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16 mai 2025
UN INCENDIE EMPORTE UNE MÈRE ET SES ENFANTS À MBOUR
C’est un drame qui a eu lieu au quartier du «11 novembre» de Mbour ce lundi. Six personnes ont perdu la vie dans un incendie qui s’est déclenché dans leur domicile.
C’est un drame qui a eu lieu au quartier du «11 novembre» de Mbour ce lundi. Six personnes ont perdu la vie dans un incendie qui s’est déclenché dans leur domicile.
À Mbour, une dame et ses enfants ont perdu la vie dans un incendie dans leur domicile. Le feu s'est déclaré vers 4h 45 minutes. Malheureusement, à l’arrivée des pompiers, il était trop tard.
Ces derniers ont récupéré les corps aux alentours de 6 heures du matin.
Les corps inanimés ont été acheminés à la morgue de l’hôpital Thierno Mouhamadoul Mansour Barro de Mbour. Pour l"instant, le bilan fait état de six morts.
À SAINT-LOUIS, OUVERTURE DU PROCÈS DES 80 PERSONNES ARRÊTÉES LORS DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE
Ces prévenus, des préposés à la sécurité de la caravane de Sam Sa Kaddu, une des coalitions qui étaient en lice pour les élections législatives de 17 novembre dernier, avaient été placés sous mandat de dépôt après avoir été inculpés pour vol avec violence
Le procès de 80 personnes arrêtées à la suite de violences ayant émaillé le passage de la caravane d’une coalition d’opposants à Saint-Louis lors de la campagne électorale des législatives de novembre dernier, s’est ouvert ce lundi, a constaté l’APS.
Cette audience spéciale initialement prévue à la salle d’audience du tribunal de grande instance de Saint-Louis, jugée exiguë, a été délocalisé à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de la ville.
A l’ouverture du procès, les avocats de la défense ont demandé l’annulation de la procédure. Ils estiment que les prévenus n’avaient pas été informés au moment de leur arrestation de leur droit d’être assistés par un conseil.
Le procureur a rejeté cette demande soulignant que cet acte a été mentionné sur leurs procès-verbaux d’audition.
Ces prévenus, des préposés à la sécurité de la caravane de « Sam Sa Kaddu, une des coalitions qui étaient en lice pour les élections législatives de 17 novembre dernier, avaient été placés sous mandat de dépôt après avoir été inculpés pour vol avec violence, port d’armes sans autorisation et violation de l’arrêté du 22 octobre du ministre de l’Intérieur.
Ils sont suspectés d’avoir attaqué des commerçants qui scandaient le nom d’Ousmane Sonko, la tête de liste du parti au pouvoir, au passage de leur caravane. Des blessures graves avaient été enregistrées dans les rangs des commerçants du marché de Sor, à Saint-Louis.
OUSMANE SONKO RESTE À LA PRIMATURE
Le Premier ministre élu député a laissé entendre, lundi lors de l'installation de la 15e législature, qu’il continuerait d’exercer ses fonctions de chef du gouvernement, estimant que le président de la République avait besoin de lui à ses côtés.
Le Premier ministre Ousmane Sonko élu député a laissé entendre, lundi, qu’il continuerait d’exercer ses fonctions de chef du gouvernement, estimant que le président de la République avait besoin de lui à ses côtés.
‘’Normalement, je reste à la Primature et je souhaite un bon mandat à tous les députés’’, a-t-il déclaré au micro de la RTS à son arrivée à l’Assemblée nationale pour l’installation des députés de la 15e législature.
‘’Je suis venu à l’Assemblée nationale déposer ma lettre de démission. Le président de la République a besoin de moi à ses côtés’’, a-t-il ajouté. Ousmane Sonko à mené la liste nationale du parti au pouvoir, Pastef-les Patriotes, aux élections législatives anticipées du 17 novembre dernier.
Le débat sur le maintien à son poste du Premier ministre a été agité après que le parti dirigé par Ousmane Sonko est sorti victorieux des élections législatives. Certains acteurs politiques et de la société civile préconisant qu’il migre à l’Assemblée nationale pour en occuper la présidence.
Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, largement vainqueurs du scrutin, détiennent 130 des 165 sièges de la 15e législature.
Me Aissata Tall pressentie à la tête du groupe Takku-Wallu
La coalition Takku Wallu s’est réunie hier en perspective de l’installation de la 15e législature. Macky Sall et Cie qui tenaient à obtenir un groupe parlementaire ont réussi à décrocher le député Abdou Karim Sall. L’édile de Mbao a accepté la main tendue de son ancien mentor pour compléter le groupe puisque la coalition TakkuWallu était à la recherche d’un député. Il y a de fortes chances que Me Aissata Tall Sall dirige le groupe parlementaire de Takku-Wallu. Initialement, Macky et Cie misaient sur les députés élus sous la liste majoritaire pour diriger le groupe parlementaire. Il s’agit de Djimo Souaré de Goudiry, Daouda Dia de Kanel et Amadou Dawa Diallo de Ranérou. Mais au regard de la prochaine configuration de l’Assemblée nationale et les sujets qui y seront débattus, tout porte à croire que la coalition Takku Wallu fera un choix stratégique en jetant son dévolu sur Me Aissata Tall Sall. Juriste chevronnée et ancienne Garde des Sceaux, elle pourra tenir tête à la majorité parlementaire lors des débats sur des questions techniques comme l’abrogation de la loi d’amnistie, la haute cour de justice etc. En tout cas, cette option stratégique est en train de faire son chemin. Toutefois, les députés de Tws ont donné carte blanche à Macky Sall et Karim Wade pour choisir le président du groupe parlementaire. En attendant d’en connaître le président, la coalition Takku Wallu aura droit aussi à un vice-président de l’Assemblée nationale, un président de groupe et son adjoint, un président de commission technique et un député de la Cedeao.
Maguette Sène et Adama Diallo rejettent la main de Macky
Restons avec la coalition Takku Wallu pour dire qu’elle a été sauvée par le député Abdou Karim Sall. En tout cas, si Macky Sall et Cie ne comptaient que sur les députés Maguette Sène et Adama Diallo, ils n’allaient pas avoir un groupe parlementaire. Car l’édile de Malicounda et Adama Diallo élus sous la bannière de la coalition And Nawlé ont rejeté la main tendue de Macky Sall. Ils refusent de rejoindre la coalition Takku Wallu à l’Assemblée nationale. Anta Babacar a déjà dit qu’elle sera non inscrite.
