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12 septembre 2025
ÉLECTRIFICATION UNIVERSELLE, LA COMMUNE DE TAÏBA NDIAYE CITÉE EN MODÈLE
La commune de Taïba Ndiaye a été donnée en modèle en tant que première collectivité territoriale à avoir atteint 100% d’électrification, jeudi, lors d’une journée de lancement de l’accès à l’électrification universelle.
Taïba Ndiaye, 28 oct (APS) - La commune de Taïba Ndiaye a été donnée en modèle en tant que première collectivité territoriale à avoir atteint 100% d’électrification, jeudi, lors d’une journée de lancement de l’accès à l’électrification universelle.
Cette journée organisée devant la mairie de Taïba Ndiaye a été l’occasion de vanter les performances de cette commune.
"Taïba Ndiaye est l’une des premières communes du Sénégal à atteindre 100% de villages ayant accès à l’électricité, à l’adduction d’eau potable et à des pistes de désenclavement", a relevé son maire, Alé Lô.
La rencontre qui a connu une forte mobilisation populaire, a enregistré la participation des ministres en charge du Pétrole et des Energies, Aïssatou Sophie Gladima, et des Collectivités territoriales, Oumar Guèye, ainsi que d’autorités administratives, territoriales et religieuses de la zone.
Jusqu’ en 1990, Taïba Ndiaye n’était pas encore électrifiée, a rappelé Alé Lô. La commune, qui a accueilli son premier poste électrique en 1996, a accompagné ses partenaires dans l’atteinte du résultat actuel, a-t-il souligné.
Soixante-dix pour cent de son électrification ont été réalisés par la Senelec, tandis que la commune y a contribué pour 20%, contre 10% pour les autres partenaires que sont l’ASER et le PUDC. Aujourd’hui, tous les 35 villages de Taïba Ndiaye ont accès au courant électrique.
"Nous sommes l’une des communes qui dépendent le moins des transferts de l’Etat - 10% des transferts de l’Etat-, parce que nous avons compris très tôt que pour développer la commune, il faut d’abord la vendre, il faut attirer les investisseurs", a expliqué Alé Lô.
Il explique que c’est cette conception qui a valu ce résultat à la commune qu’il dirige depuis 30 ans.
"Aujourd’hui, notre seul souci, Mme le ministre, c’est de trouver des emplois pour les jeunes et (...) des financements pour les femmes", a-t-elle relevé.
Il fait valoir que c’est d’ailleurs la raison qui le pousse à rester à la tête de cette commune, pour faire en sorte ’’que le témoin soit bien passé". Le moment étant venu selon lui de "préparer la relève", après 30 ans d’exercice.
De trois millions au début de son mandat, le budget de la commune approche aujourd’hui le milliard de francs CFA, a-t-il dit.
"Taiba Ndiaye a beaucoup changé", a relevé pour s’en réjouir Aïssatou Sophie Gladima, ministre du Pétrole et des Énergies.
Elle s’est souvenue qu’en 1981, lorsqu’elle était venue travailler dans les mines de phosphates de Taïba Ndiaye, en tant que première femme dans ce secteur, il n’y avait dans cette zone que des champs où rôdaient les hyènes pendant la nuit.
"Vous n’avez pas seulement mis le budget dans le fonctionnement, mais aussi dans l’investissement’’, a dit la ministre, se disant convaincue qu’"il y aura un retour sur investissement’’.
Pour le ministre des Collectivités territoriales, "Taïba Ndiaye est un symbole de la décentralisation". Il a rappelé que son maire est une "icône" de ce type de politique publique, auquel il a consacré toute sa vie, faisant de sa commune "l’épicentre de la décentralisation".
Oumar Guèye a saisi l’occasion pour rendre hommage à Alé Lô pour tous les combats qu’ils ont menés ensemble en faveur de la décentralisation.
Il a dans le même temps souligné le travail abattu dans ce domaine par les pouvoirs publics sénégalais dont il a listé les nombreuses réalisations.
M. Guèye a exprimé son souhait de voir l’exemple de Taïba Ndiaye faire tache d’huile à travers le pays.
Oumar Guèye, évoquant la dynamique engagée par la Senelec et son ministère de tutelle, s’est dit "persuadé" que le Sénégal atteindra l’électrification universelle d’ici 2035.
"Nous sommespersuadés" que le pays atteindra l’émergence avant 2035, malgré la pandémie. Avec un taux de croissance de 1,5 %, "nous projetons un taux de 5,5% l’année prochaine", a dit Oumar Guèye.
Pour Alé Lô, "l’émergence tant souhaitée commence par les collectivités territoriales, et si toutes les collectivités émergent, le Sénégal va forcément émerger".
