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20 juin 2025
par Amadou Sarr Diop
AU-DELÀ DU DÉBAT SUR LES VIOLENCES SCOLAIRES, L’IMPÉRATIF DE REFONDER L’ÉCOLE AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Face aux nouvelles figures de la réussite sociale incarnées par les lutteurs, les politiciens, les chanteurs et les émigrés, l’école sénégalaise n’a plus de référent qui constituait sa suprématie identitaire comme productrice d’élites
Mon regard sur la récurrence des actes de violence dans nos établissements vise à relier la fabrique de la violence à l’école à l’analyse de la désintégration des instances de socialisation comme facteur de délinquance juvénile. Il rétablit les conséquences de la crise des sociabilités qui fonde la recrudescence de la violence à l’école. C’est ce type de raisonnements qui balise l’espace des analyses de la crise actuelle de l’école. Il s’agit d’une part de mettre en relief la fin de l’interdépendance des objectifs pédagogiques et des objectifs éducatifs dans le processus de formation et de pointer d’autre part, la crise du lien social dans les différents paliers de socialisation, dont l’espace familial, rattrapé par ses propres défaillances. Frappé par la précarité et déstructuré par des crises endogènes, l’espace familial de socialisation primaire a perdu sa fonction intégrative. Il est alors pertinent d’établir une signification entre dissociation familiale, atténuation du contrôle de la famille (avec l’émergence des réseaux sociaux), indiscipline et violence à l’école. L’école n’est pas un sanctuaire, un lieu coupé de la société, elle en est le microcosme. Il ne s’agit pas donc d’appréhender la question de la production de violences à l’école comme relevant uniquement des facteurs endogènes, mais bien au contraire de l’inscrire, comme le soutient Debarbieux, dans « une approche interactive qui fait système ».
Désintégration des instances de socialisation et creuset scolaire brisé : les sources de la délinquance juvénile
Pourquoi les élèves sont devenus violents dans nos établissements scolaires ? Du point de vue de l’analyse sociologique, on ne peut répondre à la question que par le détour d’une autre question : pourquoi la violence est devenue au Sénégal un phénomène sociétal ? Dans un de mes articles publiés, je signalais que l’analyse sociologique et historique de la société sénégalaise montre que la violence a ses bases dans une société fortement configurée par la culture de la violence à travers ses différents ressorts et formes d’action. Elle est une donnée structurelle dans un univers de vie confronté à la crise des sociabilités et à la défaillance de ces instances de socialisation et de reproduction sociale. La violence à l’école, la violence politique et la violence dans la rue au quotidien relèvent toutes de la même source matricielle que sont le délitement des liens sociaux et son corollaire, la crise des valeurs et du religieux. C’est pourquoi la récurrence des actes de violence dans nos établissements doit être comprise comme la conséquence de la crise des sociabilités due à la désintégration des instances de socialisation, en premier lieu l’instance de socialisation de base qu’est la famille.
Les facteurs explicatifs de la crise systémique sont à la fois endogènes à l’école dans sa situation fonctionnelle comme institution, mais ils sont allogènes à la crise de sociabilité à laquelle se trouve confrontée la société sénégalaise. C’est au niveau de la crise du lien social qu’il faut situer la crise des sociabilités qui a fini par perdre l’école. Elle est la matrice fondatrice de toutes les dérives constatées dans la construction d’un modèle comportemental positif dans nos établissements scolaires. La crise du lien social est synonyme de ce que les sociologues appellent la mort du social dans les évolutions sociétales actuelles. Elle est une crise des valeurs, une crise des modèles, des institutions, du politique, de la gouvernance, du religieux, dont les lieux de manifestations renvoient aux différents registres existentiels qui structurent l’espace de vie du sénégalais. Elle est aussi une crise de socialisation, une crise des âges et des attentes, en termes de rôle et de statut. Elle est enfin une crise des symboles et des espaces de vie que sont la famille, l’école, le quartier, la rue et les lieux de travail, bref les lieux de rencontres où s’impose le devoir de civilité.
L’école qui se donne à analyser est à l’image du miroir brisé, elle est celle des crises de sociabilités dans des univers familiaux, déconfigurés et aliénés par la perte des identités et des repères. La crise de l’école est une crise multiforme, les causes de défaillance du système éducatif sont nombreuses. De l’extraversion de ses curricula, en passant par la baisse de niveaux, toutes variables confondues - élèves, enseignants, administrateurs scolaires -, l’inadéquation de l’offre, aux crises endémiques ponctuées par des grèves cycliques, des violences récurrentes, notre système éducatif est confronté à une crise systémique. Il y a une autre crise qui rattrape l’école, c’est celle du référent qui dénie à l’école sa fonction d’intégration culturelle, du fait que l’école n’a plus le monopole de la transmission culturelle et des valeurs. Face aux nouvelles figures de la réussite sociale incarnées par les lutteurs, les politiciens, les chanteurs, les danseurs et les émigrés, l’école n’a plus de référent qui constituait sa suprématie identitaire comme productrice d’élites. Sa marginalité est consubstantielle au creuset scolaire brisé. Ce creuset scolaire brisé renvoie à la mort de l’intellectuel démiurge, au sens platonicien du terme, à la marginalisation de l’élite intellectuelle au profit de nouvelles élites incarnées par des figures politiques, maraboutiques, musicales, sportives (lutteurs, footballeurs) ou encore par les nouvelles stars d’une société qui tombe sous le charme de l’artificiel. Ces nouvelles figures de la réussite sociale ont relégué au second plan l’intellectuel. Tout se résume aujourd’hui à l’effondrement du système scolaire qui se traduit par la déviance des acteurs, l’inadéquation des contenus d’enseignement, les violences récurrentes, la chute de niveau, l’affaiblissement du prestige des enseignants, la crise d’autorité, la mise en concurrence de la culture scolaire et des cultures de masse (le symbolisme de la lutte, la musique, etc.). Aujourd’hui, on assiste au déclin de la fonction d’intégration culturelle du fait que l’école ne possède plus le monopole de la transmission culturelle et des valeurs. Elle est fortement concurrencée par les technologies de l’information et de la communication (télévision, internet, Facebook, réseaux sociaux, etc.) et les industries culturelles qui sont à l’origine de nouvelles stimulations culturelles porteuses de violence auxquelles sont exposés les élèves. Des recherches ont démontré que la prégnance des images violentes, véhiculées par les technologies de l’information (télévision, internet, Facebook, etc.), ont augmenté les facteurs de déviances et de violence à l’école.
Au demeurant, la déstabilisation de l’école s’explique par une crise multidimensionnelle, en rapport avec la crise du lien social. En soixante ans, l’école au Sénégal n’a pas réalisé le contrat de confiance avec ses acteurs, dans un contexte d’apprenance marqué par des échecs multiples. La massification qu’elle a subie, dans le bon sens comme dans le mauvais, en a fait un espace de rencontre de tous les enfants, venant des origines sociales diverses et formatés dans des habitus familiaux, pas forcément en phase avec l’habitus scolaire. Avec la massification, on a assisté à la violence d’un choc, celui d’un changement de paradigme sans que les nouveaux acteurs ne soient préparés à un changement de comportements, de modèles pédagogiques et de style managérial des établissements scolaires.
À propos de la violence à l’école, nous privilégions l’analyse qui met le focus sur les facteurs de cause. La violence scolaire se construit à l’école et en dehors. Plusieurs facteurs ressortent de l'explication que les théoriciens donnent de la violence en milieux scolaires. Nous mettons l’accent sur les déterminants objectifs de la violence à l'école qui se traduisent dans le paradigme transactionnel par les facteurs de risque, pour mieux comprendre la complexité de la violence scolaire comme fait sociologique et établir la dialectique qui la lie à la crise des sociabilités. Plutôt que de parler de causes, la littérature scientifique préfère parler de facteurs de risque qui, en se combinant, peuvent augmenter la probabilité de développement d’épisodes violents ou agressifs dans les espaces scolaires confrontés, de plus en plus, à une crise relationnelle entre élèves et enseignant. Rien n’est en soi cause de violence à l’école. Tout est question de combinaison de facteurs, de probabilité de comportements de déviance et de violence, chez l’apprenant, dans un contexte situé. Certes, la violence scolaire se fabrique dans la vie de certains établissements, car le champ scolaire fonctionne sur la base d’un équilibre qui, à tout moment, peut être rompu par un manque de communication, de dialogue, de transparence, de médiation, d’autorité, de cohérence, de rigueur dans le management des établissements. Mais, on retient aussi que la violence peut résulter de la distance sociale qui peut se produire dans les contextes relationnels de tensions et de conflits. Les acquis de la lutte syndicale a conduit à une erreur fatale, celle d’établir le critère de fonction de chef d’établissement à partir de l’ancienneté qui est loin d’être un critère efficient pour choisir un bon chef d’établissement, capable de gérer les crises et au mieux, de faire preuve de leadership situationnel qui anticipe sur les conflictualités. D’ailleurs, les erreurs de management dans nos établissements ont créé la distance entre administrés. Cette distance sociale vécue par les acteurs se traduit par la résistance, la réaction contre la ségrégation sociale et, au pire des cas, par le construit scolaire de la violence.
