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4 juillet 2025
Par Sidy DIOP
UN ORACLE ABSOLU ?
Le sondage occupe une place prépondérante dans les sociétés démocratiques contemporaines. Outil de mesure de l’opinion publique, il se présente comme un baromètre permettant de saisir les aspirations et les préoccupations des citoyens.
Le sondage occupe une place prépondérante dans les sociétés démocratiques contemporaines. Outil de mesure de l’opinion publique, il se présente comme un baromètre permettant de saisir les aspirations et les préoccupations des citoyens. Cependant, son utilisation soulève autant d’enthousiasme que de réserves.
D’un côté, le sondage offre une photographie instantanée de l’état d’esprit des populations. Il permet aux décideurs politiques, aux médias et aux acteurs de la société civile de mieux comprendre les attentes de leurs concitoyens. Par exemple, en période électorale, les sondages aident à identifier les priorités des électeurs et à ajuster les discours pour répondre à ces attentes. De même, ils sont un outil précieux pour vérifier si une réforme ou une politique publique bénéficie d’un soutien populaire.
Mais cette « démocratie des sondages » n’est pas sans risques. D’abord, les sondages influencent parfois l’opinion qu’ils prétendent mesurer. Lorsqu’une majorité d’individus est donnée gagnante ou qu’un sujet est présenté comme dominant, il peut générer un effet de conformisme ou au contraire de rejet, modifiant ainsi le débat public. Ensuite, le sondage simplifie souvent des enjeux complexes, les réduisant à des questions binaires ou à des pourcentages, au détriment de la nuance et du dialogue approfondi.
Par ailleurs, le biais méthodologique des sondages – échantillons parfois non représentatifs, questions orientées ou interprétation des résultats – peut fausser leur crédibilité. L’exemple des prévisions électorales erronées dans certaines démocraties en témoigne. De plus, les sondages risquent de renforcer la logique du court terme, les gouvernants étant tentés de privilégier des décisions populaires plutôt que de s’engager dans des réformes impopulaires mais nécessaires.
En démocratie, l’opinion publique doit être écoutée, mais elle ne saurait dicter chaque étape du processus décisionnel. Les sondages, bien que précieux, doivent rester des instruments parmi d’autres pour éclairer le débat public. Ils ne peuvent remplacer le dialogue, la délibération et le rôle fondamental des institutions dans l’arbitrage des choix collectifs.
Ainsi, l’enjeu réside dans l’usage responsable du sondage : le considérer comme un outil d’information, non comme un oracle absolu. Une démocratie mature se distingue par sa capacité à équilibrer l’écoute de l’opinion et la prise de décisions éclairées, fondées sur l’intérêt général à long terme.
NOUS AVONS FAIT DES PROGRÈS INDÉNIABLES CE DEMI-SIÈCLE PASSÉ
Ndioro Ndiaye, ancienne ministre, affirme qu’actuellement on est dans le temps de la consécration de la femme, donc de la jeune fille.
« On est actuellement dans le temps de la consécration de la femme, donc de la jeune fille. Et il est heureux que le gouvernement ait décidé, à travers le ministère de l’Education nationale, de s’occuper davantage des jeunes filles, concernant leur environnement de scolarité, des programmes, des politiques publiques concernant cette cible-là », a affirmé, hier, le Professeur Ndioro Ndiaye, lors de la Journée nationale de l’éducation des filles. Offerte en modèle de réussite aux jeunes filles à l’occasion, Mme Ndiaye a souligné que cette cible est fondamentale, parce que c’est l’avenir du pays.
« Il est important de mentionner que nous avons fait des progrès indéniables ce demi-siècle passé, dans le cadre de la promotion de la jeune fille. Parce que tous les bailleurs de fonds, toutes les structures qui s’occupent du développement, s’intéressent à cette cible-là, et dans tous les pays du monde. Et le Sénégal a bénéficié de cette disponibilité », a-t-elle affirmé.
Cependant, note-t-elle, si l’Etat n’anticipe pas sur la dominance des filles dans les structures scolaires, il peut se poser une question de déséquilibre au sein de la population.
« Autant les garçons sont en avant actuellement, dans le moyen, dans l’élémentaire et surtout à l’université, dans le supérieur, les filles ont fait des pas de chair. Et non seulement elles sont nombreuses maintenant à atteindre le stade où elles peuvent compétir et réussir les examens et dans ces compétitions, elles sortent les meilleures. Alors il faut quand même faire attention, créer une balance et un équilibre », signale-t-elle.