La commune de Taïba Ndiaye reste confrontée à d’autres défis, qui concernent par exemple le relèvement du plateau technique sanitaire, avec la construction d’un hôpital de niveau 2 dans la zone de l’arrondissement de Méouane, dans le cadre d’une intercommunalité.
Dans l’éducation, il s’agit de l’achèvement des clôtures des écoles qui a démarré cette année, l’éradication de tous les abris provisoires, l’équipement du centre de formation professionnelle et la promotion de l’enseignement des sciences à Taïba Ndiaye.
L’annexe de la mairie de Taïba Ndiaye a été inaugurée à cette occasion.
LA FIRME BIOTECH RECOIT UN APPUI DE LA BELGIQUE
La Belgique, par la voix de sa ministre de la Coopération au développement et de la Politique des Grandes villes, a apporté son soutien au projet de la firme BioNTech portant sur la construction au Sénégal d’une usine de production de vaccins à ARNm.
Dakar, 28 oct (APS) - La Belgique, par la voix de sa ministre de la Coopération au développement et de la Politique des Grandes villes, a apporté son soutien au projet de la firme BioNTech portant sur la construction au Sénégal d’une usine de production de vaccins à ARNm.
Les vaccins à ARNm sont un nouveau type de vaccin n’utilisant pas un virus vivant pour déclencher une réponse immunitaire. Ils permettent aux cellules de fabriquer une protéine qui déclenchera une réponse immunitaire.
Cette dernière favorise la production d’anticorps aptes à combattre l’infection de Covid-19 si le vrai virus pénètre dans le corps humain.
‘’La Belgique rejoint d’autres Etats membres européens dans ce projet qui vise à garantir que les vaccins seront produits efficacement’’, a déclaré Meryame Kitir dans un communiqué reçu à l’APS.
Mme Kitir, en visite de travail au Sénégal (27-30 octobre), ‘’se réjouit de l’annonce faite mardi par BioNTech’’, la société allemande de biotechnologie qui ‘’financera, construira et opèrera une usine au Sénégal, afin de lancer une capacité de production locale de vaccins à ARNm’’.
‘’Dès que des garanties de qualité suffisantes seront atteintes, l’usine sera confiée à l’Institut Pasteur de Dakar. La construction débutera à la mi-2022. BioNTech estime qu’elle sera en mesure de produire environ 50 millions de vaccins par an. La Belgique soutient cette initiative’’, ajoute le communiqué.
Il cite la ministre belge, selon laquelle ‘’la construction d’une usine ne suffit pas’’.
‘’Une augmentation de la production locale nécessite également une expertise suffisante. En collaboration avec le gouvernement sénégalais, la formation nécessaire et la recherche de nouveaux médicaments et vaccins seront assurées, afin qu’il puisse faire face à l’augmentation de la production’’, ajoute Mme Kitir.
Il s’agit de préparer le secteur public sénégalais à une production plus locale, entre autres, des vaccins contre le Covid-19, selon le communiqué.
Il signale que ‘’d’autres médicaments et vaccins très importants pour le pays - comme les médicaments contre le sida ou le vaccin contre la fièvre jaune - seront également inclus dans la coopération’’.
‘’De cette manière, nous investissons dans l’amélioration des soins de santé pour les Sénégalais’’, a dit Meryame Kitir avant de conclure : ‘’C’est important, car plus vite tout le monde sera vacciné et mieux nous serons tous préparés à répondre aux futures épidémies et même pandémies, plus vite tout le monde - y compris nous - sera en sécurité.’’
LA REGLE DES 5 REMPLACEMENTS CONSERVÉE AU FOOTBALL
Cette règle avait été initialement introduite pour soulager les organismes des joueurs après le premier confinement et éviter la multiplication des blessures dans un calendrier toujours plus chargé
L'International board (IFAB), garant des lois du football, a annoncé ce mercredi que chaque compétition pourra opter sans limite de temps pour un passage à cinq remplaçants au lieu de trois. Toutes les compétitions pourront donc conserver cette règle adoptée temporairement en 2020 pendant la crise sanitaire liée au Covid-19.
L'organisme "a recommandé que chaque compétition puisse décider d’augmenter le nombre de remplaçants en fonction des besoins de leur environnement footbalistique, tout en maintenant le nombre de fenêtres pour effectuer ses changements (trois, plus la mi-temps)".
Cette règle avait été initialement introduite pour soulager les organismes des joueurs après le premier confinement et éviter la multiplication des blessures dans un calendrier toujours plus chargé.
ÉCONOMIE DU SENEGAL, COMMENT PROFITER D’UNE CROISSANCE A DEUX CHIFFRES?