Daaréiser l’école par le référentiel de l’éducation à la tarbya
Il ne s’agit pas seulement de l’autorité de l’enseignant qui est remise en question, mais aussi celles des chefs d’établissement et de leurs chefs hiérarchiques. C’est toute la chaîne d’autorité qui est aujourd’hui fragilisée par une délinquance juvénile qui prend racine dans une société confrontée à une crise systémique. Dans cette situation : que faire ?
Il ne s’agit pas de changer seulement les programmes, mais de redéfinir les curricula, par la refondation de notre système éducatif. Dans un ouvrage collectif dirigé par le Professeur Jean Émile Charlier et auquel j’ai participé, j’ai un produit un chapitre où j’aborde cette question, en insistant sur ce que j’appelle faut-il « daaraéiser » l’école au même titre que la modernisation des daaras. Le sens de mon propos s’explique par le fait que notre système éducatif est dans une situation intrinsèquement ambiguë, celle d’appartenir à un État laïque qui gouverne des populations profondément religieuses, assujetties à un islam soufi, sous-tendue par la philosophie de la tarbya. C’est pour cette raison que le système éducatif est pris dans un étau, entre quatre lignes de clivages adoptées par les familles dans le choix des stratégies de socialisation de leurs enfants. Pour rappel, ces lignes de clivage sont le choix de l’éducation formelle, l’option exclusive pour l’enseignement arabo-islamique, l’hybridation des parcours d’apprentissage par le transit plus ou moins long par le daara avant l’entrée dans le système formel, la socialisation par l’apprentissage de métier.
L’école postcoloniale n’a pas opéré les ruptures reproductrices de modèles éducatifs, suffisamment articulés pour réconcilier dans le contexte sénégalais la diversité de ces choix familiaux d’éducation. Le débat sur la refondation de notre système éducatif devrait avoir comme axe dominant la réconciliation des modèles, par la construction d’un paradigme scolaire qui s’inspire des fondements philosophiques, socioculturels, religieux, idéologiques et politiques de la société sénégalaise. En réalité, la question des savoirs enseignés à l’école renvoie, avant tout, aux valeurs, par rapport à un idéal philosophique suspendu à un modèle humain. Le choix éducatif n’est pas neutre ; toute éducation est, par essence normative, et la question du pourquoi il faut éduquer repose sur le modèle humain et la conception du monde qui déterminent les valeurs et les connaissances à enseigner pour les besoins de l’apprenance pour une génération. Sous ce rapport, les curricula et les programmes d’un système éducatif ne sont pas perçus comme des réalités neutres, ils sont plutôt considérés comme des produits socialement construits, pour des préoccupations avouées ou inavouées.
Le modèle de la tarbya dans les daaras serait une valeur ajoutée à notre système pour restaurer l’éthique au cœur des apprentissages. Dans le contexte du Sénégal, l’enseignement arabo-islamique, en particulier l’enseignement des daaras, reste un vecteur des codes socioculturels qui détermine la philosophie sous-jacente à l’éducation islamique adossée à un islam soufi, fortement déterminée par la tarbya dont la finalité est de préparer le jeune talibé à devenir un bon citoyen. La philosophie de la tarbya, qui sous-tend l’enseignement dans les daaras, à savoir la formation spirituelle et morale du disciple jeune, est non seulement une préparation à la formation religieuse, mais elle incorpore dans la conscience de l’enfant une éthique qui la prédispose à une bonne insertion sociale, à la modération, à la patience, au respect d’autrui, à l’endurance, au respect du permis et de l’interdit. Cette philosophie est présente dans l’enseignement chrétien, fortement accroché aux valeurs éthiques et de bienfaisance. La signification équivoque du concept de modernisation des daaras devrait donc conduire à poser l’impératif de daaraésier l’école formelle pour combler le vide éducationnel dans notre système qui se traduit par la défaillance socialisante de l’école.
La nécessité d’inscrire nos priorités, en matière d’éducation, dans les grandes lignes retenues par la communauté internationale devrait-elle faire fi de la prise en compte de nos spécificités nationales ? Faut-il s’oublier au nom de la mondialisation ou faut-il inventer une façon d’être avec les autres tout, en sauvant notre propre identité de la dilution dans un universalisme ambiant ? Une école axiologiquement neutre et vide, en termes de valeurs, peut-elle générer des comportements positifs et stables ? Voilà des interrogations qui nous interpellent dans le cadre de la refondation de notre système éducatif. La réponse à toutes ces questions est que le modèle d’homme à former et les contenus d’apprentissage ne peuvent se passer, en dépit de la mondialité culturelle, d’un projet de société, adossé à une identité existentielle propre qui définirait nos modes d’agir individuel et collectif. Il nous faut relier l’école à notre identité, sans tourner le dos aux nouvelles normativités qui agitent le monde. L’objectif étant de dépasser la vue dichotomiste, diffamante entre éducation formelle et éducation non formelle. Il faut arriver à une fusion salutaire des deux offres, dans une perspective qui réconcilie le substrat socioculturel de notre société aux exigences de la modernité et de l’épistémè scientifique et technologique véhiculées par les apprentissages à l’école. Le référentiel asiatique, porteur d’espoir et producteur d’efficience, s’offre à nous comme un paradigme qui inspire. Il peut être un étai dans la refondation de notre système d’éducation.
Amadou Sarr Diop est sociologue, directeur du laboratoire Groupe Interdisciplinaire de Recherche sur l’Éducation et les Savoirs (GIRES) Université Cheikh Anta Diop.
LE «SIMB» DE MATAR BA, ABDOULAYE SOW ET AUGUSTIN SENGHOR
Au Sénégal, certains dirigeants se servent du football, qui les fait vivre et dont ils se servent pour s’enrichir, et ne servent malheureusement pas le sport-roi.
A l’image des piètres résultats de nos athlètes partis à Tokyo participer aux Jeux olympiques et qui ont tous été éliminés d’entrée, c’est-à-dire dès les phases éliminatoires, le football sénégalais court le risque de subir le même sort à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui débutera en janvier prochain au Cameroun.
Au Sénégal, certains dirigeants se servent du football, qui les fait vivre et dont ils se servent pour s’enrichir, et ne servent malheureusement pas le sport-roi. En effet, une petite minorité mue par des intérêts bassement matériels et financiers s’accroche de toutes ses griffes pour rester aux commandes du football, alors pourtant quelle présente un bilan négatif à tous points de vue. Ces dirigeants veulent tenir en otage notre sport de cœur et de passion en se réfugiant derrière le manteau d’avocats du président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor. Des présidents de ligues portent la candidature de celui qui est aussi le président de l’Us Gorée, signent des résolutions n’ayant aucune légalité ni légitimité ni dans le fond, ni dans la forme. Des présidents de ligues qui diabolisent un candidat ayant fait ses preuves dans le football en créant un centre, vitrine du football sénégalais, qui a produit Sadio Mané, Ismaïla Sarr etc…
Des présidents de ligue régionale de football qui ne s’intéressent au football que pour les voyages, les primes et perdiems. Et qui, en retour, n’ont rien développé depuis 12 ans. Tenez-vous bien, sur les 14 régions administratives de notre pays seules les 5 sont qualifiées pour la Ligue 1 à savoir Dakar, Thiès, Louga, Saint-Louis et Ziguinchor. Deux autres régions à savoir Diourbel et Fatick sont en ligue 2. Ce qui signifie que, sur les 14 ligues régionales, seuls sept sont dans la cartographie du football professionnel, les autres sont dans le foot amateur. Il s’agit des régions de Kédougou, Tambacounda, Sédhiou, Kolda, Kaffrine, Kaolack, Matam et Kaolack. Un football amateur dont le président n’est autre que le puissant ministre (eh oui, malgré son entrée au gouvernement, il n’a jamais voulu démissionner de son poste de dirigeant de la Fédération pour des raisons que l’on devine aisément !) Abdoulaye Sow. Ce directeur de campagne de Maître Augustin Senghor ne veut pas que son club, l’As Kaffrine, accède en Ligue 2, dans le championnat professionnel, car il risquerait de perdre sa place de vice-président de la fédération sénégalaise de football au profit d’un autre. Aujourd’hui, les dirigeants qui se cachent derrière un nébuleux « consensus » sont bien décidés à s’arcbouter et y rester le plus longtemps possible.