Elle estime qu’il faut des structures de réflexion qui anticipent ce type de problème. « Parce que c’est vrai, maintenant les choses vont être prises en charge ou sont déjà prises en charge. On va accélérer le rythme et améliorer les investissements qu’on y fait. Mais, au bout du compte, il faut éviter que nous réglions un problème pour en créer d’autres par ailleurs. Parce que chaque groupe a un rôle à jouer et devrait le jouer pour que l’on puisse espérer avoir à la fin quelque chose de concret qui puisse améliorer les conditions de développement de notre pays », insiste l’ancien ministre sous le régime socialiste.
Pr Ndioro Ndiaye invite les autorités à équiper aussi les écoles et centres de formation de réseaux d’addiction à l’eau potable et aussi de toilettes aussi bien pour les filles que pour les garçons.
DE NOMBREUX OBSTACLES SE DRESSENT ENCORE DEVANT LES FILLES
Oumou Khaïry Sall, coordonnatrice de la section sénégalaise de Fawe (Forum des éducatrices africaines) est formelle
La section sénégalaise de Fawe (Forum des éducatrices africaines) est l’une des premières Organisations non gouvernementales (Ong) à s’investir aux côtés des pouvoirs publics pour la scolarisation des filles. Malgré les avancées notables enregistrées au Sénégal, Oumou Khaïry Sall, coordonnatrice de la structure, estime que de nombreux obstacles se dressent encore devant les filles en matière d’éducation.
Des statistiques du ministère de l’Education nationale ont montré qu’en matière d’accès, le Sénégal a réalisé beaucoup de progrès et que les filles dominent de loin les garçons. Le Taux brut de scolarisation (Tbs) des filles est de 58,9% alors que celui des garçons est de 48,2%.
Toutefois, bon nombre de ces filles n’arrivent pas à terminer leurs cycles élémentaire et secondaire, entraînant ainsi un taux d’abandon plus élevé chez elles. De l’avis d’Oumou Khairy Sall, coordonnatrice de Fawe /Sénégal, de nombreux obstacles se dressent encore devant les filles et les empêchent de poursuivre leurs études.
« La pauvreté, les mariages et grossesses précoces, l’environnement scolaire inadéquat, l’insécurité sont, entre autres, les facteurs qui favorisent le dérochage précoce des filles », informe Oumou Khairy Sall dans un entretien. Pour lutter contre le phénomène de l’abandon par exemple, Fawe/Sénégal a élaboré des stratégies et des programmes visant à soutenir et à accompagner les filles. Ainsi, renseigne la coordonnatrice de l’organisation, des conférences, des fora et des panels de sensibilisation, sur des thèmes relatifs à l’éducation des filles, sont organisés au niveau des communautés pour pousser les acteurs à la réflexion sur l’intérêt de l’école pour eux et pour les filles.
La coordonnatrice de Fawe/Sénégal soutient que leur structure s’est fortement impliqué dans l’éducation des filles, et ses différentes interventions se focalisent sur leur parcours scolaire et leur environnement. Dans ce sens, elle affirme que des cours de soutien dans les disciplines scientifiques sont organisés au profit des filles vulnérables afin de les aider à améliorer leurs performances et en conséquence, les maintenir à l’école le plus longtemps possible. « Elles sont aussi renforcées en compétences de vie pour développer leur leadership à l’école et être en mesure de postuler à des postes de responsabilité au sein des gouvernements scolaires et autres clubs d’animation », informe Mme Sall.
A Fawe/Sénégal, dit-elle, organise aussi des rencontres entre des femmes scientifiques de haut niveau et des élèves filles des séries S. Ces femmes partagent avec celles-ci leur parcours et leur parlent des défis en tant que femmes fréquentant les séries scientifiques jadis réservées en général aux hommes. « Pour avoir une société juste et égalitaire, il est fondamental que les filles et les garçons aient les mêmes droits à l’éducation, à la santé et au bien être entre autres.
L’Etat du Sénégal s’y attelle et il est secondé dans cet élan par des Ong actives en éducation comme le Fawe-Sénégal », note Oumou Khairy Sall.