Durant les années 80, l’Afrique a traversé une crise économique sans précédent due à plusieurs facteurs. Les deux chocs pétroliers de 73 et 79 ont impacté les exportations et on assiste aussi à une chute des prix des produits de base.
Le FMI a annoncé qu’en 2022, le Sénégal fera partie des pays qui espèrent afficher une croissance à deux chiffres. Logiquement, cette croissance devrait réduire la pauvreté et créer des emplois, même si dans le passé, cette croissance n’a pas vraiment eu les effets escomptés. Il est temps que cette croissance commence à nourrir les sénégalais. Dans cette contribution, nous ferons d’abord l’état des lieux avant de proposer ensuite dans une autre contribution des solutions pour tirer profit de cette croissance à deux chiffres.
Durant les années 80, l’Afrique a traversé une crise économique sans précédent due à plusieurs facteurs. Les deux chocs pétroliers de 73 et 79 ont impacté les exportations et on assiste aussi à une chute des prix des produits de base. Un malheur ne venant jamais seul, on assiste aussi à la hausse des taux d’intérêt qui a rendu le service de la dette insoutenable pour les pays africains qui ont vu leur dette extérieure exploser.
C’est ainsi que le premier Plan de stabilisation a été mis en place en 1979 qui a pour but d’augmenter les recettes de l’Etat tout en suspendant les taxes à l’exportation sauf l’arachide et les phosphates. À partir de 1980, le Plan de développement économique et social est conçu par la Banque mondiale et le FMI qui avait pour but d’assainir les finances publiques.
Les institutions de Bretton Woods nous avaient demandé de fermer une vingtaine d’ambassades, de réduire le parc automobile et le carburant de l’Etat et la réduction des subventions des denrées de première nécessité entre autres. Ayant considéré ce plan comme un échec, notamment dans sa dimension structurelle, un autre plan a été mis en place, il s’agit du Plan d’ajustement économique et financier à moyen et long terme. Pour réaliser les objectifs de ce Plan, des mesures ont été prises, la création de la Nouvelle politique agricole (NPA) pour responsabiliser les paysans, et la Nouvelle politique industrielle (NPI) pour redynamiser le secteur secondaire.
La vision politique du Sénégal au lendemain des indépendances est caractérisée par la voie africaine du socialisme. Cette voie accorde une importance au monde rural et à l’agriculture. Le taux de croissance tournait autour de 2 % sur la période de 1960 à 1970. Ce faible taux de croissance économique est dû aux déséquilibres financiers dans le secteur public, au faible taux de rentabilité des investissements, à l’impossibilité de mobiliser une épargne publique et un service de la dette insoutenable entre autres.
La monoculture arachidière semble mieux se porter, avec la production qui était tombée en dessous de 300 000 tonnes en 1980, était passée à 800 000 tonnes grâce au bon hivernage de 1980 et 1981. Malheureusement, ce ne sera pas assez, car en 1983, la situation économique était très mauvaise et les institutions de Bretton Woods exigent la diminution de l’effectif de la fonction publique, l’augmentation des prix des denrées de première nécessité, l’arrêt des subventions dans le secteur arachidier et la libéralisation du secteur secondaire.
Les premières mesures tombent le 19 août 1983, les prix des denrées de première nécessité augmentant de plus de 10 %. Un nouveau Plan d’ajustement économique et financier à moyen terme est négocié avec les bailleurs de fonds. Il faut aussi noter que durant les années 80, la France avait sa mainmise dans notre économie ; l’aide française était évaluée à presque 136 milliards FCFA, représentant presque le tiers des aides reçues par le Sénégal. Elle était aussi notre partenaire économique privilégié avec presque 75 % du secteur privé sénégalais provenant des capitaux français.
Les politiques de développement menées par le président Diouf n’ont pas été des succès. Le secteur privé n’a pas répondu présent à l’appel. La dette était de 800 milliards de FCFA et représentait presque 70 % du PIB, et le service de la dette représentait 50 % des recettes budgétaires. La dette extérieure augmente de 20 % par an depuis l’ascension du président Diouf.
Comme alternative à la dévaluation, le président Diouf conçoit le plan Sakho-Loum, un plan d’urgence économique pour assainir les finances de l’Etat. Les mesures étaient entre autres de réduire les salaires des fonctionnaires de 15 %, de prélever une journée de salaire par mois dans le privé, de généraliser la TVA et de supprimer les exonérations douanières. Les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille et on assiste à un dialogue de sourds. Le 12 janvier 1994, le franc CFA perd 50 % de sa valeur. Du jour au lendemain, les prix augmentent de presque 25 %, l’inflation est aux alentours de 30 % et les prix des denrées de première nécessité ont aussi connu une hausse comprise entre 40 et 70 %.