Opportunistes en diable, ils auraient dû jouer la carte de la démocratie plutôt que de jouer sur un consensus biaisé dès le départ pour des intérêts d’un candidat pouvoiriste, carriériste, président de fédération, maire, membre de l’Acnoa, premier vice-président à la CAF et j’en passe. la parodie de consensus que l’on veut nous vendre risque de créer une crise dans notre football car les dirigeants n’ont pas la lucidité, ou plutôt ne veulent pas avoir la lucidité inhérente au jeu en lui-même. Nombreuses sont les décisions qui ne prennent pas en compte la réalité des terrains. Et nombreuses sont les décisions qui oublient carrément que le football appartient à tout un peuple et non à une petite minorité de dirigeants qui ont été créé des clubs à des fins électoralistes.
Ces vautours qui survolent nos pelouses
Il urge de nettoyer les écuries d’Augias, de chasser les brebis galeuses qui veulent faire des instances fédérales du football une chasse gardée et qui, comme des hyènes affamées, sont toujours promptes à dévorer leurs proies. De vrais vautours qui survolent nos pelouses pour s’enrichir. Ce, avec la complicité et même la responsabilité du ministre des Sports, Matar Bâ, et son directeur de cabinet, Ibrahima Ndao, ce dernier étant à la retraite depuis trois ans. A défaut de veiller à la bonne marche du sport et d’instaurer la légalité et la légitimité, ces deux complices font preuve d’irresponsabilité au détriment des acteurs en favorisant leurs amis avec ils se partagent toujours les primes à coût de dizaines de millions de nos francs sur le dos du contribuable. Il est temps que le président Macky Sall siffle la fin de la récréation et envoie les vérificateurs fouiller le ministère des Sports et s’intéresse au patrimoine du ministre Matar Bâ. Le « simb » de Matar Bâ, Abdoulaye Sow et Augustin Senghor n’a pas encore révélé tous ses secrets.
Par Seybani SOUGOU
DOUDOU N’DIR PRESIDE LA CENA DANS L’ILLEGALITE TOTALE, DEPUIS LE 31 MAI 2021
La CENA est décrédibilisée car Doudou N’DIR préside l’institution dans l’illégalité totale depuis le 31 mai 2011.
« Un Président de la CENA dans l’illégalité totale ne peut ni superviser, ni contrôler des élections libres et transparentes » L’alinéa 3 de l’article L.6 de la loi n°2005- 07 du 11 mai 2005 portant création de la Commission électorale autonome dispose « En cas d’empêchement définitif ou de démission d’un membre de la CENA, il est pourvu à son remplacement par décret et par une personne appartenant à l’institution, l’association ou l’organisme dont il est issu ». L’alinéa 4 dudit article précise que « Le membre nommé pour remplacer un membre de la C.E.N.A, achève le mandat de celui-ci ».
Les dispositions combinées des alinéas 3 et 4 L’article L.6 de la loi de 2005 relative à la CENA prévoient en cas d’empêchement définitif ou de démission, qu’un membre soit nommé pour achever le mandat du membre « empêché définitivement ou démissionnaire ».
Achever un mandat signifie terminer le mandat d’un autre. Par décret n° 2005-517 du 1er juin 2005, Moustapha Touré, ancien magistrat a été nommé Président de la CENA. Le 26 novembre 2009, l’ex Président de la CENA Moustapha Touré a adressé une lettre au Président Abdoulaye Wade pour l’informer qu’il démissionnait de l’institution.
Nommé le 1er juin 2005, le mandat de Moustapha Touré, d’une durée de 6 ans, devait se terminer le 30 mai 2011, à minuit. Suite à sa démission, Doudou N’DIR a été nommé par décret n°2009-1431 en date du 24 décembre 2009.
L’article premier du décret de nomination de Doudou N’DIR est extrêmement clair ; « M. Doudou N’DIR, Magistrat à la retraite est nommé Président de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) en remplacement de M. Moustapha Touré, démissionnaire » - cf lien du Journal officiel : http://www.jo.gouv.sn/spip.php?article8032
Pour clarifier la situation, Doudou N’DIR n’a pas été nommé en 2009, Président de la CENA, pour une durée de 6 ans. Il a été nommé pour achever le mandat de Moustapha Touré qui expirait le 31 mai 2011. Or le mandat de Moustapha Touré, qui a débuté le 01 juin 2005 devait expirer le 31 mai 2011.
Par conséquent, Doudou N’DIR qui l’a remplacé devait quitter la CENA le 31 mai 2011 puisqu’il a été nommé uniquement pour achever le mandat d’un démissionnaire, comme le précise son décret de nomination ». Il faut insister sur le terme « achever » : terminer. Nous avons comparé la loi organique de 2016 relative au Conseil Constitutionnel et la loi de 2005 portant création de la CENA, sur le point concernant le membre nommé pour achever (terminer) le mandat d’un autre membre.
La loi de 2005 portant création de la CENA ne prévoit pas que celui qui termine le mandat d’un autre membre, soit à nouveau nommé pour 6 ans. Comparaison entre la Loi organique de 2016 du Conseil Constitutionnel et la Loi de 2005 portant création de la CENA
Article 5 de la loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016 (Conseil Constitutionnel)
« Le membre du Conseil nommé pour remplacer un membre du Conseil dont le poste est devenu vacant achève le mandat de celui-ci.
A l’expiration de ce mandat, il peut être nommé pour accomplir un mandat de six ans ».
Article L.6 de la loi n°2005-07 du 11 mai 2005 portant création de la CENA
« Le membre nommé pour remplacer un membre de la C.E.N.A, achève le mandat de celui-ci ». La différence est claire, nette et précise. L’article L.6 de la loi de 2005 portant création de la CENA ne prévoit pas qu’un membre qui termine le mandat d’un autre membre, puisse à nouveau, être nommé. Alors que pour le Conseil Constitutionnel, la loi (article 5 de la loi organique de 2016) précise clairement que le membre nommé pour terminer le mandat d’un autre membre, peut, à nouveau, être nommé.
Pour être plus clair, au niveau de la comparaison, prenons un exemple concret : Mme Aminata Ly Ndiaye, magistrat, a été nommée le 26 juillet 2021 membre du Conseil Constitutionnel pour terminer le mandat de la défunte Bousso DIAO FALL qui finit le 18 mai 2023.
A l’expiration du mandat de la défunte (18 mai 2023), Mme Aminata Ly N’Diaye pourra, à nouveau, être nommée pour un mandat de 6 ans. La loi prévoit cette possibilité pour le Conseil Constitutionnel, mais pas pour la CENA. Doudou N’DIR est maintenu illégalement à la tête de la CENA, depuis plus de 10 ans, une situation d’une extrême gravité. Il doit quitter l’institution dans les plus brefs délais. L’illégalité du maintien de Doudou N’DIR à la tête de la CENA est confirmée par le rapport final de la mission d’observation électorale de l’Union Européenne sur les élections présidentielles de 2019 au Sénégal. A la page 19 et 20 dudit rapport, il est écrit : La composition de la CENA Ses 12 membres sont nommés par le Président de la République pour une durée de 6 ans (renouvelables par tiers tous les 3 ans).