Absence de consensus des autres coalitions
Si la coalition Takku Wallu Sénégal a réussi à avoir un groupe parlementaire, ce n’est pas le cas pour les coalitions Jamm Ak Njariñ, Samm Sa Kaddu, Sénégal Kese, And Nawlé et les autres députés. En cause, nous dit-on, des ego surdimensionnés, le reste de l’opposition parlementaire n’a pas pu trouver un consensus. Conséquence : la 15e législature n’aura que deux groupes parlementaires, Pastef et Takku Wallu Sénégal
Diomaye loin de sa «réserve» présidentielle
Jusque-là, le président de la République Bassirou Diomaye Faye avait mis en «sourdine» son militantisme pour s'ériger en véritable père de la nation. Mais lors d'une rencontre avec son camp politique, le Président Bassirou Diomaye Faye s'est permis d'être au service du Pastef pour railler amicalement l'opposition. Très décontracté à côté du leader du Pastef, Ousmane Sonko, le président Faye qui n'a rien perdu de sa verve pense que l'opposition sait très bien qu'entre elle et le Pastef, il n'y a pas photo. «On sait très bien qui a la légitimité populaire et la force de frappe dans l'espace politique», soutient-il avec une dose de sarcasme non sans indiquer que contrairement à l'opposition, le Pastef est concentré sur les besoins des Sénégalais. Très circonspect depuis qu'il est devenu cinquième président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye a fait savoir, en outre, que le Pastef a su marquer de son empreinte la vie politique. «Et certains concepts qu'on entend souvent dans les débats et repris par certains hommes politiques viennent comme Label Pastef : ku mann na deff», se pâme l'ancien président du MONCAP.
Alioune Badara Bèye
Restons avec le chef de l’Etat qui est attristé par la disparition du président de l’association des écrivains sénégalais. Pour Diomaye, Alioune Badara Bèye était un brillant écrivain. Ainsi le Sénégal perd un homme de lettres remarquable, un gardien de notre patrimoine culturel, témoigne-t-il. Il présente ses condoléances à sa famille et à ses proches.
La formation professionnelle
Le centre d’informatique et de Gestion appliquée a organisé ce week-end la cérémonie de graduation des Promotions 2020 à 2024. C’était en présence du conseil technique du ministre de la Formation professionnelle, Siré Ba qui a réitéré la volonté du nouveau régime de s’appuyer sur la formation professionnelle pour construire un capital humain de qualité et forte équité sociale. D’autant que, à ses yeux, la formation professionnelle est une solution clé pour lutter contre l’émigration irrégulière en offrant aux jeunes des compétences pratiques et adaptées du marché local. A l’en croire, elle favorise surtout l’auto-emploi et l’entrepreneuriat permettant aux diplômés des opportunités chez eux.
30 morts à N’zérékoré
Une scène dramatique s’est déroulée à Zérékoré, en Guinée, lors de la finale d’un tournoi de football, laissant plus de 30 personnes mortes, principalement des adolescents. Selon les premières informations, les victimes, âgées de 13 à 18 ans, ont été prises dans un mouvement de panique au cours de l’événement. La rencontre sportive opposait les équipes de N’zérékoré et de Labé dans le cadre du « Tournoi de refondation », une compétition dotée du trophée Mamady Doumbouya. L’affluence au terrain était exceptionnelle, notamment en présence de deux membres du gouvernement – les ministres des Sports et de l'Agriculture – tous deux originaires de N’zérékoré. La tragédie aurait été provoquée par une décision arbitrale contestée, qui a suscité des polémiques entre les supporters des deux équipes. Une dispute a éclaté, et la situation a rapidement dégénéré en une bousculade meurtrière. « C’est une scène de chaos que nous avons vécue. Les cris, les mouvements de foule... Tout s’est passé si vite », rapporte un témoin présent sur les lieux. Les secours sont intervenus pour évacuer les blessés, mais de nombreuses vies n’ont pas pu être sauvées en raison de l’ampleur de la tragédie. Le gouvernement guinéen a exprimé ses condoléances aux familles des victimes et a promis une enquête approfondie pour faire la lumière sur les circonstances de cet incident.
Mamadou Abdoulaye Guissé d’Omart City en garde à vue…
Le président de l'Ong Omart City Sénégal a été interpellé samedi par les gendarmes de la brigade de la Zone franche. Ils ont mis la main sur le poète Mamadou Abdoulaye Guissé au sortir de la cérémonie de dédicace de son livre sur le Khalife général des mourides intitulé : « Al Mountakha Bachir Mbacké : L’apôtre du silence». Son arrestation est liée aux derniers développements de l’enquête sur les logements sociaux. Il faut souligner que le gouverneur de la région de Diourbel avait interrompu une cérémonie d’enrôlement des nouvelles adhérentes au projet de logements sociaux. La police avait arrêté les deux ambassadrices du projet qui étaient placées sous contrôle judiciaire par le procureur de Diourbel. Sans doute, c’est l’évolution de l’enquête qui a motivé l’interpellation du président de l'Ong Omart City Sénégal qui a été placé en garde à vue à la brigade de la Zone franche. Il sera déféré au parquet au terme de l’enquête. …Et plusieurs enquêtes ouvertes contre lui Restons sur l’arrestation du président de l'Ong Omart City Sénégal pour dire que les choses se sont corsées. Selon des sources de Seneweb, M. Guissé était recherché par la section de recherches de Saint-Louis pour des faits d'escroquerie. Il était également sous le coup d'un mandat d'arrêt. En effet, le juge d'instruction du premier cabinet du tribunal de grande instance de Diourbel a envoyé une délégation judiciaire au commissariat central local pour ordonner son arrestation. À Fatick, une enquête a été ouverte par la police sur l'affaire Omart City Sénégal. Affaire à suivre.