La libéralisation économique a été nécessaire pour le développement de tous les pays ; avec cette libéralisation, nous avons assisté à une entrée massive des multinationales en Afrique. C’est ainsi que nous notons une importante présence des multinationales dans les pays d’Afrique. Elles sont présentes dans tous les secteurs, on les voit dans les secteurs des infrastructures, des télécommunications, de l’industrie et de l’agro-industrie, des services, du transport et de la grande distribution.
Malgré les réformes financières, les économies de l’Afrique subsaharienne n’ont pas réussi à mobiliser une épargne intérieure importante, à cause du financement provenant du marché monétaire de l’extérieur. Ces politiques néo-libérales n’ont pas marché en Afrique subsaharienne et on peut imputer cet échec à l’imperfection de nos marchés, aux asymétries, un environnement instable et un manque d’infrastructures non propice au secteur privé national qui était déjà faible. On note une interdépendance entre l’Etat et le marché, car l’Etat est omniprésent dans tous les domaines de l’économie, de la facilitation de création d’emplois, à la création d’emplois sans oublier la stabilité politique et sociale. Son omniprésence est un frein majeur au développement.
Après plusieurs échecs, l’initiative PPTE a été mise en place en 1996, avant d’être renforcée en 1999. Il s’agit d’alléger la dette des pays très pauvres et très endettés. Il fallait pour chaque pays demandeur de cet allègement de mener pendant 3 ans des politiques économiques approuvées par le FMI et la Banque mondiale sous forme de programmes d’ajustement structurel.
Tous les pays concernés ont adopté un document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP). À la fin des 3 années, si le ratio du stock de la dette extérieure/exportations est supérieur à 150 %, le pays est déclaré éligible. En juin 2005, le G8, grands pays industrialisés avec le FMI, l’AID, de la Banque mondiale et du Fonds africain de développement ont annulé leurs créances sur les pays éligibles.
Finalement, en mars 2009, dans un document intitulé « Réponse du FMI à la crise financière et économique » le FMI a affirmé avoir commis des erreurs et avoir appris de ces erreurs et a même assuré que depuis la crise financière, aucun des prêts accordés n’était adossé aux conditions draconiennes utilisées dans le passé.
Selon une étude de la Banque mondiale, la dette extérieure totale des pays à revenu faible et intermédiaire a augmenté de 10 % en 2017 pour atteindre 7,1 billions de dollars, un rythme d’accumulation de dette plus rapide que l’augmentation de 4 % en 2016. Cette augmentation est due à des entrées nettes de dette de 607 milliards de dollars. Parmi les pays à revenu faible et intermédiaire, 31 % avaient un ratio dette extérieure/RNB supérieur à 60 % fin 2017, soit le double du nombre de pays ayant un ratio comparable à fin 2008, dont 11 pays où le ratio était supérieur à 100 %.
Lorsque la dette dépasse un niveau critique, elle devient un fardeau et exerce une pression négative sur l’investissement et la croissance. Plutôt que de s’endetter pour croître, les pays surendettés comme la plupart des pays africains peuvent renoncer à la croissance pour rembourser leurs dettes. Un pari risqué.
Comme de nombreux pays en développement, le Sénégal a été confronté à une grave crise de la dette extérieure, qui a conduit les autorités à signer 13 accords de réaménagement de la dette avec les créanciers du Club de Paris entre 1981 et 2000.
Au lendemain de cette crise, les initiatives prises par la communauté internationale au cours des années 2000, notamment l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM), ont permis au Sénégal de bénéficier de plusieurs centaines de milliards de francs CFA de remise de dette.
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
VOUS AVEZ DIT ANTI-FRANÇAIS
EXCLUSIF SENEPLUS – Il n’y a pas en Afrique de ressentiment anti-anglais ou anti-allemand, anti-espagnol, anti-chinois ni même anti-américain ou anti-russe. Pourquoi la France alors fait-elle l’unanimité contre elle ?
On entend souvent cette rengaine débitée de manière plaintive ou agressive par des hommes politiques, des commentateurs et journalistes français. Cette question faussement naïve a toujours visé à mettre les critiques africains de la colonisation puis de la françafrique sur la défensive, à les sommer de nuancer, de faire la distinction entre l’État et le peuple français, à la limite à se rétracter, à admettre les "bonnes choses" que malgré tout la France fait en Afrique ou même qu’elle a faites durant la colonisation. Ou encore à les discréditer en insinuant qu’ils sont manipulés par la Russie l’Angleterre ou la Turquie et que sais-je ? Au fond ça revient à une tentative très peu subtile d’intimidation.