Le fait est cependant qu’au moins quatre des membres actuels seraient en place depuis plus de 6 ans. Le Président de la CENA est lui-même en poste depuis 2009. Cet état de fait est un facteur supplémentaire de dépendance des membres de la CENA vis-à-vis du pouvoir exécutif. …Certains membres de la CENA, parce qu’actuellement hors mandat, ne disposent plus du privilège de l’inamovibilité (durant leur mandat légal), élément protecteur de leur statut, leur révocation pouvant intervenir à tout moment et l’extension indéfinie de leur mandat les plaçant de fait dans une position de vulnérabilité incompatible avec l’autonomie qu’exige l’exercice de leurs fonctions.
Dans la note en bas de la page 19, l’Union européenne confirme que la CENA fonctionne dans l’illégalité totale, en ces termes : « Le premier renouvellement d’un tiers des membres a eu lieu en septembre 2011, puis en juillet 2015 (avec près de 10 mois de retard sur l’échéance légale). Un troisième renouvellement aurait dû intervenir en juillet 2018 mais cela n’a pas été le cas. Un nouveau membre a été nommé en octobre 2018 en remplacement d’un membre décédé.
Ancien ambassadeur à la retraite, ayant présidé en mai 2018 la Commission ad hoc chargée d’étudier les incidences de la révision constitutionnelle sur le Code électoral, il a succédé à un membre considéré comme le représentant de la société civile de sorte qu’actuellement, celle-ci n’est plus représentée au sein de la CENA ».
La nomination d’un nouveau Président de la CENA est un impératif (une exigence légale). Le Président de la CENA est hors la loi. Il ne peut ni présider la CENA lors des prochaines élections, ni contrôler, ni assurer la régularité, la transparence, et la sincérité des scrutins. Il en est de même pour les membres de la CENA dont le mandat a expiré.
La CENA est décrédibilisée car Doudou N’DIR préside l’institution dans l’illégalité totale depuis le 31 mai 2011. Les prochaines élections ne peuvent en aucun cas se tenir au Sénégal, avec Doudou N’DIR, à la tête de la CENA. Un à un, les institutions s’effondrent ; après le Conseil Constitutionnel, c’est la CENA, dont la composition est irrégulière et qui fonctionne dans l’illégalité totale. Sous Macky Sall, le chaos institutionnel atteint des sommets : le Sénégal est devenu un état délinquant.
Par Mame Thierno Dieng
COVID-19, DE LA NECESSITE DE BIEN PRESCRIRE
Fort d’un engagement républicain et citoyen dans la lutte contre la Covid-19, le Professeur Mame Thierno Dieng a préféré « Le Témoin » pour une Tribune aux allures d’un excellent cours magistral.
Fort d’un engagement républicain et citoyen dans la lutte contre la Covid-19, le Professeur Mame Thierno Dieng a préféré « Le Témoin » pour une Tribune aux allures d’un excellent cours magistral.
Car il rappelle aux personnels soignants ou traitants les règles de bonne prescription des médicaments :
« Je rappelle que la covid19 est une maladie virale donc pas du tout justiciable d’une antibiothérapie qui, par définition, s’adresse aux maladies bactériennes. Ainsi donc, les antibiotiques que l’on prescrit aux malades de la covid19 sont, non pas pour le virus, mais pour les surinfections bactériennes bien classiques dans toutes les infections virales des voies respiratoires. Comme on sait que ces surinfections sont le fait des staphylocoques et/ou des germes intracellulaires, on prescrit volontiers des macrolides ou apparentés pour ces cas.
Le choix de l’azithromycine est motivé par son efficacité, sa très bonne concentration intracellulaire et sa courte durée (3 jours) de prise qui en améliore la compliance. L’azithromycine ne peut pas être le traitement du virus mais de la surinfection bactérienne. Aucune leçon de maladie infectieuse n’enseigne la prescription d’un antibiotique pour une maladie virale non compliquée d’une surinfection bactérienne dont on a fait la preuve par des moyens appropriés. C’est aussi délirant et très dangereux de prescrire l’antiparasite et photoprotecteur qu’est l’hydroxychloroquine dans une maladie virale; ce d’autant que sa longue utilisation dans beaucoup de maladies dermatologiques en fait découvrir les graves et mortelles torsades de pointe que tous les cardiologues connaissent bien. Il est établi que beaucoup de vieux malades de la covid19 sont morts, non pas de leur infection, mais d’une torsade de pointe imputable à la prise d’hydroxychloroquine.
Les scientifiques qui étaient les farouches défenseurs de cette molécule dans la covid19 ont, indubitablement, eu un comportement antiscientifique. Les innombrables canaux de communication et l’influence de la presse dans le contexte actuel ne doivent pas nous faire oublier les règles qui doivent sous-tendre les bonnes prescriptions médicales qui sont celles qui se basent, non pas sur les opinions des «experts», mais sur des faits prouvés par une bonne méthodologie. C’est le principe de «evidence based medecine» des anglo-saxons que les francophones traduisent, très infidèlement, par la médecine basée sur le niveau de preuves. Le respect d’une démarche scientifique rigoureuse Ce ne sont ni la discipline, ni l’instrumentation qui font la bonne science mais c’est la démarche qui se base sur les faits qui donne à la science toute sa noblesse et sa puissance. Poincaré précise qu’on « fait de la science avec les faits comme on construit une maison avec des pierres, mais une accumulation des faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison. C’est la façon d’agencer les pierres qui fait la maison et celle des faits, la science ».
La bonne pratique clinique est une démarche scientifique rigoureuse que nous nous devons de respecter pour la sécurité exclusive de nos semblables victimes d’une quelconque maladie. La cacophonie entendue dans la covid19 nous appelle à cette indispensable introspection qui doit guider nos décisions sur nos malades. Albert Camus : « mal nommer la chose, c’est ajouter aux malheurs du monde et ne pas les nommer, c’est nier l’humanité.» On a rarement bien nommé les choses dans la covid19 et on a beaucoup ajouté aux malheurs du monde actuel. Amitiés à tous ! »
M. MAMADOU BA SE LAVE A GRANDE EAU ET RETABLIT LA VERITE DES FAITS
Dans le bras de fer épique qui oppose Mamadou Diop « ISEG », propriétaire de l’Ecole supérieure d’entrepreneurship et de Gestion, à son ex-épouse Aïssatou Seydi sur fond de révélations scabreuses, il y a eu une innocente victime collatérale
Dans le bras de fer épique qui oppose Mamadou Diop « ISEG », propriétaire de l’Ecole supérieure d’entrepreneurship et de Gestion, à son ex-épouse Aïssatou Seydi sur fond de révélations scabreuses, il y a eu une innocente victime collatérale. Laquelle a été accusée par l’époux d’avoir été la complice de son ex- dans la spoliation — ou la tentative — dont il a été l’objet concernant la villa dont ils se disputent la propriété. Une villa sise Sicap Sacré-Cœur III.
Au lendemain de l’expulsion, finalement avortée, dont il avait été l’objet au lendemain de son emprisonnement pour une affaire de mœurs, « Diop ISEG » s’était répandu dans les médias pour accuser celle qui a été pendant plusieurs années sa plus proche collaboratrice puis sa douce moitié d’avoir usé de manœuvres pour mettre la main sur un bien immobilier lui appartenant car acquis partiellement avec les deniers de son Institut. L’affaire est d’ailleurs pendante devant les tribunaux où les encore époux multiplient les procédures en un feuilleton judiciaire qui tient en haleine l’opinion. Nul ne sait qui sortira vainqueur de ce bras de fer judiciaire mais ce n’est pas cela l’objet de cet article car nous estimons qu’aussi bien M. Mamadou Diop que Mme Aïssatou Seydi ont les moyens financiers et les arguments juridiques pour se défendre tout seuls comme des grands !
Le problème c’est qu’un honorable citoyen qui a blanchi sous le harnais du labeur acharné et de l’intégrité, un homme tranquille et sans histoire qui s’est toujours tué à la tâche et qui n’aspire plus, à 74 ans, qu’à un repos mérité, a été cité bien malgré lui dans une querelle dont l’un des mobiles, redoutables, est la jalousie d’une femme blessée. Cet homme vénérable dont on a tenté d’attenter à l’honneur a aussi donné à la Nation de brillants cadres parmi lesquels un, en particulier, doit faire la fierté de la Nation. Il s’agit d’un brillant ingénieur qui, en plus de son expertise, est aussi l’Imam de la première grande mosquée construite à Austin, à Texas, aux USA… Pour en revenir à Mamadou Diop « ISEG », il a prétendu que celle qui est encore son épouse — le divorce n’a pas été prononcé entre eux — en même temps que son bras droit a bénéficié de la « complicité » de M. Mamadou Bâ pour faire main basse sur « sa » villa.