Le dernier mot revient aux sept «sages»
Le professeur Ismaïla Madior Fall apporte son grain de sel sur la polémique sur l’abrogation de la loi sur l’amnistie. Après la controverse juridico-politique sur «l'abrogabilité» ou la «révocabilité» ou encore l’annulation de la loi sur l'amnistie de 2024, il conviendra, dit-il, de faire place au juge constitutionnel qui pourra se prononcer bien avant ou juste après l’adoption de ladite loi. Il ne restera qu’à s’incliner devant le verdict des Sages, écrit l’ancien ministre de la Justice. A l’en croire, avant même que ne soit envisagé le vote de la loi, le président de la République peut, après avoir mesuré l’intensité de la controverse juridique et la sensibilité politique et sociale de la question, saisir le Conseil constitutionnel pour avis. Ainsi son avis favorable ou défavorable à l’abrogation ou à l’annulation de la loi serait une décision qui s’impose à tous. Si le Conseil n’est pas saisi en amont pour avis sur une question simplement posée ou aux travers d’un avant-projet de texte et après l’éventuel vote de la loi envisagée par la nouvelle Assemblée nationale, indique le constitutionnaliste, les députés adversaires de l'abrogation/annulation pourraient attaquer la loi devant le Conseil constitutionnel. Là aussi, ajoute Pr Fall, la décision du Conseil s’imposera à tous. Il rappelle à cet égard, sa décision du 12 février 2005 relative à une loi d’amnistie (loi Ezzan).
Le gestionnaire de Royal céramique traîné en justice
Gestionnaire de la société Royal céramique, Mamadou Ahma Kébé risque trois mois de prison ferme et vingt millions d'amende à titre de dommages et intérêts. Dans cette affaire qui oppose l'entreprise Royal céramique à son gestionnaire, l'affaire remonte au début de l'année 2023 quand un inventaire effectué décèle un déficit de plus de onze millions de francs. Mis devant le fait par ses employeurs, Mamadou Ahma Kébé qui a reconnu sa responsabilité, n'a pas pu justifier le trou de plus de onze millions Cfa dans les caisses. À partir de ce moment, sa hiérarchie lui a notifié d'arrêter toute forme de dépenses sans justificatif et même une quelconque dette. Mais voilà que quelques mois plus tard, c'est-à-dire au tout début de l'année 2024, un second inventaire a encore décelé un autre déficit de huit millions de francs. Mamadou Ahma Kébé n'étant toujours pas capable de s'expliquer sur ce nouveau gap, l'entreprise Royal céramique n'a eu d'autres choix que de porter l'affaire en justice. C'est alors qu'après une plainte déposée auprès du procureur près le tribunal de grande instance de Diourbel, le gestionnaire mis en cause a été arrêté dans la foulée. Face au juge, Mamadou Ahma Kébé était toujours dans l'incapacité de fournir la moindre explication sur la disparition du trou de plus de 18 millions Cfa. En revanche, il a admis qu'il avait déjà commencé à rembourser plus d'un million de francs à ses employeurs. Ce qui, selon l'avocat de la partie adverse, constituait à suffisance la preuve de l'abus de confiance. C'est pourquoi il a réclamé vingt millions de francs de dommages et intérêts. Finalement, Mamadou Ahma Kébé sera édifié sur son avenir le jeudi 12 décembre prochain, date à laquelle sera rendu le verdict.
LANCEMENT DU MMA AFRICAIN À ABIDJAN : LES LUTTEURS SÉNÉGALAIS EN QUÊTE DE GLOIRE
La ligue Éric Favre Nation MMA organise son premier grand événement, ce samedi à Abidjan, en Côte d’Ivoire, marquant un tournant pour le développement des arts martiaux mixtes (MMA) en Afrique.
La ligue Éric Favre Nation MMA organise son premier grand événement, ce samedi à Abidjan, en Côte d’Ivoire, marquant un tournant pour le développement des arts martiaux mixtes (MMA) en Afrique.
Ce gala, qui promet des affrontements spectaculaires, mettra en vedette plusieurs athlètes sénégalais, dont Mouhamed Tafsir Bâ, figure montante des sports de combat.
Le combat principal de la soirée opposera le Sénégalais Mouhamed Tafsir Bâ au Nigérian Amao Sodik, surnommé « le Choun Kaba ». Incontesté dans sa catégorie des 80-85 kg, Sodik affiche un palmarès impressionnant : trois victoires par KO en autant de combats professionnels. Considéré comme un guerrier redoutable, il est connu pour ses performances spectaculaires qui tiennent ses adversaires et le public en haleine.
Tafsir Bâ, champion du Sénégal de la zone 2, est également un athlète polyvalent. Spécialiste du kickboxing, où il a récemment remporté un titre mondial, il s’illustre aussi en boxe anglaise, en sanda et en MMA. Ce samedi, il tentera de s’imposer face à l’invincibilité de Sodik, affichant sa détermination : « Je ne vois qu’un obstacle à franchir pour atteindre mon objectif. »
En marge du combat principal, quatre lutteurs sénégalais feront leurs débuts en MMA : Serigne Ndiaye 2, Alboury, Ada Fass et Petit Lô. Ces champions, habitués aux arènes de lutte, affronteront des adversaires tout aussi déterminés.
Parmi eux, Ada Fass croisera les gants avec l’Ivoirien Dominique Dago, ancien médaillé d’or en muay-thaï et champion de la Côte d’Ivoire. Confiant, le Fassois compte sur son expérience en lutte avec frappe pour surprendre son adversaire.
De son côté, Serigne Ndiaye 2 affrontera le Camerounais Pierre Fofé alias « Billy Black », spécialiste de boxe thaïe et de kickboxing. Malgré l’expérience de son adversaire, Serigne Ndiaye affiche une ambition claire : « La victoire, rien que la victoire. »
Avec ce gala, la ligue Éric Favre Nation MMA ambitionne de donner une nouvelle dimension aux arts martiaux mixtes sur le continent. Pour les athlètes sénégalais, c’est une occasion unique de briller et d’écrire une nouvelle page de l’histoire des sports de combat en Afrique
AMADOU DAWA DIALLO SANS DETOUR
Missions à l’Assemblée, victoire à Ranérou, Amadou Dawa Diallo est «prêt» à relever le défi. Dans cet entretien, il évoque aussi l’avenir du Pr qu’il faut «réformer» pour affronter les enjeux de l’heure.
Président du Conseil départemental de Ranérou, Amadou Dawa Diallo, Secrétaire général du Parti de la réforme (Pr) et membre de la Coalition Takku Wallu Senegaal, a été élu député sur la liste départementale grâce à sa base électorale qui lui assure une série de victoires depuis 2022. Il va vivre sa première expérience parlementaire dans un contexte politique qui change. Mais, il est «prêt» à relever ce défi. Dans cet entretien, il évoque aussi l’avenir du Pr qu’il faut «réformer» pour affronter les enjeux de l’heure.
