LES BOULANGERS PROLONGENT LEUR GREVE
Face au mutisme des autorités étatiques

Après 3 jours de grève sur l’étendue du territoire national, les boulangers ont décidé de prolonger leur grève pour 72 heures encore. L’annonce a été faite hier, jeudi 11 novembre par Amadou Gaye, président fédération nationale des boulangers du Sénégal, qui a été joint au téléphone par la Rédaction de Sud Quotidien.
En grève depuis mardi pour réclamer l’augmentation du prix de la baguette de pain de 150F à 190 F, les boulangers ont décédé de poursuivre le combat. Pour faire face au mutisme de l’Etat qui n’a toujours pas réagi face à leurs doléances, ils ont décidé de prolonger la grève pour encore 72 heures.
L’annonce a été faite hier, jeudi 11 novembre par Amadou Gaye, président fédération nationale des boulangers du Sénégal, joint au téléphone par la rédaction de Sud Quotidien. « Pour ces trois jours, nous avons dressé un bilan satisfaisant de la grève. Nous avons décidé de renouveler encore 3 autres jours. Ce qui veut dire que nous sommes satisfaits du fait que presque toutes les régions du Sénégal sont touchées par cet arrêt de production des boulangeries. Il y a des localités où la grève a été respectée à 100%. C’est le cas de Saint louis, Bignona, Sédhiou, Kédougou, Diourbel et Thiès », se réjouit-il.
Toutefois, M. Gaye reconnait que la grève n’a pas été très bien suivie à Dakar. Selon lui, cela s’explique par le fait que la plupart des boulangeries de la capitale sénégalaise appartiennent à des autorités du gouvernement. «A Dakar, c’est normal que le mot d’ordre ne soit respecté à 100%, parce qu’on a presque la moitié des boulangeries du Sénégal. Sur les 1800, Dakar regroupe les 800 boulangeries. Toutes ne sont pas nos membres et sympathisants. La plupart des boulangeries sont même des propriétés des plus hautes personnalités du gouvernent», confie-t-il. C’est d’ailleurs souligne-t-il, ce qui a bloqué même la réglementation de la filière. «Aujourd’hui, on a des problèmes avec l’application de la réglementation. Beaucoup de boulangeries ne répondent pas aux normes. Actuellement, ce sont ces gens-là qui sont en train de produire et de vendre le pain à 200 F CFA. Nous avons mal pour avoir créé ce désagrément à la population sénégalaise. Malheureusement, on est en face des autorités qui pensent que nous, les boulangers devons assurer la politique sociale du gouvernement. Nous ne sommes pas leurs bailleurs de fonds», a-t-il fustigé.
Par ailleurs, le président de la fédération des boulangers du Sénégal signale que la levée du mot d’ordre de grève des meuniers n’aura aucun impact sur leur détermination à poursuivre le combat jusqu’à la satisfaction de leur revendication. «Nous allons prouver à la population que le pain, c’est nous, les boulangers qui le fabriquons et non pas les meuniers. Les meuniers ont trahi notre cause. Nous étions prêts à travailler avec eux pour régler les problèmes de notre secteur d’une manière globale», se désole M. Gaye.