Séjournant actuellement au Sénégal — il vit entre le Pays de l’Erable et ici —, M. Bâ a tenu à se laver des accusations fallacieuses portées contre lui et à rétablir la vérité des faits. Car, en tant que propriétaire du cabinet AGEPI, il a de tout temps été le bailleur de l’ISEG à laquelle il avait loué les sites abritant ses écoles. D’ailleurs, les propriétaires de l’établissement avaient tellement été contents de ses services qu’ils lui avaient décerné le titre de « Modèle de réussite exemplaire pour les diplômés de l’ISEG promotion 2008-2011 » (voir fac similé). Et pendant longtemps, c’est l’alors demoiselle Aïssatou Seydi qui venait régler les échéances de loyers, négocier des délais, voire solliciter des réductions sur les montants. Naturellement, elle a continué de le faire quand elle est devenue Mme Mamadou Diop c’est-à-dire lorsque le « al khayri » a été prononcé entre eux. S’agissant de la villa objet de la controverse, c’est aussi elle qui est toujours venue s’acquitter des mensualités au nom de l’ISEG. Jusqu’au jour où elle a demandé à M. Mamadou Ba de la leur vendre.
Après marchandage, le prix a été fixé à 150 millions de francs. Mme Diop a effectué le règlement en versant successivement sept chèques de l’ISEG d’un montant de 10 millions de francs chacun. Elle a complété les 80 millions restants par des versements en liquide. Le paiement des 150 millions devait se faire en 16 mois selon le contrat mais s’est étalé sur cinq ans, Me Bâ faisant preuve d’une patience remarquable. Après quoi, le deux parties se sont rendues par devant la notaire Me Bineta Thiam Diop, notaire à Pikine, où les formalités de vente relatives à la ville N° 9023 provenant du morcellement du TF N° 399/GR ex- TF N° 365 et ex-TF N° 21.926/DG ont été effectuées (voir fac similé).
La villa en question a une superficie de 486 mètres carrés. Un état des droits réels demandé par la même notaire, Me Bineta Thiam Diop, en date du 20 mai 2020, montre bien d’ailleurs que le bien immobilier en question appartient à Mme Aïssatou Seydi, née le…. à Dakar. Dans cette affaire, le seul rôle joué par M. Mamadou Bâ, c’est celui d’un propriétaire qui a cédé son bien immobilier. Pour le reste, encore une fois, les ex-époux Seydi n’ont qu’à se débrouiller entre eux ! Deux ans d’arriérés de loyers Mais si M. Mamadou Diop ISEG s’est épanché sur le contentieux l’opposant à son épouse à propos de cette villa N° 9023 de Sicap Sacré-Cœur III, il s’est curieusement gardé d’évoquer une autre affaire, bien réelle celle-là, l’opposant à M. Mamadou Bâ.
En effet, le cabinet de ce dernier, AGEPI, lui a loué une villa — portant le N° 8794 — sise à Sacré-Cœur. Ce pour un montant de 750.000 francs par mois. Preuve des bonnes relations qu’ont toujours entretenues les deux parties, cette villa était louée auparavant à 850.000 francs mois. Mais puisque M. Bâ ne pouvait rien refuser à Mamadou Diop, il lui a consenti une réduction de 100.000 francs. Cela fait 26 mois que M. Diop n’a pas versé le moindre loyer soit 18 millions de francs d’arriérés ! D’ailleurs, le propriétaire l’a traîné devant les tribunaux pour obtenir son expulsion.
Le 20 mars 2020, alors que M. Diop était en prison, M. Bâ lui avait adressé une lettre pour lui dire ce qui suit (voir fac similé) : « Suite à des vérifications relatives à la comptabilité du cabinet AGEPI, il apparaît, concernant la comptabilité de la villa N° 8794 Sacré-Cœur des arriérés de paiement de 750.000 francs/mois, nonobstant le mois en cours, soit 4.500.000 francs (Ndlr, ça, c’était seulement la situation au mois de mars 2020). Prenant toute la mesure de la situation difficile du moment, selon la presse, je souhaite qu’Allah le Tout Puissant vous aide à recouvrer votre liberté ainsi que toute votre capacité d’entreprendre. Cependant, de passage à Dakar pendant 8 jours en provenance du Canada, je voudrais savoir quel interlocuteur vous m’indiquerez pour pouvoir vous rendre visite et discuter de la conduite à tenir pour recouvrer cette créance ainsi que de l’avenir de ce contrat. Comme vous le savez, en tant que retraité et avec une santé délicate, je ne compte que sur ces revenus pour faire face aux nombreuses charges qui sont les miennes. Vous avez huit jours pour compter de la date de signature de cette lettre pour me marquer votre accord faute de quoi votre silence sera interprété comme un désistement. Signé : Mamadou Bâ ». A noter que M. Mamadou Diop n’a jamais répondu à ce courrier. Est-ce parce qu’il se trouvait en prison à ce moment-là qu’il ne l’a pas fait ?
Toujours est-il que le pauvre M. Mamadou Ba non seulement court en vain derrière 18 millions d’arriérés de loyers que lui doit M. Mamadou Diop « ISEG » mais encore désespère de récupérer la villa qu’il lui avait louée. Mais ce contentieux, bien réel, le propriétaire fondateur de l’Ecole supérieure d’entrepreneurship et de gestion (ESIG) oublie curieusement d’en parler lors de ses multiples sorties dans la presse. On se demande bien pourquoi d’ailleurs ! Cela dit, étant donné que même les guerres se terminent autour d’une table de négociations, M. Bâ espère que son « neveu » Mamadou Diop — le patron de l’ISEG lui avait été présenté par son oncle il y a un quart de siècle et ne l’a plus appelé depuis lors que « mon oncle » ou « mon père » — finira par venir trouver un gentlemen’s agreement avec lui…
PLUS DE 544 MILLIARDS DECAISSES ENTRE 2010 ET 2020
En termes de réalisation, note le document, la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (Der/fj) a comptabilisé plus de 105 000 bénéficiaires directs.
En dix ans, le Sénégal a injecté plus de 544 milliards de francs Cfa dans le domaine de la promotion de l’emploi des jeunes, pour la mise en œuvre de certains projets et structures d’accompagnement et de financement, selon le rapport sur le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes rendu public hier.
«Entre 2010 et 2020, plus de 544 milliards de francs Cfa ont été ordonnancés dans le domaine de la promotion de l’emploi des jeunes, pour la mise en œuvre de certains projets et structures d’accompagnement et de financement, a relevé le rapport sur le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes rendu public hier par le ministère de l’Economie, du plan et de la coopération. Plusieurs structures d’appui ont ainsi permis d’accompagner l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes.
En termes de réalisation, note le document, la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (Der/fj) a comptabilisé plus de 105 000 bénéficiaires directs. Le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) a enregistré plus de 40 700 emplois créés/consolidés.
Pour l’ l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida), le rapport note plus de 35 500 emplois créés. Le Fonds souverain des investissements stratégiques (Fonsis), plus de 3700 emplois créés ou conservés, le Fonds de financement pour la formation professionnelle (3Fpt), plus de 29 700 travailleurs/personnes et demandeurs individuels financés, l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (Anpej), plus de 16 000 jeunes insérés. S’agissant du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac), le document fait état de 11 domaines agricoles communautaires réalisés.
Et l’Agence de développement et d’encadrement des Petites et moyennes entreprises (Adepme) affiche dans son bilan plus de 1400 Pme appuyées. Malgré tous ces efforts consentis, la situation de l’emploi des jeunes demeure préoccupante au Sénégal. C’est ainsi que «le gouvernement s’est inscrit résolument, plus que par le passé, dans une perspective d’accélérer les efforts de développement pour permettre la création d’emplois massifs afin de résorber le chômage, en particulier chez les jeunes».
A cet égard, le président de la République a décidé de mettre en place le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes d’un coût global de l’ordre 450 milliards de francs Cfa sur la période 2021-2023. Ce programme, rappelle le rapport, «est le fruit de contributions des ministères sectoriels, de bonnes volontés issues de la Société civile, du secteur privé et des universitaires. Il a été enrichi par les consultations menées dans les 14 régions (Crd et Cdd), grâce au soutien de l’Administration et des collectivités territoriales, pour établir l’état actualisé des potentialités des terroirs et les contraintes d’accès à un emploi décent.