Ce lundi, l’Assemblée nationale sera installée. Avez-vous décidé de siéger ?
Après les élections législatives que nous avons remportées haut la main à Ranérou, c’est un sentiment de mission accomplie qui m’habite aujourd’hui pour le compte de nos concitoyens, ceux qui nous ont élus, je veux parler des habitants du département de Ranérou-Ferlo. Permettez-moi de remercier et de féliciter le Président Macky Sall, tête de liste de notre coalition. Il aurait pu se retirer de la vie politique sénégalaise et mener tranquillement sa vie au Maroc, mais pour l’intérêt du pays et surtout afin de fédérer les forces, il s’est porté candidat. Ce qui à coup sûr nous permet aujourd’hui d’avoir un groupe parlementaire. Comme vous le savez, j’ai voulu rester dans sa coalition par principe et surtout par dignité, car, nous l’avons accompagné durant son règne et au cours duquel il a mis le Sénégal sur les rails de l’émergence. Je compte siéger à l’Assemblée nationale en tant qu’élu de Ranérou-Ferlo, mais également en tant que député du Peuple pour servir le Sénégal et le défendre partout. Ce sera une grande première pour moi de rejoindre le Parlement, même si je suis un élu local, président du Conseil départemental. Je serai à l’Assemblée nationale pour être plus constructif, en faisant preuve de sens élevé de la noble et exaltante mission du parlementaire dans un pays démocratique. Je pense qu’il faudra éviter de revivre les évènements qui sont passés lors des dernières législatures. Car le parlementaire est l’ambassadeur de notre pays vis-à-vis de l’extérieur. Il doit alors être à la hauteur des attentes, c’est-à-dire l’expression démocratique de notre pays aussi bien à l’interne qu’à l’extérieur. Une fois à l’Assemblée nationale, on entend jouer pleinement ce rôle.
Vous êtes élu sur la liste départementale de Takku Wallu à Ranérou, qui est très déshérité…
Je suis un fonctionnaire de l’Etat appartenant au ministère des Finances, j’ai dû renoncer à beaucoup d’avantages liés à ma fonction de Directeur financier, pour ne pas dire agent comptable de l’Agence de gestion des routes (Ageroute) pour quitter l’Exécutif et rejoindre le Législatif. Une façon de vous dire que s’agissant de la prise en charge adéquate des besoins des populations qui ont eu confiance en nous en nous mandatant d’aller les représenter au Parlement, il n’y a nul doute que nous serons leur digne représentant à l’Hémicycle, car nous sommes investi d’une mission noble, d’un sacerdoce pour porter la voix des populations. Je dois vous dire que j’ai fait ce sacrifice de rejoindre l’Assemblée nationale au nom des populations pour véritablement être leur porte-voix. Sur les urgences ou les priorités, Ranérou est un département de défis. Tout est urgent, tout est prioritaire dans le département de Ranérou-Ferlo. Déjà, en tant que président du Conseil départemental, avec notre plan départemental de développement en cours d’exécution, nous toucherons du doigt les défis à relever avec les nouvelles autorités à la tête du pays.
En décidant d’aller à l’Assemblée, vous voulez donner un nouvel élan à votre carrière politique ?
En acceptant d’aller à l’Assemblée nationale, c’est un sens du sacrifice pour être et encore rester aux côtés des populations. Depuis des années, nous avons consacré une bonne partie de notre énergie, de notre vie de fonctionnaire à notre département en termes d’appui, d’accompagnement, de plus-value, qui ont été glanés par ci par là, au service de Ranérou-Ferlo. L’autre élément, il nous revient de rendre l’ascenseur à nos parents après avoir été à l’école très tôt alors que ce n’était pas évident. Quant à ma carrière politique, je pense que dans la vie, il faut faire des choix qui peuvent parfois être simples ou complexes. A mon avis, c’est le bon moment pour donner un coup de fouet à ma carrière politique. Car le parlementaire que je suis désormais me donne l’occasion d’avoir plus d’ouverture envers les Sénégalaises et les Sénégalais pour leur faire comprendre nos objectifs, notre vision, notre mission, et également faire découvrir notre comportement au quotidien, et sur lequel nous serons jugé par ces mêmes populations. C’est avec un grand plaisir et abnégation que j’endosse ce rôle séduisant pour aller à l’Hémicycle et porter la parole du Peuple, et tout faire pour la prise en charge des défis qui assaillent non seulement notre département, mais tout le Sénégal en général.
Quelles seront vos ambitions au sein de la Coalition Takku Wallu à l’Hémicycle, parce qu’il faut rappeler que vous êtes l’un des rares à avoir gagné votre département ?
Il faut dire que Ranérou fait partie des 4 départements gagnés par la Coalition Takku Wallu et qui ont résisté à la razzia de Pastef que je félicite au passage pour sa victoire. Nous faisons partie de ceux qui ont gagné, et pensons donc que c’est naturel que nous nous attendions à un retour d’ascenseur. On s’est mobilisé et on s’est battu dans le cadre de la coalition au niveau départemental avec les responsables politiques locaux engagés à nos côtés, comme le député sortant (Aliou Dembourou Sow), l’ancien maire de Ranérou (Arouna Ba), les maires actuels de Ranérou ou de Houdallaye et d’autres membres de la coalition issus de Rewmi, du Pds. On a pu compter évidement sur notre base naturelle affective. Ce sont autant d’éléments qui nous ont valu cette victoire éclatante lors des Législatives, avec près de 3 mille voix d’écart.
Pour l’instant, le Président Macky Sall s’est prononcé sur la question et il a affirmé que ceux qui ont gagné les départements doivent jouer les principaux rôles d’animateurs dans notre groupe parlementaire. Je m’en tiens à ses engagements. J’espère jouer un rôle important et majeur dans le groupe Takku Wallu.
Depuis quelques années, vous gagnez systématiquement ce département dont vous êtes aujourd’hui le président de Conseil départemental. Quelles sont les recettes du succès ?