CES OBSTACLES A L’EDUCATION DES JEUNES FILLES A ZIGUINCHOR
L’académie de Ziguinchor a enregistré l’année dernière un taux de déperdition scolaire de l’ordre de 10 % chez les filles, dont l’éducation est freinée par la problématique épineuse des grossesses et mariages précoces
L’académie de Ziguinchor a enregistré l’année dernière un taux de déperdition scolaire de l’ordre de 10 % chez les filles, dont l’éducation est freinée par la problématique épineuse des grossesses et mariages précoces, mais aussi par les nombreux cas de violences subies par ces filles en milieu scolaire.
En 2022, Ziguinchor, l’une des régions les plus scolarisées du pays, a enregistré un bond en avant dans le secteur de l’éducation. Du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) au Bac général, en passant par le Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) et le Bac technique, l’académie de la capitale régionale du Sud s’est très bien illustrée. Elle a ainsi décroché la première place au niveau national pour l’examen du Cfee, avec un taux de réussite de 88,04 %.
Malgré ce progrès qualitatif, la région fait face à des difficultés pour maintenir ses filles à l’école. De jeunes apprenantes, parfois brillantes dans les classes antérieures, se retrouvent rattrapées par un fléau persistant : la déperdition scolaire. Dans cette académie, le taux est estimé à 10 %, ce qui reste relativement faible.
Chargée du Genre à l’Inspection d’académie de Ziguinchor, Siga Diouf Fall indique que cette contrainte majeure empêche les filles de dévoiler pleinement leur potentiel. Leur éducation, affirme-t-elle, est entravée par les nombreuses grossesses précoces et les mariages d’enfants.
« Ce jeudi 9 janvier, le ministère de l’Éducation nationale célèbre la journée nationale de l’éducation des filles. C’est une occasion de faire le point au niveau national et dans les académies. Ici, à Ziguinchor, nous nous réjouissons des avancées notables dans le domaine de l’éducation des filles. Notre combat actuel est de garantir le maintien et la réussite des filles à l’école », confie-t-elle au Soleil.
Le combat est perpétuel. Les défis sont immenses. Le challenge est de taille. Et la chargée du Genre à l’IA de Ziguinchor en est consciente. Pour y parvenir, elle souligne l’impérieuse nécessité de développer des stratégies efficaces pour éliminer tous les obstacles qui menacent le parcours des filles. « La synergie d’action entre les différents acteurs et partenaires nous a permis de dépasser le cap de la scolarisation. Et pour atteindre cet objectif, il nous faut lutter contre les grossesses précoces, les mariages d’enfants et les violences en milieu scolaire », insiste Mme Fall, rappelant que l’heure est venue de guider les filles vers les filières scientifiques et techniques.
Elle salue également l’organisation du concours régional « Miss maths et Miss sciences », qui ne cesse de susciter une saine émulation parmi les filles, leurs parents et les chefs d’établissements, qui accordent désormais une importance capitale aux disciplines scientifiques et techniques.
La percée des jeunes filles
L’académie de Ziguinchor est souvent citée en exemple pour l’éducation des filles. Depuis quelques années, ce sont elles qui redonnent la dignité à toute la région. Elles ont permis à Ziguinchor de renouer avec les mentions, notamment dans les filières scientifiques. En 2021, dans toute l’académie, il n’y avait qu’une seule mention « Très bien ». Cette distinction a été attribuée à Safiétou Diallo, élève du lycée technique excellence de Diourbel. Cette élève de la série S2, qui a composé au lycée Djignabo Bassène de Ziguinchor, a sauvé l’honneur de la région, en quête de mentions dans les séries scientifiques.
Une année plus tard, Aissatou Tabaski Fall a décroché le Bac avec la mention « Très bien » en S1, une ancienne élève du lycée Djignabo Bassène, avec une moyenne de 17,26/20. C’était une première depuis plusieurs années. En plus de Mlle Fall, Aissatou Sané, élève au lycée Djignabo, a également obtenu la mention « Assez bien » en S1.
Cependant, le défi demeure le maintien des filles à l’école. Aujourd’hui, Siga Diouf Fall précise que les acteurs du système éducatif ziguinchorois sont déterminés à faire de ce vœu une réalité dans les années à venir. Elle se félicite des dispositifs inclusifs déjà mis en place dans l’académie pour résoudre de manière définitive l’équation du maintien des filles à l’école.