L’objectif de ce programme sera ainsi de créer des emplois et/ou d’améliorer les conditions à la création d’emplois, à court et moyen termes»
EMPLOI ET INSERTION SOCIOÉCONOMIQUE DES JEUNES, UN PROGRAMME À CINQ PILIERS
«Recrutement spécial, Projets publics d’intérêt communautaire, Projets d’investissement public à haute intensité de main-d’œuvre (Pip/Himo), Mesures de soutien à l’initiative privée et Réformes»
«Recrutement spécial, Projets publics d’intérêt communautaire, Projets d’investissement public à haute intensité de main-d’œuvre (Pip/Himo), Mesures de soutien à l’initiative privée et Réformes.» Tels sont les cinq piliers autour desquels le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes, Xëyu ndaw ñi, s’articule. Après sa validation au conseil présidentiel tenu le 22 avril 2021, ledit programme d’un coût de 450 milliards de francs Cfa, a été rendu public hier, par le ministère de l’Economie, du plan et de la coopération.
Le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes, Xëyu ndaw ñi, est maintenant disponible. Posté hier sur le site du ministère de l’Economie, du plan et de la coopération, le document s’articule autour de cinq piliers à savoir : «Recrutement spécial, Projets publics d’intérêt communautaire, Projets d’investissement public à haute intensité de main-d’œuvre (Pip/Himo), Mesures de soutien à l’initiative privée et Réformes.»
Recrutement spécial
Dans ce volet, note le rapport du ministère de l’Economie, «il sera question de la mise en place d’un vaste programme de recrutement, notamment dans les secteurs de l’éducation, du reboisement, de la sécurité et du nettoiement, du service civique national, de la sécurité dans les 14 régions du Sénégal. Concernant l’éducation, il est retenu un recrutement spécial de 5000 agents dans le préscolaire, l’élémentaire, le moyen et le secondaire y compris les daaras modernes et l’enseignement arabe au titre du programme quinquennal de résorption des déficits. Le reboisement portera sur l’insertion des jeunes dans le domaine de la production de pépinières et d’arbres fruitiers dans tous les départements du pays. Ce programme devra tenir compte à la fois du poids démographique et du taux de chômage des jeunes dans les différentes régions. Cette activité permettra de créer 10 000 emplois. Le programme de nettoiement sera exécuté avec l’Unité de coordination et de gestion (Ucg) des déchets solides qui procédera à un recrutement local de 12 000 agents, avec un coût estimé à 36 milliards de francs Cfa. Un recrutement de 8400 agents dans le volontariat (santé, sécurité et service civique national, stadiers), et dans d’autres secteurs tels que le tourisme». Et de préciser que «l’exécution immédiate du pilier «recrutement spécial», sur les 6 derniers mois de 2021, permettra, pour un coût global de 31 milliards de francs Cfa en 2021, de créer 49 850 emplois. Ce programme devrait être pris en charge à travers le Budget national avec l’appui des Partenaires au développement. Une enveloppe annuelle de 130 milliards de francs doit être prévue pour 2022 et 2023. En sus de leurs salaires, les jeunes enrôlés dans ces programmes, outre l’éducation et la sécurité, bénéficieront d’une formation leur permettant de pérenniser leurs activités dans le cadre d’initiatives privées ou d’être reconvertis, à terme, dans d’autres activités génératrices de revenus, avec l’accompagnement financier d’instruments comme la Der/fj. Ainsi, il est important de mettre en place une coordination effective et efficace entre les ministères sectoriels concernés et le ministère en charge de la Formation professionnelle pour la réussite de ce programme afin d’éviter de pérenniser ces dépenses qui ne sont prévues que sur 3 ans».
Projets publics d’intérêt communautaire
Ce 2e pilier «vise à renforcer un service public d’intérêt communautaire sur toute l’étendue du territoire national. Il porte, notamment, sur le pavage des villes et l’entretien courant des routes non classées. A cet égard, le Programme de modernisation des villes du Sénégal (Promovilles) compte insuffler une stratégie de renforcement de la mobilité urbaine par la fourniture d’infrastructures à haute intensité de main-d’œuvre à travers le Projet de pavage des villes du Sénégal. Il s’agira de : recruter et former 2000 jeunes dans les métiers du pavage pour la réalisation d’un réseau de 30 km de voiries dans les localités de Kédougou, Kaffrine, Fatick, Dakar et Kaolack, regrouper ces jeunes en vingt (20) Gie qui contractualiseront avec les collectivités territoriales pour l’entretien courant de la voirie . De même, l’Agence d’exécution des travaux d’intérêt public contre le sous-emploi (Agetip) développera à travers le pays un important projet de pavage permettant, d’une part, de lutter contre le chômage des jeunes avec la création de 2000 emplois pour les jeunes et, d’autre part, l’amélioration du cadre vie des populations. Le budget établi pour la mise en œuvre de ces projets est estimé à 16,725 milliards sur une période de 3 ans (2021 – 2023). Dans le même sillage, il sera lancé un projet d’entretien courant de routes non classées sur la période 2021- 2023. Il s’agira de procéder au cantonnage, au désensablement et au désencombrement des routes (entretien des routes non classées). Son coût est estimé sur la durée du programme à 16,725 milliards de francs Cfa, avec un objectif de création de 11 150 emplois. Au total, ces piliers (recrutement spécial, programme public d’intérêt communautaire et convention EtatEmployeur) vont générer 65 000 emplois. Pour les autres emplois non permanents, les occupants bénéficieront d’un accompagnement (formation, encadrement, etc.) en vue de leur autonomisation».
Pip/himo
Ce 3e pilier «vise à sélectionner des projets d’investissements publics à haute intensité de main-d’œuvre, en cours d’exécution, et à accélérer leur mise en œuvre, à travers des appuis financiers ou non financiers, afin d’atteindre le nombre d’emplois visés».
Mesures de soutien à la formation professionnelle et à l’initiative privée
Dans ce 4e volet, «les mesures préconisées pour le soutien à l’apprentissage et la formation professionnelle ainsi qu’aux initiatives privées concernent l’appui au secteur informel. Le secteur informel est constitué essentiellement d’agriculteurs, de commerçants et d’artisans. Dans le cadre de ce programme, les secteurs ciblés sont : l’agriculture, la couture/confection, la menuiserie de bois et la filière métallique, la réparation mécanique intégrant l’électronique, la cordonnerie et le commerce, etc.».
Réformes
Pour accompagner le programme d’urgence, une série de réformes est prévue. Entre autres, souligne le rapport, la «finalisation de la plateforme de mutualisation des structures d’appui et d’encadrement pour les jeunes sous forme de guichet unique dénommé Pôleemploi et entrepreneuriat («P2E») en présentiel dans chacun des départements et en virtuel pour les aspects liés à la formation, l’insertion, l’entreprenariat, l’accompagnement technique, le financement et le suivi ; la Der/fj, l’AnpeJ, l’Adepme et le Fongip seront entre autres, représentés dans chacun de ces guichets uniques». En outre, note le document, «la mise en place d’un identifiant et d’une base de données uniques des bénéficiaires du programme d’urgence, cette mesure sera développée par l’Ansd et elle permettra de renforcer le ciblage des bénéficiaires et de rationaliser les interventions du gouvernement…». Quid du financement du programme ? Le rapport souligne que «le coût du programme d’urgence est évalué à 450 milliards de francs Cfa sur la période 2021-2023, soit 150 milliards de F Cfa par an. Au titre de 2021, la prise en charge du programme se fera dans le budget de l’Etat à travers une Loi de finances rectificative (Lfr). Pour les années 2022 et 2023, ce programme sera directement intégré dans les Lois de finance initiale (Lfi)».
MACKY «REJETTE» LA PROPOSITION DU FRN
Et en leur demandant d’«appuyer ceux qui ne disposent pas de la pièce d’identité nécessaire à leur inscription sur les listes électorales», Macky Sall semble avoir fermé la porte à la requête du Front de résistance nationale (Frn) du 30 juillet dernier.