La politique est un défi permanent. Le défi d’être sur le terrain. C’est difficile et c’est très dur par moments. Socialement, c’est presque insoutenable. Mais je m’en suis fait un défi, parce que tous les 15 jours je suis sur le terrain, sans compter l’approche de proximité en étant systématiquement présent à toutes les cérmonies heureuses et aussi malheureuses. Je suis très attaché et très proche de ces populations. Avant, c’était peut-être difficile de percer parce qu’il y avait un environnement fermé, d’autres politiques occupaient le terrain. Après 6 ans de mission à l’extérieur, je suis revenu au Sénégal en 2014. Il fallait déblayer le terrain et les gens ont fini par comprendre que notre engagement était de servir les populations que de nous servir. Finalement, le déclic a eu lieu lors des Locales de 2022, durant lesquelles nous avons gagné toutes les collectivités locales du département. Et j’ai été élu président du Conseil départemental de Ranérou. Tout est devenu fluide car nous avons enchaîné avec les Législatives de 2022. Nous avons accompagné le député Aliou Dembourou Sow sur demande du Président Macky Sall. Lors de la Présidentielle de 2024, nous avons accompagné le département, même si notre candidat (Amadou Ba) a perdu la Présidentielle. Nous venons ainsi de remporter les Législatives du 17 novembre dernier avec ma candidature. Il faut se dire qu’il n’y a pas de secret. Il faut aller vers les gens, avoir une capacité d’écoute, prendre en charge les doléances que vous pouvez satisfaire pour améliorer les conditions de vie des populations qui vivent parfois dans des endroits complètement déshérités.
L’Assemblée qui sera installée ce lundi va enchaîner avec le marathon budgétaire, avec l’adoption de la Loi de finances initiale. Il y aura les travaux de commission et la plénière…
C’est vrai ! Il faut se dire que sur le plan technique, je suis outillé dans le domaine des finances publiques. Parce que je suis financier de formation. Il va rester les procédures internes à l’Assemblée nationale. Comme nous sommes novice, nous allons apprendre très vite pour comprendre le fonctionnement. Globalement, nous sommes préparé à cette nouvelle mission, la matière budgétaire ne sera pas une nouveauté pour nous.
Par ailleurs, vous êtes Secrétaire général du Parti de la réforme. Quelles vont être les perspectives du Pr après ces Législatives ?
Le Parti de la réforme, il faut le réformer. Nous allons vers une remise à plat du parti compte tenu de beaucoup de facteurs. Nous allons organiser une Assemblée générale à l’échelle des 46 départements. On va se retrouver pour faire le point et scruter l’horizon avec des perspectives qui vont aller jusqu’à des changements radicaux pour moderniser davantage le parti en termes de dénomination, de militantisme et d’arrivée de nouveaux acteurs qui frappent à la porte du parti pour adhérer. Nous allons nous ouvrir davantage aux Sénégalaises et Séné-galais, jeunes et femmes, pour asseoir le Parti de la réforme qui va certainement changer de nom.
Il y a le débat sur les libertés publiques. Quels sont vos commentaires ?
Je voudrais saluer le rôle important que joue la presse dans notre pays, elle est la sentinelle de notre démocratie. Le Sénégal n’a que sa démocratie. Il faut quand même se dire que les questions liées à la liberté de la presse sont fondamentales. Et il faut en débattre à l’Assemblée nationale, notamment le financement des médias qui sont aujourd’hui presqu’à l’agonie. On entend des Atd un peu partout dans le secteur pour des questions de fiscalité. Les questions de liberté individuelle et collective font partie aussi du socle de notre démocratie. Il faut faire preuve parfois de magnanimité, de pardon et aussi de dépassement. Il faut également que les autres apprennent à respecter les institutions en évitant les mots blessants, les propos désobligeants qui peuvent heurter la conscience de chaque Sénégalais. C’est ce Sénégalais qui doit constituer la synthèse de l’homo senegalensis que nous appelons de nos vœux avec un changement de mentalité en étant beaucoup plus constructif que de faire dans la politique politicienne. Elle ne nous fera pas avancer et ne nous fera pas grandir.
EN GUINEE, UN MATCH VIRE EN TUERIE
Au lendemain des violents incidents survenus lors d’un match de football à N’zérékoré, ayant fait 56 morts et de nombreux blessés, le gouvernement guinéen a publié un communiqué exprimant sa profonde tristesse et annonçant l’ouverture d’enquête...
Au lendemain des violents incidents survenus lors d’un match de football à N’zérékoré, ayant fait 56 morts et de nombreux blessés, le gouvernement guinéen a publié un communiqué exprimant sa profonde tristesse et annonçant l’ouverture d’enquêtes pour faire la lumière sur ce tragique événement.
Dans un communiqué publié ce lundi 2 décembre 2024, le gouvernement guinéen a exprimé sa « profonde tristesse » face aux incidents tragiques survenus la veille au stade du 3 avril de N’zérékoré, dans le sud-est du pays. « Les manifestations de mécontentement à l’égard des décisions arbitrales ont conduit à des violences inacceptables, causant des pertes en vies humaines et de nombreux blessés », souligne le gouvernement.
Le bilan provisoire établi par les autorités fait état de 56 morts et plusieurs blessés. Le gouvernement, au nom du président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, a présenté ses « condoléances émues aux familles endeuillées » et assuré que « toutes les dispositions nécessaires sont prises pour garantir la prise en charge des blessés ».
Le Premier ministre de la transition guinéenne, Amadou Oury Bah, a réagi dimanche soir, déplorant les événements qui ont émaillé le match. Il a aussi indiqué que les autorités régionales sont actuellement mobilisées pour rétablir le calme et la sérénité au sein de la population.
Le communiqué précise également que des enquêtes rigoureuses seront menées pour établir les circonstances et les responsabilités de ce drame. « Le sport doit demeurer un vecteur de paix et de cohésion sociale », insiste le gouvernement, appelant les populations et les autorités locales à promouvoir le calme et le vivre-ensemble.