Elle rappelle également que des cellules « genre » sont implantées dans chaque établissement, de l’élémentaire au secondaire. En plus du soutien des cellules féminines, la chargée du Genre à l’IA de Ziguinchor souligne que le Réseau des femmes enseignantes œuvre à travers son plan d’action annuel pour développer des stratégies visant à favoriser la réussite des filles à l’école. Selon Mme Fall, leur réussite et leur maintien « passent par des renforcements de capacités en leadership, avec un accent particulier sur l’accompagnement des filles vulnérables, grâce à un système de référencement pour une prise en charge holistique ».
LES JOUEURS SÉNÉGALAIS LES MIEUX PAYÉS AU MONDE
Focus aujourd’hui sur ceux qui gagnent le plus d’argent. Sans surprise, les Lions qui gagnent le plus d’argent évoluent principalement en Arabie Saoudite, un championnat réputé pour offrir de très belles rémunérations
Il est bien connu que les footballeurs peuvent se faire de jolis chèques, et les joueurs sénégalais ne font pas exception. Focus aujourd’hui sur ceux qui gagnent le plus d’argent.
Les footballeurs sénégalais peuvent parfois toucher un gros pactole lors de leur signature dans un nouveau club ou lors de la renégociation de leur contrat avec leur équipe. Aujourd’hui, nous vous présentons les salaires des footballeurs sénégalais. Sans surprise, les Lions qui gagnent le plus d’argent évoluent principalement en Arabie Saoudite, un championnat réputé pour offrir de très belles rémunérations.
Sadio Mané, en tête du classement
Sadio Mané occupe la première place des Sénégalais les mieux payés au monde. Depuis son transfert à Al-Nassr, il touche annuellement plus de 40,8 millions d’euros, soit plus de 26,7 milliards de FCFA, selon Sport Salary.
Les Saoudiens dans le top 3
Derrière Sadio Mané, Kalidou Koulibaly occupe la deuxième place. À Al Hilal, le capitaine des Lions émarge à 29,7 millions d’euros, soit environ 19,5 milliards de FCFA. Juste derrière, à la troisième place, on retrouve Édouard Mendy. Le portier d’Al Ahli perçoit un salaire annuel de 11,1 millions d’euros (7,3 milliards de FCFA).
Au quatrième rang, un autre « Saoudien », Mbaye Diagne, joue à Neom SC (D2 saoudienne) avec un salaire annuel de 4,7 milliards de FCFA. Habib Diallo (Al Shabab) arrive cinquième avec un salaire de 3,9 milliards de FCFA.
Les Européens derrière
Dans le reste du top 10, on retrouve plusieurs internationaux sénégalais évoluant en Europe. Idrissa Gana Gueye (Everton) touche environ 3,1 milliards de FCFA, Moussa Niakhaté (Lyon) perçoit 2,9 milliards de FCFA, tandis qu’Ismaïla Sarr (Crystal Palace) gagne 2,8 milliards de FCFA. Nicolas Jackson (Chelsea) arrive avec un salaire de 2,5 milliards de FCFA. Enfin, pour clôturer ce top 10, Abdou Diallo (Al Arabi/Qatar) touche 2 milliards de FCFA.
Oumar Boubacar NDONGO
Top 10 des plus gros salaires Sénégalais
1- Sadio Mané Al asr/Arabie Saoudite 40,8 M€/26,7 milliards FCFA
2- Kalidou Koulibaly Al Hilal/Arabie Saoudite 29,7 M€/19,5 milliards FCFA
3-Edouard Mendy (GK) Al Ahli/Arabie Saoudite 11 M€/7,3 milliards FCFA
4-Mbaye Diagne (Neom SC, D2 saoudienne, 7,2 M€, soit 4,7 milliards de Francs CFA).
5-Habib Diallo Al Shabab/Arabie Saoudite 6 M€/3,9 milliards FCFA
6- Idrissa Gana Gueye (Everton/Angleterre 4,8 M€/3,1 milliards FCFA
7-Moussa Niakhaté (Lyon, 4,55 M€, soit 2,9 milliards de FCFA)
8-Ismaïla Sarr (4,36 millions d’euros par an à Crystal Palace
9- Nicolas Jackson (Chelsea, 3,9 M€/2,5 milliards FCFA
10- Abdou Diallo Al Arabi/Qatar 3,2 M€/2 milliards FCFA)
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE VENDREDI 10 JANVIER 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Record
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SOUKEYNA KONARÉ, UNE PIONNIÈRE DANS L’OMBRE DES GRANDES LUTTES POLITIQUES
Épouse du Bourba Djolof Bouna Alboury Ndiaye et cousine de Me Lamine Guèye, elle a défié les conventions sociales et politiques en militant activement pour la participation des femmes à la vie publique.