Pathétique !
Si critiquer la Françafrique c’est être anti-français alors je suis résolument anti-français. Point barre. Je suis farouchement pro-africain et puisque la France est l’ennemie de l’Afrique, je suis anti-français. C’est tout. Nul besoin de circonvolutions inutiles. Car comme l’écrivait Frantz Fanon "l’erreur des Africains est d’avoir oublié que l’ennemi ne recule jamais sincèrement. Il ne comprend jamais. Il capitule, mais ne se convertit pas".
J’ai choisi mon camp.
D’ailleurs, je serai en bonne compagnie, la compagnie des résistants français résolument anti-allemand durant l’occupation nazie pendant la deuxième guerre mondiale. Ou le camp des communistes français qui ont toujours pris fait et cause pour les victimes du capitalisme français y compris dans les colonies. Ou le camp des militants anticolonialistes français qui dénoncent depuis fort longtemps la perfidie et l’hypocrisie des gouvernants français et des multinationales qu’ils servent. Et bien entendu de tous nos résistants du continent qu’il faut constamment réinstaller dans nos imaginaires afin d’inspirer les générations montantes.
Il faut vraiment être totalement ignare pour poser une telle question à un Africain issu de la Zone de Nuisance Française (ZNF). Et surtout quand, après la fausse question, on ajoute que l’esclavage et la colonisation, c’est de l’histoire ancienne et qu’il n’y a plus de raisons d’entretenir un ressentiment anti-français d’autant plus qu’il ne saurait y avoir de responsabilités intergénérationnelles. Ah bon ? La jouissance présente du butin accumulé par des siècles de rapines étant du coup évacuée.
Qui est fou ?
Le président Emmanuel Macron poussa même l’outrecuidance jusqu’à convoquer les présidents africains des pays du Sahel pour leur intimer l’ordre de mettre fin au ressentiment anti-français sans quoi il quitterait le Sahel. Les Maliens ont bien entendu applaudi en lui souhaitant bon vent. Ils attendent toujours le départ annoncé. La patrie autoproclamée des droits de l’homme qui exige la répression de la libre expression d’un ressenti légitime ? Il faut le faire.
Il n’y a pas en Afrique de ressentiment anti-anglais ou anti-allemand, anti-espagnol, anti-chinois ni même anti-américain ou anti-russe. Pourquoi la France alors fait-elle l’unanimité contre elle (j’exclus bien évidemment les supplétifs et autres collabos) ?
Et bien, posons-nous la question.
Quelle armée d’occupation a osé bombarder une résidence présidentielle en Afrique après avoir envahi les rues d’Abidjan, massacrant dans la foulée des milliers de jeunes ivoiriens aux mains nues et sans que cela n’émeuve le Tribunal pénal international. Du jamais vu dans l’histoire des conflits dans le monde.
Quel président du monde occidental est venu dire aux Africains qu’ils n’étaient pas entrés dans l’histoire ? En 2007 ? Que la civilisation et la lumière leur ont été apportées par une France magnanime ? Comment peut-on oser afficher un tel mépris en public, dans l’université qui porte le nom de Cheikh Anta Diop ? En face de son hôte le président du Sénégal, le très "décomplexé" Nicolas Sarkozy.
Ou nous a lancé à la figure avec une insolence assumée que nos femmes faisaient trop d’enfants. En quoi ça le regarde ? Vont-ils maintenant oser s’introduire dans nos chambres à coucher ? Dixit, le très « post-colonial », Emmanuel Macron.
Sans compter la pitoyable tentative d’entourloupe concernant l’Eco, les 50 interventions militaires depuis les indépendances, les complots et coups d’États, les assassinats de présidents rétifs, les ingérences systématiques dans nos affaires intérieures, l’utilisation de mercenaires, l’occupation militaire de nos nations, les relations suspectes avec les bandes de "terroristes", le soutien à des régimes illégitimes, le chantage et la corruption systématisée, l’imposition de leur langue, la fourberie de la soi-disant aide au développement. La liste des crimes et méfaits impunis est longue (1) de de Gaule à Macron. Et ils ont le culot de s’indigner d’un ressentiment anti-français !
Non, nous n’oublierons jamais !
La France est décidément mal en point. Elle me fait penser à une vieille marâtre aigrie rabougrie et acariâtre qui se dispute avec tout le monde : États-Unis, Angleterre, Australie, Turquie, Russie, Algérie, Mali, Centrafrique, etc. Elle est aux prises avec ses angoisses existentielles, celle du « grand remplacement ». Elle pourrait très bien élire un président aigri rabougri et acariâtre qui incarne pourtant tout ce qu’elle a toujours rejeté : Juif Algérien issu de l’immigration. Cela s’appelle de la schizophrénie. La France vieillit mal.