Par Hamidou ANNE
MOUSTAPHA DIAKHATÉ, RÉPUBLICAIN OMBRAGEUX
J’ai deux nouvelles pour ceux qui veulent lui imposer le diktat de la terreur : Moustapha ne se taira pas, ensuite il ne connaît pas ce sentiment qu’est la peur. Il porte la liberté dans son Adn, qu’il gardera toujours intacte, même au fond d’une geôle
Nous nous retrouvions les jeudis très tôt sur le parking de la Maison d’arrêt et marchions ensemble, sésame rose en main. L’accueil au portail n’était guère joyeux, il était même rude. Des hommes en uniforme passaient et repassaient faire les achats pour le petit déjeuner ; certains chahutaient les habitués de ce lieu qui, à force de venir voir des proches, étaient devenus des visages connus, des détenus laissés libres. Nous étions tous les deux frappés par les hommes et les femmes que l’on côtoyait le matin, dont on voyait qu’ils venaient tous des quartiers lointains, là où vit le petit peuple dont les enfants sont gardés -souvent en attente de procès- derrière ces murs hauts de la citadelle du silence. Moustapha se moquait tous les jours de ma mine grise du matin ; je déteste me lever tôt. A l’intérieur, au fond de la grande allée, trône un bâtiment plutôt neuf. A l’intérieur, nous nous asseyions sur les bancs, dans une salle où chacun gardait le silence, comme si nous étions tous des détenus, attendant que le haut-parleur au son difficilement audible annonce nos noms. Nous allions ensemble voir notre ami au parloir. Moustapha avait toujours des mots tendres et rassurants pour cet ami jugé et condamné, sans jamais verser dans l’optimisme béat ou le maslaa. Je sais en plus qu’il a assuré une présence utile aux côtés de la famille du concerné.
J’étais frappé par son humanité que je connaissais déjà, mais surtout par son dégoût de l’injustice que peuvent vivre les plus précaires frappés par les violences morales et physiques que les logiques de domination imposent. En cela, je peux dire que je n’ai jamais rencontré un homme aussi humaniste que Moustapha. Il me fait penser au mot de Sartre : «Pour aimer les hommes, il faut détester violemment ce qui les opprime.»
Quand on gravite autour de la politique sénégalaise, on connaît forcément Moustapha Diakhaté. Verbe haut, convictions ancrées, constance dans le combat politique et défiance vis-à-vis des dogmes, des appareils politiques, des puissants, et méfiance vis-à-vis des adhésions aveugles et irraisonnées. Je le suis depuis l’initiative «Wacco ak alternance», un groupuscule de militants du Pds, déçus par la tournure du Sopi, qui ont décidé de porter le combat de la rectification de la ligne au sein de leur formation politique. Tout de suite, j’ai été séduit par le courage de ce débatteur hors pair, par sa maîtrise du verbe et par son habileté à défendre ses positions avec hargne. Puis, il y a eu la rupture avec les Wade et l’adhésion à l’Apr. J’avais de temps à autre les récits de ses aventures via mon ami Abdoulaye Fall, membre fondateur du parti. Bien des années après, j’ai enfin rencontré Moustapha, en mars 2021, dans la foulée des événements consécutifs à la sordide histoire que tout le monde connaît. Quand j’ai vu Moustapha, il m’a dit une chose qui m’a plu, glacé et fait frémir en même temps. Il me dit : «Tu sais, je crois en trois choses : la République, la démocratie et la liberté.» Tout de suite, l’estime, le respect, l’affection et l’amitié. Moustapha est mon ami, et cette phrase n’est guère banale. Nous nous sommes vite rapprochés ; entre 2021 et 2023, j’ai presque vu Moustapha tous les jours, au même endroit, pour commenter l’actualité politique africaine et internationale. Nous parlions aussi souvent de nos lectures, car Moustapha est un grand lecteur. Il se lève tôt et lit jusqu’en fin de matinée, avant de commencer ses activités.
Depuis ce premier jour de rencontre, nous nous parlons au téléphone au minimum trois fois par jour ; nous avons la même haine des populismes, des racismes, et le même engagement contre le fascisme. Nous rêvons d’un nouveau printemps de la démocratie et du progrès partout sans jamais nous limiter à l’Afrique, considérant l’universalité du genre humain. A chaque fois que quelqu’un perd espoir devant la défaite des courants progressistes et l’avancée des extrémismes et des nationalismes, Moustapha a toujours le mot juste pour dire que l’histoire n’est jamais finie, qu’il ne faut jamais cesser de croire en la raison et en la capacité par la parole et l’action créatrice de changer la face du monde et surtout la vie des gens. Il est très sisyphéen dans ce sens.
Moustapha est un militant au sens noble du terme, c’est-à-dire un porteur de cause, un homme écorché, vif, engagé et fondamentalement démocrate. C’est l’exemple du républicain affirmé qui considère qu’au-dessus de la République, il n’y a rien ni personne. Celle-ci a été le moteur de son engagement, car chez lui, la République n’est pas chose désincarnée, aérienne, qu’on rappelle dans de grandes envolées lyriques sans matérialité concrète. La République chez Moustapha est une essence, une spiritualité telle qu’elle a été imaginée par les grands penseurs républicains. Mais elle est aussi et surtout pour lui, une exigence à bâtir des sociétés humaines équitables, moulues dans le savoir qui libère l’individu des dogmes qui enferment et de l’obscurantisme qui nuit.
Je me refuse depuis son arrestation, à sortir des phrases toutes faites comme «Moustapha ne mérite pas la prison». Il déteste ce type de phrases de toute façon, car convaincu me dit-il souvent «Gauche -oui, Moustapha ne prononce jamais mon prénom, il m’appelle toujours ainsi- je ne fais que mon devoir. Il faut toujours faire ce qu’on a à faire. Le Sénégal n’appartient à personne, nous qui y habitons aujourd’hui en sommes juste des locataires non permanents, d’autres étaient là avant nous et d’autres générations viendront après nous».
Moustapha savait qu’il allait être arrêté et emprisonné. Il s’y est préparé et avait préparé ses proches. Mais j’ai deux mauvaises nouvelles pour ceux qui veulent lui imposer le diktat de la terreur : Moustapha ne se taira pas, ensuite il ne connaît pas ce sentiment qu’est la peur. Mieux, c’est un homme insensible aux honneurs, car sachant que ceux-ci, pour la plupart, sont fugaces et insincères. De sa première grève en tant qu’élève contre l’attitude d’un directeur d’école dont il était en même temps le… répétiteur des enfants, à ses activités syndicales à la Bceao, qui ont abouti à son licenciement, en passant par son départ du Pds, son exclusion de l’Apr, il est devenu un homme endurci et un militant ayant atteint le degré le plus élevé du militantisme, celui où tu n’agis ni pour les nominations ni pour les élections, mais au nom du tribunal suprême de la conscience.