Née en 1879 à Saint-Louis, Soukeyna Konaré occupe une place singulière dans l’histoire du Sénégal. Un temps épouse du Bourba Djolof, Bouna Alboury Ndiaye, et cousine de Me Lamine Guèye, elle est aujourd’hui citée comme la première femme politique sénégalaise. À une époque où les femmes sénégalaises étaient exclues des débats politiques, elle n’avait pas hésité à bousculer les mentalités. Aujourd’hui, son nom est régulièrement avancé dans les recherches sur la participation des femmes à la vie politique, en particulier leur droit de vote.
Le Dr Adama Baytir Diop, historien à l’Ucad à la retraite, spécialiste du Sénégal sous la colonisation, ne pense pas elle ait eu comme préoccupation exclusive les droits politiques des femmes. « Parce que dans le contexte historique de l’époque, en France métropolitaine, on n’envisageait pas le droit de vote des femmes », explique le Dr Diop. Il a fallu attendre 1945 pour cela. Mais Soukeyna Konaré s’est engagée bien avant. En 1945, de retour d’une entrevue avec le général De Gaulle en Algérie, Me Lamine Guèye va organiser un meeting à Yaax Jeuf, un des douze Pinthie de Dakar, tout près de l’actuel Sandaga. C’est à cette occasion que le patron de la puissante Sfio locale a annoncé le droit de vote pour les femmes.
En effet, le 6 juin 1945, les femmes des Quatre Communes obtiennent ce droit. Et encore, ce droit ne concernait au Sénégal que les femmes françaises, au prétexte de l’illettrisme des sénégalaises et de l’opposition des marabouts. A force de manifestations, les citoyennes françaises finirent par avoir gain de cause et purent aller voter aux élections de 1945. L’association Soukeyna Konaré, dont elle était la présidente, mobilisa l’électorat féminin en organisant à St-Louis des soirées de mobilisation suivies de séances de thé. Dans son mémoire de DEA intitulé « Contribution à la réflexion sur la participation des femmes sénégalaises à la vie politique de 1945 à 2001 », Seynabou Ndiaye Sylla rapporte une célèbre anecdote : Soukeyna Konaré n’hésitait pas à provoquer son cousin Lamine Guèye pour qu’il s’engage davantage.
Lors d’une réunion en 1930, elle lui lança publiquement : « Si tu es le digne descendant de Bacar Waly Guèye, tu ne devrais pas avoir peur… Si tu recules, donne-moi ta place et tu verras comment une femme se conduit ». Son influence dépassait largement le cadre familial. En présidant l’Association Soukeyna Konaré, elle mobilisait l’électorat féminin de Saint-Louis par des événements sociaux, notamment des soirées dansantes suivies de thés. Ces initiatives, bien qu’inscrites dans un cadre festif, portaient un message politique clair : les femmes devaient participer activement à la vie publique. L’héritage de Soukeyna Konaré demeure vivant à Saint-Louis, notamment à travers l’école qui porte son nom dans le quartier de Balacoss.
Plaidoyer contre une dette sans provision par une piqûre de rappel à Paname !
Remerciements à la France : Plaidoyer contre une dette sans provision par une piqûre de rappel à Paname !
Monsieur le Président, les Africains ne vous ont pas remercié ou pas suffisamment, pour avoir débarrassé le Continent du "terrorisme" ! Je ne sais si j'en ai l'envergure, ce dont je doute fort,mais je voudrais, au nom de tous les "africains libérés" par la France des griffes du terrorisme et offerts en victimes expiatoires à la gueule des "Djiadhistes", vous dire merci d'avoir plié bagages, ou d'être en train de le faire, en vous rappelant toutefois, quelques formules de politesse que vous avez oublié de rendre à l'Afrique ! Vous avez oublié de dire merci aux "tirailleurs" pour avoir participé à sauver la France du "Lieber Straume" que lui promettait un homme à la moustache légendaire !