La circulaire de Macky Sall à l’endroit de ses militants est pleine d’enseignements. En demandant à ses hommes d’«appuyer ceux qui ne disposent pas de la pièce d’identité nécessaire à leur inscription sur les listes électorales», le chef de l’Etat semble avoir rejeté la «mesure transitoire exceptionnelle» souhaitée par l’opposition. Le leader de l’Apr a par ailleurs demandé à ses camarades de «rester attentifs aux orientations» du parti.
La date retenue, les inscriptions ayant démarré, les prochaines étapes de cette course vers les élections territoriales du 23 janvier 2022 seront décisives pour le pouvoir et l’opposition. Dans sa circulaire en date du 1er août 2021, le président de l’Alliance pour la République (Apr) a donné des instructions aux responsables et militants de son parti «d’inscrire massivement nos compatriotes pour permettre à chaque Sénégalais d’accomplir librement son devoir électoral», mais surtout de «prêter une attention soutenue» aux jeunes qui ont choisi d’accompagner le pouvoir dans «l’édification du Sénégal pour tous».
Et en leur demandant d’«appuyer ceux qui ne disposent pas de la pièce d’identité nécessaire à leur inscription sur les listes électorales», Macky Sall semble avoir fermé la porte à la requête du Front de résistance nationale (Frn) du 30 juillet dernier. Ce regroupement de l’opposition avait souhaité, le week-end dernier, une simplification de la procédure d’inscription par une «mesure transitoire exceptionnelle» permettant aux primo-votants de s’inscrire sur les listes électorales sur présentation d’un extrait de naissance et d’un certificat de résidence. En ce qui le concerne, c’est une campagne d’inscription de ses partisans à laquelle le Président Sall invite les responsables de son parti. Comme l’a fait le Frn pour séduire «cette masse critique des primo-votants, notamment les jeunes qui n’ont encore jamais voté, dont la décision électorale déterminera inéluctablement l’avenir prochain de notre cher Sénégal».
Les mises en garde diplomatiques aux nombreux candidats
Le Président Sall a rappelé l’importance de ces élections qui concernent «la gestion par les populations elles-mêmes de leur vie quotidienne et de leurs affaires», et qui constituent «l’exercice libre par excellence de la souveraineté populaire». Macky Sall ajoute que «le pouvoir central tire lui-même sa force de son appui sur les collectivités territoriales viables» et que «le développement national repose également sur des collectivités capables d’impulser l’émergence des terroirs». Bref, une territorialisation des politiques qu’il souhaite de tous ses vœux en cas de victoire. C’est cela l’enjeu de développement. Même s’il y a aussi l’enjeu politique et, apparemment, le chef de l’Etat n’entend pas laisser ses adversaires faire des primo-votants leur apanage. Mais Macky Sall sait que sa première opposition est dans son propre camp. Et il l’avait déjà suggéré lors de l’étape de Kaffrine de sa tournée économique, quand il mettait en garde contre d’éventuelles listes parallèles. Il n’empêche que les déclarations de candidature se multiplient. Il a quand même tenu à rappeler dans sa circulaire les «principes directeurs d’action» que sont l’unité, l’ouverture, le consensus, la discipline et la mobilisation. Avant d’assurer : «Dans le cadre de la coalition de majorité présidentielle Bby, nous serons encore plus forts et conforterons notre belle tradition de victoire depuis 2012.»
Pour ce faire, il invite tous ceux qui sont soucieux de la victoire de la majorité présidentielle, et pour la «gestion bénéfique» des collectivités territoriales, à «rester attentifs aux orientations de la direction du parti».
NOUS AVONS 4 LITS DE RÉANIMATION
Dans cet entretien, M. Daff décline la situation du Centre de traitement des épidémies de l’hôpital situé à Guédiawaye
Le directeur de l’hôpital Dalal Jamm le précise : il n’y a pas de tension d’oxygène dans les structures publiques de santé. Moussa Same Daff regrette donc les accusations de Dr Babacar Niang à qui il réclame du «respect» à l’égard des agents de santé du public. Dans cet entretien, M. Daff décline la situation du Centre de traitement des épidémies de l’hôpital situé à Guédiawaye.
Quelle est la situation dans le Centre de traitement des épidémies de l’hôpital Dalal Jamm dans la lutte contre le Covid-19 ?
Comme depuis le début de la pandémie, on est en train de prendre en charge les malades. Nous sommes en train de prendre ce que nous pouvons. La preuve, c’est que pratiquement tous nos lits de réanimation sont occupés. Globalement, l’ensemble de nos lits sont occupés. Il y a des malades qu’on a vus aux urgences parce qu’on ne peut pas les laisser rentrer chez eux. Nous sommes en train de les recevoir aux urgences pour une oxygénothérapie. Il y a des malades admis dans les zones tampons, c’est-à-dire des endroits où ils doivent attendre les résultats de leurs tests. Souvent, quand ils arrivent on leur fait le test, mais ils ont besoin d’être oxygénés. Du coup, on ne peut pas les laisser rentrer à la maison. Il y a des malades dont les tests sont négatifs, mais dont la prise en charge nécessite une oxygénothérapie. C’est la raison pour laquelle à l’intérieur du Cte, pratiquement les malades sont bien pris en charge. Egalement dans les extensions du Cte, on a ad¬mis des malades parce que leur état de santé le nécessite. Le corps médical ne peut pas avoir des malades venus dans un tableau très difficile et les laisser partir.
Quelle est la capacité d’accueil de l’hôpital Dalal Jamm ?
Elle est de 100 lits. Compte tenu de la demande, on est en train de l’étendre à 140 et en plus de la réanimation, ce sera 145 lits. Nous faisons de notre mieux. C’est la capacité la plus grande de tous les Cte.
Il y a combien de lits de réanimation exactement ?
On en a 4. Là également nous sommes en train de l’étendre de 6 à 9 lits de réanimation.
C’est insuffisant, non ?
C’est vous qui le dites.
Par rapport au nombre de cas graves…
Je pense quand même que les malades qui y viennent sont pris en charge dans la mesure des possibilités de l’hôpital. Tous les malades n’ont pas besoin d’être admis en réanimation. Dans les Cte, s’il y a des soins qui nécessitent réellement une réanimation, les médecins prennent les dispositions idoines.
Est-ce que vous connaissez une tension en oxygène ?
Non. Je le dis et le répète : l’oxygène est là. La centrale de l’hôpital fonctionne. C’est couplé à des racks d’oxygène que le ministère de la Santé met à notre disposition. Donc aujourd’hui, la quantité d’oxygène à l’hôpital est suffisante. Hier (lundi), nous étions à 61% de malades qui étaient sous oxygène. C’étaient 70 malades. Si chaque malade est sous 15 ou 25 litres, c’est ce qui entraîne souvent une tension dans les réseaux d’oxygène. Cette polémique sur la tension de l’oxygène est un faux débat. A la date d’hier (lundi), le ministère a injecté dans le système 125 mille m3. Il y a eu une commande de 303 mille m3 auprès des gaziers. Donc, il y a un stock à peu près de 178 mille m3. Je parle bien de stock. A partir du moment où on est dans une tendance baissière, je pense que ça peut tenir.
Pas de tension en oxygène selon vous. Comment comprendre alors la décision du gouvernement de réquisitionner les gaziers ?
Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, a pris des décisions fortes. Les gaziers ont été réquisitionnés, intégrés dans le Comité national de gestion des épidémies. Le ministre est sur le terrain pour voir la situation. Toutes les 48 heures, il fait le point avec ces producteurs de gaz. C’est une situation suivie de très près et il n’y a pas de pénurie d’oxygène.
Dr Babacar Niang pense le contraire…
Dr Babacar gère une clinique et non un hôpital. J’ai dit que dans les hôpitaux publics il n’y a pas de tensions en oxygène. Il y a peut-être des tensions en lits parce que la demande est trop forte. Les cliniques peuvent avoir des tensions en oxygène si elles ne veulent pas sortir l’argent pour en acheter. Le ministère est en train de leur venir en aide, mais ce sont des gens qui facturent et non des philanthropes.
Connaissez-vous des pratiques relatives à la vente de matériel du public à des structures sanitaires du privé ?