Mais ce n’est pas nos oignons. Tout ce qu’on demande à la France c’est qu’elle nous fiche la paix. Les déclarations d’amour d’un Emmanuel Macron ou l’assertion maintes fois répétée que l’Afrique c’est l’avenir de la France sonnent creux. L’avenir de l’Afrique c’est l’Afrique. La France c’est notre passé. Qu’il nous faut enterrer au plus tôt.
Au fond la France, elle m’indiffère. C’est sa barbarie et son hypocrisie qui m’horripilent.
Pierre Sané, ancien Sécrétaire général d'Amesty International, est le directeur d'Imagine Africa.
(1) Pour celles et ceux qui veulent être édifiés (et pour certains horrifiés), je recommande vivement la lecture du livre codirigé par mon jeune ami historien Amzat Boukari-Yabara : L’empire qui ne veut pas mourir. Une histoire de la Françafrique, Éditions du Seuil, octobre 2021.
FUMEE NOIRE !
Qui sera le «pape» de Bby pour les investitures à la Ville de Dakar ? Ni Diouf Sarr ni Amadou Ba ne le savent encore parce que la fumée blanche viendra de Macky Sall qui préfère encore le suspense
Qui sera le «pape» de Bby pour les investitures à la Ville de Dakar ? Ni Diouf Sarr ni Amadou Ba ne le savent encore parce que la fumée blanche viendra de Macky Sall qui préfère encore le suspense. En dépit des rumeurs persistantes qui désignent déjà le maire de Yoff vainqueur de son duel avec le responsable des Parcelles assainies. Sans changement à Kolda, mais surprise à Kaolack où Macky aurait choisi Rahma. A Tamba, c’est le ministre Kaba qui serait devant.
C’est toujours la fumée noire pour le candidat de Benno bokk yaakaar (Bby) à la mairie de Dakar. Même si des rumeurs persistantes indiquent que la bataille des investitures de Bby tournerait en faveur du maire de Yoff. Ce qui avait fait courir l’autre rumeur sur la désignation de son adversaire, Amadou Ba, comme Coordonnateur national des élections locales. Seulement, le concerné luimême en est surpris. Dans une brève vidéo, non contextualisée, le responsable des Parcelles assainies qui, vraisemblablement, s’adressait à des militants, dit : «Je vous encourage. Préparons les actions qui vont suivre sur le terrain. J’ai vu beaucoup de choses passer dans le net. Je ne les commenterais pas parce que je ne sais pas de quoi il s’agit. On dit que Amadou Ba a été nommé coordonnateur… vraiment je n’en sais rien. Mais quelle que soit la décision prise, nous la prendrons avec fierté, avec engagement.» Le camp de Diouf Sarr a jubilé toute la journée dans la discrétion, estimant qu’une nomination de Amadou Ba comme coordonnateur serait synonyme de sa mise à l’écart pour Dakar. Seulement, Le Quotidien a appris qu’en Conseil des ministres, le chef de l’Etat a tranché dans beaucoup de collectivités, mais a préféré laisser planer le suspense pour Dakar.
LE DUO DES BALDE A KOLDA, SIDIKI KABA A TAMBA, MOUSTAPHA DIOP A LOUGA
Les informations commencent à suinter. Et il se susurre qu’à Kolda, le chef de la majorité a décidé de compter sur le duo sortant : Bibi Baldé à la mairie et Moussa Baldé au Conseil départemental. Alors que Mame Boye Diao était sur la liste de Macky Sall, il serait finalement affaibli par l’épisode de ses effigies sur les cahiers distribués à des élèves de la commune. Sidiki Kaba qui avait été investi en août dernier par une large frange de Benno bokk yaakaar de Tamba devrait défendre les couleurs de la coalition. Le sortant Mame Balla Lô, qui est également député, n’avait jusqu’ici réagi. Et tout porte à croire qu’il se serait rangé depuis longtemps. A Louga aussi, Macky Sall aurait jeté son dévolu sur le maire sortant, Moustapha Diop. Mamour Diallo, son principal adversaire au sein de l’Apr, devra attendre encore.