Vous avez oublié pendant longtemps, de faire amende honorable pour vos grandspères, quand ils ont "blanchi" les combattants à la lisière de Paris, trop noirs à leur goût pour l'ultime parade et massacré leurs frères d'armes a Thiaroye pour une poignée de francs! Vous avez oublié de dire merci à l'Afrique Equatoriale, d'avoir ouvert les bras à la "France libre" à Brazzaville quand, sans domicile fixe, elle écumait les océans à la recherche d'un pied à terre !
Vous avez aussi oublié de dire merci au Niger pour avoir éclairé la France depuis Arlit, elle même plongée dans le noir ! Vous avez oublié de dire merci aux 2400 soldats de "l'opération Fatim" ( Forces Armées Tchadiennes au Mali) quand les combattants Tchadiens, ayant attaqué les Djiadhistes retranchés dans la vallée d'Amatetai, difficile d'accès, à Kidal et Gao, pour reduire les résistances dans la profondeur ont facilité les opérations de ratissage de "Serval" !
C'est une foultitude de remerciements, dont je n'ai cité que les plus flagrants, que vous avez oublié de présenter à l'Afrique qui a tout donné à la France, au prix de sa propre survie et de celle de ses fils , qu'il me plait, si besoin était, de vous rappeler! Au demeurant la nécessité de sécurité, ne peut racheter cette impératif de souveraineté, qui souffle sur votre ancienne chasse gardée ! Celle ci a été à bonne école, pour apprendre de vous, que l'on pouvait éconduire son libérateur au nom de la souveraineté !
En effet n'avez vous pas demandé, dés 1958, aux libérateurs Américains ayant débarqué en Normandie et en Provence, de plier bagages, malgré la nécessité de faire face au spectre de la destruction nucléaire grondant depuis l'Est ? Ainsi paré de votre souveraineté, comme d'une armure d'airain, vous avez su faire face aux risques inhérents à la "guerre froide"!
Ce faisant vous avez su réorganiser votre défense autour de la "suffisance nucléaire" par une "dissuasion" portée par la Triade, Sous Marins Nucléaires Lanceurs d'Engins (S NLE), Force Océanique Stratégique ( Fost) et Forces Aérienne Stratégique ( Fas). Ainsi aujourd'hui, la France est la seule puissance nucléaire de l'Union Européenne, car "ne voulant dépendre de personne dès lors que sa survie pourrait être mise en cause par un adversaire ".
Au nom de cette souveraineté, vous vous êtes aussi retiré du Commandement Allié Intégré de l'OTAN, pour conserver votre liberté d'action et votre indépendance dans le choix de l'emploi de vos capacités militaires! Les Américains vous ont ils exigé des remerciements et des courbettes?
J'en doute fort puisque dès 1961, le Président Kennedy a fait une visite officielle historique en France avec Jacqueline, ayant mis Paris à ses pieds, accueillis en grandes pompes par le "souverainiste" De gaulle, avant même de lancer son fameux "Ich bin ein Berliner" en 1963 dans l'ancienne capitale du 3eme Reich divisée !
Ce fair play américain face à De gaulle, aurait dû vous inspirer face aux Africains ne réclamant que le droit de "dissoudre les liens politiques qui l'ont attaché à un autre, et de prendre parmi les puissances de la terre, la place séparée et égale à laquelle les lois de la nature et du Dieu de la nature lui donnent droit" dixit Thomas Jefferson (La Déclaration d'indépendance)!
Ainsi après ce plaidoyer , j'ose espérer que vous nous accepterez ce droit, sans réclamer outre mesure des remerciements "sans provision", tout en acceptant de faire amende honorable pour tout ce que votre pays a fait subir au Continent!
En définitive vous ne ferez pas moins que l'Amérique, qui a libéré la France, soutenue par le sang des africains, versé aux son des canon, en acceptant de bonne foi, notre
choix de souveraineté clairement exprimé par nos dirigeants. Nous peut être ainsi un jour, dans le respect mutuel, faire le choix souverain, de danser ou pas, ensemble, aux sons des violons!
Colonel (er) Mamadou Adje, makoumba4@yahoo.fr
Expert en Gestion de Situations d'Urgence
Dakar le 09 Janvier 2025
LA RANÇON DE L’INHUMANITÉ
Entre le mois de décembre et début janvier, trois personnes ont perdu la vie en détention à Thiès, à Saint-Louis et à Mbacké. Un quatrième a rendu l’âme dans les locaux de la Dscos à Tambacounda. Retour sur ces cas.
