2022.
BUILDING ADMINISTRATIF, UNE RÉNOVATION A PLUSIEURS MILLIARDS
Une partie du building administratif nouvellement rénovée à pris feu jeudi. Le bâtiment qui abrite plusieurs structures du gouvernement, a fait objet de polémique lors de sa mise à neuf au prix de 30,4 milliards de Fcfa
Une partie du building administratif nouvellement rénovée à pris feu hier, jeudi 26 août. Le bâtiment qui abrite plusieurs structures du gouvernement, a fait objet de polémique lors de sa mise à neuf les années dernières. Le coût officiel est de 30,4 milliards FCFA dont une partie financée par la Banque ouest-africaine de développement (Boad).
Le chiffre est donné par le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo qui était à l’Assemblée Nationale, le 28 novembre 2019 mais, des politiques ont affirmé le contraire. Le 28 août 2018, le député Mamadou Lamine Diallo a publié sur sa page facebook que la rénovation a dépassé le coût initial qui était de 17 milliards. Pis, elle est même au-delà du chiffre officiel.
Dans une lettre adressée à la presse le 4 octobre 2014, Abdou Latif Coulibaly à l’époque ministre de la culture et président de du comité de pilotage de la réhabilitation annonçait un montant fixé à 17 milliards pour le financement des travaux. C’était aux premières semaines de la réfection.
Selon aussi des recoupements faits par Africa Check, les dépenses affectées dans le cadre de la réhabilitation dépassent les chiffres du gouvernement et avoisinent la somme donnée par le parlementaire. «Les documents officiels consultés par Africa Check renseignent que le coût actuel de la réhabilitation s’élève, au moins, à 39 milliards 398 millions 639 francs CFA (toutes taxes comprises), soit plus que le coût initial du projet (17 milliards de francs CFA).
Les 40 milliards sont aussi avancé par le directeur général de l’Agence de gestion du patrimoine bâti de l’Etat qui était à l’époque, Abdou Karim Fofana. Il s’exprimait lors de la cérémonie d’inauguration de la deuxième sphère ministérielle, le 16 janvier 2019. La réfection du building administratif toute taxe comprise (Ttc) c’est 40 milliards. Mais, la réalité c’est que le marché est libellé en Ttc, mais il n’est payé qu’en hors taxe», avait-il dit.
Par ailleurs, il faut noter que la réfection du building a aussi dépassé les délais initialement prévus. L’ordre de service de démarrage des travaux a été émis le 6 septembre 2013 mais, ils n’ont commencé qu’en mars 2016, soit presque 3 ans de retard. La lenteur est expliquée en partie par le temps consacré au déménagement des archives nationales. Le building administratif a été construit pendant la période coloniale. Il a été construit en 1953 pour loger le gouvernement de l’Afrique occidentale française.