RAHMA A LA MAIRIE DE KAOLACK ET MIMI AU CONSEIL DEPARTEMENTAL
Kaolack aussi fait l’objet d’une attention particulière. Le maire sortant, Mariama Sarr, n’aurait pas eu cette fois-ci la confiance du Président Sall pour briguer un deuxième mandat. C’est Mohamed Ndiaye «Rahma», son ancien mari, qui serait le «cheval» de Macky Sall pour ces Locales. Il semblerait, selon les informations qui ont fuité, que Aminata Touré devrait aller au département. Mais joint par Le Quotidien, l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) dit : «C’est vous qui me l’apprenez. Je ne peux rien confirmer ni infirmer. En militante disciplinée, on s’en tiendra aux décisions du président de Bby en charge d’arbitrer au mieux les intérêts de notre coalition et de la population. En tout état de cause, il y a une vie après ces élections locales. Donc, il faut que la sérénité revienne et que notre coalition garde toute sa rigueur et aille vers une large victoire.»
LA CRISE INTERNE AU SEIN DE LA FECAFOOT QUI POURRAIT REMETTRE LA CAN EN CAUSE
La Can au Cameroun pourrait encore une fois être reportée. Une info qui fait trembler tout le continent. Mais qui n’est pas une surprise, avec la guéguerre notée au sein de la Fécafoot
La Can au Cameroun pourrait encore une fois être reportée. Une info qui fait trembler tout le continent. Mais qui n’est pas une surprise, avec la guéguerre notée au sein de la Fécafoot.
Vendredi dernier, la Caf, représentée par son vice-président, Me Augustin Senghor, et son Secrétaire général, Veron Mosengo, ont signé avec Seidou Mbombo Njoya, l’accord cadre assurant officiellement l’organisation de la Can 2021 au Cameroun. Or, des membres de l’Assemblée générale ne reconnaissent pas Mbombo Njoya comme président de la Fécafoot, puisque le Tribunal arbitral du sport (Tas) avait invalidé son élection de décembre 2018 en janvier 2021.
Seidou Mbombo Njoya agit en tant que président intérimaire, une nomination qui ne peut se faire qu’en interne et l’Assemblée générale avait choisi le Sénateur Albert Mbida. Une décision du Tas qui n’a pas été appliquée avec la Fifa qui a choisi de laisser Seidou Mbombo Njoya à son poste jusqu’à la prochaine élection.
Les opposants à Seidou Mbombo Njoya ont mandaté un avocat pour invalider la signature de cet accord cadre et cet avocat a écrit au Tas lundi évoquant une violation de l’article 11 des statuts de la Caf. On risque donc d’avoir un nouveau report de la compétition, peut-être même pire. Tout dépend des suites qui seront données par le Tas. Du coup, si la Can au Cameroun était reportée, elle aura un impact sur la Can 2023, censée se tenir en Côte d’Ivoire et pourrait aussi être décalée.
Une situation déplorée par le journaliste Anthony Pla qui estime qu’il s’agit d’une grande pagaille. «C’est encore une sale image que nous allons renvoyer et ceci affecte grandement notre capacité à vendre nos compétions ou encore à chercher des investisseurs (et des portes qui claquent, je m’en prends beaucoup sur ce sujet). Il s’agit de la plus grande fête du football africain et ces batailles n’en finissent pas. Un jour, peut-être, nous regarderons tous ensemble dans la même direction au lieu de se regarder les uns les autres comme c’est le cas dans beaucoup de pays», dénonce le confrère. Qui ajoute : «Cette direction, c’est le progrès, le développement du football africain. C’est la vision du Dr Patrice Motsepe, magnifique vision car on mérite tellement mieux que tout cela. Sauf que si on n’arrive pas à l’appliquer au niveau local, comment allons-nous l’appliquer au niveau continental ?» Avec actucameroun
BEACH SOCCER, JEAN DIATTA ET BABACAR FALL GRACIES
Tout est bien qui finit bien. Jean Ninou Diatta et Babacar Fall, qui avaient été renvoyés de la Tanière pour avoir disputé un match de Navétanes, peuvent retrouver leurs coéquipiers
Tout est bien qui finit bien. Jean Ninou Diatta et Babacar Fall, qui avaient été renvoyés de la Tanière pour avoir disputé un match de Navétanes, peuvent retrouver leurs coéquipiers.
«On a fauté et il faut le reconnaître. On a présenté nos plates excuses devant nos coéquipiers et tout le staff. Ils nous ont pardonné. Maintenant, on croise les doigts et on espère pouvoir bénéficier de l’indulgence des autorités fédérales», expliquait le défenseur Jean Ninou Diatta qui avait adressé une lettre d’excuses à la Fsf.
L’instance fédérale a réagi et décide de pardonner aux deux joueurs, a appris wiwsport.com. Du coup, Ils vont retrouver leurs coéquipiers et continuer la préparation pour le tournoi intercontinental de Dubaï (2-6 novembre).