Entre le mois de décembre et début janvier, trois personnes ont perdu la vie en détention à Thiès, à Saint-Louis et à Mbacké. Un quatrième a rendu l’âme dans les locaux de la Dscos à Tambacounda. Retour sur ces cas.
En moins d’un mois, les prisons du Sénégal ont connu plusieurs événements dramatiques. Entre la fin de l’année dernière et le début de ce mois de janvier, trois personnes détenues dans le cadre de mesures préventives y ont perdu la vie. Il s’agit des prisons de Thiès, Saint-Louis et Mbacké. A Tambacounda, un individu a perdu la vie dans les locaux de la DSCOS.
La première victime est le garde du corps de l’ex-maire de Dakar, Bassirou Diop, décédé à la prison de Saint-Louis, le 7 décembre. Ce dernier est mort alors qu’il était en détention à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Saint-Louis (Nord). Il a été arrêté avec plusieurs autres gardes du corps, à la suite de violents affrontements dans la langue de Barbarie, survenus lors de la campagne électorale pour les Législatives.
Selon l’Administration pénitentiaire, l'ancien militaire est mort à l'hôpital. Barthélemy Dias n’est pas convaincu. "Il faut qu'il nous dise où Bassirou Diop a perdu la vie", a-t-il déclaré récemment, lors d'un point de presse.
Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, s’est également exprimé sur cette affaire, en marge d'une visite au stand de la police nationale sis au pavillon brun du Cices, à l'occasion de la 32e édition de la Foire internationale de Dakar (Fidak). Le garde des Sceaux a laissé entendre qu’aucune enquête ne sera pas ouverte dans ce dossier, car "la mort n'est pas suspecte". "Pourquoi une enquête devrait-elle être ouverte ?", s’est-il interrogé.
En effet, il explique : ‘’Une enquête, c’est quand il y a une mort suspecte. Ce n’est pas le cas. Les conclusions de l’autopsie ne rendent nullement compte du caractère suspect du décès. On ouvre une enquête, quand il y a une mort suspecte."
Malgré cela, Me El Hadj Diouf, l’un des avocats des 80 éléments de la sécurité de Barthélemy Dias et de la coalition Sàmm Sa Kàddu, arrêtés à la suite de ces violents affrontements de Saint-Louis, n’en démord pas. Selon lui, le défunt Bassirou Diop a été victime de "mauvais traitements" en prison. "Aujourd’hui, je pense qu’on va faire l’autopsie, situer les responsabilités, mener une enquête exhaustive pour réellement sanctionner ceux qui sont fautifs et qui ont traité ces gardes du corps de Barthélemy Dias comme des animaux", avait prévenu la robe noire. Avant d’alerter sur un supposé mauvais traitement infligé à d’autres prévenus : ‘’Ils sont extrêmement fatigués et ils me disent qu’ils ne reçoivent que des piqûres. On ne les emmène pas à l’hôpital."
Entretemps, le procès a eu lieu pour des fortunes diverses pour tous ces prévenus.
Âgé de 83 ans, Mamadou Guèye est décédé le 13 décembre
Il y a aussi eu le cas du chef du village de Keur Mbaye Maty, dans la commune de Chérif Lo, décédé le 13 décembre 2024. Âgé de 83 ans, Mamadou Guèye est mort dans les liens de la détention, à la Maison d'arrêt et de correction de Thiès. Il a été emprisonné dans le cadre d’un litige foncier portant sur 153 ha opposant le défunt à un de ses demi-frères, le nommé Massamba Guèye.
Déféré au tribunal de grande instance de Thiès, le vieil homme a été envoyé en prison pour occupation illégale de terrain appartenant à autrui, violences et voies de fait. La famille du défunt chef de village a fait face à la presse, dans la foulée, pour interpeller directement l'État du Sénégal et le ministre de la Justice, afin qu'ils interviennent dans cette affaire. Fama Guèye, la cadette du défunt Mamadou Guèye, renseignait que le litige foncier datait de plusieurs décennies. Cette affaire s’est envenimée, lorsque le maire de la commune, Ousmane Sarr, a attribué les terres familiales à Massamba Guèye. Son père ayant contesté cette décision, il a fait l’objet d’une plainte.