Je le redis encore une fois, on ne gère pas des cliniques. Une clinique, ce sont 20 personnes, à la limite des mercenaires avec 10 ou 15 lits. Nous gérons plus de 200 voire 300 lits avec 500 agents, un parc très fourni en termes d’équipements. Ces propos n’engagent que son auteur qui est en train de les revoir parce qu’il y a une plainte qui plane au-dessus de sa tête. Qu’il nous dise que ce matériel est sorti de tel hôpital et vendu à telle clinique ! On ne peut pas impunément, à l’heure où nous sommes concentrés à soigner nos malades, à sauver des vies, nous ramener dans des débats stériles à la limite puériles. L’heure n’est pas à des accusations fortuites. Il n’y a pas dans un hôpital le plus petit équipement vendu à qui que ce soit. S’il y en a, que le Dr Babacar Niang nous le dise de façon précise. On a beaucoup de respect pour lui et on demande que cela soit réciproque. Qu’il ait du respect à l’égard de ceux qui sont dans les structures publiques, à ceux-là qui se tuent pour prendre en charge les malades, n’ont plus de vie de famille, mais donnent de leur vie pour prendre en charge les malades. C’est regrettable et désolant, voire enfantin d’entendre ces choses-là.
Pensez-vous que la vaccination peut s’avérer efficace pour freiner la propagation du virus ?
Ça peut être une solution parce que les spécialistes expliquent que quand on est vacciné, rarement on a les formes graves. Cela veut dire que si on n’a pas de forme grave, il y a possibilité de prendre les malades en ambulatoire, de ne pas les hospitaliser et de ne pas avoir des tensions en lits. Il faudra faire cette vaccination parce qu’encore une fois toutes les pandémies que le monde a connues, les gens ont essayé de trouver des vaccins pour rompre la chaîne de transmission et éventuellement vaincre la pandémie.
Est-ce qu’il y a une tendance baissière aujourd’hui ?
D’après ce que nous voyons, oui. De 28% de taux de contamination la semaine dernière, on est arrivé à 25%. Aujourd’hui, on est à 18%. L’espoir est permis et nous encourageons les Sénégalais à aller se faire vacciner et à respecter les mesures préventives. Nous encourageons les personnels de santé à encore tenir bon, mais aussi les autorités de ce pays, particulièrement le ministre de la Santé et de l’action sociale Abdoulaye Diouf Sarr, dans sa gestion inclusive de cette pandémie.
Cette pandémie a-t-elle mis à nu les défaillances de notre système de santé ?
Je ne le pense pas. Nous avons un système résilient. Le taux de létalité sur le territoire national est de 2,7%. Vous avez vu l’Inde qui est pourtant productrice de vaccins. Il y a eu tellement de morts qu’il n’y avait plus de bois pour incinérer des corps. Vous avez vu les cas du Brésil, de l’Italie. Comparaison n’est pas raison, mais je dois dire que le système de santé du Sénégal est encore debout. Aucun système ne peut résister à cette pandémie. On a vu la situation aux Etats-Unis, en France. On ne va pas s’enorgueillir, mais le système sénégalais est résilient.
Pourtant les chiffres sur les décès dus au Covid-19 montent en flèche ?
Mais qui décède ?
Je vous renvoie la question…
C’est vrai qu’il y a des jeunes, mais il y a des gens avec beaucoup de comorbidités. Il y a des gens qui ne se font pas vacciner, certains arrivent à l’hôpital très tardivement, au moment où on ne peut plus rien faire pour eux. Donc, ce sont souvent ces cas qui décèdent. Au niveau interne, si on fait une radioscopie, nous voyons que ce sont des gens qui font 24h à l’hôpital. Cela veut dire qu’ils sont venus avec un tableau de détresse respiratoire très avancé et des poumons attaqués à plus de 80%. En plus, ils ont des comorbidités qui se nomment hypertension artérielle, diabète, problèmes de reins…
Après les fortes pluies de ces deux derniers jours, une vidéo devenue virale a montré des images d’inondation à Dalal Jamm. Est-ce que vous pouvez confirmer cette situation ?
Je me pose des questions sur le mobile de cette même personne qui prend des films pour dire que c’est l’hôpital Dalal Jamm. Ce n’est pas parce qu’on a son téléphone portable qu’on doit se permettre de tout filmer. Il n’y a pas une inondation à l’hôpital Dalal Jamm. Il y a la chambre 40 qui était fermée parce qu’il y avait un retour d’eau, une pente, et c’est la raison pour laquelle on l’a fermée. Devant la demande très forte et l’instance des malades qui disent «Dr on veut être interné», comment faire ? Ce qui est important, c’est que l’oxygène est là-bas, le lit aussi et les infirmiers y entrent. Le malade est pris en charge médicalement. C’est ça le plus important. Après la forte pluie d’hier (lundi), l’eau est entrée dans cette chambre, mais cela n’a en rien touché la qualité des soins administrés. Très rapidement nos équipes sont entrées pour enlever l’eau. Quand on ne nous aide pas, au moins il faut reconnaître les efforts que l’on fait.
Par Yoro DIA
ACTIVISTES ET RENTIERS DE LA TENSION
La première leçon à tirer de l’affaire Kilifeu est que l’activisme ne saurait être un métier. Une démocratie a besoin d’une société civile, mais malheureusement la nôtre a été réduite à des rentiers, soit de la tension électorale, soit religieuse
«L’apathie est l’ennemi mortel des démocraties», nous dit Alexis de Tocqueville. En entrant par effraction dans l’espace public qui était le monopole des politiciens, et surtout en initiant des nouvelles règles et logiques de l’engagement collectif, le mouvement Y’en a marre avait sorti notre vieille démocratie de l’apathie politicienne dans laquelle la classe politique l’avait plongée.
Cette nouvelle logique de l’engagement collectif et citoyen, initiée par Y’en a marre, a été décisive dans la marche du pays vers la seconde alternance. C’est pourquoi dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Kilifeu, il faut se garder de jeter le bébé avec l’eau du bain, en séparant les agissements privés du Monsieur et l’esprit du mouvement qui doit en tirer les leçons.
La première leçon qu’il faut en tirer est que l’activisme ne saurait être un métier ; d’où la suspicion légitime qui pèse sur tous ces activistes permanents et professionnels, car les activistes ne sont pas des moines soldats. Aujourd’hui, il serait intéressant de se pencher sur les activités professionnelles des activistes. Beaucoup sont des rentiers de la tension électorale ou des rentiers de la foi qui se prennent pour des Savonarole. Une démocratie a besoin d’une société civile, mais malheureusement la nôtre a été réduite à des rentiers, soit de la tension électorale ou religieuse. Aujourd’hui la société civile aurait dû être à l’avant-garde de la croisade contre le corona, mais elle a le même péché originel que notre classe politique qui ne se préoccupe que de la question électorale. Au début du corona, la classe politique et la société civile s’étaient unies pour sensibiliser et partir en croisade contre l’ennemi commun qu’est le corona. Aujourd’hui, face à cette troisième vague beaucoup plus meurtrière, l’incapacité de notre classe politique à se mettre ensemble, ne serait-ce que pour demander aux Sénégalais de se faire vacciner, confirme le vieux proverbe peul qui dit que «l’habitude c’est comme les cheveux, tu as beau te raser, ça finit par revenir».
La division et l’incapacité de s’entendre sur le minimum vital politique sont une vieille habitude de la classe politique et de notre société civile. Convaincre les Sénégalais de se faire vacciner et sauver des vies est plus utile que la distraction massive de Jamra qui joue à l’inquisition permanente comme Savonarole dans la Florence des Médicis. Bientôt Jamra va nous imposer la création d’un «Ministère de la promotion de la vertu et du combat contre le vice», comme dans l’ancien Emirat des talibans d’Afghanistan. Bientôt il faudra passer par le bureau de la censure morale de notre Savonarole local avant de diffuser un film ou de créer une œuvre artistique. Néanmoins, il y a une grande différence entre les talibans et certains de nos activistes locaux. Les talibans sont des fondamentalistes convaincus qui se battent pour rester dans leur obscurantisme médiéval à huis clos, alors que la plupart de nos activistes ne sont que des rentiers de la tension.
L’instrumentalisation de la question de l’homosexualité est d’ailleurs un bon exemple. Les activistes pro capitalisent sur la tension en cherchant des rentes en Occident alors que les autres, les Anti, prospectent vers l’Orient. C’est pourquoi la position très claire et très ferme de l’Etat ne peut être audible, parce que le brouhaha médiatique sur la question fait l’affaire des rentiers de la tension des deux côtes, des deux extrémités.