Abdel Hamid Kichk avait dit un jour : «Le paradis est dans ma poitrine, je le porte partout où je vais.» Je dirais la même chose de Moustapha, qui porte la liberté dans son Adn, et qu’il gardera toujours intacte, même au fond d’une geôle.
Un jour, des livres d’histoire raconteront le rôle de Moustapha Diakhaté pour le retour de la paix civile en mars 2021 et ses efforts manifestes pour la préservation de la République entre mars 2021 et avril 2024. Je ne sais pas tout, mais j’en sais un rayon, entre ce qu’il a bien voulu me confier et ce que j’ai glané d’autres sources crédibles, et que par humilité et pudeur, lui n’a pas voulu me révéler. Moustapha est un patriote sincère, un républicain ombrageux et un démocrate authentique, et c’est un homme profondément bon, généreux et attachant.
Un des matins qui arrivent, j’irai voir Moustapha. Je me réveillerai difficilement le matin, la mine triste, je laisserai ma voiture au parking de la prison. Je ferai le pied de grue devant cet immense portail en fer vert, et à l’ouverture je me hâterai au milieu des gens pour rejoindre la salle des haut-parleurs au son difficilement perceptible. J’entendrai mon nom et j’irai voir Moustapha… s’il daigne bien me recevoir, car je connais mon ami, il ne fait jamais rien comme les autres.
LA COMMEMORATION DU 80E ANNIVERSAIRE DU MASSACRE DE THIAROYE A LA UNE DE LA PRESSE
Les quotidiens de ce lundi font écho des mesures annoncées par le chef de l’Etat contre l’oubli du massacre des Tirailleurs par l’Armée coloniale française, l’installation de la 15e législature ...
Les mesures annoncées par le chef de l’Etat contre l’oubli du massacre des Tirailleurs par l’Armée coloniale française, l’installation de la 15e législature et les hommages au président de l’association des écrivains du Sénégal, Alioune Badara Bèye, décédé dimanche à Dakar, sont entre sujets au menu des quotidiens reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Le Sénégal a commémoré, ce premier décembre 2024, le 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye, sous le sceau du devoir de mémoire qui commande que les victimes soient identifiées et les responsabilités situées, de manière à préserver cette histoire « de l’oubli et de la falsification ».
‘’Le camp militaire du lieutenant Amadou Lindor Fall de Thiaroye, a abrité, dimanche, officiellement la commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais. Occasion saisie par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour annoncer cinq mesures phares pour que ce massacre ne tombe pas dans l’oubli’’, rapporte WalfQuotidien.
Le journal cite l’érection d’un mémorial en l’honneur des tirailleurs à Thiaroye pour servir de lieu de recueillement et de mémoire ouvert à toutes les nations dont ils étaient originaires, la mise en place d’un centre de documentation et de recherche dédié aux tirailleurs, la dénomination des rues et des places qui porteront le nom de cet événement tragique, l’introduction de l’histoire de Thiaroye et des tirailleurs dans le curricula du système éducatif et l’inscription de la journée du tirailleur, le 1er décembre dans l’agenda annuel de l’Etat.
Le président »désire mettre fin à l’omerta sur cet épisode tragique voulue et entretenue par l’autorité coloniale’’, dit Enquête.
‘’Thiaroye mémoire restaurée’’, affiche Le Soleil, soulignant qu’en présence de cinq chefs d’Etat africains (Gazzouani, Azali, Barro, Emballo, et Nguéma), le président de la République, a rendu un vibrant hommage aux tirailleurs sénégalais tués au camp Thiaroye, le 1er décembre 1944. Il a à cette occasion appelé à »une justice sans haine ».
»Diomaye au front’’, selon Sud Quotidien, qui écrit: »Par devoir de mémoire pour l’histoire et contre l’oubli et pour la manifestation de la vérité, le 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais, le 1er décembre 1994 par des forces de l’armée française au camp militaire de Thiaroye-Gare, a été célébré, dimanche 1er décembre 2024. Une cérémonie grandiose qui a vu la participation de plusieurs chefs d’Etat et de représentants de plusieurs pays africains et de la France ».
Source A note que le Sénégal ‘’tient visiblement à la restauration de la vérité dans le dossier dit +le massacre des tirailleurs sénégalais au camp Thiaroye le 1er décembre 1944+’’. »En effet, lors du 80e anniversaire de la commémoration de cette douloureuse page de l’histoire, le président Bassirou Diomaye Faye a demandé la poursuite des travaux pour le rétablissement de la vérité’’, rapporte la publication.
En politique, Vox populi annonce que la rentrée parlementaire est prévue, ce lundi. La publication signale qu’Anta Babacar Ngom, élue sur la liste de la coalition Samm sa Kaddu, sera ‘’députée non-inscrite malgré les sollicitations exprimées par les groupes parlementaires en gestation’’.
A propos du bureau de l’assemblée nationale, Le Quotidien relève que le Pastef, avec sa majorité, »va se tailler la part du lion ». Le journal rapporte que la coalition Takku Wallu »enrôle Abdou Karim Sall » tandis que »Aissata Tall Sall (est) en pole pour diriger le groupe parlementaire ».
Il y a eu »des tractations jusqu’au bout du bout’’, selon Les Echos, indiquant que »Takku Wallu a été sauvée par Abdou Karim Sall » pour obtenir ainsi le »’seul groupe parlementaire de l’opposition ».
La presse du jour rend hommage au président de l’association des écrivains du Sénégal, Alioune Badara Bèye, décédé dimanche à l’âge de 79 ans. »Une belle plume se brise », affiche à sa Une L’As. ‘’Le décès d’Alioune Badara Bèye, président de l’association des écrivains du Sénégal, survenu dimanche, a attristé les hommes de lettres et d’arts et la famille des écrivains. Parti à l’âge de 79 ans, le dramaturge est reconnu par ses pairs comme un homme dont l’humanité et l’intégrité ont éclairé le chemin de tant d’autres’’, témoigne la publication.
Vox populi écrit qu’avec le décès d’Alioune Badara Bèye, »les lettres sénégalaises et africaines perdent une belle plume ».
MAMADOU DIOUF PLAIDE POUR UNE RECONNAISSANCE DU STATUT DES TIRAILLEURS
Le massacre des Tirailleurs Sénégalais, longtemps ignoré et minimisé par les autorités françaises, a fait l'objet de nombreuses discussions parmi les historiens, les intellectuels et les politiques
Le massacre des Tirailleurs Sénégalais, longtemps ignoré et minimisé par les autorités françaises, a fait l'objet de nombreuses discussions parmi les historiens, les intellectuels et les politiques. À l'occasion du 80e anniversaire de ce tragique événement, le Sénégal a pris des mesures importantes pour honorer la mémoire de ces tirailleurs, en veillant à ce que leur sacrifice ne soit jamais oublié.