Âgé et en mauvaise santé, il avait été accusé de violence contre son demi-frère. Des allégations catégoriquement rejetées par la famille qui n’a pas compris que leur pater aussi âgé et déclinant physiquement soit envoyé en prison, dans des conditions presque inhumaines.
Le procureur s’étant opposé à sa libération, même provisoire, le vieux a perdu la vie en prison. Ses héritiers demandent une enquête approfondie pour comprendre les circonstances exactes de son décès.
A. Lo a perdu la vie le samedi 14 décembre à la prison de Mbacké
Le 14 décembre à la Maison d'arrêt et de correction de Mbacké (Mac), un détenu âgé de 59 ans a aussi rendu l’âme. A. Lo a perdu la vie au cours de son évacuation vers le centre de santé de cette localité, selon un agent de l'Administration pénitentiaire. Le quinquagénaire, domicilié à Touba, souffrait de douleurs épigastriques depuis trois jours, d'après un agent de la prison. Informé du drame vers 11 h, le chef de service du commissariat urbain de Mbacké a adressé une réquisition à l'hôpital Matlaboul Fawzaini de Touba pour déterminer les circonstances du décès.
Après examen, le médecin B. B. a conclu à une cause indéterminée avant de recommander une autopsie. À la suite de la réception du document médical, le commissaire Alioune Fall, chef de service du commissariat urbain de Mbacké, s’en est ouvert au délégué du procureur près le tribunal local de grande instance. Le rapport médical, transmis au commissaire Alioune Fall, atteste que le décès a été causé par une cardiomyopathie hypertrophique et ischémique décompensée.
Le médecin légiste, le docteur A. M. G., en service à l’hôpital Général Idrissa Pouye de Grand-Yoff (ex-CTO), a conclu à l’absence de signes traumatiques et de traces de violence.
Mort de Samba Sow le 6 janvier dans les locaux de la Dscos
Il y a quelques jours, le chef du quartier de Gourel Amath, à Tambacounda, Samba Sow, est décédé. C’était le lundi 6 janvier dans les locaux de la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos) où il répondait à une convocation. Sa famille exige une enquête pour éclaircir cette affaire et faire toute la lumière sur les circonstances de son décès.
"C’est une nouvelle très triste avec le décès de notre grand frère, père et tout à la fois, Samba Sow, chef de quartier de Gourel Amath. Pourtant, ce matin, nous étions ensemble avant qu’il ne parte, car il voulait me montrer un terrain. Après cela, je suis allé à Biankotto. À ma grande surprise, vers 15 h, mon frère m’a appelé pour m’informer que le chef de quartier était décédé dans les locaux de la Dscos, où il avait été convoqué. Jusqu’à présent, nous ignorons ce qui s’est réellement passé. La famille réclame une autopsie pour connaître les véritables causes de sa mort", a déclaré Amadou Kassé, frère du défunt, sur la radio Sud FM, tout en précisant qu’il n’accuse personne.
Convoqué dans les locaux de la Dscos pour un litige foncier, le chef de quartier de Gourel Amath a subitement eu un malaise et est décédé sur place. Les faits se sont déroulés le lundi 6 janvier 2025 à Tambacounda. Cette disparition brutale a provoqué une vive émotion au quartier Gourel Amath, où l’homme était bien connu. Sa famille, profondément affectée par cet incident, exige la lumière.
Pointée du doigt dans cette affaire, la Dscos apporte sa version des faits. Sur une radio, le patron de ladite structure a parlé d’une mort naturelle. "Nous avons convoqué le défunt sur instruction du procureur de la République du tribunal de grande instance de Tambacounda et c’était relatif à une affaire de vente illégale de terrain. Il est venu et, à son arrivée, il nous a dit qu'il venait de l'hôpital pour des problèmes de tension et autres. L'adjoint du commandant de brigade était sur place et lui a demandé de partir et de revenir le lendemain. C'est au moment où il s'est levé pour partir qu'il est tombé", a déclaré le colonel Amadou Ousmane Ba, patron de la Dscos.
Le colonel Ba de poursuivre : "Malheureusement, quand les sapeurs-pompiers sont venus, il avait déjà rendu l'âme. Le corps a été transporté à la morgue de l'hôpital. L'autopsie est en cours et une enquête est ouverte. Mais je pense que c'est une mort naturelle. Toutes nos condoléances à la famille", a-t-il confié.