Les Lions sont dans la dernière ligne droite des préparatifs qui vont prendre fin ce vendredi. Le coach Ngalla Sylla va publier la liste des joueurs qui prendront part à cette compétition ce soir (hier). L’Equipe nationale du Sénégal va s’envoler pour Dubaï, ce samedi.
LOUM NDIAYE «BOUSCULE» NAMPALYS MENDY
En grande forme avec le Deportivo Alaves (Liga espagnole), Mamadou Loum Ndiaye enchaîne les bons matchs avec son nouveau club, qu’il a rejoint en juillet dernier, en provenance de Porto (D1 Portugal), sous forme de prêt avec option d’achat
Convoqué par Aliou Cissé lors de la double confrontation contre la Namibie, Mamadou Loum Ndiaye est resté sur le banc et n’a pas eu l’occasion de s’exprimer face aux Brave Warriors. Mais avec la bonne forme du moment du milieu défensif du Deportivo Alaves, unique buteur mardi contre Elche, il n’est pas exclu que le sélectionneur lui donne sa chance dans l’entrejeu aux côtés de Gana Guèye ; surtout avec la situation assez embarrassante de Nampalys Mendy, en manque de temps de jeu à Leicester.
En grande forme avec le Deportivo Alaves (Liga espagnole), Mamadou Loum Ndiaye enchaîne les bons matchs avec son nouveau club, qu’il a rejoint en juillet dernier, en provenance de Porto (D1 Portugal), sous forme de prêt avec option d’achat. Convainquant lors de ses premiers matchs, l’international sénégalais (25 ans), titularisé pour la 6e fois, mardi, contre l’équipe d’Elche pour le compte de la 11e journée, a rendu une copie propre en signant l’unique but de la partie, son premier en Liga. Un succès sous forme de bol d’air pour Alaves, pas bien classé avec sa 16e place. Une victoire aussi qui vient confirmer les matchs aboutis de l’ancien joueur de l’Us Ouakam, convoqué en Equipe nationale lors de la double confrontation contre la Namibie, pour le compte des éliminatoires du Mondial 2022. Mais une sélection qui n’a pas profité à Loum Ndiaye qui est resté sur le banc, concurrence oblige, contre les Brave Warriors.
POUR UN ENTRE JEU «MUSCLE»
Mais la situation assez embarrassante que vit le sélectionneur au milieu du terrain - avec des joueurs qui manquent d’impact dans l’entrejeu (Cheikhou Kouyaté) et d’autres en manque de temps de jeu (Nampalys Mendy)- pourrait ouvrir le chemin d’une titularisation à Loum Ndiaye. Ses qualités athlétiques, son bon profil de sentinelle et cette grosse activité notée à la récupération pourraient beaucoup apporter à l’entrejeu des Lions qui demande à être «musclé». Car on ne le dira jamais assez : le secteur du milieu du terrain, devenu le cœur du jeu, n’est pas fait pour les enfants de chœur. Il a besoin d’un taulier, d’un joueur de caractère, capable de casser les transitions. Et sous ce registre, seul Gana Guèye joue au porteur d’eau, ce qui le freine souvent quand il veut se libérer de ses tâches défensives pour se projeter. Il faut noter que depuis le «départ» de Pape Alioune Ndiaye et le retour nonconcluant de Kouyaté au milieu, Gana n’arrive toujours pas à trouver l’oiseau rare à même de former une paire de qualité dans un système de double pivot, cher à Aliou Cissé. Nampalys était en effet bien parti pour devenir ce compagnon idéal, mais malheureusement il a été barré par son manque de temps de jeu à Leicester. Testé pendant quelques matchs, Pape Matar Sarr tarde à convaincre son coach, tandis que les Moustapha Name et autres attendent qu’on leur donne une chance. Quid de Pape Guèye ? Pisté pendant un bon bout de temps, le binational est toujours indécis. Et aujourd’hui avec sa situation à l’Om où il n’a toujours pas un statut de titulaire, on le voit mal sacrifier son club pour aller à la Can.
LES ABSENTS DE LA PROCHAINE LISTE AURONT PEU DE CHANCE D’ETRE A LA CAN
Autant d’obstacles pour Aliou Cissé dans sa quête de trouver le meilleur profil à même d’accompagner Gana Guèye. Et justement c’est cette brèche dont pourrait profiter Loum Ndiaye. Mais pour y arriver, il faudrait que le solide milieu défensif continue à être performant avec Alavès afin de convaincre le sélectionneur qui peaufine sa liste pour les deux derniers matchs contre le Togo et le Congo. Une liste à fort enjeu si on sait que Aliou Cissé, à moins de trois mois de l’évènement, a déjà en tête ses hommes pour la Can et que les absents de cette prochaine liste auront peu de chance d’être au Cameroun en janvier prochain.