Dans la matinée du 1er décembre 1944, une répression sanglante s’est abattue sur les Tirailleurs Sénégalais de retour de la France, pour avoir réclamé leurs droits. Des éléments de l’Armée et de la Gendarmerie françaises, soutenues par des véhicules blindés et des chars, ont ouvert le feu sur des hommes qui n'étaient ni armés ni en état de se défendre. Selon le Professeur Mamadou Diouf, qui préside le Comité scientifique mis en place dans le cadre de cette commémoration, le bilan officiel, qui a minimisé l'ampleur du massacre, faisait état de 35 morts ; mais les estimations plus réalistes avancent un chiffre de 300 à 400 victimes. Les archives militaires et administratives françaises ont été largement falsifiées, dissimulant ainsi la vérité et effaçant l'ampleur de la répression.
A en croire l’historien qui milite pour que «le statut de 'morts pour l’Afrique'» soit accordé aux victimes, le massacre de Thiaroye reste une douloureuse cicatrice dans l’histoire des Tirailleurs Sénégalais et de l’histoire coloniale. Les autorités françaises ont longtemps cherché à minimiser l’événement, qualifiant l’incident de «mutinerie» pour justifier la violence. Mais les survivants et les témoins, ainsi que les chercheurs et historiens, ont insisté pour que la vérité éclate sur cet acte brutal.
En 2014, l’ancien président français, François Hollande, a reconnu la responsabilité de la France dans le «massacre» des Tirailleurs, affirmant que «des balles françaises avaient tué les Tirailleurs». Il a qualifié l’acte de commémorer pour l’éclatement de la vérité de «réparation de l’injustice» et a déclaré que l’intervention de l’Armée française avait été «épouvantable et insupportable». Toutefois, cette reconnaissance ne semblait pas aller au-delà d’un acte symbolique, sans offrir de véritable réparation pour les victimes. Le 21 novembre 2024, dans un discours marquant, l’ancien président français a de nouveau évoqué le drame en qualifiant les événements de «massacre à la mitrailleuse», un terme qui a permis de mettre enfin des mots sur la brutalité de l’acte.
Quelques jours après, le 28 novembre 2024, le président français, Emmanuel Macron, a aussi pris la parole pour reconnaître la gravité de ce «massacre», dans une lettre adressée au président sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye, marquant un pas important dans la reconnaissance officielle de la répression sanglante de Thiaroye.
Le Professeur Mamadou Diouf, coordonnateur du Comité pour la Commémoration du 80e anniversaire du massacre, a insisté sur l'importance de «lever le voile» sur cette tragédie. Dans ses interventions, il a souligné que cette reconnaissance par la France n’était qu’un premier pas : «Lever le voile sur le massacre, contre les manœuvres de dissimulation de la vérité, est, aujourd’hui, un impératif catégorique». Il a ajouté que le Sénégal et l'Afrique doivent reprendre le contrôle de leur narration historique. «Prendre l’initiative relativement à la production du récit portant sur ce moment de notre histoire, c’est retourner l’évènement à l’Afrique», a-t-il déclaré.
Le gouvernement sénégalais, sous l’impulsion du président Bassirou Diomaye Faye, a pris plusieurs initiatives pour rendre hommage aux Tirailleurs Sénégalais et garantir que leur sacrifice soit honoré. Il y a, entre autres, l’institution du 1er décembre comme la Journée nationale des Tirailleurs, en souvenir de leur contribution et de leur lutte pour la justice, et le projet d’érection d’un mémorial à Thiaroye pour rendre hommage aux victimes et rappeler aux générations futures cette page sombre de l’histoire coloniale.
Le Professeur Diouf, coordonnateur du Comité de commémoration, a exprimé sa satisfaction par rapport à ces mesures prises par le gouvernement sénégalais. «Une vaste entreprise ; une Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française, a pris la parole lors de la cérémonie pour marquer un tournant historique. «C'est la raison pour laquelle le Président de la République (française, ndlr) vous a écrit, Monsieur le Président (du Sénégal, ndlr), pour vous dire que la France se doit de reconnaître que ce jour-là s’est déclenché un enchaînement de faits ayant abouti à un massacre», a-t-il déclaré, soulignant la reconnaissance par la France de cette tragédie. Il a rappelé que la France, en acceptant de reconnaître cette vérité, agissait aussi pour elle-même, pour réparer l’injustice qui a entaché son histoire. «Et si la France reconnaît ce massacre, elle le fait aussi pour elle-même, car elle n'accepte pas qu'une telle injustice puisse entacher son histoire», a fait savoir le diplomate. LIRE SUITE PAGE 7 entreprise difficile mais ô combien passionnante». Selon lui, ces initiatives sont essentielles pour produire un récit historique partagé et pour éduquer les générations futures sur l’importance de l’unité et de la justice sociale en Afrique. Le massacre de Thiaroye a acquis une nouvelle signification avec les commémorations actuelles, devenant un symbole de la lutte pour la dignité des peuples africains. En reconnaissant ce massacre, le Sénégal et l'Afrique affirment leur droit à une histoire partagée, à une mémoire authentique et à un avenir unifié.
Comme l’a écrit le premier président sénégalais, Léopold Sédar Senghor, depuis 1948 déjà, dans son poème «THIAROYE» (1944), cet événement fait partie intégrante de l’histoire d’une Afrique «éternelle», mais aussi d’une Afrique qui aspire à un «monde nouveau». Le Professeur Diouf a conclu en soulignant l’importance de ce moment historique pour l'Afrique : «Thiaroye est, pour nous Sénégalais, l’occasion aussi dramatique que majestueuse d’accorder aux victimes du massacre le statut de 'morts pour l’Afrique' et pour l’esprit panafricain», a plaidé ce dernier.
Ainsi, le 80e anniversaire du massacre des Tirailleurs Sénégalais à Thiaroye n’est pas qu’un acte de mémoire, mais il incarne une revendication pour la reconnaissance du rôle de ces héros oubliés et pour l’unité et la réconciliation africaines.